BULLETIN DES NEGOCIATIONS DE LA TERRE Publié par l’Institut International du Développement Durable (IIDD) Rédigé et édigé par: Elisabeth Corell Wagaki Mwangi Steve Wise Traduction Française par: Mongi Gadhoum Directeur de la publication Langston James Goree VI "Kimo" RAPPORT QUOTIDIEN DE LA HUITIEME SESSION DU CIN DE LA CONVENTION DE LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION Vol. 4 No. 80 Jeudi 8 Février 1996 LES FAITS MARQUANTS DU CIND-8 MERCREDI 7 FEVRIER 1996 Les délégués ont achevé les discussions sur la résolution concernant l'action urgente piur l'Afrique et les activités intérimaires en Asie et ont commencé l'examen de l'action intérimaire pour la région d''Amérique Latine et Caraïbe. Deux exposés spéciaux ont été faits ainsi qu'un rapport de synthèse sur la situation concernant les fonds extrabudgétaires. PLENIERE ACTION URGENT POUR L'AFRIQUE: Les étapes suivantes de la Guinée et du Togo comprennent des campagnes de conscientisation impliquant un travail de traduction, de synthèse et d'élaboration de pamphlets sur la CCD dans les langues locales. En Gambie les task forces chargées des conventions sur la diversité biologique et sur la désertification sont conjointement impliquées dans l'élaboration des Programmes d'Action Nationale (PAN) de la CCD. Le Portugal, en collaboration avec la FAO, planifie une réunion sur la désertification du 24 au 28 juin à Lisbonne avec la participation du Cap Vert et du Sénégal. Les conclusions seront transmises au Panel International sur les Forêts. La Côte d'Ivoire s'est fixé pour objectifs: mettre l'accent sur la conscientisation; établir une commission nationale chargée de la désertification; créer un fond national de la désertification; et éviter l'affectation inappropriée des fonds. Le Japon apporte son soutien à un projet dans le bassin de la rivière Niger. Nombre de conclusions des études de lutte contre la désertification se retrouvent dans les principes figurant dans la CCD. Le Burundi déclara que les décideurs ont quelques difficultés à faire la distinction entre les Conventions de Désertification, de Diversité Biologique et de Changement Climatique. Il demanda un soutien pour les programmes de sensibilisation dans les pays où la désertification n'est pas encore aigüe. Le Rwanda déclara que le mouvement des réfugiés a accéléré la consommation du bois de chauffe et par conséquent la déforestation et la dégradation des sols. Le Niger déclara que son plan national en matière de développement durable et d'environnement englobe un PAN pour la désertification définissant les politiques à suivre ainsi que les stratégies et les priorités. Le secrétariat national organise le travail de sensibilisation, le fonds national, les stratégies pour la participation des ONG et l'analyse des projets. Le Ghana déclara que la CCD a impulsé le rétablissement d'une commission nationale sur la désertification mise sur pied pour un projet antérieur de l'UNSO. L'Ouganda mettra sur pied des comités directeurs départementaux incluant l'administration et les ONG. On y a organisé plusieurs ateliers de consultation et de sensibilisation à l'échelon départementale et régionale. La République Centr' Africaine déclara que l'Assemblée Nationale prendra une décision sur la ratification en mars. Au Kenya, une étude sur les arrangements institutionnels concernant la CCD a été menée avec le soutien de l'Australie. Le séminaire national de sensibilisation se déroulera en mars prochain. L'OUA déclara qu'une unité de coordination régionale a été rétablie. Une coopération est planifiée avec l'IGADD, l'AMU, le CILSS et le SADC. Intervenant au nom des ONG africaines, Jacqueline NKOYOK de CONGAC déclara que seulement une petite part des ressources destinées à la désertification parvient au niveau villageois, créant ainsi des difficultés pour les ONG dans l'accomplissement de leurs responsabilités. Le Président du CIND, Bo KJELLEN, devait conclure qu'un important panier de travail impliquant de nombreux concernés attendait. La coordination avec les donateurs est complexe et des efforts