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Summary report, 19 March 1998

CONFERENCE INTERNATIONALE EAU ET DEVELOPPEMENT DURABLE

19 - 21 MARS 1998

La Confrence Internationale Eau et Dveloppement Durable s'est droule du 19 au 21 mars 1998, au Sige de l'UNESCO Paris. Parraine par le Gouvernement Franais, la confrence devait runir prs de 600 participants incluant ministres et autres hauts responsables de la gestion de l'eau venus de 84 pays, ainsi que des reprsentants de la socit civile, des agences des Nations Unies, des organisations internationales et des banques de dveloppement impliqus dans le secteur de l'eau. L'objectif de la confrence consistait contribuer l'laboration des stratgies ncessaires l'amlioration de la conservation et de la gestion des ressources en eaux douces dans les zones rurales et urbaines, de manire garantir de meilleures conditions au niveau de l'approvisionnement de l'eau potable, des systmes sanitaires et de l'irrigation, tout en s'assurant de l'intgration du contrle de la dsertification dans ces mmes objectifs.

Au cours de cette confrence de trois jours, les participants devaient se runir dans trois ateliers d'experts parallles axs sur les voies et moyens d'amliorer les connaissances sur les ressources en eau et les utilisations favorisant le dveloppement durable, sur les voies et moyens de faciliter l'laboration des outils de rgulation ncessaires et le renforcement des capacits institutionnelles et sur les voies et moyens de dfinir des stratgies de gestion durable et d'identifier des ressources financires appropries. Au cours de ces ateliers, les dlgus ont entendu des prsentations sur un certain nombre d'tudes de cas et discut d'une srie de projets de recommandations, lesquelles devaient tre finalises et transmises la session ministrielle pour adoption. Deux ateliers spciaux taient galement organiss par le Global Water Partnership et le World Water Council et par l'International Network of Basin Organisations. La session ministrielle commena la mi-confrence. Au cours de cette session, plus de 120 ministres, officiels de haut rang et autres reprsentants d'organisations internationales, et notamment le Prsident de la Rpublique Franaise Jacques CHIRAC et le Premier Ministre Lionel JOSPIN, devaient s'adresser aux dlgus. Un comit de rdaction tait galement pied d'uvre pour l'laboration d'une Dclaration Ministrielle.

La Confrence devait adopter un Programme d'Actions Prioritaires englobant les recommandations des trois ateliers d'experts ainsi qu'une Dclaration Ministrielle. Ces documents seront soumis en tant que documents officiels et fourniront des contributions aux dbats de la 6me Session de la Commission du Dveloppement Durable (CDD-6), avril prochain.

BREF HISTORIQUE DES DECISIONS AYANT TRAIT A LA QUESTION DE L'EAU

SE/AGNU

Lors de la 19me Session Extraordinaire de l'Assemble Gnrale des Nations Unies (SE/AGNU) en juin 1997, les dlgus devaient adopter le Programme de la Suite de la Mise en uvre du Plan d'Action 21, lequel englobait des recommandations d'action saxes sur le secteur de l'eau. Le texte note en substance que compte tenu de l'volution de la demande, l'eau risque de devenir un facteur limitatif majeur pour le dveloppement socio-conomique, moins qu'une action ne soit entreprise sans dlais. Il identifie un besoin urgent: de formuler et de mettre en application des politiques et des programmes de gestion intgre des lignes de partage des eaux; de renforcer la coopration rgionale et internationale en matire de transfert technologique et de financement des programmes et projets intgrs axs sur les ressources en eaux; d'instaurer un environnement incitateur pour les investissements provenant des sources publiques et prives destins l'amlioration des services d'approvisionnement et d'assainissement; de reconnatre la valeur conomique et sociale de l'eau; et d'appeler l'instauration d'un dialogue, sous l'gide de la CDD partir de sa sixime session, visant la ralisation d'un consensus autour des mesures ncessaires prendre, des moyens d'excution et des rsultats concrtiser, en vue d'une approche stratgique offrant toutes les conditions d'une utilisation durable des eaux douces compatible avec les objectifs conomiques et sociaux.

Dans le cadre de la dcision prise la SE/AGNU concernant le programme de travail de la CDD durant la priode 1998-2002, le sujet des "approches stratgiques de gestion des eaux douces" est retenu comme thme sectoriel pour la CDD-6. Dans son adresse la SE/AGNU le Prsident de la Rpublique Franaise proposa d'accueillir en mars 1998, en France, une confrence internationale regroupant l'ensemble des acteurs impliqus dans les politiques touchant au secteur de l'eau.

REUNION DU GROUPE D'EXPERTS CHARGE D'EXAMINER LES APPROCHES STRATEGIQUES DE GESTION DES EAUX DOUCES

En prparation aux travaux du Groupe de Travail Spcial Intersessions (GTSI) et de la CDD-6 sur le thme des Approches Stratgiques de Gestion des Eaux Douces, un Groupe d'Experts devait se runir Harare, au Zimbabwe, du 27 au 30 janvier 1998. Le rapport de synthse de la runion labor par les coprsidents note que la gestion intgre des ressources en eau dans le cadre conomique national est essentielle pour la ralisation d'une distribution efficace et quitable des ressources en eau et pour la promotion de l'essor conomique et de l'allgement de la pauvret. Le rapport de synthse renferme plusieurs recommandations d'actions dans les domaines du renforcement des capacits, de la gestion de l'information, de l'environnement et du dveloppement, de l'conomie et des finances, de la participation et des institutions, et de la coopration internationale.

GROUPE DE TRAVAIL SPECIAL INTERSESSIONS DE LA CDD

Le Groupe de Travail Spcial Intersessions de la CDD charg d'Examiner les Approches Stratgiques de Gestion des Eaux Douces devait se runir du 23 au 27 fvrier 1998 au Sige des Nations Unies New York. Les dlgus y ont procd des changes de vue sur les questions ayant trait au secteur et fait part de leurs commentaires sur deux itrations du projet de rapport des coprsidents. Le projet de texte rvis englobe les remarques introduites sur la seconde itration et servira de base aux ngociations autour de ce sujet la CDD-6. Le rapport: contient une introduction et un descriptif gnral; met en relief les thmes cls et les challenges relever; appelle des actions assorties de moyens d'excution dans les domaines de l'information et de sa mise au service des processus dcisionnels, des institutions, du renforcement des capacits et de la participation, du transfert technologique et de la coopration en matire de recherche, et des ressources financires et mcanismes de financement; et prsente des recommandations pour le suivi et l'valuation.

CONFERENCE INTERNATIONALE EAU ET DEVELOPPEMENT DURABLE

Dans le cadre des prparatifs de la Confrence, un appel avait t lanc pour l'laboration d'tudes de cas illustrant la situation actuelle et les rformes en cours et de propositions concernant l'application des recommandations manant des confrences internationales prcdentes. Une slection d'tudes de cas refltant des expriences innovantes l'initiative des Etats, de la socit civile et des organisations internationales devait tre retenue pour prsentation aux ateliers de la Confrence.

Un Comit d'Organisation International fut galement form avant la Confrence. Il se composait des ministres choisis pour prsider les trois ateliers d'experts, de reprsentants des Etats, de la socit civile, des agences des Nations Unies et autres organisations internationales. Le Comit tait charg de l'laboration du projet de recommandations de la Confrence sur la base des papiers reus et de l'analyse des conclusions des runions internationales prcdentes, en particulier celles de la Runion du Groupe d'Experts de Harare qui s'est droule en janvier 1998. Le Comit d'Organisation se runit Paris les 12 et 13 fvrier 1998. Ses conclusions prliminaires devaient tre transmises l'ensemble des pays et organisations invits la Confrence et discutes titre de projet de recommandations dans les trois ateliers d'experts, au cours des deux premires journes de la Confrence.

COMPTE RENDU DE LA CONFERENCE

PLENIERE D'OUVERTURE

Lors de la Plnire d'ouverture, jeudi matin 19 mars, Dominique VOYNET, Ministre Franais de la Planification Rgionale et de l'Environnement, souhaita la bienvenue aux participants et remercia les organisateurs de la confrence. L'oratrice devait mettre l'accent sur le manque d'accs, le gaspillage et la pollution des ressources en eau comme autant de problmes auxquels la communaut internationale doit faire face. Elle mit en lumire un certain nombre de conditions ncessaires au traitement de ces problmes, notamment: l'amlioration de l'tat des connaissances sur les ressources en eau; la mise en place d'outils de rgulation et d'institutions articuls sur la gestion durable; et l'engagement de ressources financires pour la mise en place de la gestion durable.

Le Dr Mahmoud ABU-ZEID, Prsident du World Water Council, parla de la crise lie la disponibilit des eaux douces. Il devait souligner en substance: les pnuries d'eau de plus en plus frquentes; le manque d'accs l'eau potable propre et aux services d'assainissement; la dtrioration de la qualit de l'eau; la fragmentation de la gestion du secteur; le dclin des affectations financires; et l'insuffisance de la prise de conscience au niveau des dcideurs et au niveau du public.

