Summary report, 9 October 2017

44th Session of the Committee on World Food Security (CFS 44)

La 44e session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA44) a eu lieu du 9 au 13 octobre 2017 au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à Rome, en Italie, sur le thème « Sécurité alimentaire et nutrition: faire la différence ». Environ 1100 participants venus en représentation d’États membres du CSA, d’États non membres, d’entités et d’organes des Nations Unies, d’organisations de la société civile et du secteur privé, d’organisations internationales de financement et de recherche, ainsi que des observateurs, ont assisté à la session.

La CSA44 a adopté des conclusions en matière de sécurité alimentaire et nutrition (SAN), notamment: l’édition 2017 du rapport sur l’État de l’insécurité alimentaire dans le monde (SOFI 2017); les enseignements tirés de la mise en œuvre du Programme 2030; le CSA et le Programme 2030: réflexions émanant du Forum politique de haut niveau (FPHN) 2017 et contribution au FPHN 2018; le rapport du Groupe d’experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition (HLPE) portant sur la nutrition et les systèmes alimentaires; une mise à jour des informations sur la suite donnée à la Conférence internationale sur la nutrition (CIN2); les bonnes pratiques et les enseignements à tirer de l’expérience pour une meilleure nutrition; et le CSA au service de la nutrition, y compris la Décennie d’action des Nations Unies pour la nutrition (Décennie des Nations Unies).

Dans le cadre de l’axe de travail consacré à la convergence des politiques, le Comité a adopté des recommandations et des orientations pour approfondir le travail d’élaboration des produits du CSA sur: la gestion durable des forêts au service de la SAN; les conclusions du Forum sur l’autonomisation des femmes dans le contexte de la sécurité alimentaire et de la nutrition; et l’urbanisation, la transformation des zones rurales et leurs incidences sur la SAN.

Les participants ont également adopté des mises à jour des axes de travail et activités du CSA, notamment le Programme de travail pluriannuel (PTPA); la mise à jour périodique du Cadre stratégique mondial pour la sécurité alimentaire et la nutrition (GFS); le suivi de l’efficacité du CSA; ainsi que la suite donnée à l’évaluation indépendante du CSA; et les questions cruciales et nouvelles en matière de SAN.

PRÉSENTATION DU CSA

Le CSA a été établi en 1974 comme organe intergouvernemental servant de forum pour l’évaluation et le suivi des politiques relatives à la sécurité alimentaire mondiale dans le système des Nations Unies, y compris en matière de production et d’accès physique et économique aux aliments. Sa première session a eu lieu en 1976. En réponse aux appels à revoir le système de gouvernance des politiques alimentaires issu des Sommets du G8 de 2008 et de 2009, et du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire de 2009, le CSA a été refondu en 2009. Cette réforme visait à rendre le CSA plus efficace en incluant un groupe plus large de parties prenantes et en augmentant sa capacité à promouvoir des politiques qui assurent la SAN pour tous.

Le CSA est aujourd’hui une plateforme internationale, intergouvernementale et multipartite ouverte à tous. Il a pour mandat: de coordonner une approche globale de la sécurité alimentaire; de promouvoir la convergence des politiques; de soutenir et conseiller les pays et les régions; d’assurer la coordination aux niveaux national et régional; de promouvoir la responsabilité et partager les meilleures pratiques; et d’élaborer un cadre stratégique mondial pour la SAN. Le cadre du CSA réformé élargit la participation et vise à: donner une voix à tous les intervenants du système alimentaire mondial; être inclusif et encourager un échange de points de vue et d’expériences; et s’appuyer sur des données empiriques probantes et sur l’analyse scientifique.

En 2015, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 (Programme 2030) a réaffirmé le “rôle important et la nature inclusive” du CSA au regard de la détermination mondiale “d’éliminer la faim et assurer la sécurité alimentaire de façon prioritaire, et de mettre fin à toutes les formes de malnutrition”, conformément aux termes des cibles 2.1 et 2.2 de l’Objectif de développement durable (ODD) 2 (Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable).

La structure du CSA comprend: la Plénière annuelle, qui est le principal organe de prise de décision; un Bureau; un Groupe consultatif composé des représentants des organismes des Nations Unies, de la société civile, des institutions internationales de recherche agricole, des institutions financières internationales et régionales, du secteur privé, d’organisations philanthropiques et des personnalités; un Groupe d’experts de haut niveau (HLPE) sur la sécurité alimentaire et la nutrition; et le Secrétariat, qui bénéficie du soutien des trois organismes ayant leur siège à Rome (RBA), à savoir la FAO, le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Programme alimentaire mondial (PAM). Les délibérations du CSA sont basées sur la représentation des pays au sein des groupes régionaux de la FAO. Les acteurs non gouvernementaux sont représentés à travers le Mécanisme de la société civile (MSC) et le Mécanisme du secteur privé (MSP).

Les principaux produits du CSA comprennent: les Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale (VGGT); les Principes 2014 pour un investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires (CSA-RAI); le Cadre d’action pour la sécurité alimentaire et la nutrition lors des crises prolongées (CSA-FFA); et le GSF, un document de référence contenant des conseils pratiques sur les recommandations, politiques et stratégies de SAN, qui est mis à jour annuellement.

La CSA42 (12-15 octobre 2015, Rome) a approuvé le CSA-FFA, ainsi que des recommandations sur l’eau au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition. La réunion a également ouvert de nouveaux axes de travail, tels que le rôle du CSA en matière de nutrition et dans le Programme 2030.

La CSA43 (17-21 octobre 2016) a adopté des recommandations sur la convergence des politiques vis-à-vis du rôle de l’élevage dans le développement agricole durable au service de la SAN, et sur la promotion de l’accès des petits exploitants aux marchés; et les termes de référence pour la mise en commun des expériences et des bonnes pratiques dans la mise en œuvre des décisions et des recommandations du CSA à travers l’organisation de manifestations à tous les niveaux. La réunion a également prévu des activités intersessions sur la mobilisation du CSA au service du Programme 2030, sur la nutrition, et sur l’urbanisation et la transformation des zones rurales.

RAPPORT DE LA CSA 44

Lundi 9 octobre, la Présidente du CSA Amira Gornass (Soudan) a ouvert la CSA44 en évoquant le thème choisi de « Sécurité alimentaire et nutrition: faire la différence ». Le présent rapport résume les discussions suivant les divers points de l’ordre du jour. Sauf indication contraire, les délégués ont approuvé les conclusions présentées par la Présidente Gornass sur chaque point de l’ordre du jour.

QUESTIONS D’ORGANISATION: La Plénière a adopté l’ordre du jour et l’emploi du temps (CFS 2017/44/Rev.1 et 2017/44/Inf.1 et Inf.2), et a mis en place un comité de rédaction présidé par Khaled El Taweel (Égypte). La Secrétaire du CSA Deborah Fulton a annoncé que le CSA compte désormais 137 membres.

SESSION D’OURVERTURE: LE CSA ET LES ODD

Dans un message vidéo, le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres a souligné combien il est important d’investir dans la sécurité alimentaire alors qu’il est de nouveau question d’une hausse de la faim dans le monde. Signalant que les conditions climatiques extrêmes et les changements climatiques y sont pour beaucoup, il a mis en exergue le thème 2017 de la Journée mondiale de l’alimentation et a exhorté les membres à investir dans la sécurité alimentaire pour infléchir l’avenir des migrations.

La Présidente Gornass a estimé que les conflits ne se limitent pas à générer de graves besoins en termes de sécurité alimentaire, mais qu’ils ont aussi des conséquences à long terme sur la SAN, la croissance économique et le développement. Elle a mis en exergue le droit universel à l’alimentation dans le cadre du développement durable, et a souligné le rôle unique du CSA pour traiter des problèmes complexes.

José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, a indiqué que les taux croissants de malnutrition, notamment chez les enfants, pourraient compromettre le sort des générations futures. Gilbert F. Houngbo, Président du FIDA, a estimé que la transformation rurale est une condition indispensable pour que les politiques aient un impact durable, et a ajouté que la sécurité alimentaire mondiale doit servir à préparer le terrain dans les zones rurales pour l’investissement durable aux niveaux local et national. David Beasley, Directeur exécutif du PAM, a fait la comparaison entre les dépenses militaires élevées et les faibles investissements dans le développement et l’aide humanitaire. Il a appelé les donateurs à travailler de façon plus coopérative et efficace, et a proposé d’augmenter le soutien alimentaire comme une « arme de paix », au lieu de fournir des armes de guerre.

Fabrizio Hochschild, Secrétaire général adjoint des Nations Unies, a décrit le rapport de détérioration mutuelle qui existe entre insécurité alimentaire, conflits et changements climatiques. Il a indiqué qu’une meilleure collaboration au sein du système des Nations Unies est nécessaire pour créer des liens significatifs en matière d’aide humanitaire. Patrick Caron, Président du HLPE, a évoqué les rapports du HLPE qui seront examinés à la CSA44.

ÉTAT DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET DE LA NUTRITION DANS LE MONDE: Avec la journaliste internationale Lucy Hockings pour modératrice, cette session interactive a été l’occasion de discuter des conclusions du Rapport 2017 sur l’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde (SOFI 2017; CFS 2017/44/INF/14).

Dans son allocution, l’ancien Président du Ghana, John Agyekum Kufuor, a évoqué le besoin d’augmenter de façon durable la production d’aliments pour satisfaire une population mondiale en pleine croissance qui doit faire face aux impacts de plus en plus graves des changements climatiques. Il a souligné les besoins des pays en développement en matière d’expertise technique et, faisant allusion aux réussites du Ghana dans la réduction de la faim, il a exhorté les organismes des Nations Unies, les chercheurs, les organisations philanthropiques et la société civile à collaborer dans le développement de la gouvernance nationale et mondiale.

Marco Sanchez Cantillo, FAO, a présenté les tendances mondiales, notamment la baisse de la malnutrition infantile chronique, les problèmes croissants d’obésité chez les adultes, et un nouveau départ à la hausse de la faim. Il a indiqué que les événements climatiques extrêmes et la multiplication des conflits sont responsables de ce ralentissement des progrès, et a noté que les populations les plus mal nourries et les plus frappées par l’insécurité alimentaire chronique sont celles qui vivent dans des zones de conflits. Le PAM a assuré que régler les problèmes de développement rural permet de prévenir les conflits et l’aggravation de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition. Via connexion vidéo, Ahmed Bin Ahmed Al-Maisary, Ministre de l’agriculture et de l’irrigation du Yémen, a expliqué la façon dont le conflit et l’effondrement économique ont eu de graves impacts sur la sécurité alimentaire et a demandé une assistance d’urgence à la communauté internationale.

