Daily report for 11 May 2010

Les délégués à la CDD 18 se sont réunis, le matin, dans un dialogue multipartite sur les partenariats pour le développement durable dans la matinée, et dans un dialogue multipartite sur l’avancement de la mise en œuvre des décisions de la CDD, l’après-midi. Ils ont également présenté des observations sur le résumé du président (Partie I) au cours de l’après-midi.

LES DIALOGUES MULTIPARTITES

PARTENARIATS POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE : Le vice-président Jaeckel a ouvert cette session, soulignant que les partenariats constituent, pour les gouvernements, la société civile et le secteur privé, l’occasion de présenter leurs aptitudes uniques. Le directeur du DSD, Tariq Banuri, a présenté le rapport du Secrétaire général sur les partenariats pour le développement durable (E/CN.17/2010/13).

Le conférencier Maleye Diop, Partenariat public-privé pour l’environnement urbain (PPPEU), PNUD, a déclaré que le PPPEU est destiné aux membres des collectivités locales, aux entreprises et aux organismes communautaires intéressés par une approche novatrice aux problèmes de prestation de services, en particulier pour les pauvres. La conférencière Heather Allen, Association internationale des Transports Publics (UITP), Belgique, a présenté un partenariat mis en place dans le domaine du transport durable à faible émission de carbone (SLoCaT). Elle a précisé que les activités du partenariat améliorent les connaissances sur le transport durable à faible émission de carbone, aide à élaborer de meilleures politiques et catalyse leur mise en œuvre.

Le conférencier Mauricio Fernandes, Comité d’organisation de l’Année internationale de la Planète Terre, a déclaré que la mission de la Terre doit être communiquée au public à travers une variété d’activités, y compris la télévision, les médias et la science destinée au grand public. Amir Dossal, directeur exécutif du Bureau des Nations Unies chargé des partenariats, a déclaré : "La philanthropie intelligente" comme le projet Haïti Hopes, doit être encouragée. Il a également souligné qu’en dépit de la "chute de Wall Street," au cours des cinq dernières années, une augmentation des investissements y a été enregistrée à travers les partenariats public-privé. Christian Brodhag, Ecole des Mines de Saint-Etienne, a déclaré que les partenariats dont le monde a besoin sont des partenariats plutôt de dimension mondiale, que des partenariats d’ordre sectoriel, et a identifié le Groupe de travail international sur le développement durable du tourisme comme partenariat mondial pour des MPCD. Le conférencier Ronald Jumeau, Représentant permanent des Seychelles auprès des Nations Unies, a présenté un exposé sur le Partenariat insulaire mondial (GLISPA), qui apporte aux îles une aide dans le domaine de la construction de ponts pour la conservation et l’ utilisation durable de leurs ressources naturelles, et qui regroupe les pays insulaires et les pays ayant des îles, industrialisés et en développement , y compris certains bailleurs de fonds, à travers des échanges de compétences, de connaissances et de technologies, inscrits dans la durabilité.

Les FEMMES ont déploré l’absence de parité dans les accords de partenariat, et ont lancé un appel pour l’égalité en faveur des femmes, ainsi que pour un financement de démarrage et un appui institutionnel. Le délégué des ENFANTS et des JEUNES a encouragé leur intégration de manière plus importante au sein des délégations gouvernementales et des décisions. Le porte-parole des PEUPLES AUTOCHTONES a fait état du caractère épars de leur représentation au sein de la CDD, a demandé le renforcement des capacités et une meilleure information, et a souligné le besoin de coopération et collaboration plus grandes avec les gouvernements.

L’UE a mis l’accent sur la nécessité d’une forte participation des grands groupes dans la CDD et sur l’importance de leurs initiatives. Le délégué a exprimé un intérêt dans l’organisation des contributions au processus préparatoire de la CDD sur tous les thèmes, avant la Réunion préparatoire intergouvernementale de la CDD, début d’année prochaine, et a suggéré que les mesures volontaires sur les MCPD pouvaient être élaborées davantage vers des dispositions plus formelles. L’EGYPTE a parlé de l’élévation du niveau de vie des pauvres, de la pression démographique et de l’importance des partenariats.

