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PLENIERE DE CLÔTURE

Le Président de la Conférence, Chen MUHUA, ouvrit la Plénière, vendredi matin 15 Septembre. Sara RAMAMONJISOA, au nom des ONG de la jeunesse, présenta une déclaration de Youth Vision appelant les Nations Unies à poursuivre le soutien à la participation des jeunes dans les conférences mondiales et à prendre des mesures assurant l'accès des jeunes femmes à des rôles de leadership dans toutes les sphères.

James WOLFENSOHN, Président de la Banque Mondiale, évoqua les perceptions négatives des activités de la Banque Mondiale, citant les programmes d'ajustement structurel et leur impact négatif sur les femmes. Il vint à la QCMF pour démontrer l'engagement de la Banque Mondiale envers les questions de la Conférence et appela à un partenariat confiant. La Banque Mondiale dépensera US$2 milliards sur cinq ans, pour l'éducation, en réservant US$ 900 millions par an pour l'éducation des jeunes filles.

Le Président Péruvien, Alberto FUJIMORI, parla du double fardeau de la pauvreté supporté par les femmes au Pérou et dans tous les pays en voie de développement. Le Pérou compte parmi les rares pays ayant promulgué des lois contre toute forme de violence à l'encontre des femmes. Il critiqua la hiérarchie catholique de planification familiale du pays qui vient répondre à un sérieux manque d'information et de services.

Le Premier Ministre Norvégien, Gro Harlem BRUNDTLAND, déclara que les femmes n'accepteront plus jamais d'être des citoyennes de seconde classe. Les visions exprimées à la QCMF donneront irrévocablement un nouveau profil au monde. En Norvège où BRUNDTLAND est Premier Ministre depuis 15 ans, il arrive que des petits enfants de 4 ans demandent parfois à leur mère: 'mais est-ce qu'un homme peut être Premier Ministre'' Elle déclara que les pays ne doivent pas attendre de la communauté internationale d'accepter ou de pardonner nombre de pratiques que dans certaines limites, même si ces pratiques ont des racines culturelles profondes. Les violences à l'encontre des femmes peuvent être considérés comme faisant partie du modèle culturel dans la plupart des pays, y compris en Norvège, mais les Etats ne doivent pas en devenir complices.

Dans un appel en faveur de la paix, le Secrétaire Général, Gertrude MONGELLA, déclara qu'il est important de conjuguer le combat pour l'égalité avec la lutte pour la paix. Elle invita les délégués à observer quelques minutes de paix et les participants se tinrent debout avec elle en silence tenant les torches qui leur avaient été distribuées.

Le Président de la Conférence, Chen MUHUA invita ensuite les délégués à considérer le point 10 de l'Ordre du Jour, Adoption de la Déclaration de Pékin et de la Plate-forme d'Action (A/Conf.177/L.5). Patricia LICUANAN (Philippines) présenta le rapport de la Grande Commission et fit noter que les textes évoquent les acquis réalisés depuis Nairobi et les points importants qui doivent être traités. Les Philippines, au nom du G-77/Chine, présentèrent le projet de résolution A/Conf.177/L.9, appelant à l'adoption et recommandant à l'Assemblée Générale d'endosser le document. Les délégués adoptèrent la résolution, après quoi on donna la parole pour les réserves.

Plus de 60 délégués prirent la parole pour faire leurs commentaires sur la Déclaration et la Plate-forme d'Action. Les Etats ci-après firent des réserves sur les textes non conformes à la loi Islamique, intéressant les paragraphes 232 (f) (droits en matière de procréation), 107(k) (revue des lois punissant l'avortement illégal), 96 (santé en matière de reproduction), 97 (droit au contrôle de sa sexualité) et 274 (d) (héritage): Le Koweït, l'Egypte, la Libye, la Mauritanie, Oman, Brunei, le Yémen, le Soudan, les Emirats Arabes Unis, Bahrain, le Liban, la Tunisie, l'Algérie, le Maroc, Djibouti, Qatar, la Syrie, les Comores et la Jordanie. Plusieurs de ces pays déclarèrent interpréter les références aux droits en matière de procréation comme étant inscrites dans le contexte du mariage. L'Iran exprima sa préoccupation sur l'ensemble de ces questions, à l'exception des références concernant l'héritage qui ne sont pas en contradiction avec son système économique.

Les Etats suivants ont fait noter qu'ils n'acceptent pas l'avortement et ont exprimé des réserves sur les paragraphes 97 (droit au contrôle de sa sexualité) et 107(k) (revue des lois punissant l'avortement illégal): Les Philippines, la Malaisie, l'Equateur, Malte, le Pérou, l'Argentine, le Venezuela, le Mali, le Nicaragua, le Togo, le Honduras et le Niger. Malte fit également des réserves sur les références portant sur l'utilisation des instruments internationaux des droits humains. Le Saint-Siège fit savoir qu'il soumettra des réserves officielles par écrit et déplora l'individualisme exagère exprimé dans le document. Plusieurs Etats dont la Malaisie, le Pérou, l'Argentine et le Nicaragua firent noter qu'ils interpréteront la 'famille' dans un sens traditionnel d'union entre un homme et une femme. L'Indonésie fit noter que certains paragraphes n'étaient pas conformes aux intérêts nationaux de l'individu. La France déclara que le paragraphe 247 (développement durable avec référence aux essais nucléaires) ne correspondait pas à ses notes concernant les résultats de la Grande Commission.