Le Brésil a souligné le besoin d’intégrer l’ODD1 (pas de pauvreté) et l’ODD2 dans les politiques nationales. L’OMS a souligné le besoin de prendre de mesures politiques sur le commerce et l’investissement, et de renforcer la gouvernance et la responsabilisation. La déléguée a souligné l’opportunité de conduire des actions « multi-objectifs » visant à réduire à la fois la sous-alimentation, le surpoids, l’obésité et les maladies alimentaires non contagieuses. 

Les participants ont discuté, entre autres questions: du lien en causalité entre faim et conflit; de la nécessité d’une aide humanitaire opportune dans les situations de catastrophes naturelles ou de conflits; d’approches de développement tenant compte des conflits pour favoriser la SAN; des difficultés majeures que rencontrent les pays exposés à la famine de façon imminente; du paradoxe de la faim et de la malnutrition se produisant dans les même communautés et familles; et du rôle de l’égalité de genre au regard de la sécurité alimentaire.

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation a signalé que la faim et la famine sont reliées à des violations répétées des droits humains et à des systèmes internes et internationaux dysfonctionnels.

Signalant que la guerre civile a contribué à aggraver la menace de famine imminente, le Soudan du Sud a demandé à la communauté internationale d’augmenter son soutien. Le Soudan a mis en exergue la réforme réglementaire pour attirer davantage d’investissements, en notant que la récente levée des sanctions économiques contre le pays ont été bénéfiques en termes de SAN. Le MSC a estimé que la sécurité alimentaire ne peut être atteinte sans la paix et que le CSA devrait, entre autres: examiner les réponses politiques et leur impact sur les causes les plus fondamentales de la faim, examiner les violations collectives et individuelles des droits humains, et prévoir périodiquement les crises alimentaires et coordonner des réponses cohérentes.

La Chine a souligné la coopération Sud-Sud entreprise par les pays BRIC, et a demandé davantage de soutien économique, de coopération et d’échange technologique pour mettre un terme à la faim. L’Inde a suggéré à la FAO de déclarer 2018 année internationale du millet. La Fédération de Russie a noté le besoin de surmonter les déséquilibres économiques, la volatilité du prix des denrées, les disparités techniques et la stagnation des avancées en matière de modes durables de production et de consommation. L’Égypte a estimé que le SOFI 2017 tire une « sonnette d’alarme » pour l’agenda de la durabilité, et a appelé à penser autrement la question des conflits et de la sécurité alimentaire.

Le G77 et la Chine ont déploré que la hausse de la proportion d’aide humanitaire dans l’aide au développement soit en train de réduire les financements pour l’agriculture et la pêche, et a souligné: la nécessité de graines résistantes à la sécheresse; le besoin d’un système équitable de commerce multilatéral; et l’impératif de ne pas utiliser la nourriture comme instrument de pression politique et économique. Faisant observer le déclin des engagements mondiaux, le MSP a exhorté à mettre davantage l’accent sur la sécurité alimentaire et l’agriculture durable. L’Islande a mis en lumière les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris et l’importance de l’accès à des énergies propres, du travail sur les stocks de poissons et du capital privé.

Le Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits humains (HCDH) a signalé que le manque d’accès aux terres en raison des accaparements fonciers est un élément de la sécurité alimentaire, et a déclaré que la famine est un problème de droits humains. L’Allemagne a estimé que le CSA: a besoin d’une base financière plus large; devrait adopter une façon de procéder guidée par les résultats escomptés; et devrait se préparer pour le processus de réforme des Nations Unies. L’Organisation mondiale des agriculteurs (OMA) a estimé que les cadres politiques doivent être davantage centrés sur la résilience des systèmes alimentaire et agricole, avec notamment des investissements en matière d’adaptation aux changements climatiques.

Le Programme conjoint des Nations Unies sur le VIH et le SIDA (ONU SIDA) a reconnu le lien entre l’amélioration de la SAN et le renforcement du traitement et de la prévention du VIH. L’Organisation internationale de droit du développement (IDLO) a signalé la règle de droit comme composante de l’agenda humanitaire et comme instrument d’élimination des barrières systémiques.

Résultat final: Dans le rapport, le CSA:

prend note de la contribution du SOFI à la surveillance des cibles du Programme 2030 relatives à la SAN;

  • se dit préoccupé du fait que, pour la première fois depuis 2003, le nombre de personnes souffrant de malnutrition chronique dans le monde a augmenté, passant de 777 millions en 2015 à 815 millions, ce qui, avec la hausse des niveaux de surpoids et d’obésité, signifie que le monde n’est pas en bonne voie pour atteindre l’ODD2 et d’autres cibles du Programme 2030 relatives à la SAN;
  • reconnaît que les conflits, les changements climatiques et les crises prolongées sont moteurs de graves crises alimentaires et que la faim et la malnutrition sont considérablement plus sévères là où les conflits se prolongent et où les capacités institutionnelles sont faibles;
  • appelle toutes les parties prenantes à accélérer leurs efforts pour éliminer les principales causes de dévastation et de souffrance;
  • reconnaît que l’action internationale devrait pallier aux besoins les plus immédiats et contribuer à la récupération, la durabilité et la résilience des sociétés; et
  • encourage toutes les parties prenantes à utiliser et appliquer les produits du CSA ayant trait aux politiques, notamment le Cadre d’action du CSA pour la sécurité alimentaire et la nutrition lors des crises prolongées.

ENSEIGNEMENTS TIRÉS DE LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME 2030: Les délégués ont visionné un film documentaire sur la communauté autochtone Guna Yala, l’un des premiers peuples autochtones d’Amérique latine à avoir créé un secrétariat pour la sécurité alimentaire et un plan de travail d’ici 2025. Thomas Gass, Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DAES), a modéré la discussion en panel. Il a souligné la nature complexe des ODD et l’importance des forums internationaux dans leur examen au FPHN.

Mitiku Tesso, Éthiopie, a mis en exergue les efforts nationaux en faveur de l’intégration des ODD, notamment: l’engagement de décentralisation; une responsabilisation accrue; le renforcement des capacités des agriculteurs pour l’utilisation de technologies; et l’amélioration des liens entre les diverses politiques.

Tui Pumpajaya, Indonésie, a souligné l’intégration des ODD dans les politiques de développement national et la coopération avec les ONG pour assurer l’appropriation du Programme 2030 au niveau national.

Luigi de Chiara, Italie, a estimé que l’intégration et la cohérence entre les divers secteurs sont essentielles pour réaliser le Programme 2030, en mettant l’accent sur la coordination au sein de l’administration publique et sur la mobilisation et le dialogue avec la société civile. Katarina Eriksson, Tetra Laval, a indiqué que les initiatives de promotion des partenariats public-privé requièrent une justification entrepreneuriale en matière de demande, à commencer par le développement des ressources locales existantes, en évitant le surinvestissement et en focalisant l’attention sur les petits producteurs.

Plusieurs pays ont partagé des exemples d’efforts, d’expériences et d’enseignements tirés de la mise en œuvre du Programme 2030, notamment: l’importance des produits du CSA pour « ne laisser personne pour compte »; le rôle du CSA auprès des gouvernements; les besoins des parties prenantes en matière d’éducation et d’expertise pour accroître les revenus; et l’importance de la convergence des politiques, du leadership politique et des approches multisectorielles.

Les participants ont également noté des difficultés de mise en œuvre, telles que: les conflits qui empêchent l’avancement sur tous les ODD; les lacunes en matière de participation; la concentration corporative; et la promotion de solutions de dépannage technologique qui ignorent les causes réelles des problèmes.

Beaucoup ont suggéré la mise en place d’outils pour la mise en œuvre, notamment: l’agroécologie; le renforcement des capacités nationales en matière de données pour le suivi des ODD; la capacitation des producteurs pour conduire la mise en œuvre sur le terrain; et le partage des enseignements tirés pour soutenir la mise en œuvre et la responsabilisation.

En réponse aux commentaires, les intervenants ont suggéré: de renforcer la collaboration pour réduire les limitations financières; d’utiliser des cadres politiques tels que les VGGT; d’inviter d’autres organismes des Nations Unies à la Plénière du CSA pour discuter des liens entre l’ODD2 et les autres ODD; et d’offrir aux petits producteurs des opportunités de croissance pour qu’ils puissent concurrencer les autres producteurs.

Dans son résumé, David Nabarro, ancien Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies sur le Programme 2030, a indiqué que la discussion a montré que le Programme 2030: sert de plan pour notre planète et notre avenir; stimule des discussions ouvertes au niveau local; et demande des façons novatrices de penser et de mesurer le succès et de dépasser les suspicions concernant les partenariats. Les participants ont alors adopté les conclusions présentées par la Présidente Gornass.

Résultat final: Dans le rapport de la réunion, le CSA:

  • se félicite des enseignements présentés par les pays volontaires sur leur expérience nationale dans la réalisation des ODD liés à la sécurité alimentaire, à la nutrition et à l’agriculture durable, en particulier;
  • reconnaît la diversité des approches pour promouvoir une mise en œuvre inclusive et une appropriation des ODD;
  • prend note des difficultés à résoudre, notamment: le traitement de toutes les formes de malnutrition; le soutien aux petits producteurs de denrées alimentaires pour soutenir des pratiques durables; l’amélioration de la durabilité des systèmes alimentaires; et le traitement des inégalités régionales et rurales, ainsi que le manque d’infrastructures en milieu rural.
  • Le CSA reconnaît par ailleurs les enseignements tirés par les pays en matière de leadership politique et d’efficacité des partenariats, et réitère son appel aux pays pour l’application des produits du CSA dans la poursuite des ODD.

CONTRIBUTION AU FPHN 2018:Lundi après-midi, la Présidente Gornass a présenté le projet de décision CFS 2017/44/2. Le Président du GTCNL-ODD, Willem Olthof (UE), a suggéré que la préparation d’une contribution au FPHN un an à l’avance peut être difficile car des questions capitales peuvent être laissées de côté, et a déclaré que la Plénière devrait émettre des orientations pour éclairer le processus afin de garantir que les Membres soient dûment consultés.

