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Daily report for 17 February 2016

2nd Meeting of the UNEP OECPR

Les délégués à la CCNLRP-2 se sont réunis en plénière toute la matinée, pour discuter du rôle du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et de l’Assemblée des Nations Unies sur l’environnement (ANUE) du PNUE dans la réalisation de la dimension environnementale du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Ils ont également examiné le projet du Rapport thématique mondial intitulé « Planète saine, peuple sain ».

Dans l’après-midi et la soirée, les négociations sur le projet de texte de résolution se sont poursuivies dans les Secteur 1 et 4. Les réunions des Secteurs 2 et 3 étaient initialement programmées en fin d’après-midi, mais elles ont été reportées à jeudi, car les négociations des Secteurs 1 et 4 se sont prolongées jusque dans la soirée.

PLÉNIÈRE

Mercredi matin, les délégués ont observé une minute de silence en l’honneur de l’ancien Secrétaire-général des Nations Unies Boutros Boutros-Ghali. La Présidente du Comité des représentants permanents (CRP) Julia Pataki (Roumanie) a ensuite ouvert une brève session d’inventaire et les Présidents des secteurs ont fourni des mises à jour sur les progrès accomplis la veille.

INVENTAIRE: Le Président du Secteur 1 Pedro Escosteguy Cardoso (Brésil) a indiqué que le groupe avait consolidé les textes proposés concernant l’investissement dans les capacités humaines, et le renforcement de l’éducation relative au développement durable. Il s’est dit inquiet, cependant, du grand nombre de nouveaux textes soumis dans le cadre de la résolution relative au Programme 2030 et a exhorté les délégués à travailler de façon informelle pour parvenir à un consensus, de façon à permettre l’examen des trois dernières résolutions.

Le Président du Secteur 2 John Moreti (Botswana) a rapporté d’intéressants progrès sur deux de ses quatre résolutions, portant sur les technologies écologiquement rationnelles en rapport à la gestion des déchets, et à la gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets, en signalant les propositions visant à les consolider dans un seul et même projet de texte.

La Présidente du Secteur 3 Corinna Enders (Allemagne) a noté des projets encourageants sur le projet de résolution relative aux mers et aux océans. Elle a indiqué que le groupe allait achever l’examen du texte sur les débris et déchets de matière micro-plastique en milieu marin, et a rapporté que le groupe examinerait également l’éventuelle consolidation de certaines résolutions pour réduire de possibles duplications.

John Moreti (Botswana), qui présidait également le Secteur 4, a rapporté que le groupe avait achevé la première lecture de deux de ses cinq résolutions, relatives à la gestion du capital naturel et au commerce illégal d’espèces sauvages et de produits d’espèces sauvages. Il a déploré que les discussions sur la première aient été ralenties par des questions de définitions.

Le Président du Secteur 5 Raza Bashir Tarar (Pakistan) a exprimé l’espoir que le groupe maintiendrait le rythme soutenu établi au cours des discussions de ses deux premiers projets de résolutions, portant respectivement sur l’intégration de la biodiversité, et sur les synergies entre les conventions relatives à la biodiversité.

PRÉSENTATION DU DIRECTEUR EXÉCUTIF: Le Directeur exécutif du PNUE Achim Steiner a présenté une note conceptuelle intitulée « Réaliser la dimension environnementale du Programme de développement durable à l’horizon 2030 ». Il a souligné que la Stratégie à moyen terme du PNUE pour la période 2018-2021 constitue un tremplin pour faciliter la réalisation des ODD, et a souligné le rôle clé de l’ANUE dans la promotion des synergies au sein du système des Nations Unies, en estimant que les Nations Unies devraient adopter un focus institutionnel moins « centré sur New York ». Concernant le Rapport thématique mondial intitulé « Planète saine, peuple sain », il a mis en avant les domaines de synergie entre santé et environnement qui pourraient être élargies dans le cadre du Programme de travail (PT) du PNUE, notamment les débris en milieu marin, les produits chimiques et les modes durables de consommation et de production.

TABLE RONDE MINISTÉRIELLE: Judi Wakhungu, Kenya, a souligné la réorganisation de son gouvernement suite à l’adoption de la Déclaration de Libreville sur la santé et l’environnement en Afrique, dans le but d’enclencher une coopération plus étroite sur ces deux questions. Samuel Manetoali, Îles Salomon, a signalé la forte interaction entre la santé et l’environnement dans les petites îles et a décrit les efforts de son pays pour réviser et réformer sa législation de façon à garantir le caractère central de la durabilité dans ses aspirations en matière de développement. Kare Chawicha Debessa, Éthiopie, a souligné les défis sanitaires issus: du changement climatique; de la pénurie d’eau douce potable et d’infrastructures sanitaires appropriées; de la pollution de l’air en extérieur et en intérieur; et du traitement des produits chimiques obsolètes. Herman Sips, Pays-Bas, a souligné que l’intégration sous-tend le Programme 2030, et a mis en exergue l’engagement de son pays envers les autorités locales concernant la décarbonisation, ainsi que les partenariats sur la gestion des déchets avec des pays et partenaires de la région Caraïbe.