LES ATELIERS D'EXPERTS

Le Comit d'Organisation International de la Confrence labora un ensemble de projets de recommandations dans les domaines de la connaissance des ressources en eau et des utilisations dans le cadre de la gestion durable, du dveloppement des ressources humaines et du renforcement des capacits institutionnelles et du financement.

Ces projets de recommandations devaient servir de plate-forme de discussion dans les trois ateliers d'experts runis la premire journe et demi de la Confrence. Le dernier jour de la Confrence, les ministres prsents devaient approuver officiellement les recommandations manant des ateliers qui avaient t auparavant amendes sur la base de leurs discussions et compiles dans un Programme d'Actions Prioritaires. Les participants devaient bnficier par ailleurs de la prsentation de plusieurs tudes de cas.

LES RESSOURCES EN EAU ET LES UTILISATIONS: J.SZYSZKO (Pologne) prsida l'Atelier 1. L'orateur Derek OSBORNE (Agence Europenne de l'Environnement) souhaita voir une haute priorit accorde: l'assainissement et la rutilisation de l'eau; l'largissement des structures administratives de manire tenir compte de l'ensemble des zones de captage; une rpartition tarifaire rationnelle; aux partenariats; et, la coopration.

La premire journe de l'atelier fut consacre des prsentations suivies d'une discussion gnrale. L'Observatoire du Sahara et du Sahel dclara que dans les zones arides Africaines, le problme de l'eau se posera de manire cruciale l'avenir et appela l'amlioration de la gestion, et en particulier la mise en place de projets de gestion conjointe, des ressources non renouvelables. L'Espagne se focalisa sur la rutilisation de l'eau en tant qu'option viable inscrite dans le cadre de la gestion intgre des ressources en eau, en particulier au niveau des utilisations agricoles et industrielles. L'Organisation Mondiale de la Sant mit en exergue les liens entre la sant, l'eau et l'assainissement, et nota l'absence des considrations de sant dans le projet de recommandations. L'Organisation Mtorologique Mondiale mit en relief les disparits entre les diffrentes rgions au niveau des systmes d'information sur la gestion intgre et nota que le nombre de stations de suivi a augment en Amrique du Sud mais qu'il a enregistr une baisse en Afrique. Le reprsentant mit galement l'accent sur le Systme d'Observation des Cycles Hydrologiques en tant qu'lment complmentaire aux autres systmes d'information disponibles. L'Italie mit en relief le Systme d'Information Euro-Mditerranen sur le savoir-faire li au secteur de l'eau, qui regroupe 27 pays, comme un exemple de coopration rgionale en matire de gestion de l'information.

Le reprsentant de la Convention de RAMSAR nota le rle cl des terres humides dans le traitement de la crise mondiale du secteur de l'eau et dclara qu'une plus grande attention devait tre accorde l'adoption d'une approche base sur les cosystmes plutt que sur les utilisateurs. Le Japon prsenta des dtails sur la mise en place sur l'Internet, d'une base de donnes sur l'hydrologie et sur la qualit de l'eau, couvrant l'ensemble du pays. Le Burkina Faso, le Niger, le Cameroun, l'Allemagne, le Brsil, la Cte d'Ivoire et la Roumanie parlrent de leurs expriences dans le domaine de la gestion des ressources en eau.

Parmi les thmes transversaux qui ont merg de la discussion: les liens entre la sant et l'eau, l'allgement de la pauvret, la scurit alimentaire et les catastrophes naturelles. Un consensus put tre dgag autour de la ncessit d'avoir des donnes fiables et de qualit et de la ncessit d'une valuation propre de ces donnes de manire ne pas mettre en pril les projets et leurs rsultats. Les participants soulignrent que les gens doivent apprendre se servir de l'information mise leur disposition; et qu'une technologie non assimile ne rgle rien. L'importance de la coopration en matire de recherche, de l'implication de la communaut des concerns, des changes d'information et de techniques, des systmes de gestion de l'information et des centres de collecte de donnes, et du soutien financier de ces centres par la communaut internationale fut galement mise en exergue.

Au cours de la deuxime journe de l'atelier, les dlgus devaient entendre d'autres prsentations et discuter des projets de recommandations. Les reprsentations avaient pour objet: la planification dans le domaine de l'eau et des cosystmes aux Etats-Unis; la cration d'un observatoire des bassins versants en Pologne; l'approche intgre utilise dans les inventaires des ressources en eau en Espagne; et, la mise en uvre d'un systme alternatif de gestion des eaux douces en Inde.

Dans leurs dbats sur les projets de recommandations de l'atelier, les dlgus devaient raliser un large niveau de consensus. On s'accorda pour dire qu'une attention plus importante devait tre accorde l'approche base sur les bassins versants. On s'accorda galement sur la ncessit de placer un accent plus important sur les interactions entre la terre, les cultures et l'eau, et sur la prvision des catastrophes naturelles et les systmes d'alerte prcoce. Concernant la proposition d'ajouter un libell notant le manque de capacit d'valuation des ressources en eau dans les pays Africains, plusieurs pays d'Amrique Latine soulignrent que les systmes d'information taient indispensables dans l'ensemble des pays en dveloppement. Les participants dcidrent de ne pas inclure de rfrences spcifiques l'Afrique; Les dlgus s'accordrent sur le fait que les programmes en cours ncessitaient des mesures de renforcement. La Commission Europenne mit en garde contre le risque de voir les recommandations concernant la facilitation de la coopration rgionale et internationale consacre l'amlioration des connaissances se transformer en une liste d'achats des programmes prfrs. Les participants s'accordrent de mme sur l'inclusion d'un certain nombre d'exemples de bonnes pratiques.

LE DEVELOPPEMENT INSTITUTIONNEL: L'Atelier 2, organis sur le thme de l'laboration des outils de rgulation et du renforcement des capacits institutionnelles, fut prsid par Antonio A. Dayrell DE LIMA (Brsil) qui mit en relief dans son intervention, les dficits constats au niveau de la gestion des ressources en eau. Ismael SERAGELDIN (Banque Mondiale) fit un expos sur la fragmentation institutionnelle, les approches participatives et les subventions, l'quit, les financements du secteur priv, et les bonnes pratiques. Dans le dbat qui suivit, les participants devaient souligner: les aspects lis au dveloppement de la question de l'eau (Ethiopie); les partenariats (Egypte et Cte d'Ivoire); les populations nomades (Mauritanie); les peuples indignes (Mexique et Japon); et les femmes et les populations dfavorises (Etats-Unis). L'Afrique du Sud fit des rserves concernant la rfrence la subsidiarit et le Soudan appela l'change d'informations entre les Etats riverains.

Des exposs devaient tre galement prsents sur: la transition nationale du systme de gestion vertical (Rpublique Tchque); le cadre gnral de la lgislation nationale (Mexique); la gestion des bassins versants et la crise de l'eau en Mditerrane (Maroc); les solutions "pieds nus" et la collecte des eaux de pluie (Inde); l'irrigation et l'utilisation rationnelle des ressources en eau (Jordanie); la purification de l'eau naturelle (Vit-nam); la coopration rgionale en Mditerrane (Plan Bleu); et le Partenariat Euro-Mditerranen (Italie).

Le Prsident rsuma les nombreux amendements introduits sur les projets de recommandations de l'atelier et invita les dlgus aborder celles qui se rfrent au principe du pollueur/payeur, aux systmes aquatiques transfrontires et aux donnes conomiques. S'agissant du principe du pollueur/payeur, l'Ethiopie appela son application l'chelle nationale. Le Prsident recueillit un autre amendement portant sur la ncessit de prendre en considration les capacits de payer des pollueurs.

Concernant les systmes aquatiques transfrontires, le Prsident, appuy par l'Egypte et Hati, tait d'accord que le terme "transfrontires" soit utilis la place du terme "internationaux". Il rassura les deux pays qui ont propos la suppression du paragraphe, qu'aucun rgime obligatoire n'tait propos dans le projet de recommandations. Soutenu par la Mauritanie, il encouragea les pays ne pas supprimer la rfrence aux systmes transfrontires. La Chine dclara que la rfrence doit tre supprime ou remplace par une formulation non spcifique encourageant la coopration d'une manire gnrale. Le Secrtariat dclara qu'il tait entendu que la question tait d'ordre essentiellement politique. Le projet de dclaration ministrielle doit exhorter les Etats promouvoir le dialogue au niveau du bassin versant, avec l'implication de la socit civile, des autorits gouvernementales et, dans la mesure du possible, des Etats riverains, l o il est question de systmes aquatiques internationaux. Concernant la rfrence au FEM, l'Australie fit part de ses proccupations concernant le risque de voir l'largissement du programme d'actions prioritaires d'autres initiatives lies au domaine de l'eau, remettre en question le principe des cots marginaux. Concernant sa proposition de supprimer le paragraphe portant sur la collecte et la diffusion des donnes conomiques, la Chine expliqua que la collecte des donnes doit rester la discrtion du pays concern. L'Ethiopie prcisa que les systmes de suivi doivent tre "nationaux".

