COMPTE RENDU DE L'ATELIER SUR LES MEILLEURES
PRATIQUES EN MATIERE DE POLITIQUES ET MESURES
11-13 AVRIL 2000
La Convention-Cadre sur les Changements Climatiques fut adoptée le
9 mai 1992 et ouverte à la signature à la Conférence des Nations
Unies sur l'Environnement et le Développement, en juin 1992. La
Convention devait entrer en vigueur le 21 mars 1994, 90 jours après
la réception de sa 50ème ratification. Elle est aujourd'hui
ratifiée par 177 pays.
La CdP-1: La première réunion de la Conférence des Parties de la
CCCC (CdP-1) eut lieu à Berlin du 28 mars au 7 avril 1995. Outre le
traitement d'un certain nombre de questions importantes touchant au
futur de la Convention, les délégués devaient y parvenir à un
accord sur ce que beaucoup estimaient être la question centrale
soumise à la CdP-1 - l'adéquation des engagements, "le Mandat
de Berlin". Le résultat consista en l'établissement du Groupe
Spécial du Mandat de Berlin (AGBM) chargé d'entamer un processus
devant mener à l'action appropriée pour la période de l'après 2000
et notamment le renforcement des engagements des Parties visées à
l'Annexe I, à travers l'adoption d'un protocole ou autre instrument
juridique. La CdP-1 requit également du Secrétariat d'établir les
arrangements nécessaires aux sessions du SBSTA et du SBI. Le SBSTA
établirait le lien entre les études scientifiques, techniques et
technologiques, l'information fournie par les organes internationaux
compétents et les besoins d'ordre politique de la CdP. Au cours du
processus de l'AGBM, le SBSTA devait aborder plusieurs questions, dont
celle touchant au traitement du Second Rapport d'Evaluation (SRE). De
son côté, le SBI fut mis en place pour l'élaboration des
recommandations susceptibles d'aider la CdP dans la revue et
l'évaluation de l'application de la Convention et dans l'élaboration
et l'exécution des décisions qui en relèvent.
LE GROUPE SPECIAL SUR LE MANDAT DE BERLIN: L'AGBM devait se réunir
à huit reprises entre août 1995 et la CdP-3 en décembre 1997. Au
cours des trois premières sessions, les délégués se focalisèrent
sur: l'analyse et la détermination de politiques et mesures possibles
permettant le renforcement des engagements des Parties
visées à l'Annexe I, la manière dont les pays visés à l'Annexe I
pourraient procéder à la répartition ou au partage de nouveaux
engagements et sur le point de savoir si les engagements devaient
prendre la
forme d'un amendement ou d'un protocole d'accord. L'AGBM-4 qui
coïncida avec la CdP-2, réunie à Genève en juillet 1996, paracheva
son analyse approfondie des éléments possibles du Protocole, et les
Etats y parurent prêts à élaborer un texte de négociation. A
l'AGBM-5 qui se déroula en décembre 1996, les délégués devaient
reconduire ou non des mécanismes accordant aux Parties visées à
l'Annexe I une certaine souplesse au niveau de la réalisation des
objectifs quantitatifs de limitation et de réduction des émissions (QELROs).
Alors que le Protocole était élaboré durant les sixième et
septième sessions de l'AGBM, respectivement en mars et août 1997,
les délégués devaient "affiner" un texte de compilation -
cadre en procédant à la combinaison ou à l'élimination de
certaines dispositions en chevauchement parmi les nombreuses
propositions avancées. Une bonne partie du débat fut axée sur une
proposition émanant de l'UE préconisant pour un "panier"
de trois gaz à effet de serre, une baisse de 15% par rapport aux
niveaux de 1990, à réaliser d'ici l'an 2010. En octobre 1997, au
moment où démarrait l'AGBM-8, le Président Bill CLINTON, dans
l'intervention qu'il fit à partir de Washington pour annoncer la
position des Etats-Unis dans ces négociations, appela à "une
participation significative" des pays en développement. Les
débats qui avaient donné sa forme à l'accord conclu en 1995
devaient ainsi refaire surface, insistant de nouveau sur une
implication du G-77/ Chine, à un niveau acceptable pour les
Etats-Unis. En réaction, le G-77/Chine se démarqua de toutes les
tentatives visant à amener les pays en développement à accepter
quoi que ce soit qui pût être interprété comme un nouvel
engagement.
La CdP-3:
La Troisième Conférence des Parties (CdP-3) de la
CCCC se déroula du 1er au 11 décembre 1997 à Kyoto au
Japon. Plus de 10.000 participants incluant des officiels
gouvernementaux et des représentants d'organisations
intergouvernementales, d'ONG et de la presse devaient prendre part à
cette Conférence qui inclut un segment de haut niveau où des
déclarations furent données par pas moins de 125 ministres. Au terme
d'une semaine et demie de négociations formelles et informelles
intenses, les Parties de la CCCC adoptèrent le Protocole de Kyoto, le
11 décembre 1997.
Dans le Protocole de Kyoto, les Parties visées à l'Annexe I de la
CCCC acceptèrent des engagements visant la réduction de leurs
émissions générales, pour six gaz à effet de serre, d'au moins 5%
par rapport à leurs niveaux de 1990, entre 2008 et 2012. Le Protocole
établit également l'échange des droits d'émissions, "la mise
en uvre conjointe" entre pays industrialisés et le "Mécanisme
pour un Développement Propre" (MDP) pour encourager la
réalisation de projets de réduction d'émissions conjoints entre
pays industrialisés et pays en développement. A ce jour, 84 pays ont
signé le Protocole de Kyoto et 22 l'ont déjà ratifié. Le Protocole
entrera en vigueur 90 jours après sa ratification par 55 Etats, y
compris les Parties visées à l'Annexe I ayant représenté au moins
55% du total des rejets de dioxyde de carbone, en 1990.
La CdP-4:
La Quatrième Conférence des Parties (CdP-4) se
déroula du 2 au 13 novembre 1998 à Buenos Aires, en Argentine. Plus
de 5.000 participants devaient prendre part à ses travaux. Au cours
des deux semaines que devait durer la réunion, les délégués
délibérèrent, durant le SBI-9 et le SBSTA-9, autour des décisions
devant être prises à la CdP. Les questions touchant au Traité de
Kyoto furent examinées dans des sessions conjointes SBI/SBSTA. Un
segment de haut niveau qui devait entendre les déclarations de plus
de 100 ministres et autres chefs de délégations, fut réuni le jeudi
12 novembre.
A l'issue de plusieurs séances de négociation "privées"
et d'une séance plénière finale, les délégués adoptèrent le
Plan d'Action de Buenos Aires (PABA). Dans le cadre du PABA, les
Parties proclamaient leur détermination à renforcer la mise en
application de la Convention et à se préparer à la future entrée
en vigueur du Traité de Kyoto. Le PABA contient également la
résolution des Parties à réaliser des progrès substantiels sur les
questions touchant: au mécanisme de financement; au développement et
au transfert des technologies; à la mise en uvre des Articles 4.8
et 4.9 de la CCCC, ainsi que des Articles 2.3 et 3.14 du Traité; aux
activités d'exécution concertée (AIJ); aux mécanismes du Traité
de Kyoto; et aux préparatifs de la première Conférence des Parties
servant de Réunion des Parties du Protocole (CdP/RdP-1).
LES SBI-10 ET SBSTA-10:
Les organes subsidiaires de la CCCC
devaient tenir leurs dixièmes sessions à Bonn, en Allemagne, du 31
mai au 11 juin 1999 et entamer le processus de concrétisation du PABA.
Le SBSTA se consacra à des thèmes tels que les communications des
pays visés à lAnnexe I, les questions méthodologiques et la mise
au point et le transfert des technologies. Pour sa part, le SBI devait
plancher, entre autres, sur les questions administratives et
financières et les communications des pays non visés à lAnnexe
I. Le SBI et le SBSTA devaient se pencher conjointement sur les
mécanismes du Protocole de Kyoto, les AIJ et la question du respect
des obligations.
LA CdP-5:
La Cinquième Conférence des Parties (CdP-5) se
réunit à Bonn, en Allemagne du 25 octobre au 5 novembre 1999. En
présence de plus de 3000 participants et 165 Parties représentées,
les délégués devaient y poursuivre leurs travaux visant à la
concrétisation du PABA. Au cours de cette réunion de deux semaines,
les délégués délibérèrent des décisions devant être soumises
à la CdP lors du SBI-11 et du SBSTA-11. Quatre-vingt-treize ministres
et autres chefs de délégation s'adressèrent à la CdP-5 durant le
segment de haut niveau qui s'est déroulé les 2 et 3 novembre. La
CdP-5 adopta 32 projets de décisions et de conclusions portant, entre
autres, sur l'évaluation de l'application des engagements et des
différentes dispositions de la CCCC, et les préparatifs de la CdP/RdP-1.
