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Daily report for 19 March 1998

LES FAITS MARQUANTS DE LA CONFERENCE INTERNATIONALE EAU ET DEVELOPPEMENT DURABLE

19 MARS 1998

La Confrence Internationale Eau et Dveloppement Durable a commenc jeudi 19 mars 1998 au sige de l'UNESCO Paris. Les dlgus ont entendu les allocutions de bienvenue durant la Plnire d'ouverture puis devaient se rpartir sur les trois ateliers d'experts et l'atelier spcial organis par le Global Water Partnership et le World Water Council.

PLENIERE D'OUVERTURE

Dominique VOYNET, Ministre Franais de la Planification Rgionale et de l'Environnement, souhaita la bienvenue au participants et remercia les organisateurs de la confrence. L'oratrice devait souligner le manque d'accs, le gaspillage et la pollution des ressources en eau comme autant de problmes auxquels la communaut internationale doit faire face. Elle mit en lumire un certain nombre de pralables ncessaires au traitement de ces problmes, notamment: l'amlioration de l'tat des connaissances sur les ressources en eau; la mise en place d'outils de rgulations et d'institutions articuls sur la gestion durable; et l'engagement de ressources financires pour la gestion durable.

Le Dr Mahmoud ABU-ZEID, Prsident du World Water Council, parla de la crise lie la disponibilit des eaux douces. Il devait souligner en substance: la raret de plus en plus frquente de l'eau; le manque d'accs l'eau potable propre et aux services d'assainissement; la dtrioration de la qualit de l'eau; la fragmentation de la gestion du secteur; le dclin des affectations financires; et l'insuffisance de la prise de conscience au niveau des dcideurs et du public.

LES ATELIERS D'EXPERTS

LES RESSOURCES EN EAU ET LES UTILISATIONS: J. SZYSZKO (Pologne) prsida l'Atelier 1. L'orateur Derek OSBORNE (Agence Europenne de l'Environnement) appela une haute priorit: l'assainissement et la rutilisation de l'eau; l'largissement des structures administratives de manire tenir compte de l'ensemble des zones de captage; une rpartition tarifaire rationnelle; aux partenariats et la coopration.

Le Burkina Faso appela l'adoption d'une approche plus engage et tenant compte des besoins particuliers des pays en dveloppement. Le reprsentant mit l'accent sur l'importance de financements adquats. L'Observatoire du Sahara et du Sahel dclara que dans les zones arides Africaines, le problme de l'eau se posera de manire cruciale l'avenir et appela l'amlioration de la gestion, et en particulier des projets de gestion conjointe, des ressources non renouvelables. L'Espagne se focalisa sur la rutilisation de l'eau en tant qu'option viable s'inscrivant dans le cadre gestion intgre des ressources en eau, en particulier dans les utilisations agricoles et industrielles. L'Organisation Mondiale de la Sant mit en exergue les liens entre la sant, l'eau et l'assainissement, et nota l'absence des questions de sant dans le projet de recommandations. L'Organisation Mtorologique Mondiale mit en relief les disparits entre les diffrentes rgions au niveau des systmes de gestion intgre de l'information et nota que le nombre de stations de suivi a augment uniquement en Amrique du Sud et qu'il a baiss en Afrique. Le reprsentant mit galement l'accent sur le Systme d'Observation des Cycles Hydrologiques en tant qu'lment complmentaire aux autres systmes de gestion de l'information disponibles. L'Italie mit en relief le Systme d'Information Euro-Mditerranen sur le savoir-faire li au secteur de l'eau, qui regroupe 27 pays, comme un exemple de coopration rgionale en matire de gestion de l'information.

RAMSAR nota le rle cl des terres humides dans le traitement de la crise mondiale du secteur de l'eau et dclara qu'une plus grande attention doit tre accorde l'adoption d'une approche base sur les cosystmes plutt que sur les utilisateurs. Le Niger, le Cameroun, l'Allemagne, le Brsil et la Cte d'Ivoire parlrent de leurs expriences dans le domaine de la gestion des ressources en eau. Le Japon prsenta des dtails sur la mise en place sur l'Internet, d'une base de donne sur l'hydrologie et la qualit de l'eau couvrant l'ensemble du pays. La Roumanie parla de l'tude de faisabilit mene sur l'approvisionnement de la rgion de Constanta en eau potable. Le reprsentant de Eurowaternet prsenta son service de collecte de donnes et d'laboration de rapports, qui travaille partir d'chantillons d'information prlevs dans les bases de donnes nationales pour fournir une image complte de l'environnement l'Agence Europenne de l'Environnement.

