Daily report for 19 February 2008

Mardi, les délégués à l’OSASTT 13 se sont réunis, le matin, dans la Grande commission, et l’après-midi, dans deux groupes de travail. La Grande commission a procédé à l’examen des évalua­tions approfondies des programmes de travail relatifs à la biodiver­sité agricole et forestière; le Groupe de travail I a procédé à l’examen de la biodiversité marine et côtière; et le Groupe de travail II a procédé à l’examen des espèces exotiques enva­hissantes (EEE) et des options offertes pour l’entreprise d’actions qui se renforcent mutuellement permettant de faire face aux changements climatiques dans le cadre des trois conventions de Rio.

GRANDE COMMISSION

EVALUATION APPROFONDIE DU PROGRAMME DE TRAVAIL RELATIF A LA BIODIVERSITE AGRICOLE: Les délégués ont poursuivi la présentation de leurs observations concernant le document UNEP/CBD/SBSTTA/13/2. Notant que l’agriculture industrialisée détruit la biodiversité et aggrave les changements climatiques, VIA CAMPESINA a encouragé la protection des agriculteurs traditionnels et leurs variétés culturales. GREENPEACE a appelé à des critères scientifiques, à des normes  et à la détermination des cycles de vie des biocombustibles, et à la rejection d’objectifs quantitatifs pour la consommation de biocom­bustibles avant la conduite d’une étude d’impact adéquate.

EVALUATION APPROFONDIE DU PROGRAMME DE TRAVAIL RELATIF A LA BIODIVERSITE FORESTIERE: José Antonio Prado Donoso, FAO, a présenté un rapport sur l’état de la biodiversité forestière, précisant que 1,6 milliard de personnes dépendent des forêts, que le déboisement est respons­able de 17% des émissions de carbone dans le monde et que seuls 9% des forêts de la planète sont actuellement protégées. Il a décrit les efforts fournis de manière conjointe pour améliorer les données relatives aux taux de déboisement et pour l’élaboration des princ­ipes directeurs régissant la gestion durable des forêts.

Frances Seymour, Centre international de la recherche forestière, a imputé le déboisement à la conversion des terres, à la construction de l’infrastructure, à l’exploitation non durable des forêts, aux marchés et aux échecs au niveau de la gouvernance et à l’incertitude des droits de propriété. Elle a mis en exergue l’impor­tance des outils politiques pour le traitement de ces causes, notam­ment, l’élimination des subventions préjudiciables, l’établissement de mesures d’encouragement de marché telles que la certification et l’éclaircissement du régime foncier.

Les délégués sont ensuite passés à l’examen du document de l’évaluation approfondie du programme de travail relatif à la biodi­versité forestière, (UNEP/CBD/SBSTTA/13/3), qui englobe un projet de recommandation. Mettant en garde contre la duplication des travaux, plusieurs délégués ont appelé à une collaboration étroite et à des entreprises communes avec la FAO, le Partenariat collaboratif sur les forêts (PCF), la Convention de Ramsar et la CCCC, en particulier, dans le cadre du Mécanisme pour la préven­tion des émissions dues au déboisement et à l’érosion. Le BRESIL a noté que le Forum des Nations unies sur les forêts (FNUF) reste le seul forum international pour les politiques forestières. L’AUTRICHE a proposé un plan d’action conjoint CDB-FNUF.

Plusieurs pays ont attiré l’attention sur les effets négatifs poten­tiels de la production des biocombustibles sur les écosystèmes forestiers, certains délégués suggérant que la CdP 9 élabore les principes directeurs ou les normes devant régir l’étude d’impact. Le BRESIL et l’ARGENTINE ont rejeté les références à l’étude d’impact et, contrés par le BANGLADESH, l’intégration des activités de la réponse aux changements climatiques dans les stratégies et plans d’action nationaux. La COLOMBIE a appelé à une concentration sur les stratégies d’adaptation.

 La CE a plaidé pour la surveillance et l’évaluation des effets des changements climatiques par le biais des mécanismes disponi­bles, tandis que l’OUGANDA a appelé à la mise en place de réseaux de suivi nationaux et internationaux. GREENPEACE a appelé à un moratoire sur le déboisement pour la production d’agro-combustibles, et la COALITION MONDIALE POUR LES FORETS a encouragé l’élimination des mesures d’encouragement préjudiciables.

