DEVELOPPEMENTS DURABLES Volume 7, Numéro 5 UN COMPTE-RENDU QUOTIDIEN DE LA CONFERENCE 'LE SAVOIR MONDIAL 97' PUBLIE PAR L'INSTITUT INTERNATIONAL DU DEVELOPPEMENT DURABLE (IIDD) REDIGE ET EDITE PAR: Jonathan Krueger J.P.Krueger@lse.ac.uk Kira Schmidt kiras@iisd.org Silke Speier SilkSpeier@aol.com Greg Terrill greg.terrill@nuffield.oxford.ac.uk Genie Technique de Rod Araneda raraneda@iisd.ca Directeur de la Publication Langston James "Kimo" Goree VI kimo@iisd.org Couverture WWW par l'IIDD de 'GK 97' au http://enb.iisd.org/crs/gk97/ LE SAVOIR MONDIAL 97: LE SAVOIR AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT A L’ERE DE L’INFORMATION 22-25 JUIN 1997 La Conférence sur 'le Savoir Mondial 97: Le Savoir au service du Développement à l’Ere de l’Information s’est déroulée du 22 au 25 Juin 1997 à Toronto, Canada. Coorganisée par la Banque Mondiale et le Gouvernement Canadien et parrainée par 47 autres organismes publics et privés, cette conférence a mis en présence plus de 2000 participants dont plus de 500 provenant de pays en développement. Les participants étaient issus de 124 pays et incluaient des représentants des secteurs gouvernemental, académique, scientifique et technologique, du monde des affaires, des médias, des institutions multilatérales et des organisations non gouvernementales (ONG). 'Le Savoir Mondial 97' (GK97) s’est focalisé sur les voies et moyens de mettre la révolution de l’information au service du développement économique, de la cohésion sociale et de l’allégement de la pauvreté au 21ème siècle. La Conférence avait pour objectif d’explorer le rôle vital que jouent le savoir et l’information dans le développement durable et la manière dont la révolution de l’information agit sur le processus développemental. Les trois thèmes majeurs de la Conférence étaient: la compréhension du rôle du savoir et de l’information dans l’essor économique et social ; le partage des stratégies de maîtrise du savoir ; et, l’édification de partenariats pour l’habilitation des pauvres et le renforcement du dialogue international sur le développement. La Conférence ‘Le Savoir Mondial 97’ a réussi à encourager l'établissement du dialogue et des partenariats pour le traitement des opportunités et des challenges posés par la révolution de l’information. Les participants se sont ainsi engagés dans un dialogue productif sur les initiatives novatrices et ont procédé à un échange d’expériences en matière de stratégies utilisant les technologies d’information et de communication à des fins développementales. Plusieurs participants devaient, toutefois, exprimer leur préoccupation de voir que l'accent était trop mis sur la technologie, un peu au détriment des considérations plus directement liées au développement. Bon nombre d’entre eux soulignèrent que les défis posés et les possibilités ouvertes à l’ère de l’information rendent encore plus pressante la nécessité de traiter des problèmes fondamentaux de la pauvreté, de l’illetrisme, de l’inégalité des sexes et du manque d’accès aux ressources. Mais la Conférence 'GK97' a, par dessus tout, fait naître un élan considérable et servira sans doute de tremplin aux futurs efforts visant à asseoir les rôles vitaux du savoir et de l’information dans le développement durable. BREF HISTORIQUE DE GK97 Les nouvelles technologies et les nouveaux modes de communication et d’interaction ont créé des opportunités jusque là insoupçonnées d’accès à l’information et au savoir et ont ouvert aux individus, communautés et nations de nouvelles voies pour apprendre et travailler ensemble, mais ils posent de nouveaux défis aux pays en développement et à la communauté internationale. GK97 est l’une des nombreuses initiatives internationales qui tentent de prendre à bras le corps les challenges posés par les nouvelles technologies et de tirer le meilleur profit de la manière dont l’information et le savoir pourraient servir d’outil à l’essor économique et à l’habilitation sociale. S'inscrivant dans le sillage du travail commencé à la Réunion du G-7 sur la 'Global Information Society', qui eut lieu en 1995 à Bruxelles, travail poursuivi par la Conférence sur 'la Société de l'Information et le Développement' qui se déroula en 1996 en Afrique du Sud, la 'GK97' fait partie d'un processus de découverte, de collecte de questions et d’observations conçu dans l'objectif de nourrir et de guider la révolution du savoir. COMPTE-RENDU DE LA REUNION Durant les 4 jours de la Conférence, les délégués devaient assister à 9 sessions plénières et 116 séances de travail articulées autour de 7 axes principaux, à savoir: l’habilitation des pauvres par l’information et le savoir ; les cadres politiques et régulatoires de l’économie de l’information ; l’infrastructure et le renforcement des capacités ; l’encouragement de la science et de la technologie dans les pays en développement ; les flux du savoir ; le dialogue civique et la citoyenneté éclairée ; l’éducation à distance et les technologies d’éducation ; et enfin, les partenariats. Un certain nombre de conférences virtuelles avaient préparé la 'GK97' et des liens interactifs incluant des conférences vidéos et des discussions en temps réel sur l’Internet, étaient opérationnels tout au long de la Conférence, dans un effort de stimuler le dialogue mondial sur le rôle du savoir et des technologies de l’information dans le développement. Voici ci-après une synthèse des conférences virtuelles, des sessions plénières et d’un certain nombre de sessions de travail. RESUME DES ACTIVITES DE LA CONFERENCE VIRTUELLE Les conférences virtuelles devaient offrir à ceux qui ont accès à l’Internet, l’opportunité de participer dans les débats autour des thèmes de la Conférence, de se connecter à d’autres groupes intéressés et d’établir par voie électronique, une interaction avec les participants présents physiquement à la Conférence. Les discussions en ligne eurent lieu dans: la Global Knowledge 97 (GKD97) List ; le site 'Village Well Gathering' de l’Agence Canadienne pour le Développement International (ACDI) ; et le site du projet de conférence virtuelle de l’Association pour le Progrès des Communications (APC) qui facilita 3 conférences en ligne: sur la parité des genres, "Storyline", et les enseignements tirés des expériences de l'application des technologies de l'information au développement. Ces discussions virtuelles se poursuivront après la 'GK97' pour encourager le dialogue en cours. LA 'GKD97 LIST': Gérée par le Centre de Développement de l’Education, sous les auspices du PNUD, cette Conférence (accessible au http://www.globalknowledge.org/) tourne autour de la manière dont la révolution de l’information agit sur le processus du développement. Le dialogue porte sur plusieurs thèmes, dont: la maîtrise et l’accès à l’information et à la technologie ; les considérations d’équité ; le savoir indigène et local ; les femmes et la technologie ; l’éducation à distance ; le renforcement des capacités ; et, les priorités des bailleurs de fonds. Les participants fournirent bon nombre d’exemples d’initiatives novatrices en cours visant à traiter de ces questions et procédèrent à des échanges d’information concernant les conférences, publications, sites web et autres réseaux pertinents. Parmi les questions abordées: la technologie ne risque-t-elle pas en fait d’agrandir l’écart entre les riches et les pauvres ; quels sont les effets de l’introduction des technologies d'information et de communication sur les aspects social et culturel dans les pays en développement, et comment la technologie pourrait-elle être mise au service du développement. Les recommandations englobent: la nécessité de s’assurer de l’accès, en particulier des femmes et des pauvres, aux technologies d’information et de communication, et de renforcer leurs aptitudes à conditionner et à divulguer l’information précieuse dont ils disposent ; le besoin d’encourager les gouvernements du Sud à élaborer des politiques nationales en matière d’information ; la nécessité de mettre en place l’infrastructure, de renforcer les capacités en matière de télécommunication et d’ouvrir l’accès aux réseaux d’information pour faire baisser les coûts de l’Internet dans les pays du Sud ; le besoin de mettre en place des réseaux permettant la connexion des agences de développement à l’échelle du globe ; et, la nécessité d'ouvrir aux citoyens un accès plus important à l’information détenue par les gouvernements. Des préoccupations concernant la direction des flux d’information, du Nord vers le Sud, furent exprimées et le besoin de développer davantage les échanges d’information entre les pays du Sud fut mis en exergue. La nécessité pour les organisations multilatérales d’apporter leur soutien dans le renforcement des capacités de production d’informations dans les pays du Sud et d’améliorer les capacités des organisations locales en matière de technologie d’information, fut également soulignée. On mit aussi en relief les avantages des réseaux informatiques communautaires, des radios et des programmes d’information communautaires et de médias locaux. Plusieurs participants soulignèrent que la représentation et la prise en considération des besoins des peuples indigènes et de leurs systèmes de savoir sont cruciales pour la réussite des efforts de mise en œuvre des technologies d’information et de communication, et avancèrent des propositions telles que l’utilisation des bibliothèques scolaires locales comme lieux de réalisation des besoins locaux dans ce domaine; l’établissement d’un réseau de communication permettant de connecter les populations indigènes et d’utiliser le savoir local dans la mise en place d’une base de données sur le savoir indigène. Certains participants sollicitèrent un modèle de 'bonnes pratiques' en matière d’assistance aux communautés leur permettant d'apprendre à sélectionner les solutions technologiques les plus appropriées et les plus adaptées à leurs problèmes locaux. LE SITE 'VILLAGE WELL GATHERING': Cette initiative virtuelle (accessible au http://www.villagewell.gk97), opérée par l’ACDI pour le compte de la Banque Mondiale, a permis aux utilisateurs du monde entier d’échanger leurs idées sur les thèmes de la Conférence, d’établir des réseaux et d’interagir avec les participants présents physiquement à la Conférence. Elle ambitionne de s'assurer de la poursuite du dialogue après la Conférence. La discussion retrace les principes de base du développement communautaire, tel que le besoin d’établir une communication multidirectionnelle entre les gens et la nécessité de tirer plein avantage de tous les médias disponibles. Le "guest book " du site et la structure "threaded dialogue" permettent aux contributions d’entrer directement à partir du site web ou à travers le courrier électronique et le fax. Les participants ont ainsi envoyé des textes, des dessins, des photos et des fichiers audio et indiqué des liens à différents sites. Des professionnels, des ONG et des étudiants du monde entier y ont contribué avec des études de cas, des considérations pratiques et des arguments philosophiques. Les différents apports ont porté sur des questions telles que: comment les technologies de l’information pourraient transformer les aspects éducationnels et pédagogiques ; le manque d’encouragement à la pleine participation dans les partenariats internationaux en raison des coupes budgétaires ; des requêtes d’assistance en matière d’utilisation des technologies satellitaires pour l’éducation à distance ; comment habiliter les pauvres à travers le savoir et l’information ; et comment protéger l’identité culturelle de la personne humaine. Des suggestions pour la Conférence 'GK97' elle-même furent également avancées. Un professeur du Ghana suggéra d’examiner le thème consistant à aider les universités des pays en développement à mettre en place leurs réseaux de communication. Un autre professeur, celui-ci de la Jamaïque, proposa que la Conférence se focalise sur la possibilité d’utiliser à distance les capacités disponibles sur l’Internet pour contourner les contraintes économiques et géographiques traditionnelles qui entravent le développement. Plusieurs contributions ont été apportées dans les "guest books" des thèmes suivants: Comprendre le Rôle du Savoir ; Edifier de Nouveaux Partenariats ; le Partage des Stratégies ; et, les Ecoles. Au chapitre consacré à l'édification de nouveaux partenariats, par exemple, un juriste Estonien fit remarquer que l’Internet pourrait être utile pour le soutien des échanges d’information et pour faciliter les réformes juridiques et constitutionnelles dans les démocraties naissantes, partout dans le monde. Il fut également noté que les technologies d’information ne doivent pas être utilisées pour elles-mêmes, mais mises au service d’objectifs tangibles, susceptibles d’être partagés par des communautés entières. Un long débat eut lieu dans le cadre du "threaded dialogue" au sujet des écoles, qui encourage les enfants, les enseignants et les parents à se joindre au débat sur le savoir mondial. Un dialogue orienté vers les étudiants universitaires encourage l’interaction entre le monde académique et le secteur privé. Un autre dialogue tissé sous l'appellation 'Dialogo en Castellano', facilite les discussions entre intervenants hispanophones. "Looking for Assistance" affiche les requêtes émanant des visiteurs souhaitant une assistance et des renseignements. Dans "Stories from the Well", les participants procèdent à des échanges d’informations sur leurs expériences pratiques. PROJET DE CONFERENCE VIRTUELLE DE APC: Les trois discussions en ligne organisées par APC sont accessibles au http://www.community.web.net/gk97. Conférence sur la Parité des Genres et les Technologies d’Information: la Conférence "gk97.gender" se focalise sur le rôle des femmes dans la dialectique entre les technologies d'information et le développement. Les discussions devaient porter sur: les considérations d’égalité des sexes dans l’élaboration des programmes et des politiques liés aux technologies d’information ; la nécessité d'avoir des formulations et un soutien tenant compte de la parité des genres ; les problèmes d’accès, la vie privée et la sécurité des femmes sur l’Internet ; et, la nécessité de faire des technologies d’information une priorité pour les femmes. Les participants ont procédé à un échange d’informations sur les utilisations novatrices des technologies d’information, telles que l’initiative d’accès au réseau des femmes communautaires à Tver, en Russie, opérée à partir de la maison d’un professeur universitaire avec un compte e.mail partagé par une trentaine de femmes qui servent de relais d'information et qui transmettent leurs découvertes à celles qui ne sont pas en ligne. Un ensemble de suggestions pratiques a été avancé, incluant la nécessité: d’un accent plus important sur l’accès des communautaires aux nouvelles technologies telles que les micro-crédits pour les femmes, l’application des technologies d’information à la lutte contre l’illetrisme, et le développement des technologies solaires pouvant être utilisées par les femmes rurales ; des programmes de sensibilisation au profit des décideurs sur la question de parité des genres ; l’utilisation des techniques d’information pour l’amélioration du suivi de la question de la parité des genres au sein des organismes ; et la nécessité de s’assurer de la conformité de l’application des technologies d’information aux concepts de développement des bénéficiaires. Plusieurs participants ont traité de la nécessité de faire du lobbying auprès des décideurs et d’amener la Banque Mondiale et d’autres organisations à œuvrer en faveur d’une meilleure représentation des femmes dans les cercles liés aux technologies d’information. On souligna aussi le besoin d’établir des passerelles entre les femmes connectées et les femmes non connectées et de créer les moyens permettant de s’assurer que les groupes non connectés ne soient pas exclus des échanges de savoir et d’information. Les suggestions concernant la manière d’amener les femmes à utiliser les réseaux ont souligné l’importance: de l’implication des femmes dans le développement des technologies d’information de manière à ce que les outils correspondent mieux aux besoins des femmes ; de l’utilisation des divers outils de communication, tels que les systèmes vidéo, comme moyens de toucher les populations analphabètes ; de l’intensification des programmes de formation technique pour les femmes ; et, de l’élaboration de programmes communautaires destinés aux femmes pour leur permettre d'acquérir de nouvelles aptitudes en matière de technologies d’information. ‘GK97 Storyline’: ‘GK97 Storyline’ est un "document vivant" qui pose la question: "qu’est-ce que le savoir pour le développement ?" Cette discussion a pour plate-forme le document original de Storyline, élaboré pour les organisateurs de la Conférence GK97 aux fins de leur permettre de donner un cadre aux idées et aux débats, de soulever des questions et de présenter à l'avance les challenges de la Conférence. Les idées maîtresses incluses dans Storyline sont : l’accès à l’information, au savoir et à la technologie ; les utilisations positives et négatives de l’Internet ; la démocratisation de l’Internet et des gouvernements ; la décentralisation du pouvoir ; la création de coalitions à travers l’Internet ; le rôle des divers acteurs des technologies d’information ; la manière dont les décisions liées au financement sont prises ; et, comment l’Internet peut redéfinir le "développement". Les participants à ces débats ont examiné les implications potentielles de la révolution de l’information sur les cultures traditionnelles. L’un des intervenants se déclara concerné par le fait que le document de Storyline soit fondé sur l’hypothèse que la mondialisation économique et politique bouleversera la vie des cultures traditionnelles et balaiera leur héritage. Un autre participant répondit que l'histoire humaine est l’histoire de grandes migrations, de métissages des peuples, de disparitions et d’avènement de nouvelles identités. On suggéra aussi qu’on avait sans doute besoin d’une conférence sur la Sagesse Mondiale plutôt que sur le Savoir Mondial. Technologies d’Information et Développement: Les Enseignements tirés: l’objectif de la Conférence "GK97.Lessons" est le partage des expériences des utilisateurs de APC et d’autres encore qui ont triomphé, qui se sont battus ou qui ont été dépassés, au cours de la révolution de l’information. Cette liste invite les participants à fournir des exemples de succès ou d’échecs et des idées, des stratégies et des projets tirant avantage des technologies d’information. Plusieurs illustrations d’utilisation probante des technologies d’information à des fins développementales ont été décrites, comme par exemple: l’utilisation des technologies d’information et de télécommunication par une ONG pour le soutien d'un projet de réforme agraire au Brésil ; l’utilisation d’un "InterRave" pour mobiliser des fonds permettant la fourniture de modems à la population indigène de Sarawak ; l’établissement d’un forum de discussions en ligne pour les femmes durant la Quatrième Conférence Mondiale sur les Femmes ; et, l’utilisation du courrier électronique pour la libération d’un activiste pour la démocratie emprisonné en Russie. D’autres exemples d’initiatives basées sur les technologies d’information ont également été décrites, telles que l’utilisation de la messagerie électronique pour le soutien de campagnes internationales en faveur des droits de l’homme et de la liberté d’expression, et pour rendre publiques les conditions des forêts pluvieuses de Nouvelle- Guinée ; l’établissement d’un réseau de messagerie électronique dans l’ex Yougoslavie, dédié à l’amélioration des possibilités de communications orientées vers la paix ; les activités d’une association de médias féminins en Tanzanie ; et, l’établissement d’une conférence électronique pour les femmes Africaines francophones. L’un des participants souleva la question de savoir comment les "réussites" et les "échecs" dans le domaine de la communication électronique pour le développement doivent-ils être articulés et fit remarquer que la simple connexion des gens n’induit pas automatiquement la communication active. Un autre participant rappela que l’existence d’une infrastructure de télécommunication ne doit pas être considérée comme évidente, en particulier dans les pays en développement. SESSIONS PLENIERES PRESENTATIONS DE BIENVENUE: La Conférence sur ‘le Savoir Mondial 97’ s’est ouverte le Dimanche 22 Juin 97 par une session Plénière nocturne. Après un spectacle de danse traditionnelle exécuté par le Kenata Native Dance Theater, Elder Shannon THUNDERBIRD de la Tsimshian Nation of British Columbia présenta le "talking stick", une tradition à l’honneur depuis longtemps chez les First Nations People. Elle décrivit les principes éthiques du "talking stick", soulignant en particulier le devoir de non interférence dans les affaires d’autrui et celui de ne jamais montrer sa colère. Elle déclara que chacun doit être entendu et être à l’écoute des autres. Roméo LeBLANC, Gouverneur Général et Commandant en Chef du Canada, établit une comparaison entre la création du grand réseau ferroviaire Canadien au siècle dernier et l’autoroute de l’information aujourd'hui en pleine expansion et appelée à jouer un rôle crucial dans le développement futur de la société Canadienne. Il décrivit la GK97 comme faisant partie d'un cheminement de découverte et de dialogue sur la société de l’ère de l’information mondialisée. Il déclara que l’ère de l’information ouvre de nouvelles opportunités mais pose aussi de nouveaux risques. Parmi les opportunités: l’encouragement de la croissance économique, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté ; la promotion de la solidarité internationale ; et l’avènement de la citoyenneté éclairée. Les menaces comprennent: la déstabilisation des institutions sociales existantes ; la fragmentation de la société ; et, l’approfondissement des écarts entre les riches et les pauvres. Il souligna l’importance de l’accès équitable aux technologies d’information et de communication. Il indiqua que les nouvelles technologies donnent un espoir mais qu’elles ne sont pas une panacée : elles ne sont que des "outils" nécessitant d’être rattachés aux progrès des secteurs économique, social et politique. Il fit remarquer que des changements enthousiasmants sont en train de s’opérer, ce qui est signe d’espoir et de progrès pour la société. Il encouragea les participants à saisir l’élan extraordinaire de la révolution d’information, pour procéder à des échanges de savoir et d’expériences et pour créer des partenariats permettant à tous de participer dans la société de l’ère de l’information mondiale. James D. WOLFENSOHN, Président de la Banque Mondiale, fit remarquer qu’il était approprié que cette Conférence se tienne au Canada, étant donné que ce pays occupe le premier rang sur l’Index du Développement Humain du PNUD et ce, pour la quatrième année consécutive. Il déclara par ailleurs que le monde connaît une expansion et des changements constants et que la Banque Mondiale a pris l’engagement de mettre l’information et la technologie au service de la réalisation du développement. Il précisa que la réussite ne nécessite pas seulement de l’argent mais également des partenariats et des gens prêts à s’écouter et à apprendre les uns des autres. Il souligna que le large éventail des participants, en particulier les 30% qui sont des femmes, est un élément central garantissant le succès de cette Conférence. Kofi ANNAN, Secrétaire Général des Nations Unies, déclara que les participants sont présents à cette Conférence parce qu’ils ont en commun les mêmes préoccupations concernant le problème de la pauvreté et parce qu’ils sont convaincus que le phénomène de pauvreté peut être inversé. Il indiqua que dans les jours à venir, les délégués ouvriront un débat mondial pour essayer de découvrir de nouvelles voies permettant de faire de l’information un vecteur de changement et un outil de prospérité. Il appela les participants à faire de l’information et de la technologie des vecteurs de progrès et de former un partenariat mondial en matière d’information. Il souligna que le savoir est un pouvoir, que l’information est émancipatrice et que l’éducation est la condition du progrès dans chaque société et dans