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REUNION MINISTERIELLE

Le Président de la CdP, Maria Julia ALSAGORY (Argentine) déclara que le moment de prendre les décisions et de formuler les déclarations concernant la mise en oeuvre de la CDB était venu. Elle souligna aussi la nécessité d'évaluer l'efficacité de la mise en application de la CDB aux niveaux national et international. Elizabeth DOWDESWELL, Directeur Exécutif du PNUE, encouragea la CdP à concevoir un programme rationnel et réalisable. Elle déclara qu'une nouvelle phase pouvait être accomplie dans la mise en oeuvre, par la création de liens avec d'autres institutions en rapport avec la question.

Le Président Argentin, Carlos MENEM, fit une adresse à la réunion des Ministres. Il déclara en substance que les progrès restaient insuffisants quant aux efforts visant l'arrêt des destructions de leur propre habitat par les hommes, lesquels constituent, ajouta-t-il, "les challenges de notre temps." Il appela, par ailleurs, à l'adoption d'une stratégie mondiale en matière de forêts et à un "contrat naturel" qui serait similaire au niveau de l'impact au "contrat social" réalisé au 18ème Siècle. Il ajouta enfin que le respect des communautés traditionnelles n'a été que trop longtemps déféré dans le contexte de la CDB.

Durant la Réunion Ministérielle toujours, les ministres devaient se focaliser sur un certain nombre de questions importantes pour la mise en application de la CDB. Les G- 77/CHINE soulignèrent la nécessité de la mise à disposition des ressources financières dans des délais normaux et prévisibles et de la facilitation adéquate du transfert technologique. L'orateur reconnut que la principale entrave à la mise en oeuvre est le manquement des pays industrialisés à se conformer aux dispositions de l'Article 20 concernant les ressources financières. Plusieurs ministres de pays en développement devaient réitérer ce point. Le KAZAKHSTAN fit état d'un manque de compréhension quant aux besoins en matière d'assistance financière et des pertes possibles de la diversité biologique dans les pays en transition économique. Plusieurs pays, dont l'ALGERIE, le BRESIL, le TCHAD, la CHINE et CUBA, demandèrent l'accélération de l'octroi des financements provenant du FEM et d'autres bailleurs de fonds et appelèrent à la simplification des procédures et à l'élimination des conditions. L'UE déclara pour sa part, que les fonds doivent être affectés et répartis de manière efficace et que le FEM devait être amélioré et simplifié. Le BRESIL se déclara favorable à la retenue du FEM comme mécanisme de financement intérimaire en attendant la prochaine CdP et appela le FEM à "renforcer ses titres de créance" pour mieux répondre aux priorités de la CdP.

Plusieurs pays devaient également apporter leur soutien à la mise en application de l'Article 8(j) concernant le savoir, les innovations et les pratiques traditionnels. Le CANADA proposa la tenue d'une session de travail intérimaire active pour faire avancer les objectifs de l'Article 8(j). La COLOMBIE attira l'attention sur la nécessité de ne pas laisser la CDB se focaliser uniquement sur la conservation. L'orateur évoqua la récente décision de l'Andean Pact concernant l'accès aux ressources génétiques. La BOLIVIE fit état des efforts nationaux pour la reconnaissance des droits des communautés indigènes, rurales et locales.

La CHINE appela à la protection des droits des agriculteurs en matière de ressources génétiques. L'INDONESIE déclara que le partage des profits doit être revu de manière permanente par les différentes Parties. L'INDE appela à des progrès concrets sur la question du partage des profits avec les pays d'origine, ainsi qu'au renforcement des capacités nationales en matière de bioprospection. Le BRESIL parla du conflit entre les régimes d'accès établis dans le cadre de la CDB et les dispositions de l'Entente Internationale sur les Ressources Phytogénétiques pour l'Alimentation et l'Agriculture (PGRFA). Le MEXIQUE mit en garde contre l'établissement d'un lien entre les DPI et les questions de ressources génétiques dans la mise en oeuvre de la conservation in situ et appela à l'examen des effets de l'établissement des droits d'auteur en matière de base de données sur l'engendrement du savoir scientifique.

Plusieurs délégations encore devaient mettre l'accent sur le lien entre la CDB et d'autres conventions touchant à la biodiversité. L'INDONESIE déclara que la CDB doit fournir des orientations aux différentes conventions en rapport. La COLOMBIE déclara que des sujets tels que l'agriculture et les forêts ne doivent pas être enlevés de la Convention qui doit être maintenue comme un cadre pour l'ensemble des questions ayant trait à la biodiversité. Le PEROU appela le PNUE à coordonner la CDB avec les conventions sur les changements climatiques et sur la désertification. Le ROYAUME-UNI déclara que la CDB ne doit pas être considérée comme "le parent pauvre de la Convention sur les Changements Climatiques" malgré l'absence de nombreux ministres des pays de l'OCDE. L'orateur appela les USA à ratifier la CDB et à mettre tout son poids derrière l'action commune pour la mise en application des conventions conclues à l'échelle internationale, pour ne pas avoir à "prendre des mesures unilatérales sur des questions qui divisent le monde."

Les ministres devaient mettre en exergue un certain nombre d'autres points importants. L'UE nota la nécessité de s'assurer que toutes les Parties développent des stratégies nationales visant les politiques sectorielles pertinentes et impliquant tous les secteurs appropriés. L'ALLEMAGNE appela à assurer une agriculture durable dans les pays en développement en aidant les agriculteurs à éviter les pratiques non pérennes. L'orateur mit également l'accent sur le tourisme durable. La nécessité du renforcement des capacités, du développement de l'infrastructure, de l'établissement des partenariats, de la participation active des ONG ainsi que le besoin d'accorder une priorité au travail de la CdP furent soulignés par les G-77/CHINE. La COLOMBIE exprima une certaine préoccupation quant au nombre de sujets inscrits à l'ordre du jour du SBSTTA. La SUISSE appela également à une définition claire des objectifs et priorités.

Le CANADA proposa une liste de volontaires à mettre à la disposition des pays en développement, permettant d'assurer un complément d'assistance dans les préparatifs de la CdP-4. L'INDONESIE, l'AUSTRALIE et l'UE soulignèrent l'importance d'établir des zones marines et côtières protégées dans le cadre du mandat de Jakarta. Les G-77/CHINE et les BARBADES attirèrent l'attention sur la situation des petits etats insulaires en Développement (SIDS). Le MALAWI appela à inscrire la revue du programme de travail sur les forêts comme point permanent à l'ordre du jour. La NORVEGE déclara que la conclusion d'un protocole sur la biosécurité "confère davantage de profondeur" à la CDB et que la décision concernant le domaine agricole intègre l'agriculture dans les questions de la biodiversité. Quelques ministres évoquèrent aussi la prochaine Session Extraordinaire.

Les ministres de CUBA, du BENIN, de la CHINE, de la HONGRIE, du MALAWI, de la COTE D'IVOIRE, de la SLOVAQUIE, de l'AFRIQUE DU SUD, du LAOS, de HAITI, de la REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE et d'INDONESIE parlèrent de leurs efforts nationaux respectifs au niveau de la mise en application. Ces efforts ont englobé: la création ou l'expansion de zones protégées et de réserves naturelles; le renforcement des politiques nationales en matière de gestion forestière, de recherche agricole, d'éducation environnementale et de sensibilisation publique; l'élaboration de stratégies et de plans d'action nationaux pour la protection et le suivi de la biodiversité; et le lancement d'études d'évaluation de la biodiversité. La SLOVAQUIE, appuyée par la SUISSE, invita la CdP à tenir sa quatrième réunion à Bratislava.

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