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Summary report, 21 June 2018

High Seas, What’s at Stake?

La conférence «La haute mer, quels enjeux ? » s’est déroulée à la Maison des océans, Institut océanographique de Paris, France, le 21 juin 2018. La réunion a été convoquée par l’Alliance pour la haute mer et organisée conjointement par la Fondation Albert I Prince  de Monaco, la Fondation Albert II de Monaco, la Fondation Tara, l’Institut du Développement Durable et des Relations Internationales (IDDRI) et Nausicaa, avec le soutien du Natural Resources Defense Council (NRDC), de Nature Conservancy (TNC) et de Pew Charitable Trusts. L’événement était coordonné par Varda Group.

La conférence a réuni 250 participants représentant des gouvernements, des instituts de recherche, des organisations non gouvernementales et la société civile. Les participants ont abordé l’importance de la conservation et de l’utilisation durable de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des juridictions nationales (BMADJN), les opinions divergentes sur la protection de la BMADJN et les attentes de la négociation d’un instrument international juridiquement contraignant (IIJC) pour la conservation et l’utilisation durable de la BMADJN, qui devrait débuter en septembre 2018 et se poursuivre au moins jusqu’en 2020.

Dans la matinée, après la cérémonie d’ouverture, a eu lieu la première table ronde intitulée «Pourquoifaut-il agir maintenant ?». Dans l’après-midi, deux autres tables rondes ont eu lieu sous les thèmes respectifs suivants : «Quels obstacles doivent être levés ?» et «Quelles attentes avant les négociations à New York ?». Cet événement d›une journées’est terminé par une cérémonie de clôture avec la participation de la secrétaire d’État française pour l›environnement, Brune Poirson.

Bref Historique du Débat sur la BMADJN

La conservation et l’utilisation durable de la BMADJN est en train de retenir de plus en plus l’attention internationale. La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM), entrée en vigueur en 1994, énonce les droits et obligations des États concernant l’utilisation du milieu marin et de ses ressources et la protection de l’environnement marin et côtier. Bien que la CNUDM ne mentionne pas explicitement la biodiversité marine, elle est généralement considérée comme établissant le cadre juridique régissant toutes les activités menées dans l’océan.

En novembre 2004, la résolution 59/24 de l’Assemblée générale des Nations Unies a créé un groupe de travail informel spécial à composition non limitée chargé d’étudier les questions relatives à la conservation et à l’utilisation durable de la BMADJN (le Groupe de travail). Le Groupe de travail s’est réuni à neuf reprises entre 2006 et 2015. En 2011, le Groupe de travail devait élaborer une série de recommandations pour le lancement d’un processus sur le cadre juridique devant régir la conservation et l’utilisation durable de la BMADJN.

En juin 2012, la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio + 20) tenue àRio de Janeiro, au Brésil, a exprimél›engagement desÉtatsàtraiter la question de la conservation et de l’utilisation durable de la BMADJN dans le cadre de laCNUDM avant la fin de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale (AGNU) en 2015. Les cinq dernières sessions du Groupe de travail ont examiné la portée, les paramètres et la faisabilité d’un IIJC dans le cadre de la CNUDM. La neuvième réunion est parvenue à un consensus sur les recommandations d’une décision à prendre lors de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale des Nations Unies pour élaborer un nouvel IIJC dans le cadre de la CNUDM sur la conservation et l’utilisation durable de la BMADJN.

En juin 2015, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la résolution 69/292 qui approuve l’élaboration d’un IIJC sur la conservation et l’utilisation durable de la BMADJN, dans le cadre de la CNUDM. Un Comité préparatoire (PrepCom) a été créé pour formuler des recommandations sur les éléments d’un projet de texte de le l’IIJC afin que l’Assemblée puisse décider, avant la fin de sa soixante-douzième session en 2017, de convoquer une conférence intergouvernementale (CIG) pour élaborer le texte de l’accord. Le PrepCom s’est réuni quatre fois entre 2016 et 2017 et a engagé une discussion détaillée sur les éléments possibles d’un IIJC. Les résultats de la PrepCom 4 comprennent des éléments d’un projet de texte de l’IIJC et une recommandation à l’AGNU de convoquer une CIG.

