Daily report for 20 March 2007

La cinquime session du Comit charg de l'examen de la mise en uvre de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la dsertification (CRIC 5) s'est poursuivie mardi 20 mars 2007. Le matin, les dlgus ont parachev le dbat de lundi autour du suivi et de l'valuation de la scheresse et de la dsertification et ont examin les rapports sous-rgionaux et rgionaux. L'aprs-midi, une sance de dialogue interactif global s'est tenue sur le thme des investissements dans les zones rurales dans le cadre de la lutte contre la dgradation des terres et la dsertification. Un comit des Amis du prsident s'est runi en nocturne pour examiner le rapport de la CRIC 5 l'intention de la huitime session de la Confrence des Parties de la CLD (CdP 8).

EXAMEN DE LA MISE EN UVRE DE LA CONVENTION

Le prsident intrimaire, Bongani Masuku, Swaziland, a invit les participants poursuivre le dbat autour du thme 6 sur le suivi et l'valuation de la scheresse et de la dsertification.

POURSUITE DU GROUPE DE DISCUSSION SUR LA SURVEILLANCE DE LA SECHERESSE: Andreja Susnik, Slovnie, a dclar que les structures permanentes et les plans visant faire face la scheresse doivent figurer de manire plus forte l'ordre du jour politique, et a donn un aperu des plans de la mise en place du Centre de la gestion de la scheresse pour l'Europe du sud-est.

Dbat: Le Pakistan, au nom du G-77/CHINE, a encourag le FEM considrer l'laboration d'un systme de suivi et d'valuation couvrant l'ensemble des pays touchs. CUBA a suggr que l'valuation des effets de la gestion sur la dgradation des terres, requiert un travail de surveillance men dans un grand nombre de pays et pas uniquement dans des rgions pilotes, appelant un largissement du projet d'valuation de la dgradation des terres dans les zones arides (LADA).

La GUINEE, appuye par le confrencier Robert Stefanski, Organisation mtorologique mondiale, a soulign que des statistiques fiables concernant les changements survenus dans la dgradation des terres avec le temps, sont ncessaires en vue d'aider dans la planification et dans l'attraction des ressources, et a mentionn le dfi consistant rduire l'cart entre les pays dans le domaine des capacits d'assurer le surveillance de la scheresse et de la dgradation des terres. La REPUBLIQUE DE COREE a soulign que les effets socioconomiques des projets visant faire face la dgradation des terres, ne peuvent tre dtermins que plusieurs annes aprs leur achvement.

L'INDE a soulign que la cartographie de la dgradation des terres doit la fois intgrer les rgions touches par la dgradation des terres et dterminer le processus qui conduit cette dgradation. Le dlgu des ETATS-UNIS a soulign l'importance de l'intgration des donnes du niveau local dans les bases des donnes nationales pour vrifier les donnes satellitaires et amliorer l'exactitude des valuations rgionales.

Le VIETNAM a dplor que les pays touchs parties manquent de ressources pour tirer profit des Rseaux du programme thmatique (RPT) pour le suivi et l'valuation de la dsertification, suggrant que le Mcanisme mondial explore les opportunits offertes pour la mobilisation des ressources pour un fonctionnement plus efficace des RPT. Le reprsentant de SCOPE, une ONG pakistanaise, a encourag l'intgration du savoir traditionnel des agriculteurs dans les travaux du projet LADA et a recommand aux ONG, l'implication des RTP.

La reprsentante du PNUD a prsent un rapport sur le processus inter-institutions en cours pour l'laboration d'indicateurs et d'outils de suivi. Signalant que deux nouvelles consultations d'experts sont prvues en 2007, elle a encourag les pays parties recommander des experts, y compris du Comit sur le groupe d'experts sur la science et la technologie, pour y prendre part.

