Le XIIe Congrès forestier mondial #3 BULLETIN DU XIIE CONGRÈS FORESTIER MONDIAL PUBLIE PAR L'INSTITUT INTERNATIONAL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE (IIDD) CE NUMERO A ETE REDIGE PAR: Andrew Baldwin Alice Bisiaux Robynne Boyd Lauren Flejzor Tamilla Gaynutdinova Stefan Jungcurt Fiona Koza Nicole Schabus Version Française: Mongi Gadhoum Editrice en Chef: Lynn M. Wagner, Ph.D. Directeur du Service Information: Langston James Goree VI "Kimo" Vol. 10 No. 07 Mercredi 24 septembre 2003 En Ligne sur: http://enb.iisd.org/crs/wfc12/ LES FAITS MARQUANTS DU XIIE CONGRÈS FORESTIER MONDIAL: MARDI 23 SEPTEMBRE 2003 Le matin, la session plénière s'est focalisée sur la question de l'amélioration des conditions de vie des être humains. Les sessions thématiques du matin et de l'après-midi ont été consacrées à une variété de sujets ayant trait aux thèmes "Des forêts pour les humains" et "Des forêts pour la planète," notamment: l'acquisition et l'échange de données; l'utilisation et la transformation efficaces des ressources; les causes de la dégradation forestière et de la déforestation; le changement climatique; la gestion des ressources et des écosystèmes forestiers; et les forêts urbaines. Des événements spéciaux ont également eu lieu le matin, l'après-midi et au cours de la soirée. SESSIONS PLENIERE FOCALISATION SUR L'AMELIORATION DES CONDITIONS DE VIE DES ETRES HUMAINS David Kaimowitz, du Centre international de la recherche forestière, a fait observer que la problématique des forêts n'a pas une place prioritaire à l'ordre du jour politique mondial, en raison, entre autres: du déclin de l'attention des médias, du sentiment d'échec éprouvé à l'égard des efforts fournis dans le domaine de la conservation, et du manque de compréhension de la manière dont les forêts aident au traitement de divers sujets prioritaires, tels que ceux de l'éradication de la pauvreté, de la santé et de la guerre. Soulignant l'importance des forêts pour les pauvres, il a appelé à l'intégration des questions forestières dans les stratégies nationales de réduction de la pauvreté, et à des marchés plus adaptés aux besoins des communautés dépendantes des forêts. Kaimowitz a fait état des progrès enregistrés dans la gestion à base communautaire et a recommandé l'adoption d'approches intersectorielles réalistes dans le domaine de la conservation, soulignant que les populations doivent être compensées pour les efforts fournis en faveur de la conservation. Il a recommandé également l'adaptation d'une approche paysagiste dans ce même domaine de la conservation, et a fait part de la détermination de son organisme à poursuivre le travail de lobbying aux fins de remettre la question forestière à l'ordre du jour international. INTRODUCTIONS AUX THEMES A (DES FORETS POUR LES HUMAINS) ET B (DES FORETS POUR LA PLANETE) Liz Alden Wily, spécialiste indépendante des régimes fonciers et de la gestion des ressources naturelles, a parlé de la foresterie communautaire, en tant qu'instrument de bonne gouvernance. Elle a indiqué qu'il est important de réaliser une harmonie entre la conservation forestière et les besoins des êtres humains. Elle a recommandé de passer de l'approche paternaliste à celle de la responsabilisation. Wiley a expliqué qu'en résultat des réformes juridiques opérées, davantage de communautés locales gèrent aujourd'hui un nombre plus important de forêts, en vertu de contrats à long terme. Elle a souligné l'importance d'une reconnaissance juridique de la propriété forestière communautaire. Wiley a noté aussi que, dans nombre de pays, les droits fonciers coutumiers sont désormais reconnus et bénéficient d'un poids similaire à celui de la propriété privée. Elle a appelé à une focalisation sur les grands domaines non réservés, à une évaluation rigoureuse des approches employées, et à la considération des communautés, comme des actionnaires et non comme des parties prenantes. Henson Moore, de l'International Council of Forest and Paper Associations, a souligné l'engagement de l'industrie en faveur de la gestion forestière durable (GFD). Reconnaissant le rôle grandissant des partenariats entre le secteur public et le secteur privé, il a mis en relief le rôle des gouvernements dans la création des conditions favorables à la foresterie durable. Soulignant que les préoccupations économiques ne doivent pas éclipser les préoccupations forestières, Moore a recommandé que les activités commerciales liées aux forêts, deviennent une part importante de la solution devant être apportée aux problèmes forestiers, et a exhorté la communauté internationale à instaurer une communication transparente sur les progrès accomplis vers la GFD. Il a appelé à la promotion de la reconnaissance des schémas de certification réciproques, à