Au cours de la deuxime journe de l'atelier, le Prsident devait prsenter une version du projet de recommandations amende sur la base de la discussion dcrite ci-dessus et invita les dlgus faire part de leurs commentaires. Dans le paragraphe encourageant les Etats riverains cooprer sur les ressources en eau transfrontires, la Chine ajouta "en tenant compte des intrts de tous les Etats riverains concerns". L'Egypte, appuye par la Turquie, proposa une rfrence introductive portant sur le Programme de la Suite de la Mise en uvre du Plan d'Action 21 retenu par la SE/AGNU. L'Ethiopie fit remarquer que la SE/AGNU n'tait pas parvenue un consensus sur ce sujet. L'Egypte fit objection au libell tir du Groupe de travail Intersessions de la CDD, parce qu'il n'avait pas t adopt. L'Ethiopie, appuye par la Colombie, dclara qu'elle ne pouvait accepter que les rfrences au Plan d'Action 21 et la Dclaration de Rio. S'agissant du Dveloppement des ressources humaines, le Mexique introduisit une rfrence aux engagements pris par les pays dvelopps. La Chine ajouta une rfrence la ncessit de promouvoir le transfert des technologies cologiquement rationnelles et la coopration technique entre les pays en voie de dveloppement.

D'autres prsentations devaient aborder: la privatisation du secteur de l'eau en Cte d'Ivoire; les politiques nationales dans le domaine de l'eau au Liban; les effets de l'irrigation; la coopration entre l'ONG Wateraid et le Gouvernement Tanzanien dans le domaine de la gestion des eaux et de l'assainissement au niveau communautaire; la restructuration des services du secteur de l'eau Port-au-Prince; et l'assistance fournie par le PNUD/Banque Mondiale aux populations pauvres pour l'accs des services d'approvisionnement et d'assainissement durables.

LA GESTION ET LES RESSOURCES FINANCIERES: L'Atelier consacr la dfinition des stratgies de gestion durable des eaux douces et la dtermination des moyens financiers appropris, prsid par S.TOURE (Cte d'Ivoire), dmarra avec une allocution point d'orgue donne par A. Pouillieute, reprsentant de la Caisse Franaise de Dveloppement (CFD). L'orateur indiqua que les politiques d'investissement doivent tre guides par trois principes: la rhabilitation des investissements disponibles plutt que la cration de nouveaux, chaque fois que cela est possible; la slection de techniques la fois conomiques et adaptes aux conditions particulires; et la mise en place d'une approche participative. Le reprsentant souligna que le prix payer par le consommateur doit se rapprocher du cot rel. Il mit en relief la ncessit de rduire les cots travers une gestion professionnelle, efficace et inscrite dans un cadre institutionnel clair, et indiqua que l'APD doit servir maximiser la mobilisation du financement local et tre rserve aux priorits non lucratives telles que la formation et le renforcement institutionnel.

Les dlgus firent part de leurs commentaires sur le projet de recommandations de l'atelier. La Colombie dclara que les recommandations mettaient trop l'accent sur la mobilisation des ressources l'chelon local et national et amoindrissaient l'importance de la mobilisation des fonds l'chelle internationale. L'orateur appela la mise en place d'un mcanisme pour la canalisation de ressources internationales nouvelles et supplmentaires vers les pays en dveloppement. La Chine proposa de noter que les priorits et les conditions des pays n'taient pas les mmes, et de souligner que des ressources financires nouvelles et supplmentaires doivent tre mises la disposition des pays en dveloppement. La Suisse suggra de mettre en relief les mesures de protection des cosystmes et des lignes de partage des eaux. L'Australie souligna que l'aide bilatrale doit tre base sur les priorits des pays rcipiendaires et mit l'accent sur la ncessit de se doter de mcanismes financiers novateurs capables de susciter l'intrt du secteur priv sur la base du principe utilisateurs/payeurs. L'Ethiopie proposa de mettre en exergue la production alimentaire et le dveloppement des capacits dans le domaine de l'eau comme autant d'lments importants pour l'allgement de la pauvret.

S'agissant des priorits de l'APD, l'UE proposa de mettre l'accent sur l'instauration d'un environnement favorable, la recherche et le renforcement des capacits de rponse aux situations d'urgence. Le dlgu appela davantage d'ouverture aux financements publics/privs. La Turquie recommanda un accent plus prononc sur l'implication du secteur priv, l'utilisation de mcanismes de march et l'introduction d'une rfrence spcifique aux groupes dfavoriss et aux femmes. Le Sngal et le Prou soulignrent l'importance de l'entretien des systmes d'approvisionnement. La Mauritanie et le Burkina Faso mirent en exergue le rle important de l'aide internationale dans le financement des programmes d'approvisionnement.

Plusieurs pays en dveloppement devaient voquer les difficults lies l'application des systmes de tarification bass sur le principe utilisateurs/payeurs dans les pays en dveloppement. Le Cap Vert dclara que les schmas de tarification doivent tre en phase avec les niveaux de consommation. Le dlgu des Etats-Unis souligna l'importance: de la participation des femmes et des pauvres dans la dtermination des priorits du financement; du recouvrement pour l'amlioration de l'efficacit des investissements; de la coordination des efforts de financement dans le secteur de l'eau, tant au niveau national que parmi les donateurs; et de la protection adquate des droits de proprit intellectuelle dans le domaine de l'accs et du transfert des technologies. L'Argentine souligna la ncessit d'inclure le principe pollueurs/payeurs. Le Ghana proposa de se focaliser sur la sensibilisation du public au sujet des aspects sanitaires et conomiques de l'eau et des liens entre la croissance dmographique et l'puisement des ressources en eau.

Le dlgu des Pays-Bas proposa de noter que l'eau doit tre utilise l'chelle rgionale comme un catalyseur de coopration plutt que de conflits. Le Nigeria dclara que les recommandations concernant la mobilisation des ressources doivent mettre en relief la ncessit d'une gestion des ressources base sur les bassins versants. A la liste des besoins fondamentaux satisfaire, l'Espagne ajouta celui de matriser les inondations et la scheresse. Le Prou y ajouta celui de la scurit alimentaire. Le reprsentant du Water Club appela une plus grande implication des concerns dans la phase de conception des projets. Un reprsentant de la socit civile de Dakar souligna l'importance de la mobilisation des ressources humaines et du savoir local.

Des tudes de cas furent prsentes sur: l'approvisionnement en eau et l'assainissement dans les implantations humaines faibles revenus de Buenos Aires; les agences de distribution d'eau en France; le Rseau Asiatique de Technologie et de Recherche; la gestion des eaux: les performances et dfis dans les pays de l'OCDE; les stratgies de financement de la Banque Mondiale dans le secteur de l'eau et de l'assainissement; les politiques de la Communaut Europenne dans le domaine de l'eau dans le cadre de la coopration en matire de dveloppement; les efforts du FEM pour le traitement des problmes internationaux lis au secteur de l'eau; et la collaboration entre les secteurs public et priv dans le domaine de l'approvisionnement en eau Gdansk.

Au cours de la seconde journe de l'atelier, les participants devaient entendre d'autres prsentations d'tudes de cas portant sur le projet de gestion intgre du bassin versant de la valle du fleuve Sngal; l'implication des agriculteurs dans l'irrigation au Maroc; les perspectives de la FAO dans les domaines de l'eau et de la scurit alimentaire; le modle appliqu dans la concession des eaux Aguascalientes au Mexique; le dveloppement durable et l'approvisionnement en eau potable Casablanca; et, la planification stratgique en matire d'assainissement Kumasi au Ghana.

Les dlgus devaient discuter de la version amende des projets de recommandations de l'atelier, sur la base des commentaires introduits lors de la premire journe. Le Liban souhaita la suppression des rfrences aux consultations (rgionales) et au fonds d'urgence dans le chapitre consacr au renforcement des capacits de rponse aux catastrophes naturelles. Concernant la proposition prsente par la Colombie d'tablir un mcanisme de financement, le Prsident nota que le Comit avait convenu de ne pas recommander la mise en place d'un nouveau mcanisme et de s'appuyer sur les institutions existantes. L'Egypte proposa de noter dans l'introduction que les stratgies de gestion durable des eaux doivent tre guides par le Chapitre 18 du Plan d'Action 21 et par le Programme de la Suite de la Mise en uvre du Plan d'Action 21, plutt que par les conclusions de la Runion d'Experts de Harare. Le dlgu des Etats-Unis ajouta les programmes visant l'amlioration du statut des femmes et des pauvres et accrotre leur participation dans les processus dcisionnels; L'Australie ajouta la ncessit d'adopter une approche stratgique globale et intgre de gestion des eaux douces. Le FEM proposa d'ajouter une section sur la mise en place de modles et de mcanismes de financement appropris.