sont encore nécessaires, incluant de nouveaux contacts durant le CIND-8. En dépit des indicateurs positifs, les efforts suivants restent nécessaires: amélioration de la coordination; fécondation mutuelle; intégration de la désertification dans les préparatifs du Sommet Mondial sur l'Alimentation; approches globalisantes et intégrées; et inclusion du rôle de la femme. ACTION INTERIMAIRE EN ASIE: L'Inde déclara que l'insuffisance des ressources restreignait les programmes anti-désertifications à une petite partie des terres dégradées. De nouvelles lignes directrices confèrent aux communautés locales, la responsabilité de formuler et de mettre en oeuvre des projets, avec le soutien des institutions gouvernementales et des ONG. L'Inde se proposa d'abriter les consultations sur l'Annexe de la région asiatique et se trouve actuellement en train de coordonner un concept paper sur sa mise en oeuvre. La Chine adopta trois conclusions à partir de son expérience: les gouvernements et les décideurs doivent attacher une importance au problème de la désertification; la réussite de la lutte contre la désertification dépend de la sensibilisation et de l'engagement des populations touchées; et des apports scientifiques et techniques sont indispensables. Wang GUOXIANG, parlant au nom de l'ONG des Femmes Chinoises, Desert Reclamation Association, expliqua leur réussite en matière de réhabilitation des terres devenues arides sur une période de dix ans. L'Ouzbékistan présenta un rapport sur la Conférence de l'ONU sur le Développement Durable du Bassin de la Mer d'Aral et appela la Banque Mondiale, le PNUD, l'UE, et les agences donatrices à fournir une aide financière pour traiter ces problèmes. Le Turkménistan établit actuellement un centre d'information scientifique et de développement durable des économies du bassin de la Mer d'Aral. Le Kazakhstan déclara que les changements survenus au niveau des pratiques traditionnelles nomades pré-socialistes et au niveau du développement des terres vierges ont provoqué une désertification de grande échelle. Les problèmes comprennent l'incompréhension par les autorités de la valeur de la participation internationale et l'absence d'initiative des populations éduquées sous le socialisme. La Fédération Russe suggéra d'établir un centre Européen des zones arides dans la République de Kalmykia, où le sable et la dégradation constituent une menace qui risque de s'étendre à d'autres parties du continent européen. Le centre pourrait élaborer une politique conjointe en matière de désertification et centraliser les prises de décision. L'Arabie Saoudite, en collaboration avec le Conseil de Coopération des pays du Golfe (CCG) et le Secrétariat du CIND, a organisé une conférence sur la CCD pour les pays du CCG en novembre 1995. Israël a: collaboré sur plusieurs points avec la Jordanie et l'OLP; accueilli un séminaire avec des experts chinois et des décideurs issus des provinces des zones arides; coopéré avec l'état indien de Gujarat; et planifie d'établir un institut international d'éducation en matière de désertification. Le Népal a, depuis longtemps, impliqué les groupes locaux dans les processus de planification de la conservation des ressources naturelles. La CCD est un outil efficace pour l'amélioration des écosystèmes fragiles du Népal mais on a besoin de ressources financières pour la mise en oeuvre des PAN. L'Armenie accorde une priorité à la mise en oeuvre de la CCD dans l'élaboration du PAN et de la formation des effectifs. Une coopération est établie avec la FAO en matière des forêts et un accord portant sur un montant de US$ 480,000 est conclu avec la Banque Mondiale. L'Iran déclara qu'un mécanisme régional solide devrait être mis sur pied et l'expérience, utilisée pour impulser les partenariats. La Palestine déclara que son conseil législatif récemment élu planifie la ratification de la CCD. Son agence chargée de l'environnement est en train d'élaborer de nouvelles politiques de gestion de la terre. La FAO donna un aperçu sur ces programmes dans les zones arides incluant la sécurité