l'amélioration des mesures techniques, à la garantie de l'imputabilité des entreprises forestières, et à la levée des barrières commerciales. LES SESSIONS THÉMATIQUES THEME A - DES FORETS POUR LES HUMAINS L'ACQUISITION ET L'ECHANGE DES DONNEES: Notant que de nombreuses parties prenantes - et pas uniquement les forestiers - pourraient tirer profit d'une meilleures compréhension des questions forestières, J.K. Rawat, du Service forestier indien, a souligné l'importance de la divulgation de l'information. Emile Mokoko Wongolo, Secrétaire général de l'organisation africaine des bois tropicaux, a indiqué que la recherche, la divulgation de l'information et le financement sont des éléments cruciaux pour l'amélioration du travail futur sur la problématique forestière. Alice Kaudia, de l'Institut kenyan de recherche forestière, a décrit les tendances et les besoins de la recherche, dans les pays en développement, y compris les besoins en ressources humaines qualifiées et en capital pour la réduction de la pauvreté. Kaudia a également parlé des effets adverses du VIH/SIDA et des niveaux de pauvreté extrêmes, sur les ressources humaines et financières. Pour l'amélioration des échanges d'information en Afrique, Kaudia a présenté un certain nombre de suggestions, dont: l'engendrement de statistiques sur le nombre de scientifiques, leurs domaines d'expertise et la pertinence de l'expertise aux besoins présents et futurs; l'attraction des financements de diverses sources, pour la recherche; l'amélioration des aptitudes dans les domaines de l'échange transnational d'information et l'apprentissage à travers la collaboration; la détermination de l'impact des programmes de formation sur la durabilité; et l'encouragement d'une production adaptée aux marchés. Henri Boukoulou, de l'Université Manieu Ngonabi, a noté que les groupes exclus auparavant sont désormais reconnus comme partie prenante et a indiqué que la gestion participative dans les zones rurales peut promouvoir l'imputabilité et améliorer la GFD, dans le futur. Ernst Zürcher, de la Swiss School of Engineering for the Wood Industry, a parlé d'un projet lancé récemment à Madagascar, impliquant des échanges d'information et de savoir-faire entre une communauté rurale locale et une organisation étrangère, pour la construction d'un pont. Zürcher a noté que le projet a un coût modeste et qu'il est basé sur l'échange de savoir-faire. Jorge Antonio Téllez, de l'organisation 'Desarrollo Forestal Communitario', a décrit la manière dont la formation électronique est utilisée pour l'amélioration des données relatives à la gestion forestière communautaire, dans les zones rurales de Bolivie. Marilyn Hoskins, de l'Université de l'Indiana, a indiqué que les analyses institutionnelles peuvent aider à l'identification des mesures incitatrices, pour la planification, la gestion et la mise en œuvre des programmes forestiers communautaires. Elle a noté que la retenue des données et l'utilisation d'objectifs incompatibles dans les programmes forestiers communautaires, peuvent entraver leur réussite. UTILISATION ET TRANSFORMATION EFFICACES DES RESSOURCES: Emile Mokoko Wongolo, de l'organisation africaine du bois d'œuvre, a noté que les produits forestiers durables sont devenus plus compétitifs sur le marché international. Ian de la Roche, de la Forintek Canada Corporation, a souligné la nécessité d'un mode durable de consommation des produits ligneux et a déclaré que le bois est l'unique matériau de construction courant renouvelable. Il a indiqué que le public est soit pour 'l'utilisation du bois pour la construction' soit pour 'la sauvegarde des forêts,' et a noté que ces deux manières de voir, pourraient être compatibles. De la Roche a indiqué que les systèmes de construction basés sur le bois, sont en train d'évoluer pour mieux répondre aux souhaits des consommateurs. Paul Vantomme, de la FAO, a souligné le besoin d'améliorer l'établissement des rapports concernant les produits forestiers non-ligneux (PFNF) aux échelons mondial et national, en vue de leur intégration dans les plans politiques. Il a noté que les principaux utilisateurs des PFNL, des pays en développement, comme l'Inde, la Chine et l'Indonésie, disposent de définitions, de classifications et de statistiques concernant les PFNL, mais que la majorité des pays n'en dispose pas. Vantomme a également recommandé aux pays de travailler avec les autorités douanières à l'intégration des PFNL dans les schémas nationaux de classification des produits et, de coopérer, au niveau international, avec l'Organisation douanière mondiale sur la question des PFNL. Luc Duchesne, de Natural Resources Canada, a expliqué que les produits forestiers non-ligneux (PFNL) peuvent être utilisés pour la réduction de la