Concernant l’examen du FPHN 2017, le DAES a indiqué que la contribution du CSA s’est démarquée des contributions d’autres organes intergouvernementaux, et a noté la place prépondérante du CSA dans les forums régionaux et les dialogues internationaux. Beaucoup ont signalé le besoin d’actualiser les recommandations proposées au FPHN à la lumière des conclusions du Rapport SOFI 2017. Le MSC a suggéré de réitérer l’urgence liée à la détérioration des conditions en rapport à l’ODD2. Le délégué a également suggéré de connecter les travaux du CSA avec la préparation des examens nationaux volontaires (ENV). Le MSP a suggéré que le CSA aligne ses travaux sur ceux du FPHN. La Suisse a estimé que le CSA constitue une valeur ajoutée en matière de liens entre l’ODD2 et les autres ODD.

Concernant la contribution du CSA à l’examen 2018, la Suisse, l’Afrique, le MSC et d’autres ont soutenu les recommandations proposées. Concernant la réalisation à la fois de la sécurité alimentaire et de la sécurité énergétique, les États-Unis, le Brésil et l’Argentine ont soulevé des inquiétudes sur la possible mise en concurrence des cultures de biocarburants et des cultures alimentaires. Le Brésil a souligné un manque d’équilibre concernant les défis que posent les biocarburants. Le Brésil et l’Argentine ont proposé de renforcer le libellé sur l’importance de la jeunesse, des femmes et des petits producteurs.

Les délégués sont convenus que les messages clés du CSA pour le FPHN 2018 seront mis à jour à partir des discussions à la CSA44, y compris la résolution attendue du texte sur les biocarburants et sur les dernières données et rapports internationaux en matière de SAN. 

La Fédération de Russie, les États-Unis, la Suisse et d’autres ont demandé de mettre en exergue que le processus de préparation de la contribution du CSA au FPHN doit être ouvert et inclusif. Les délégués sont convenus de souligner que les contributions du CSA au FPHN sont élaborées « par le biais d’un processus ouvert à tous ».

Résultat final: Dans le rapport, le CSA: prend note de la Déclaration ministériel du FPHN 2017 qui réitère l’importance des systèmes alimentaires durables pour éradiquer la pauvreté et la faim, et qui fait référence aux messages clés portés par le CSA et les RBA.

Par ailleurs, le CSA:

  • réitère son engagement à accélérer les efforts visant à promouvoir l’utilisation des avis du CSA en matière de politiques dans tous les pays;
  • approuve le document CFS/2017/44/2 comme base de la contribution du CSA à l’examen mondial 2018 du FPHN, et note que cette contribution sera mise à jour pour refléter les conclusions des débats de la CSA44, y compris la reformulation du paragraphe sur les biocarburants et les dernières données internationales en matière de SAN, dont le SOFI 2017, et que le Bureau lui donnera sa forme définitive en concertation avec le Groupe consultatif;
  • décide d’envoyer des contributions à l’examen 2019 du FPHN et de présenter une contribution pour approbation par la CSA45, qui sera élaborée par le biais d’un processus ouvert à tous; et
  • encourage toutes les parties prenantes du CSA à renforcer et coordonner leur engagement aux divers niveaux du processus de suivi et d’examen du Programme 2030.

LE CSA ET LA NUTRITION

LANCEMENT DU RAPPORT DU HLPE SUR LA NUTRITION ET LES SYSTÈMES ALIMENTAIRES : Mardi matin, Jessica Fanzo, Chef de l’équipe de projet du HLPE, a décrit les conclusions et les recommandations de politique du Rapport du HLPE sur la nutrition et les systèmes alimentaires (CFS 2017/44/Inf.16). Concernant les obstacles à l’amélioration de la nutrition à travers les systèmes alimentaires, elle a évoqué la non reconnaissance du droit à une nourriture appropriée, le déséquilibre des pouvoirs entre les divers systèmes alimentaires, et l’incapacité à réduire les conflits d’intérêt. Elle a énuméré les actions prioritaires à conduire sur les chaînes d’approvisionnement et les environnements alimentaires, notamment sur les systèmes d’achats publics, les politiques commerciales, le placement de marques et les chartes graphiques, et les directives de sûreté alimentaire. Patrick Caron, Président du HLPE, a mis en exergue deux priorités: améliorer l’accès physique et économique à des régimes alimentaires sains et durables; et améliorer l’information et l’éducation des consommateurs.

Les participants ont accueilli favorablement le rapport comme point de départ utile pour développer la convergence des politiques, et beaucoup ont soutenu l’élaboration de directives volontaires. Des pays Membres ont décrit leurs expériences nationales en matière de politiques de nutrition, y compris: des programmes d’alimentation scolaire, des soutiens aux femmes enceintes et allaitantes; des nourritures biofortifiées; la réduction de l’usage de produits antimicrobiens; les impôts et subventions; et l’étiquetage.

Plusieurs participants ont souligné le besoin d’approches multisectorielles comprenant toutes les parties prenantes concernées, et le besoin de corriger les déséquilibres de pouvoir entre ces diverses approches. La Suisse a estimé que les conflits d’intérêt doivent être mis en lumière. Le MSP s’est prononcé en faveur de mesures proportionnées pour identifier les conflits d’intérêt, mais a mis en garde contre l’inclusion de « conflits d’intérêt supposés ». 

Le Proche-Orient a mis en exergue le soutien aux pays en développement pour la mise en œuvre. L’Estonie, au nom de l’UE (ci-après désignée l’UE), a souligné la perte et le gaspillage d’aliments. Le Brésil a signalé que selon le rapport tous les pays sont touchés par la malnutrition. Le MSC a plaidé pour faciliter un meilleur accès à l’information pour les communautés traditionnelles et a souligné leurs droits au regard du Consentement libre, préalable et en connaissance de cause (CPCC libre) en matière de systèmes alimentaires. Le Chili a souligné le besoin d’informations transparentes en matière de nutrition et a instamment demandé l’interdiction de toute promotion de nourritures malsaines pour les enfants.

Le Venezuela a estimé que les systèmes alimentaires devraient se centrer sur les besoins des consommateurs et non sur les intérêts des corporations. La Norvège a proposé de réfléchir au rôle des océans dans les systèmes alimentaires. Le Soudan a noté les difficultés en matière de surveillance dues au manque d’indicateurs et d’expertise technique. Le Canada a exhorté à reconnaître les divers rôles que jouent les femmes en matière de nutrition.

L’OMS a rapporté ses travaux sur l’élaboration de directives nutritionnelles en matière d’étiquetage, d’instruments fiscaux et de commerce et investissement. La FAO a mis en exergue les domaines ayant un potentiel de synergies supplémentaires pour la mise en œuvre, notamment la SAN lors des crises prolongées, l’urbanisation, et le lien entre changements climatiques et les migrations pour raisons climatiques. Le Mexique a encouragé à diffuser le rapport à travers les bureaux nationaux de la FAO.

Les discussions se sont poursuivies mardi après-midi, et l’Argentine a mis en garde sur le fait que l’analyse proposée des impacts du commerce sur les systèmes alimentaires ne devrait pas déboucher sur des distorsions du commerce. Cuba a souligné l’importance d’un régime de commerce équitable. Le MSC a instamment demandé de promouvoir les intérêts des plus vulnérables et des droits des toutes les femmes, et non pas simplement dans leur rôle de soignantes ou protectrices.

Le MSP a invité d’autres parties prenantes à rejoindre des « partenariats visionnaires » pour exploiter le potentiel des entreprises en matière de lutte contre la faim. L’OMA a estimé qu’augmenter les revenus des petits producteurs est la meilleure façon d’améliorer leur situation alimentaire, et a instamment demandé davantage de recherche à cet égard. ONU-SIDA a souligné le lien entre accès à la nourriture et risque VIH, en expliquant que les filles qui reçoivent une aide alimentaire sont 60% moins susceptibles de céder à des transactions d’ordre sexuel.

Le Groupe international d’experts sur les systèmes alimentaires durables a signalé que les systèmes alimentaires agroécologiques produisent de meilleurs résultats en matière de nutrition que les systèmes alimentaires industriels. Le Forum permanent des Nations Unies sur les questions autochtones (UNPFII) a souligné, entre autres: l’importance des systèmes alimentaires autochtones vis-à-vis de l’objectif de « ne laisser personne pour compte »; la diversité de leurs régimes alimentaires reposant sur les savoirs traditionnels; et le besoin de protections contre les violations et autres perturbations des droits fonciers.

MISE À JOUR DES INFORMATIONS SUR LA SUITE DONNÉE À LA CIN2:  Mardi après-midi, Anna Lartey, FAO, a présenté les résultats de la CIN2; le cadre d’action; et la décennie d’action des Nations Unies pour la nutrition 2016-2025 (CFS 2017/44/Inf.17).

Chizuru Nishida, OMS, a mis en exergue que les financements nationaux se sont bornés à traiter la sous-nutrition, en signalant qu’il est nécessaire de mobiliser 7 milliards USD supplémentaires par an pour atteindre pleinement toutes les cibles de nutrition fixées au niveau mondial par l’Assemblée mondiale de la santé (WHA) en 2012. Elle a expliqué que la mise en œuvre suppose: d’intégrer des objectifs de nutrition dans les politiques intersectorielles; d’assurer la cohérence des politiques; et de prévenir les conflits d’intérêt au moment d’inclure le secteur privé dans la formulation de politiques.

Les délégués de l’Équateur et du Brésil ont mis en avant que leurs pays ont présenté des objectifs spécifiques, mesurables, atteignables, pertinents et limités dans le temps (SMART, pour le sigle en anglais) dans le contexte de la Décennie des Nations Unies, et le Brésil a demandé que cela soit consigné dans le rapport de la CSA44.

L’Afrique a recommandé d’établir un fonds d’affectation spécial pour aider les gouvernements à traduire en action les résultats de la CIN2. L’UE a soutenu l’idée de politiques de suivi dans le cadre de la Décennie des Nations Unies. Le MSP a souligné le besoin d’accroître la coopération du FIDA, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et du PAM avec le secteur privé, et l’importance d’intégrer la nutrition dans les politiques de développement.

La Suisse a noté le besoin d’intégrer plus profondément la nutrition dans les plans et politiques sectoriels nationaux. Le Soudan a mis en exergue la protection de la propriété foncière. Le MSC a appelé à prêter attention aux impacts sanitaires de la nourriture industrialisée, et a proposé que la Décennie des Nations Unies adopte une approche fondée sur les droits et une stratégie conjointe des Nations Unies en matière de nutrition.