Mentionnant les risques potentiels posés par les arbres géné­tiquement modifiés, plusieurs pays et ONG participantes ont appelé à la poursuite de la recherche et ont plaidé pour une approche préventive. Le Libéria, au nom du GROUPE AFRICAIN, le BRESIL et d’autres ont souligné le besoin de renforcer l’assistance technique et le renforcement des capacités pour la mise en œuvre du programme de travail, y compris le renforcement des systèmes de surveillance, la diffusion de l’infor­mation et la création de capacités en matière d’études d’impact des biocombustibles.

L’ALLEMAGNE a présenté les conclusions de la réunion d’experts tenue sur l’Ile de Vilm, en  Allemagne, y compris les appels à un financement durable des aires forestières protégées et au renforcement des réseaux forestiers. La MALAISIE a fait part de ses réserves à l’égard des accords de financement volontaires suggérés.

Un certain nombre de pays a critiqué la recommandation en raison de sa focalisation étroite sur les effets des changements climatiques, suggérant des points supplémentaires pour examen, dont: la gouvernance, l’exploitation forestière illégale, les produits forestiers non ligneux, la collecte des données, le découragement de la conversion des zones forestières, la valorisation des services fournis par les écosystèmes et, la mise en valeur des forêts.

La BELGIQUE et CUBA ont suggéré de procéder à l’examen des menaces extérieures posées à la  biodiversité forestière, outre les changements climatiques. La TUNISIE a appelé à des straté­gies et à des outils pour la lutte contre les feux forestiers. La REPUBLIQUE TCHEQUE a encouragé l’octroi d’une attention particulière à la protection des tourbières utilisées pour le piégeage du carbone.

Le BANGLADESH a proposé l’élaboration d’un système de classification harmonisé des forêts. La SUEDE a souligné que les systèmes de certification doivent être crédibles pour fonctionner efficacement en tant qu’instruments de marché. Kiribati, au nom des PEID, a demandé l’intégration des forêts des îles de faible alti­tude. HAÏTI a noté l’importance des couloirs biologiques régionaux pour la connectivité des écosystèmes forestiers.

Le DEPARTEMENT FORESTIER DE LA FAO a donné un aperçu de son travail avec les partenaires pour l’harmonisation de la collecte d’informations au niveau national et de la communica­tion des données concernant les forêts. La CONFERENCE MINIS­TERIELLE SUR LA PROTECTION DES FORÊTS EN EUROPE a souligné l’importance de ses travaux intersectoriels sur la gestion durable des forêts pour la réalisation de l’objectif de biodiversité de  2010. Le FORUM INTERNATIONAL DES AUTOCHTONES SUR LA BIODIVERSITE (FIAB) et la COALITION MONDIALE POUR LES FORÊTS ont indiqué que les commu­nautés autochtones et locales requièrent une pleine participation dans les prises de décision touchant les forêts situées sur leurs terri­toires. GREENPEACE a appelé les délégués à traiter les questions de marché, de gouvernance et des échecs politiques entravant la mise en œuvre, y compris l’application de mesures pour la lutte contre l’exploitation forestière illégale.

GROUPE DE TRAVAIL I

BIODIVERSITE MARINE ET CÔTIERE: Le président du GT I, Gabriele Obermayr, a introduit le document portant sur la biodiversité marine et côtière (UNEP/CBD/SBSTTA/13/4), y compris la liste de critères écologiques et de systèmes de classifica­tion biogéographique pour les aires marines nécessitant une protec­tion, élaborée à un atelier d’experts tenu en octobre 2007. Ricardo Santos, Université des Açores, Portugal, a présenté les conclusions de l’atelier sur les critères scientifiques devant régir la détermina­tion des aires marines écologiquement et biologiquement significa­tives et représentatives nécessitant une protection dans les eaux maritimes ouvertes et dans les habitats des fonds marins.

La SLOVENIE et la SUEDE ont appuyé la formulation d’une recommandation appelant la CdP à “approuver” la liste des critères élaborée par l’atelier d’experts, tandis que le PORTUGAL, l’ALLEMAGNE, les PAYS-BAS, HAÏTI, la THAÏLANDE et la NOUVELLE ZELANDE ont souhaité la voir “adoptée.” Ils ont été contrés par le GROUPE AFRICAIN, l’AUSTRALIE, l’ARGEN­TINE la CHINE, le JAPON, le CANADA et d’autres, qui ont préféré voir la CdP “prendre note” de la liste. L’UICN, GREEN­PEACE, WWF, et BIRDLIFE INTERNATIONAL ont appelé les délégués à soutenir les critères de prendre des mesures concrètes immédiates pour la protection de la biodiversité marine.