En décembre 2017, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la Résolution 72/249 qui approuve la convocation d’une CIG et l’entreprise denégociationsofficielles pour un IIJC pour la conservation et l’utilisation durable de la BMADJN, dans le cadre de la CNUDM. La CIG doit tenir une série de quatre réunions de deux semaines chacune, entre septembre 2018 et début 2020.

La Haute Mer, Quels Enjeux?

La Cérémonie d’ouverture

Le maître de cérémonie de la conférence, Valéry Laramée de Tannenberg, rédacteur en chef du Journal de l’Environnement, a souligné que le but de la réunion était de rassembler de multiples intervenants pour discuter de la gouvernance de la haute mer en matière de conservation et d’utilisation durable de la BMADJN. Il a déclaré que la BMADNJ appartient à tout le monde mais qu’elle n’appartenait àpersonne jusqu›àrécemment etaassuré que la France et l’UE ont un rôle majeur à jouer dans la négociation de l’IIJC.

A travers une vidéo, SAS le Prince Albert II de Monaco a souligné l’importance de travailler ensemble pour résoudre les problèmes et explorer les domaines inconnus, les mécanismes à mettre en place, les équilibres àrespecteret les besoins àsatisfaireen matière de gestion de la haute mer. Il a souhaité la bienvenue à tous les participants à la conférence, y compris les institutions multilatérales, les gouvernements, les universités, les ONG et les organisations de la société civile, soulignant les progrès réalisés sur les nombreuses questions touchant aux initiatives en haute mer qui sont actuellement en cours.

Peter Thomson, Envoyé spécial pour l’océan du Secrétaire général des Nations Unies, a mis en exergue plusieurs initiatives telles que la Charte bleue du Commonwealth ainsi que les avancées accomplies dans la promotion de la conservation des pêcheries et des coraux. Il a mis en garde que le monde est en train de perdre la bataille de la gestion de la haute mer sur de nombreux fronts, mentionnant l’accélération de l’augmentation des taux d’acidification des océans, de la pollution et dudéclin des stocks de poissons. Il a déclaré, toutefois, que l’intégrité de la mise en œuvre de l’ODD 14, ‘Conserver et utiliser durablement les océans, les mers et les ressources marines pour le développement durable’, y compris les quatre objectifs intermédiaires fixés pour 2020, conduirait à la victoire. Il a souligné l’importance de faire montre de la même détermination politique en faveur de la BMADJN, que dans l’Accord de Paris sur le changement climatique, mentionnant la nécessité de la mise en place de divers partenariats et en particulier du travail des ONG.

Dans un message vidéo, Karmenu Vella, commissaire européen chargé de l’environnement, des affaires maritimes et de la pêche, a souligné l’importance des partenariats entre les diverses parties prenantes pour parvenir à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiversité en haute mer, et a indiqué que l’UE restait entièrement engagée en faveur d’un instrument international efficace pour la conservation et l’utilisation durable de la BMADJN.

Serge Ségura, Ambassadeur de France pour les affaires maritimes, a souligné la nécessité de protéger les océans, en particulier la conservation et l’utilisation durable de la BMADJN pour les générations futures. Il a parlé du contenu de l’IIJC et, notamment de la nécessité d’y établir des règles et procédures régissant les aires marines protégées (AMP), des défis liés à l’évaluation des activités à couvrir dans le cadre des études d’impact sur l’environnement (EIE), de l›importance d›aborder le partage des avantages de l›utilisation des ressourcesgénétiques marines en haute mer etdu renforcement des capacités et du transfert de technologies marines pour permettre aux États de remplir toutes leurs obligations.

Table Ronde 1: Pourquoi Nous Devons Agir Maintenant ?

Cette table ronde était modérée par Julien Rochette, Directeur du Programme Océan, IDDRI. 