Le PAM a présenté son expertise en matière de préparation et de planification en situation d’urgence. Le MSC a attiré l’attention sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits humains et a encouragé les délégués à mettre en œuvre les VGGT. L’OMA a affirmé qu’investir dans des récoltes améliorées a permis d’améliorer à la fois la nutrition et les revenus. ONU-SIDA a souligné l’importance de l’accès à la nutrition dans l’amélioration des conditions de vie des enfants nés de mères séropositives.

Gerda Verburg, Coordinatrice du Mouvement pour le renforcement de la nutrition (SUN), a expliqué que la nutrition est « un facteur et un marqueur de développement », et a mis en exergue la mise en œuvre au niveau national. Elle a offert au CSA la collaboration du SUN au niveau national. La Norvège a demandé que les pays soient encouragés à prendre appui sur les orientations du CSA en matière de politiques dans le cadre des travaux de la Décennie des Nations Unies. Cuba a suggéré d’inclure un lien avec le Programme de développement à l’horizon 2030.

BONNES PRATIQUES ET ENSEIGNEMENTS À TIRER DE L’EXPÉRIENCE POUR UNE MEILLEURE NUTRITION: Mardi après-midi, la Présidente Gornass a ouvert cette session du panel interactif modéré par la journaliste internationale Lucy Hockings.

Katerina Eriksson, Tetra Laval, a fait rapport sur l’initiative du secteur privé visant à créer un marché sûr pour les petits exploitants de lait, afin de leur permettre d’augmenter leur production. Elle a indiqué que le programme fournit également une assistance technique aux programmes alimentaires scolaires et à d’autres consommateurs de denrées pour stimuler l’investissement dans les petites exploitations laitières. Lister Katsvairo, HarvestPlus, a décrit l’application de biofortifiants pour améliorer les cultures locales en utilisant des variétés riches en nutriments. Il a noté que neuf pays et 4,5 millions de ménages utilisent aujourd’hui les biofortifiants, qui sont également utilisés dans la nourriture d’élevage.

Lorena Rodríguez, Ministère de la santé du Chili, a décrit l’approche adoptée par son pays en matière d’environnement alimentaire, notamment à travers le renforcement de la transparence de l’étiquetage, l’application de taxes sur les aliments riches en sucres, et l’analyse du temps moyen pendant lequel les enfants reçoivent des stimulations marchandes à l’école. Zafar Hasan, Pakistan, a évoqué le modèle de système alimentaire de son pays, conduit par le Secrétariat du SUN, qui offre des subventions alimentaires sur la base des niveaux de pauvreté pour l’achat de nourritures spécialisées dans la nutrition. Il a souligné que le secteur privé a été encouragé à produire des nourritures spécialisées dans la nutrition.

Salvatore Basile, du Réseau international d’écorégions, a présenté une initiative d’agriculture organique qui pousse la gouvernance locale multi-niveaux à soutenir des mesures telles que la mise en lien des achats publics scolaires avec les agriculteurs organiques locaux. Elizabeth Mpofu, du Forum de petits agriculteurs organiques du Zimbabwe, a souligné l’importance de l’agroécologie locale en estimant que les réunions locales permettent aux femmes, même en situation d’illettrisme, de partager des savoirs, et a affirmé que « l’utilisation de ce que nous avons sous la main » est la clé pour bâtir des systèmes alimentaires sains.

En réponse aux questions des participants, Rodríguez a décrit des mécanismes intersectoriels et multipartites tels que le dialogue citoyen dans les écoles, les débats étudiants, et les comités accueillant des agriculteurs et des acteurs économiques avec le secteur de la protection de santé.

Hasan a recommandé d’investir dans des modèles ayant fait leurs preuves, focalisés sur la production locale et reconnaissant le rôle crucial du secteur privé dans la production d’aliments fortifiés. Eriksson a souligné que les systèmes alimentaires sains sont fondés sur des chaînes de valeur dont toutes les parties prenantes peuvent tirer profit.  Katsvairo a recommandé d’éduquer les communautés sur les aspects marchands des cultures et de mettre en place des politiques qui favorisent les cultures riches en nutriments ou biofortifiées dans les zones où les communautés n’ont pas accès à un régime diversifié.

Concernant le marché des nourritures spécialisées en matière de nutrition, Hasan a estimé que l’investissement et le soutien publics peuvent s’avérer essentiels pendant les étapes préliminaires pour aider à établir un marché qui demandera ensuite ce type de nourriture. Concernant les droits fonciers, Basile a mis en exergue l’état catastrophique de l’accès aux terres pour la jeunesse en Europe, en soulignant des initiatives conduites sur des terrains publics pour inclure la jeunesse et les femmes dans des activités à base foncière.

Concernant la diversité des impacts alimentaires, Katsvairo a clarifié que la biofortification est complémentaire à l’augmentation du contenu nutritionnel des cultures que les populations rurales consomment déjà. Mettant l’accent sur la part considérable d’aliments produits par des petits exploitants, Mpofu a appelé à renforcer leurs capacités, notamment celles des femmes rurales, et à donner priorité aux points de vue des organisations de la société civile. Rodríguez a estimé que, lorsque les problèmes nutritionnels touchent des femmes et des enfants, les gouvernements nationaux ont la responsabilité d’intervenir par des mesures drastiques. 

LE CSA AU SERVICE DE LA NUTRITION, Y COMPRIS LA DÉCENNIE D’ACTION POUR LA NUTRITION : Khaled El Taweel (Egypte), Président du Groupe de travail à composition non limitée (GTCNL) sur la nutrition, a présenté la contribution du CSA aux efforts collectifs dans la cadre de la Décennie des Nations Unies. Il a demandé des orientations sur les domaines prioritaires pour la convergence des politiques en matière de nutrition et la nature des produits qui devraient émerger des discussions.

De nombreux pays ont soutenu la poursuite des travaux du GTCNL-Nutrition et l’élaboration du cadre de référence pour examen à la CSA45 en 2018.

Concernant les domaines prioritaires pour la convergence des politiques, l’UE a suggéré: l’amélioration de l’environnement alimentaire pour des régimes plus sains; l’inclusion des conditions sociales et culturelles dans l’éducation nutritionnelle; et la nutrition maternelle et infantile. Le GRULAC a mis en avant un système alimentaire fondé sur les droits humains, toutes les formes de malnutrition, la problématique de genre, et les mesures réglementaires et fiscales. Le délégué a proposé de prendre en compte la Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire mondiale. L’Équateur a soutenu un renforcement des travaux sur la malnutrition. L’Afrique a mis en exergue l’égalité de genre, l’autonomisation des femmes et les droits humains.

Cuba et les Philippines ont soutenu l’élaboration d’approches régionales. Les États-Unis ont soutenu un échange plus approfondi d’informations probantes sur les processus qui influencent les régimes alimentaires. Le MSP a estimé prioritaires les retards de croissance et le gaspillage, le rôle des femmes, et a indiqué que la mise en œuvre doit être économiquement autonome et non dépendante de l’aide publique au développement. L’OMA a souligné le besoin de coordonner les politiques avec les agriculteurs.

La Fédération de Russie a indiqué que les travaux du GTCNL devraient être fondés sur le consensus. L’Australie a soutenu une approche multipartite plus intégrée. Le Comité permanent de la nutrition du Système des Nations Unies (CPN-ONU) a exhorté le CSA et la WHA à la coordination. L’OMS a soutenu les recommandations du CSA pour la mise en œuvre émises par le HLPE, et la conception et mise en œuvre d’actions politiques et de mesures règlementaires. Plusieurs pays ont souhaité que le document final reflète le soutien à l’élaboration de directives volontaires sur les systèmes alimentaires et la nutrition.

El-Tawheel en a conclu qu’il existe un consensus sur la poursuite du mandat du GTCNL.

Résultat final: Dans le rapport, le CSA, entre autres:

  • prend note des conclusions du rapport du HLPE et de son appel à l’action;
  • envisage, entre autres mesures, l’élaboration de directives volontaires pour promouvoir de meilleurs environnements alimentaires au service de régimes sains;
  • recommande que le travail mené ultérieurement par le CSA dans le sens de la convergence des politiques en matière de nutrition soit étayé par les données scientifiques fournies dans le rapport;
  • reconnaît l’importance d’utiliser et de promouvoir les orientations du CSA en matière de politiques pour soutenir les efforts des pays, et décide que le CSA continuera à fournir une plateforme pour la coordination au niveau mondial et la cohérence et convergence des politiques;
  • encourage toutes les parties prenantes à accentuer leurs efforts au regard du Programme de travail de la Décennie des Nations Unies;
  • réitère sa demande faite à la FAO et à l’OMS de tenir le CSA périodiquement informé des progrès accomplis dans la mise en œuvre des résultats de la CIN2;
  • recommande que le rapport d’état sur le Suivi de la CIN2 (CFS 2017/44/INF/17) éclaire les prochains travaux du CSA sur la convergence des politiques en matière de nutrition; et
  • charge le GTCNL sur la nutrition d’élaborer un mandat relatif au processus pour assurer la convergence des politiques, conduisant à la mise en place de directives volontaires en matière de nutrition et de systèmes alimentaires, pour soumission à la CSA45.

CONVERGENCE DES POLITIQUES

GESTION DURABLE DES FORÊTS AU SERVICE DE LA SAN: Terry Sunderland, HLPE, a présenté le rapport sur la gestion durable des forêts au service de la sécurité alimentaire et la nutrition ainsi que ses recommandations (CFS 2017/44/5 et INF/20), en soulignant le besoin de promouvoir la contribution des forêts à l’amélioration des moyens de subsistance et à la multifonctionnalité des paysages.

Akram Chehayeb, Président du Comité de la FAO sur la foresterie (COFO), a accueilli positivement les recommandations, en mettant en exergue la coordination intersectorielle des politiques, le renforcement des capacités et la participation des parties prenantes pour intégrer la sécurité alimentaire, la nutrition et l’agriculture dans les objectifs en matière de foresterie. Dans sa présentation du projet de recommandations, François Pythoud (Suisse), Rapporteur du processus du CSA sur la convergence des politiques en matière de foresterie, a mis en lumière l’équilibre atteint pour cibler des aspects relatifs aux forêts, à la gestion durable des forêts et à l’agriculture en lien avec la SAN.

