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EVALUATIONS SCIENTIFIQUES

CONSIDERATION DU RAPPORT D'EVALUATION DU SECOND PICC: Les délégués passèrent en revue le document FCCC/SBSTA/1996/7, Considération du Second Rapport d'Evaluation (SRE) du PICC, ainsi que les trois additifs renfermant les rapports des Groupes de Travail (GT) du PICC: le GT-I, chargé des questions scientifiques liées au changement climatique; le GT-II, chargé de l'analyse scientifique et technique de l'impact, des mesures d'adaptation et des mesures de mitigation; et le GT-III, chargé des dimensions économiques et sociales. Ils discutèrent aussi le document FCCC/SBSTA/1996/6, Coopération avec le PICC. Le Président du PICC, Bert BOLIN, présenta un large aperçu du SRE et mit en exergue un certain nombre de résultats importants enregistrés par les trois groupes de travail. Le GT-I trouva, entre autres, que les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère sont en augmentation, provoquant une multiplication des radiations dans le climat, et qu'il existait, par ailleurs, des preuves tangibles quant à l'influence humaine sur les changements climatiques mondiaux. Le GT-I trouva aussi que beaucoup de progrès ont été réalisés dans la distinction entre les changements climatiques induits par l'homme et ceux dûs aux phénomènes naturels.

Le GT-II fournit plusieurs conclusions: les projections indiquent qu'une bonne partie des zones forestières existantes connaîtront des changements au niveau des types végétaux; les déserts sont susceptibles de s'étendre à de nouvelles limites; la productivité dans les domaines agricole et forestier connaîtra un accroissement dans certaines régions et un déclin dans d'autres; et ce sont les pays en développement qui seront le plus gravement touchés et qui auront à leur disposition le moins de possibilités d'adaptation. Le GT-III trouva, pour sa part, que le moyen le plus prudent de traiter le changement climatique passe par un train de mesures, variable d'un pays à l'autre. D'importantes opportunités d'application de mesures acceptables s'offrent à la plupart des pays et les risques des préjudices encourus plaident largement en faveur de l'action. Le GT-III a noté également que des politiques souples et de bons rapports coût/efficacité peuvent réduire les coûts des mesures de mitigation et accroître la rentabilité des mesures de réduction des émissions.

Quelques délégués présentèrent leurs commentaires généraux sur le SRE, quelques autres posèrent des questions spécifiques.

L'UE demanda au SBSTA de commander au PICC l'élaboration de résumés et de rapports de synthèse et de présenter à la CdP-2 les recommandations concernant les travaux de recherche et d'observation, comme l'un des éléments de l'action à entreprendre. Le délégué appela, par ailleurs, le Secrétariat à préparer un document sur les mesures prioritaires qui doivent être discutées par le SBSTA-3, et nota que l'envergure du problème exigeait une action urgente, basée sur le principe de prévention. La SUISSE nota que le rapport du PICC fournissait un message clair, et ajouta que des mesures de mitigation sont disponibles et que certaines d'entre elles ne sont pas coûteuses à appliquer. La MALAISIE demanda si les modèles seront établis sur une base régionale ou internationale. Le Président du PICC, répondit que le développement de modèles à échelle régionale constituerait une réalisation importante. Le BRESIL déclara que le SBSTA pourrait recommander à la CdP d'endosser les éléments identifiés par le PICC susceptible de promouvoir l'action gouvernementale et internationale visant à combler les lacunes des connaissances liées au sujet. Il serait approprié pour le PICC d'éviter de faire des recommandations d'ordre politique, mais le SBSTA devrait pouvoir utiliser le SRE dans ses prises de décision concernant les actions à entreprendre par les différentes Parties pour délimiter les niveaux de leurs émissions dans le futur, sans avoir à craindre de suggérer les politiques à suivre. Et en sa qualité de Co-Président du Groupe de Travail I du PICC, il répondit à la question de la Malaisie concernant les modèles régionaux: que les projections de changement climatique à petite échelle ne sont pas encore assez précises.