pauvreté, ainsi que pour la conservation des écosystèmes, des espèces et des cultures, du fait qu'ils nécessitent un faible capital de départ et qu'ils créent des emplois à la fois pour les hommes et pour les femmes, contribuant ainsi à la réduction de l'inégalité des sexes. IL a recommandé à l'industrie du bois d'œuvre dans les pays industrialisés, de prendre en ligne de compte, les préoccupations sociales. Il a souligné aussi que la consommation énergétique est le problème le plus crucial auquel l'industrie forestière se trouve confrontée. Asghedom Ghebremichael, de Natural Resources Canada, a déclaré que l'amélioration de la productivité dans l'industrie du bois d'œuvre peut aider à la garantie d'un approvisionnement durable et de la GFD. Reynolds Okai, de l'institut de recherche forestière, a affirmé que dans le secteur du bois d'œuvre, la demande est en hausse, et a parlé du défi consistant en la promotion de la valeur de l'utilisation des résidus des exploitations, aux fins d'accroître la production forestière. THEME B - DES FORETS POUR LA PLANETE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE: Christian Barthod, du ministère français de l'environnement et du développement durable, a ouvert la seesion consacré à l'examen du rôle des forêts par rapport au changement climatique. Michael Apps, de Natural Resources Canada, a expliqué que la gestion forestière peut faire partie du problème ou de la solution, notant qu'elle peut accroître la capacité des forêts à équilibrer les perturbations du cycle carbonique de la planète, induites par l'homme. Il a décrit quelques actions possibles, telles que celles consistant en la réduction des pressions exercées par la déforestation, l'accroissement de l'utilisation des produits ligneux et du bois comme bio-fuel, et en la promotion de l'agro-foresterie. Anne Prieur, de l'Université de Bordeaux, a présenté une approche basée sur le cycle de vie, qui rend compte des aspects énergétiques et de la fonction de stockage de carbone des produits ligneux, soulignant que l'impact sur le changement climatique, dépendra de la maximisation du stockage et de l'optimisation de la transformation, du transport et de l'utilisation des produits ligneux. Haripriya Gundimeda, de l'Ecole londonienne des sciences économiques et politiques, a parlé des implications que pourraient avoir les projets de modifications de l'utilisation des terres et de la foresterie (LUCF) menés dans le cadre du Mécanisme pour un développement propre (MDP) du Traité de Kyoto, de la Convention- cadre sur les changements climatiques, sur les stratégies visant à assurer des moyens de subsistance durables, en Inde. Elle a encouragé la poursuite de la recherche sur les effets à long terme des projets de LUCF sur ces stratégies mises en place dans le cadre des changements climatiques. Werner Kurz, de Natural Resources Canada, a décrit le système de comptabilisation du carbone du secteur forestier national canadien, un outil conçu pour le soutien de l'analyse scientifique, du suivi et de la prise de décision dans le domaine de la gestion forestière, dans la perspective des changements climatiques. Bruno Locatelli, du Centre pour la recherche agricole dans les pays en développement, a parlé de la controverse autour des plantations forestières effectuées dans les pays tropicaux, dans le cadre du MDP. Il a indiqué que les effets sociaux doivent être intégrés dans l'évaluation des projets menés dans le cadre du MDP, et a appelé à l'adoption d'une nouvelle approche apte à assurer un équilibre entre les effets négatifs et les effets positifs. Les participants ont débattu du besoin d'élaborer de meilleurs outils pour rendre compte du stockage de carbone dans les produits ligneux et de l'utilisation du bois à la place et lieu des combustibles fossiles, mettant en exergue la nécessité de traiter ce sujet dans les négociations futures, prévues dans le cadre du Traité de Kyoto. Kurz a expliqué qu'il est peu probable que cela puisse se produire au cours de la première période de l'engagement, en raison du fait que la grande controverse et la divergence des points de vue sur les questions énergétiques et forestières doivent d'abord être réglées. Barthod a indiqué que la foresterie peut être l'une des solutions applicables au problème du changement climatique, mais que beaucoup reste à faire dans les domaines de la comptabilisation et de l'évaluation. Il a encouragé l'ensemble des participants à se préparer pour le prochain tour de négociation prévu dans le cadre du Traité de Kyoto, en vue d'y intégrer les aspects ayant trait au stockage énergétique des produits ligneux. LA FORESTERIE URBAINE, LES ARBRES A L'EXTERIEUR DES FORETS: Robert Lindeckert, de Pro Silva Méditerranée, a présenté l'historique