DÉBAT OUVERT: Concernant les arrangements institutionnels du PNUE et de l’ANUE, la NOUVELLE-ZÉLANDE a salué la note conceptuelle en tant qu’outil majeur pour les décideurs politiques. La NORVÈGE, l’UE, la BELGIQUE et d’autres, ont souligné le besoin pour l’ANUE de contribuer au Forum politique de haut niveau (FPHN), et l’UE a appelé à ce que le rapport articule clairement le rôle de l’ANUE. La Belgique a noté le rôle du PNUE dans l’établissement de normes et de standards pour les questions environnementales au niveau mondial, ainsi que son rôle rassembleur pour galvaniser les partenariats au service de la mise en œuvre du Programme 2030.

Concernant les liens entre santé et environnement, plusieurs délégués ont salué le projet de Rapport thématique mondial. La NORVÈGE a suggéré que le rapport se centre également sur des éléments relatifs à la sécurité. Le SOUDAN a proposé que le rapport décrive le rôle du PNUE dans le traitement de l’impact environnemental des conflits infranationaux. Le BRÉSIL a proposé que les liens entre santé et environnement soient examinés dans un paragraphe au sein d’une résolution spécifique, ou bien au sein du document final de l’ANUE.

Dans leurs remarques de clôture, les ministres ont mis en exergue: la localisation des ODD, y compris à travers la planification du développement; le besoin d’explorer les éléments relatifs à la sécurité dans la connexion entre santé et environnement; et la « réalité des Nations Unies » qui requiert d’aligner les exigences en matière d’établissement de rapports au niveau mondial tout en travaillant de manière transversale sur les secteurs de la santé et de l’environnement au niveau national.

Steiner a plaidé pour que le document final de l’ANUE-2 reprenne ces messages.

PRÉPARATION DES PROJETS DE RÉSOLUTIONS

SECTEUR 1: Dans l’après-midi, le Secteur 1 a abordé deux de ses cinq projets de résolutions. Le Président du secteur Escosteguy Cardoso a demandé aux délégués de transmettre rapidement au Secrétariat toute nouvelle proposition de formulation pour la résolution sur les « Rôles du PNUE et de l’ANUE dans la réalisation de la dimension environnementale du Programme 2030 », et a encouragé les délégations à travailler sur des formulations consensuelles pour la résolution sur la « Promotion de la mise en œuvre effective de l’Accord de Paris sur le climat », en anticipation de la discussion de jeudi.

Les délégués ont ensuite discuté de la résolution relative à la Feuille de route de Samoa, proposée par Samoa.

Rôle, fonctions et modalités de la mise en œuvre par le PNUE de la Feuille de route de SAMOA comme moyen de faciliter la réalisation des ODD: Le Président a noté que ce paragraphe a reçu un large soutien durant la période intersessions, lorsque plusieurs paragraphes ont été approuvés ad ref. Dans la discussion qui a suivi, les délégués ont proposé divers nouveaux paragraphes, et plusieurs paragraphes précédemment admis ont été rouverts.

Après de longues discussions, les délégués ont décidé d’opter pour une formulation générale, plutôt que pour une liste détaillée, de la façon dont le PNUE pourrait améliorer et soutenir la mise en œuvre de la Feuille de route de SAMOA. Le délégué d’un pays développé s’est opposé aux propositions des pays en développement visant à inclure des références à une allocation des ressources du PNUE à des actions spécifiques, et s’est par ailleurs opposé au libellé relatif au renforcement des offices infrarégionaux du PNUE dans les Caraïbes et dans le Pacifique, en estimant qu’il serait plus approprié d’aborder cela dans la résolution relative au PT et au budget. Les positions des pays différaient sensiblement concernant l’inclusion d’une référence spécifique au principe de responsabilités communes mais différenciées.

Plusieurs point de vue différents ont été exprimés concernant un paragraphe relatif à la contribution du PNUE au FPHN, qui dispose que le FPHN « devrait » consacrer un temps approprié à discuter des défis que pose le développement durable aux pays en développement, y compris les petits États insulaires en développement. Certains ont souligné l’importance pour l’ANUE de s’adresser au FPHN, et d’autres ont estimé que la formulation était trop prescriptive.

Rôle, fonctions et suivi du Forum des Ministres et autorités chargés de l’environnement en Asie Pacifique: L’Iran a présenté son projet de résolution, en indiquant que la proposition avait été élaborée après le premier Forum des Ministres et autorités chargés de l’environnement en Asie Pacifique qui s’est tenu à Bangkok en mai 2015, où les participants avaient conclu qu’il conviendrait de tenir régulièrement de telles réunions pour permettre un suivi effectif des réunions de l’ANUE. Le délégué a signalé que le PNUE fournit déjà un soutien, sous diverses formes, aux processus régionaux. Nombre de délégués de pays en développement ont exprimé leur soutien, et certains ont proposé que la résolution soit élargie pour s’appliquer à d’autres régions du PNUE. Des délégués de pays développés ont salué le projet mais ont estimé que certaines questions institutionnelles et budgétaires pourraient être examinées par le Secteur 5 dans le cadre de la résolution sur le PT et le budget.