Les USA évoquèrent la disponibilité d'un large éventail des technologies et des mesures à bon rapport coût/efficacité. Le délégué déclara que les problèmes posés justifiaient le dépassement des stratégies basées sur "des mesures qui n'engagent à rien." Il suggéra une implication plus importante du monde des affaires, de l'industrie, des ONG et des experts environnementaux pour alléger la charge posée sur le dos des scientifiques. Les incertitudes indiquent que la réaction des seuls pays de l'Annexe I serait inadéquate. L'AUSTRALIE fit état de nombreuses mesures "n'engageant à rien," en ajoutant que les risques de dommages justifiaient largement l'entreprise d'actions dépassant de telles limites. Le délégué déclara enfin que les décalages au niveau des ressources et au niveau des risques encourus font des considérations d'équité, un élément clé des politiques en matière de changement climatique.

LA COMMISSION OCEANOGRAPHIQUE INTERNATIONALE (COI) relevant de l'UNESCO présenta un rapport sur ses récentes activités liées à la FCCC et souligna en particulier certaines propositions d'actions, telles que: le renforcement des liens de coopération entre la COI, le PICC et le SBSTA; la préparation d'une base de donnée concernant le niveau de la mer, pour la mettre à la disposition de l'Alliance des Petits Etats Insulaires (APEI), lors de la CdP-2; l'initiation d'une étude sur les récifs coralliens du point de vue des accumulations du carbone; et la fourniture au PICC de la liste des experts de la COI.

L'ORGANISATION METEOROLOGIQUE MONDIALE (OMM) fit part de son intérêt à apporter son assistance dans les travaux de mise en oeuvre et de son intention d'accroître son soutien au PICC, là où il serait approprié et faisable. L'IRAN déclara que le SRE offrait l'opportunité d'étudier les effets socio-économiques, le transfert technologique et les mesures politiques nécessaires à une croissance économique durable, et qu'il est important de reconnaître que pour parvenir à une réduction significative des émissions il est nécessaire d'accélérer les transferts technologiques.

Le ZIMBABWE mit l'accent sur le résultat attestant que ce sont les pays en développement qui seront le plus gravement touchés et qui disposeront le moins de possibilités d'adaptation en matière d'alimentation, d'eau et de santé. Soutenue par le KENYA et la POLOGNE, la représentante déclara qu'il est nécessaire de faire parvenir l'information à tous les niveaux de la société et d'améliorer la participation régionale par l'utilisation des experts locaux. Elle proposa un processus de divulgation du SRE dans un format pouvant être utilisé à tous les niveaux, ainsi que la mise en place, par le SBSTA, d'un groupe chargé de l'évaluation des implications politiques du SRE. Le NIGERIA déclara que le SRE est un document préliminaire que le PICC continuera à élaborer. La distinction entre les contributions de l'homme au changement climatique et ses causes naturelles doit être examinée. Le JAPON souligna: l'évidence qu'un réchauffement est en train de se produire et l'impératif de réduire les émissions à des niveaux plus faibles que ceux de 1990, si on veut stabiliser les concentrations à leurs niveaux actuels; la suggestion qu'une quantité importante des émissions de gaz à effet de serre (GES) pourrait être réduite à des coûts faibles voire négligeables; la diffusion des technologies est vitale; et le fait qu'en dépit des incertitudes scientifiques existantes, l'éventualité d'un impact considérable nécessite une action fondée sur le principe préventif. Le délégué proposa, aussi, l'élaboration d'un papier sur les techniques de mitigation.

La CHINE demanda si les évaluations d'impact du SRE étaient basées sur les récentes projections de l'augmentation des températures moyennes de la surface du globe, ou sur les projections antérieures qui présentaient des chiffres plus élevés. Le délégué déclara que la réduction des incertitudes, en particulier, celles concernant les modèles régionaux et le calendrier, doit être l'une des priorités du travail du PICC. Le PICC devrait mettre une version simplifiée de son rapport à la portée du public dans les pays en développement.