chaque famille. L’information et la liberté sont indivisibles: la révolution de l’information est inconcevable sans démocratie et la vraie démocratie, inimaginable sans liberté d’information. Il affirma que les Nations Unies affirment leur engagement à atteindre ce nouvel horizon. Il nota que la divulgation des informations fait de la transparence et de la redevance de comptes une réalité vécue au sein de tous les gouvernements libres. Le défi à relever aujourd’hui, consiste à mettre l’information à la disposition de tous. L’accès est crucial, et la possibilité de publier sans censure et de communiquer librement par delà les frontières nationales doivent devenir autant de libertés fondamentales pour tous. Les technologies de communication et d’information présentent un énorme potentiel pour le développement durable, mais le décalage dans ce domaine est devenu la nouvelle ligne de démarcation entre les "nantis" et les "démunis". Il expliqua ce que pouvaient faire les délégués présents à la GK97 pour l’instauration d’un environnement favorable au développement et à la démocratie qui sont les conditions du savoir mondial: promouvoir un accès plus important, plus libre et plus juste à l’information pour les pays en développement, à travers l’amélioration de l’infrastructure et la progression des technologies ; faire avancer la libéralisation du contrôle et de la censure gouvernementaux là où ils existent ; encourager l’instauration d’environnements favorables à la croissance et à la communication entre les pays industrialisés et les pays en développement pour que le transfert technologique s’accomplisse plus rapidement et plus efficacement ; initier des approches novatrices en matière d’éducation et d’apprentissage ; accueillir et en faire un agent au service du savoir ; prévoir des projets pilotes d’éducation interactive à distance, de télémédecine, de télébanques, de programmes de microcrédits et de protection et de gestion de l’environnement ; et, s’assurer que les jeunes soient les premiers bénéficiaires de ce savoir pour en faire leurs alliés dans leur quête d’un monde meilleur. ORDRE DU JOUR DE LA CONFERENCE 'SAVOIR MONDIAL 97' Diane MARLEAU, Ministre Canadien de la Coopération Internationale et Ministre chargé de la Francophonie, souligna l'importance de l'accès équitable de tous et celle d'établir des partenariats productifs. Elle déclara que l'information doit être pratique et adaptée aux besoins locaux. L'accès équitable est fondé sur l'acquisition de l'alphabétisme fonctionnel, incluant l'aptitude à calculer et à résoudre les problèmes. Elle souligna aussi l'importance de l'éducation des filles, particulièrement en Afrique, et affirma que les partenariats peuvent faciliter l'accès équitable. Elle déclara que les gouvernements doivent garantir l'accès de tous les citoyens à l'information et oeuvrer à l'instauration d'un environnement encourageant pour l'investissement privé dans le domaine. James D. WOLFENSOHN, Président de la Banque Mondiale, souligna pour sa part le besoin de combler le fossé entre les riches et les pauvres. Le défi majeur consiste à accroître pour les gens les possibilités d'accéder aux nouvelles technologies, et la réussite doit être mesurée en termes d'impact sur la pauvreté et le développement. Il fit remarquer que les gouvernements et les institutions doivent se laisser guider par les désirs de leurs citoyens. Il rappela l'observation faite par ANNAN que c'est l'ignorance, et non pas le savoir, qui pose des contraintes à la société. Il encouragea les participants à oeuvrer pour un monde meilleur. José María FIGUERES, Président du Costa Rica, souligna que l'objectif de cette conférence consiste à discuter du Savoir à l'ère de l'information dans le cadre de l'amélioration du bien-être des peuples. Il donna un aperçu sur l'expérience du Costa Rica en matière d'investissement dans le domaine de la santé, du développement de l'infrastructure, de l'éducation, des communications et de l'édification des institutions. Il affirma que de tous ces domaines, celui de l'éducation reste le plus important. Il évoqua plusieurs indicateurs, y compris ceux ayant trait à: l'espérance de vie; l'amélioration des indicateurs environnementaux; et une plus grande liberté économique. Il suggéra que le développement durable permet de prendre des décisions englobant tous les domaines d'action de la vie sociale. Il appela à davantage d'efforts pour ouvrir l'accès aux techniques d'information et de communication en vue de réaliser l'égalité pour tous. Yoweri K. MUSEVENI, Président de l'Ouganda, déclara que dans le passé, l'homme a été oppressé par la nature et par ses semblables, mais que la science et la technologie ont permis à l'humanité de passer cette situation. Il ajouta que seule le généralisation du savoir pourra créer un équilibre où personne n'utiliserait le savoir au détriment d'autrui. Il décrivit les obstacles entravant l'accès au savoir en Ouganda: l'analphabétisme; les programmes archaïques; les difficultés de transmission du savoir aux villageois; et la léthargie du savoir ancien. Il mit en exergue les efforts fournis pour aplanir ces obstacles: la réduction du coût de l'éducation et l'expansion de l'enseignement secondaire et universitaire; la réforme des programmes et leur adaptation au marché de l'emploi; l'expansion du réseau des vulgarisateurs; et les efforts de mise en valeur du savoir traditionnel. Il ajouta qu'un ajustement du système mondial doit accompagner la mondialisation du savoir et de la démocratie et que tout le monde doit pouvoir apporter une contribution dans cet élan. INVESTISSEMENT DANS LE SAVOIR : Maurice STRONG, Conseiller Spécial auprès du Secrétaire Général de l'ONU, présida la Plénière. Il souligna que bien que 'GK97' soit focalisée sur la question du savoir, celle des évolutions civilisationnelles induites par la révolution du savoir est également au centre des débats. Joy MALE, Administratrice de la Mengo Senior School de Kampala, en Ouganda, parla de l'initiative pionnière "school- to-school" (SSI) qui se déroule actuellement en Ouganda. La 'SSI,' projet pilote, conduit sur une année, lancé en 1996, a permis d'équiper trois écoles en ordinateurs, imprimantes et, pour la première fois en Ouganda, de l'accès à l'Internet. La 'SSI' est très populaire dans les écoles et au sein des communautés locales où elle est utilisée pour l'établissement d'un réseau, les échanges d'informations sur les bonnes pratiques, et l'amélioration des aptitudes. L'oratrice évoqua les défis futurs: s'assurer de la poursuite du programme après la phase pilote, et l'expansion du programme à d'autres écoles. Joseph E. STIGLITZ, Premier Vice-Président et Chef Economiste de la Banque Mondiale, souligna que le savoir est la force qui sous-tend le développement économique. Il donna la liste des préalables à l'évolution en matière de télécommunication: l'investissement continu dans le capital humain; l'instauration d'un environnement favorable à l'investissement dans les nouvelles technologies; la mise en place de politiques garantissant une large répartition du produit de la croissance économique; la création de l'infrastructure du savoir; et le développement de la démocratie. Il mit l'accent sur l'importance: de la 'concurrence efficace capable d'induire une baisse des prix et de permettre la participation des pauvres; un cadre réglementaire pour la protection des consommateurs; et la stabilité politique et réglementaire. John MANLEY, Ministre Canadien de l'Industrie, fit observer que les avancées réalisées dans les technologies de l'information ont transformé les économies industrielles en économies basées sur le savoir. Il souligna que le fait d'être connecté offrait de nouvelles opportunités et serait à même de réduire l'écart entre les pays industrialisés et les pays en développement. Les pays en développement pourraient "sauter" par dessus les vieilles technologies et éviter les embûches d'ordre politique et régulatoire. Il ajouta que nous ne devons cependant pas perdre de vue les valeurs humaines. Il décrivit ensuite plusieurs programmes que le Canada compte lancer à l'intérieur du pays et à l'étranger pour l'amélioration de l'accès aux outils et aptitudes liés aux technologies de l'information. Fawzi AL-SULTAN, Président du Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA), déclara pour sa part que le savoir est devenu une force pour l'allégement de la pauvreté. Les pauvres ont besoin d'accéder à l'expérience des communautés semblables, leur savoir doit être aiguisé par le contact avec d'autres expériences pour leur permettre de mieux reconnaître les éléments les plus appropriés à leurs besoins. Il affirma que l'information constituait la pierre angulaire du développement durable et que les technologies modernes doivent être mises à la disposition des pauvres. Il donna un aperçu sur les efforts fournis par le FIDA dans ce domaine. Il souligna aussi que l'investissement dans le savoir représente un engagement envers l'être humain et envers un meilleur avenir pour tous. INVESTISSEMENT DANS L’INFRASTRUCTURE DU SAVOIR: Michael DELL, fondateur et Président de la Dell Computer Corporation, parla des changements technologiques rapides que le monde a connus récemment. Il nota les opportunités offertes aux économies émergentes pour “sauter” des étapes de développement et tirer profit de l’aide que peut apporter la technologie à leur développement. Il conseilla les économies naissantes à accélérer le rythme de leur développement, en ouvrant les marchés de télécommunications pour faire baisser les coûts imposés aux utilisateurs. Il s’agit là d’une illustration de la manière dont les économies émergeantes pourraient se développer et éviter certaines erreurs commises dans le Nord. Claude FORGET, Conseiller Spécial du Président Directeur Général de Teleglobe, Inc., évoqua les changements importants que connaissent actuellement les technologies d’information et de télécommunication. Il fit observer que l’infrastructure de l’information mondiale est un outil neutre qui requiert une action gouvernementale à même d’en faire une force agissante. Les gouvernements se doivent de s’assurer que : les cadres politiques sont optimaux ; la formation et l’éducation sont maximales ; et que l’infrastructure de l’information mondiale fonctionne de manière interactive plutôt qu’à sens unique. Les gouvernements doivent s’assurer par-dessus tout, que l’écart entre les riches et les pauvres dans ce domaine soit réduit, pour permettre la pleine réalisation des potentialités considérables de la société de l’information. Jean MONTY, Vice-Président et Directeur Exécutif de Nortel, parla de la croissance de l’infrastructure de l’information ou "infostructure". Il fit état des décalages existants au niveau de l'accès aux services liés aux technologies d’information et de communication, ou "télédensité". Mais les technologies d’information et de communication sont néanmoins en train de rapprocher le monde et de transformer les relations entre les citoyens, les gouvernements et les entreprises. Nortel, par exemple, opère aujourd’hui au sein d'un réseau authentiquement international. Les gouvernements se doivent de remplir leur rôle, dans le renforcement de la recherche et l’éducation, la facilitation de l’innovation et la promotion de l’accès aux services en ligne. Il appela les agences de développement à financer l’infrastructure des télécommunications parce qu’elle représente un agent de développement et d’égalité. 