De nombreux Membres ont salué les recommandations, en évoquant leurs expériences nationales de promotion de la SAN de concert avec la protection forestière. Les États-Unis, l’UE, le MSC et d’autres ont déploré le temps insuffisant alloué au processus pour la convergence des politiques.

Le MSC s’est dit inquiet concernant les faibles niveaux de participation au processus, le caractère fermé des négociations, et le peu de considération donnée aux propositions de la société civile. La déléguée a souligné l’absence de prise en compte de l’impact significatif que peuvent avoir les plantations commerciales sur les populations et communautés locales dépendantes des forêts. Elle a fait référence à la marchandisation des forêts, qui de son point de vue est contraire à l’approche fondée sur les droits humains. Avec le soutien du Bangladesh, de l’Allemagne, de la France et de l’Égypte, le MSC a proposé d’organiser des discussions spécifiques sur les principales questions restées en suspens, notamment sur le rapport des plantations commerciales à la SAN.

L’Allemagne et la France ont mis en garde contre la réouverture des discussions sur des recommandations approuvées. Les États-Unis se sont opposés à la tenue d’une réunion sur les questions restées en suspens et ont préféré parler de « questions restées en suspens » de manière générale, sans faire d’allusion spécifique aux « plantations commerciales ». L’UNPFII a souligné l’importance des plantations commerciales et de la sécurité alimentaire dans les contextes conflictuels, notamment deux qui touchent les peuples autochtones. Les Membres sont finalement convenus d’envisager une réunion avec les RBA pour discuter de la relation entre les plantations commerciales et la SAN, en reconnaissant que cette question n’a pas fait l’objet de discussions suffisantes lors du processus sur la convergence des politiques.

Le MSP a indiqué que le secteur forestier a le potentiel de jouer un rôle plus prépondérant en matière de SAN et qu’il serait possible de le renforcer avec davantage d’investissements publics et privés et en prêtant plus d’attention à la formulation des politiques. Les États-Unis ont suggéré de faire référence au CPCC libre « en fonction de son applicabilité ». L’UNFPII a estimé que la gestion des forêts doit prendre appui sur les savoirs traditionnels des peuples autochtones et que le CPCC libre doit être respecté conformément à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP).

L’UE, avec la Norvège, a souligné le rôle clé de la participation des femmes et le besoin de renforcer leur accès et contrôle des ressources de production. L’UE a proposé que le Secrétariat du CSA identifie les références croisées entre les recommandations et les ODD pertinents.

Résultat final: Dans le rapport, le CSA approuve les recommandations et note que les résultats du CSA seront examinés par le COFO en 2018. Le CSA: encourage son Bureau à envisager une réunion pour discuter de la convergence des politiques qu’il convient de promouvoir; prie le Secrétariat d’identifier les références croisées des recommandations et des ODD pertinents; et encourage la transmission des recommandations au Comité de la FAO sur l’agriculture (COAG), au COFO, au FPHN, au Forum des Nations Unies sur les forêts, et à la Convention sur la diversité biologique.

Les recommandations reconnaissent que l’agriculture durable, la sécurité alimentaire et une nutrition améliorée ne peuvent être réalisées aux dépens des forêts, et qu’il est nécessaire de mieux coordonner les politiques d’utilisation des sols.

Dans ses recommandations, le CSA:

  • reconnaît l’importance du rôle des forêts et des arbres, faire connaître ce rôle et en encourager le renforcement, en ce qui concerne les quatre dimensions de la SAN;
  • entend se doter de connaissances et de données propres à faciliter la prise de décisions concernant les contributions directes et indirectes des forêts et des arbres à la SAN, et les utiliser à cet effet;
  • entend élaborer, mettre en œuvre et surveiller des politiques visant une gestion intégrée de l’agriculture et des forêts au service d’une sécurité alimentaire et nutritionnelle améliorée et durable
  • encourage les États, entre autres, à: promouvoir une approche intégrée; élaborer et promouvoir des politiques et des plans de gestion participatifs des forêts et des arbres, ainsi que des mesures qui permettent d’améliorer l’accès à des aliments forestiers importants du point de vue nutritionnel au bénéfice et des peuples autochtones, et des communautés locales et des petits exploitants; et mettre en place des mesures incitatives en faveur de la fourniture de services écosystémiques axés sur les forêts qui bénéficient à l’agriculture durable et à la SAN;
  • encourage les parties prenantes, entre autres, à promouvoir une approche axée sur la nutrition; et
  • promeut la mise en œuvre des Directives volontaires à l’appui de la concrétisation progressive du droit à une alimentation adéquate dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale et des VGGT.

CONCLUSIONS DU FORUM SUR L’AUTONOMISATION DES FEMMES DANS LE CONTEXTE DE LA SAN: Mercredi après-midi, la Présidente Gornass a présenté les conclusions du forum intersessions tenu le 25 septembre 2017 (CFS 2017/44/7, CFS 2017/44/Inf.21).

Dans son intervention, Helen Hakena, Agence de développement des femmes Leitana Nehan, Papouasie-Nouvelle-Guinée, a souligné qu’il est important que les femmes puissent posséder et administrer des terres et a signalé la pression qu’exercent les changements climatiques sur la capacité des femmes à gagner leur vie dans le secteur agricole. Elle a estimé que le partage d’un pouvoir collectif entre femmes est essentiel pour des solutions durables sur le long terme et s’est demandé si nous avons besoin de plus de prospérité ou d’une « prospérité plus juste ».

De nombreux participants ont exprimé leur soutien aux conclusions du Forum, et la Fédération de Russie a exhorté le CSA à maintenir une approche équilibrée des questions de genre dans ses travaux. Le MSP a souligné que les femmes sont l’épine dorsale de l’économie rurale. Le MSC a souligné l’importance d’inclure la perspective de genre dès les premières étapes du processus de formulation des politiques. La Slovaquie et ONU-SIDA ont mis en exergue l’importance d’engager les hommes et les garçons dans les discussions sur l’égalité de genre. Le HCDH a estimé qu’il est essentiel de dépasser la simple autonomisation et de concrétiser des droits humains juridiquement contraignants et en assurer l’applicabilité. Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation a mis en garde contre la catégorisation des femmes comme faisant partie de groupes vulnérables. Plusieurs participants ont plaidé pour le suivi des avancées sur cet objectif.

Résultat final: Dans le rapport, le CSA prend note des conclusions du Forum (CFS 2017/44/7) et:

  • attire l’attention sur la nécessité, pour les pays, de respecter les engagements pris en vue de parvenir à l’égalité hommes-femmes et de concrétiser les droits des femmes et des filles et l’autonomisation des femmes en matière de SAN, en élaborant des politiques et des programmes nationaux, en réalisant des investissements et en mettant à disposition des ressources humaines et financières;
  • souligne la nécessité de mener des travaux visant à mettre en œuvre la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes; et
  • souligne qu’il importe de prendre en considération les questions de l’égalité de genre, des droits des femmes et des filles et de l’autonomisation des femmes dans l’ensemble des activités, des produits et de documents du CSA.

URBANISATION, TRANSFORMATION DES ZONES RURALES ET LEURS INCIDENCES SUR LA SAN: Jeudi après-midi, Hans Hoogeveen (Pays-Bas), Président du GTCNL-Urbanisation, a offert aux participants une mise à jour sur les travaux intersessions (CFS 2017/44/6), en évoquant particulièrement l’approbation sur la tenue de deux événements intersessions en 2018.

L’Asie a exprimé son soutien à l’élaboration d’outils politiques fondés sur les diverses circonstances nationales et avec une prise en compte équilibrée des inquiétudes des diverses parties prenantes. Beaucoup ont appuyé une approche multisectorielle et multiniveaux pour approfondir les travaux intersessions dans le sens de la convergence des politiques. D’autres ont également signalé l’impact des dynamiques entre urbain et rural sur les personnes à faibles revenus, les femmes et les jeunes.

L’Afrique a soutenu l’analyse de l’interdépendance des systèmes et a appelé à consigner davantage d’expériences nationales pour établir une base de données renforcée de cas d’école. L’Afghanistan a appelé à approfondir la recherche, entre autres, sur: des approches inclusives permettant d’améliorer l’interconnectivité entre zones urbaines et rurales; des stratégies spatiales au niveau national; les impacts des infrastructures sur l’exode rural; et les politiques de sécurité des populations urbaines. L’UE a suggéré d’aborder l’urbanisation en mettant l’accent sur: les questions de genre, la participation de la jeunesse, les approches territoriales et la planification urbaine. L’Allemagne a suggéré de chercher des synergies avec le GTCNL-Nutrition et le HLPE.

Le MSC a mis en exergue le rôle fondamental des systèmes alimentaires agroécologiques, notamment pour multiplier les opportunités disponibles aux femmes et aux jeunes, et a appelé à renforcer les connaissances depuis la base. Le MSP s’est prononcé en faveur d’une recherche plus poussée sur le développement des talents, notamment ceux de la jeunesse. Le FIDA a recommandé une approche centrée sur les personnes, focalisée sur les petits agriculteurs, les paysans sans terre, les jeunes et les femmes en milieu rural.

La FAO a mis en exergue les approches territoriales et l’accent mis sur des systèmes alimentaires plus larges. L’OMA a estimé que les agriculteurs jouent un rôle central dans les dynamiques entre le rural et l’urbain et qu’ils devraient être en mesure de participer tout au long du processus de prise de décisions à tous les niveaux politiques, en notant qu’une agriculture efficiente est la clé pour des zones rurales vibrantes. L’UNPFII a indiqué que les peuples autochtones sont parmi les acteurs les plus vulnérables et sont souvent forcés de migrer vers les zones urbaines. Le HCDH a déclaré que les abus des droits humains et l’accaparement foncier sont parmi les principaux moteurs d’exode rural, et qu’ils touchent tout particulièrement les femmes.

Le Président du GTCNL-Urbanisation Hoogeveen a alors modéré la discussion en panel sur les connexions entre le rural et l’urbain. Marco Sánchez Cantillo, FAO, a rapporté les récentes recherches exposées dans le SOFI 2017 de la FAO, qui montrent que, pour une transformation ouverte et réussie, il faut investir dans les systèmes alimentaires, y compris dans l’industrie agricole, l’accès aux marchés d’entrée et de sortie, et la protection sociale; et a noté que ces investissements devraient être articulés sur un axe territorial qui renforce les connexions entre l’urbain et le rural, en particulier autour des petites villes rurales.