Joachim Claudet, chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), France, a souligné que la haute mer est un écosystème très particulier, avec des processus se déroulant dans la colonne d’eau et en surface et avec de nombreuses espèces migratrices. Il a signalé, à titre d’exemple, que les espèces occupant les cheminées hydrothermales sont uniques et qu’elles vivent longtemps, mais qu’elles n’investissent pas autant dans la reproduction par rapport aux espèces côtières et que, par conséquent, elles sont très vulnérables aux impacts. Claudet devait faire état des menaces émergentes, telles que la bio-prospection, l’exploitation minière et la géo-ingénierie, soulignant que les AMP sont un outil puissant pour la protection des écosystèmes de haute mer.

Françoise Gaill, directrice scientifique, Plateforme Océan & Climat, a parlé des effets de l’augmentation des températures et des concentrations de dioxyde de carbone sur les écosystèmes et les espèces de haute mer. Elle a signalé le rôle des facteurs de stress cumulatifs sur l’augmentation de la vulnérabilité de la biosphère océanique. Gaill devait égalementsouligner l’importance des ressources génétiques marines pour la société, y compris les applications industrielles dans les domaines des cosmétiques, de la médecine et des biotechnologies.

Rashid Sumaila, directeur, Unité de recherche en économie des pêches, Université de Colombie-Britannique, a fait remarquer que la haute mer représente la moitié de la surface de la Terre, chose essentielle pour le soutien de la vie. Il a noté que les principaux pays hauturiers comprennent la Chine, avec un volume élevéde prisesannuelles. Sumaila a souligné le problème des pratiques de pêche destructrices telles que le chalutage de fond et les pêcheries à la palangre, qui entraînent une grande quantité de prises accessoires. Il a souligné que la pêche en haute mer n’est pas économique car elle coûte cher, représente moins de 10% du total des prises et dépend de subventions, exprimant son avis qu’il serait socialement, écologiquement et économiquement bénéfique pour le monde de fermer la haute mer àla pêche.

Dans ledébat qui a suivi, les participants ont interrogé les conférenciers sur les enseignements tirés de la création des AMP en mer de Ross, soulignant qu’il a fallu plus de quatre ans pour négocier leur création par les Parties à la Convention sur la conservation des ressources marines vivantes en Antarctique.  (CCRMVA). Parlant au nom des intérêts de la pêche commerciale, un participant a fait valoir que de son point de vue, l’utilisation des AMP risquait d’augmenter le braconnage et d’exercer un impact sur les moyens de subsistance liés à la pêche. En réponse, Claudet a précisé que bien au contraire, les AMP sont un outil pour le maintien de la pêche, et a souligné le rôle positif des AMP dans le réensemencement des zones limitrophes. Sumaila a décrit les AMP comme faisant partie d’une boîte à outils pour «aider à acheter une police d’assurance», et Gaill a indiqué qu’il devrait y avoir une plus grande implication des scientifiques sur cette question.

Un participant a signalé que la création rapide de brevets par des entreprises et des États donnait plus de crédit à la nécessité de traiter la question du partage des avantages, et a souligné que les pêcheries doivent êtreprises en compte dans un futur traité. Les participants ont également évoqué, entre autres : la menace émergente de la géo-ingénierie; la façon dont la protection des océans en haute mer est liée au développement économique des pays; la nécessité d’élargir la recherche sur les services écosystémiques fournis par la haute mer; l’importance de la technologie pour la surveillance des activités humaines en haute mer; la distinction entre bio-prospection et bio-découverte; et l’importance des scientifiques dans le processus de la mise en place d’un IIJC

La Dernière Frontière, un Film Produit par L’UICN et le FFEM.

Un film produit par l’UICN et le FFEM intitulé «La dernière Frontière» aétéprojetésur une expédition de 26 jours en mer qui a étudié le mont sous-marin Walters Shoal dans les eaux internationales situées au large de la côte sud de Madagascar. Il appelle à un accroissement de la recherche scientifique en haute mer et à une meilleure gouvernance internationale dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale.

Table Ronde 2: Quels Obstacles Doivent Être Levés ?

Cette table ronde était modérée par Romain Troublé, Directeur exécutif de la Fondation Tara.