Parmi les thmes transversaux qui ont merg de la discussion: les liens entre la sant et l'eau, l'allgement de la pauvret, la scurit alimentaire et les catastrophes naturelles. Un consensus put tre dgag autour de la qualit et de la fiabilit des donnes et de la ncessit d'une valuation propre de ces donnes de manire ne pas mettre en pril les projets et leurs rsultats. Les participants soulignrent que les gens doivent savoir comment utiliser l'information mise leur disposition; et que la technologie non assimile ne fonctionnera pas. L'importance de la coopration en matire de recherche, de l'implication de la communaut des concerns, des changes d'information et de techniques, des systmes de gestion de l'information et des centres de collecte de donnes, et du soutien financier de ces centres par la communaut internationale, fut galement mise en exergue.

LE DEVELOPPEMENT INSTITUTIONNEL: L'Atelier 2, organis sur le thme de l'laboration des outils de rgulation et du renforcement des capacits institutionnelles, fut prsid par Antonio A. Dayrell de LIMA (Brsil) qui dcrivit dans son intervention, les dficits constats au niveau de la gestion des ressources en eau. La Banque Mondiale fit un expos sur la fragmentation institutionnelle, les approches participatives et les subventions, l'quit, les financements du secteur priv, et sur les bonnes pratiques. Dans le dbat qui suivit, les participants devaient souligner: les aspects lis au dveloppement de la question de l'eau (Ethiopie); les partenariats (Egypte et Cte d'Ivoire); les populations nomades (Mauritanie); les peuples indignes (Mexique et Japon); et les femmes et les personnes dfavorises (Etats-Unis). L'Afrique du Sud fit des rserves concernant la rfrence la subsidiarit et le Soudan appela l'change d'information entre les Etats riverains.

Des exposs devaient tre galement prsents sur: la transition nationale du systme de gestion vertical (Rpublique Tchque); le cadre gnral de la lgislation nationale (Mexique); la gestion des bassins versants et la crise de l'eau en Mditerrane (Maroc); les solutions "dchausses" et les rcoltes pluvieuses (Inde); l'irrigation et l'utilisation rationnelle des ressources en eau (Jordanie); la purification des eaux naturelles (Vit-nam); la coopration rgionale en Mditerrane (Blue Plan); et le Partenariat Euro-Mditerranen (Italie).

Le Prsident rsuma les nombreux amendements introduits sur le projet de recommandations de l'atelier et invita les dlgus aborder celles qui se rfrent au principe du pollueur/payeur, aux systmes aquatiques trans-frontires et l'information conomique. S'agissant du principe du pollueur/payeur, l'Ethiopie appela son application l'chelle nationale. Le Prsident recueillit un autre amendement portant sur la ncessit de prendre en considration les capacits payer des pollueurs.

Concernant les systmes aquatiques trans-frontires, le Prsident, appuy par l'Egypte et Hati, tait d'avis que le terme "trans-frontires" soit utilis la place du terme "internationaux". Il rassura les deux pays qui ont propos la suppression du paragraphe, qu'aucun rgime obligatoire n'tait propos dans le projet de recommandations. Soutenu par la Mauritanie, il encouragea les pays ne pas supprimer la rfrence aux systmes trans-frontires. La Chine dclara que la rfrence doit tre supprime ou remplace par une formulation non spcifique encourageant la coopration. Le Secrtariat dclara qu'il tait entendu que la question est essentiellement politique. Le projet de dclaration ministrielle exhortera les Etats promouvoir le dialogue au niveau du bassin versant, impliquant la socit civile, les autorits gouvernementales et, dans la mesure du possible, les Etats riverains, l o il est question de systmes aquatiques internationaux. Concernant la rfrence au FEM, l'Australie fit part de ses proccupations de voir l'largissement du programme d'action prioritaire aux initiatives lies au domaine de l'eau, remettre en question le principe des cots marginaux. Concernant sa proposition de supprimer le paragraphe portant sur la collecte et la diffusion des donnes conomiques, la Chine expliqua que la collecte des donnes doit rester la discrtion du pays concern. L'Ethiopie prcisa que les systmes de suivi doivent tre "nationaux".