De nombreux Etats, y compris la République Dominicaine, Vanuatu et le Nigeria promirent de mettre en oeuvre le document conformément à leurs principes constitutionnels et culturels. Le Bénin fit noter que certains paragraphes étaient en contradiction avec sa législation et ses pratiques religieuses, comme le paragraphe 97 (droit de contrôle sur sa sexualité), 232(f) (droits en matière de procréation) et 107(k) (revue des lois punissant l'avortement illégal). Le Liberia fit noter qu'il pouvait mettre en oeuvre 90 à 95% de la Plate-forme d'Action. Le Pakistan fit objection à l'absence d'une définition claire du terme sexualité et introduisit une réserve sur ce terme et sur les paragraphes 232(f) et 97. Les Maldives firent noter que certains termes contredisaient leurs valeurs traditionnelles, en particulier les paragraphes 97 et 107(k).

Un certain nombre de pays incluant l'Inde, la Bolivie, la Colombie, le Cambodge, l'Afrique du Sud, la Tanzanie, le Panama, le Salvador, Madagascar et le Cameroun déclarèrent n'avoir aucune réserve sur la Déclaration de Pékin et la Plate-forme d'Action.

Le Rapporteur Général, Netumbo NANDI-NDAITWAH (Namibie) devait introduire ensuite le projet de Rapport de la conférence (A/Conf.177/L.7 and addendum 1, parts 1 and 2), qui fut adopté. La France exerça son droit de réponse et informa les délégués que sa délégation a fourni au Secrétariat une réponse concernant les essais nucléaires. Les Philippines, au nom du G-77, introduisirent A/Conf.177/L.8, exprimant la gratitude à la RPC, qui fut adopté.

On donna ensuite la parole pour les déclarations. Les philippines, au nom du G-77, exprimèrent leur gratitude à tous ceux qui ont fait de cette réunion un succès. L'Espagne, au nom de l'UE, mit en exergue un certain nombre de points significatifs dans ces accords, incluant les droits humains, la santé et la sexualité, et le travail non rémunéré. Le Sénégal, au nom du Groupe Africain, fit noter que les Etats Africains reconnaissent qu'ils sont les premiers responsables de la mise en oeuvre de la Plate-forme d'Action. Ils sont convaincus que leurs partenaires en matière de développement se tiendront à leurs côtés.

La Papouasie Nouvelle Guinée, au nom du Groupe Asiatique rappela le commentaire introduit plus tôt dans la Conférence par MONGELLA, lorsqu'elle déclara qu'elle se sentait comme une mère en attente d'un enfant et fit noter qu'une fois que le bébé est né, la douleur de la gestation est oubliée, mais la responsabilité de prendre soin de l'enfant ne fait que commencer. L'Ukraine, au nom des pays de l'Europe de l'Est, attira l'attention sur l'absence d'interprétariat et de documents en langue Russe et souligna la nécessité de participer sur un même pied d'égalité. Elle fit noter sa satisfaction du travail accompli à Pékin. La Barbade, au nom des Etats d'Amérique Latine et des Caraïbes, fit noter que malgré la diversité du Groupe, un esprit de bonne volonté et de compromis y a prévalu et que les délégués quitteront Pékin, résolument déterminés à mettre en oeuvre la Plate- forme d'Action. Malte, au nom du Groupe de l'Europe Occidentale et autres pays, fit part de sa satisfaction quant au succès réalisé à travers le dialogue entre gouvernements et ONG.

Le Secrétaire Général MONGELLA évoqua le travail des délégations, du Secrétariat, du pays hôte et le dévouement des ONG. Elle déclara qu'il n'y a pas de retour en arrière possible et qu'un voyage de milliers de kilomètres commence avec un premier pas.

Le Représentant Spécial du Secrétaire Général, des Nations Unies, Boutros BOUTROS- GHALI, Ismat KITTANI déclara que la Chine venait d'accueillir l'une des plus grandes conférences mondiales jamais tenues et les remercia d'avoir servi d'hôte au monde entier. Il souligna que les engagements pris à Pékin n'étaient pas seulement le résultat des négociations de la QCMF, mais qu'ils étaient profilés par l'influence grandissante du mouvement des femmes. Il affirma que le mouvement des femmes avait dans les Nations Unies un allié sûr et demanda à ce que la Plate-forme d'Action fût largement divulguée.

Les USA soulignèrent leur engagement pour la promotion de la femme et firent noter que la Conférence de Nairobi doit servir de boussole et celle de Pékin de carte détaillé permet tant d'atteindre l'égalité le développement et la paix. Le Canada affirma qu'à Pékin, les femmes du monde entier ont fait progresser l'agenda mondial pour l'égalité.

Dans sa déclaration de clôture, le Président de la Conférence, Chen MUHUA déclara que la réussite de la Conférence démontre que les gouvernements ont une volonté politique commune et déterminés à faire avancer les choses. Elle appela à des mesures assurant un suivi efficace pour traduire les engagements en réalité palpable.


 


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