La FRANCE a souligné son soutien en faveur du processus de Marrakech. Les ONG ont mis l’accent sur la nécessité d’avoir des critères, des objectifs, des calendriers et d’une prise en compte des partenariats de l’ONU. Le délégué des COLLECTIVITES LOCALES a souligné les réussites de l’Alliance mondiale pour les éco-mobilités et des partenariats pour des villes européennes durables. Le délégué des SYNDICATS DES TRAVAILLEURS a parlé du concept des droits de l’environnement. Le délégué des ETATS-UNIS a parlé de ses partenariats réussis, y compris le partenariat pour des Carburants et véhicules propres. Le SÉNÉGAL a parlé du Nouveau partenariat pour le développement africain (NEPAD) et a invité les partenaires au développement à y apporter leur soutien. La SUISSE a souligné la nécessité de critères de qualité pour garantir que des résultats concrets soient obtenus. Le délégué des COMMERCE ET INDUSTRIE a déclaré que la CDD devrait continuer à servir de forum d’idées et d’apprentissage. La COMMUNAUTE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE a signalé que 2011 est l’Année internationale de la chimie et a indiqué qu’elle s’efforcera de bâtir un partenariat autour de cet événement. Le représentant des AGRICULTEURS a décrit des partenariats pour l’amélioration de l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement et pour l’augmentation du niveau de sensibilisation au problème des déchets agricoles.

L’Inde a présenté son expérience dans le domaine des partenariats entre gouvernement, associations industrielles, centres d’excellence, et communautés scientifiques et éducatives. La MAURITANIE a déclaré que les domaines de l’énergie et de l’éducation ne doivent pas être marginalisés dans les partenariats.

Le représentant du Réseau mondial des villages écologiques a déclaré que les partenariats dans lesquels son organisation est impliquée, mettent l’accent sur la promotion de MCPD dans les zones rurales. Le porte-parole des ONG a affirmé que l’ONU elle-même est un partenariat, mais qu’elle doit apporter une vision commune permettant d’englober tout le monde. Le délégué des SYNDICATS DES TRAVAILLEURS a souligné le besoin d’examiner tous les aspects du développement social, en y impliquant les entreprises, les sociétés et les donateurs.

PROMOTION DE LA MISE EN ŒUVRE DES DECISIONS DE LA CDD : Cette session a été dirigée par le vice-président Raguž. Luc Gnacadja, secrétaire exécutif, Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a fait état d’une faible interaction entre la CDD et les appareils opérationnels de l’ONU et a souligné la nécessité d’améliorer la cohérence entre les processus de la CDD et des trois Conventions de Rio. Thomas Foster, Partenaires internationaux pour une agriculture durable, a parlé de projets locaux, y compris le groupe de travail sur ADRD-Kenya Livestock et des liens ville-campagne en matière de sécurité alimentaire. Felix Dodds, directeur exécutif, Forum des parties prenantes pour notre avenir commun, a fait état du constat d’une diminution de l’importance de la CDD dans les priorités des gouvernements et des parties prenantes, diminution qui, selon lui, est en partie due à l’échec du cycle de l’énergie. Il a appelé Rio +20 à "réinitialiser" le développement durable à travers, notamment : le rétablissement des processus nationaux, la mise à contribution des ministères gouvernementaux "disposant de fonds" et la création d’un groupe de haut niveau pour aider à guider la CDD.

Le conférencier Kaire Mbuende, Namibie, a axé son intervention sur les moyens de mise en œuvre et sur le rôle de l’ONU. Il a indiqué que le renforcement des capacités, y compris celles institutionnelles, et le transfert de technologie sont essentiels à la mise en œuvre. Il a insisté sur les partenariats et sur l’importance de la coopération Sud-Sud. Evoquant la crise, il a appelé à des actions préventives.

L’UE a déclaré être favorable à une CDD forte, et que toutes les parties prenantes ont un rôle à remplir dans l’application des décisions de la CDD 17. Le délégué a décrit l’accent placé par l’UE sur l’éradication de la pauvreté, et a suggéré qu’un accord ambitieux sur les MCPD peut être mis en œuvre. Le délégué des AGRICULTEURS, parlant également au nom du COMMERCE ET INDUSTRIE et de la COMMUNAUTE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE, a souligné l’importance de l’agriculture, a appelé à faciliter les partenariats, et a proposé que toutes les organisations devraient examiner les décisions de la CDD 17. La porte-parole des FEMMES a demandé une plus grande implication de tous les acteurs et une mise en relief des liens, et a déploré le caractère limité de la discussion sur les moyens de mise en œuvre. Le BÉNIN évoqué la nécessité d’une cohérence entre les institutions opérationnelles des Nations Unies, ainsi qu’au niveau local.

Le NIGERIA a déclaré qu’il manque de leadership fort sur le développement durable au sein de l’ONU, que le DSD est "déprécié ", que les institutions des Nations Unies sont "découpées" de la CDD et que les ministres des finances et du développement sont absents. Les ONG ont encouragé la participation de tous les ministres concernés, et le délégué des ENFANTS et des JEUNES a souligné le besoin d’avoir des objectifs clairs, en matière de mise en œuvre et de suivi, ainsi que l’autonomisation des jeunes.