Le BRESIL et l’ISLANDE ont fait objection à la proposition de transmettre le rapport de l’atelier sur les systèmes de classification biogéographique et la bio-régionalisation, à la CdP, l’ISLANDE notant que l’atelier n’était pas pourvu d’une participation régionale équilibrée. L’Allemagne a plaidé pour la transmission du rapport à la CdP et a suggéré qu’à la fois la liste des critères et le rapport de l’atelier soient transmis au Groupe de travail spécial des Nations Unies sur la biodiversité marine située dans les aires au-delà des limites de la juridiction nationale.

Le BRESIL a déclaré que le travail de la CDB devrait se foca­liser sur l’élaboration plutôt de “directives techniques” que de “critères de sélection.” L’AUSTRALIE a déclaré que le mandat de la CDB consiste uniquement en la fourniture d’avis scientifiques, techniques et technologiques à des organes plus spécialisés tels que la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM). L’ARGENTINE, appuyée par le PEROU, a appelé à l’insertion de références à la CNUDM et à l’Autorité internationale des  fonds marins, tout en demandant la suppression de la référence aux organisations régionales de gestion de la pêche (ORGP).Le QATAR a proposé d’impliquer les ORGP dans l’élaboration des critères de sélection. Le Kenya, au nom du GROUPE AFRICAIN, a appelé à un renforcement des capacités scientifiques et tech­niques pour la conservation et l’exploitation durable des ressources génétiques marines.

La FAO a exprimé son soutien en faveur des critères et a soul­igné l’importance de l’implication des parties prenantes. GREEN­PEACE et SEA RIGHTS ont mis en garde contre les risques de fertilisation des mers. Le FIAB a demandé que les communautés autochtones soient impliquées et que des mesures soient prises pour garantir leurs droits dans l’établissement d’aires côtières et marines protégées.

Un comité des amis du président se réunira, mercredi, pour élaborer un document de séance.

GROUPE DE TRAVAIL II

ESPECES EXOTIQUES ENVAHISSANTES: Peter Kenmore, Convention Internationale sur  la protection des plantes (CIPP), a donné un aperçu des objectifs de la CIPP, de ses activités et de sa collaboration avec la CDB et d’autres organisations pertinentes. Les délégués ont, ensuite, procédé à l’examen du document portant sur les lacunes dans le cadre de régulation inter­nationale sur les EEE (UNEP/CBD/SBSTTA/13/6). Le délégué des PAYS-BAS, appuyé par le BRESIL, a fait objection à l’idée d’une nouvelle législation ou de nouvelles normes couvrant les EEE, tandis que l’AUSTRALIE et le CANADA ont indiqué qu’ils ne pouvaient pas apporter leur appui à un processus d’élaboration de nouvelles normes, à moins que davantage de détails sur leurs portées soient fournis.

La NOUVELLE ZELANDE a suggéré l’établissement de liai­sons avec les organes établissant les normes internationales actu­elles, pour le traitement des lacunes. Le Swaziland, au nom du GROUPE AFRICAIN, a proposé d’intégrer les contrôles d’EEE dans les mesures visant à traiter les questions de changements climatiques, de diversité biologique et de sécurité alimentaire. La CE a souligné que la CIPP pourrait impulser les efforts visant à traiter les EEE, non seulement par rapport à la relation avec les plantes cultivées, mais également avec les plantes sauvages.

Le représentant  des INITIATIVES REGIONALES POUR L’AUTONOMISATION DES POPULATIONS LOCALES EN ASIE DU SUD-EST a demandé une surveillance des effets des cultures et des introductions de plantes déstinées à la production de biocombustibles, tandis que le PROGRAMME POUR LES COMMUNAUTES FORESTIERES a rappelé aux délégués de procéder à l’examen des risques à la fois écologiques et sociaux des EEE.

BIODIVERSITE ET CHANGEMENTS CLIMATIQUES: les délégués ont procédé à l’examen des options offertes pour l’entreprise d’actions qui se renforcent mutuellement, traitant des changements climatiques dans les trois conventions de Rio (UNEP/ CBD/SBBSTA/13/7). La SLOVENIE, contrée par le BRESIL, a noté que les synergies entre les politiques de biodiversité des  changements climatiques pourraient être maximisées par le biais d’une coopération au niveau des organismes de subventions des trois conventions et, appuyée par le PORTUGAL et la FINLANDE, a appelé à des directives du Groupe d’experts tech­niques sur la biodiversité, les changements climatiques et l’élabo­ration des principes directeurs devant régir la biodiversité, de pertinence pour le Plan d’action de Bali.