'LE SAVOIR MONDIAL': UN PARTENARIAT, POUR LES FEMMES ET LES HOMMES : Huguette LABELLE, Présidente de l’ACDI nota que l’ACDI œuvre depuis plusieurs années en faveur de l’intégration des femmes dans le grand courant du développement. Elle déclara que les efforts consentis par les femmes en faveur du développement n’étaient pas reconnus et que la clef de ce problème réside dans la participation dans les processus décisionnels en matière de développement. Elle fit observer que peu de femmes s’intéresseront à l’informatique si les avantages pratiques pour elles-mêmes et pour leur famille ne sont pas évidents. Elle évoqua les challenges futurs qui consistent à: s’assurer de l’appréciation des méthodes de communication des femmes, réduire les entraves économiques et sociales pour les femmes qui souhaitent les technologies d’information ; et ouvrir un meilleur accès à ces technologies. Shirley MALCOLM, Directeur de l’American Association for the Advancement of Science Educational Program, souligna que l’éducation scientifique et technologique reste cruciale pour la réalisation d’un développement humain durable et que les technologies d’information et de communication doivent être disponibles pour soutenir l’éducation et le développement. Elle nota que les femmes constituent la majeure partie des pauvres, et qu’elles sont en même temps les premières responsables de la sécurité alimentaire, de la reproduction et de l’entretien de la famille. Une part substantielle du savoir traditionnel local est détenue par les femmes, en particulier dans les domaines de l’agriculture, de la gestion des ressources environnementales et de la santé. Elle souligna que les débats concernant le développement et les stratégies qui en relèvent sont entrepris sans compréhension des effets qu’ils peuvent avoir sur les femmes ou de la nécessité de tenir compte des rôles et des responsabilités qui incombent à ces dernières, au sein de leurs familles ou de la société. Mettre le savoir à portée des femmes contribuera à l’amélioration de leur situation, et des efforts doivent être fournis à une grande échelle pour intégrer pratiques locales et technologies d’information et de communication. Une meilleure vision ne peut être réalisée au niveau des stratégies de développement que si: l’accès à la technologie est ouvert pour réduire le fossé entre ceux qui "disposent" et ceux qui "ne disposent pas" d’information ; les femmes acquièrent les moyens d’accéder au savoir leur permettant d’être actrices, plutôt que spectatrices du développement ; les femmes et leurs préoccupations sont présentes à tous les niveaux du développement ; et que si les dimensions et les conséquences de la question de la parité hommes femmes sont prises en compte dans toutes les décisions. LE SAVOIR AU SERVICE DE LA BONNE GOUVERNANCE : Katherine HAGEN, Directeur Général Adjoint de l'Organization International de Travail (OIT), déclara que le développement et la justice sociale requièrent la bonne gouvernance, laquelle peut être soutenue par l'élargissement de l'accès au savoir. Elle mit en relief le rôle de l'OIT dans la facilitation de la diffusion de l'information sur les droits de l'homme à travers les technologies d'information et de communication. Elle nota l'avènement de régimes démocratiques dus à la citoyenneté éclairée. Elle appela à la réduction de l'écart entre les pauvres et les riches en matière d'information et à l'accès universel aux technologies d'information et de communication. Pepi PATRON, Professeur de Philosophie à l'Université Catholique du Pérou, parla des rapports entre le savoir, les femmes et la bonne gouvernance. Elle déclara que les femmes sont en train de changer la conception traditionnelle du savoir même si elles ne sont pas en contact avec les réseaux officiels d'information. Elle suggéra que l'Internet et l'informatique peuvent constituer un espace public pour les voix des femmes mais mit en garde que le nombre de femmes ayant accès à cette technologie restait limité. Elle nota aussi que les femmes doivent apprendre à s'adresser à tous les segments de la société. Lloyd AXWORTHY, Ministre Canadien des Affaires Etrangères, parla de la nécessité de mettre la technologie de l'information au service de l'être humain. Il déclara qu'un jour viendra où "la souris sera plus puissante que l'épée." Le démocratisation est cruciale et ne nécessite pas seulement de simples élections, mais la fortification de la société civile et l'habilitation des citoyens. L'information peut aider à ce partage du pouvoir, devenant ainsi "le Colt 45 des peuples." Il parla aussi de la nécessité d'être conscient des aspects sombres de la révolution de l'information, tels que la pornographie, le monopole, ou le contrôle élitiste de l'information et la propagande haineuse. Pour éviter ce genre de problème, il est un besoin urgent de créer des cadres politiques pour orienter la technologie et équilibrer les questions liées à la vie privée, à la liberté d'expression et aux droits de l'homme. Le Canada travaille à la promotion d'une stratégie internationale en matière d'information, capable de garantir l'égalité de l'accès et d'adapter la technologie aux besoins humains. 'SAVOIR MONDIAL ET CULTURE LOCALE' : Huguette LABELLE, Présidente de l’ACDI, parla de l’accès et de l’utilisation des technologies d’information et de communication. Elle déclara que ces technologies ont le pouvoir de balayer les sociétés traditionnelles et de mettre à plat les cultures et les langues locales. Mais la révolution de l’information n’appauvrira pas nécessairement la vie. Les technologies d’information et de communication peuvent ouvrir de nouvelles interactions entre les êtres humains, enrichissant et revitalisant les cultures locales. Les cultures locales sont des banques d’information alternant des informations que d’autres n’ont pas encore découvertes. Elle cita l'exemple du peuple Inuit qui réussit, à travers l’utilisation des technologies d’information et de communication dans des langues locales pour relier des implantations éparses, à devenir une voix politique efficace. Federico MAYOR, Directeur Général de l’UNESCO, souligna la nécessité de toucher ceux qu’on n’a pas pu joindre jusque là, et d’inclure les exclus. Hier, le développement a échoué parce qu’on avait présumé qu’il s’agissait d’un problème extérieur. On réalise aujourd’hui, au contraire, que le développement est un problème intérieur aux pays et aux individus. Le développement optimum n’est pas un simple processus économique, il porte aussi sur les valeurs, la vision et la sagesse. Il nota le besoin de respecter la diversité des individus et des cultures et d’apprendre de la sagesse de ceux qu’on viendrait assister dans leur développement. Le savoir est de plus en plus crucial pour la croissance économique, mais ce qui est plus important encore, c’est l’imagination et le courage d’en partager les profits. Jennifer MAKUNIKE-LIBANDA, de la Zimbabwe Broadcasting Corporation, rappela aux participants les dures conditions de vie en Afrique et les difficultés que rencontrent en particulier les femmes. Au niveau de son organisme de diffusion, la mondialisation de la culture est plus qu’évidente dans les programmes qui sont dans leur majeure partie importés. Elle parla de l'importance cruciale de la culture pour l’humanité et pour l’individu, et souligna le danger qui consiste en ce que la révolution de l’information exacerbe davantage les décalages au niveau des richesses et des opportunités, un phénomène déjà visible au niveau de l’accès aux téléphones et aux ordinateurs. LES CHALLENGES FUTURS : Carla O’DELL, Présidente de l’Américan Productivity and Quality Center, fit part de son expérience en matière de promotion des bonnes pratiques au sein des entreprises. Comme les sociétés humaines, les entreprises connaissent des problèmes de flux d’informations intérieurs et ont le souci de traduire le savoir en actions. Elle fit observer toutefois que les bonnes pratiques peuvent ne pas être faciles à transférer, même quand elles sont bien comprises, mais que le savoir reste crucial et que les technologies d’information et de communication peuvent aider à venir à bout de l’ignorance. La divulgation des bonnes pratiques peut être améliorée par: l’accès à l’information et à ceux qui savent expliquer l’information ; l’établissement de rapports de confiance et de crédibilité entre ceux qui dispensent l’enseignement et ceux qui apprennent ; et, le recours à des facilitateurs. Elle nota que ceux qui ont le plus besoin de conseils en matière de bonnes pratiques sont souvent ceux qui ne disposent pas d’assez de temps pour apprendre. Anders WIJKMAN, Administrateur Adjoint du PNUD, souligna la nécessité d’en savoir davantage sur la révolution de l’information et de mettre en place des partenariats dans ce domaine. Il évoqua les opportunités permettant de mettre la révolution de l’information au service des objectifs du développement. Il informa que les technologies d’information et de communication peuvent aider à réduire les problèmes de l’environnement mondial mais qu’elles risquent aussi de détourner l’attention loin des besoins de base. Il ajouta qu'une "puce électronique ne remplit pas un estomac vide." Il souligna le risque d’exclusion et de marginalisation, affirmant que les technologies d’information et de communication ne doivent pas être perçues comme une solution à tous les problèmes. Il mit l’accent sur la nécessité de renforcer les capacités, de réduire l’illetrisme et de respecter la diversité des cultures. Il déclara enfin que les résultats clés de cette conférence sont les dialogues, les réseaux et les idées. Vivienne WEE, Directeur Exécutif de ENGENDER, mit l’accent sur les décalages entre le 'Village Planétaire' et le monde réel, en particulier pour ce qui est de la question de la parité des genres. Elles nota qu'une approche systématique doit être adoptée pour combler le fossé en matière de développement et que l’écart entre les genres doit être traité. Elle souligna que les femmes manquent d’accès, de propriété et de contrôle sur leurs moyens d’existence. Elle affirma que les technologies d’information et de communication ne sont pas dans un cadre neutre mais se trouvent plutôt engagées dans un chemin d’inégalité entre les genres. Elle suggéra que ces technologies soient utilisées : comme un outil d’information et de défense en faveur de l’accès des femmes au savoir ; comme un moyen pour réduire la distance entre les décideurs et les bénéficiaires du développement ; comme un outil pour la documentation du savoir des femmes indigènes ; et comme un outil financier pour aider les femmes à placer leurs produits sur le marché. PARTENAIRES DE L’AVENIR: Abdulaziz Othman Altwaijiri, Directeur Général de l’Organisation Islamique de l’Education, des Sciences et la Culture, parla de l’importance du développement culturel et de la coopération. Il déclara que la consolidation de la paix internationale et le renforcement des droits de l’homme et de la démocratie restent tributaires de la libre circulation de l’information et de sa diffusion de manière plus équilibrée. Il suggéra que le partenariat culturel est un moyen de concrétiser de tels objectifs. Il exprima son espoir de voir les partenariats promouvoir le principe de l’égalité des droits et la réalisation de la coopération et de l’entente internationale. Il déclara que toute conception de développement doit être fondée sur l’entente et la coopération internationales et que cette Conférence vient jeter les jalons d’un partenariat futur dans ce sens. Jay NAIDOO, Ministre Sud-Africain de la Poste, des Télécommunications et de la Radiodiffusion, souligna le rôle critique de l’Etat dans le développement des technologies d’information et de communication. Il déclara que la privatisation, la dérégulation, la libéralisation des marchés et de la concurrence sont devenues les nouveaux "Graal" de notre époque. Il parla du besoin de traiter sans complexes de ces modèles imposés, et pour les gouvernements nationaux souverains, de déterminer eux-mêmes leurs propres objectifs dans le secteur des télécommunications. Les futures conférences comme celle-ci doivent: être davantage axées sur le développement humain ; examiner les décalages entre les objectifs fixés et les voies empruntées ; et, être davantage focalisées sur le problème de la dette. Il souligna la nécessité d’une stratégie globale permettant d’insérer le monde en développement dans la société de l’information. Les pays en développement ne doivent pas devenir un “ champs de bataille pour les chevaliers de la table ronde du développement", et le colonialisme de l’information doit être évité. Il appela à la transformation de l’Internet d’un simple hobby pour les riches en un outil au service des masses, et de sortir de l’illetrisme informatique. Martha DAVIES, Présidente de QUIPUNET, déclara que cette conférence est une expérience exploratrice. Elle