La ZAMBIE a souligné l’importance du renforcement des capacités, de la mise en œuvre des initiatives en faveur des MCPD, des échanges d’informations, de l’établissement de partenariats, du financement et du transfert des technologies. Le SENEGAL a suggéré de rattacher la mise en œuvre des décisions de la CDD aux OMD et à l’application des accords multilatéraux sur l’environnement. Le délégué des ETATS-UNIS a énuméré ses domaines prioritaires en matière de mise en œuvre dont, notamment : l’agriculture et la sécurité alimentaire, le renforcement des liens entre les zones urbaines et rurales et le renforcement des pratiques éclairées. L’INDE a indiqué que le développement durable contribue aussi à la lutte contre le changement climatique et a souligné l’importance des échanges de connaissances et d’expériences entre les pays.

L’OMS a suggéré que la CDD devrait se positionner de manière à apporter des contributions plus substantielles à la réalisation des objectifs du développement durable et des OMD. Le porte-parole des COLLECTIVITES LOCALES a déclaré que la mise en œuvre effective des décisions de la CDD dépend des efforts locaux. Le délégué des SYNDICATS DES TRAVAILLEURS a souligné que les organisations de la société civile et, en particulier, les syndicats des travailleurs, ont un rôle important à jouer dans la mise en œuvre. La COMMUNAUTE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE a déclaré qu’une communauté interinstitutionnelle consacrée à la coordination des stratégies de développement durable et à la mise en œuvre du système des Nations Unies est nécessaire. Le BRESIL a déclaré que l’éradication de la pauvreté et de la faim doivent rester des priorités centrales. Les participants ont souligné le besoin : d’envisager un retour à un cycle annuel de la CDD, de promouvoir la fertilisation croisée entre le processus de la CDD et les processus des conventions de Rio ; d’élever le statut de la CDD et de comprendre les "zones chaudes" de la CDD.

PROJET DE RESUME DU PRESIDENT (PARTIE I)

Le Président Ferraté a présenté le résumé du Président, a rappelé aux délégués que la CDD 18 est une session d’examen et a invité les participants à faire part de leur observation de manière succincte. La plupart des délégués ont déclaré que le résumé donne un bon aperçu des discussions et ont offert des observations spécifiques sur son contenu. Le Yémen, au nom du G-77/CHINE, a souligné la nécessité de maintenir l’intégrité à la fois de la CDD 18 et de la CDD. Soulignant la répétition des appels à des ressources supplémentaires, l’UE a déclaré que le résumé doit aussi tenir compte des solutions à faible coût offertes. L’ARGENTINE et le BRESIL ont souligné le besoin de se référer davantage au concept d’économie verte, et CUBA a déclaré que le concept doit être clarifié. L’EGYPTE a souligné que davantage de références devraient être faites aux difficultés rencontrées dans les territoires occupés. Le CHILI a déclaré que l’extraction minière est un "moteur du développement durable". Le GHANA a souligné que l’extraction minière est intrinsèquement non durable et que les références ne devraient pas être faites à la manière de rendre le développement minier durable.

L’ARABIE SAOUDITE a déclaré que le résumé devrait être rédigé à la troisième personne. La SUISSE a souligné que la section consacrée aux produits chimiques doit plutôt rendre compte de la nécessité de faire usage des instruments disponibles, qu’en suggérer de nouveaux. Le JAPON a suggéré l’insertion d’une référence au Forum régional sur les 3R. L’INDONESIE a souhaité une référence au renforcement des initiatives régionales pour la promotion des 3R. Le CANADA a demandé une référence aux travaux du Forum intergouvernemental sur l’extraction minière au service du développement durable et l’exploration de solutions novatrices pour combler les lacunes au niveau du financement et de l’assistance technique. Le MEXIQUE a suggéré l’insertion d’une référence aux Centres régionaux de la Convention de Bâle. Le NIGERIA a contesté les références aux progrès réalisés dans les infrastructures de transport avec les partenaires au développement en Afrique, affirmant que ces progrès ne sont pas réalisés. La NORVEGE a souligné que la bonne gouvernance est une condition préalable au développement durable. Les ETATS-UNIS et le CANADA ont suggéré que le document devrait inclure un chapeau expliquant qu’il n’est pas négocié et qu’il rend compte des vues du président. Le délégué des ETATS-UNIS a souligné la nécessité de mettre en œuvre les programmes et mécanismes disponibles, ainsi que de développer des mécanismes financiers novateurs. Le BRESIL a souligné que les discussions sur l’inscription du mercure dans le processus des synergies avaient été "rejetées". Le CAMBODGE a proposé l’insertion de références supplémentaires à la bonne gestion des mines, ainsi que le besoin de s’assurer d’une répartition équitable des avantages et des recettes.