Le Danemark offrit d'accueillir l'atelier sur les politiques et
mesures et, dans ses conclusions, la CdP-5 accepta l'offre et décida
d'examiner le procès-verbal de l'atelier au SBSTA-12 et de présenter
un rapport sur les résultats à la CdP-6. Depuis la CdP-5, plusieurs
autres atelier devaient également avoir lieu dans le cadre des
préparatifs de la CdP-6.
COMPTE RENDU DE L'ATELIER
Svend Auken, Ministre Danois de l'Environnement et de l'Energie,
ouvrit les travaux de l'Atelier sur les Meilleures Pratiques en
Matière de Politiques et Mesures, le mardi 11 avril 2000. Il souhaita
la bienvenue aux participants, déclarant que l'atelier offrait
l'occasion de procéder à un échange des expériences acquises dans
les domaines des politiques et mesures. Il appuya l'utilisation des
Mécanismes de Kyoto, soulignant toutefois l'importance des politiques
et mesures intérieures. L'orateur indiqua que des mesures concrètes
étaient nécessaires pour engager le grand public du monde
industrialisé, et que les technologies doivent être adaptées aux
conditions des pays du Sud pour promouvoir le partenariat à
l'échelle mondiale. Il mit en exergue la Stratégie Nationale
adoptée par le Danemark concernant la question des Changements
Climatiques, affirmant qu'elle a débouché sur des avantages
technologiques et la création d'emplois.
Dominique Voynet, Ministre Français de l'Environnement, déclara
que les pays visés à l'Annexe I étaient en train de signaler leur
engagement pour la mitigation de l'évolution climatique à travers la
mise en uvre d'une variété de politiques et mesures nationales.
Elle indiqua par ailleurs que l'utilisation des Mécanismes de Kyoto
doit venir en complément à l'action intérieure. Elle souligna, à
la fois, l'importance de l'identification de mesures présentant des
avantages économiques et sociaux, et la valeur de l'élaboration des
indicateurs.
Claire Parker, Coordinatrice du Programme de la Mise en
Application, au sein du Secrétariat de la CCCC, mit en relief le
rôle de l'Atelier, en tant que partie intégrante du processus de la
CCCC. Elle nota que les politiques et mesures constituaient l'un des
nombreux thèmes prévus à soumettre à la CdP-6 pour résolution.
Elle nota que l'aboutissement des travaux pouvait en partie impulser
la ratification du Protocole de Kyoto par les pays visés à l'Annexe
I et motiver la participation de ceux non visés à cette même Annexe.
Elle mit en relief les liens entre les politiques et mesures et les
Mécanismes de Kyoto, à travers la notion de "supplémentarité",
et la connexion avec les effets adverses découlant de l'impact des
mesures d'atténuation. Elle exprima l'espoir de voir les travaux
aboutir à une définition des "meilleures pratiques" et
examiner les critères d'évaluation et les questions méthodologiques,
y compris celle relative aux indicateurs.
Bert Metz, Coprésident du Groupe de Travail III du Groupe
Intergouvernemental sur l'Evolution Climatique (GIEC), présenta un
exposé sur les politiques et mesures en tant qu'outils de
réalisation des objectifs de la CCCC et du Protocole de Kyoto. Il
attira l'attention sur les rapports pertinents du GIEC, notamment le
Second Rapport d'Evaluation et les rapports spéciaux sur l'aviation
et l'atmosphère de la planète, le transfert des technologies et les
normes devant être appliquées aux émissions de GES. Il considéra
les entraves rencontrées et les actions menées dans le domaine des
politiques et mesures dans plusieurs secteurs économiques, et les
politiques visant à encourager le transfert des technologies. Il
appuya l'établissement d'un lien entre les stratégies de
développement durable et les politiques d'atténuation des
changements climatiques. Evoquant le travail de préparation du
Troisième Rapport d'Evaluation du CIEC, il nota que le nombre de
nouveaux documents sur l'échange des droits d'émission et sur le MDP
était considérable, mais qu'il était moindre pour ce qui est des
autres politiques et mesures.
Jonathan Pershing, de l'Agence Internationale de l'Energie (IEA),
nota que compte tenu de la différence des circonstances nationales,
le point de mire doit porter plutôt sur les bonnes pratiques que sur
les meilleures pratiques. Il classa en plusieurs catégories les
actions politiques menées par les pays: les politiques fiscales et
les mécanismes de marché; les politiques de régulation; les
politiques en matière de recherche et développement (R&D); et
les processus dans le cadre desquels les pays sont en train
d'élaborer des programmes d'information ou des opérations de
consultation pour l'élaboration, la revue et l'application des
politiques proposées. L'orateur suggéra que les bonnes pratiques
politiques doivent maximiser l'efficacité économique, être
politiquement faisables, minimiser la complexité et le coût
administratifs et avoir un effet de retour minimal positif sur
d'autres domaines politiques. Il indiqua que les solutions issues des
bonnes pratiques politiques pouvaient inclure: l'application de la
vérité des prix; l'utilisation de la loi du marché; la correction
des défaillances du marché à travers d'autres politiques;
l'établissement d'institutions solides; et la focalisation sur la
coopération internationale.
Ryutaro Yatsu, du Département de l'Environnement Mondial à
l'Agence Japonaise de l'Environnement, présenta les principales
conclusions du Forum Environnemental sur les meilleures pratiques
politiques intérieures du Groupe des Huit (G8). Il nota que le Forum
qui s'est déroulé en février 2000 au Japon, a identifié et
évalué les meilleures pratiques, examiné les barrières qui
entravent l'adoption des meilleures pratiques, et fit des
recommandations pour leur développement. Le Forum recommanda aux pays
du G8: de poursuivre les échanges d'informations et d'évaluations
concernant les meilleures pratiques; d'employer des politiques
exhaustives intégrées donnant lieu à des avantages multiples; de
promouvoir et de placer un accent plus important sur les approches
communautaires de base et les initiatives locales; et de fournir des
efforts pour partager les expériences acquises avec d'autres pays. Le
Forum recommanda également aux gouvernements du G8 de veiller à
l'implication de tous les concernés dès le premier stade du
processus d'élaboration des politiques et de veiller à établir des
exemples positifs dans des domaines tels que celui l'approvisionnement
vert.
LES GROUPES DE TRAVAIL SUR LES MEILLEURES PRATIQUES DANS LES
POLITIQUES ET MESURES
Après les allocutions et les présentations d'ouverture, les
participants se réunirent dans sept groupes de travail, les 11 et 12
avril, pour entendre les exposés et débattre des thèmes suivants:
les programmes nationaux; les thèmes transversaux; les meilleures
pratiques dans le domaine des rejets de CO2 du secteur de
l'approvisionnement énergétique et de l'industrie; les meilleures
pratiques dans le transport, les ménages et le secteur commercial;
les meilleures pratiques dans le traitement des rejets de gaz autres
que le CO2 émanant des secteurs de l'énergie, de l'industrie, de
l'agriculture, des forêts et de la gestion des déchets; les
indicateurs utilisés dans l'évaluation des politiques et mesures; et
les aspects méthodologiques et institutionnels des meilleures
pratiques.
LES PROGRAMMES NATIONAUX: Le groupe de travail sur les programmes
nationaux se réunit le mardi 11 avril sous la présidence de Harald
Dovland (Norvège). Gabrielle Edwards, du Département Britannique de
l'Environnement, du Transport et des Régions, présenta un exposé
sur le programme du Royaume-Uni concernant les changements climatiques
assorti d'exemples de bonnes pratiques. L'oratrice donna les grandes
lignes des politiques et mesures adoptées, notamment:
Le mécanisme "Non-Fossil Fuel Obligation" qui exige
des fournisseurs d'électricité d'acquérir une partie de leur
électricité auprès de sources renouvelables;
L'impôt "changements climatiques" sur l'utilisation
énergétique pour encourager l'efficience énergétique de
l'industrie;
Le schéma pilote de l'échange de droits d'émission;
L'augmentation annuelle des taxes de carburants;
La politique intégrée dans le domaine du transport, incluant
une législation permettant des prélèvements sur la congestion
locale;
La nouvelle grille de normes de performance dans le domaine de
l'efficience énergétique pour le secteur domestique; et
Les politiques et mesures appliquées aux gaz autres que le CO2.
Maciej Sadowski, du Fonds National Polonais pour la Protection de
l'Environnement et la Gestion de l'Eau, attira l'attention sur les
circonstances particulières des pays en transition économique dans
le domaine des politiques en matière de climat, d'énergie et
d'environnement. Il suggéra que les politiques ayant trait aux
changements technologiques, aux incitations financières et aux
réformes des marchés soient entreprises de manière simultanée. Il
souligna par ailleurs l'importance de l'amélioration de l'efficacité
énergétique et de la prise en considération à la fois des
réductions réalisées au niveau du total des émissions et des
améliorations apportées au niveau de l'intensité des émissions. Il
nota aussi que les émissions ont été réduites de manière plus
probante dans les secteurs privatisés.