nota qu’elle a été parmi les centaines de personnes des pays en développement à participer à la conférence virtuelle GKD97 du PNUD, et souligna la richesse de l’interaction entre les intervenants. Elle déclara qu’il est important de laisser cette ligne de communication productive ouverte, pour permettre aux uns et aux autres de partager leur savoir et les solutions à leurs problèmes communs. NOTE DOMINANTE : Arno PENZIAS, Prix Nobel, Vice-Président et Scientifique Principal de 'Lucent Technologies, Bell Labs Innovation', donna la note dominante. Il présenta un certain nombre de prédictions concernant les changements qui seront apportés par les avancées technologiques que connaîtra la prochaine génération. Il suggéra qu’il y aura un accroissement un million de fois plus important dans la puissance des systèmes microélectroniques, accompagné d'une baisse mille fois plus importante dans les coûts des communications publiques. Il affirma que pour ce qui est de la question d'accès le goulot d'étranglement sera débloqué et qu'une nouvelle génération de réseaux de petite échelle et peu coûteux sera généralisée. Il prédit aussi que les produits et les services en réseaux coûteront nettement moins cher que les produits et les services à l’unité et que l’Internet dépassera nos attentes d’aujourd’hui, avec des combinaisons extraordinaires en matière de communications, de transactions, d’informations et de divertissement, qui seront les principales voies d'opération au sein des entreprises et entre elles, et des moyens de soutien à l’éducation qu’elles ne remplaceront pas. Il ajouta que le marketing ciblé stimulera l’utilisation de la technologie. Il anticipa également que la vie privée, telle que nous la concevons aujourd’hui, disparaîtra pour la majeure partie des gens ; que les ordinateurs personnels feront partie de notre habillement futur et l’intégration verticale jouera un rôle de moins en moins important dans les futures entreprises. Il prédit que la biotechnologie nous donnera plus de pouvoir qu’on ne pourra assumer : la pleine aptitude à tracer la carte, à procéder à des simulations et à modifier les molécules biologiques, atome par atome, pour réparer ou remplacer les composantes usées ou défectueuses de la chaîne vitale de l’être humain et d’étendre le projet du génome humain à d’autres systèmes vivants. Il prédit encore qu’en gros la société continuera à fonctionner comme de nos jours, sous-estimant le rythme des évolutions technologiques et surestimant leur impact. Il déclara que l’informatique nous apporte une aide au niveau de la vitesse d’exécution mais ne nous donne pas de direction – nous devons la conduire nous- mêmes. DECLARATIONS DE CLOTURE: Jean-Louis Sarbib, Vice-Président de la Division Afrique de la Banque Mondiale, déclara que le savoir se multiplie avec le partage et que nous pouvons tous poursuivre les échanges entamés à l’occasion de cette Conférence. Il indiqua que les gouvernements se doivent de mettre en œuvre des politiques et une infrastructure et de garantir l’éducation à leurs populations. Le secteur privé doit se porter en tête dans le développement des opportunités technologiques, et la société civile a un rôle important dans la réduction de la pauvreté et la préservation de l’environnement. Le challenge pour le secteur international consiste à s’assurer que ces groupes interagissent et coopèrent ensemble. Si on veut que le savoir soit authentiquement mondial, il est essentiel que "la géographie ne détermine pas le destin" et que les défavorisés ne soient pas abandonnés derrière par la révolution de l’information. Il nota que plusieurs défis restent à relever, tels que les questions liées à la propriété intellectuelle et l’accès à la technologie. Il souligna que les communications ont besoin d’aller dans toutes les directions et que tous les types de savoir doivent être partagés. Il appela à un partenariat mondial pour l’action, au renforcement des liens existants et à l’encouragement des liens établis durant cette Conférence. La Conférence a rappelé à la Banque Mondiale 4 points fondamentaux: l’importance de l’écoute, de la participation et de l’habilitation ; la centralité de l’éducation continue, en reconnaissance de quoi, la Banque est en train de se transformer en une "banque de savoir" ; l’importance d’établir des liens entre les gens et des partenariats entre les organismes ; et le rôle de la Banque dans le "nivellement du terrain du savoir". Plusieurs directions futures ont été indiquées: la conférence virtuelle se poursuivra ; l'opportunité d'organiser d’autres réunions, y compris une conférence sur le savoir mondial en Afrique est en discussion ; et, un corps international de volontaires du savoir, chargé de développer les protocoles des cyber communications, est actuellement envisagé. Diane Marleau, Ministre Canadien de la Coopération Internationale et Ministre chargé de la Francophonie, encouragea les participants à poursuivre le dialogue virtuel autour des thèmes de la Conférence. Elle annonça que le Canada a décidé d’apporter son soutien à l’Université Africaine Virtuelle. Elle nota que la Conférence a mis en lumière de nouvelles opportunités et de nouveaux challenges et donna enfin une synthèse des résultats de la Conférence: apprentissage mutuel et création de partenariats et compréhension partagée à l’aube de l’ère de l’information. Elle rappela la déclaration du Secrétariat Général Annan dans laquelle il disait que cette Conférence était réunie pour aider à éradiquer la pauvreté et à mettre les technologies d’information et de communication au service du développement. Elle déclara que l’accès universel à la technologie d’information et de communication doit être partagé dans le respect de la diversité culturelle, inclure les femmes en tant qu’égales aux hommes et les minorités en tant que participants à part entière, et plus important encore, encourager les gens à s’écouter les uns les autres. Elle exhorta les participants à saisir l’occasion de cette Conférence pour agir maintenant. SESSIONS DE TRAVAIL Les délégués devaient assister à un total de 116 sessions de travail, au cours des trois journées de la Conférence. Les sessions étaient organisées autour des 7 axes: habiliter les pauvres par l’information et le savoir ; le rôle de l’Etat: les cadres politiques et régulatoires pour l’économie de l’information ; l’infrastructure et le renforcement des capacités; l’encouragement de la science et de la technologie dans les pays en développement; le dialogue civique et la citoyenneté éclairée; l’éducation à distance et les techniques d’éducation; et, les partenariats. Un certain nombre de ces sessions sont résumés ci-après. HABILITATION DES PAUVRES PAR L’INFORMATION ET LE SAVOIR Outre les sessions résumées ci-après, les délégués ont assisté à des sessions sur : les Technologies de l’information au service des Programmes de Population et de Développement, incluant la Santé en matière de Procréation et les Droits qui s’y rapportent ; Promotion de l’Entreprenariat des Femmes Communautaires dans les Pays en Développement: Trois Outils ; Satisfaction des Besoins d’Information des Animatrices de Santé de la Ligne de Front ; la Gestion des Risques de Santé à travers l’Information : les Maladies Emergeantes et les Catastrophes Naturelles; le Savoir Engendré Par et Pour les Pauvres des Zones Rurales: Quatre Initiatives; et, la Télémédecine: Outils, Stratégies et Controverses. Partenariat pour le Partage du Savoir et la Connexion à l'Internet: les Défis Particuliers à l'Afrique: Dans cette séance en deux volets, il fut noté que l'Afrique était le dernier continent à être connecté à l'Internet. On présenta 'l'Africa Information Society Initiative,' qui a pour objectif d'améliorer l'infrastructure de l'information et d'assurer à chaque Africain l'information nécessaire à l'édification de la capacité économique et l'exercice des droits démocratiques. Les panélistes traitèrent de toute une gamme de questions d'ordre social et technologique, en notant souvent que malgré les difficultés posées par les considérations de coûts, de contenu et de connexion, les exemples de réussite ne manquent pas. 'Des Voix et des Choix' : Innovations Participatives dans la Création du Savoir: Cette session mit l'accent sur les innovations dans l'édification du savoir et la participation dans les délibérations sur les politiques publiques, à l'actif de la recherche, et des ONG et des groupes d'action sociale. Les participants soulignèrent: les raisons de la participation et de la non participation des citoyens dans le dialogue politique; les utilisations probantes de la technologie moderne pour la diffusion de l'information sur les questions liées aux droits de l'homme; la nécessité de l'interaction entre les mouvements opérant dans les domaines des droits de l'homme et de l'environnement; les expériences de la formation en matière d'information en Hongrie et au Pérou; les projets destinés aux femmes lancés par l'Institut Nord-Sud en Afrique; et l'information spécifique au genre. Les participants devaient, par ailleurs, débattre de la parité homme/femme, de l'équité et de l'ajustement structurels en Afrique. Outils et Technologies de Prévention des Crises et des Secours dans les Situations de Catastrophes : Les panélistes soulignèrent que les agences humanitaires sont de plus en plus jugées en fonction de leur aptitude à fournir et à utiliser l'information, même si certaines ont un retard dans ce domaine. On affirma que les agences avaient besoin de rendre leurs opérations en matière d'information plus systématiques et plus professionnelles tout en oeuvrant à l'amélioration des capacités des organisations locales. Les Outils d’Information au Service des femmes Communautaires : Les panélistes soulignèrent l'importance: de l'implication des femmes dans la forme des technologies d'information et de communication au fur et à mesure de leur évolution; de l'édification de passerelles entre les femmes et les hommes au sein des gouvernements et dans les médias; de la formation pour l'acquisition des aptitudes techniques et l'utilisation stratégique des technologies d'information et de communication; de l'utilisation de canaux multiples pour la diffusion de l'information; des contraintes d'emploi du temps pour les femmes et les besoins d'efficacité dans les technologies d'information et de communication; et la nécessité de trouver des moyens pour se connecter avec les utilisateurs qui ont accès à la messagerie électronique seulement. Les participants appelèrent à la création de nouveaux engins de recherche axés sur les besoins des femmes et soulignèrent que la communication sur Internet de doit pas supplanter l'interaction directe entre les êtres humains. 'Utilisation des technologies de Communication par les Femmes Communautaires : Les Bonnes Pratiques': Les panélistes présentèrent des initiatives qui ont permis: de mettre à la disposition des femmes les informations concernant le marché, les prix et l'emploi; de fournir à des personnes marginalisées une formation pour la maîtrise de la technologie et de l'information; d'enseigner l'informatique; d'explorer les effets économiques et sociaux des technologies d'information et de communication sur le quotidien des femmes; et d'examiner la manière dont le commerce peut ouvrir de nouvelles opportunités aux femmes. La discussion mit en exergue: la primauté des problèmes économiques et des besoins d'information; la demande en matière d'acquisition de nouvelles aptitudes liées au développement des technologies d'information et de communication; les effets différentiels des technologies d'information et de communication sur les différents groupes de femmes; et la documentation du savoir des femmes indigènes. 