Le Président du PICC, BOLIN, déclara que des papiers techniques pourraient aider à traduire les résultats du SRE dans des termes plus pertinents d'un point de vue politique. Il est important de procéder à une large divulgation, mais chaque pays devra, en fin de compte, établir une unité pour la réception et la divulgation des informations aux divers milieux de connaissance et de compétence. S'agissant de l'incertitude, il faut se rappeler que le système climatique est loin d'être une mécanique complètement maîtrisée. Il revient aux délégués de décider si les incertitudes sont importantes au point qu'aucune action n'est possible ou s'il est nécessaire d'agir et d'entreprendre quelque chose. Intervenant en qualité de Co-Président du Groupe de Travail II du PICC, le délégué US répondit à la question soulevée par la Chine concernant l'évaluation de d'impact sur la base des projections les moins élevées des augmentations de température, que le SRE s'est penché sur la question de la fiabilité des systèmes utilisés en matière de changement climatique et que cela a permis de revoir les prévisions à la baisse.

Le délégué de TRINIDAD et TOBAGO, au nom de l'Alliance des Petits Etats Insulaires, souhaita que la conclusion disant qu'à moins d'une stabilisation des concentrations des gaz à effet de serre (GES), le changement climatique restera soumis à l'influence humaine et permettra d'impulser un nouvel élan à l'action. Les conclusions concernant les questions de vulnérabilité et d'adaptation devraient être édifiantes pour la prise de décisions internationales dans ce domaine. Il ajouta que les Parties doivent choisir entre l'action immédiate et l'attentisme, et fit part de ses craintes de voir les effets du changement climatique venir exacerber le changement climatique. Les Pays de l'Alliance des Petits Etats Insulaires (APEI) sont particulièrement préoccupés quant au rôle des récifs en tant que dispositifs d'absorbtion de carbone. Le délégué des ILES MARSCHALL déclara que l'éventualité d'une élévation de 95cm du niveau de la mer aboutirait à la destruction de la viabilité physique et économique de son pays. Il déclara que les modèles d'impact socio- économique qui ne tiennent pas compte du changement climatique devraient bénéficier d'un intérêt plus important que les exemples où il est question de quelques pétrodollars en moins pour certains pays. La question d'adaptation doit occuper une place plus importante, y compris celle des récifs coralliens, ainsi que la coopération scientifique et technique. Le CANADA encouragea le SBSTA à endosser le SRE et à le transmettre à la CdP pour action. Le délégué donna une priorité à la divulgation publique et déclara que les effets qui s'exercent sur les systèmes hydrauliques non aménagés, les régions des glaces éternelles et les forêts boréales toucheront le Canada. Les mesures de mitigation et d'adaptation ouvriront bien des opportunités aux secteurs privé et public.

Le KOWEIT déclara qu'un accord sur la nécessité de réduire les incertitudes constituerait une reconnaissance de leur existence. Les PHILIPPINES apprécièrent le fait que le rapport reconnaisse que les pays en développement seront les plus touchés par les effets négatifs du changement climatique. La représentante évoqua un atelier organisé au Royaume -Uni sur la variation climatique régionale et sur les activités humaines. Le KENYA déclara que le rapport ne donne pas d'indication sur les concentrations susceptibles d'être dangereuses et demanda si cela traduisait une réalité scientifique ou une position politique. Le Président du PICC répondit que la notion de danger est difficile à définir et nécessite un jugement de valeur que le PICC n'est pas sensé faire.

Dans la matinée du vendredi 1er Mars, les délégués entamèrent l'examen du projet des conclusions concernant la considération du SRE du PICC, (FCCC/SBSTA/1996/L.1/Add.1). Le Secrétariat nota que le paragraphe 2 renfermait les grandes lignes de la conclusion du PICC, mais que la formulation devrait être améliorée pour être tout à fait conforme au libellé du rapport du PICC. Le COSTA RICA, au nom du G-77/CHINE, déclara que le SBSTA devrait recevoir l'information et se contenter d'en accuser réception et de transmettre le rapport à la CdP. Le SBSTA ne devrait pas procéder à une sélection parmi les éléments du SRE du PICC pour les mettre en relief dans son document. Les USA, soutenus par la POLOGNE, déclarèrent qu'il vaudrait mieux utiliser le libellé exact du PICC car le SRE est un texte négocié. La sélection de conclusions clés est convenable mais on y a omis de mentionner les échelles de très long terme. Le délégué suggéra d'ajouter au programme de travail du PICC les sujets en cours de discussion, concernant l'élaboration de nouveaux scénarios pour les émissions et la considération des implications des propositions de limitation des émissions.

