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Daily report for 20 March 1998

LES FAITS MARQUANTS DE LA CONFERENCE INTERNATIONALE EAU ET DEVELOPPEMENT DURABLE

20 MARS 1998

Deuxime jour de la Confrence Internationale Eau et Dveloppement Durable, les dlgus devaient se retrouver dans les trois ateliers d'experts et l'atelier spcial organis par l'International Network of Basin Organisations (INBO). Plus de quatre-vin gts officiels de haut rang, dont le Prsident de la Rpublique Franaise, Jacques CHIRAC, devaient faire une adresse la session ministrielle. Pour sa part, le Comit de Rdaction devait poursuivre son travail sur le texte de la dclaration ministriell e.

LES ATELIERS D'EXPERTS

Dans les trois ateliers d'experts, les dlgus poursuivirent l'examen des tudes de cas et leurs dlibrations autours du projet de recommandations. Les Prsidents de chaque atelier devaient prsenter un rapport de synthse des discussions la sessio n ministrielle.

LES RESSOURCES EN EAU ET LES UTILISATIONS: Les prsentations devaient couvrir les sujets suivants: Les ressources en eau et la planification base sur les cosystmes aux Etats-Unis; la cration d'un observatoire des bassins versants en la Pologne; l'a pproche intgre dans l'inventaire des ressources en eau en Espagne; et, la mise en uvre d'un systme alternatif de gestion des eaux en Inde.

Les dlgus devaient dans leur dbat autour du projet de recommandations parvenir un large niveau de consensus. On s'accorda pour dire qu'une plus grande focalisation devait tre accorde l'approche base sur le concept de bassin versant. On s'ac corda galement sur la ncessit de prter d'avantage attention aux interactions entre les activits terrestres et les ressources en eau ainsi qu' la prvision des catastrophes naturelles et aux systmes de dtection prcoces. A la proposition d'ajouter un libell notant le manque d'expertise en matire d'valuation des ressources en eau en Afrique, plusieurs pays d'Amrique Latine devaient souligner que tous les pays en dveloppement avaient besoin de mettre en place des systmes d'informations. Les par ticipants dcidrent en dfinitive de ne pas inclure de rfrence spcifique l'Afrique. Les dlgus s'accordrent sur le fait que les programmes nationaux, rgionaux et internationaux en la matire, ncessitaient un renforcement. La Commission Europen ne mit en garde contre la rduction des recommandations concernant la facilitation de la coopration rgionale et internationale visant l'amlioration des connaissances une simple liste de programmes prfrs. Les participants se mirent d'accord sur l 'inclusion d'un certain nombre d'exemples de bonnes pratiques.

LE DEVELOPPEMENT INSTITUTIONNEL: Les dlgus prsentrent des commentaires sur la version amende du projet de recommandations de l'atelier. Dans le paragraphe encourageant les Etats riverains cooprer dans le domaine des eaux trans-frontires, la C hine ajouta "en tenant compte des intrts de tous les Etats riverains concerns." L'Egypte, appuye par la Turquie, proposa une rfrence introductive portant sur le Programme de la Suite de la Mise en uvre du Plan d'Action 21 adopt la SE/AGNU. L'Eth iopie nota que la SE/AGNU n'avait pas ralis de consensus autour de la question. L'Egypte fit objection au libell tir du Groupe de Travail Intersessions de la CDD, arguant qu'il n'a pas t adopt. L'Ethiopie, soutenue par la Colombie, dclara que seul es les rfrences au Plan d'Action 21 et la Dclaration de Rio taient recevables. Dans le paragraphe concernant le dveloppement des ressources humaines, le Mexique introduisit une rfrence aux engagements des pays dvelopps. La Chine ajouta une rf rence la promotion du transfert du savoir-faire et des technologies cologiquement rationnelles et la coopration technique entre les pays en dveloppement.

Des exposs devaient tre prsents sur: la privatisation du secteur de l'eau en Cte d'Ivoire; la politique nationale en matire d'eau au Liban; les effets des amnagements d'irrigation; la coopration entre l'ONG Wateraid et le gouvernement Tanzanien dans le domaine de la gestion de l'eau et de l'assainissement au niveau des communauts; la restructuration des services des eaux Port-au-Prince; et l'aide fournie par les PNUE/Banque Mondiale aux pauvres pour l'accs l'eau et services d'assainisseme nts durables.