'Emissions Radio pour le Développement' : Cette session entendit des présentations sur: la radio et l'éducation à distance; les stations portables de diffusion et les radios basiques; les activités d'un réseau d'ONG dans des pays en développement qui fournit des émissions radio consacrées à l'agriculture en utilisant le savoir local; une expérience de radio interactive en Inde; et les émission éducationnelles diffusées par la BBC. Il fut suggéré que la radio est supérieure aux autres technologies d'information et de communication pour les raisons suivantes: elle reste le moyen le plus efficace de communication de masse; elle peut toucher les candidats à l'alphabétisation; et elle peut être fournie à des coûts raisonnables. On souligna, par ailleurs, que la technologie doit être produite dans les pays en développement plutôt que simplement importée, et que les mesures imposées par les gouvernements peuvent entraver la liberté de presse et la création de radios communautaires. Le Développement Rural Multisectoriel à travers la Télématique et les Télécentres: les panélistes donnèrent un aperçu sur les télécentres communautaires à buts multiples qui fournissent des services de télécommunications et d’autres prestations aux communautés des zones rurales. Pour être efficaces et durables, les télécentres doivent: être définis localement et adaptés aux conditions locales; impliquer les femmes et les jeunes; être conçus pour répondre aux besoins réels de la communauté; disposer de partenariats communautaires forts tant à l’échelle horizontale qu’à l’échelle verticale; et, disposer d’un financement administré à l’échelle régionale ou nationale. Les panélistes notèrent par ailleurs: que l’accès à l’information à travers les télécentres communautaires est crucial pour le développement des autres secteurs sociaux; soulignèrent l’importance de l’accès équitable à ces services; et, indiquèrent que les télécentres communautaires peuvent avoir des effets multiplicateurs positifs dans différents domaines tels que l’agriculture, la santé, l’éducation et l’environnement. Les participants devaient se pencher sur les exemples d’expériences communautaires menées en Afrique et en Amérique Latine, sur des télécentres utilisant les diagnostics de santé à distance et organisant un approvisionnement médical efficace dans les zones rurales ; utilisant l’éducation à distance; et, renforçant les courtiers locaux en matière d’information, tels que les radios communautaires. Utilisation des Technologies d'Information pour l'Amélioration de la Gestion des Ressources Naturelles : Les panélistes décrivirent des initiatives à l’actif de l’USAID, utilisant des outils de technologie d’information pour l’évaluation et le partage de l’information sur les ressources naturelles dans le cadre du développement durable et recueillant l’information remontante et les avis concernant les partenariats à mettre en place pour l’application de ces outils. Les participants devaient par ailleurs exprimer un intérêt particulier pour les modules de formation dans le domaine de la gestion des eaux internationales et discuter du transfert technologique, de l’éducation à distance et de la télédétection. Nouvelles Approches en matière d'Energie et de Développement Durable pour les Zones Rurales : Les participants explorèrent des approches permettant d’améliorer l’accès des populations dépendant des combustibles traditionnels, à l’énergie. La discussion porta sur les coûts réels du combustible de biomasse compte tenu du temps nécessaire à la collecte du bois de chauffe ; l’importance du contrôle local sur les ressources combustibles biologiques et de l’efficacité accrue en matière d’énergie ; la nécessité de passer à l’utilisation des combustibles modernes ; la sous-estimation des ressources éoliennes disponibles et les politiques défavorables en vigueur dans ce domaine, telles que les taxes imposées sur l’importation des technologies alternatives; et, le microfinancement de l’énergie dans les zones rurales. Parmi les exemples cités: la gestion forestière locale au Niger; un microprojet hydraulique au Népal; l’énergie éolienne en Chine, en Russie et au Brésil; et, les systèmes photovoltaïques au Kenya. Les défis identifiés inclurent: les inégalités dans l’accès à l’énergie et les difficultés de l’accès aux financements destinés à l’énergie. Les Moyens d’Existence Durables à l’Ere de l’Information : Le débat se focalisa sur l'importance des moyens d’existence durables, concept primordial proposé dans le Plan d’Action 21, et véritable trait d'union entre les aspects social, économique et environnemental. Les présentations démontrèrent comment les technologies d’information peuvent servir de force positive au service du développement et comment les éventuelles conséquences négatives peuvent être évitées. Les participants soulignèrent: le rôle de la radio qui touche plus de monde que l’Internet ; comment les technologies d’information expriment les valeurs occidentales et détruisent les valeurs culturelles locales, et l’absence d’intérêt qui caractérise cette Conférence quant aux problèmes des pauvres qui souffrent de famine et d’illetrisme et qui sont dépourvus des technologies les plus élémentaires. Le Savoir Traditionnel à l’Ere de l’Information : Cette session entendit les interventions des aînés et des experts du peuple "First Nations," qui portèrent sur: le caractère, le contenu, le rôle et les évolutions du savoir des sociétés traditionnelles; les défis posés à ceux qu'on appelle les "technopaysans" et les pressions qui pèsent sur les sociétés traditionnelles. Les problèmes de l'intégration de la sagesse traditionnelle dans le développement des politiques contemporaines furent discutées et les lignes directrices retenues pour la sensibilisation des gouvernements et du monde de l'entreprise aux problèmes vécus par les indigènes, furent présentées. William COMMANDA, un aîné des First Nations partagea la richesse de ses 85 ans de savoir et d'expérience. LE ROLE DE L'ETAT: LES CADRES POLITIQUES ET REGULATOIRES DE L'ECONOMIE D'INFORMATION Outre les thèmes résumés ci-après, les délégués assistèrent également à des séances de travail en rapport avec cet axe qui ont porté sur: la Dérégulation des Télécommunications et la Question de l'Accès Universel; et les Expériences Pratiques dans le Financement de l'Infrastructure et des Services : Etudes de Cas. Rôle de l'Etat dans la Création d'un Environnement Favorable à l'Investissement Privé et à l'Accès: Cadres Politiques et Régulatoires: Cette session porta sur: la libéralisation des télécommunications et les besoins en matière d'investissement; le rôle résiduel de l'Etat, y compris l'accès universel et le rôle des organismes internationaux; et les domaines (l'éducation, la médecine, l'administration) et les canaux (l'Internet, le réseau téléphonique, le logiciel) de l'économie de l'information. Les participants explorèrent les aspects liés au renforcement des capacités, à l'importance des cadre juridiques et au contrôle du contenu. Importance des Droits de Propriété Intellectuelle à l'Economie de l'Information : Les panélistes: soulignèrent la nécessité de protéger les droits de propriété intellectuelle (DPI) liés à l'industrie dans l'échange du savoir et de l'information pour le développement éducationnel et scientifique; décrivirent le travail nécessaire dans l'aide aux pays en développement pour l'élaboration de leur propre propriété intellectuelle et l'utilisation de l'information "gratuite" à cette fin; mirent en relief les implications du coût des DPI dans les pays en développement; appelèrent à la transparence des entreprises; et suggérèrent que l'industrie investisse dans l'infrastructure juridique nécessaire à la mise en application des DPI et subventionne l'accès aux technologies d'information et de communication dans les pays en développement. Les participants mirent en relief les implications du brevetage biotechnologique et les coûts élevés de la mise en application des DPI. Etudes de Cas en matière de Libéralisation des Télécommunications et de Renforcement des Capacités: Le Chili, la Colombie, l'Estonie et le Mozambique: Les participants entendirent quatre exposés sur le programme Chilien "Enlaces Towards a Community of Learners"; les challenges posés à la poursuite du développement des télécommunications en Estonie; la collaboration en matière de technologie d'information entre une université Mozambicaine et la Compagnie Téléphonique Nationale; et les résultats d'un rapport établi en Colombie analysant l'accès aux technologies d'information et son impact économique et social à la fois sur les pays en développement et sur les pays en transition économique. Plusieurs préoccupations furent exprimées concernant l'environnement politique que les gouvernements se doivent de créer et le rôle du secteur privé. Evaluation et Mise en Œuvre des Stratégies des Technologies d'Information et de Communication à l'Ere de l'Information : cette session cibla les décideurs, les exécutants des programmes et les bailleurs de fonds. Des stratégies pour l'évaluation de l'efficacité des technologies d'information et de communication furent présentées. Les points débattus inclurent: les résultats directs et indirects de l'utilisation des technologies d'information et de communication; l'importance des contacts directs; le rôle habilitant mais non déterminant des technologies d'information et de communication; le besoin de démystifier ces technologies; et la nécessité de façonner des stratégies de développement adaptées à ces technologies et aux besoins de ceux qu'elles sont appelées à servir. Lancement du Rapport du Développement Mondial pour l'Année 1997 de la Banque Mondiale: L'Etat dans un Monde en Changement: Le message clé du rapport fut résumé: un "Etat efficace" est la pierre angulaire des économies probantes et sans lui, le développement économique et social est impossible. Les participants entendirent que: un Etat efficace permet aux marchés de devenir florissants et aux populations de mener des vies meilleures; les rôles de l'Etat doivent être assortis à ses capacités; revigorer les institutions publiques peut améliorer les capacités de l'Etat; et, les marchés et les gouvernements sont complémentaires, étant donné que c'est l'Etat qui fournit les fondements institutionnels des marchés. INFRASTRUCTURE ET RENFORCEMENT DES CAPACITES D'autres sessions portant sur cet axe devaient traiter des sujets suivants: Le Renforcement des Capacités Institutionnelles à l'Ere de l'Information; Travailler Avec l'Investisseur Mondial: Informations Financières et Marchés Emergents; Stratégies Nationales en matière d'Infrastructure de l'Information: Enseignements tirés de Plusieurs Cas; Le Soutien de la Gestion et de la Coordination Nationale du Développement, à Travers la Technologie de l'Internet: Le Projet Pilote de l'Ethiopie; Les Frontières du Financement des Projets d'Infrastructure d'Information; Renforcement des Capacités en Matière de Technologies d'Information et de Connexion; les Applications RADARSAT pour le Développement Durable de la Planète; l'Impact Développemental de l'Internet: Comment et Pourquoi le Mesurer; Innovation, Formation du Marché et Nouvelles Stratégies; Création et Soutien de Nouveaux Réseaux d'Utilisateurs; Création et Divulgation du Savoir et de l'Information: Les Bonnes Pratiques; Amélioration des Sources du Savoir pour l'Innovation; Systèmes Téléphoniques Appartenant aux Communautés: Une Voie Alternative pour Servir les Défavorisés; Impact des Technologies d'Information sur l'Emploi et le Travail: Positif, Négatif ou les deux à la fois? Création de Réseaux d'Information Commercialement Viables pour le Secteur des Entreprises dans les Pays en Développement; Mise en Place de Réseaux de Recherche Internationaux; Soutien des Partenariats pour la promotion du Savoir au service du Développement; et, Réseaux de Technologie d'Information au Service de la promotion du Commerce et de l'Investissement Transfrontalier. Edification d'Economies basées sur le Savoir en Asie : Enseignements Tirés de l'Expérience et Challenges Futurs: Les discussions se focalisèrent sur: les enseignements tirés de l'expérience Asiatique; l'établissement de liens entre l'industrie, l'information et la société; et l'investissement dans l'éducation. Quelques participants mirent l'accent sur la nécessité de mettre le savoir à disposition à un prix abordable. D'autres mirent en garde que le fossé en matière de savoir et de revenu risquait de s'approfondir si ces changements n'étaient pas menés de manière appropriée. Plusieurs nouvelles opportunités furent présentées telles que l'utilisation des