John Lowe, Directeur Général Intérimaire de l'Energy Policy
Branch, Natural Resources Canada, présenta un exposé sur les bonnes
pratiques en matière de politiques et mesures dans le contexte des
réalités nationales. Après un tour d'horizon sur la situation et
l'expérience du Canada, l'orateur devait conclure qu'il n'existe
aucune formule de meilleures pratiques applicables de manière
universelle en matière de politiques domestiques, et apporta son
appui à l'échange d'information et au partage des enseignements
tirés de l'élaboration des bonnes pratiques.
Gwenyth Andrews, Chief Executive Officer, Australian Greenhouse
Office, introduisit le Programme Australien de Réduction des Gaz à
Effet de Serre, dont l'objectif consiste à apporter un soutien souple
aux opportunités d'abattement les plus efficaces du point de vue
coût dans tous les secteurs de l'économie. L'oratrice indiqua que
les mesures doivent être: intégrées dans une stratégie nationale
exhaustive axée sur la réalisation des objectifs d'émissions de
manière efficace et rentable; taillées à la mesure des
circonstances et des intérêts nationaux; compatibles avec les autres
engagements du gouvernement; équitables; offrant un bon rapport coût
/efficacité; et capables de donner lieu à des avantages multiples,
basées sur des partenariats impliquant tous les niveaux de la
société, et éclairées par la recherche et les meilleures
connaissances disponibles.
Daniela Stoytcheva, Ministre Bulgare de l'Environnement et de l'Eau,
mit en exergue la nécessité de mettre en uvre tout un train de
mesures de mitigation de l'évolution climatique, incluant des mesures
administratives, législatives, économiques et éducationnelles, et
de mener une recherche sur leur application. L'oratrice indiqua que
les mesures non techniques étaient en train de gagner en importance
et que les mesures techniques et celles non techniques doivent être
appliquées en même temps. Elles donna un aperçu sur l'expérience
Bulgare dans le domaine des activités de mise en uvre conjointe (AIJ),
signalant que la Bulgarie et les Pays-Bas s'apprêtaient à
entreprendre trois projets conjoints dans le domaine de
l'approvisionnement du chauffage.
Ryutaro Yatsu, de l'Agence Nippone de l'Environnement, présenta
les grandes lignes du cadre législatif et du mécanisme de
coordination mis en place au Japon. Il indiqua qu'un Organisme chargé
de la Prévention du Réchauffement de la Planète a été établi
après la CdP-3 et a élaboré des lignes directrices pour les actions
spécifiques devant être entreprises d'ici 2010. Les lignes
directrices mettent en place, dans le domaine de l'offre et de la
demande en matière d'énergie, des mesures limitant les émissions de
GES autres que le CO2, promeuvent, dans le domaine de la fixation du
CO2, des mesures de renforcement de la recherche et du développement,
et d'amélioration de la coopération internationale. Yatsu évoqua
également les initiatives législatives, notamment, la loi 1998 pour
la promotion des politiques et mesures en faveur de la maîtrise des
changements climatiques et les récents amendements introduits sur la
loi relative à l'utilisation de l'énergie.
Le Président Dovland nota la préférence exprimée dans les rangs
des participants pour une focalisation plutôt sur les bonnes
pratiques que sur les meilleures pratiques. Tout en signalant les
similarités entre les approches adoptées par les différents pays,
l'orateur nota l'importance de la prise en compte des circonstances
nationales particulières. Il attira l'attention sur l'accent placé,
dans les programmes nationaux, sur les secteurs de l'énergie, de
l'habitat, du commerce et du transport, ainsi que sur leur
focalisation sur les sources d'énergies renouvelables.
Au cours du débat qui suivit, plusieurs participants devaient
souligner les difficultés rencontrées dans la mise en application de
mesures efficaces dans le secteur du transport et certains appelèrent
à retenir "le niveau d'acceptation par le grand public"
comme l'un des critères de détermination des bonnes pratiques en
matière de politiques et mesures.
LES THEMES TRANSVERSAUX:
Le groupe de travail sur les thèmes
transversaux se réunit le mardi 11 avril, sous la présidence de
Lambert Gnapelet (République CentrAfricaine). Marianne Wenning, Chef
d'Unité Adjointe, à la Commission Européenne, mit en relief les
trois secteurs dans lesquels l'UE est en train de considérer des
politiques et mesures communes coordonnées, à savoir, l'efficience
énergétique, les sources d'énergie renouvelables et le transport.
L'oratrice présenta une liste de questions méritant considération,
dont: la question de savoir si le cadre retenu par le GIEC pour
l'évaluation des bonnes pratiques, présenté à la CdP-5,
fournissait une orientation suffisante; le point de savoir quelles
méthodes appliquer dans la minimisation de l'influence des
circonstances nationales sur les bonnes pratiques; et la question de
savoir comment s'assurer de l'adoption des bonnes pratiques par
d'autres Parties.
Au sujet de la mise en uvre de l'Article 2.1(a)(v) (réduction
des imperfections du marché) du Protocole, Mohammed Al Sabban, Arabie
Saoudite, plaida pour une réduction progressive des imperfections du
marché, des incitations fiscales, des exemptions de taxes et droits
et des subventions fournies dans tous les secteurs émettant des GES.
L'orateur identifia de plusieurs distorsions au niveau du marché,
notamment, l'application d'une taxe discriminatoire sur le carburant
utilisé dans le transport en comparaison avec d'autres combustibles,
et la fourniture de subventions aux industries utilisant le charbon et
l'énergie nucléaire. Il mit en relief la nécessité, pour les
Parties visées à l'Annexe I, d'élaborer des politiques et mesures
visant à minimiser les effets adverses. Il indiqua que la mise en
application de l'Article 2.1(a)(v) du Protocole doit avoir pour
résultats:
Une restructuration des systèmes fiscaux de Annexe B de manière
à y refléter la quantité de GES émises par les différents
secteurs ainsi que la suppression des subventions;
Le découragement de la production des carburants fossiles dans
les pays visés à l'Annexe B;
Le découragement de l'utilisation de l'énergie nucléaire et de
refléter l'importance de ses coûts non intégrés;
La suppression des barrières existantes (d'ordre politique et
réglementaire) entravant l'utilisation accrue du pétrole dans le
secteur de l'électricité; et
L'encouragement d'une utilisation plus élargie des technologies
de fixation du CO2.
Au cours du débat qui suivit, TUVALU s'interrogea sur la logique
de la présentation et demanda si les récentes restrictions
appliquées par l'OPEP sur ses exportations de pétrole ne
constituaient pas une distorsion du marché. Al Sabban répondit qu'il
valait mieux que ce soit plutôt les producteurs que les consommateurs
du produit qui le taxent.
Haroldo de Oliveira Machado Filho, Ministre Brésilien de la
Science et de la Technologie, présenta les mesures prises par les
secteurs brésiliens de l'énergie et du transport, se focalisant sur
le programme appliqué à l'éthanol et à la préservation de
l'énergie. L'orateur indiqua que le programme de l'éthanol recourait
aux subventions aux fins de promouvoir l'utilisation d'éthanol
hybride tiré de la canne à sucre comme carburant automobile. Le
programme de conservation de l'énergie promeut la rationalisation de
la production d'électricité. Ses principaux objectifs consistent à
accroître l'efficience, réduire la consommation, éliminer le
gaspillage et s'assurer d'une réduction du coût général et de
l'investissement global. Il déclara prévoir que le domaine de la
conservation de l'énergie connaîtra: un processus de privatisation,
davantage de compétition et de participation des capitaux privés
dans le secteur de la distribution et une "dé-verticalisation"
de l'approvisionnement.
Peer Stiansen, Ministre Norvégien de l'Environnement, présenta un
exposé sur la manière dont les instruments économiques tels que la
taxation et l'échange des droits d'émission peuvent être utilisés,
à l'échelon intérieur et à l'échelle internationale, pour la
réduction des émissions de GES. Il expliqua que la Norvège
appliquait actuellement une taxe à 65% de ses émissions de CO2, avec
des taux différents pour les différentes activités. Alors que les
taxes agissent sur les prix, le schéma des échanges de droits
d'émission peut influer l'aspect quantitatif des émissions. La
Norvège a établi son plan en la matière en 1998 aux fins de
s'assurer du respect des obligations qui sont les siennes dans le
cadre du Protocole de Kyoto. L'orateur indiqua que les questions du
degré de fiabilité et d'expansion des inventaires nécessaires au
schéma des échanges de droits d'émission doivent être abordées et
souligna le besoin de mettre en place un système simple. Il évoqua
l'impératif de relier le plan mis en place à un autre plan adopté
à l'échelle international pour voir comment d'autres pays s'en
sortent avec des politiques similaires.
Kimiko Hirata, du Climate Action Network, intervenant au nom des
ONG participant aux travaux de l'Atelier, nota le retard important
enregistré au niveau de la prise d'actions dans les pays en
développement, en raison de l'inertie politique, de la résistance de
certaines industries et institutions financières internationales, et
des possibilités de recours aux mécanismes de Kyoto. L'oratrice
s'opposa à l'inclusion de l'énergie nucléaire dans la liste des
mesures devant servir au traitement des changements climatiques. Elle
suggéra plusieurs mesures clés pour la réalisation des bonnes
pratiques, dont les taxes, les subventions et d'autres incitations
financières, l'approvisionnent vert, la conscientisation du grand
public et l'application des normes et des R&D.