LA GESTION ET LES RESSOURCES FINANCIERES: L'Atelier 3, Prsid par S.Tour (Cte d'Ivoire) dmarra avec une allocution point d'orgue de A. Pouillieute de la Caisse de Dveloppement Franaise (CDF). L'orateur indiqua que les politiques d'investissement doivent tre guides par trois principes: la rhabilitation des investissements disponibles plutt que la cration de nouveaux, chaque fois que cela est possible; la slection de techniques la fois conomiques et adaptes aux conditions particulires; et la mise en place d'une approche participative. Le reprsentant souligna que le prix pay par le consommateur doit tre proche du prix rel. Il mit en relief la ncessit de rduire les cots travers une gestion professionnelle et efficace, inscrite dans un cadre institutionnel clair, et indiqua que l'APD doit servir maximiser la mobilisation du financement local et tre rserv aux priorits non lucratives telles que la formation et le renforcement institutionnel.

Les dlgus firent part de leurs commentaires sur le projet de recommandations de l'atelier. La Colombie dclara que les recommandations mettaient trop l'accent sur la mobilisation des ressources l'chelon local et national et amoindrissaient l'importance de la mobilisation des fonds l'chelle internationale. L'orateur appela la mise en place d'un mcanisme pour la canalisation de ressources internationales nouvelles et supplmentaires vers les pays en dveloppement. La Chine proposa de noter que les priorits et les conditions des pays n'taient pas les mmes, et de souligner que des ressources financires nouvelles et supplmentaires doivent tre mises la disposition des pays en dveloppement. La Suisse suggra de mettre en relief les mesures de protection des cosystmes et des lignes de partage des eaux. L'Australie souligna que l'aide bilatrale doit se baser sur les priorits des pays rcipiendaires et mit l'accent sur la ncessit de se doter de mcanismes financiers novateurs capables de susciter l'intrt du secteur priv, bas sur le principe de l'utilisateur/payeur. L'Ethiopie proposa de mettre en exergue la production alimentaire et du dveloppement des capacits lies aux domaines de l'eau comme autant d'lment important pour l'allgement de la pauvret.

S'agissant des priorits de l'APD, l'UE proposa de soutenir l'instauration d'un environnement favorable, la recherche et le renforcement des capacits de rponse aux situations d'urgence. Le dlgu appela davantage d'ouverture au financement public/priv. La Turquie recommanda un accent plus prononc sur l'implication du secteur priv, l'utilisation de mcanismes de march et l'introduction d'une rfrence spcifique aux groupes dfavoriss et aux femmes. Le Sngal et le Prou soulignrent l'importance de l'entretien des systmes d'approvisionnement. La Mauritanie et le Burkina Faso mirent en exergue la ncessit de l'aide internationale dans le financement des programmes d'approvisionnement.

Plusieurs pays en dveloppement devaient voquer les difficults lies l'application des systmes de tarification bass sur le principe des utilisateurs/payeurs dans les pays en dveloppement. Le Cap Vert dclara que les schmas de tarification doivent reflter les niveaux de consommation. Le dlgu des Etats-Unis souligna l'importance: de la participation des femmes et des pauvres dans la dtermination des priorits du financement; du recouvrement pour l'amlioration de l'efficacit des investissements; de la coordina-

tion des efforts de financement dans le secteur de l'eau, tant au niveau national que parmi les donateurs; et de la protection adquate des droits de proprit intellectuelle dans le domaine de l'accs et du transfert des technologies. L'Argentine souligna la ncessit d'inclure le principe des pollueurs/payeurs. Le Ghana proposa de se focaliser sur la sensibilisation du public au sujet des aspects sanitaires et conomiques de l'eau et des liens entre la croissance dmographique et l'puisement des ressources en eau.