du Parc de Fontainebleau, une réserve forestière près de Paris, mettant en relief son importance historique en tant que domaine de chasse, de réserve artistique, de site de conservation des paysages et de réserve de biosphère de l'UNESCO. Il a indiqué que la création d'un réseau international de tels parcs pourrait rendre au monde son enchantement et pourrait servir, pour les populations, d'occasion pour vivre l'expérience et partager la connaissance relative à la forêt et à la nature. Cecil Konijnendijk, du Danish Forest and Landscape Research Institute, a présenté ses vues concernant le rôle des forestiers dans les zones urbaines, arguant que la croissance démographique rapide dans les villes des pays en développement rend nécessaire le développement de l'information, la mise en place de stratégies et la formulation de recommandations pour les bonnes pratiques forestières urbaines. Il a appelé les forestiers à coopérer dans l'élaboration et la mise en œuvre de la stratégie de la FAO pour la foresterie urbaine et péri-urbaine. Omar Mhirit, de l'école nationale des forêts, au Maroc, a parlé de la gestion des arbres à l'extérieur des forêts, en Afrique du Nord, mettant l'accent sur les problèmes rencontrés dans l'élaboration des stratégies de gestion, notamment: des problèmes au niveau de l'inventaire; des parties prenantes multiples; la complexité des statuts juridiques et des institutions; et la sensibilité des écosystèmes à l'exploitation et aux pressions exercées par les populations. Bruno Locatelli, du Centre pour la recherche agricole dans les pays en développement, a présenté un cas d'élargissement du concept de la FAO concernant les arbres à l'extérieur des forêts (AEF), visant à accroître l'attention accordée aux zones urbaines et péri-urbaines, dans les plans de développement. Il a souligné les avantages multiples tirés par les communautés locales, du bois non-forestier et a suggéré l'adoption d'un nouveau concept, celui de l'agro-silvo- pastoralisme urbain, englobant tous les types de bois non- forestiers. Syaka Sadio, de la FAO, a décrit la manière dont les AEF peuvent contribuer au développement durable, notant que les arbres sont plantés pour des raisons multiples, telles que: la production d'aliments et de fourrage; le bois de chauffe; la protection et l'amélioration des sols; l'abri; et la mise en valeur. Il a encouragé les forestiers et les chercheurs à contribuer au changement d'attitude à l'égard des AEF, en traitant les problèmes posés dans le cadre des mesures incitatrices, des processus décisionnels et des réglementations, aux fins de réaliser le potentiel des AEF au service du développement durable. Les participants ont examiné la manière dont des programmes axés sur les AEF et les forêts urbaines, pourraient être établis. Les panélistes ont indiqué que l'intégration dans la planification urbaine, l'implication des communautés locales et l'adaptation aux conditions locales sont des facteurs importants pour la gestion des AEF. Ils ont également suggéré que l'alignement des programmes axés sur les AEF, sur les stratégies locales d'emploi, pourrait aider à la résolution des problèmes de financement. Un participant a cité des exemples d'intégration stratégique des AEF, dans des villes européennes, pour l'accommodation d'immeubles et l'amélioration de la qualité de l'air. LES CAUSES PROFONDES DE LA DEFORESTATION: Jose Carlos Carvalho, du ministère brésilien de l'environnement, a introduit la séance en retraçant un bref historique de la déforestation, notant que la déforestation est souvent le résultat de politiques mises en place au temps où les gouvernements encourageaient activement les implantations humaines. Il a indiqué que de nouvelles demandes exigées des forêts ont parfois donné lieu à des conflits sociaux. Jean-Paul Lanly, de l'Académie française de l'agriculture, a argué que pour comprendre les causes de la déforestation, il est besoin de connaître d'abord les facteurs qui y contribuent. Il a ensuite établi une distinction entre les facteurs et les causes, précisant que les facteurs sont des phénomènes observables, comme le pâturage ou l'urbanisation, alors que les causes sont d'ordre systémique. Il a établi aussi une distinction entre la déforestation et la dégradation forestière, définissant la déforestation comme étant la disparition de forêts, et la dégradation, comme étant un changement négatif de la condition des forêts. Il a conclu que le traitement des causes profondes de la déforestation requiert une coopération internationale. Simon Lovera, de l'organisation Amis de la Terre, a argué que les plantations d'arbres constituent l'une des causes de la déforestation, notant que les plantations déplacent les travailleurs qui, à leur tour, convertissent