L'ARABIE SAOUDITE déclara qu'un rapport technique concernant les effets économiques sur les pays non Parties de l'Annexe I, établi à partir des nouveaux engagements des Parties de l'Annexe I, devrait être inclue, ainsi qu'une évaluation des changements climatiques évités grâce aux engagements nouvellement proposés. Soutenu par la CHINE, le KOWEIT et le NIGERIA, le délégué ajouta que le SBSTA devrait se contenter de remercier le PICC pour son évaluation et de transmettre le rapport de synthèse et le SRE à la CdP. Le SBSTA ne doit ni procéder de manière sélective, ni imposer des choix qui risqueraient de négliger des éléments tout aussi importants du SRE. Le paragraphe II, qui dresse une liste d'éléments importants tirés du SRE du PICC, devrait être supprimé.

Le délégué des ILES MARSCHALL déclara que si le SBSTA transmettait les rapports du PICC sans les commentaires, cela toucherait à l'intégrité du PICC. Il recommanda de maintenir la liste des conclusions importantes. Le Président déclara que le SBSTA n'était pas qu'un simple lien et qu'il lui revenait de prononcer le jugement engendré par l'effort collectif. Le NIGERIA déclara que les conclusions devraient refléter que le rapport du PICC n'est pas l'unique rapport disponible. La CHINE déclara que la référence qualifiant le rapport du PICC comme étant "l'évaluation la plus complète et la plus influante parmi celles disponibles" doit être remplacée par "utile et exhaustive".

La FEDERATION RUSSE déclara que les délégués n'avaient pas eu le temps d'analyser le SRE pour élaborer des recommandations. Le SBSTA devrait inclure l'analyse des propositions d'engagement dans son programme. Le délégué de TRINIDAD et TOBAGO, au nom de l'APEI, affirma que le paragraphe 2 tentait de refléter l'examen du SRE effectué par le SBSTA, et se déclara en faveur d'une mise en relief des résultats. Les délégués pourraient ajuster la liste pour s'assurer que tous les membres en sont satisfaits. Il accueillit favorablement la décision d'étudier les propositions de protocole, qui témoigne de la volonté de parvenir à d'importants niveaux de réduction, semblables à ceux figurant dans le projet de protocole soumis par l'APEI. L'UE déclara que le paragraphe 2 devrait reprendre le libellé du PICC, tout en endossant l'incorporation d'une liste. Les conclusions doivent établir que la situation nécessite une action urgente au niveau le plus large. La NORVEGE déclara que le paragraphe 2 ne constituait pas une sélection biaisée et se déclara en faveur de son inclusion. Le CANADA déclara que le SBSTA doit identifier les résultats les plus importants du SRE s'il lui faut fournir un avis approprié au GAMB et à la CdP. La suppression du paragraphe 2 compromettrait la capacité du SBSTA d' accomplir son mandat.

Les USA déclarèrent que la suppression du paragraphe 2 signifierait que le SBSTA a misérablement échoué dans ses efforts de fournir une orientation. Le KENYA se déclara pour le maintien du paragraphe 2 en utilisant le libellé du PICC. A défaut d'accord, les rapports du PICC pourraient être mis dans une annexe à la décision. L'AUSTRALIE était en faveur du maintien de la phrase d'origine, "la plus complète et la plus influente", et du paragraphe 2. Un sous alinéa sur les incertitudes, devrait être ajouté au paragraphe. Le ROYAUME UNI Apporta son appui à l'inclusion du paragraphe 2.