LES ATELIERS SPECIAUX

L'ATELIER SPECIAL DE GLOBAL WATER PARTNERSHIP/WORLD WATER COUNCIL:

Dans cet atelier prsid par Ismael SERAGELDIN (Banque Mondiale), les participants ont chang leurs expriences en matire de gestion des ressources en eau et de dveloppement de rseaux. Un aperu gnral fut donn sur le World Water Council, un nouveau membre au sein de l'organisation tabli en tant que comit de rflexion et de dfense et comprenant des organisations publiques, prives, intergouvernementales, internationales et non gouvernementales. Le GWP fut qualifi de cadre mondial appliqu l'analyse des enseignements tirs des expriences passes et au renforcement de la coopration. Quelques membres des partenariats rgionaux mis en place par le GWP parlrent des activits en cours dans les domaines du renforcement des capacits, de l'amlioration de la prise de conscience et des changes d'information dans leurs rgions respectives. Les dbats devaient mettre en lumire la complexit des problmes poss au niveau des ressources en eau et la limite des mesures disponibles, et souligner l'importance des cadres politiques pour l'application des solutions techniques. Il fut galement not que l'intgration de la recherche dans des programmes de partenariats similaires est essentielle et que l'utilisation de scnarios permettant d'orienter l'action prsente doit tre considre chaque fois que cela est possible. Des proccupations furent exprimes concernant la tendance se focaliser sur les pnuries d'eau comme tant la principale crise et ngliger les problmes de mauvaise gestion, et concernant la prolifration des activits de coordination l'chelle rgionale. Les participants ritrrent que le problme de l'eau ne peut tre gr que lorsque les socits auront appris vivre avec les ressources disponibles et auront adopt des plans plus rationnels pour le futur. Le WWC et le GWP furent appels accorder une attention particulire aux aspects touchant l'utilisation efficace des ressources disponibles et aux liens entre les secteurs de l'eau et de l'nergie et d'autres secteurs. Le Prsident cltura l'atelier par un appel un changement des paradigmes rgissant les pratiques courts et long terme.

L'ATELIER DU RESEAU INTERNATIONAL DES ORGANISATIONS CHARGEES DE LA GESTION DES BASSINS: Dans cet atelier, prsid par Manuel Aragones BELTRAN (INBO), des exposs furent prsents, entre autres, sur: l'exprience franaise avec les agences charges des bassins versants; le financement des organisations oprant dans les bassins versants; la participation des usagers dans les dcisions des autorits locales; la participation de la socit civile dans la gestion des fleuves internationaux; et, les conclusions de la Confrence de Bonn sur la gestion des fleuves internationaux. Les participants appelrent une facilitation internationale du dialogue entre les concerns et les groupes d'intrt.

L'atelier recommanda l'tablissement de cadres juridiques tenant compte de l'chelle des bassins versants et aquifres, de la participation des concerns, des plans directeurs long terme retenus pour les ressources en eau et leurs programmes d'investissement prioritaire, et de la mobilisation des ressources financires appropries. La participation des concerns peut tre organise travers les comits et les conseils des bassins versants. L'atelier recommanda aussi l'application de charges pour l'utilisation des eaux des bassins versants, en prcisant que ces charges doivent tre progressives pour permettre l'adaptation aux diffrentes situations des pays. Il appela la mobilisation de l'aide au dveloppement bilatrale et multilatrale, ainsi qu' l'intgration de la participation des utilisateurs dans les conventions internationales sur les cours d'eau transfrontires, tout en respectant la souverainet.

SESSION MINISTERIELLE

La session Ministrielle qui devait s'taler sur une journe et demi, commena vendredi matin 20 mars par une allocution donne par Federico MAYOR, Directeur Gnral de l'UNESCO, qui indiqua en substance que depuis son dmarrage, l'UNESCO a inclus la gestion des ressources en eau dans ses programmes. Faisant observer que jusque l la gestion de ces ressources n'tait pas en harmonie avec le dveloppement durable, il nota l'mergence progressive d'une gestion intgre inscrite dans le cadre de l'approche globale ncessaire pour l'avenir.

Jacques CHIRAC, Prsident de la Rpublique Franaise, parla de la dgradation des fleuves et des lacs, de la dsertification, des maladies lies l'eau, du manque d'accs l'eau potable et aux services d'assainissement et des conflits autour de l'eau comme autant de problmes srieux auxquels l'humanit se trouve confronte, en soulignant qu'il tait temps d'agir en vue de leur traitement. Il appela au pragmatisme, l'tablissement de calendriers et de dates butoirs, et l'arrt du gaspillage. Il affirma que les appels la coopration internationale n'taient pas lancs au dtriment de la souverainet nationale mais qu'ils visaient une gestion conjointe du patrimoine commun. Il proposa l'tablissement, sous l'gide d'une institution existante, d'une acadmie internationale des eaux travers laquelle l'ensemble des concerns pourraient changer leurs expriences en matire de gestion. Il appela, enfin, la volont politique ncessaire la mise en application et au suivi du plan d'action de la confrence.

A la suite de ces allocutions, plus de 120 orateurs, incluant des ministres, des officiels de haut rang et des reprsentants d'organisations internationales, devaient prsenter leurs dclarations. Bon nombre d'entre eux mirent en exergue les expriences nationales et les efforts visant traiter le problme de l'eau, tels que: les plans de contrle des inondations (Bangladesh); les dveloppements lgislatifs pour la coordination des utilisations de l'eau et la matrise des effets de l'volution climatique (Cte d'Ivoire); le programme de cration de points d'eau dans les villages et de participation des villageois dans leur gestion (Gabon); l'utilisation de l'irrigation pour la satisfaction de la demande nationale en matire de crales (Inde); l'utilisation des eaux recycles dans l'irrigation (Jordanie); les efforts long terme visant faire face au problme de la raret de l'eau (Maroc); l'utilisation de projets pilotes pour la dtermination des effets des divers systmes de gestion et de l'utilisation des techniques appropries (Prou); les ralisations au niveau des techniques de gestion, de la protection environnementale et de la lgislation dans le bassin du Mkong (Vit-nam); la mise en uvre de programmes intensifs en matire d'assainissement et la dcentralisation de l'eau potable (Venezuela); l'adoption d'un code fdral et l'tablissement d'units fdrales et rgionales de gestion (Fdration de Russie); et, la cration d'une agence centrale pour la collecte des donnes et la coordination de la gestion des ressources en eau (Thalande).

Un certain nombre d'intervenants dont la Bolivie, la Sude, l'Australie, l'Ethiopie, les Pays Bas, l'Allemagne, la Commission Franaise du Dveloppement Durable et la Convention sur la Diversit Biologique (CDB), ritrrent la ncessit d'adopter des approches intgres dans la gestion de l'eau. Le Sri Lanka raffirma le besoin d'une coordination effective entre les politiques dans les domaines de l'environnements et de l'eau. Plusieurs pays soulignrent que l'eau est un patrimoine conomique. La Belgique et Hati mirent l'accent sur la ncessit de considrer non seulement les aspects conomiques mais galement les aspects sociaux de la protection des ressources en eau. Le Zimbabwe mit en exergue la ncessit d'tablir un quilibre entre les politiques conomiques pour lutter contre le gaspillage de l'eau et assurer aux communauts un accs quitable aux ressources en eaux, et souligna l'importance des subventions pour l'approvisionnement des communauts rurales. La Turquie mit l'accent sur l'irrigation comme tant l'une des activits les plus consommatrices d'eau et demanda aux dlgus de considrer l'adquation des subventions accordes dans l'agriculture.

L'Australie recommanda l'amlioration des instruments conomiques pour une gestion plus efficace. L'Italie souligna la ncessit de mettre en place des systmes tarifaires adquats. La Grce dclara que les cots doivent tre couverts par les utilisateurs, en tenant compte des forces et des faiblesses des diffrents groupes. Le Mexique dclara que les tarifs doivent tre rationaliss par des critres environnementaux et sociaux. Le dlgu des Philippines parla de la politique de son pays base sur une tarification combinant le recouvrement des cots la considration de la capacit de payer, en harmonie avec le point de vue estimant l'eau en tant que bien conomique. L'Organisation Ingnieurs sans Frontires dclara que les cots de maintenance doivent tre supports par les consommateurs / payeurs. L'Association Internationale des Distributeurs d'Eau affirma que les populations sont en gnral prtes payer le juste prix pour un service de qualit pour peu qu'elles soient informes de manire approprie et impliques dans les prises de dcisions. Le Portugal dclara qu'il tait important de prendre en considration le cot de l'eau sur la base des circonstances nationales et dans un cadre international. Le reprsentant des Pays-Bas dclara qu'une stratgie russie de gestion de ressources en eau ncessite: l'tablissement d'un quilibre au niveau des besoins; une politique de protection et de conservation des ressources en eau tenant compte des divers degrs de ressources; la simplification des procdures et la bonne gestion. L'Organisation ENDA Tiers Monde dclara que l'eau ne doit pas tre traite comme une simple marchandise et que sa commercialisation grandissante doit tre remise en question.