les forêts pour en tirer leurs moyens de vivre à travers l'agriculture de subsistance. Elle a affirmé que les exportations agricoles fortement subventionnées contribuent également à la déforestation. Matti Palo, de l'institut finnois de la recherche forestière, a présenté un papier portant sur les liens entre la croissance démographique, la croissance économique et la déforestation. Il a conclu en affirmant, entre autres, que des systèmes de suivi et des statistiques plus crédibles sont indispensables pour accroître la prise de conscience concernant la déforestation, au niveau politique. Jonas Veiga, du centre brésilien pour la recherche internationale, a présenté les conclusions de son étude sur le lien entre l'élevage de bétail et la déforestation en Amazonie, indiquant que cette activité a connu un essor considérable dans les années 1960 et qu'elle continue à être menée grâce à la construction des routes et aux financements publics. Il a conclu en indiquant: que la région de l'Amazonie est importante pour l'élevage du bétail, que les effets écologiques de cette activité sont évidents et que des systèmes d'atténuation de ces effets sont indispensables. Leyla Montenegro, de l'Universidad Distrital Francisco José de Caladas, a résumé les résultats de ses recherches concernant la fragmentation des forêts au Chili. Elle a conclu en affirmant qu'il est besoin de protéger les fragments forestiers en vue de les remembrer dans le futur. Jean-Marc Roda, du centre français de recherche agricole pour le développement International, a parlé des causes de l'exploitation illicite dans les forêts tropicales, notant, entre autres, que l'élargissement des zones protégées y est souvent à l'origine de l'exploitation illégale. Il a précisé qu'une partie du problème est due à l'existence d'un grand nombre de marchés qui ne font pas la différence entre les produits d'origine légale et illégale. Il a indiqué enfin que la vérification indépendante est l'une des méthodes de traitement de l'illégalité. GESTION DES RESSOURCES ET DES ECOSYSTEMES FORESTIERS: Dennis Garrity, du centre international d'agroforesterie, a soulevé la question de savoir si la gestion des écosystèmes peut aider à la satisfaction des besoins d'ordre social. Hamish Kimmins, de l'Université de Colombie britannique, a établi une distinction entre la gestion basée sur l'écosystème et la gestion des écosystèmes. Il a indiqué que la gestion des forêts à valeur unique, ne tient pas compte de la complexité des écosystèmes. Catherina Morosi, de l'Académie italienne des sciences forestières, a donné un aperçu exhaustif sur la l'intégration de la gestion forestière systémique dans les pratiques de la conservation forestière en Italie. Larry Innes, consultant auprès de la nation Innu du Labrador, au Canada, a décrit l'accord portant sur le développement de la foresterie, conclu entre la Nation Innu et le gouvernement du Québec, qui intègre non seulement les considérations écologiques et économiques, mais également les considérations éthiques qui régissent le domaine foncier, chez la Nation Innu. Mette Wilkie, de la FAO, a résumé les résultats de l'étude menée par son organisation pour l'évaluation de l'étendue de l'utilisation de plans de gestion forestière, par les pays, faisant état d'un manque de données statistiques crédibles. Elle a conclu que les vingt années écoulées ont vu s'opérer une amélioration de la surface des zones forestières assujetties à des plans formels et informels de gestion, mais que des données plus exactes pourraient être obtenues à travers une amélioration des systèmes d'information. Rodney Keenan, du Département australien de l'agriculture, des pêches et des forêts, a parlé des efforts fournis par le gouvernement australien pour l'intégration de la GFD et de l'approché basée sur les écosystèmes, dans son programme forestier. Johnny Méndez Gamboa, de l'Association San Carlos pour le développement de la foresterie, au Costa Rica, a déclaré que grâce au soutien de la communauté internationale, le Costa Rica a été en mesure de mettre en place, pour la première fois, un régime de gestion forestière. Il a conclu que le régime est en train d'engendrer de bons résultats qui aident à faire passer la foresterie Costa Ricaine d'une focalisation purement industrielle à une approche basée sur la conservation. Garrity a clôturé la séance en soulignant que, les techniques de gestion des écosystèmes vont en s'améliorant, mais que la question de savoir si, oui ou non, la gestion des écosystèmes est capable de réduire efficacement la pauvreté, reste posée. EVENEMENTS SPECIAUX IVe Conférence Internationale sur les Fôrêts Privées Présentée par la Fédération canadienne des propriétaires de forêts Peter de Marsh, de la Fédération canadienne