Le Président Gnapelet demanda aux participants de rester dans le
cadre approprié du débat sur les politiques et mesures, le concept
des meilleures pratiques et les critères permettant la détermination
des thèmes transversaux. L'UE souligna le besoin de parvenir à une
entente commune sur les critères. L'ARABIE SAOUDITE mit en exergue la
nécessité de se focaliser non seulement sur les meilleures pratiques,
mais aussi sur les mauvaises en vue de les éliminer. L'ENERGY CHARTER
SECRETARIAT fit remarquer que les différences culturelles doivent
être prises en ligne de compte. Le délégué des ETATS-UNIS déclara
que nonobstant le fait que de nombreux pays soient d'accord sur
plusieurs éléments, ces derniers pourraient être plutôt des
attributs de politiques que des critères communs.
LES MEILLEURES PRATIQUES DANS LE TRAITEMENT DES EMISSIONS DE CO2
PROVENANT DES SECTEURS DE LA DISTRIBUTION D'ENERGIE ET DE L'INDUSTRIE:
Ce groupe de travail se réunit le mercredi 12 avril sous la
présidence de Terry Carrington (Royaume-Uni). Gene McGlynn, de l'OCDE,
présenta un exposé sur les enseignements tirés de l'expérience de
l'OCDE, se focalisant sur l'aspect du rapport coût / efficacité.
L'orateur suggéra que les calculs dans ce domaine englobent le non-engendrement
de coûts, les effets liés au cycle de vie, les effets ancillaires et
l'affectation des coûts, ajoutant que les déviations introduites
dans le rapport coût /efficacité doivent être transparentes. Il
indiqua également que les mesures pouvaient être en compétition ou
avoir un caractère complémentaire et que la réforme des subventions
pouvait être une mesure où il n'y aurait rien à regretter, mais
néanmoins importante. Il plaida pour une élaboration soigneuse du
train des politiques.
Ole Odgaard, de l'Agence Danoise de l'Energie, donna un aperçu sur
le marché de l'électricité verte au Danemark, se focalisant sur le
marché des certificats verts pour l'énergie renouvelable. L'orateur
identifia les coûts de transaction élevés et les éventuelles
distorsions, dues seulement à quelques acteurs du marché, comme
autant de barrières entravant la réussite de certificats de marchés
nationaux. Il plaida, aux place et lieu des certificats nationaux,
pour des certificats de marché internationaux, lesquels
nécessiteraient, entre autres: une procédure de certification
commune; une définition commune des sources renouvelables; une
transparence au niveau des subventions nationales; des quotas au
niveau du commerce international; et une certification indiquant
l'origine, le pays, le producteur et la date de production.
Gwen Andrews, Chef Exécutif de l'Australian Greenhouse Gas Office,
présenta un exposé sur le Programme Australien des Normes
d'Efficience dans la Production d'Electricité. L'oratrice affirma que
le programme constituait une mesure importante, inscrite dans une
approche techniquement rationnelle équilibrant les préoccupations à
la fois économiques et environnementales.
Jeffery Dowd, Senior Policy Analyst, US Department of Energy, mit
l'accent sur quelques-unes des principales politiques mises en place
aux Etats-Unis incarnant des qualités de bonnes pratiques et
identifia un certain nombre de facteurs facilitant ces politiques,
dont, entre autres:
reconnaissance de la diversité sous-sectorielle et régionale;
promotion de mesures gagnantes à tous les coups;
harmonisation des plans politiques avec les principaux attributs
des marchés et des technologies;
promotion d'une mise en application efficace du point de vue
coût;
soutien de l'éducation et de l'information du grand public;
garantie de la redevabilité de compte;
garantie de la continuité des changements à long terme dans la
technologie;
facilitation de la coordination politique à tous les niveaux du
gouvernement; et
ouverture à l'industrie de voies lui permettant de s'identifier
dans le processus de l'évolution technologique et de la
transformation du marché.
Okko van Aardenne, Ministre Néerlandais des Affaires Economiques,
présenta un exposé sur les accords à long terme conclus avec
l'industrie pour la réalisation de l'efficience énergétique.
L'orateur identifia les caractéristiques de ces accords à long terme,
à savoir: des objectifs pour l'amélioration de l'efficience
énergétique; des rapports annuels par secteur basés sur le suivi de
compagnies particulières; et des schémas de stimulation financière
de l'amélioration de l'efficience énergétique. Il indiqua que ces
accords à long terme marchent bien, car l'industrie s'en trouve
motivée; que la structure et l'organisation de l'industrie sont tout
à fait adaptées à des accords de long terme; que le potentiel de
l'épargne d'énergie s'est avéré plus important que prévu; et que
l'approche des accords à long terme est acceptée par les autorités
chargées de l'environnement.
Meher Aziz Bedrous, Directeur des Etudes Environnementales au sein
de l'Autorité Egyptienne chargée de l'Electricité, donna un aperçu
sur les mesures d'efficience énergétiques mise en place par l'Egypte
et qui sont axées sur: l'utilisation de l'énergie hydroélectrique;
la promotion du gaz naturel; l'encouragement de l'efficience du
système électrique; le soutien de la conservation de l'énergie;
l'impulsion de l'utilisation des énergies renouvelables; et la
réforme des prix de l'énergie. L'orateur identifia les barrières
entravant la mise en place de politiques et mesures efficaces, dont,
l'absence de mécanismes de financement des programmes d'amélioration
de l'efficience énergétique et l'absence d'incitations
gouvernementales à son impulsion. Il conclut en déclarant que seules
les options qui n'ont aucun effet adverse sur le développement
économique doivent être prises en considération.
Majella Kelleher, Chef du Service Finance et Contrats, au Centre
Irlandais de l'Energie, introduisit le "Irish self-audit
scheme". Elle déclara que les compagnies impliquées dans ce
plan se sont engagées pour se soumettre des audits réguliers en
matière de consommation d'énergie, pour l'adoption d'objectifs
d'épargne et de plans d'action en matière d'énergie, pour
l'élaboration d'états annuels et pour l'échange d'information. Les
avantages offerts aux membres englobent: l'amélioration de la
compétitivité; une certaine aisance dans la réponse aux exigences
des régulations environnementales; une plate-forme pour des relations
publiques positives; et des opportunités d'échange d'informations.
Les principaux avantages offerts par le programme national comprennent:
l'amélioration du rapport coût /efficacité et le développement
d'un ensemble de compétences permettant de servir le secteur
industriel entier.
LES BONNES PRATIQUES DANS LE TRAITEMENT DES EMISSIONS DE CO2
EMANANT DES SECTEURS DU TRANSPORT, DE L'HABITAT ET DU COMMERCE:
Ce
groupe de travail se déroula le mercredi 12 avril sous la présidence
de Maciej Sadowski (Pologne). Fridtjof Unander et Lewis Fulton, de
l'IEA, présentèrent un exposé sur les tendances des émissions de
CO2 et les opportunités de leur réduction dans les secteurs du
transport, domestique et commercial. Unander fit état des nombreuses
opportunités de réduction des émissions et souligna la nécessité
de mettre en place une action politique vigoureuse maintenant, compte
tenu de l'échéance fixée pour la concrétisation des engagements
pris dans le cadre du Protocole. Fulton parla des options offertes
dans le domaine du transport applicables aux véhicules destinés à
de petites utilisations, sur la base d'études de cas effectuées en
Allemagne, au Danemark et aux Etats-Unis. L'orateur suggéra
l'application d'un système de droits et de rabais en fonction de la
consommation de carburant ainsi que la promotion de la prochaine
génération des technologies.
Jotaro Horiuchi, Directeur Adjoint de la Division Environnementale,
au Ministère Japonais du Transport, présenta les grandes lignes des
politiques et mesures adoptées dans le secteur du transport au Japon,
se focalisant sur le secteur du fret. L'orateur nota le soutien
national en faveur du passage au transport par mer et par rail, ces
modes émettant moins de CO2 que le transport commercial routier.
Kevin Green, General Engineer, au Département Américain du
Transport, parla de l'expérience des Etats-Unis dans le domaine des
politiques et mesures ayant trait au secteur du transport. Il nota que
les objectifs dans ce domaine sont la sécurité, la mobilité, la
croissance économique et commerciale, un environnement humain et
national sain et la sécurité nationale. Il indiqua que les
politiques doivent contribuer à la réalisation de ces objectifs et
démontrer un taux de rentabilité attractif. Il ajouta que l'une des
questions fondamentales en matière de politique de transport consiste
à bien connaître les limites du contrôle exercé par les
gouvernements.