Plusieurs orateurs devaient souligner la ncessit de renforcer la coopration. L'UNESCO appela une coopration accrue de la part des agences des Nations Unies. L'Indonsie appela la solidarit pour la rsolution du problme de l'ingalit de l'accs des ressources en eau. L'Allemagne appela une coopration accrue de la part du secteur priv. Le Panama fit part de ses proccupations quant la priorit accorde l'industrie par rapport l'approvisionnement des populations locales en eau potable et appela une plus grande solidarit pour le traitement des aspects humains de la gestion de l'eau. La Rpublique Tchque dclara que les solutions des problmes poss au secteur de l'eau ncessitent une coopration nationale et internationale permettant de traiter l'ensemble des aspects sociaux, conomiques et politiques. La Compagnie Gnrale des Eaux appela les gouvernements instaurer un environnement encourageant le renforcement de la coopration.

La Mauritanie dclara que les problmes de l'eau constituent une contrainte entravant le dveloppement durable et une source potentielle de nombreux conflits. La Tunisie dclara que l'eau doit tre une source de coopration et de partenariat, plutt que de conflit. La Norvge dclara qu'une approche proactive est essentielle la prvention et la rsolution des conflits dans les zones de lignes de partage des eaux transfrontires. La Belgique, le Ghana et la Grce soulignrent l'importance de la coopration rgionale dans la gestion conjointe des ressources hydrologiques. L'Ouganda et la Tanzanie appelrent la communaut internationale soutenir les efforts des Etats riverains du Bassin du Nil laborer et adopter un programme intgr de gestion des eaux.

L'Allemagne nota les rsultats de la rcente Dclaration de Petersberg sur les mouvements transfrontires des ressources en eau et dclara que cela pouvait servir de point de dpart la coopration rgionale. Le Burkina Faso souligna l'importance de la mise en application de la rcente Dclaration de Ouagadougou sur la gestion des eaux douces qui appelle des engagements pour: la mise en uvre de plans de gestion intgrs nationaux; la cration d'un cadre de coopration rgionale; l'tablissement d'un cadre de dialogue entre les Etats riverains; et, la mobilisation de ressources financires.

Le Sngal nota son adoption de la Dclaration de Ouagadougou et appela la combinaison de la gestion avec un partage quitable des ressources en eaux. Le Portugal appela les gouvernements ratifier la Convention sur le Droit aux Utilisations des Cours d'Eau Internationaux Autres que de Navigation qui constitue un point de rfrence dans la dfinition d'un cadre rgissant l'utilisation des eaux. La Convention de RAMSAR recommanda la communaut internationale d'utiliser pleinement les potentialits de la Convention dans la prservation des ressources en eau et nota que les Parties de la Convention ont appel un protocole sur l'eau, compte tenu des problmes grandissants dans ce secteur. Le Dlgu des Etats-Unis dclara que les solutions aux problmes de l'eau doivent tre trouves principalement aux niveaux local et national.

De nombreux orateurs devaient traiter des questions financires touchant la gestion de l'eau. La Chine, le Bnin et la Hongrie appelrent les pays industrialiss mettre disposition des pays en dveloppement des ressources financires nouvelles et supplmentaires et leur transfrer les techniques ncessaires. La Luxembourg appela la communaut internationale mobiliser de nouvelles ressources financires publiques et prives. L'UNED-UK dclara que les investissements financiers destins la gestion des ressources en eaux doivent tre doubls si on veut que les recommandations du plan d'action de la Confrence soient ralises, et appela la CDD renforcer les capacits du suivi des niveaux de l'engagement financier. La Colombie et la Bolivie appelrent la mise en place d'un mcanisme de financement pour garantir aux pays en dveloppement les fonds ncessaires l'utilisation et la gestion durable des eaux. Le dlgu des USA affirma qu'un nouveau mcanisme de financement n'tait pas ncessaire et qu'il risquait de dvier l'attention des besoins rels vers une nouvelle bureaucratie. L'orateur souligna l'importance des efforts bilatraux et de la poursuite des contributions au profit des institutions financires existantes.

La Communaut Europenne souhaita une coopration plus efficace entre les donateurs et une utilisation plus efficiente des ressources disponibles. Le Royaume-Uni souligna l'importance des partenariats internationaux et fit part de son engagement accrotre le budget et le soutien bilatral des projets touchant au secteur de l'eau dans les pays en dveloppement. La Banque Mondiale fit part de son engagement fournir la moiti des 60 80 milliards de dollars qu'elle estime ncessaire pour la ralisation dans les dix prochaines annes, des recommandations du programme d'action, et appela l'adoption du principe pollueurs / payeurs.

Le WWF mit en garde contre un accent trop prononc plac sur les questions financires dans le dbat sur l'eau. le Barefoot College appela un code de conduite international l'usage des bailleurs de fonds internationaux. MEED nota que les pratiques de gestion inadapte sont dues la mauvaise conception des projets, plutt qu'au manque de ressources financires. L'International Water Secretariat appela la promotion d'outils financiers innovants capables de renforcer les capacits et de donner aux femmes l'galit des chances. Le Danemark dclara que les considrations d'quit doivent tre incluses et quilibres avec les schmas financiers proposs. Le Brsil nota que les considrations d'quit ne sauraient tre adquatement traites dans un systme bas sur la loi du march et dclara que l'aide internationale doit servir de levier l'action nationale. L'Iran nota les promesses non honores des confrences rgionales et internationales passes, notamment dans les domaines de l'aide financire, du transfert technologique et du renforcement des capacits.

L'Australie appela la facilitation des contributions du secteur priv. L'Ethiopie appela une implication accrue du secteur priv, une coopration rgionale et internationale, une assistance financire et un renforcement des capacits. Le Burundi, la Colombie, le Ghana et d'autres appelrent une meilleure coordination des financements des efforts fournis dans la gestion des eaux. L'OMS appela un investissement accru dans l'amlioration des considrations sanitaires. Le Pakistan appuya la Commission charge des Grands Barrages et exprima son espoir de voir son travail aboutir des investissements plus importants dans le secteur de l'eau. La rpublique de Core souligna le rle du transfert technologique dans la prservation des ressources en eau dans les pays en dveloppement, et en particulier les technologies financires par le secteur public. La Convention sur la Lutte Contre la Dsertification appela les pays dvelopps faciliter l'accs la technologie et au savoir-faire. IFOAM-Mditerrane dclara que dans l'aide fournie aux pays du tiers monde, des technologies "litistes" et mal adaptes leurs besoins continuent tre d'usage. Le dlgu des Philippines appela des changes libres de technologies d'informations pour l'amlioration des actions internationales dans le domaine de la protection de l'eau. L'UNESCO nota que les problmes mondiaux de l'eau ne peuvent pas tre rsolus uniquement par la technologie et mit en exergue ses activits visant renforcer la participation de l'ensemble des concerns.

D'autres orateurs dont l'Algrie, la Norvge, l'Egypte, Hati, le Mexique, le Liban, Panama, le Prou, les Philippines, l'Argentine, la Tunisie, l'Alliance Maghreb-Machrek pour l'Eau et l'UNICEF soulignrent l'importance de l'implication des concerns dans la gestion de l'eau. La participation de groupes particuliers fut galement souligne: les collectivits locales et les agriculteurs (Rpublique de Core); les communauts locales (Irlande, Niger et Barefoot College); les femmes (Sude, Danemark, Etats-Unis, Mexique et le Programme Eau et Solidarit); l'entreprise (Philippines); et, les pauvres (Sude et Danemark). Le reprsentant de Hydro Conseil souligna le rle significatif des fournisseurs privs informels tels que ceux qui creusent les puits dans les villages ou transportent l'eau dans les contres isoles.

Plusieurs intervenants dont la Sude, le Canada et l'Egypte soulignrent l'importance des partenariats pour la ralisation de la gestion durable des eaux douces. La Suez-Lyonnaise des Eaux et la Compagnie Gnrale des Eaux mirent en relief les partenariats entre les secteurs public et priv dans le domaine de l'approvisionnement. La Rpublique de Core, l'Association des Collectivits Locales et Municipales et la Fdration Mondiale des Villes appelrent des partenariats avec les autorits locales. La Compagnie Gnrale des Eaux dclara que l'implication de l'industrie ne peut tre considre qu'en troite collaboration avec les autorits locales. Wateraid affirma que les problmes de l'eau sont plutt d'ordre politique que technique et qu'ils sont lis celui de la pauvret, et exhorta les gouvernements instaurer des partenariats avec la socit civile pour le traitement des populations pauvres.