des propriétaires de forêts, a présenté l'historique de la Conférence internationale sur les forêts Privées. Peter Sanders, de la Fédération canadienne des propriétaires de forêts, a présenté un rapport sur les conflits urbains-ruraux et a souligné l'importance de l'analyse et de la résolution des conflits. Il a mis en exergue les principales questions affectant les propriétaires forestiers, notamment: des considérations politiques disparates favorisant les préoccupations urbaines par rapport à celles rurales; l'incompréhension des besoins de la gestion foncière privée; et des choix restreints en matière de gestion, en raison d'une régulation accrue. Sanders a noté que la "conservation" urbaine est mue par les opportunités financières et par l'urbanisation, et a proposé un rôle pro-actif pour les propriétaires forestiers en matière de lobbying. Dans sa conclusion, il a souligné le besoin de sensibiliser à la fois les populations des zones urbaines et celles des zones rurales. Victor Brunette, consultant en foresterie, a souligné la nécessité d'un lobbying efficace de la part des propriétaires forestiers, énumérant les services environnementaux qu'ils rendent. Après avoir mis en relief la pertinence des analyses programmatiques, il a présenté trois études démontrant que les populations urbaines et rurales ont souvent des valeurs différentes de celles des propriétaires forestiers. Il a affirmé que des programmes d'incitation peuvent aligner ces valeurs disparates. Il a indiqué aussi que les agriculteurs requièrent des mesures d'encouragement pour la conservation et que la participation doit avoir un caractère volontaire. Il a ajouté que l'Etat de New York, le Costa Rica, l'Autriche, le Québec et la France, constituent de bons exemples de systèmes de gestion foncière divers, où l'imputabilité, la compensation, l'investissement sûr et le profit, sont de mise. En conclusion, il a mis en relief la nécessité d'une normalisation des programmes d'incitation. Liens donnant accès à de plus amples renseignements: http://www.nycwatershed.org Contacts: Peter de Marsh: nbfwo@nbnet.nb.ca Peter Sanders: Peter_Sanders@telus.net Victor Brunette: vbrunette@sympatico.ca Mise en Valeur des Paysages Forestiers: Edifier des moyens de vivre et des patrimoines pour les être humains et pour la nature Présenté par: l'Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN) et le Fonds Mondial pour la Nature (WWF) David Bills, de la Commission forestière du Royaume-Uni, a expliqué que le Partenariat mondial pour la mise en valeur des paysages forestiers (FLR) constituera, entre autres, un cadre pour l'échange d'expériences, un complément des actions du Royaume-Uni dans le domaine de la lutte contre l'exploitation forestière illicite, et une contribution au travail du Forum des Nations Unis sur les Forêts (FNUF) et de la Convention sur la diversité biologique. Stewart Maginnis, de l'UICN, a présenté le FLR comme étant un processus visant: à reconstruire l'intégrité écologique; à améliorer le bien-être humain dans les paysages en proie à la déforestation et à la dégradation; à restaurer les fonctions forestières; à équilibrer l'occupation des sols et les considérations liées aux paysages; et à laisser des options ouvertes pour l'avenir des paysages. Anne-Claire Goarant, de la Direction néo-calédonienne des ressources naturelles, a présenté une étude de cas axée sur la conservation et la GFD des forêts sèches de Nouvelle Calédonie, qui constituent un exemple probant de l'application du FLR sur le terrain. Carole Saint-Laurent, du Global Partnership on FLR, a souligné que des engagements internationaux pertinents existent, et que le FLR peut aider à créer des synergies entre les différents processus intéressant le domaine forestier. Elle a expliqué que ce partenariat est un réseau informel qui vise à accroître le profil du FLR et à le soutenir, et à renforcer les effets positifs des activités en cours de ses partenaires. Elle s'est félicitée des nouvelles perspectives ouvertes par les partenaires potentiels, notant que leur soutien peut englober, entre autres, l'accueil d'ateliers, la fourniture de conseils techniques et politiques, l'élaboration d'études de cas, et l'entreprise de projets sur le terrain. Libby Jones, de la Commission forestière du Royaume-Uni, a indiqué qu'à l'avenir, le partenariat élargira l'éventail de ses adhérents; organisera des ateliers dans l'objectif d'élaborer des recommandations pour les processus forestiers internationaux; présentera des études de cas sur les meilleures pratiques; et stimulera l'investissement en faveur du FLR. Diverses organisations impliquées dans le partenariat ont, ensuite, apporté leur appui au FLR. Eva Müller, de l'Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), a