Britt Wendelboe, Chef de la Section chargée de l'Energy Data and
Models, Transportation and Emergency Preparedness, à l'Agence Danoise
de l'Energie, donna un aperçu sur le schéma d'étiquetage de
l'efficience énergétique introduit au Danemark qui classe tous les
nouveaux véhicules de transport de passagers en fonction de leur
efficience en matière de carburant. Le schéma permet aux
consommateurs de comparer l'efficience de différents véhicules en
utilisant des paramètres de comparaison absolus, au lieu de les
classer par taille.
Joe Powell, Directeur du Bureau Régional d'Atlanta du Département
Américain de l'Energie, présenta un exposé sur l'impulsion de
l'efficience énergétique dans le secteur du bâtiment aux Etats-Unis.
Il décrivit plusieurs programmes pertinents mis en place, dont,
Building America et le Building Energy Code. Il souligna la
nécessité d'une certaine souplesse dans le traitement des diverses
circonstances affectant les différentes régions à l'intérieur des
Etats-Unis. Il affirma que le propre des bonnes pratiques est de
varier en fonction des cas.
Jun Arima, Chief Intendant for Energy Efficiency, au Ministère
Japonais du Commerce International et de l'Industrie, donna un aperçu
sur le "Top Runner Programme" mené dans son pays et qui
fait partie intégrante des efforts visant à réaliser les objectifs
d'émission de GES qu'il a pris dans le cadre du Protocole. L'orateur
indiqua que le programme établissait, pour les produits de
consommation, des objectifs d'efficience énergétique basés sur la
norme établie par la plupart des modèles d'efficience énergétique
par catégorie de produit. A titre d'exemple, les ordinateurs doivent,
d'ici 2005, améliorer l'efficience énergétique à hauteur de 83%
d'ici 2005 par rapport à celle qui était la leur au cours de
l'année de référence 1997, et différents autres seuils sont
établis pour d'autres produits.
Au cours du débat qui suivit, le Président Sadowski prit note des
commentaires des participants qui indiquaient dans leur ensemble que
les circonstances nationales constituaient un facteur significatif.
L'Agence Internationale de l'Energie souligna que l'élaboration des
idées concernant les bonnes ou des meilleures pratiques est un
processus continu. Le délégué des ETATS-UNIS déclara que le
consensus n'a été réalisé ni autour des éléments constitutifs
des bonnes pratiques ni autour des critères spécifiques de leur
identification. Le JAPON, appuyé par les ETATS-UNIS, déclara que le
but de cet atelier consistait à permettre un échange d'idées sur
les politiques et mesures, et qu'il reviendra aux participants de
tirer leurs propres conclusions à partir des données et de
l'information mise à leur disposition. L'IRLANDE nota que les
meilleures pratiques procèdent en général d'une approche intégrée,
à plusieurs facettes, et sont inclusives, intersectorielles et
dynamiques.
LES MEILLEURES PRATIQUES DANS LE TRAITEMENT DES EMISSIONS DE GAZ
AUTRES QUE LE CO2, EMANANT DES SECTEURS DE L'ENERGIE, DE L'INDUSTRIE,
DE L'AGRICULTURE, DES FORETS ET DES DECHETS:
Ce groupe de travail
se réunit le mercredi 12 avril sous la résidence de Marianne Wenning
(CE). Leo Meyer, Directeur Adjoint du Département chargé de
l'Evolution Climatique au Ministère Néerlandais de l'Habitat, de
l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, présenta les
meilleures pratiques en matière de politiques et mesures visant à
prévenir ou à limiter les émissions d'hydrofluorocarbone (HFC), de
perfluorocarbone (PFC) et de sulfure d'hexafluoride (SF6). Il donna un
aperçu sur l'expérience de l'UE dans ce domaine et souligna
l'importance d'agir tant au niveau national qu'à celui transnational
aux fins de réaliser les objectifs de limitation des émissions.
L'orateur recommanda que le GIEC apporte son assistance dans
l'amélioration des données, et souligna l'impératif de l'échange
et de la diffusion des informations concernant les alternatives
pouvant remplacer les substances nocives à la couche d'ozone. Il mit
en relief l'application potentielle de l'Article 13.4(d) (coordination
des mesures adoptées) du Protocole dans le cadre de la mise en place
des mesures internationales visant à limiter les émissions.
Frank Jensen, de la Division des Produits Chimiques à l'Agence
Danoise de la Protection de l'Environnement (EPA) mit en exergue la
proposition danoise pour la régulation du HFC, du PFC et du SF6. Le
plan danois implique une suppression progressive, mais avec échéance
fixée d'avance, pour certaines nouvelles firmes et certains nouveaux
produits, et une autorisation "jusqu'à nouvel ordre" pour
certaines autres utilisations, telles que la climatisation des
automobiles et les inhalateurs médicamenteux. La proposition est en
cours d'examen par les détenteurs des enjeux.
Sally Rand, de EPA Etats-Unis, présenta un exposé sur les
approches volontaires en matière de régulation adoptées aux
Etats-Unis pour les émissions de méthane et autres émissions à
grand potentiel de réchauffement de la planète. L'oratrice mit en
relief les critères et les caractéristiques qui servent de base à
l'élaboration des programmes, dont: le rapport coût / efficacité;
la préservation de la sécurité sanitaire et environnementale;
l'étroite coopération avec l'industrie; et l'établissement
d'objectifs techniquement agressifs. Elle souligna que l'expérience
des Etats-Unis pouvait être prise en considérer par d'autres pays.
Christophe Ewald, Ministre Français de l'Environnement, mit en
relief deux initiatives françaises, l'une visant à réduire les
émissions d'oxyde nitrique dans la production du nylon, l'autre
visant à réduire les émissions de PFC dans la production de
l'aluminium. La première a pour base un décret préfectoral exigeant
la réduction des rejets d'oxyde nitrique, la seconde est un accord
volontaire conclu avec l'industrie. Ewald souligna l'importance: d'une
étroite coopération entre l'administration locale et l'industrie;
d'une approche exhaustive dans la réduction des émissions de GES
dans les processus industriels; du captage des avantages ancillaires;
et de la mise en place de mesures d'incitation pour favoriser le
développement des technologies.
Christopher Lamport, Ministre Autrichien de l'Agriculture, des
Forêts, de l'Environnement et de la Gestion de l'Eau, présenta un
exposé sur la gestion des déchets et des effets des régulations
régissant les dépotoirs, sur l'atténuation des GES. L'orateur mit
en relief les options offertes pour la réduction des effets de la
gestion des déchets sur l'environnement et le climat, dont
l'amélioration des solutions techniques pour la gestion des
dépotoirs et le traitement des résidus. Il souligna que ces
dernières pouvaient être considérées comme étant de bonnes
pratiques, étant donné que l'ensemble de leurs objectifs visent la
réduction des émissions de GES dans bon nombre de secteurs et aident
à la mise en place de la durabilité.
Dans le débat qui suivit, les participants notèrent: que les
exemples de bonnes pratiques dans le domaine de la réduction des GES
autres que le CO2 sont moins nombreux que pour celles relatives à la
réduction des émissions de CO2; que bon nombre de Parties en sont
encore aux premiers stades de l'élaboration des politiques dans ce
domaine; que les critères ayant trait à la santé, à la sécurité
et aux émissions découlant de l'utilisation de l'énergie dans les
processus industriels nécessitent un examen approfondi; que
l'implication des concernés est importante pour la mise en place des
politiques; et que le rôle des accords volontaires est controversé.
LES INDICATEURS UTILISES DANS L'EVALUATION DES POLITIQUES ET
MESURES:
Ce groupe de travail se réunit le mercredi 12 avril sous
la présidence de François Moisan (France). Lee Schipper, Senior
Scientist à l'IEA, présenta un exposé sur la motivation, les
méthodologies et les applications de la recherche en matière
d'indicateurs d'énergie menée par l'IEA. Il indiqua que les
indicateurs d'énergie sont importants pour la mise en place du cadre
de l'élaboration des rapports concernant les émissions de GES dans
le contexte de la CCCC. Il conclut en signalant que l'utilisation
internationale des indicateurs d'énergie est un nouveau concept et
que certains problèmes restaient à résoudre au niveau de la
fiabilité des données et du respect de la transparence. Il nota les
préoccupations concernant le coût du processus et la confusion entre
efficience énergétique et intensité énergétique.
Yonghun Jung, Vice-président de l'Institute of Energy Economics au
Centre de Recherche sur l'Energie de la Région Asie Pacifique,
présenta un exposé sur les indicateurs de l'efficience énergétique
pour l'industrie dans la région Asie Pacifique. Il donna les grandes
lignes des résultats tirés des analyses de tendance menées pour
l'évaluation des potentiels de l'épargne énergétique d'un certain
nombre de pays membres par rapport à la moyenne des utilisations dans
les industries du fer, de l'acier et du papier. Il nota que ce travail
était limité par le caractère incomplet et parfois inconsistant des
données. Il donna une indication sur travaux requis dans le futur,
notamment l'élaboration d'une base de données, la désagrégation
des données, l'analyse complémentaire du secteur transport et du
secteur domestique, l'élaboration d'indicateurs d'impact
environnemental et la recherche dans de domaine de l'application des
indicateurs aux projets inscrits dans le cadre du MDP.