Le porte-parole des PEUPLES AUTOCHTONES a déclaré que les déchets dangereux sont un problème également dans les pays industrialisés, l’enfouissement étant commun dans les terres autochtones. Le délégué des AGRICULTEURS a signalé que les rôles de la science et de l’ingénierie sont sous-référencés dans le résumé. Le délégué des SYNDICATS DES TRAVAILLEURS a mis en exergue les opportunités d’emploi décent dans le secteur minier. Le représentant des ENFANTS et des JEUNES a déclaré que l’éducation non formelle doit être référencée.

DANS LES COULOIRS

Au moment où les délégués présentaient leurs observations sur le résumé du président (Partie I) dans la salle de conférence 1, des discussions de fond se déroulaient dans les couloirs. Certains y ont remis en question la suggestion faite par d'autres que les modes de consommation et de production durables devaient être ancrés de manière plus solide dans le système des Nations Unies, l’un d’eux se demandant "Comment allons-nous faire alors qu’il n'ya pas de programme mondial de mise en place de MCPD ?" Le point de savoir si le MCPD devait reposer sur une approche ascendante ou  descendante a également été un sujet de discussion, un partisan de la première option indiquant que des mesures comme l'amélioration de l'efficacité de l’énergie et des ressources devraient être adoptées au niveau local, au lieu d’avoir à élaborer des stratégies et des programmes de dimension mondiale ou nationale sur le MCPD. Dans l’intervalle, s’agissant de l'économie verte, plusieurs délégués ont souligné la nécessité de définir le terme et ont déclaré que ce besoin n'a pas été pleinement reflété dans le résumé du président.

Ce numéro du Bulletin des Négociations de la Terre © <enb@iisd.org> a été rédigé par Stephanie Aktipis, Ph.D., Melanie Ashton, Andrey Vavilov, Ph.D., Lynn Wagner, Ph.D., et Kunbao Xia. Edition numérique: Leila Mead. Version française: Mongi Gadhoum. Editrice en chef: Pamela S. Chasek, Ph.D. <pam@iisd.org>. Directeur du Service des informations de l’IIDD: Langston James “Kimo” Goree VI <kimo@iisd.org>. Les bailleurs de fonds du Bulletin sont: Le Royaume-Uni (à travers le département du développement international (DFID), le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique (à travers le Bureau des océans et des affaires environnementales et scientifiques internationales du département d’Etat américain), le gouvernement du Canada (à travers l’ACDI), le ministère danois des affaires étrangères, le ministère allemand de la coopération économique et développement (BMZ), le ministère fédéral allemand de l’environnement, de la préservation de la nature et de la sécurité nucléaire (BMU), le ministère néerlandais des affaires étrangères, la commission européenne (DG-ENV), et le ministère italien de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’espace maritime. Un soutien général est accordé au Bulletin, au titre de l’exercice 2010, par: le gouvernement australien, le ministère fédéral autrichien de l’agriculture, des forêts, de l’environnement et de la gestion de l’eau, le ministère suédois de l’environnement, le ministère néo-zélandais des affaires étrangères et du commerce extérieur, SWAN International, l’Office fédéral suisse de l’environnement (FOEN), le ministère finlandais des affaires étrangères, le ministère nippon de l’environnement (à travers l’IGES), le ministère nippon de l’économie, du commerce et de l’industrie (à travers GISPRI), le gouvernement d’Islande, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), et la Banque mondiale. Le financement pour la traduction du Bulletin en français a été fourni par les gouvernements de la France, de la Région wallonne de Belgique, de la Province du Québec et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF et IEPF). Les opinions exprimées dans le Bulletin appartiennent à leurs auteurs et ne reflètent pas forcément les vues de l’IIDD et des bailleurs de fonds. Des extraits du Bulletin peuvent être utilisés dans des publications non commerciales moyennant une citation appropriée. Pour tout renseignement, y compris les demandes de couverture d’événements par nos services, contacter le Directeur du Service des informations de l’IIDD, <kimo@iisd.org>, au +1-646-536-7556 ou par courrier au 300 East 56th St., 11A, New York, New York 10022, USA. L’équipe du ENB couvrant la CDD-18 est joignable par courriel à <lynn@iisd.org>.

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