La question de savoir s'il fallait ou pas inclure la liste des principaux éléments du SRE, domina le débat officieux qui se déroula vendredi après-midi. L'ARABIE SAOUDITE, la CHINE, le COSTA-RICA, au nom du G-77/CHINE, l'IRAN, le VENEZUELA, l'INDE et le KOWEIT déclarèrent que les pays en développement n'ont pas eu le temps d'analyser le SRE et que la liste des éléments marquants jouera, dans les conclusions du SBSTA, contre l'ensemble des pays qui n'ont pas eu l'occasion d'étudier le rapport. La SUISSE, la NORVEGE, les USA, le ROYAUME UNI, les ILES MARSCHALL, L'OUZBEKISTAN, et TRINIDAD et TOBAGO (au nom de l'APEI), apportèrent leur soutien à l'inclusion de la liste, en notant que le SBSTA devrait indiquer que le SRE renferme d'importants messages pour les décideurs politiques. Le Président suggéra que la liste des éléments marquants soit enlevée des conclusions pour être placée dans le rapport de la réunion, avec une note indiquant que de nombreux pays ont affirmé l'importance des principales conclusions du SRE. Les conclusions pourraient stipuler que le SRE nécessite une étude approfondie par le SBSTA. La CHINE, les USA et TRINIDAD et TOBAGO apportèrent leur appui à la suggestion du Président de placer la liste des éléments marquants dans le rapport. L'ARABIE SAOUDITE, soutenue par la CHINE, déclara que le rapport devrait refléter les points de vue des délégations qui estiment que ces éléments ont été choisis et présentés hors de leur contexte. Quelques délégués devaient, ensuite suggérer des amendements mineurs dans d'autres paragraphes.

Un groupe de contact, sous la conduite de Evans KING (TRINIDAD et TOBAGO), négocia pendant le week-end les sections et conclusions du rapport concernant l'évaluation scientifique. Le projet de conclusion concernant l'étude du SRE (FCCC/SBSTA2/CRP.1) stipule que le SRE est considéré comme étant une importante et complète analyse scientifique. On y reconnaît, aussi, que le PICC devrait fournir des apports techniques et on y est d'accord que les résultats et autres projections du SRE devraient parvenir, dans des formats appropriés, aux différentes audiences, en portant un intérêt particulier aux impacts et aux circonstances de l'échelon national.

Le projet de rapport concernant l'examen du SRE (FCCC/SBSTA2/CRP.2), stipule que certaines délégations ont attiré l'attention sur des résultats importants qu'ils estiment devoir être communiqués aux organes de la Convention et en particulier au GAMB, et que ces mêmes délégations pensent que les résultats soulignent bien la nécessité de mesures de réduction urgentes. Le document se réfère à 15 points du rapport du PICC: les concentrations atmosphériques des GES et de l'aérosol sont en augmentation et sont dues, en grande partie, aux activités humaines; il existe des preuves étayant une influence humaine sur le climat mondial. Une élévation de la température moyenne de la surface du globe, atteignant 2 Celsius par rapport à celle de 1990, est projetée pour 2100, si des mesures de réduction n'étaient pas prises; La moyenne des niveaux de la mer est susceptible de s'élever de 50cm d'ici 2100; la stabilisation à des niveaux 2 fois plus importants que ceux de l'ère pré-industrielle, nécessite une baisse de 50% des niveaux d'émission actuels du globe; la température et le niveau de la mer continueront à s'élever même si les concentrations de GES étaient stabilisées en 2100; les changements climatiques prévisionnels exerceront un impact négatif sur les systèmes écologiques et sur les secteurs socio-économiques, de manière irréversible dans certains cas; les pays en développement et les Petits Etats Insulaires sont typiquement les plus vulnérables; des niveaux significatifs d'émission sont techniquement possibles et économiquement faisables; des opportunités de mesures acceptables existent dans la plupart des pays; et, les risques de préjudices, l'aversion envers les risques et le principe préventif sont autant de justificatifs pour l'application de mesures plus importantes que celles minimales. Un train de mesures est capable de réduire la quantité nette des émissions, dans tous les secteurs; des politiques souples utilisant des mesures incitatives et des instruments économiques peuvent réduire les coûts de mitigation et d'adaptation ou permettre d'améliorer l'efficacité des coûts; les considérations d'équité sont importantes; et, des incertitudes restent encore et un travail est nécessaire pour les réduire.