L'importance du renforcement des capacits et de l'accs l'information concernant les ressources en eau fut galement souligne. Le PNUD appela au renforcement des capacits pour le dveloppement durable des ressources en eau et de l'environnement aquatique. Le Luxembourg appela la communaut internationale amliorer les capacits scientifiques et le savoir-faire technique. Le Mexique appela une coordination accrue entre les systmes d'information et, avec le Chili, au renforcement des capacits institutionnelles dans le domaine de la formation. L'Acadmie de l'Eau appela des projets pilotes de gestion durable des ressources en eau pour permettre la diffusion des bonnes pratiques. Le Pakistan appela des changes d'expriences entre pays industrialiss et pays en dveloppement, dans le domaine de rationalisation des moyens de gestion. La Pologne fit part de son soutien aux programmes nationaux et internationaux visant la promotion du dveloppement des ressources humaines, la formation de programmes conjoints dans le domaine du dveloppement durable et des moyens de financement appropris, ainsi qu'aux changes d'information et d'expriences en matire de gestion des eaux.

La Finlande appuya les efforts visant amliorer les connaissances et les capacits d'valuation. L'Italie souligna la ncessit d'une base de donnes prcises sur les ressources en eaux. L'OMM appela un inversement de la dtrioration du rseau d'informations hydrologiques. La Tanzanie proposa l'tablissement de systmes hydro-informatiques pour la diffusion de l'information et l'organisation d'une semaine mondiale de l'eau consacre l'amlioration de la prise de conscience chez le public. Le Centre Rgional de l'Eau Potable (CREPA) nota l'importance de l'implication publique et de l'accs l'information concernant le dveloppement et la gestion des eaux. L'Irlande appela un engagement continu pour l'amlioration des connaissances sur les ressources en eau et des valuations prcises de la demande et des activits susceptibles de menacer les rserves. L'Iran appela des objectifs bien dfinis et des indicateurs de performances clairs. ENDA, Barefoot College et la CDB appelrent la reconnaissance et l'utilisation des connaissances et des pratiques locales. Le Liban, l'Egypte, l'Italie, le Nicaragua, le Soudan et l'Argentine apportrent leur soutien la proposition du Prsident Chirac pour l'tablissement d'une acadmie internationale de l'eau.

PLENIERE DE CLOTURE

Aprs les dclarations ministrielles, les dlgus devaient adopter par acclamation le Programme d'Action Prioritaire et la Dclaration Ministrielle qui seront soumis titre de document de travail et de contribution la poursuite de la discussion des questions touchant l'eau douce, la CDD-6 en Avril prochain.

Klaus TPFER, Directeur Excutif du PNUE, dclara que les moyens scientifiques et techniques permettant d'viter la crise attendue dans le domaine de l'eau sont disponibles, mais que la volont politique et le leadership ncessaire l'action innovante et dcisive doivent tre mis contribution. Il nota les risques potentiels de conflits autour de l'eau dans plusieurs parties du monde et appela la communaut internationale lever la question de la qualit de l'eau un niveau de politique de paix. L'orateur indiqua que le PNUE, en coopration troite avec toutes les institutions pertinentes doit systmatiquement identifier des solutions aux problmes de l'eau en dressant l'inventaire des ressources en eau douce et en identifiant les zones de conflits potentiels; en dterminant les questions prioritaires; et, en dveloppant des instruments conomiques, juridiques, financiers et institutionnels innovants pour l'utilisation durable et l'amlioration de la prise de conscience publique, l'ducation et la participation. Il souligna par ailleurs la ncessit de dvelopper une approche globale pour les activits touchant au secteur de l'eau et de l'assainissement pour une utilisation plus efficace des ressources financires existantes et innovantes, et l'instauration des partenariats ncessaires la protection et la conservation des ressources en eau douce.

Nitin DESAI, Sous-Secrtaire Gnral charg du Dveloppement des Affaires Economiques et Sociales aux Nations Unies, dclara que l'tude globale des ressources en eau indique que les utilisations actuelles ne sont pas viables et que les conflits autour de l'eau sont condamns s'accrotre. Il souligna la ncessit: d'une gestion intgre de l'eau pour encourager l'tablissement des cadres institutionnels rglementaires et participatifs; de l'accs des systmes de production efficace; de la focalisation sur les besoins humains; et de la mobilisation des ressources financires ncessaires. Il encouragea la Confrence soutenir l'appel un dialogue international amlior entre les concerns et l'ensemble des groupes d'intrts.

Cielito HABITO, Prsident de la CDD, dclara que la Confrence a permis de faire avancer le dialogue mondial sur les approches stratgiques de gestion des eaux douces. Il nota les engagements politiques exprims durant la Confrence et mit l'accent sur la ncessit d'une approche de collaboration dans la gestion de l'eau. Il souligna le caractre mondial du problme de l'eau qui transcende les frontires nationales, sociales, religieuses et thiques, et appela des partenariats accrus entre les nations, la socit civile, et les organisations des secteurs publics et privs. Il dclara que le problme de l'eau n'est pas seulement un problme de ressources, mais galement un problme humain qui doit tre rsolu de manire collective et qui ncessit des efforts d'intgration. Il appela une redfinition du concept de scurit pour y englober la scurit environnementale. Il voqua les challenges souligns par le Prsident Chirac consistant trouver le moyen de traduire les engagements dclars dans des programmes d'action.

Le Premier Ministre Franais, Lionel JOSPIN, dclara que l'eau sera le dfi majeur des annes venir, avec ses aspects sociaux, techniques et conomiques et exercera un impact sur l'laboration des politiques nationales. Il nota que la socit civile est appele jouer un rle de plus en plus important et dcisif dans la gestion de l'eau et rendit hommage leur succs dans l'introduction du dveloppement durable dans les politiques suivies dans le secteur de l'eau. Il affirma deux principes discuts dans les travaux de la Confrence, le premier tant que la gestion de l'eau doit se produire au niveau du bassin hydrographique et impliquer une coopration internationale dans les zones o les Etats n'ont pas t ce jour capables de russir. Le second principe est que la gestion de l'eau doit tre mene de manire aussi proche que possible des utilisateurs, avec la participation de la socit civile et notamment des femmes. L'implication des utilisateurs est de nature les encourager partager les attentes et accepter les contraintes et les limites.

S'agissant des cots, JOSPIN dclara que la Confrence a considr les approches bases sur les principes pollueurs/payeurs et utilisateurs/payeurs et que ces approches peuvent servir d'incitation et permettre un changement au niveau des comportements. Les participants ont abandonn l'ide que l'eau est un "don du ciel" et qu'elle devait tre gratuite. Cette approche conomique ne doit toutefois pas tre confondue avec une approche purement commerciale base sur l'offre et la demande et appela une approche quilibre permettant la contribution des utilisateurs la couverture des cots. Il nota la conclusion surprenante que les pays les plus exposs aux pnuries d'eau manquent souvent d'informations sur leurs propres ressources en eaux et affirma l'importance d'une formation accompagne d'un transfert technologique. Il souligna enfin l'importance de l'ducation et de l'volution du comportement des consommateurs.

PROGRAMME D'ACTIONS PRIORITAIRES

Les recommandations retenues par les trois ateliers d'experts furent compiles dans un Programme d'Actions Prioritaires qui devait tre adopt au cours de la session ministrielle du samedi 21 mars. Voici ci-aprs une synthse du Programme:

AMELIORATION DES CONNAISSANCES DES RESSOURCES EN EAU ET DES UTILISATIONS DE GESTION DURABLE

MISE EN PLACE ET AMELIORATION DE SYSTEMES INTEGRES DE SUIVI DES RESSOURCES EN EAU, DE LEURS UTILISATIONS ET ECOSYSTEMES: Ce Chapitre stipule qu'une haute priorit doit tre accorde au renforcement ou l'tablissement de systmes d'information intgrs aux niveaux local, national et international, en vue de mobiliser l'information ncessaire la gestion des ressources en eau et des cosystmes, la rglementation de l'utilisation de l'eau et la protection contre la pollution des sources, ainsi qu' la prvention des situations de crise. Une meilleure valuation des ressources en eau, de leurs diffrentes utilisations et de leur efficacit est essentielle.

Renforcement et tablissement de systmes d'information intgrs: Des systmes d'information intgrs doivent tre tablis diverses chelles, de l'chelle locale l'chelle mondiale. Ils doivent tre structurs comme des systmes de suivi long terme, en particulier au niveau des bassins versants des fleuves et des lacs. Les gouvernements sont responsables de leur viabilit et doivent galement assurer les amliorations ncessaires au niveau de la quantit et de la qualit de l'information.

Dveloppement des changes de donnes: Une priorit doit tre accorde, l'chelle nationale et internationale, la standardisation des dfinitions, au dveloppement de formats conviviaux et l'accs l'information et l'change des donnes.