Didier Bosseboeuf, de l'Agence Française de l'Environnement et de
la Gestion de l'Energie, présenta un exposé sur le suivi des
politiques d'efficience énergétique et sur les enseignements devant
être tirés des indicateurs. Il donna un aperçu sur ODYSEE, l'outil
de suivi et d'évaluation de l'efficience énergétique utilisé par
les Etats membres de l'UE. Il nota l'impératif de s'assurer de la
transparence et du consensus dans la méthodologie. Il affirma que si
les indicateurs ne sont pas suffisants pour évaluer l'impact réel
des mesures spécifiques, ils peuvent être utilisés pour déterminer
l'efficacité d'un ensemble de mesures ciblant une source de GES.
L'orateur devait enfin noter que l'utilisation d'indicateurs
détaillés permettait d'établir des liens plus directs et plus
clairs entre telles mesures particulières et les émissions de CO2.
Le Professeur Julia Seixas, de l'Université Nova de Lisbonne,
présenta un exposé sur le cadre méthodologique de l'évaluation des
politiques et mesures, axé sur des cas d'utilisation de sources
d'énergie renouvelable, de génération mixte et d'efficience
énergétique au Portugal. L'oratrice retraça les grandes lignes de
l'évaluation continue des politiques et mesures au Portugal, menée
par secteur et par instrument. Elle affirma qu'il était difficile de
tirer profit de l'expérience de pays tiers parce que chaque pays à
des circonstances particulières qui lui sont propres. Elle mit en
relief la nécessité d'une comparabilité et d'une transparence plus
importante pour pouvoir tirer des enseignements à partir des
critères utilisés par d'autres pays dans l'objectif d'identifier les
pratiques les plus appropriées à leurs circonstances particulières.
Elle appela à l'établissement d'un cadre commun pour l'élaboration
des rapports sur l'évaluation des meilleures pratiques identifiées
par chacun des pays.
Au cours du débat qui suivit, le délégué des PAYS-BAS endossa
la nécessité d'établir un cadre de comparabilité et suggéra que
ce format fasse partie intégrante des communications nationales.
L'orateur recommanda que les conclusions de ce groupe de travail
notent que les indicateurs jouent un rôle important dans la
réalisation de la conformité aux dispositions du Protocole, et que
leur adaptation pour les communications nationales doit, à l'avenir,
être prise en considération. L'IEA nota les décalages existants
quant aux niveaux des ressources mises à disposition par différents
pays pour aider à combler les lacunes dans le domaine de
l'information, et indiqua que le coût du fait de ne pas disposer des
données pertinentes pouvait être important.
Le délégué des ETATS-UNIS suggéra de dresser une liste des
problèmes particuliers posés dans le domaine des données et indiqua
qu'aucun accord n'avait encore été réalisé sur ces problèmes.
L'orateur indiqua également qu'aucun accord n'avait été conclu sur
les objectifs à fixer. Il fit état de divergences dans les points de
vue concernant l'adéquation des inventaires.
LES ASPECTS METHODOLOGIQUES ET INSTITUTIONNELS DES MEILLEURES
PRATIQUES:
Ce groupe de travail se déroula le mercredi 12 avril
sous la présidence de John Lowe (Canada). Tudor Constantinuscu, de
l'Energy Charter Secretariat, mit en exergue le Protocole sur
l'Efficience Energétique et les Aspects Environnementaux en Rapport (PEEAER).
Il indiqua que cet instrument, ratifié depuis par la plupart des pays
visés à l'Annexe I, est de nature à impulser la coopération entre
les pays de l'OCDE et les pays en transition économique. Il établit
un processus d'évaluation permettant d'analyser les mesures
d'efficience énergétique mises en place par les pays participants,
processus focalisé entre autres sur l'objectif des politiques, les
stratégies / programmes, la tarification de l'énergie, les
mécanismes de financement, les législations / régulations et, les
institutions. Les recommandations sont à fournir en fonction du
résultat des évaluations. Il mit en relief la synergie entre les
actions menées dans le cadre du PEEAER et les obligations prises dans
le cadre du Protocole de Kyoto et appela à un renforcement de la
coordination.
Lisbeth Nielson, de l'Agence Danoise de l'Energie, présenta les
grandes lignes du plan fiscal vert danois, notant qu'il impliquait des
taxes sur l'utilisation de l'énergie dans le commerce, l'industrie et
les services. Elle expliqua que l'ensemble de la recette additionnelle
était recyclée, principalement à travers la baisse des coûts du
travail non rémunéré et la subvention des investissements destinés
à l'efficience énergétique. Une étude d'évaluation a démontré
que cette taxe a un effet environnemental significatif, un impact
macro-économique modeste et une incidence non escomptée sur la
répartition, exerçant davantage de pression sur certains secteurs et
moins sur d'autres. Ce train de mesures a été ajusté en
conséquence, fournissant des subventions à l'épargne d'énergie
dans l'industrie, des subventions à l'utilisation des technologies
propres et à l'adoption du schéma agréé pour le chauffage.
Thomas Burki, Suisse, présenta deux évaluations neutres
effectuées pour mesurer la réussite du Modèle Energétique
Helvétique, programme qui encourage les entreprises à s'engager pour
certains objectifs d'efficience énergétique. L'orateur expliqua que
les évaluations étaient axées sur l'efficience et sur le
fonctionnement du modèle, ainsi que sur les aspects adhésion,
expansion et rôle futur. Les méthodes d'évaluation ont englobé des
interviews, l'analyse de documents et des séances de suivi du
processus. Il nota que ces évaluations constituaient un instrument de
valeur pour aider à élaborer et à améliorer le modèle.
Merilee Bonney, du Ministère Néerlandais de l'Habitat, de
l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, présenta un
exposé sur les politiques consacrées à la question des changements
climatiques aux Pays-Bas. Se basant sur les enseignements tirés, elle
nota que le renforcement de la transparence et de la rigueur
analytique ont facilité le processus des politiques et mesures. Elle
ajouta que la synergie dégagée des divers instruments est de nature
à accroître les chances d'acceptabilité des mesures et de
concrétisation des résultats escomptés. Elle élabora sur deux
méthodes de calcul des coûts: la méthode basée sur le calcul des
coûts financiers, qui examine les coûts devant être assumés par
les utilisateurs de fin de chaîne; et celle basée sur le calcul du
coût national, qui détermine les coûts pour l'ensemble du pays.
Elle souligna l'importance d'un bon rapport coût / efficacité,
notant toutefois que ce dernier n'est pas toujours la force motivante,
car d'autres facteurs interviennent aussi de manière significative.
Valery Sediykin, Directeur Adjoint du Global Climate and Ecology
Institute, Fédération de Russie, déclara qu'en terme de politiques
et de mesures, diverses bonnes pratiques pouvaient être définies à
travers les pays et cita un exemple tiré de l'UE. L'orateur présenta
également un certain nombre d'idées sur les bonnes pratiques
applicables aux mécanismes de Kyoto et mis en exergue certains
aspects du Plan d'Action Climatique mis en place par la Fédération
de Russie.
Suzie Baverstock, Chargée des Questions Environnementales
Mondiales au sein de BP-Amoco, présenta les grandes lignes du
processus et des résultats du projet d'audit de vérification des GES
mis en place par la compagnie. Les principales leçons tirées du
projet englobent les conclusions suivantes: l'estimation
rétrospective des émissions peut être problématique, les données
plus récentes étant plus fidèles à la réalité; des données
rigoureuses sont nécessaires à susciter la confiance du marché dans
les échanges entre les entités à travers les pays; et, des
protocoles encadrant la soumission des rapports et des processus
d'assurance doivent être envisagés en tant que partie intégrante de
l'échange des droits d'émission.
Virginia Sonntag-O'Brien, de l'International Council for Local
Environmental Initiatives, élabora sur la campagne "Cities for
Climate Protection (CCP) " qui vise à créer un mouvement
mondial des gouvernements locaux pour relever les défis des
changements climatiques. L'oratrice identifia les cinq étapes de la
campagne CCP: l'élaboration d'inventaires et de prévisions
d'émission, l'établissement d'objectifs de réduction, la mise en
place de plans d'action locaux, l'application, et le suivi et
l'évaluation. L'analyse des émissions consiste à la fois en une
étude au niveau des entreprises et une étude au niveau des
communautés, se focalise sur le CO2 provenant de la combustion des
carburants fossiles et sur le méthane émanant des dépotoirs,
identifie les grands émetteurs de GES, et fournit des prévisions
d'estimation de la courbe d'évolution des émissions dans les
scénarios du maintien des rythmes actuels. Elle suggéra que les
gouvernements nationaux forgent un partenariat avec les gouvernements
locaux et les impliquent dans la mise en uvre des politiques et
mesures.
