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Daily report for 25 May 2016

UNEA-2

Les groupes de rédaction ont continué à se réunir à la deuxième session de l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement du Programme des Nations Unies pour l'environnement (ANUE 2) mercredi. Lors de la plénière du Comité plénier, tous les groupes ont fait rapport sur les progrès accomplis et ont informé les délégués des questions restant à résoudre. Les discussions menées au sein des trois groupes de rédaction se sont poursuivies tard dans la soirée.

Deux symposiums ont eu lieu au cours de la journée, sur les thèmes suivants « Mobilisation des investissements pour le développement durable » et « Environnement et déplacements: les causes profondes et les conséquences ». Le Groupe de la gestion de l'environnement (GGE) a lancé un cadre pour l'élaboration de stratégies relatives à l'environnement à l'échelle du système des Nations Unies au cours d'une manifestation organisée à la mi-journée. L'Exposition « Innovations durables » (EID) a accueilli un Dialogue des entreprises sur la viabilité de l'environnement dans l'après-midi, et d'autres manifestations ont eu lieu sur le site de la conférence.

PLÉNIÈRE DU COMITÉ PLÉNIER

COMPTES-RENDUS: Pour le Groupe de rédaction 1, la Coprésidente Tita Korvenoja (Finlande) a annoncé que les délégués sont parvenus à un accord sur la résolution portant sur l'investissement dans les capacités humaines pour le développement durable, le dernier paragraphe étant approuvé « dans l'attente d'une décision sur le cycle de l'ANUE ». Elle a indiqué que l'ensemble des paragraphes du préambule et 75% du texte d'application de la résolution sur le rôle, les fonctions et le suivi du Forum des ministres et autorités chargés de l'environnement en Asie-Pacifique ont été approuvés.

Le Coprésident Hesiquio Benitez Diaz (Mexique) a déclaré qu'une nouvelle version de la résolution sur la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse, et le pastoralisme et les pâturages, était disponible, suite à une série de modifications apportées mardi. Il a signalé la nécessité de poursuivre les discussions sur la résolution portant sur les tempêtes de sable et de poussière. Qualifiant les progrès accomplis sur la gestion durable et optimale du capital naturel de « plus modestes », Benitez a déclaré qu'un groupe restreint travaille à l'élaboration des points fondamentaux du consensus.

Pour le Groupe de rédaction 2, le Coprésident John Moreti (Botswana) a déclaré que le groupe a accompli des progrès sur la résolution « omnibus » portant sur la gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets, en faisant observer qu'elle représente « trois résolutions en une ». Il a déclaré que des consultations informelles sont en cours pour aborder les questions en suspens, et a exprimé l'espoir que le groupe progresse sur un certain nombre d'autres résolutions au cours de la journée.

Le Coprésident du Groupe de rédaction 3 Mohammed Khashashneh (Jordanie) a déclaré que les discussions du groupe se sont achevées tard mardi. Au sujet de la résolution sur la SMT pour la période 2018-2021 et le PT et budget pour l'exercice biennal 2018-2019, il a signalé que deux paragraphes demeurent entre crochets. Il a expliqué que les délégués n'ont pas pu approuver la résolution sur les fonds d'affectation spéciale et les contributions à des fins déterminées telle que présentée, et a déclaré que les discussions se poursuivraient sur la base d'un texte modifié.

Khashashneh a déclaré qu'après d'intenses discussions sur l'examen du cycle de l'ANUE, le groupe est convenu de modifier les procédures d'élection des membres du Bureau, afin de permettre aux élections d'avoir lieu au terme de chaque session de l'ANUE. Il a déclaré que le groupe doit encore résoudre la question de savoir si la prochaine session de l'ANUE doit être convoquée en 2017 ou en 2018.

Au sujet de la résolution sur la relation entre le PNUE et les AME dont il assure le secrétariat, la Coprésidente Corinna Enders (Allemagne) a annoncé que les États membres se sont engagés dans de bonnes discussions sur son contenu général et ont présenté de nombreuses propositions de texte pour le préambule.

RÉSOLUTION ET RAPPORTS: Le CHILI a présenté un nouveau projet de résolution, coparrainé par le Costa Rica, sur l'application du Principe 10 de la Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement (UNEP/EA.2/CRP.2), visant à promouvoir l'accès à l'information, la participation du public dans la prise de décisions et l'accès à la justice en matière d'environnement. Les ÉTATS-UNIS et l'UE ont plaidé pour que le projet de proposition soit examiné par le Groupe de rédaction 3 et le Comité plénier a approuvé la décision.