RENFORCEMENT DES PROGRAMMES REGIONAUX NATIONAUX ET INTERNATIONAUX D'ACQUISITION DES CONNAISSANCES FONDAMENTALES SUR LES RESSOURCES EN EAU ET LEURS UTILISATIONS:

Comprendre les principales tendances et leur impact: Aux fins d'amliorer les capacits de recherche, la coopration internationale dans les domaines scientifiques, institutionnels et techniques doit tre renforce pour le dveloppement de concepts assortis d'indicateurs et de mthodologies communes, en particulier pour la caractrisation des:

  • ressources fiables et "utilisables" sur la base d'une gestion rationnelle de la demande;

  • des diffrentes utilisations de l'eau dans les bassins, leur volution et leur efficacit;

  • des sources de pollution;

  • de la condition des cosystmes aquatiques des rivires, des lacs, des terres humides et des eaux souterraines;

  • de l'eutrophisation et de la dgradation biologique des rivires, des lacs et des rservoirs;

  • des vnements mtorologiques et hydrologiques extrmes;

  • des valeurs conomiques et sociales des fonctions cosystmiques;

  • de la modification des rgimes des cours d'eau et du fonctionnement des systmes aquifres causs par les infrastructures, le prlvement et les dcharges; et,

  • des changements dans l'utilisation des terres et de la dgradation des sols, de la diversit biologique et des ressources aquatiques, terrestres, vivantes.

    Compte tenu du rle des femmes dans l'utilisation et la conservation des ressources en eau, le savoir et l'exprience dont elles disposent doivent tre considrs comme une composante de tout programme de gestion durable. Les systmes d'information doivent reposer sur des donnes refltant le rle des femmes. Les utilisateurs de l'information relative l'eau doivent tre associs la collecte des donnes.

    Des tudes prospectives doivent tre menes sur la disponibilit des ressources en eau et sur l'volution de la demande pour permettre l'identification des crises potentielles dans ce domaine. Il est particulirement important d'tre en mesure d'valuer l'interaction entre la gestion des ressources d'eau douce terrestre et d'autres questions environnementales majeures et d'tablir des liens entre l'eau, la sant, la suffisance nutritionnelle et la pauvret.

  • Faciliter la coopration rgionale et internationale pour l'amlioration des connaissances: Pour amliorer les connaissances, il est ncessaire de renforcer les programmes rgionaux et mondiaux qui viendront s'appuyer, le cas chant, sur les programmes nationaux. En fonction de leur couverture gographique et de leur but, certains d'entre eux devront bnficier d'un soutien financier, d'autres d'une autre forme de coopration. Le chapitre dresse la liste des programmes internationaux en cours.

    MISE EN RESEAU DES SYSTEMES DE DOCUMENTATION SUR L'EAU: Les activits suivantes, doivent tre promues:

  • Collecte d'informations facilement assimilables et large diffusion l'ensemble des concerns, en vue de promouvoir la formation professionnelle, la divulgation des nouvelles connaissances et l'amlioration de la prise de conscience publique;

  • Cration de systmes interconnects et largement diffuss pour l'change de la documentation technique, conomique et institutionnelle et des donnes fondamentales; et,

  • Dveloppement de rfrences compatibles, de protocoles d'changes informatiss de documentation et d'approches multilingues, et gestion du rseau et formation de spcialistes en documentation.

    PROMOTION DU DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES HUMAINES ET RENFORCEMENT DES CAPACITES INSTITUTIONNELLES

    L'introduction note que les deux thmes cls de ce chapitre sont la gestion intgre des ressources en eau et des services d'approvisionnement et l'utilisation des ressources, y compris l'assainissement. Le chapitre repose sur le point de vue retenu par le groupe d'experts de Harare qui stipule qu'une gestion intgre requiert un renforcement significatif des capacits institutionnelles et humaines, la fois aux niveaux national et local, de manire complmentaire et avec l'implication de la socit civile. Il y a galement un appel une forte volont politique et un engagement financier permettant de rendre les actions recommandes, la fois efficaces et durables.

    RENFORCEMENT DES CAPACITES INSTITUTIONNELLES:

    Rle des autorits publiques: L'importance du soutien de projets intgrs et pluriannuels visant l'tablissement et l'amlioration des cadres administratifs, financiers et techniques est souligne en vue d'amliorer la gestion du secteur de l'eau. Tenant compte de la spcificit des besoins, des capacits et des cultures, les projets doivent traiter les aspects suivants:

  • la lgislation et les rgulations ncessaires l'application de la gestion intgre de l'eau;

  • la mise en place d'agences de gestion pourvues de responsabilits bien dfinies et dotes de ressources financires;

  • des institutions et des procdures permettant la participation des collectivits locales, des utilisateurs et de la socit civile, y compris les femmes, les populations nomades et les pauvres, dans les prises de dcisions et dans la spcification des projets;

  • des tudes dtailles pour un dveloppement long terme des ressources en eau, au niveau des bassins versants ou aquifres; et,

  • l'laboration de programmes d'investissement nationaux prioritaires pluriannuels, en tenant compte des systmes de redevance et du principe pollueurs/payeurs.

    Rle des collectivits territoriales: Les objectifs de la dvolution des responsabilits de l'eau et de l'assainissement aux autorits territoriales englobent: l'amlioration des capacits dcisionnelles des gestionnaires locaux; la facilitation des changes d'expriences entre les agences de gestion; l'amlioration de l'efficacit des services conomiques et techniques; et, la promotion des initiatives locales.

    Participation de la socit civile: la participation du public et de la socit civile dans la planification, la conception et le financement exige: l'accs l'information et sa diffusion; la formation des dcideurs et notamment des chefs de villages et des ONG; la promotion des initiatives au sein de groupes de dfense; et, la pleine implication des femmes et la sensibilisation des enfants. Il est recommand qu'une partie importante de l'APD destine aux grandes infrastructures, l'quipement et la rforme institutionnelle soit alloue ces activits.

    Mise en uvre des outils de gestion pour les eaux transfrontires: Avec rfrence au Plan d'Action 21, la Dclaration de Rio et au Programme de la Suite de la Mise en uvre du Plan d'Action 21 retenu par la SE/AGNU, les Etats riverains sont encourags cooprer sur les questions touchant aux eaux transfrontires en tenant compte des intrts des Etats concerns. A cette fin, il serait souhaitable de promouvoir les changes d'informations entre les pays riverains; de dvelopper le dialogue, y compris au niveau des institutions internationales pertinentes, lorsqu'appropri; et, de dfinir les actions prioritaires d'intrt commun. Le chapitre appelle galement l'amlioration de l'action des institutions donatrices bilatrales et multilatrales et invite le FEM tenir compte du Programme d'Actions Prioritaires dans le cadre des domaines pertinents.

    Collecte et diffusion des donnes conomiques: Les pays doivent entreprendre un renforcement de l'tude des cots des diffrentes utilisations de l'eau, un suivi des performances et des indicateurs nationaux et rgionaux. Les mcanismes de suivi doivent tre dvelopps une chelle approprie.

    LE DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES HUMAINES: Une formation multidisciplinaire et multisectorielle et la fourniture de l'information aux professionnels et aux usagers du secteur de l'eau sont identifies comme tant des conditions pralables l'optimisation du rapport cot/efficacit de l'utilisation de l'eau.

    Formation professionnelle: Des appels sont lancs pour un accroissement significatif des financements, de la formation professionnelle interne couverte par les employeurs publics et privs, une attention particulire la formation des femmes, une priorit au financement de la formation des points focaux rgionaux imput l'APD, et la possibilit d'tablir des institutions de formation technique et managriale spcialises. La mise en place de rseaux de formation de formateurs et l'laboration de matriaux de formation sont galement proposes. La mise en uvre de la gestion intgre des ressources en eau requiert une formation approprie et une haute priorit doit tre accorde la formation des effectifs les moins qualifis pour amliorer les conditions d'opration, la maintenance et l'administration.

    Recherche et transfert des technologies: On y appelle la mise en place de programmes de recherche nationaux et rgionaux relis l'enseignement suprieur, ainsi qu' des changes de savoir- faire et de technologie, tenant compte des techniques locales. La responsabilit de la communaut internationale sur ce plan est galement souligne.

    Sensibilisation, information et ducation des usagers: La gestion de l'eau est dcrite comme tant une responsabilit grandissante des usagers et des populations locales qui doivent tre sensibiliss davantage sur les questions touchant au contrle des gaspillages, aux valeurs conomiques, sociales et culturelles de l'eau, la prvention des maladies, l'rosion des sols et la protection environnementale. Cela ncessite une approche transdisciplinaire globale avec des mesures renforces garantissant la participation des femmes.