Le rapport note que différentes délégations ont déclaré qu'il est prématuré de s'avancer sur les conclusions du SRE et que la liste des principaux éléments est hautement sélective, limitée et biaisée. Ces mêmes délégations ont affirmé qu'une revue préliminaire du SRE a relevé, entre autres, que: la conclusion concernant l'évidence d'une influence humaine cite de manière sélective le libellé du PICC et omet d'inclure les incertitudes dans la liste des facteurs clés de la quantification de l'influence humaine et de la variabilité naturelle; les estimations de l'élévation de la température se situent à un tiers au dessous des meilleures estimations faites par le PICC en 1990; l'estimation de l'élévation du niveau de la mer est de 25% plus bas que la meilleure estimation de 1990; les données utilisées pour déterminer si des changements importants, à l'échelle du globe, dans la variabilité climatique ou dans les températures minimales et maximales se sont produits au cours du 20è siècle, sont inadéquates; des incertitudes et d'autres facteurs limitent actuellement notre capacité de tracer des projections et de détecter les futurs changements climatiques; la conclusion concernant les effets sur l'approvisionnement alimentaire est trompeuse car des études montrent que la production agricole mondiale peut être maintenue en dépit du changement climatique; le Groupe de Travail III du PICC accorde une grande valeur à l'amélioration des systèmes d'information sur les processus du changement climatique et sur les effets et les capacités de réponse; et, le rapport de synthèse attire l'attention sur les grands décalages existant au niveau des coûts de la réduction des émissions et au niveau de l'amélioration des capacités d'adaptation, dus au degré de développement économique, aux choix infrastructurels et à l'importance des ressources naturelles des différents pays.

Les conclusions et le rapport des débats furent adoptés au cours de la plénière finale du SBSTA, comme partie intégrante de ce que le Président du SBSTA, Tibor FARAGO, qualifia de paquet fragile.

COOPERATION AVEC LE PICC: La matinée du mercredi 28 Février, le Vice Président du SBSTA, Soobaraj Nayroo SOK APPADU (Ile Maurice) ouvrit le débat sur la coopération scientifique. Le délégué US, soutenu par l'OUZBEKISTAN, déclara que les rapports techniques du PICC devraient traiter de toute une gamme de mélange gazeux, des horizons temporels, et des niveaux de stabilisation, utiliser des modèles simplifiés pour la prévision des changements de température moyenne et d'élévation du niveau de la mer, à des intervalles de 10 ans, et, enfin, évaluer la faisabilité technique de chaque cas de figure. Soutenu par l'ARABIE SAOUDITE, il ajouta qu'un autre rapport pourrait traiter des effets des diverses propositions de limitation des émissions, y compris le projet de protocole de l'APEI, en déterminant la faisabilité technique et le coût de chaque proposition. Le PICC devrait continuer à conduire les efforts en matière d'inventaire.

La FEDERATION RUSSE déclara que le SBSTA devait analyser le SRE et élaborer une proposition pour la mise en oeuvre des mesures prioritaires. Le PICC devrait passer des scénarios et prévisions d'échelle globale à des scénarios et prévisions d'échelle régionale, y compris pour l'évaluation scientifique des effets dangereux sur le système climatique. Des séminaires régionaux devraient être rajoutés. Les PAYS- BAS déclarèrent que les documents sont déjà élaborés pour les décideurs politiques, une simplification des documents du PICC par le SBSTA n'est donc pas nécessaire.

L'INDE déclara que le PICC devrait continuer à synthétiser la recherche scientifique et technique, en veillant à ne pas s'égarer dans les mesures politiques ou les technologies nationales. Le délégué soutint la tenue d'ateliers régionaux, et demanda que la réunion régionale Asiatique ait lieu en INDE. Le VENEZUELA déclara que le PICC devrait étudier les conséquences économiques et sociales d'un protocole ou autre instrument juridique portant sur de nouveaux engagements pour les pays de l'Annexe I, ainsi que la manière dont de nouveaux engagements pourraient aider à l'évitement de l'élévation de la température et du niveau de la mer. La CHINE déclara que les projections mondiales sont, à elles seules, plus que suffisantes pour permettre aux pays et aux régions de formuler des politiques et des stratégies.