SAR la Princesse Viktória de Bourbon de Parme, Pays-Bas, a demandé aux participants de réfléchir sur deux déclarations relatives aux liens entre le rural et l’urbain. La plupart des participants ont été d’accord avec la déclaration selon laquelle les autorités locales devraient être responsables d’aider les citoyens à rester sains, en notant que la responsabilité est partagée entre les divers niveaux administratifs. Concernant la déclaration affirmant que les exploitations agricoles urbaines peuvent nourrir les villes, les participants ont signalé que, si les fermes urbaines peuvent apporter d’importantes contributions à la SAN, elles ne peuvent pas nourrir les villes à elles seules. Ils ont également estimé que les fermes urbaines sont utiles en matière éducative, ce qui revêt une importance particulière pour promouvoir l’agriculture parmi les jeunes.

Ankit Katrawa, de l’organisation Feeding India, a expliqué qu’il a établi son organisation en 2015 après avoir constaté le gaspillage alimentaire suite à un mariage. Il a rapporté que son organisation a récupéré près de 7,5 millions USD de nourriture et a utilisé ces aliments pour servir 9 millions de repas en utilisant la technologie mobile pour collecter les surplus alimentaires de restaurants, de bureaux et d’événements et en établissant un réseau de distribution. Il a plaidé pour une action plus rapide, plus audacieuse et à une échelle plus large pour réduire la faim et atteindre les ODD.

Nono Dimakatso Sekhoto, agricultrice, Afrique du Sud, a expliqué qu’elle a pu faire carrière dans l’agriculture parce que son père a bénéficié d’un accès à la terre promu par le gouvernement. Elle a estimé que les agriculteurs doivent pouvoir accéder aux compétences et aux connaissances des jeunes, et qu’il convient de réduire les obstacles dans l’accès des jeunes à l’agriculture.

Résultat final: Dans le rapport, le CSA:

  • prend note des domaines thématiques développés dans le document, qui sont autant de points de départ pour une réflexion sur la SAN dans le contexte des liens entre les réalités rurales et urbaines;
  • prend note des conclusions du GTCNL concernant les domaines sur lesquels il faudrait porter une plus grande attention, notamment: les  impacts sur les personnes les plus vulnérables et les groupes dont le revenu est très faible; la promotion de l’engagement des jeunes et des femmes et de l’emploi dans les systèmes alimentaires; la définition d’une vision pour les systèmes alimentaires; et la gouvernance locale et régionale de la SAN et du rôle des villes petites et moyennes; et
  • convient de conduire deux manifestations intersessions afin de déterminer à la CSA45 s’il est envisageable d’œuvrer à la convergence des politiques.

AXES DE TRAVAIL ET BILAN ACTUALISÉ DES ACTIVITÉS DU CSA

PROGRAMME DE TRAVAIL PLURIANNUEL (PTPA) DU CSA POUR 2018-2019 : Mafizur Rahman (Bangladesh), Président du GTCNL-PTPA, a présenté le PYPA (CFS 2017/44/8) en signalant qu’il y a une importante lacune de financement d’environ 5 millions USD sur la mise en œuvre des activités proposée pour la période biennale 2018-2019. Deborah Fulton, Secrétaire du CSA, a mis en évidence cette lacune dans le budget, notamment en ce qui concerne le travail du HLPE et la participation du MSC.

De nombreux Membres se sont dits inquiets concernant le besoin de trouver un équilibre entre les ressources financières et l’ordre de priorité donné aux activités au sein du PTPA. Les États-Unis ont souligné le besoin de donner un ordre de priorité aux activités et ont estimé que le HLPE devrait présenter un seul rapport par an. Le MSP a appelé à se focaliser sur les thèmes qui revêtent une importance pour toutes les parties prenantes et a souligné l’importance de l’agriculture dans les zones marginales.

La Suisse a appelé d’autres Membres du CSA à devenir contributeurs. Le MSC a exhorté à combler cette lacune budgétaire chronique pour permettre à la société civile de participer. Le délégué a demandé aux Membres de contribuer conformément à leurs moyens, et de donner priorité à la convergence des politiques. Il s’est dit préoccupé du peu de réceptivité aux contributions du MSC, qui peut conduire à empêcher le débat sur des questions controversées mais pertinentes. 

Le MSC, avec le soutien du Canada, a demandé que les conclusions du Forum du CSA sur l’autonomisation des femmes soient intégrées dans le PTPA.

Résultat final: Dans le rapport, le CSA approuve le projet de décision inclus dans le document CFS 2017/44/8 Rev. 1, et a ainsi adopté le PTPA pour la période biennale 2018-2019. Par ailleurs, le CSA:

  • prend acte de la deuxième note établie par le HLPE sur les questions cruciales et émergentes dans les domaines de la sécurité alimentaire et de la nutrition; et
  • réitère l’importance du suivi de l’évaluation du CSA, la nécessité d’éviter de lancer de nouveaux axes de travail avant la conclusion des axes existants, et que les rapports du HLPE doivent être limités à un par an.

CADRE STRATÉGIQUE MONDIAL (GSF): Mercredi soir, la Présidente Gornass a ouvert la discussion sur le GSF (CFS 2017/44/9 et 10/Rev.1) à l’aide d’une courte vidéo de sensibilisation produite par le Secrétariat.

Fernanda Mansur Tansini (Brésil), Présidente du GTCNL-GSF, a indiqué que celle-ci est la première mise à jour périodique entreprise par le CSA, et a noté que cette mise à jour concerne les références du GSF aux ODD et à l’Accord de Paris.

Le GFS a été soutenu par de nombreux participants qui ont salué l’accessibilité en ligne et encouragé une large diffusion.

Résultat final: Dans le rapport, le CSA: approuve le GSF révisé; invite le GTCNL-PTPA à définir la nécessité d’une nouvelle mise à jour périodique;  et encourage toutes les parties prenantes à faciliter l’utilisation du GSF.

SUIVI DE L’EFFICACITÉ DU CSA: Ce point (CFS 2017/44/11) a été abordé mercredi soir, et la Présidente Gornass a rappelé la séquence d’Événements thématiques mondiaux prévus pour la CSA45 (concrétisation progressive du droit à une alimentation adéquate), la CSA47 (cadre d’action pour la sécurité alimentaire et la nutrition lors des crises prolongées) et la CFS49 (CSA-RAI) comme autant d’occasions de partager des expériences et de faire le bilan des expériences et des bonnes pratiques.

L’UE s’est prononcée en faveur d’un système de suivi ouvert à tous, et a mis en exergue le rôle des RBA en matière de suivi. La Suisse a soutenu les conclusions relatives au suivi et a annoncé son intention de commander une étude approfondie pour évaluer l’assimilation des politiques du CSA au niveau national.

Le Brésil a souligné le besoin d’améliorer les stratégies pour atteindre des groupes spécifiques. La déléguée a également annoncé l’initiative brésilienne d’organiser un événement volontaire pour le suivi de l’utilisation des directives du CSA sur la réalisation du droit à l’alimentation. L’Asie a souligné l’importance d’un suivi indépendant. Le HCDH a mis en lumière le besoin d’un mécanisme de suivi permettant de responsabiliser les acteurs, et d’assurer qu’ils ne contribuent pas aux abus des droits humains. L’OMA a estimé que les agriculteurs doivent être en mesure de participer au suivi.

Résultat final: Dans le rapport, le CSA approuve les conclusions qui définissent l’approche selon laquelle il convient d’effectuer le suivi de la mise en œuvre des principaux produits du CSA.

Par ailleurs, le CSA:

  • convient qu’une manifestation thématique mondiale en séance plénière sera organisée tous les deux ans sur les principaux produits de politique émis par le CSA, et décide d’envisager un suivi au cas par cas des autres recommandations politiques, en examinant leur pertinence du point de vue de la SAN et sous réserve de la disponibilité de ressources;
  • demande au Bureau de se réunir avec le Groupe consultatif et le GTCNL-Suivi en vue de superviser les préparatifs de la manifestation thématique mondiale sur le droit à l’alimentation qui aura lieu lors de la CSA45; et
  • reconnaît l’importance des activités de suivi des décisions prises par le CSA en matière de suivi, et que l’utilité et le rôle du GTCNL-Suivi seront éventuellement réexaminés.

ÉVALUATION INDÉPENDANTE DU CSA

Jeudi matin, Angela Bester, Directrice de l’évaluation du CSA, a présenté le rapport d’évaluation indépendante du CSA (CFS/2017/44/INF/23). Elle a mis en lumière plusieurs conclusions, notamment: la faiblesse des liens entre le CSA et les gouvernements et parties prenantes aux niveaux régionale et national; le peu de sensibilisation au sujet du GSF; la diffusion limitée des rapports et produits du CSA, exceptées les VGGT; et le besoin de clarifier spécifiquement le rôle du CSA vis-à-vis des RBA et au niveau national.

Concernant les processus du CSA, elle a signalé que les contributions du MSC et du MSP donnent au CSA son unicité au sein du système des Nations Unies bien que des inquiétudes persistent concernant le caractère ouvert de ses procédés. Elle a déclaré qu’il existe des visions différentes sur la composition du Groupe consultatif, notamment concernant l’inclusion de l’OMA et de Membres ad-hoc.

Concernant la structure, elle a noté que le rôle du Président vis-à-vis du Secrétariat n’est pas clairement défini, et a par ailleurs souligné l’imprévisibilité des financements et les retards dans les contributions des RBA. Elle a cependant noté que le Plénière et les manifestations parallèles associées jouissent, en général, d’une participation élevée.

Concernant le CSA réformé, elle a avancé que le cycle biennal limite la planification stratégique, qu’il y a une carence en termes de cadre pour le suivi, et que la communication est insuffisante au niveau des pays. Elle a par ailleurs indiqué que les objectifs et la vision du CSA ne sont pas clairs pour les tiers.

Les Co-Facilitateurs Khaled El Taweel (Egypte) et Jón Erlingur (Islande) ont alors présenté une proposition de réponse à l’évaluation et une suggestion de Plan d’action en vue de la CSA45 (CFS/2017/44/12Rev.1). El-Taweel a mis en exergue le contenu stratégique et la révision du PTPA, la mobilisation de ressources, le cadre de référence pour la Présidence, et la composition du groupe consultatif.