    DEFINITION DES STRATEGIES DE GESTION DURABLE ET IDENTIFICATION DES MOYENS DE FINANCEMENT APPROPRIES

    FORMULATION ET MISE EN UVRE DE STRATEGIES DEPARTEMENTALES, NATIONALES ET REGIONALES: Ce chapitre stipule: que les pays qui n'ont pas encore formul des stratgies dpartementales ou nationales pour le secteur de l'eau doivent tre encourags le faire; que des stratgies rgionales doivent tre dveloppes en fonction des besoins; que les stratgies existantes doivent tre rgulirement values et mises jour; et, que la mise en uvre de ces stratgies doit rpondre aux exigences de la gestion intgre des mesures en eau et inclure l'adaptation et la modernisation des cadres institutionnels, lgislatifs et rglementaires, l'amlioration de la connaissance des ressources et des utilisations, et la formation dans la gestion interne et dans l'entretien des quipements. Des instruments permettant de soutenir l'utilisation de l'eau en tant que catalyseur de la coopration rgionale peuvent tre mis en exergue.

    LA MOBILISATION DES RESSOURCES FINANCIERES ET AUTRES:

    Mobilisation des ressources nationales et locales: La planification et la gestion de l'eau doivent tre considres dans le cadre du dveloppement socio-conomique, tout en reconnaissant le rle vital de l'eau dans la satisfaction des besoins humains primaires. Des incitations doivent tre dveloppes pour l'amlioration de l'utilisation et de la protection des ressources en eau, ainsi que la tarification et le financement. Les voies et moyens permettant une transition progressive vers le recouvrement des cots doivent tre explors et tre transparents. Des subventions au profit de groupes spcifiques, et en particulier au profit des populations pauvres, peuvent tre considres dans certains pays.

    Des cadres appropris doivent tre tablis pour:

  • permettre une mobilisation durable des fonds privs et publics pour le financement des rseaux d'approvisionnement et d'assainissement;

  • faciliter l'accs aux crdits et encourager le dveloppement des micro-crdits;

  • fournir en fonction des besoins les schmas de garantie appropris contre les risques aux investisseurs publics et privs;

  • tablir dans la mesure du possible des systmes de redevance pour couvrir les cots directs et indirects des services et la facturation aux usagers en mesure de payer;

  • grer, selon les besoins, la transition vers le recouvrement du minimum des cots de la maintenance oprationnelle et de renouvellement avec, si ncessaire, une phase intermdiaire durant laquelle ces cots peuvent tre partiellement couverts par les fonds publics;

  • assurer la transparence;

  • appliquer efficacement le principe pollueurs/payeurs; et,

  • tenir compte des cots lis l'acquisition de l'information, la protection et au dveloppement des eaux souterraines, la prservation et la gestion des cosystmes, entre autres.

    Mobilisation des ressources extrieures: Les bailleurs de fonds bilatraux et multilatraux doivent aider les pays formuler et mettre en uvre des stratgies de ressources intgres de ressources en eau cohrentes avec les priorits dfinies. La mise en vidence de l'utilisation optimale des ressources existantes aidera la mobilisation de ressources financires supplmentaires des sources nationales et internationales, la fois publiques et prives. L'action conjointe et le cofinancement des bailleurs de fonds multilatraux et bilatraux doivent tre mis en relief.

    Utilisation de mcanismes innovants: Une attention particulire doit tre accorde une implication plus importante du secteur priv, aux modles innovants de gestion des ressources en eau l'chelon local, et l'utilisation des mcanismes de march, lorsqu'appropri.

    Mobilisation des ressources humaines locales et connaissances provenant des diffrentes cultures: Les ressources humaines locales doivent tre mobilises et le savoir-faire diversifi des populations doit tre utilis.

    LES PRIORITES POUR L'APD: Les bailleurs de fonds bilatraux et multilatraux doivent d'abord concentrer les financements prfrentiels sur les activits et les programmes d'habilitation visant amliorer les conditions environnantes pour mieux rpondre aux besoins prioritaires de base, en partant des activits en cours, et notamment:

  • la satisfaction des besoins de base avec une attention particulire aux questions de parit hommes/femmes;

  • la mise en place de systmes de suivi intgrs et de bases de donnes pour l'amlioration de l'information concernant les ressources, les utilisations et la pollution;

  • la mise en uvre de rformes institutionnelles administratives et conomiques;

  • la formation professionnelle interne;

  • la facilitation des partenariats publics privs;

  • la gestion durable des cosystmes lis l'eau;

  • la recherche, la formation et le renforcement des capacits;

  • les capacits de rponse aux situations de catastrophes naturelles; et,

  • l'efficacit de l'irrigation.

    ANNEXE PROMOTION DU PARTENARIAT ET DU DIALOGUE

    L'annexe du Programme stipule que l'ensemble des autorits publiques, les compagnies publiques et prives et les ONG impliques dans le secteur de l'eau sont invites engager un dialogue permanent avec l'ensemble des usagers et des bnficiaires. Ce dialogue requiert le partage de toutes les informations pertinentes avec les concerns et des discussions sur les objectifs et les modalits de leur mise en uvre. Des mcanismes de transfert du savoir-faire, des connaissances, des techniques et de toute autre information pertinente ncessaire l'amlioration de l'efficacit et au renforcement du dveloppement des services doivent tre promus, travers des partenariats institutionnels ou commerciaux entre autres. Tous les acteurs doivent soutenir, tel qu'appropri, le partage et la diffusion d'expriences et l'change d'informations.

    LA DECLARATION MINISTERIELLE

    Dans la Dclaration Ministrielle de la Confrence Internationale Eau et Dveloppement Durable, les Ministres et les chefs de dlgations noncent: qu'ils sont convaincus que l'eau a des valeurs sociales, conomiques et environnementales interconnectes et qu'elle est essentielle au dveloppement durable; qu'ils sont guids par les conclusions de la CNUED et de la SE/AGNU; qu'ils gardent l'esprit les dlibrations antcdentes menes par la communaut internationale sur la question de l'eau; qu'ils notent le processus prparatoire en cours de la CDD-6, y compris les contributions des rcentes runions des groupes d'experts; qu'ils expriment leurs proccupations sur un certain nombre de problmes constituant une menace srieuse au dveloppement conomique et social; qu'ils sont concerns par le risque de voir les contraintes qui entravent l'accs l'eau devenir un facteur limitatif majeur pour le dveloppement durable; et, qu'ils sont dtermins saisir toutes les opportunits permettant de faire face ces problmes, travers la promotion, l'chelle locale et nationale, de systmes de gestion de l'utilisation durable des ressources en eau, bass sur une approche intgre reliant le dveloppement la protection de l'environnement naturel, la participation de tous les acteurs et de toutes les parties intresses et la reconnaissance des valeurs sociales et conomiques de l'eau.

    La Dclaration souligne galement l'importance: des ressources en eau pour la satisfaction des besoins humains de base, pour la prservation des cosystmes et pour le dveloppement conomique et social; de la protection des cosystmes pour le maintien et la rhabilitation des cycles hydrologiques naturels; de l'eau pour la prosprit et la stabilit futures et sa reconnaissance en tant que catalyseur de la coopration rgionale; de l'amlioration de la connaissance et de la comprhension des ressources en eau; du renforcement des institutions en particulier des institutions locales, et de l'amlioration de la formation et de sensibilisation des professionnels et des usagers; de la promotion du dveloppement, de la gestion, de l'utilisation et de la protection de l'eau, travers des partenariats publics et privs, bass sur des processus dcisionnels participatifs; et, de la coopration internationale pour la ralisation de ces objectifs, aux niveaux national et mondial.

    La Dclaration: appelle la communaut internationale, les autorits publiques tous les niveaux et la socit civile accorder une priorit la fourniture de l'eau potable et des services d'assainissement tous; appelle la communaut internationale tenir compte des conclusions de la runion d'experts de Harare et tablir les principes appliquer dans le dveloppement et la mise en uvre des systmes de gestion locaux et nationaux, et une coopration internationale pour les soutenir; et prend l'engagement de soutenir la mise en uvre des principes directeurs suivants, l o ils seraient appropris et dans le cadre des stratgies nationales et locales en tenant compte de la situation particulire de chaque pays:

  • promouvoir l'intgration de tous les aspects de dveloppement, gestion et protection des ressources en eau, travers l'laboration de plans visant la satisfaction des besoins de base et la promotion d'une distribution efficace et quitable des ressources en eau, la protection des cosystmes et au maintien du cycle hydrologique. La ralisation d'une vision commune entre les pays riverains est importante pour le dveloppement, la gestion et la protection efficace des ressources en eau transfrontires. Les conventions internationales pertinentes peuvent apporter une contribution dans l'intgration de leur intrt particulier dans l'utilisation durable de l'eau.

  • mobiliser des ressources financires adquates partir des secteurs privs et publics, et dans le cadre de ce travail, amliorer l'efficacit des ressources disponibles. Des dispositions pour un recouvrement progressif des cots directs et des frais gnraux, tout en sauvegardant l'intrt des usagers faible revenu, doivent tre encourags. L'APD doit complter et se focaliser sur des programmes visant la cration de cadres favorables au dveloppement, gestion et protection durable des ressources en eau.

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