A travers une vidéo, Teresa Ribera, ministre espagnole de l’énergie et de la transition écologique, a souligné l’importance des activités économiques et scientifiques menées par l’Espagne dans les zones situées au-delà des juridictions nationales, pour la mise en œuvre de l’ODD 14 et l’adoption d’un IIJC sur la conservation et l’utilisation durable. Elle a souligné le rôle important que jouent les différentes parties prenantes, y compris les gouvernements, les chercheurs, les scientifiques, les ONG et autres groupes de la société civile, ainsi que le monde des affaires.

Andreas Papaconstantinou, Chef de l’Unité chargée de la Gouvernance océanique, Droit de la mer, Politique arctique, DG MARE, au sein de la Commission européenne, a parlé de l’approche de l’UE en matière de gouvernance holistique de l’océan, soulignant que l’océan devenait un sujet d’intérêt politique et mettant en exergue la Déclaration de 2018 sur les océans au Sommet du G7 au Canada. Il a évoqué un certain nombre de questions liées à l’élaboration d’un accord sur la BMADJN, telles que : s’assurer que les parties réticentes s’y joignent sans abaisser le niveau d’ambition ; les lignes de démarcation entre le monde développé et le monde en développement et l’importance du renforcement des capacités à cet égard ; et les défis associés à une nouvelle frontière politique, scientifique et économique.

Anca Leroy, Ministère de la transition écologique et solidaire, France, a fait noter que le G77 souhaitait voir les ressources génétiques marines bénéficier du statut juridique de patrimoine commun de l’humanité applicable aux ressources minérales, soulignant que les pays développés et les pays en développement ne veulent pas rouvrir la CNUDM au sujet desdéfinitions juridiques. Elle a soulignéque la question de l’utilisation du poisson comme ressource biologique compte tenu de ses propriétés génétiques, peut être couverte par l’accord négocié, mais que la gestion des pêcheries et l’exploitation du poisson en tant que produit de base sont couvertes par des accords existants.

Tidiani Couma, Secrétaire des relations extérieures, Département des relations extérieures et de la Coopération, Gouvernement de Monaco, a souligné l’importance de travailler ensemble comme cela a été fait pour les AMP, en vue derésoudre les divergences sur le patrimoine commun de l›humanité et d’avancer rapidement sur la question de la BMADJN. Il a souligné l’importance du rôle joué par la société civile et les ONG.

Pierre Boussaroque, directeur adjoint, affaires juridiques, Ministère des affaires étrangères, France, a souligné la nécessité de trouver un terrain d’entente permettant de parvenir à une position acceptable pour tous ceux qui sont engagés dans les processus de négociation. Il a indiqué que les obstacles font partie du cycle de vie des négociations et que la conclusion d’un accord sur le démarrage denégociationsd’un traité est en soi une victoire. Il a souligné que certains États, comme la Chine, sont déchirés entre les intérêts commerciaux en haute mer et l’attachement au G-77, tandis que les États-Unis sont un acteur puissant bien qu’ils n’aient pas encore ratifié la CNUDM.

Dans ledébat qui a suivi, des participants ont posé les questions de savoir si le Brexit entravait les négociations et s’il n’était pas préférable d’avoir un cadre qui pourrait être atteint relativement rapidement au lieu d’un accord détaillé qui risque de retarder son adoption. Papaconstantinou a parlé du potentiel d’une approche de convention-cadre permettant d’atteindre les grands objectifs de conservation et d’utilisation durable, et Couma a souligné que l’accord visé devrait inclure autant d’éléments que possible.

Les participants et les conférenciers ont évoqué, entre autres : les capacités de leadership de la France dans les semaines à venir pour parvenir à un consensus ; la nécessité de surveiller les critères de performance ; la crainte de voir le traité tenu en otage par une poignée d’États ; l’expertise de l’UE et la poursuite de son engagement dans les processus touchant à la haute mer ; la disposition des négociateurs à faire pour les océans ce qui a été fait pour le changement climatique dans l’Accord de Paris ; l’appui sur le préambule de l’accord de Paris relatif à l’océan ; et la nécessité que les négociateurs doivent éviter de réduire les attentes afin de parvenir à un consensus.

Table Ronde 3: Que Pouvons-Nous Attendre des Négociations à New York ?

Cette table ronde était modérée par Rémi Parmentier, The Varda Group.