présenté le travail de l'OIBT intitulé: 'Directives pour la mise en valeur, la gestion et la réhabilitation des forêts secondaires dégradées', qui intègre une approche basée sur la mise en valeur des paysages. Jim Carie, de la FAO, a fait l'éloge de l'approche inter-disciplinaire adoptée par le partenariat et a annoncé la publication prochaine de nombre d'études de cas pertinents. Pekka Pattosaari, du FNUF, a exprimé son appui en faveur du FLR, qualifié de composante cruciale de la GFD. Il a signalé que la FNUF-5 examinera le rapport de l'atelier international sur le FLR, et que le Partenariat de collaboration sur les forêts accordera une haute considération à cette entreprise. Les participants ont également entendu les annonces d'un certain nombre de nouveaux partenaires. Liens donnant accès à de plus amples renseignements: http://www.unep-wcmc.org/forest/restoration http://www.forestry.gov.uk http://www.itto.or.jp http://www.fao.org Contacts: David Bills: david.bills@forestry.gsi.gov.uk Stewart Maginnis: stewart.maginnis@iucn.org Anne-Claire Goarant: env@province-sud.nc Carole Saint-Laurent: carsaintl@bellnet.ca Libby Jones: libby.jones@forestry.gsi.gov.uk Forêts et feux en harmonie Présenté par: le Service des forêts du Département américain chargé de l'agriculture (USDA) Joel Holtrop, de l'USDA, a ouvert la séance consacrée aux approches écologiques à base communautaire, dans le domaine de la gestion forestière et de la prévention des feux de forêts. Il a ensuite introduit les orateurs. Iñigo Ascasíbar Zubizarreta, du ministère espagnol de l'environnement, a parlé de l'engagement des populations locales dans la prévention des incendies. Il a donné un aperçu sur la répartition géographique des feux forestiers en Espagne, faisant étant de leurs causes, et a appelé à l'adoption d'une approche préventive dans le domaine de la gestion des feux forestiers. Il a expliqué que pour la réalisation de cet objectif, son ministère utilise une combinaison d'instruments politiques, englobant, l'éducation et la législation. Il a décrit la campagne lancée par son ministère dans les zones rurales, qui informe les agriculteurs que les feux forestiers constituent une menace à leurs propres intérêts. Peter Moore, de Metis Associates, a parlé d'un projet de gestion communautaire des feux forestiers lancé en Indonésie, expliquant que les communautés ont besoin de cendres pour réduire l'acidité des sols, mais qu'elles parviennent néanmoins à établir un équilibre entre l'impact écologique des feux forestiers et leurs besoins. Moore a affirmé que les feux forestiers sont désastreux pour les écosystèmes qui ne sont pas adaptables, et que ces feux affectent les aéroports locaux et la santé des communautés. Il a décrit les activités menées dans le cadre du projet, notamment l'enregistrement de l'utilisation des feux par les communautés, la sensibilisation des communautés quant aux risques impliqués, l'émission de régulations, et l'introduction de cultures alternatives adaptées aux sols acides. Jeff Hardesty, de la Nature Conservancy Fire Initiative, a expliqué que l'initiative vise à restaurer les écosystèmes et à protéger les communautés. Il a expliqué que les régimes de feux employés sont spécifiques aux écosystèmes et que la majorité des écosystèmes américains sont adaptés aux feux. Il a souligné, toutefois, qu'une altération de ces régimes constituerait une menace sérieuse à la conservation de la biodiversité et affecterait des centaines de communautés. Hardesty a ensuite énuméré les conséquences négatives des feux forestiers, notamment: les effets sur la santé, la fumée, et la prolifération d'espèces invasives, non-natives, adaptées aux feux, qui modifient à leur tour les régimes de feux. Il a indiqué que parmi les barrières entravant la réduction des menaces, il y a: les divergences au sein des communautés sur l'objectif de la gestion des feux, la complexité des paysages et l'absence de coordination dans le financement. Liens donnant accès à de plus amples renseignements: http://www.tncfire.org Contacts: Joel Holtrop: jholtrop@fs.fed.us Peter Moore: metis@metis-associates.com Iñigo Ascasíbar Zubizarreta: iascasibar@mma.es Jeff Hardestry: jhardesty@tnc.org Edification d'un mouvement des communautés forestières Présenté par l'IFNC et le Comité international pour une gestion forestière communautaire Jessica Dempsey, du Comité international pour une gestion forestière communautaire, et Lisa Ambus, du Réseau international des communautés forestières (IFNC), ont introduit le débat informel sur le thème 'édification d'un mouvement des communautés forestières'. Les participants ont engagé des discussions de groupes restreints sur les approches régionales devant être adoptées dans le domaine de