Au cours du débat qui suivit, les participants se focalisèrent
sur l'amélioration de la qualité des données, la transparence du
processus de leur production, la comparabilité des données et des
indicateurs, la nécessité d'avoir divers indicateurs applicables à
différents contextes, l'importance des contributions locales et les
liens entre les engagements nationaux et les initiatives des
gouvernements locaux. Dans son résumé, le Président Lowe souligna
les questions soulevées dans les exposés et dans les débats qui ont
suivi, dont, l'importance de la synergie entre les mesures politiques,
la capacité analytique, la multiplicité des facteurs, les échanges
d'informations et les facteurs locaux et régionaux. Il nota
également l'intérêt accordé aux instruments du marché.
LES RAPPORTS DES PRESIDENTS DES GROUPES DE TRAVAIL
Le jeudi 13 avril, les participants devaient se réunir en séance
plénière pour entendre lecture et examiner les rapports des
Présidents des sept sessions de groupes de travail tenues les 11 et
12 avril.
LES PROGRAMMES NATIONAUX:
Dans son rapport du groupe de travail
sur les programmes nationaux, le Président Dovland nota une
convergence de points de vue entre les participants concernant:
L'utilité de l'échange d'informations et du partage
d'expériences continu;
La nécessité de stratégies exhaustives et d'une combinaison de
politiques et mesures;
L'importance des circonstances nationales et de la variabilité
de la conception et de l'application des politiques dans les
différents pays;
La prévalence des solutions dans le secteur de l'énergie et de
l'efficience énergétique;
L'utilisation de l'efficacité environnementale, de l'efficacité
des coûts et des avantages ancillaires comme autant de critères en
matière de bonnes pratiques;
Les différences nationales en termes d'importance attachée aux
critères; et
L'importance de l'implication des concernés.
LES THEMES TRANSVERSAUX:
Le Président Gnapelet résuma les
débats du groupe de travail sur les thèmes transversaux en
soulignant que:
Les critères généraux devant servir à la détermination des
meilleures pratiques doivent être fondés sur l'étendue de
l'efficacité de ces dernières dans la réalisation des objectifs
de la CCCC et du Protocole de Kyoto d'une manière présentant un
bon rapport coût / efficacité;
L'insuffisance du caractère de comparabilité des politiques et
mesures mises en place dans les différents pays et les divers
secteurs rend difficile l'établissement de critères et
d'indicateurs communs;
Les politiques fiscales doivent viser à supprimer les
imperfections du marché, dans le contexte de la concrétisation des
réductions d'émission souhaitées; et
Les projets de fixation du CO2 doivent être encouragés.
Les étapes à venir identifiées par les participants englobent la
détermination du cadre approprié dans lequel les pratiques peuvent
être évaluées et l'encouragement des échanges d'information.
LES MEILLEURES PRATIQUES DANS LE TRAITEMENT DES EMISSIONS DE CO2
PROVENANT DES SECTEURS DE L'APPROVISIONNEMENT D'ENERGIE ET DE
L'INDUSTRIE:
Le Président du groupe de travail, Carrington, nota
les discussions menées au sein du groupe sur divers sujets, y compris
sur: les concepts de meilleures pratiques, bonnes pratiques et bonne
adaptation; le bon rapport coût / efficacité; les détenteurs des
enjeux; les politiques particulières en matière de climat; et
l'apprentissage en suivant l'exemple.
Au sujet du secteur de l'approvisionnement d'énergie, il souligna
le soutien exprimé en faveur d'une génération mixte, des réformes
du marché et du développement des sources renouvelables. L'orateur
fit référence au débat mené sur le marché de l'électricité
écologique, les normes de performance et, les circonstances
nationales et locales particulières. Au sujet du secteur de
l'industrie, il nota la discussion menée autour de la diversité
régionale, des mesures gagnantes à tous les coups, du rapport coût
/ efficacité, de la coordination des politiques, de l'importance des
accords à long terme et des accords volontaires.
LES MEILLEURES PRATIQUES DANS LE TRAITEMENT DES EMISSIONS DE CO2
PROVENANT DU TRANSPORT ET DES SECTEURS DOMESTIQUE ET COMMERCIAL:
Le Président du groupe de travail, Sadowski, nota les commentaires
des participants selon lesquels les circonstances nationales
constituent un facteur important dans la détermination des meilleures
et des bonnes pratiques, indiquant que le train de politiques et
mesures le plus approprié varie en fonction des pays. Il nota que le
groupe n'est pas parvenu à un point de vue commun quant aux critères
susceptibles de déterminer les meilleures pratiques. L'orateur fit
observer que l'utilisation de l'expérience et des données
historiques a été identifiée par certains participants comme un
critère de valeur dans l'élaboration des bonnes pratiques. Il
indiqua que cette session s'est focalisée principalement sur le
secteur du transport, et suggéra que les ateliers futurs soient axés
sur les secteurs de l'habitat et du commerce. Les actions à
entreprendre pourraient inclure: l'établissement de programmes
continus d'échanges d'expériences et d'informations à travers des
ateliers ou autres mécanismes appropriés; et l'élaboration de
critères permettant l'identification ou l'évaluation des meilleures
pratiques.
LES MEILLEURES PRATIQUES DANS LE TRAITEMENT DES EMISSIONS DE GAZ
AUTRES QUE LE CO2 PROVENANT DES SECTEURS DE L'ENERGIE, DE L'INDUSTRIE,
DE L'AGRICULTURE, DES FORETS ET DE LA GESTION DES DECHETS:
Le
Président du groupe de travail, Wenning, nota qu'une convergence a
commencé à émerger au sein du groupe sur:
La nécessité de nouveaux investissements dans la recherche et
le développement, et de l'échange d'informations, y compris la
collecte des données disponibles et l'identification des lacunes et
des liens avec le Protocole de Montréal;
L'éventuelle valeur ajoutée de la coopération à l'échelle
régionale et au plan international dans le domaine des gaz
contenant du chlore;
L'éventuelle utilité des Accords Volontaires dans des secteurs
industriels particuliers;
Le besoin d'adopter une approche exhaustive de manière à ce que
les acquits ne se voient pas neutralisés par l'augmentation de
l'utilisation d'énergie; et
L'importance de l'acceptabilité auprès de grand public en tant
que critère pour les politiques et mesures.
LES INDICATEURS UTILISES DANS L'EVALUATION DES POLITIQUES ET
MESURES:
Dans son rapport concernant la session du groupe de
travail sur les indicateurs, le Président Moisan indiqua que bien
qu'ils puissent aider à l'élaboration des politiques et mesures et
à évaluer les progrès réalisés ou à déterminer si les objectifs
et les engagements sont en train de se concrétiser, les indicateurs
ne sont pas un outil parfait capable de capter chaque détail
pertinent, et que d'autres outils utiles sont disponibles pour
compléter la vision. L'orateur attira l'attention sur le point de vue
de certains participants selon lequel l'élaboration de données
désagrégées serait plus utile que l'application d'indicateurs
agrégés. Au sujet des actions de suivi, il indiqua qu'un travail
approfondi sur les approches méthodologiques, la coopération
impliquant les organisations internationales et l'échange
d'informations, serait bien utile.
LES ASPECTS METHODOLOGIQUES ET INSTITUTIONNELS DES MEILLEURES
PRATIQUES:
Le Président Lowe souligna l'importance des synergies
entre les politiques, la capacité analytique, les facteurs multiples
- y compris le bon rapport coût / efficacité et les perceptions
d'équité - et l'échange d'informations. Il nota par ailleurs
l'intérêt exprimé par les participants pour les instruments de
marché. Il identifia l'étape à venir comme étant celle de
l'amélioration des données et de la capacité d'analyse et d'un
échange d'informations plus fructueux entre les pays.
LE DEBAT PLENIER:
Au cours du débat plénier qui suivit les
groupes de travail, de nombreux participants devaient soulever les
éléments qu'ils souhaitaient voir le Président inclure dans son
rapport de synthèse sur les travaux de l'Atelier. Parmi ces
éléments, la nécessité:
D'encourager la prise de conscience;
D'adopter une approche prudente dans l'examen de l'utilité des
indicateurs;
De considérer la question de savoir si, pour la promotion de
l'efficience énergétique, des subventions sont nécessaires à la
correction des imperfections du marché;
De traiter le risque de voir les bonnes pratiques neutralisées
par d'autres pratiques;
D'adopter une approche commune coordonnée;
D'exercer la prudence dans la détermination du caractère
positif de la réforme du marché sur la réduction du CO2; et
D'établir une connexion entre les activités menées à
différents niveaux du gouvernement et le secteur privé.
Le Président de l'Atelier, Dovland, conclut en reprenant à son
compte la suggestion de remplacer la locution "meilleures
pratiques" par "bonnes pratique," et en insistant sur
l'importance de l'échange d'informations.
GROUPE DE DISCUSSION SUR LES MEILLEURES PRATIQUES DANS LES
POLITIQUES ET MESURES
Le jeudi 13 avril, les participants se réunirent en séance
Plénière pour entendre les présentations du groupe de discussion et
débattre des questions soulevées au cours de l'atelier. Les orateurs
incluaient des représentants venus du Nigeria, du Portugal,
d'Australie, de Pologne, de Tuvalu, des Pays-Bas, du Japon, du Brésil
et de France.