EXAMEN DES RAPPORTS SOUS-REGIONAUX ET REGIONAUX

Le secrtariat a introduit le point de l'ordre du jour concernant l'examen des rapports sur la mise en uvre accomplie par les groupes sous-rgionaux et rgionaux (ICCD/CRIC(5)/2/Add.2, ICCD/CRIC(5)/3/Add.2 et ICCD/CRIC(5)/4/Add.2).

Mihajlo Markovich, Bosnie-Herzgovine, a prsent un rapport sur les activits menes dans la rgion Nord Mditerrane et, notamment, les runions tenues Bonn en 2004 et Nairobi en 2005. Il a donn un aperu des efforts de coordination, y compris la mise en place de rseaux thmatiques  rgionaux, les activits de renforcement des capacits, les publications et les ateliers techniques.

Ilie Boian, Moldavie, a prsent un rapport sur les activits menes en Europe centrale et orientale, mettant en relief l'approbation des lignes directrices rgissant la coopration rgionale, et les travaux futurs sur le traitement du dboisement et la gestion intgre des bassins versants. Il a mis en exergue: l'tablissement, en Bilorussie, d'un centre rgional pour la divulgation des donnes ayant trait la dgradation des terres; la mise en place, en Armnie, de programmes de formation dans le domaine de la mise en uvre de la Convention; et la tenue, en Roumanie, d'un sminaire rgional sur la mise en valeur des forts des rgions touches par la scheresse.

Sergio Zelaya, secrtariat, a prsent un rapport sur les activits menes en Amrique latine et les Carabes, mettant en relief les progrs accomplis dans la dtermination des indicateurs et attirant l'attention sur le besoin de ressources financires pour la concrtisation des objectifs tablis dans les programmes d'action nationaux (PAN). Il a fait observer que la participation des femmes et des ONG semble avoir diminu aprs l'approbation des PAN parce que les mcanismes de coordination tablis dans les PAN sont souvent composs principalement de responsables gouvernementaux de sexe masculin.

Rui Zheng, secrtariat, a prsent un rapport sur les activits menes en Asie, rapport parvenant des conclusions similaires ceux des autres rgions quant la ncessit de ressources supplmentaires. Il a dcrit les besoins de la rgion en matire de technologies et a cit des exemples d'activits entreprises pour divulguer les technologies, exhortant la communaut internationale trouver des moyens plus efficaces et plus adquats pour le transfert des technologies. Il a mis l'accent sur l'harmonisation des repres et indicateurs au niveau de la rgion, sur la premire carte de la situation actuelle de la rgion et sur la carte nationale grande chelle de la dsertification en Inde.

Boubacar Ciss, secrtariat, a prsent un rapport sur les efforts fournis dans le cadre de la mise en uvre de la CLD en Afrique, prcisant qu'un rapport complet avait t prsent la CRIC 3 et qu'un travail est en cours sur les programmes sous-rgionaux et les rseaux thmatiques.

Dbat: L'Italie a soulign le besoin d'amliorer la base de donnes de la Convention et a mis en exergue une initiative italienne pour l'amlioration de la diffusion des donnes l'intrieur et l'extrieur des pays viss l'Annexe 4 (nord Mditerrane). Le dlgu du LIBAN a indiqu qu'en dpit des ressources limites, ils ont labor un programme sous-rgional pour l'Asie occidentale, encourageant les parties utiliser au mieux les RPT en fonction des ressources disponibles. L'ALGERIE a remis en question le rle futur des RPT et a dclar que les avantages offerts par les Units de coordination rgionales (UCR) ont t dmontrs mais qu'un soutien supplmentaire est requis.

La CHINE a suggr que les UCR devraient tre soutenus par le budget central de la Convention. Zheng a soulign le lien solide entre l'UCR asiatique et les pays asiatiques parties et a espr voir ce soutien tre rapidement accord. Le VIETNAM a soulign que les UCR sont vitales pour la facilitation des changes d'informations et de la cration des capacits, du partage des enseignements tirs et de l'aide ncessaire aux correspondants nationaux, et a encourag le renforcement des UCR en vue d'amliorer la mise en uvre de la CLD.