L'ARABIE SAOUDITE mit en exergue l'étude des effets économiques des protocoles éventuels engageant l'ensemble des Parties, et en particulier les pays en développement. L'OUGANDA déclara que la question qui se pose est celle de savoir comment le SBI et le SBSTA pourraient établir des institutions régionales de recherches, en particulier dans les régions les moins avancées, comme l'Afrique. L'ITALIE, au nom de l'UE déclara que le PICC devrait continuer à servir d'organe central pour la fourniture d'études indépendantes, la revue des publications et l'élaboration de méthodologies et de plans directeurs. Le SBSTA devrait se pencher sur les considérations opérationnelles et les aspects techniques des questions spécifiquement politiques. Le délégué appela à l'élaboration d'un papier technique traitant de l'interprétation des scénarios, des voies et moyens et du calendrier des mesures de stabilisation, et, enfin, de l'évaluation des options pertinentes pour le GAMB.

Le KOWEIT déclara qu'il est important de se focaliser sur l'incidence économique de toute proposition impliquant de nouveaux engagements et sur la possibilité d'atténuer les changements de température et du niveau de la mer. Le rapport de synthèse ne doit pas réinterpréter le SRE. L'AGENCE INTERNATIONALE DE L'ENERGIE ATOMIQUE déclara que les délégués devraient considérer le rôle du nucléaire dans la réduction du changement climatique. Le CANADA soutint la considération des critères permettant la détermination des interférences dangereuses, des effets économiques et sociaux, en particulier dans les pays en développement, et des critères permettant de mesurer l'impact des différentes possibilités de réponse sur l'emploi, sur l'inflation et sur d'autres facteurs économiques. La MALAISIE recommanda au SBSTA de préparer une liste de techniques d'adaptation et de considérer l'établissement de mécanismes susceptibles d'améliorer la divulgation des expériences en matière d'adaptation technologique. Le SBSTA devrait élaborer davantage l'impact des instruments économiques sur les pays en développement et devrait, également, fournir des lignes directrices quant à la manière de développer les scénarios régionaux. L'EGYPTE déclara que le PICC devrait continuer à évaluer les effets sur les régions vulnérables. La NOUVELLE ZELANDE déclara que le SRE devrait être transmis dans son intégrité à la CdP et au GAMB. Le délégué soutint l'établissement de rapports sur les points spécifiquement recommandés, et la tenue d'ateliers au cours de l'année 1996 pour traiter en particulier des récifs coralliens.

La POLOGNE déclara que des lignes directrices sont nécessaires pour l'élaboration des mesures d'adaptation et des inventaires. Le représentant d'ANTIGUA et BARBOUDE évoqua le point de savoir si, comme indiqué dans le résumé du Président du PICC, il serait impossible de stabiliser les concentrations atmosphériques à l'équivalent de 450 ppm. Il affirma que bien que ce niveau puisse être difficile à éviter, la stabilisation n'est pas impossible. Le Président du PICC, Bolin, déclara que compte tenu des concentrations actuelles de GES, situées entre 420 et 430 ppm, il est impossible de ne pas dépasser 450 ppm à un stade ou à un autre, mais qu'il est possible de les stabiliser enfin autour de ce niveau. Le représentant de TRINIDAD et TOBAGO, au nom de l'APEI, déclara que le SRE a déjà démontré l'existence d'une interférence climatique dangereuse. L'ARMENIE appela à une étude sur les émanations de méthane des décharges municipales et sur l'utilisation des déchets municipaux dans la fabrication des combustibles.

Le projet des conclusions sur la coopération avec le PICC (FCCC/SBSTA2/CRP.1) note que les décisions du PICC concernant le programme de travail et en particulier l'intention de préparer un Troisième Rapport d'Evaluation pour l'an 2000 et de poursuivre les méthodologies d'inventaire des GES. Les conclusions demandent au PICC d'entreprendre le programme de travail décrit en annexe, avec les activités, les produits et les calendriers. Il s'agit de travaux sur: les scénarios et les impacts à échelle régionale; les évaluations scientifiques; la détection du changement climatique; les méthodologies d'inventaire des émissions; le transfert technologique et l'évaluation; la modélisation de scénarios de stabilisation; les implications des limitations d'émission; les effets des mesures de réponses; et les modèles climatiques simplifiés. Le document FCCC/SBSTA2/CRP.1/Add.1 modifie les sections de l'Annexe portant sur la modélisation des scénarios de stabilisation et sur les implications des limitations d'émission, et y ajoute une section sur les effets des mesures de réponse. Les conclusions et l'annexe devaient être adoptées au cours de la Plénière finale.

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