alimentaire dans les pays de faible revenu, des schémas de réhabilitation de terres agricoles, et des programmes de prévention précoce et de suivi de la famine. La FAO a établi cinq bureaux sous-régionaux et développé de nouveaux accords d'assistance technique. Le Panama déclara qu'en dépit du climat chaud et humide certaines régions connaissent une importante dégradation des sols nécessitant un effort accru pour arriver à une législation nationale sur les forêts et un plan pour la sauvegarde de l'environnement. Cuba a formé un comité de coordination nationale avec le soutien des organes étatiques et différentes institutions scientifiques. Le Mécanisme Mondial ne doit pas seulement faciliter et coordonner mais également gérer et administrer son propre fonds. Jose Miguel TORRICO, au nom des membres Sud Américains du RIOD, mit en relief la large participation régionale à la réunion des ONG organisée à Ica au Pérou et appela les gouvernements à fournir des points de références et à désigner des représentants pour assister aux réunions de la CCD. La réunion des ONG proposa: une action régionale, l'utilisation de fonds nationaux et locaux, et une approche participative. L'ESCAP déclara qu'une réunion régionale tenue à Myanmar discuta de la réaction de la région vis-à-vis de la CCD et élabora une synthèse analytique des programmes d'actions nationaux et des actions de suivi couvrant la période 1995- 2000. En réponse aux questions soulevées concernant la Mer d'Aral, le PNUD se déclara prêt à collaborer avec les pays touchés pour fournir l'assistance technique et pour mobiliser les ressources supplémentaires nécessaires. Parmi les activités programmées en Asie, un atelier qui sera organisé conjointement avec le PNUE impliquant les six pays du CCG, ainsi que la Jordanie, le Yémen, l'Iran, la Syrie, et le Liban. Tanveer ARIF de SCOPE, parlant au nom des ONG asiatiques, déclara qu'à la suite de leur réunion régionale, les ONG ont décidé d'organiser des forums nationaux dans chacun de leurs pays, d'établir un réseau de courrier électronique en conférence et un centre de ressources sur la désertification. Le Président du CIND, KJELLEN résuma le débat en faisant noter que: les développements survenus dans la région du Moyen- Orient a ouvert la voie à la coopération; une action est entreprise pour une ratification sans délai; et la CCD est utilisée pour soutenir les activités en cours. ACTIONS INTERIMAIRES EN AMERIQUE LATINE ET CARAÏBES: Le Costa Rica déclara que les critères utilisés dans la CCD pour déterminer si un pays est susceptible d'avoir des besoins en matière de sécheresse et de désertification devraient être revus parce que certains pays touchés ne sont pas inclus dans la liste qui a été dressée. L'Argentine, au nom du Groupe Amérique Latine et Caraïbes, présenta un rapport sur la première réunion régionale tenue à Buenos Aires du 24 au 26 janvier dernier. Elle traita du plan directeur des programmes d'action régionale; des mécanismes de coordination scientifiques et techniques; et des sujets du CIND. Les priorités retenues consistent à: encourager la ratification, identifier des points focaux nationaux; et impulser la coopération nationale. L'Espagne oeuvre à inscrire sa coopération avec la région d'Amérique Latine et Caraïbes dans le cadre de la CDD. Les grands thèmes sont: la conservation des ressources naturelles et le développement durable; la gestion intégrée de l'utilisation des terres, en particulier des bassins aquatiques; et les énergies ne présentant pas de risque pour l'environnement. Le Pérou a ratifié la CCD; est en train d'élaborer un PAN et un programme national de lutte contre la désertification; a tenu deux ateliers régionaux et prévoit un atelier national au cours de cette année. AGENDA ITEM 1: ORGANISATION DES TRAVAUX Le poste de Vice-President, longtemps vacant est réservé à WEOG, fut pourvu avec l'élection à l'unanimité de Franklin MOORE des USA. AGENDA ITEM 5: ETAT DES FONDS EXTRA-BUDGETAIRES Le Sécretaire Executif, Arba DIALLO, présenta le document A/AC.241/52 reflétant les