Le dlgu des Pays-Bas proposa de noter que l'eau doit tre utilise l'chelle rgionale comme un catalyseur de coopration plutt que de conflits. Le Nigeria dclara que les recommandations concernant la mobilisation des ressources doivent indiquer la ncessit d'une gestion des ressources base sur les bassins versants. A la liste des besoins primaires satisfaire, l'Espagne ajouta celui de matriser les inondations et la scheresse. Le Prou y ajouta celui de la scurit alimentaire. Le reprsentant du Water Club appela une plus grande implication des concerns dans la phase de conception des projets. Un reprsentant de la socit civile de Dakar souligna l'importance de la mobilisation des ressources humaines et des savoirs locaux.

Des tudes de cas furent prsentes sur: l'approvisionnement en eau et assainissement dans les implantations humaines faibles revenus de Buenos Aires; les agences de distribution d'eau en France; le Rseau Asiatique de Technologie et de Recherche; la gestion des eaux: les performances et les dfis dans les pays de l'OCDE; les stratgies de financement de la Banque Mondiale dans le secteur de l'eau et de l'assainissement; les politiques de la Communaut Europenne dans le domaine de l'eau dans le cadre de la coopration en matire de dveloppement; les efforts du FEM pour le traitement des problmes internationaux lis au secteur de l'eau; et la collaboration entre les secteurs public et priv dans le domaine de l'approvisionnement en eau Gdansk.

L'ATELIER SPECIAL DE GLOBAL WATER PARTNERSHIP/WORLD WATER COUNCIL

Le Global Water Partnership (GWP) et le World Water Council (WWC) ont organis un atelier sous la prsidence de Ismael SERAGELDIN (Banque Mondiale), consacr l'change d'expriences en matire de gestion des ressources en eau et de dveloppement des rseaux. Un aperu gnral fut donn sur le World Water Council, un nouveau membre au sein de l'organisation tabli en tant que un groupe de dfense et comprenant des organisations publiques, prives, intergouvernementales, internationale et non gouvernementales. Le GWP fut qualifi de cadre mondial, appliqu l'analyse des enseignements tirs des expriences passes et au renforcement de la coopration. Quelques membres des partenariats rgionaux mis en place par le GWP parlrent des activits en cours dans les domaines du renforcement des capacits, de l'amlioration de la prise de conscience et des changes d'information, dans leurs rgions respectives. Les dbats devaient mettre en lumire la complexit des problmes poss au niveau des ressources en eau et les limites des mesures disponibles, et souligner l'importance des cadres politiques pour le soutien des solutions techniques. Il fut galement not que l'intgration de la recherche dans des programmes et des partenariats similaires est essentielle et que l'utilisation de scnarios permettant d'orienter l'action prsente doit tre considre. Des proccupations furent exprimes concernant la tendance se focaliser sur la raret de l'eau, comme tant la principale crise, tout en ngligeant les problmes de mauvaise gestion, et concernant la prolifration des activits de coordination l'chelle rgionale. Les participants ritrrent que le problme de l'eau ne peut tre gr que lorsque les socits apprendront vivre avec les ressources disponibles et adoptent des plans plus rationnels pour le futur. Le WWC et le GWP furent appels accorder une attention particulire aux aspects touchant l'utilisation efficace des ressources disponibles et aux liens entre les secteurs de l'eau et de l'nergie et d'autres secteurs. Le Prsident cltura l'atelier par un appel un changement des paradigmes rgissant les pratiques de court et de long termes.

A SUIVRE AUJOURD'HUI

ATELIERS: Les trois ateliers d'experts et l'atelier spcial organis par l'International Network of Basin Organizations (INBO) se drouleront de 8h30 9h50 et de 10h25 13h00: l'Atelier 1 en Salle IV; l'Atelier 2, en Salle II, l'Atelier 3, en Salle XI et INBO en salle X.

SESSION MINISTERIELLE: La Session Ministrielle commencera 10h00, par les allocutions de Federico Mayor, Directeur Gnral de l'UNESCO, et Jacques Chirac, Prsident de la Rpublique Franaise, puis ses travaux se poursuivront jusque dans la soire.

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Participants

National governments
US
Negotiating blocs
European Union