Elie Jarmache, conseiller du président de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (IFREMER), a souligné l’importance de s’assurer que l’accord de mise en œuvre mentionne explicitement les AMP et que ses éléments structurels soient convenus d’ici 2020. Il a déclaré que les négociations allaient démarrer dans des conditions favorables compte tenu des connaissances techniques et scientifiques accumulées, de la force de la société civile et de la disponibilité des ressources.

Kristina Gjerde, Conseillère politique sur la question de la haute mer, UICN, a signalé que ce processus est né d’une crise au sujet de la biodiversité et de la gouvernance et que le succès consistera en la mise en place, pour l’avenir, d’un cadre solide permettant de promouvoir un système d’AMP et une bonne gouvernance océanique. Elle a souligné la nécessité de rassembler les communautés pour résoudre la question de la gouvernance de la haute mer, citant l’exemple de la connexion spirituelle des communautés arctiques à la haute mer. Gjerde a égalementsouligné que les AMP les plus efficaces ont les mesures de protection les plus fortes en place avec un objectif à long terme, et que ces expériences doivent être transposées pour le travail en haute mer. Elle a mis en exergue l’importance de réduire les impacts de la pêche sur la biodiversité et les écosystèmes marins, et de partager les informations et les données pour permettre aux pêcheries de tenir leurs promesses de longévité et d’utilisation durable.

Eden Charles, ancien ambassadeur de Trinité-et-Tobago auprès des Nations Unies, a déclaré que le succès signifierait la signature, d’ici 2020, d’un accord sur la BMADJN assorti d’une structure de gouvernance appropriée et de l’approbation d’une écrasante majorité des États membres, et a fait part de son optimisme au sujet des outils de gestion adaptés et des AMP. En ce qui concerne les petits États insulaires en développement (PEID), il a souligné que la BMADJN y est considérée comme le pas le plus important depuis la CNUDM et a mis en relief l’importance, àla fois, du partage des avantages, du renforcement des capacités et du transfert de technologie.

Christine Valentin, chef des opérations, Conseil mondial des océans, a souligné, entre autres : que les acteurs économiques sont un groupe hétérogène et que cette complexité doit être comprise ; et que l’accord sur la BMADJN devrait être mis en œuvre rapidement et être applicable à tous. Elle a précisé que les actionnaires des entreprises privées ne sont pas intéressées uniquement par le résultat net, mais aussi par une bonne gestion qui minimise les risques à long terme, y compris le risque environnemental. Elle a ajouté qu’il est important de réfléchir à la variété des types d’AMP qui sont possibles, ainsi qu’aux divers acteurs qui peuvent participer à leur conception et à leur mise en œuvre.

Un participant a signalé que les pêcheurs souffraient également de la réduction des prises, due aux impacts du changement climatique et qu’ils prennent des initiatives de riposte, et que la récente Convention des Nations Unies sur les stocks de poissons contient des dispositions puissantes sur la conservation de la biodiversité, mais que le point faible en reste la faible application. Dans le débat qui a suivi, les participants et les conférenciers ont évoqué, entre autres : la mesure dans laquelle un engagement de haut niveau est nécessaire pour la haute mer ; les implications juridiques sur la combinaison de la conservation et de l’utilisation durable dans un traité ; le fait que les définitions, y compris celle des AMP, ne doivent pas constituer une entrave àl›adoption de concepts ; et le rôle important de la France dans l’accélération de la mise en œuvre, en partenariat avec d’autres États et ensembles maritimes.

La Cérémonie de Clôture

Peggy Kalas, Coordinatrice, Alliance pour la haute mer, a remercié toutes les personnes impliquées dans l’accueil, l’organisation et la prise de parole lors de cette conférence. Elle a souligné la nécessité d’agir d’urgence et de saisir l’opportunité sans précédent de négocier un nouveau traité, notant que ce sera la première fois, en trente ans, que les gouvernements se réuniront pour améliorer la gestion de la haute mer et la biodiversité marine dans les écosystèmes de haute mer. Kalas a appelé les participants à saisir «l’incroyable opportunité de protéger la moitié de la planète».