Les délégués ont poursuivi les discussions sur les questions relatives à la politique et à la gouvernance internationales en matière d'environnement, en examinant une série de rapports du Directeur exécutif du PNUE.

Interface science-politique: En présentant les rapports concernés (UNEP/EA.2/3, INF.17 et INF.24), le Secrétariat a fait observer l'utilisation croissante du PNUE en direct pour étayer les évaluations scientifiques, y compris les évaluations régionales du rapport GEO-6.

Le GROUPE DES ÉTATS D'AFRIQUE a déclaré que les évaluations régionales du rapport GEO-6 ont identifié des questions de politique d'importance critique, qui ont également contribué au projet de résolution de la région sur le capital naturel. Le délégué a appelé le PNUE à mieux rendre compte des données nationales et régionales sur la plateforme du PNUE en direct.

Les ÉTATS-UNIS ont demandé l'achèvement de l'évaluation mondiale en 2018 et l'établissement d'un lien avec les initiatives et les évaluations pertinentes en matière de données, afin d'accroître l'efficacité et d'améliorer la qualité de l'évaluation. Le délégué a demandé des éclaircissements au sujet de la mention de travaux en cours qui « faciliteront l'élaboration d'une série de directives révisées concernant les évaluations internationales intégrées et appuieront l'établissement du rapport d'analyse des lacunes en matière de données et d'informations », en faisant observer que cela risque d'avoir une incidence sur le processus du rapport GEO-6.

L'UE a réitéré son appel en faveur d'un plan stratégique permettant de garantir l'utilité constante du PNUE en direct. Le GABON a mis l'accent sur l'impact du déboisement en Afrique centrale et a demandé une stratégie de collecte des données à long terme afin de suivre l'état d'avancement des engagements internationaux et nationaux. L'INDONÉSIE a plaidé pour des mesures permettant d'élargir les partenariats du PNUE avec les centres d'excellence et pour la diffusion des meilleures pratiques.

La DIVISION DES AFFAIRES MARITIMES ET DU DROIT DE LA MER DES NATIONS UNIES a présenté diverses activités intergouvernementales faisant suite à la conclusion de la première évaluation mondiale intégrée du milieu marin. Le GRAND GROUPE DE LA COMMUNAUTÉ SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE a salué l'inclusion de diverses parties prenantes, notamment les scientifiques amateurs et les communautés autochtones, et a salué l'inclusion de la documentation grise dans le premier Forum sur la science et les politiques de l'ANUE.

Qualité de l'air: En réponse au rapport (UNEP/EA.2/6), le GROUPE DES ÉTATS D'AFRIQUE a mentionné les données de l'Organisation mondiale de la Santé, en mettant l'accent sur les sept millions de décès causés chaque année par la pollution atmosphérique. Le délégué a demandé la diffusion de technologies propres, la sensibilisation et le développement des capacités pour réduire la pollution atmosphérique intérieure et extérieure en Afrique.

Les ÉTATS-UNIS ont mis l'accent sur le rôle de la réglementation gouvernementale dans la réduction « spectaculaire » des émissions de polluants atmosphériques dangereux dans le pays, en indiquant qu'il est possible de dissocier la pollution et le développement économique. Le NIGÉRIA a mentionné les efforts déployés dans le pays pour établir des centres de test des émissions.

Système mondial de surveillance continue de l'environnement (GEMS)/Programme sur l'eau: Le Secrétariat a indiqué que le rapport (UNEP/EA.2/8) comprend un rapport révisé sur le PT, le budget et les progrès accomplis pour l'exercice biennal 2016-2017. Le GROUPE DES ÉTATS D'AFRIQUE a salué la contribution du GEMS/Eau à l'ODD 6 sur l'eau et l'assainissement, et a souligné l'importance de l'appropriation aux échelons national et régional.

Coordination au sein du système des Nations Unies dans le domaine de l'environnement: Les délégués ont examiné le rapport du Directeur exécutif (UNEP/EA.2/10), en signalant les travaux du GGE en vue de la coordination du système des Nations Unies dans le domaine de l'environnement à l'appui du Programme 2030.

L'UE a salué le lancement du rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur le cadre pour l'élaboration de stratégies relatives à l'environnement à l'échelle du système des Nations Unies, en ajoutant que le rôle de l'ANUE en tant qu’autorité mondiale de l'environnement aurait pu être mieux mis en évidence. Les ÉTATS-UNIS se sont félicités de la démarche douce adoptée par le GGE pour la coopération avec les organes directeurs des agences des Nations Unies.