SECTEUR 4: Dans l’après-midi, le groupe a entamé l’examen des trois autres projets de résolutions sur les cinq qui lui étaient dévolues, relatives aux questions de protection environnementale dans les zones frappées par des conflits.

Protection de l’environnement dans les zones frappées par des conflits: Le Président Moreti a invité les délégués à examiner le texte de préambule entre crochets dans le projet de résolution présenté par l’Ukraine et la République démocratique du Congo. Un pays s’est opposé aux références à des rapports spécifiques du PNUE, ainsi qu’au Groupe consultatifs d’experts du PNUE sur l’environnement, les conflits et la construction de la paix, et a suggéré un texte alternatif pour le préambule « saluant les travaux du PNUE pour la protection environnemental dans les zones frappées par des conflits ». Les délégués se sont ensuite engagés dans un long échange pour déterminer s’il fallait encourager les pays à « faire appliquer » le droit international applicable, et un délégué a estimé que cela pourrait ouvrer une boîte de Pandore. D’autres ont estimé qu’il ne serait pas réaliste d’attendre des pays qu’ils protègent l’environnement pendant les guerres s’ils ne sont pas en mesure de préserver les vies humaines. Certains ont suggéré de clarifier que la résolution est centrée sur la réhabilitation post-conflit. Plusieurs délégations se sont par ailleurs opposées à citer la formulation du Conseil des droits humains relative à « la jouissance d’un environnement sûr, propre, sain et durable ». Signalant qu’il n’y avait pas de texte entre crochets dans les paragraphes opérationnels, le Président Moreti a clos la discussion sur la résolution et invité les pays ayant des propositions de texte à les transmettre au Secrétariat.

Impact de la crise syrienne sur l’environnement naturel dans les pays d’accueil voisins: En réponse au projet de texte présenté par la Jordanie, les délégués ont proposé que ses éléments pertinents et non politiques soient inclus dans la résolution sur la « Protection de l’environnement dans les zones frappées par des conflits armés ». La Jordanie a ensuite présenté un texte révisé. Après de longues discussions, un pays en développement a suggéré que les paragraphes pertinents soient inclus dans la proposition ukrainienne, et diffusés pour examen à la prochaine réunion du secteur.

Évaluation environnementale sur le terrain des effets des guerres de novembre 2012, et de juillet et août 2014, dans la bande de Gaza: Le Président Moreti a invité les délégués à examiner cette résolution proposée par le Maroc et les États arabes. Plusieurs pays ont souligné les appels précédents à éviter les discussions sur des résolutions relatives à des conflits ou pays spécifiques, et se sont dits préoccupés du fait que le ton « politisé » de la résolution pourrait ralentir les progrès. Plusieurs intervenants ont suggéré d’extraire les éléments généraux du texte en vue de leur possible combinaison avec d’autres projets de résolution sur les conflits armés, et ont souligné le besoin de se centrer sur les aspects « techniques » du mandat du PNUE. Cependant, d’autres délégations ont préféré examiner le texte tel que diffusé, en soulignant qu’il découle d’une décision du Conseil d’administration du PNUE. Signalant qu’il n’était pas faisable d’entamer un examen ligne par ligne, le Président Moreti a invité les proposants de la résolution à organiser des consultations informelles avec d’autres parties intéressées pour déterminer la marche à suivre.

DANS LES COULOIRS

Des fissures ont commencé à se creuser sur la façade coopérative ce mercredi, à mesure que les négociateurs des secteurs discutaient sur le texte préparé par le CRP et s’acharnaient à rouvrir de nombreux paragraphes précédemment conclus.

Quelques délégations ont remis en question l’autorité du CRP basé à Nairobi pour estampiller « ad ref » le matériel transmis par le CCNLRP, et d’autres se sont plaints de la diffusion tardive des projets préparés, qui n’a pas laissé suffisamment de temps pour consulter les collègues des autres départements et ministères. D’autres ont cependant noté que, dans tous les cas, les ministres présents à l’ANUE-2 en mai auront le dernier mot.

Entretemps, le Secrétariat peinait à maintenir l’ordre, alors que la programmation volait en éclats et que la confusion régnait dans les salles de réunions et dans les temps impartis aux divers secteurs.

En dépit des quelques plumes froissées, un administrateur des Nations Unies a exprimé à la marge un certain degré de satisfaction. « Ce processus sert à extraire les arguments qui sous-tendent les diverses positions, et les délégations ont ainsi l’occasion de résoudre certaines difficultés en amont de l’UNEA », a-t-il expliqué.

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