Ciss a donn un aperu du travail accompli par l'UCR africaine, qui est abrit par la Banque africaine de dveloppement, mettant en relief l'accord conclu pour l'utilisation du fonds fiduciaire de la Banque pour la fourniture de 20 30 millions de dollars chacun des deux projets grande chelle mis en place au Niger et au Burkina Faso.

L'ASSOCIATION DES FEMMES AUTO-EMPLOYEES, Inde, a soulign la ncessit de partenariats multiples dans le domaine de la facilitation de la participation de la socit civile.

DIALOGUE INTERACTIF GLOBAL SUR LINVESTISSEMENT EN ZONES RURALES

Le prsident Moore a introduit le dialogue interactif global sur les investissements dans les rgions rurales dans le cadre de la lutte contre la dgradation des terres et la dsertification. Sem Shikongo, Namibie, a parl de l'cotourisme durable en tant que source de revenus dans les zones arides, se concentrant sur les avantages comptitifs des terres marginales pour l'agriculture mais riches en biodiversit autochtone. Qualifiant l'agriculture dans les rgions marginales de pige de la pauvret, il a expliqu que les industries bases sur la biodiversit, comme le tourisme, fournissent davantage de revenus, d'ducation et d'opportunits d'emplois dans les zones arides de Namibie, y compris pour les femmes. Il a soulign la ncessit de maintenir la qualit environnementale, prcisant que les politiques assurant une haute valeur ngociable la biodiversit autochtones, crent les incitations les plus fortes pour une utilisation sage et durable.

Christoph Kohlmeyer, Allemagne, a donn un aperu de la Plate-forme mondiale des donateurs pour le dveloppement rural, soulignant que des investissements dans l'agriculture et de dveloppement rural dans les pays en dveloppement seront ncessaires pour la ralisation de plusieurs Objectifs du millnaire pour le dveloppement (OMD). Dcrivant la mission de la Plate-forme, consistant harmoniser les interventions en matire d'aide et les aligner sur les stratgies des pays rcipiendaires, il a plaid, entre autres: pour une aide dlie et prvisible; pour des mesures d'encouragement au comportement coopratif; pour une simplification des procdures; et pour une imputabilit mutuelle et une transparence.

Yannick Glemarec, PNUD, a dcrit le travail accompli par le PNUD dans le domaine de l'amlioration de l'accs aux financements consacrs au carbone dans les zones arides, soulignant en particulier le potentiel pour les marchs du carbone et pour le Mcanisme pour un dveloppement propre (MDP) du Protocole de Kyoto de lever des fonds pour la gestion durable des terres. Il a numr les barrires poses actuellement l'utilisation du MDP pour la cration de forts, le reboisement et les projets de production des biocombustibles, y compris, entre autres: le dsquilibre  dans la rpartition gographique des projets; la faiblesse des taux de rendement internes; et les cots levs des premiers investissements.

Rattan Lal, Universit de l'Ohio, a soulign l'importance de la question des sols organiques et a fait tat des liens entre l'accroissement de la fixation du carbone terrestre, l'attnuation de la dsertification, l'allgement de la pauvret, l'accroissement de la biodiversit et l'amlioration du recyclage des eaux et des lments.

Larwanou Mahamane, Institut national de la recherche agronomique, Niger, a dcrit les efforts fournis par son pays dans le domaine de la mise en valeur des terres, ces 30 dernires annes, notamment travers des projets de captage et de collecte des eaux et de rgnration des ressources naturelles gres par les agriculteurs. Il a dclar que la mise en valeur des terres exigeait beaucoup de temps, mais qu'elle tait ncessaire et que le Niger est dsormais en train de cueillir les fruits de ses investissements long terme.

Antonio Rocha Magalhaes, Brsil, a soulign que les conditions susceptibles de favoriser l'investissement englobent l'entreprenariat, l'accs aux marchs des capitaux et des perspectives de profitabilit, ainsi que des politiques publiques visant crer un environnement positif pour l'investissement et rduire les cots de la conduite des affaires. Il a mis en relief les rsultats d'un programme de dveloppement communautaire financ par la Banque mondiale, au Brsil, qui touchent 50% de la population vivant dans les zones semi-arides.