LES PRESENTATIONS:
Le NIGERIA déclara que les politiques et
mesures doivent prendre en considération les circonstances nationales.
L'orateur ajouta que les critères doivent être mus par l'efficacité
environnementale, l'efficience économique, la faisabilité politique,
la simplicité administrative, l'encouragement du développement
technologique et l'équité. Il appela à la minimisation des effets
adverses des mesures sur les pays en développement.
Le PORTUGAL souligna que l'échange d'informations constituait la
voie de l'accélération de la concrétisation des objectifs.
Commentant sur le manque de transparence et de comparabilité dans
l'actuel processus d'échange d'information, l'oratrice nota la
nécessité de mettre en place un cadre commun, de se baser sur les
travaux réalisés à l'IEA, à l'OCDE et au GIEC. Elle indiqua enfin
que des ateliers techniques et sectoriels doivent pouvoir être
organisés avec le soutien des agences internationales.
L'AUSTRALIE déclara que les bonnes pratiques doivent s'établir
dans le contexte des circonstances nationales et que les tentatives de
hiérarchiser les pratiques risquent de s'avérer peu productives. La
représentante mit en exergue l'utilité de l'élaboration des
principes devant régir l'établissement du cadre commun, et appela à
un renforcement des échanges d'expériences susceptibles de servir
aux pays en développement.
La POLOGNE suggéra que certains secteurs, dont ceux de l'habitat,
de l'agriculture et des forêts, requièrent un examen approfondi. Le
représentant affirma que les pays en transition économique
présentaient un potentiel important de réduction des émissions,
mais que cela nécessitait un soutien international, en particulier,
dans le domaine des capacités en matière de processus politiques et
de conscientisation du grand public.
TUVALU nota que toute référence à des aspirations autres que les
meilleures pratiques, était à considérer comme une preuve de
l'inaction. L'orateur indiqua que les politiques et mesures peuvent
être réparties en quatre catégories, à savoir, celles qui sont
inacceptables, celles qui sont faibles, celles qui sont bonnes et
celles qui sont excellentes. Il précisa que les politiques
inacceptables incluaient celles qui reposent sur l'utilisation de
l'énergie nucléaire, et qu'on devait également être préoccupé
par les propositions appelant à l'inclusion des puits d'absorption de
CO2 au sein des mécanismes. Il affirma que les mesures volontaires
constituaient un exemple de mauvaises mesures, compte tenu du fait que
les études suggèrent qu'elles s'avèrent souvent un instrument peu
efficace pour le changement. Il endossa la nécessité de s'assurer
que les politiques et mesures seraient considérées dans un contexte
de complémentarité et suggéra la mise en place d'un centre
d'échange d'informations sur l'expérience des pays dans le domaine.
Le représentant des PAYS-BAS apporta son soutien à la référence
plutôt aux bonnes qu'aux meilleures pratiques. Il souligna qu'il
s'agissait là d'une expérience "d'apprentissage sur le tas"
et appuya la tenue de réunions périodiques des spécialistes
sectoriels issus à la fois des pays visés et non visés à l'Annexe
I. Au sujet des étapes à venir, il plaida pour: la continuation de
l'échange d'informations sur les politiques et mesures;
l'identification des lacunes en matière de données et des voies et
moyens de les traiter; l'exploration des avantages potentiels de la
coopération transnationale sur les politiques nationales; et la
poursuite et le renforcement des travaux sur les indicateurs et les
données qualitatives devant servir à l'évaluation des politiques et
mesures.
Le JAPON plaida pour une coopération plus active avec les pays en
développement. L'orateur reconnut l'importance de se doter
d'indicateurs efficaces.
LE DANEMARK parla de la nécessité de développer les outils
permettant la détermination et l'évaluation des politiques et
mesures. Il appela à la considération de la manière dont la mise en
place des politiques et mesures pouvaient servir à la coordination du
transfert des technologies et du renforcement des capacités dans les
pays en développement.
La représentante des ETATS-UNIS déclara que les meilleures
politiques et mesures pour la réduction des émissions de GES sont
celles taillées à la mesure des circonstances nationales. Elle
préféra une référence plutôt à "meilleur ajustement"
qu'à "meilleures pratiques". Elle mit en garde contre le
fait que bien qu'ils puissent fournir des données utiles, les
indicateurs ne devaient pas être utilisés exclusivement dans
l'élaboration des méthodologies. Elle se déclara en défaveur des
propositions appelant à l'élaboration d'indicateurs communs, mais
endossa la continuation de l'échange d'informations.
Le BRESIL mit l'accent sur les responsabilités communes mais
différenciées des pays et indiqua que certains pays en
développement étaient en train d'entreprendre des démarches pour la
réduction des émissions même s'ils n'avaient pas d'engagements dans
ce domaine. Il souligna l'importance de la prise en considération des
circonstances nationales et l'établissement des priorités, "l'apprentissage
sur le tas" et la coopération internationale.
La FRANCE indiqua que le soutien des bonnes pratiques dans les pays
industriels était susceptible de permettre l'accélération de
l'accès des pays en développement aux meilleures technologies.
L'orateur suggéra la tenue d'ateliers impliquant les pays en
développement et le passage de l'approche analytique vers une
approche synthétique. Il plaida en faveur: de la coordination de la
formation; du renforcement de la capacité des pays en développement
en matière de mise en place des projets; de la réflexion collective
sur les mécanismes de régulation; et de l'adaptation des outils de
régulation aux différents contextes.
LE DEBAT:
Au cours du débat qui suivit, le PNUE encouragea les
pays en développement à prendre contact avec le PNUE pour une
assistance dans le domaine du renforcement des capacités, entre
autres, en matière d'élaboration des politiques permettant la
suppression progressive des subventions préjudiciables.
Le porte-parole des ONG suggéra que le Secrétariat de la CCCC
procède à l'évaluation des politiques et mesures sur la base des
effets exercés sur l'environnement, de leur reproductibilité et de
leur coordination potentielle. Il suggéra la tenue d'ateliers
sectoriels visant à améliorer la transparence et à aider à mettre
en opération la coordination des politiques et mesures.
L'ALLEMAGNE déclara que les indicateurs doivent être utilisés
comme l'un des nombreux outils permettant de rendre l'image la plus
fidèle possible des politiques et mesures mises en uvre. Il ajouta
que les indicateurs permettaient d'améliorer la transparence et de
fournir des données comparatives mise à jour.
Les ETATS-UNIS, le JAPON et le CANADA mirent en garde contre le
recours à des indicateurs communs, soulignant l'influence des
circonstances nationales et les limites de la comparabilité
internationale. L'AUSTRALIE nota que les communications et les
inventaires nationaux représentaient une forme d'indicateurs communs
disponibles. Le CANADA appela à des actions concrètes et à des
échanges d'expériences de bonnes pratiques en matière de politiques
et mesures, plutôt que l'élaboration d'indicateurs théoriques. Le
DANEMARK
et les PAYS-BAS notèrent l'utilité de poursuivre l'élaboration
et l'utilisation des indicateurs.
La FRANCE souligna que les pays semblaient être d'accord sur
l'utilité de l'utilisation des indicateurs dans le contexte national
et qu'un désaccord existait sur l'utilisation transnationale des
indicateurs.
L'ISLANDE nota que des actions considérables visant à mettre en
place des politiques et mesures était en cours de réalisation aux
échelles nationale et régionale et que cette question ne devait pas
constituer un fardeau pour le processus politique d'ici la CdP-6. La
GEORGIE appela à une plus grande attention aux besoins et aux
préoccupations des pays en développement et aux pays en transition
économique.
LA PLENIERE DE CLOTURE
L'après-midi du jeudi 13 avril, le Président Dovland, résuma un
certain nombre de questions soulevées au cours de l'atelier. Il prit
note des commentaires des participants selon lesquels la réunion
était des plus utiles et que le travail sur ces sujets devrait se
poursuivre à travers des ateliers consacrés à des thèmes
spécifiques. Il fit observer, toutefois, que de nouveaux ateliers sur
les politiques et mesures ne seront pas possibles d'ici la CdP-6. Il
nota le large éventail de points de vue exprimés sur les indicateurs
et fit part de son opinion personnelle qu'un débat technique serait
le moyen le plus bénéfique d'aborder le sujet. Il attira l'attention
sur les commentaires concernant la nécessité de s'assurer de la
conduite de travaux pertinents pour les préparatifs des ateliers
futurs et nota la suggestion appelant l'implication d'organisations
internationales, comme l'IEA et l'OCDE, dans ces activités. Il
demanda aux participants de réfléchir sur les données et les points
de vue présentés au cours de cet atelier et souhaita voir l'approche
constructive adoptée par les participants se poursuivre tout au long
du processus menant à la CdP-6. Il remercia les Gouvernements Danois
et Français pour le co-parrainage de cet événement et clôtura la
séance à 15h35 précises.