Brune Poirson, Secrétaire d’État auprès du Ministre de la transition écologique et solidaire, France, a félicité les organisateurs de la conférence et les participants pour sensibiliser sur l’importance des prochaines négociations de la BMADJN à New York. Elle a souligné l’importance de la mise en place de partenariats positifs pour l’exploitation du potentiel des océans et la nécessité d’agir rapidement et à grande échelle, car il devient de plus en plus urgent de faire face aux menaces pesant sur les écosystèmes de haute mer. Poirson a souligné que d’ici 2050, la pollution plastique dépassera les stocks de poissons et que d’autres pressions, telles que l’élévation du niveau de la mer et l’acidification des océans, représentent des menaces àla foispour la biodiversité et pour les êtreshumains. Elle a souligné le manque de mesures pour une utilisation durable dans les zones situées au-delà des juridictions nationales, signalant que la gouvernance internationale en haute mer est fragmentée et insuffisante pour répondre aux défis actuels et émergents. Soulignant l’opportunité sans précédent de parvenir à un accord sur la BMADJN, d’ici fin 2020, elle a appelé les participants à faire pression sur les négociateurs et les décideurs pour qu’ils renforcent leur élan et leur leadership, insistant sur le rôle de la mobilisation de la société civile pour convaincre les Etats les plus sceptiques et gagner les arbitrages interministériels. Poirson a souligné les efforts de la France en matière de conservation des océans, y compris notamment, la limitation des déchets à atteindre l’océan et l’arrêt de l’utilisation des emballages plastiques à usage unique, et a déclaré que la France était prêteàtravailler main dans la main avec les négociateurs pour la mise en place d’un traité efficace en faveur de la haute mer.

Réunions à Venir

Les océans communs - pourquoi les zones marines au-delà de la juridiction nationale sont essentielles pour les hommes et la planète : Cette conférence aura lieu à Nausicaa, au centre national français de la mer à Boulogne-sur-Mer, en France, en marge du lancement du Grand aquarium et exposition de Nausicaa sur la haute mer. dates: 26-28 juin lieu: Boulogne-sur-Mer, France contact: info@nausicaa.fr  www: https://www.nausicaa.fr/aquarium/voyage-en-haute-mer/

Congrès international sur la conservation marine (IMCC5) : Cette réunion réunira des professionnels de la conservation et des étudiants pour l’élaboration de nouveaux outils puissants permettant de promouvoir la science et les politiques de conservation marine. dates: 24-29 juin 2018  lieu: Sarawak, Malaisie  contact: IMCC5 Organizers  courriel: http://conbio.org/mini-sites/imcc5/about/contact-us/  www: http://conbio.org/mini-sites/imcc5/

SBSTTA-22 et SBI-2 de la CDB: La vingt-deuxième réunion de l’Organe subsidiaire de la CDB sur les avis scientifiques, techniques et technologiques (SBSTTA), et la deuxième réunion de l’Organe subsidiaire de la CDB sur la mise en œuvre (SBI) se tiendront l’une à la suite de l’autre. L’OSASTT-22 abordera les questions liées à l’océan, y compris entre autres: les aires protégées, la biodiversité marine et côtière, et la biodiversité et les changements climatiques. dates: 2-7 juillet 2018 (SBSTTA-22) and 9-13 juillet 2018 (SBI-2)  lieu: Montréal, Canada  contact: CBD Secretariat  télephone: +1-514-288-2220  télécopie: +1-514-288-6588  courriel: secretariat@cbd.int  www: https://www.cbd.int/meetings/SBSTTA-22

SBI-2 de la CDB : L’Organe subsidiaire de la CDB sur la mise en œuvre examinera notamment les progrès accomplis dans la mise en application de la Convention et du Plan stratégique pour la diversité biologique, l’intégration de la diversité biologique, le mécanisme multilatéral mondial de partage des avantages relevant du protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage des avantages, la coopération avec d’autres conventions et processus, et les mécanismes d’évaluationde la mise en œuvre.  dates:  9-13 juillet 2018  lieu: Montréal, Québec, Canada  contact: CBD Secretariat  téléphone: +1-514-288-2220  télécopie+1-514-288-6588  courriel: secretariat@cbd.int  www: https://www.cbd.int/meetings/SBI-02