LA GESTION ET LES RESSOURCES FINANCIERES: Les participants entendirent des prsentations d'tudes de cas sur: le projet de gestion intgre du Bassin versant de la Valle du Fleuve Sngal; l'implication des agriculteurs dans les politiques d'irrigatio n au Maroc; les perspectives de la FAO sur l'eau et la scurit alimentaire; le model des concessions dans le domaine de l'eau Aguascalientes, au Mexique; le dveloppement durable et l'approvisionnement en eau Casablanca; et, la planification stratgi que en matire d'assainissement Kumasi, au Ghana.

Les dlgus devaient, par ailleurs, poursuivre le dbat autour du projet de recommandations. Le Liban souhaita la suppression des rfrences aux consultations "rgionales" et au fonds d'urgence, du paragraphe consacr la capacit de rponse aux cata strophes naturelles. Concernant la proposition de la Colombie prconisant l'tablissement d'un mcanisme de financement, le Prsident indiqua que le Comit d'Organisation s'tait mis d'accord pour ne pas recommander la cration d'un tel mcanisme et de co mpter sur les institutions disponibles. L'Egypte proposa de noter dans l'introduction que les stratgies de gestion durable des eaux doivent tre guides par le Chapitre 18 du Plan d'Action 21et par le Programme de la Suite de la Mise en uvre du Plan d'A ction 21, plutt que par les conclusions de la runion de Harare. Le dlgu des Etats-Unis ajouta les programmes visant l'amlioration du statut des femmes et des pauvres et accrotre de manire significative leur participation dans les processus dc isionnels. L'Australie ajouta la ncessit d'une approche stratgique intgre et globale dans la gestion des eaux. Le FEM proposa d'ajouter un chapitre sur le dveloppement de models et de mcanismes financiers appropris.

ATELIER SPECIAL DE L'INBO

Dans l'atelier spcial de l'International Network of Bassin Organisations prsid par Manuel Aragones BELTRAN, des exposs furent prsents, entre autres, sur: l'exprience franaise avec les agences charges des bassins versants; le financement des or ganisations oprant dans les bassins versants; la participation des usagers dans les dcisions des autorits locales; la participation de la socit civile dans la gestion des fleuves internationaux; et, les conclusions de la Confrence de Bonn sur la ges tion des fleuves internationaux. Les participants appelrent une facilitation internationale du dialogue entre les concerns et les groupes d'intrt.

SESSION MINISTERIELLE

La session Ministrielle commena par une allocution donne par Federico MAYOR, Directeur Gnral de l'UNESCO, qui indiqua en substance que depuis son dmarrage, l'UNESCO a inclus la gestion des ressources en eau dans ses programmes. Faisant observer q ue jusque l, la gestion de ces ressources n'tait pas en harmonie avec le dveloppement durable, il nota l'mergence progressive d'une gestion intgre des ressources en eau inscrite dans le cadre de l'approche globale ncessaire pour l'avenir.

Jacques CHIRAC, Prsident de la Rpublique Franaise, parla de la dgradation des fleuves et des lacs, de la dsertification, des maladies lies l'eau, du manque d'accs l'eau potable saine et l'assainissement et des conflits autours de l'eau com me autant de problmes srieux auxquels l'humanit se trouve confronte, en soulignant qu'il tait temps d'agir en vue de leur traitement. Il appela au pragmatisme, l'tablissement de calendriers et de dates butoirs, et la mise terme du gaspillage. Il affirma que les appels la coopration internationale n'entamaient en rien la souverainet nationale mais qu'ils visaient la gestion conjointe du patrimoine commun. Il proposa l'tablissement, sous l'gide d'une institution existante, d'une acadmie i nternationale des eaux travers laquelle, l'ensemble des concerns pourraient changer leurs expriences en matire de gestion. Il appela, enfin, la volont politique ncessaire la mise en application et au suivi du plan d'action de la confrence.

Dans les dclarations ministrielles qui devaient suivre, plusieurs dlgus mirent en exergue les expriences nationales et les efforts visant traiter le problme de l'eau, tels que: les plans de contrle des inondations (Bangladesh); les dveloppem ents lgislatifs pour la coordination des utilisations de l'eau et la matrise des effets de l'volution climatique (Cte d'Ivoire); le programme de cration de points d'eau dans les villages et de participation des villageois dans leur gestion (Gabon); l 'utilisation de l'irrigation pour la satisfaction de la demande nationale en matire de crales (Inde); les efforts longs termes visant faire face problme de la raret de l'eau (Maroc); et, l'utilisation des eaux recycles dans l'irrigation (Jordani e).