Beaucoup ont proposé de clarifier les rôles respectifs du Président, du Bureau et du Groupe consultatif du CSA, en gardant à l’esprit le caractère ouvert du Groupe consultatif, et ont appelé à intégrer davantage le PTPA et à centrer davantage les travaux intersessions, notamment ceux du GTCNL. Plusieurs Membres ont également souligné le besoin d’accroître la popularité du CSA et de ses produits de façon à augmenter l’impact et la pertinence des travaux du CSA.

L’Afrique a exprimé son inquiétude sur l’établissement d’un éventuel précédent en confiant au Bureau la nomination des membres du Groupe consultatif. Les Philippines ont souligné le besoin: d’aligner le GSF et le PTPA; d’assurer la durabilité des financements; d’ouvrir la Plénière à la participation de la jeunesse; et d’intégrer les produits du CSA dans les programmes d’agriculture et de nutrition.

L’UE a souligné le besoin: de donner un ordre de priorité aux travaux à conduire; de refondre le rôle du Secrétariat et renforcer l’engagement des RBA; et, avec le soutien d’autres, d’accroître la transparence du HLPE. La Suisse a signalé l’élaboration d’une stratégie et d’un suivi de mobilisation des ressources. Les États-Unis ont souligné la mise en œuvre du Plan d’action et une participation élargie des parties prenantes. Les Pays-Bas ont plaidé pour une participation de haut niveau à la Plénière. La déléguée a également signalé que les discussions du CSA sont trop souvent focalisées sur l’approvisionnement.

Le MSP a proposé de mettre l’accent sur l’opérationnalisation des produits du CSA, et a soutenu l’élaboration d’objectifs stratégiques aptes à faire l’objet d’une large communication.  Soulignant le caractère précieux de la structure multipartite du CSA pour les Nations Unies, le MSC a estimé que le CSA doit être plus réactif aux questions urgentes. Le Brésil a estimé que l’ordre de priorité dans le PTPA devrait être fondé sur la pertinence et sur le droit à une alimentation adéquate. Signalant que le travail intersessions est écrasant, la déléguée a estimé que le rôle des forums régionaux doit être abordé.

Le Proche-Orient a indiqué que le délai très réduit accordé pour répondre à l’évaluation de la mise en œuvre a posé des difficultés et a suggéré que le Bureau examine le besoin de garder le GTCNL-Suivi. Le Canada a suggéré d’explorer la façon dont le CSA peut « dépolariser » les débats créés par son approche multipartite. La déléguée a également soutenu l’amélioration de la valeur accordée à d’autres acteurs et un engagement plus poussé des RBA.

Le Bangladesh a appelé à inclure davantage les Membres dans le processus du PTPA, et a demandé que la Présidente visite les pays pour améliorer le degré de sensibilisation au sujet du CSA sur le terrain. Signalant que le CSA n’est pas un organe de mise en œuvre, la Hongrie a indiqué que l’impact du CSA relève de la responsabilité des Membres et des parties prenantes. La FAO a attiré l’attention sur la large utilisation des VGGT sur le terrain, malgré les observations concernant le manque de popularité du CSA faites par les évaluateurs, et a suggéré de revoir le Secrétariat conjoint du CSA et d’enquêter sur la façon dont les RBA intègrent les produits du CSA dans leurs travaux.

La Norvège a souligné qu’il est important d’envisager la façon d’attirer une participation de haut niveau à la Plénière, et a suggéré de limiter les rapports à un par an et d’assurer un degré élevé de qualité. La déléguée a estimé que les événements parallèles sont essentiels pour faciliter le réseautage au niveau des pays.

L’OMA a sollicité un siège permanent au sein du Groupe consultatif, en signalant l’équilibre dans sa représentation. Le MSC a averti que cela produirait des conflits avec d’autres collectifs qui souhaiteraient également occuper cette place. Le FIDA a mis en exergue le rôle des petits agriculteurs dans les consultations, et s’est engagé à travailler avec les pays membres pour accroître l’utilisation des produits au niveau des pays.

Le Soudan a suggéré de prolonger le mandat de la Présidence au-delà de deux ans, et s’est prononcé en faveur d’une représentation accrue du CSA au niveau national. Le MSP a soutenu l’élaboration d’un cadre de référence pour la Présidence et le GTCNL, la conduite d’un examen du Secrétariat, la mise en place d’une stratégie de mobilisation des ressources, et la diversification de la base financière du CSA pour inclure le secteur privé. L’Afrique du Sud a noté le besoin d’un renforcement plus effectif des politiques au niveau national. Les Pays-Bas ont prié la Présidente de demander à la FAO une augmentation de sa contribution au CSA.

Résultat final: Dans le rapport, le CSA approuve le rapport d’évaluation indépendante (CFS 2017/44/12 Rev. 1) et prie le Bureau, après concertation avec le Groupe consultatif:

  • de parachever le Plan d’action en vue de son examen et approbation à la CSA45;
  • de mettre en œuvre la suite à donner aux recommandations qui ne nécessitent pas d’approbation en Plénière et sur la base des indications fournies dans le rapport d’évaluation; et
  • de prendre en compte les questions cruciales et nouvelles dans l’élaboration de son plan/cadre stratégique.
  • Par ailleurs, le CSA, entre autres:
  • décide, à titre exceptionnel, que le Bureau peut nommer les membres de son Groupe consultatif pour la période allant jusqu’en mars 2018;
  • donne des pistes de travail au Bureau pour guider les travaux intersessions de celui-ci en 2018: établir des liens entre le CSA et l’agenda politique international spécifiquement au regard du Programme 2030, viser une approche plus stratégique et sur le long terme, envisager l’application de critères, identifier des façons de promouvoir les produits du CSA, et la sélection transparente des membre de l’équipe du HLPE.

QUESTIONS CRUCIALES ET NOUVELLES EN MATIÈRE DE SAN

Vendredi matin, Patrick Caron, Président du Comité permanent du HLPE, a exposé les principales conclusions de la Note du HLPE sur les questions cruciales et nouvelles (CFS 2017/44/Inf.24), en saluant son optique fondée sur des données probantes et vérifiées par des pairs, et en estimant que le caractère ouvert du processus est une réussite en soi. Il a également signalé que les questions soulevées concernent tous les ODD.

Il a décrit ces questions par ordre de priorité: l’urbanisation et la transformation du monde rural, avec des questions relatives à la façon de nourrir les populations urbaines et d’affronter les changements dans les modèles alimentaires urbains; les conflits et les migrations, y compris la façon dont les systèmes alimentaires devraient fonctionner lors des conflits; la réduction des inégalités et de la vulnérabilité pour la SAN, avec des considérations relatives à la prévention des conflits et à l’intégration des problématiques de genre; et les incidences du commerce sur la SAN, avec un accent sur le coût véritable de la production, les déséquilibres de pouvoir, et les stratégies commerciales respectueuses des objectifs nationaux en matière de SAN. Il a signalé que d’ici 2050, une personne sur deux tirera ses aliments de base du commerce international.

Poursuivant l’énumération des priorités, il a évoqué: l’agroécologie au service de la SAN; la biodiversité agricole et les ressources génétiques; la sécurité alimentaire et les maladies nouvelles, y compris la résistance aux antimicrobiens; les incidences de la technologie sur la SAN; et la gouvernance des systèmes alimentaires à divers niveaux. Concernant la résistance aux antimicrobiens, Caron a ajouté que les statistiques sur les maladies et décès d’origine alimentaire observés actuellement sont comparables à celles des grandes maladies infectieuses comme la tuberculose, le VIH et la malaria.

L’Indonésie a attiré l’attention sur la question des inégalités et a appelé à organiser un événement dédié aux petits agriculteurs au sein du CSA. Le Mexique a mis en exergue la biodiversité agricole et les services écosystémiques, notamment le rôle de l’accès aux ressources génétiques et l’impact des changements climatiques sur la biodiversité, et a demandé un rapport indépendant sur cette question.

L’Afrique a insisté sur l’accès des petits agriculteurs aux marchés et le rôle qu’ils peuvent jouer dans la mise au point de technologies et d’innovations. Le Bangladesh a suggéré de séparer les questions « urgentes » de celles qui sont pertinentes mais non urgentes. Le délégué a signalé que les conflits et les migrations sont les défis les plus urgents à l’heure actuelle.

La Suisse a estimé que le CSA devrait créer un axe de travail séparé sur les inégalités ou intégrer cette thématique dans chacun de ses axes de travail, et a par ailleurs souligné l’importance du commerce. L’Argentine a appelé à réaliser une analyse factuelle des subventions et des obstacles tarifaires et non tarifaires au commerce, en soulignant qu’il s’agit d’externalités négatives ayant un impact sur la SAN. La déléguée a signalé la sûreté alimentaire et les nouvelles maladies d’origine alimentaires en estimant que les futurs rapports devraient être conformes aux Normes alimentaires internationales (Codex Alimentarius) et envisager l’approche Santé pour tous.

Singapour a estimé que le commerce, la sûreté alimentaire et la résistance aux antimicrobiens sont des sujets importants. L’UE a estimé que la Note du HLPE devrait être pertinente au regard du PTPA, et que le CSA doit Être réactif aux questions cruciales et nouvelles.

Le MSP a estimé qu’offrir aux jeunes des moyens de subsistance viables dans le domaine de l’agriculture est une façon de promouvoir la sécurité alimentaire, et a souligné le besoin d’améliorer les formations agricoles destinées à la jeunesse et de renforcer le rôle des femmes et des jeunes. Le MSP a également mis en exergue les petits producteurs et leur résilience face aux événements climatiques extrêmes. L’Allemagne a suggéré d’améliorer l’accès des agriculteurs aux marchés pertinents.

Signalant une consolidation corporative sans précédent dans les secteurs agricole et autres au cours des trois dernières années, le MSC a exhorté le CSA à travailler sur les risques que les grandes fusions agricoles font peser sur la SAN. La déléguée a signalé le rôle de la technologie qui permet aux grandes fusions d’enlever le contrôle des ressources génétiques aux gouvernements. Le Brésil, au nom de la Communautés des pays lusophones, a proposé l’agriculture familiale comme thème de futures recherches. L’OMA a mis en lumière les inégalités dans l’accès aux terres et aux ressources naturelles, et a plaidé pour une transformation des systèmes alimentaires et pour des approches multi-partenariales du partage des connaissances.

Le Président du HLPE Caron a souligné que la Note du HLPE n’était rien d’autre qu’une contribution au débat et a salué les nombreuses suggestions émises par les Membres et les parties prenantes sur les possibles questions nouvelles à aborder à l’avenir.