la gestion forestière communautaire. Quelques participants issus de pays industrialisés ont décrit leurs efforts de conservation de la biodiversité et des paysages, poursuivis à travers: la fourniture de plans de GFD, aux petits propriétaires forestiers et la mise en place de mesures d'encouragement économiques. Quelques participants issus de pays en développement ont parlé de la dépendance de leurs pays respectifs sur l'énergie issue de la biomasse et des pressions qui en découlent, exercées sur les forêts. Ils ont débattu des voies et moyens de sensibiliser les communautés quant aux valeurs de la conservation, et ont plaidé pour l'accès des communautés aux forêts. Les participants ont ensuite examiné les défis devant être relevés dans l'édification du mouvement mondial des communautés forestières. Marilyn Hoskins, de l'IFNC, a présenté un rapport sur la conférence consacrée à la question des communautés forestières, qui a rassemblé les groupes en 1988 et qui a abouti à la déclaration de Saanich. Tom Griffiths, du Programme 'des Forêts pour les humains', a présenté le rapport établi, récemment, par le Centre international de la recherche forestière, sur l'établissement de passerelles entre les communautés forestières et les réseaux internationaux. L'étude a trouvé que les réseaux internationaux opérant dans le domaine forestier sont divers dans leurs objectifs et dans leurs tailles, et que certains sont gérés par des volontaires mais que d'autres le sont de manière plus formelle. Il a précisé: que les réseaux sont passés d'une fonction de base de données techniques à celle d'un pôle de focalisation sur la question des droits; que des réseaux régionaux ont émergé; que les peuples indigènes commencent à se doter de comités d'organisation spéciaux souples; et que certains groupes issus de pays en développement craignent de voir les réseaux être utilisés pour légitimer le statu quo. Les participants ont ensuite examiné les options offertes pour la création du futur réseau, notamment celles consistant à obtenir le soutien de communauté internationale en faveur des communautés locales vivant dans le besoin, à défendre les droits, à améliorer la communication et à attirer les financements. Liens donnant accès à de plus amples renseignements: http://www.forestsandcommunities.org http://www.wrm.org.uy/subjects/CBFM.html#caucus http://www.forestpeoples.org http://www.cifor.cgiar.org/ Contacts: Jessica Dempsey: jdempsey@interchange.ubc.ca Lisa Ambus: lisa.ambus@shaw.ca Marilyn Hoskins: marilynndc@indiana.edu Tom Griffiths: tom@fppwrm.gn.apc.org A SUIVRE AUJOURD'HUI SESSION SPECIALE: Une session spéciale aura lieu à partir de 8h dans la salle 200, pour entendre les résultats des Forums des jeunes et des peuples indigènes. SESSION PLENIERE: La plénière se réunira à 9h dans la salle 200 et se focalisera sur la mise en valeur des forêts de la planète. SESSIONS ECO-REGIONALES: Les tables rondes traiteront: des forêts boréales (salle 200 AB); des forêts tempérées (salle 200 C); des forêts sub-tropicales sèches (salle 2000 D); des forêts tropicales sèches (salle 2000 C); et des forêts sub-tropicales et tropicales humides (salle 2000 B). FORUMS SUR LES THEMES EMERGEANTS: Ces forums ouverts traiteront des questions de gestion participative, de GFD, de changement climatique et de plantations forestières. Le Bulletin du Congrès forestier mondial est une publication de l'Institut International du Développement Durable (IIDD), éditeur du Bulletin des Négociations de la Terre. Ce numéro est rédigé par Andrew Baldwin , Alice Bisiaux , Robynne Boyd , Lauren Flejzor , Tamilla Gaynutdinova , Stefan Jungcurt , Fiona Koza et Nicole Schabus . Révision: Lynn M. Wagner, Ph.D. . Edition numérique: Franz Dejon et David Fernau . Assistant en Ligne: Diego Noguera et Prisna Nuengsigkapian . Version française: Mongi Gadhoum: . Directeur du Service Information: Langston James Goree VI . Le financement de la couverture de cette réunion a été fourni par le Secrétariat du Congrès Forestier Mondial et par l'Association des Produits Forestiers du Canada. Les opinions exprimées dans le Bulletin appartiennent à leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement les vues de l'IIDD. Des extraits du Bulletin peuvent être utilisés uniquement dans des publications non commerciales, moyennant une citation appropriée. Les versions électroniques du Bulletin du Congrès sont transmises par e-mail à notre liste d'abonnés, sous format ASCII et PDF, et sont disponibles au site . Pour les renseignements, y compris concernant la couverture de vos événements par nos services, contacter: Le Directeur du service information de l'IIDD, par e-mail: , tél +1-212- 644-0217 ou voie postale: 212 East 47th St. #21F, New York, NY 10017, USA.