Les discussions autour de ce point de l’ordre du jour se pour­suivront mercredi.

DANS LES COULOIRS

La journée du mardi a vu les délégués à l’OSASTT s’engager dans deux sujets que beaucoup pensaient être les plus difficiles de la semaine: les aires marines protégées et les actions qui se renforcent mutuellement pour faire face aux changements clima­tiques. Après un long débat , au sein du GT I, sur le point de savoir s’il fallait “noter,” “approuver” ou “adopter” les critères régissant la détermination des aires marines protégées, certains délégués se sont dits surpris de voir l’OSASTT apparemment incapable d’apporter son appui au rapport, vu le “calibre” des scientifiques qui sont derrière lui. D’autres, toutefois, ont soutenu qu’il serait “imprudent d’approuver les critères,” en raison de leur publication toute récente et par conséquent de l’absence d’une évaluation exhaustive. Cela a amené un délégué à railler qu’en “n’acceptant pas facilement les idées nouvelles, ”certains délégués semblent préférer l’approche préventive à la science,

En revanche, l’examen des changements climatiques et des espèces exotiques envahissantes, dans le GT 2, a progressé sans  incident, les délégués avançant promptement à travers les points de l’ordre du jour. Un délégué a fait observer que “cela établissait un bon rythme pour le reste de nos délibérations.” Constatant le consensus apparent de ne pas entamer de nouvelles actions sur les espèces exotiques envahissantes, un délégué a lancé cette boutade, “vu que nous nous entendons bien sur le fait qu’il ne faut pas aller de l’avant, l’accord sera facile à réaliser.” Ce numéro du Bulletin des Négociations de la Terre © <enb@iisd.org> a été rédigé par Asheline Appleton, Twig Johnson, Ph.D., Harry Jonas, Stefan Jungcurt, Ph.D. et Marie-Annick Moreau. Edition numérique: Ángeles Estrada. Version française: Mongi Gadhoum. Editrice en chef: Pamela S. Chasek, Ph.D. <pam@iisd.org>. Directeur du Service des informations de l'IIDD: Langston James "Kimo" Goree VI <kimo@iisd.org>. Les bailleurs de fonds du Bulletin sont: Le Royaume-Uni (à travers le DFID), le gouvernement des Etats-Unis d'Amérique (à travers le Bureau du département d'Etat américain, chargé des océans et des affaires environnementales et scientifiques internationales), le gouvernement du Canada (à travers l'ACDI), le ministère danois des affaires étrangères, le gouvernement allemand (à travers les ministères de l'environnement (BMU) et de la coopération pour le développement (BMZ)), le ministère néerlandais des affaires étrangères, la Commission européenne (DG-ENV), le ministère italien de l'environnement et l'Office fédéral suisse de l'environnement (FOEN). Un soutien général est accordé au Bulletin, au titre de l'exercice 2008, par: le ministère norvégien des affaires étrangères, le gouvernement australien , le ministère fédéral autrichien de l'agriculture, des forêts, de l'environnement et de la gestion des eaux, le ministère suédois de l'environnement, le ministère néo-zélandais des affaires étrangères et du commerce extérieur, SWAN International, le ministère nippon de l'environnement (à travers l'IGES) et le ministère nippon de l'économie, du commerce et de l'industrie (à travers le GISPRI). La version française est financée par l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et le ministère français des affaires étrangères. La version espagnole est financée par le ministère espagnol de l'environnement. Les opinions exprimées dans le Bulletin appartiennent à leurs auteurs et ne reflètent pas forcément les vues de l'IIDD et des bailleurs de fonds. Des extraits du Bulletin peuvent être utilisés dans des publications non commerciales moyennant une citation appropriée. Pour tout renseignement, y compris les demandes de couverture d'événements par nos services, contacter le Directeur du Service des informations de l'IIDD, <kimo@iisd.org>, au +1-646-536-7556 ou par courrier au 300 East 56th St., 11A, New York, NY 10022, USA. L’équipe du ENB à l’OSASTT 13 est joignable par e-mail à <stefan@iisd.org>. | Retour à la page d'accueil | Visitez l'IIDDnet | Envoyez courriel à l'IIDD | © 2008, IIDD. Tous droits réservés.

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