Un certain nombre d'intervenant dont les reprsentants de la Bolivie, de la Sude, de l'Australie, de la Commission Franaise du Dveloppement Durable et de la Convention sur la Diversit Biologique (CDB), devaient ritrer la ncessit d'approches int gres de gestion des ressources en eau. Plusieurs pays mirent l'accent sur l'aspect conomique de l'eau. La Belgique et Hati soulignrent le besoin de considrer non seulement l'aspect conomique mais galement l'aspect social de la protection des resso urces en eau. L'Australie recommanda d'amliorer les instruments conomiques pour assurer une gestion efficace. L'Italie mit en relief la ncessit de mettre en place des systmes de tarification adquats. La Grce dclara que les cots doivent tre pays par les utilisateurs en tenant compte des forces et des faiblesses des diffrents groupes. L'organisation Ingnieurs sans Frontires dclara que les cots de la maintenance doivent tre supports par les consommateurs sur la base du principe utilisateurs /payeurs. L'Association Internationale des Distributeurs d'Eau dclara que les populations sont en gnrale prtes payer le prix juste des services de qualit si elles sont adquatement informes et impliques dans les prises de dcision. Le Mexique dc lara que les prix doivent tre rationaliss en fonction des critres environnementaux et sociaux.

Plusieurs orateurs devaient mettre en relief la ncessit de renforcer la coopration internationale. L'Indonsie appela la solidarit dans la confrontation des problmes d'ingalit au niveau de l'accs aux ressources en eau. La Compagnie Gnrale d es Eaux appela les gouvernements instaurer un environnement favorable au renforcement de la coopration. La Belgique, le Ghana et la Grce soulignrent l'importance de la coopration rgionale dans la gestion conjointe des ressources hydrologiques. Le B urkina Faso souligna l'importance de la mise en application de la rcente Dclaration d'Ouagadougou sur la gestion des ressources en eau qui appelle des engagements pour: la mise en uvre de plans nationaux de gestion intgre; l'instauration de cadres de coopration rgionale; la mise en place de cadres pour le dialogue entre Etats riverains; et la mobilisation des ressources financires. Le dlgus des Etats-Unis dclara que les solutions des problmes des ressources en eau doivent tre cherches aux niveaux locaux et nationaux; La Norvge indiqua que l'approche active est fondamentale pour la prvention et la rsolution des conflits dans les zones trans-frontires des lignes de partages des eaux.

De nombreux intervenants devaient aborder les questions financires en rapport avec la gestion des eaux. La Chine, le Bnin et la Hongrie appelrent les pays industrialiss fournir des ressources financires nouvelles et supplmentaires et procder au transfert des techniques au profit des pays en dveloppement. L'UNED-UK dclara que les investissements financiers dans la gestion des ressources en eau doivent tre doubls si l'on veut raliser les recommandations du programme d'action prioritaires, et appela la CDD renforcer les capacits en matire de suivi des niveaux d'engagement financier. La Colombie et la Bolivie appelrent l'tablissement d'un mcanisme de financement pour garantir au pays en dveloppement les fonds ncessaires la mise en place de la gestion et de l'utilisation durables des eaux. Le dlgu des Etats-Unis affirma qu'un nouveau mcanisme de financement n'tait pas ncessaire et qu'il risquait de dtourner l'attention des vrais besoins du secteur de l'eau vers de nouvell es considrations bureaucratiques. L'orateur mit en exergue les efforts

bilatraux et la poursuite des contributions aux institutions de financement existantes. La Communaut Europenne plaida pour une coopration accrue entre donateurs et pour une utilisation plus efficace des ressources disponibles. Le Barefoot College a ppela un code de conduite mondial pour les bailleurs de fonds internationaux. Le WWF mit en garde contre l'exagration de l'aspect financier du dbat sur l'eau. MEED nota que les pratiques de gestion inadquate taient dues la mauvaise conception des projets plutt qu' l'insuffisance des ressources financires.