contributions reçues jusqu'à la date du 30 novembre. Conformément au paragraphe 24, le document A/AC.241/52/Add.1 dresse la liste des pays ayant reçu un soutien pour assister au CIND-8 ainsi que le volume du budget. La situation concernant le personnel dont il est question dans le paragraphe 27 correspond à la date du 30 noembre est non du 31 octobre comme indiqué. Le Canada, le Danemark, la Norvège, la Suisse, le FIDA, et l'OMM ont apporté leur contributions au Fonds Fiduciaire après le 30 novembre, tandis que l'UNSO et le PNUE optèrent pour leur part de co-financer les activités avec le Secrétariat. L'Autriche, le Canada, le Danemark, l'Allemagne, la Malaisie, la Norvège et la Suisse ont contribué au Fonds volontaire Spécial après la date limite de novembre. Le Fonds volontaire a été surtout utilisé pour le soutien de la participation de 67 délégations au CIND-8. Le débat sur ce point se déroulera lundi prochain. PRESENTATION SPECIALE: Dr. Gunilla BJORKLUND du Stockholm Environmental Institute présenta une Etude Exhaustive sur l'Eau douce, initiée par la Commission du Développement Durable en 1994 pour présentation à le session extraordinaire de l'Assemblée Générale de 1997. L'étude comprendra: le justificatif; un descrptif de la disponibilité; quantité, qualité et utlisation des ressources d'eau de la planète; une enquête sur les besoins actuels et futurs en eau; et un aperçu sur les options politiques en matière de conservation des ressources d'eau. Robert HAMWEY de l'International Academy of the Environment déclara qu'un atelier sur l'Energie et la Désertification a recommandé l'élaboration de stratégies d'énergies alternatives pour réduire la lourde dépendence du bois de chauffe et la déforestation qui l'accompagne. L'identification des besoins sociaux suivis par la sélection des solutions énergétiques optimales doit être mise en oeuvre à travers les plans d'action multi-sectorielle qui complémentarisent de manière appropriée le rôle des différents acteurs, apportent une contribution au PAN et répondent aux objectifs sociaux. A SUIVRE AUJOURDH'HUI GROUPE DE TRAVAIL I: Les réunions de la matinée et de l'après-midi en salle XIX, qui seront problablement présidées par le Vice-Président du Groupe Erwin ORTIZ (Bolivie), débutent à 10 h avec la discussion du Mécanisme Mondial (A/AC.241/43). GROUPE DE TRAVAIL II: Le groupe qui sera présidé par Takao SHIBATA (Japon), se réunit à 10 h en salle XX pour se pencher sur les règles de procédure de la CdP (A/AC.241/48) durant la séance de la matinée et sur la Communication des informations et la revue de la mise en oeuvre (A/AC.241/49) au cours de l'après-midi. Ce numéro du Bulletin des Négociations de la Terre© a été rédigé et édité par Elisabeth Corell , Wagaki Mwangi and Steve Wise . Traduction Française par Mongi Gadhoum . Directeur de publication, Langston James Goree VI "Kimo" . Les donations de soutien du Bulletin sont fournies par l’Institut International du Développement Durable (iisd@web.apc.org) et les Pew Charitable Trusts par le biais de la Pew Global Stewardship Initiative. Des appuis financiers ont été accordés en 1996 par l’Agence du Développement d’Outremer du Royaume Uni, le Ministère des Affaires Etrangère du Danemark et le Ministère de l’Environnement de l’Islande. Les auteurs peuvent être contactés à leur adresse électronique. L’IIDD peut être contacté par courrier au 161, Portage Ave. East, 6ème étage, Winnipeg, Manitoba R3B 0Y4, Canada; Tel:+1 204 958 7700; Fax:+1 204 958 7710. Les opinions exprimées dans le Bulletin des Négociations de la Terre appartiennent à leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement les points de vue de l’IIDD et des autres donateurs. Des extraits du Bulletin des Négociations de la Terre peuvent être utilisés dans d’autres publications moyennant une citation appropriée. Les versions électroniques du Bulletin sont automatiquement distribuées en Anglais et en Français suivant notre e-mailing list (ASCII et PDF) et sont disponibles sur le gopher au et en hypertext, à travers le serveur WWW au sur Internet.