Marco Sánchez Cantilo, FAO, a présenté les tendances et prédictions en matière de systèmes alimentaires et de sécurité alimentaire, en prenant appui sur les travaux de la FAO visant à éclairer les futurs débats du CSA (CFS 2017/44/Inf.25). L’Afghanistan a recommandé de ventiler l’information par régions. Le MSC a indiqué que, selon cette étude, le statu quo n’est pas une option, et a appelé à une transformation radicale des systèmes alimentaires actuels.

Résultat final: Dans la section du rapport de la CSA44 consacré au PTPA, le Comité a pris note de la Note du HLPE sur les questions cruciales et nouvelles.

AUTRES QUESTIONS

Vendredi, la Plénière a approuvé l’entrée du Brésil, de la Chine, du Costa Rica, de l’Égypte, de l’Éthiopie, de l’Indonésie, de l’Italie, de la Nouvelle-Zélande, du l’Afrique du Sud, de la Suisse et des États-Unis comme nouveaux membres du Bureau; et de l’Argentine, l’Australie, le Bangladesh, le Canada, la Guinée Équatoriale, l’Allemagne, la Malaisie, le Mali, Monaco, Oman, le Pérou et le Yémen comme suppléants.

Les délégués ont également nommé par acclamation Mario Arvelo, République dominicaine, Président du CSA pour la période biennale 2018-2019 (CFS 2017/44/Inf.26).

La Présidente du CSA Gornass a mis en exergue les progrès accomplis au cours de la période biennale écoulée, notamment faire mieux connaître le CSA et ses politiques en participant à des réunions et à des activités de sensibilisation. Concernant ses efforts pour établir un mécanisme de financement durable pour le CSA, elle a souligné le besoin d’élaborer une stratégie de levée de fonds.

Le Président entrant du CSA Mario Arvelo a mis en exergue deux principaux domaines d’action: placer l’ODD2 au centre de l’attention politique mondiale et fournir une plateforme pour proposer des solutions concrètes en vue d’éradiquer la faim et la malnutrition. Parmi les défis qui se posent au CSA dans la prochaine période biennale, il a souligné: la recherche de sources novatrices de financement; le renforcement de l’impact du CSA; l’accentuation de la collaboration avec les acteurs qui ne sont pas pleinement intégrés au CSA; et la conclusion de l’évaluation du CSA.

Dans leurs déclarations de clôture, de nombreux Membres ont salué la présidence de Gornass et son action ayant conduit à élever le profil politique du CSA. L’UE, la Fédération de Russie et d’autres ont réitéré leurs observations précédemment formulées incitant à poursuivre les efforts pour mieux aligner le PTPA sur les ressources financières disponibles; et pour intégrer davantage les processus de la Plénière et promouvoir une participation de haut niveau.

Le GRULAC a estimé que les plus grandes difficultés résident dans la tendance actuellement à la hausse de la faim et dans les insuffisances budgétaires du CSA. L’Amérique du Nord a appelé à se centrer sur l’efficacité et sur un ordre de priorité efficace pour l’utilisation des ressources financières. La Fondation Bill and Melinda Gates a estimé que le CSA a besoin d’un plan qui articule sa vision et ses objectifs d’ensemble pour mieux communiquer sur sa valeur ajoutée et mobiliser des ressources. Le MSC a salué l’accord du CSA sur une discussion plus poussée au sujet des plantations arboricoles commerciales et sur une approche holistique de la nutrition dans une optique de droits humains. Le délégué s’est dit préoccupé concernant l’insuffisance des ressources financières pour mettre en œuvre le prochain PTPA.

La Secrétaire du CSA Fulton a annoncé que la CSA45 se tiendra du 15 au 20 octobre 2018, à Rome, et sera marquée par la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation le mardi 16 octobre 2018.

Le Président du Comité de rédaction, Khaled El Taweel, a présenté le rapport de la réunion (Projet de rapport de la CSA44), qui a été adopté par acclamation.

La Présidente du CSA Gornass a clos la réunion à 17h02.

RÉUNIONS À VENIR

Journée mondiale de l’alimentation: Sur le thème « Changeons l’avenir des migrations: investissons dans la sécurité alimentaire et le développement rural », la Journée mondiale de l’alimentation 2017 sera marquée par des événements et manifestations partout dans le monde. Au Siège de la FAO à Rome, en Italie, le Directeur général de la FAO José Graziano da Silva sera rejoint par le Pape François et les Ministres de l’agriculture présents à la réunion du Groupe des Sept (G7) pour la cérémonie officielle, ainsi que par le Commissaire européen Phil Hogan et les Directeurs du FIDA et du PAM.  date: 16 octobre 2017  lieu: partout dans le monde  contact: FAO  téléphone: +39 06 57051  email: FAO-HQ@fao.org  www: http://www.fao.org/world-food-day/2016/home/en/

Conférence mondiale de l’OMS sur les maladies non transmissibles (MNT): La Conférence donnera des orientations sur la façon d’atteindre la cible 3.4 des ODD (mortalité prématurée due à des MNT), lancera un ensemble de nouvelles initiatives de niveau national pour réduire la mortalité prématurée due à des MNT, échangera sur les expériences nationales concernant le renforcement de la cohérence des politiques, et mettre en avant le secteur de la santé. dates: 18-20 octobre 2017  lieu: Montevideo, Uruguay  contact: OMS  email: policycoherence2017@who.int  www: http://www.who.int/mediacentre/events/2017/ncd-global-conference/en/

Forum EAT sur l’alimentation en Asie-Pacifique: Co-organisée par la Fondation EAT et le Ministère indonésien de la santé, ce Forum prévoit des discussions sur les progrès accomplis dans la transformation du système alimentaire, y compris le partage des meilleures pratiques politiques et industrielles. L’événement rassemblera plus de 500 hauts responsables venus des secteurs de l’entreprise, de la politique, de la science et de la société civile. dates: 30-31 octobre 2017  lieu: Jakarta, Indonésie  contact: EAT Partner Team  email: dag@eatforum.org  www: http://www.eatforum.org/event/asia-pacific-food-forum/

OD7 du TIRPAA: Convoquée sur le thème « Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le rôle des ressources génétiques végétales en matière d’alimentation et d’agriculture », la réunion abordera, entre autres: la possibilité d’élargir et d’améliorer les paniers de denrées échangés à travers le système multilatéral du Traité, et l’examen de sa stratégie de financement. dates: 20 octobre - 2 novembre 2017  lieu: Kigali, Rwanda  contact: FAO  email: pgrfa-treaty@fao.org  www: http://www.fao.org/plant-treaty/seventh-governing-body/en/

Consultation internationale sur la science, la technologie et l’innovation dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de ses objectifs relatifs à la santé: Co-organisée par ONU-DAES, la Fundação Oswaldo Cruz (FIOCRUZ), et le Centre RIO+ du PNUD au Brésil, cette réunion a pour objectif de renforcer la capacité des parties prenantes du secteur de la santé publique au Brésil et dans d’autres pays en développement pour capitaliser la science, la technologie et l’innovation au service de la réalisation des ODD en matière de santé.  dates: 6-8 novembre 2017  lieu: Rio de Janeiro, Brésil  contact: Centre Rio+ du PNUD  email: freire@un.org

Conférence technique internationale sur les changements climatiques, l’agriculture, le commerce et la sécurité alimentaire: La conférence examinera les liens entre changements climatiques, commerce agricole et sécurité alimentaire.  dates: 15-17 novembre 2017  lieu: Siège de la FAO, Rome, Italie  contact: FAO  téléphone: +39 06 57051  email: CCT-Conference@fao.org www: http://www.fao.org/economic/est/est-events-new/climatetrade/en/

3e Conférence internationale sur la sécurité alimentaire mondiale: Cette conférence portera sur cinq axes thématiques, qui sont le reflet d’une approche intégrée de la sécurité alimentaire, à savoir: la création d’aliments; la sûreté alimentaire et la biosécurité; la perte et le gaspillage alimentaires; l’alimentation et les changements de société; et l’utilisation des aliments.  dates: 3-6 décembre 2017  lieu: Cape Town, Afrique du Sud  contact: Elsevier  www: http://www.globalfoodsecurityconference.com/

Forum mondial sur l’alimentation et l’agriculture Édition 2018: Organisé par le Ministère allemand de l’alimentation et l’agriculture, ce Forum est axé sur l’avenir de l’agro-industrie alimentaire au niveau mondial. Le thème 2018 sera « Façonner l’avenir de l’élevage – de façon durable, responsable, efficace ». dates: 18-20 janvier 2018  lieu: Berlin, Allemagne  contact: Secrétariat du GFFA  email: info@gffa-berlin.de  www: http://www.gffa-berlin.de  

71e Assemblée mondiale de la santé: L’Assemblée mondiale de santé est l’organe décisionnel de l’OMS. dates: 21-26 mai 2018  lieu: Genève, Suisse  contact: OMS  email: mailto:info@gffa-berlin.de  www: http://www.who.int/mediacentre/events/governance/wha/en/

Sixième Session du Forum politique de haut niveau (FPHN) pour le développement durable, Édition 2018: Le FPHN 2018 se réunira sous l’égide du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC). La réunion se livrera à un examen approfondi: de l’ODD6 (Eau propre et assainissement), de l’ODD7 (Énergie propre et d’un coût abordable), de l’ODD11 (Villes et communautés durables), de l’ODD12 (consommation et production responsables) et de l’ODD15 (Vie terrestre). L’ODD17 (Partenariat pour la réalisation des objectifs) est également examiné chaque année. Par ailleurs, 48 pays vont présenter leurs Examens volontaires nationaux.  dates: 9-18 July 2018  lieu: New York, États-Unis  contact: ONU-DAES  www: https://sustainabledevelopment.un.org/hlpf/2018

CSA45: La 45e session du CSA poursuivra les discussions sur la convergence des politiques au service de la SAN dans le contexte du Programme 2030, et convoquera un Événement thématique mondial sur les Directives volontaires à l’appui de la concrétisation progressive du droit à une alimentation adéquate dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale; et fêtera la Journée mondiale de l’alimentation.  dates: 9-13 octobre 2018  lieu: Rome, Italie  contact: Secrétariat du CSA  email: cfs@fao.org  www: http://www.fao.org/cfs/cfs-home/en/

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