L'International Water Secretariat appela la promotion d'outils financiers novateurs destins au renforcement des capacits et permettant l'galit des chances aux femmes. Le Danemark dclara que les considrations d'quit doivent tre incluses pour quilibrer les schmas financiers proposs. Le Brsil nota que les considrations d'quit ne pouvaient pas tre traites dans un contexte soumis la loi du march et dclara que l'aide internationale devait tre au service de l'action national. L'Iran n ota les promesses non tenues des confrences rgionales et internationales passes, notamment celles concernant les finances, les techniques et le renforcement des capacits. L'Australie appela la facilitation des contributions du secteur priv. Le Luxe mbourg appela la communaut internationale dgager de nouvelles ressources financires publiques et prives. Le Burundi, la Colombie, le Ghana et d'autres appelrent l'amlioration de la coordination des efforts de financement de la gestion des eaux. L'Organisation Mondiale de la Sant appela l'accroissement des investissements dans l'amlioration des conditions sanitaires. La Rpublique de Core souligna le rle du transfert des techniques, notamment celles relevant du domaine public, dans la prse rvation de la base des ressources en eau des pays en dveloppement. IFOAM-Mditerrane affirma que des technologies "litistes" trs peu adaptes aux besoins des pays en dveloppement continuent tre fourni dans le cadre de l'assistance au tiers monde.

Plusieurs intervenants dont, l'Algrie, la Norvge L'Egypte, Hati, le Mexique, le Liban, L'Alliance Machreb-Machrek pour l'Eau et l'UNICEF, soulignrent l'importance de l'implication des concerns dans la gestion de l'eau. La participation de groupes particuliers fut mise en relief: les collectivits territoriales et les agriculteurs (Rpublique de Core); les communauts locales (Irlande et Barefoot College); les femmes (Sude, Danemark, Etats-Unis et Mexique); et les pauvres (Sude et Danemark). Plu sieurs pays, dont la Sude, le Canada et l'Egypte, devaient souligner l'importance des partenariats pour la ralisation de la gestion durable des ressources en eau. La Suez-Lyonnaise des Eaux et la Compagnie Gnrale des Eaux soulignrent l'importance des partenariats entre les secteurs public et priv dans l'approvisionnement. La Rpublique de Core, l'Association des Collectivits Locales et Municipales et la Fdration Mondiale des Villes appelrent des partenariats avec les collectivits locales. La Compagnie Gnrale des Eaux dclara que l'implication de l'industrie ne peut tre considre qu'en troite collaboration avec les autorits publiques. L'organisation Wateraid dclara que le problme de l'eau est d'ordre politique plutt que technique et qu'il est li celui de la pauvret, et exhorta les gouvernements renforcer les partenariats avec la socit civile pour le traitement des besoins des populations pauvres.

L'importance du renforcement des capacits et de l'information concernant les ressources en eau fut galement mise en relief. Le Luxembourg appela la communaut internationale soutenir le renforcement des capacits scientifiques et techniques. Le Mex ique appela une coordination accrue des systmes d'information et, avec le Chili, au renforcement des capacits institutionnelles en matire de formation. L'Acadmie de l'Eau appela des projets pilote de gestion durable des ressources en eau pour perm ettre la diffusion des bonnes pratiques. L'Organisation Mtorologique Mondiale appela inverser la dtrioration du rseau des connaissances hydrologiques. L'Italie souligna la ncessit d'tablir une base de donne prcise sur les ressources en eau. La Finlande appuya les efforts visant l'amlioration des connaissances et des capacits de suivi et d'valuation. Le Centre Rgionale de l'Eau Potable (CREPA) nota l'importance de l'implication du public et de l'accs l'information sur la gestion et le dveloppement des ressources en eau. L'Irlande appela un engagement accru en faveur de l'amlioration des connaissances concernant les ressources en eau et de l'valuation prcise des activits susceptibles de menacer l'approvisionnement. L'Iran appela des objectifs clairement dfinis et des indicateurs de performances. ENDA Tiers Monde, Barefoot College et la CDB appelrent la reconnaissance et l'utilisation du savoir traditionnel et des pratiques locales. Le Liban, l'Egypte et l'Italie appuyrent la pr oposition du Prsident CHIRAC d'tablir une acadmie internationale de l'eau.

A SUIVRE AUJOURD'HUI

SESSION MINISTERIELLE: La Session Ministrielle se poursuivra de 9h00 13h30 dans la Salle I.

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