télécommunications dans les situations de catastrophes et d'urgence. On souligna, par ailleurs, que le rôle des divers acteurs a besoin d'être plus clairement défini. Les Organismes d'Education et la Gestion du Savoir : Les participants explorèrent la manière dont les organismes des secteurs public et privé créent les cadres nécessaires à l'éducation continue et édifient les ressources du savoir partagé. Les discussions inclurent: la gestion par la Banque Mondiale de ses ressources d'information; la dimension sociale de l'apprentissage et la gestion sociale du savoir; l'augmentation du capital intellectuel pour le maintien de l'avantage compétitif; la connexion des ONG pour les échanges de savoir et d'expériences; et, les réseaux créés par les femmes Africaines. Les Centres de Services d'Information Communautaire : Fournir un Accès Abordable pour les Pauvres et les Communautés Rurales: Les participants entendirent des exposés sur: l'établissement de réseaux d'information communautaires; la manière dont le Costa Rica peut tirer profit de la révolution de l'information; les expériences des organisations à but non lucratif, telles que "Internet Peru," en Amérique Latine; et l'Initiative "Informatics 2000" de la Banque InterAméricaine de Développement. Les participants notèrent par ailleurs que l'accès aux technologies de l'information relève d'une question d'ordre politique et que les conditions requises pour la création d'une culture basée sur les technologies de l'information, telles que l'accès aux infrastructures liées au téléphone, à l'électricité, à la santé et à l'éducation, doivent être traitées. Le Savoir au Service du Développement : Apprendre et Utiliser les Leçons Politiques Apprises: Les participants discutèrent des voies à travers lesquelles la vie politique est fournie, crédibilisée, intégrée et mise en œuvre. On se pencha aussi sur les rôles des pourvoyeurs des politiques, des intermédiaires et des utilisateurs. On fit état, par ailleurs des problèmes de transmissions de réception et de crédibilité des avis politiques. Conception de Partenariats en Matière d'Apprentissage : Cette session examina deux exemples de partenariats en matière d'enseignement et d'apprentissage: le Corean Development Institute et le Joint Vienna Institute, une institution régionale au service des économies en transition. Les participants discutèrent: des avantages de la formation basée sur les partenariats par rapport aux modèles plus traditionnels de formation; la préoccupation que les deux modèles mettent l'accent sur le développement économique au détriment du progrès social et culturel; et, la manière d'entreprendre des projets similaires ailleurs. Vigilance du FMI dans un Monde de Marchés de Capitaux de plus en plus Intégrés: Cette session se focalisa sur la nécessité de fournir des données exactes et actuelles sur les marchés des capitaux nationaux et internationaux, pour améliorer la stabilité et l'efficacité du système économique mondial. Le FMI fournit un certain nombre de services pour la réalisation de cet objectif, incluant son nouveau site Web qui présente les données les plus actuelles sur la croissance économique, la dette, l'inflation et autres indicateurs économiques (http://dsbb.imf.org). ENCOURAGEMENT DE LA SCIENCE ET DE LA TECHNOLOGIE DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT Outre les sessions résumées ci-dessous, des séances de travail eurent lieu et portèrent sur: le Rôle de la Science et de la Technologie dans le Développement des Petites et Moyennes Entreprises; les Challenges et les Opportunités dans le Secteur de la Santé; les Avancées Scientifiques et Technologiques dans le Domaine de l'Agriculture; l'Evolution Climatique de la Planète et la Biodiversité; la Coopération Mondiale et la Divulgation du Savoir; les Nouvelles Méthodes de Collaboration Internationale dans les Domaines des Sciences, Technologie et Politiques d'Innovation: l'Initiative de l'IDRC-IFIAS; et, l'Evaluation du Savoir au Service de la Planification du Développement: Préparation aux Evolutions Technologiques et Instauration d'une Société qui apprend. Le Savoir, la Science et l'Engineering au Service du Développement Durable: Les présentations portèrent sur: le rôle de la recherche académique dans la croissance économique et industrielle; les questions liées à l'environnement mondial; la santé; et l'agriculture. Les participants devaient souligner l'importance des partenariats et suggéraient que pour faire face aux challenges du prochain siècle, la science et la technologie seront d'importance capitale pour la solution des problèmes. On nota aussi que la science et la technologie doivent s'accompagner par des politiques et des institutions appropriées pour la réalisation du développement durable. L'Environnement: Le Challenge du Développement Durable : Les participants discutèrent des rapports entre le savoir, l'économie et l'environnement. Certains décrivirent les aspects positifs du lien entre l'environnement physique et le développement humain. D'autres suggérèrent que le développement durable est en soi une contradiction irréalisable. D'autres encore mirent l'accent sur l'importance de: l'application appropriée du savoir pour le développement durable; de la mise en oeuvre de la technologie à l'échelon local; et de la perception de la science et de la technologie dans un cadre politique et social. Le Savoir Scientifique : Comment Tirer le Meilleur Parti : Les participants entendirent des exposés sur l'information génétique; l'industrie; l'accès au, et la divulgation du savoir scientifique; et, les politiques d'encouragement de la science et de la technologie dans les pays en développement. Il fut noté que les aptitudes en matière de recherche ne sont pas créées immédiatement et ne sont pas toujours transférables. Certains intervenants suggérèrent que les praticiens de la science et de la technologie n'ont pas tenu compte jusque là du savoir des cultures anciennes et que la possession du savoir n'est pas la prérogative des seules sociétés riches. L'un des participants nota que les pays en développement n'ont que peu d'accès au savoir disponible, et que s'il existe des radios dont on peut tourner facilement le bouton, il n'existe pas encore d'ordinateur facile à manier. Les participants devaient souligner par ailleurs les potentialités des universités virtuelles et l'importance de l'UNESCO et du secteur privé pour le processus de développement. Rôle des Fondations dans les Science et Technologie au Service du Développement : Les participants discutèrent de l'expérience des fondations en matière de coopération internationale et de mobilisation des communautés scientifiques, technologiques et politiques autour des problèmes de développement. Des exposés furent présentés sur les expériences de fondations Française, Britannique et Chilienne et sur la collaboration de l'International Science Foundation avec des centres universitaires ayant accès à l'Internet en Russie. Il fut noté que les fondations sont capables de plus de flexibilité que les gouvernements ou les organismes internationaux et que par conséquent, il devrait y avoir un champs de coopération plus important entre elles. Mettre la Technologie de l'Information au Service du développement : Les participants entendirent des présentations sur les politiques en matière d'Internet au Brésil; les investissements requis pour le développement; et, le challenge de l'éducation à l'ère de l'information. Il fut suggéré que l'Internet est le premier vrai système de télécommunication mondiale. Les participants notèrent qu'il est besoin d'un environnement concurrentiel pour l'investissement dans les technologies d'information, mais que la dérégulation a des limites. On souligna aussi que les technologies d'information existent dans des contextes économique, politique et régulatoire. L'Information au Service du Développement : Projets Pilotes : Cette session plancha sur les enseignements tirés de 14 projets soutenus par le Programme InfoDeb de la Banque Mondiale. On y démontra la nécessité d'une approche flexible adaptée aux besoins locaux. Les présentations portèrent sur les projets suivants: projet d'éducation à distance en Afrique; le soutien à des conférences en Russie; la formation en matière de base de données environnementales au Mexique; et, l'assistance technique aux pays en développement, à travers l'OMC et les projets InfoDeb liés à l'UCI. Utilisation du Savoir Scientifique dans la Formulation Participative des Politiques de Développement : Les participants discutèrent de l'utilisation des outils informatiques dans le développement des politiques durables. Une présentation sur l'évaluation des politiques développementales utilisa une simulation informatique animée des politiques de gestion futures en matière de population, d'énergie, d'eau, d'agriculture dans les pays du Bassin du Nil. La nécessité de jeter des ponts entre les cultures scientifiques et politiques fut soulignée. Les défis à relever furent identifiés: la mondialisation, l'envergure et le rythme des changements mondiaux, et la nécessité d'employer des perspectives à long terme. LES FLUX DU SAVOIR, LE DIALOGUE CIVIQUE ET LA CITOYENNETE INFORMEE Des sessions de travail dont le résumé ne figure pas dans le chapitre ci-dessous, ont été tenues sur les sujets suivants: l'Etat des Lieux de l'Education, Formation et Communication en matière d'Environnement : les Enseignements et les Bonnes Pratiques tirés de l'Expérience des Pays; la Publication Electronique et l'Accès à l'Information Electronique; le Renforcement Institutionnel dans les Programmes d'Education en matière d'Environnement Durable: les Bonnes Pratiques et les Challenges Futurs; Instauration de la Citoyenneté Eclairée: le Rôle des Ecoles dans l'Education en matière de Développement Durable; les Femmes et les Médias: Etudes de Cas du Moyen Orient; Stratégies et Méthodes Innovantes dans l'Education et la Communication en matière d'Environnement: Application de l'Informatique et des Technologies d'Information; et, Evaluation de la Capacité des Pays à Assimiler et Utiliser l'Information. Intégration de l'Environnement dans les Programmes de Développement : Politiques et Stratégies d'Education, de Formation et de Communication: Cette session se focalisa sur l'importance de l'intégration de composants d'éducation, de formation et de communication dans les programmes environnementaux. Des études de cas des Philippines, de la Thaïlande et du Sri Lanka furent présentées. Les recommandations portèrent sur: l'importance de l'apprentissage mutuel, et la technologie en tant que moyen efficace pour atteindre le niveau local. Réduction des Ecarts en Matière de Savoir Faire dans le Domaine du Développement : Comment les Nouvelles Technologies de Communication Peuvent Aider à Eduquer les Pauvres en Information: Cette session permit aux concepteurs politiques de faire part de leurs expériences réussies dans le traitement de l'indigence en matière d'information. Les panélistes soulignèrent en particulier: la gamme de technologies à la disposition des éducateurs; comment les technologies d'information et de communication peuvent aider l'éducation à distance; le rapport coût efficacité des technologies d'information et de communication; et, comment aider les populations non familiarisées avec les technologies d'information et de communication. Le débat souleva également les questions des coûts, d'accès, et les domaines où ces technologies peuvent apporter l'aide la plus efficace à l'éducation. La Citoyenneté Informée : Etablissement de l'Agenda : Les participants explorèrent l'idée que la révolution de l'information n'implique pas seulement une amélioration au niveau de la diffusion mais qu'elle transformera de manière substantielle les structures dans lesquelles les problèmes publics sont traités. La citoyenneté éclairée exige non seulement la fourniture de l'information aux citoyens mais aussi la réception de leur information et les échanges d'information entre citoyens. La discussion des études de cas porta sur: les effets sociaux de la révolution de l'information; l'interaction entre l'Internet et les autres technologies de communication; des expériences réussies en matière d'accès à la haute technologie; le rôle représentatif des associations de citoyens; et la réluctance des politiciens à renoncer à leur pouvoir de contrôle au fur et à mesure de l'expansion des technologies d'information et de communication. 