4ème Symposium GEO Blue Planet: Sous le thème «Notre avenir est bleu: Lier les données océaniques et côtières aux besoins sociétaux», la conférence servira de forum de discussion sur les besoins en matière d’informationscôtières et océaniques pour le développement durable, la croissance bleue et la conscientisation sociale. dates:  4-6 juillet 2018, lieu: Toulouse, France contact: Symposium Secretariat téléphone: +33 825 595 525 télécopie: +33 4 38 38 18 19 courriel: geobp2018@inviteo.fr  www: https://symposium.geoblueplanet.org/

24ème session de l’Assemblée de l’Autorité internationale des fonds marins (ISA) et du Conseil de l’ISA (Partie II): Le Conseil de l’ISA examinera le rapport 2017 du Comité financier, y compris les propositions budgétaires au titre de 2019-2020 et le rapport 2018 de Comité juridique et technique.  L’Assemblée de l’ISA examinera le budget 2019-2020, un projet de plan stratégique pour l’ISA et le rapport du Conseil.  dates: 2-13 juillet 2018 pour le Comité juridique et technique; 9-12 juillet 2018 pour le Comité financier; 16-20 juillet 2018 pour le Conseil, et 23-27 juillet 2018 pour l’Assemblée.  lieu: Kingston, Jamaïque  contact: ISA Secretariat  téléhone: +1-876-922-9105  télécopie: +1-876-922-0195  courriel: https://www.isa.org.jm/contact-us  www: https://www.isa.org.jm/

Commission internationale de la chasse à la baleine (IWC67): La CBI poursuivra ses travaux sur la conservation et la gestion des baleines et des petits cétacés. dates: 4-14 septembre 2018  lieu: Florianopolis, Brésil  www: https://iwc.int/iwc67

Première session de la Conférence intergouvernementale sur la BMADJN: La première session de la Conférence intergouvernementale (CIG) sur un instrument international juridiquement contraignant relevant de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM) sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine des zones au-delà de la juridiction nationale (BMADJN) fait suite à une session d’organisation (tenue en Avril 2018) et à la conclusion de la quatrième et dernière session du Comité préparatoire (PrepCom) sur les éléments d’un projet de texte d’un instrument juridiquement contraignant (IIJC) sur la conservation et l’utilisation durable des BMADJN dans le cadre de la CNUDM, qui a eu lieu en juillet 2017. dates: 4-17 septembre 2018   lieu: Siège de l’ONU, New York  www: http://www.un.org/depts/los/reference_files/calendar_of_meetings.htm

Symposium CIEM / ONU-CEE sur les outils et les normes de gestion à l’appui de l’objectif 14 de développement durable «La vie sous l’eau»: Ce sera le premier symposium organisé par le Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM) de la Commission économique pour l’Europe (ONU-CEE) en ce qui concerne les ODD, créant ainsi, pour les gestionnaires, les développeurs de politiques et des chercheurs, une opportunité pour examiner les concepts et relever les défis scientifiques, politiques et réglementaires de l’opérationnalisation d’une gestion fondée sur les écosystèmes, à travers l’utilisation des normes et approches techniques de la gestion des risques.  dates: 9-12 octobre 2018  lieu: Reykjavik, Islande  www: http://www.ices.dk/news-and-events/symposia/Pages/Management-tools-and-standards-in-support-of-Sustainable-Development-Goal-14-Life-below-water.aspx

Edition 2018 de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité: La 14ème réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (CDB), la 9ème Réunion des Parties au Protocole de Cartagena sur la Biosécurité et la 3ème Réunion des Parties au Protocole de Nagoya sur le partage des avantages (COP 14 de la CDB, COP / RdP 9 du Protocole de Cartagena et COP / RdP 3 du Protocole de Nagoya) devraient aborder une série de questions liées à la mise en œuvre de la Convention et de ses Protocoles.  dates: 7-22 novembre 2018  lieu: Sharm el-Sheikh, Égypte.  contact: CBD Secretariat  téléphone: +1-514-288-2220  courriel: secretariat@cbd.int  www: https://www.cbd.int/meetings/

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