Dbat: La SUISSE a souhait en savoir davantage sur la manire dont l'argent peut parvenir aux populations locales aprs l'adoption de la Dclaration de Paris sur l'efficacit de l'aide, la FINLANDE ajoutant que, comme suite la Dclaration, la majeure partie de la coopration pour le dveloppement sera dsormais alloue au soutien des budgets gouvernementaux, ce qui veut dire en pratique qu'il n'y aura plus de projets distincts pour la lutte contre la dsertification, moins qu'ils ne fassent partie des politiques nationales. Kohlmeyer a rpliqu que les petits agriculteurs sont les principaux investisseurs en charge de la gestion durable des ressources et que si des politiques propres taient mises en place, notamment le dmantlement des subventions agricoles dans les pays industrialiss, ces agriculteurs seraient en mesure de s'engager dans l'utilisation durable des terres.

La COMMUNAUTE EUROPEENNE a dclar que le Fonds europen pour le dveloppement augmentera ses subventions pour le dveloppement rural, crant des opportunits pour les projets de mise en uvre de la CLD.

La FINLANDE a demand Shikongo si une plate-forme diffrente tait ncessaire pour l'engagement de la socit civile dans la lutte contre la dsertification. Shikongo a rpondu que la meilleure approche est une approche cohrente, concerte et intgrative englobant les pays, la socit civile et les institutions donatrices.

L'ARABIE SAOUDITE a dclar que la promotion de l'cotourisme dans son pays aide accrotre la prise de conscience l'gard de l'environnement. La FRANCE a prsent les rsultats du sminaire international sur les cots de l'inaction, tenu Rome en dcembre 2006, soulignant que le traitement de la dgradation des terres peut tre conomiquement, socialement et cologiquement rationnel. Rpondant une question du Pakistan, Shikongo a expliqu que l'cotourisme peut mener une rosion culturelle et que les effets socioculturels doivent tre examins avant toute intervention.

RAPPORT DE LA CRIC 5 A L'INTENTION DE LA CDP 8

Un comit des Amis du Prsident s'est runi le soir, jusqu'a minuit, et a examin puis approuv l'ensemble des chapitres du rapport de la CRIC 5 l'intention de la CdP 8, y compris ceux portant sur la mobilisation des ressources, sur les synergies et sur le transfert des technologies. Les propositions de recommandations ont diffr entre les pays industrialiss et les pays en dveloppement, au sujet des ressources financires et du point de savoir si le MM devait avoir un mandat touchant la cration des capacits. Les dlgus ont galement examin puis convenu de faire rfrence aux biocombustibles "durables".

DANS LES COULOIRS

La runion du Bureau de la CdP, tenue le matin, a fait sourciller un certain nombre de dlgus et a donn lieu des rumeurs dans les couloirs de "La Rural". Elle a, croit-on savoir, approuv la date de la runion de la CdP 8 qui se tiendra Madrid, en Espagne, du 3 au 14 septembre 2007, et a examin les procdures suivre dans la dsignation du nouveau secrtaire excutif de la CLD, prvue fin 2007. Certains pays ont sembl avoir des doutes sur la procdure de dsignation traditionnelle en vertu de laquelle c'est le Secrtaire Gnral de l'ONU qui dsigne le secrtaire excutif aprs une concertation discrte des principaux groupes rgionaux et auraient prfr une procdure plus ouverte, mais d'autres ont sembl savourer le suspens suscit par le systme de dsignation la faon de New York.

COMPTE RENDU FINAL DU ENB: Le numro du Earth Negotiations Bulletin consacr la synthse de la CRIC 5 sera disponible en ligne partir du samedi 24 mars 2007, : http://enb.iisd.org/desert/cric5/.  

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