'Médias Electroniques : Refléter la Diversité': Les participants entendirent des exposés sur: la WETV, une station satellite qui sert de plate-forme aux problèmes internationaux; le Canadian Heritage Information Network et son travail sur les expositions "virtuelles"; le musée virtuel du Canadian Museum of Civilization sur la chaîne France Nouvelle; et l'idée de rapatriement culturel à travers les moyens électroniques. Quelques participants soulignèrent qu'il s'agissait là d'un moment historique sans précédent où toutes les cultures sont en contact et que la diversité culturelle était aussi importante que la diversité biologique. On recommanda l'examen des voies permettant aux nouvelles technologies de créer l'art et de nouvelles formes d'expression. Education des Parlementaires et Coopération Internationale : Les Cas de l'Afrique du Sud et du Cambodge : Les panélistes soulignèrent l'importance des demandes en matière d'information provenant des parlements et l'élaboration de programmes de coopération interparlementaire; décrivirent le projet pilote du Système Canadien de Conférences Virtuelles qui utilise l'informatique pour améliorer les programmes de formation et de développement dans le domaine législatif en Afrique du Sud; et soulignèrent les efforts fournis au Cambodge pour la reconstruction de l'infrastructure de l'information pour le renforcement du Secrétariat de l'Assemblée Nationale, le développement des services de recherche et d'information et la formation des parlementaires dans l'accès, le traitement et la gestion de l'information. L'un des participants souligna les efforts visant à encourager la gouvernance démocratique par la création d'un réseau pour le dialogue entre leaders Africains sur les problèmes de l'Afrique. EDUCATION A DISTANCE ET TECHNOLOGIES D'APPRENTISSAGE Des sessions de travail non décrites ci-dessous devaient traiter de: la Restructuration des Systèmes Nationaux d'Education en Utilisant les Technologies de l'Information et de Communication; l'Education Basée sur l'Internet: Exemples Pratiques Tirés de la Salle de Classe; l'Education Ouverte à Distance au Service du Développement à l'Ere de l'Information: le Rôle des Universités Ouvertes; L'Utilisation de la technologie pour l'Amélioration de la Qualité de l'Instruction en Classe; l'Education à Distance au Service du Développement Economique; l'Education à Distance en Afrique Francophone; La Collaboration des Environnements de l'Education En Ligne; et, les opportunités et les Challenges de l'Enseignement Supérieur En Ligne. Colloque sur l'Education à Distance Pour le Développement des Enseignants: Dans ce colloque en deux volets, les participants procédèrent à un échange d'expériences quant aux défis posés au développement des enseignants et la manière dont les solutions de l'éducation à distance pourraient être appliquées. On présenta aussi des exemples d'approches novatrices adoptées au Sénégal et en Inde. Une discussion de groupe par voie électronique pour la préparation du colloque permit d'identifier les difficultés englobant celle liée à la sensibilisation des décideurs quant aux avantages de l'éducation à distance et l'établissement d'un lien entre l'éducation à distance, le développement social et les préoccupations communautaires. Parmi les questions soulevées, il y eut celles de savoir: quelles opportunités la nouvelle technologie peut apporter à l'éducation à distance; comment gérer à grande échelle une éducation à distance adaptée aux différents systèmes locaux; et les problèmes liés aux programmes d'éducation. Les panélistes présentèrent des études de cas de formation à distance d'enseignants en Israël, au Mexique et au Royaume-Uni. Les participants: s'interrogèrent sur les mesures de repli en cas d'échec de la technologie; discutèrent des avantages de l'utilisation des conférences vidéos, des radios, des tuteurs et des imprimés dans la formation des enseignants; et évoquèrent les préoccupations liées aux coûts des nouvelles technologies dans l'éducation à distance. On souleva aussi des questions concernant: l'évaluation qualitative et les critères de mesure qui s'y rapportent, l'équité, et les possibilités de l'éducation à distance. Classes Sans Frontières: l'Internet et l'Education: Les participants discutèrent de l'amélioration des résultats éducationnels et de l'entente globale à travers les activités d'apprentissage à distance basées sur l'Internet. Quatre programmes furent présentés, y compris celui de la Banque Mondiale "World Links for Development," qui relie des élèves et des enseignants de pays en développement à des homologues dans les pays industrialisés, pour une collaboration dans les domaines de la recherche; de l'enseignement et de l'apprentissage à travers l'Internet. Les discussions mirent en exergue l'importance: du contenu par rapport à la technologie; l'auto-apprentissage, et l'apprentissage interactif axé sur l'élève; des partenariats pour faciliter l'accès à l'Internet; de la formation des enseignants pour l'intégration de l'Internet dans les classes: et de l'élaboration des outils permettant d'apprécier la valeur ajoutée de l'utilisation de l'Internet sur la qualité de l'éducation. PARTENARIATS Les sessions de travail portant sur cet axe et qui ne sont pas résumées dans ce chapitre comprennent: Les Partenariats Régionaux en Matière de Formation: les Leçons Tirées du Forum Méditerranéen de Développement; les Réseaux PanAsiatiques : Connexion des Voix Asiatiques; L'Amélioration des Communautés à Travers une Meilleure Compréhension de l'Apprentissage Humain; Partenariats dans les Domaines de la Formation en matière de Télécommunications dans les Pays en Développement; Approches Novatrices aux Partenariats en matière de Développement; et , Etendre la Portée: les Conférences Virtuelles de la GK97. Le Savoir au Service du Développement : Une Consultation: La Banque Mondiale souhaita avoir un feedback sur le projet de son Rapport sur le Développement Mondial de 1998, focalisé sur le thème l'Information et le Savoir au service du Développement. Le projet décrit l'émergence d'un nouvel environnement d'information économique et examine sa signification pour les pays en développement. Les participants suggérèrent: que l'éducation soit soulignée davantage; que les politiques en matière d'information soient revues en profondeur; et que les défaillances de marché et le rôle gouvernemental soient examinés de plus près. Partenariats dans le Domaine de la Conception et de l'Application de la Formation Basée sur le Web : Les participants entendirent des exposés sur: le Projet Morozov, un réseau régional d'éducation à distance en Russie; le Projet du Consortium Africain de Recherche sur l'Education à Distance dans le domaine des Sciences Economiques; le Projet Aya, un partenariat entre des universités Indonésienne et Canadienne qui dispense un cours d'instruction de Rédaction Technique Anglaise basé sur l'Internet; et, un site web mis en place à travers une collaboration entre l'Université d'Etat de Moscou et la Banque Mondiale, pour l'enseignement interactif à distance en Russie. Il fut noté que ces projets pilotes devraient également utiliser des formats tels que les CD-ROM et les imprimés. Edification de Nouveaux Partenariats en matière de Politiques et d'Actions dans la Société de l'Information : Les panélistes examinèrent l'impact des politiques d'information sur le développement social et mirent en relief les contributions que peuvent apporter les partenariats. Les obstacles entravant le développement furent identifiés, à savoir la censure; l'inadéquation de l'infrastructure; la fragilité des sociétés en développement et le besoin de cohésion sociale; et, les inégalités existantes. La discussion mit en lumière que la société civile ne doit pas attendre qu'on veuille bien la consulter et qu'elle ne perde pas de temps pour former des partenariats capables de prendre en main l'agenda de l'ère de l'information. Poursuivre les Echanges : Relier Toronto à d'Autres Dialogues Internationaux : La discussion couvrit les récents dialogues internationaux sur le savoir et la technologie au service du développement. Les panélistes introduisirent des projets menés par des organismes tels que le South Africain National Information Technology Forum et la Society for International Development qui a organisé des forums et des conférences en Afrique du Sud, en Espagne, au Maroc et ailleurs. Les débats permirent d'explorer l'importance de se focaliser sur la qualité de l'éducation; les réseaux à l'échelle locale et mondiale; l'habilitation des gens, en particulier des femmes à travers le savoir; et, l'établissement d'un équilibre entre les dialogues virtuels et les échanges directs. 'Spinning the Web' : Relier les Voix du Sud au Global Sustainable Development Gateway : L'Institut International du Développement Durable (IIDD) a rassemblé ses partenaires régionaux et internationaux pour la présentation de leurs travaux liés à la mise en place d'un nouvel accès à l'information liée au développement durable sur l'Internet. On traita des défis posés aux organismes des pays en développement dans la transmission électronique de leurs informations, ainsi que des solutions apportées aux questions d'accès aux télécommunications, à la fiabilité et à la maîtrise des coûts. Les discussions portèrent aussi sur la production de CD-ROM, de la qualité des réseaux électroniques et de la production des disquettes. L'IIDD explora la manière dont les diverses recherches et expériences sont portées à l'attention internationale via http://sdgateway.iisd.ca/. Point de Changements réels Sans les Femmes: Les participants apportèrent des exemples illustrant: les stratégies d'accès communautaire; un partenariat de femmes dans les domaines académique, commercial, et politique, qui ont formulé la "déclaration des femmes" à "l'APEC"; et un atelier organisé en marge du Sommet Alimentaire Mondial, où les femmes avaient établi pour la sécurité une stratégie plus axée sur l'être humain. Les participants soulignèrent la nécessité de: créer des modèles de partenariats pour les défavorisés; utiliser la technologie pour conditionner, transmettre et partager le précieux savoir dont disposent les femmes; se focaliser un peu plus sur l'être humain et un peu moins sur la technologie; utiliser l'information pour aider ceux qui sont touchés par les conséquences de l'ère de l'information; utiliser l'éducation à distance pour accroître l'éducation des filles; et remettre en question l'hypothèse selon laquelle l'accès au savoir mettra fin à la pauvreté. On rappela aux participants que les femmes utilisent de nombreuses stratégies pour renforcer leur développement sans l'Internet. ------------- Developpements Durables est une publication de l'Institut International du Developpement Durable (IIDD) , responsable du Bulletin des Negociations de la Terre (c). Ce numero a ete redige et edite par Jonathan Krueger , Kira Schmidt , Silke Speier et Greg Terrill . Genie technique de Rod Araneda . Directeur de la publication, Langston James "Kimo" Goree VI . Notre couverture de cette reunion est financee par la Banque Mondiale. Les auteurs peuvent etre contactes a leurs adresses electroniques et par tel. au: +1-212-644-0204 ou fax: +1-212- 644-0206. L'IIDD peut etre contacte au 161 Portage Avenue East, 6th Floor, Winnipeg, Manitoba R3B 0Y4, Canada; tel.: +1- 204-958-7700; fax: +1-204-958-7710. Les opinions exprimees dans Developpements Durables appartiennent a leurs auteurs et ne refletent pas necessairement les vues de l'IIDD et de nos autres bailleurs de fonds. Des extraits de Developpements Durables peuvent etre utilises dans d'autres publications moyennant une cittion appropriee. Les versions electroniques de Developpements Durables sont transmises aux listes de distribution e-mail(format ASCII et PDF) et sont accessibles sur le serveur WWW Linkages au <>. 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