Le FORUM DES NATIONS UNIES SUR LES FORÊTS a mis l'accent sur sa participation au sein du GGE et sur les travaux qu'il mène sur les indicateurs des ODD liés aux forêts.

La Présidente du Comité plénier Idunn Eidheim a informé les délégués que l'ordre du jour provisoire, les dates et le lieu de l'ANUE 3 seront examinés après l'approbation de la résolution sur le cycle de l'ANUE (UNEP/EA.2/L.26). En réponse à une question du GROUPE DES ÉTATS D'AFRIQUE, elle a déclaré que la politique relative à l'engagement des parties prenantes serait examinée au cours de la dernière séance plénière vendredi après-midi.

La séance plénière du Comité plénier a été levée à la mi-journée pour que les travaux reprennent dans les groupes de rédaction, et a été convoquée à nouveau dans la soirée. Les Coprésidents des groupes de rédaction ont déclaré que les multiples groupes informels examinaient des textes difficiles et qu'une autre journée complète de négociations serait nécessaire. La Présidente Eidheim a exhorté les délégués à accélérer leurs délibérations.

PLÉNIÈRE DE L'ANUE 2

Le Président de l'ANUE 2 Edgar Gutiérrez Espeleta a convoqué la séance plénière dans la soirée afin d'établir un groupe de travail chargé d'amender les règles de procédure pour permettre de modifier le calendrier des élections et de l'entrée en fonction des membres du Bureau. Il a invité tous les groupes régionaux à désigner deux représentants au sein du groupe de travail. La plénière a approuvé la proposition et a nommé Konrad Paulsen Rivas, (Chili) et Jolyon Thompson, (Royaume-Uni) Coprésidents du groupe de travail chargé d'élaborer un projet de décision et de recommander des dispositions transitoires.

GROUPES DE RÉDACTION

GROUPE DE RÉDACTION 1: Rôle, fonctions et modalités relatives à la mise en œuvre par le PNUE des Orientations de Samoa en tant que moyen de faciliter la réalisation des ODD: Cette résolution (UNEP/EA.2/L.5) a été acceptée suite au remplacement d'un paragraphe du préambule par une référence plus générale au renforcement institutionnel du PNUE et à la reformulation d'un paragraphe sur le renforcement de la présence régionale du PNUE conformément à la Décision 27/2 du CA. Les délibérations sur le cycle de l'ANUE se poursuivant, les délégués sont convenus d'inclure une demande générale priant le Directeur exécutif de faire rapport à l'ANUE sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la résolution, sans préciser à quelle session.

Lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse, et promotion du développement durable du pastoralisme et des pâturages: Les délégués ont achevé la première lecture de la résolution combinée (UNEP/EA.2/CRP.5), certains délégués indiquant qu'ils auraient besoin d'un délai supplémentaire pour mener des consultations sur les concepts qui leurs sont étrangers tels que le « développement durable du pastoralisme ». Plusieurs délégations ont émis des réserves ou demandé des suppressions au sujet: du texte du préambule qui met en exergue la « centralité » de l'ANUE dans les processus relatifs au Programme 2030 et à l'Accord de Paris; de la référence à la cible de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) visant un monde sans dégradation des terres; et de la recommandation pour que l'Assemblée générale des Nations Unies déclare le 25 janvier journée internationale du pastoralisme. Si les délégués ont de manière générale accueilli avec satisfaction les paragraphes mettant en lumière la vulnérabilité des pasteurs et des communautés vivant sur des terres arides ainsi que les menaces qui pèsent sur les moyens de subsistance traditionnels et la résilience, ils ont estimé que nombre de mesures proposées dépassent les compétences du PNUE, notamment: la conduite d'évaluations environnementales et socio-économiques relatives à l'érosion des sols, à la dégradation des terres, à la sécurité d'occupation des terres et à la sécurité hydrique dans les pâturages; et le renforcement de l'interface science-politique sur le pastoralisme durable. Les délégués ont également émis des réserves sur le texte appelant le Directeur exécutif du PNUE à accueillir une unité de coordination régionale de l'UNCCD pour l'Afrique.

Rôles du PNUE et de l'ANUE pour mener à bien le volet environnemental du Programme 2030: Les délégués ont entamé une deuxième lecture de cette résolution (UNEP/EA.2/L.6) dans l'après-midi. Ils sont convenus de poursuivre les discussions sur les paragraphes du préambule sur la base d'un nouveau document informel élaboré par l'UE suite aux consultations informelles du 24 mai. 

Les délégués sont parvenus à s'entendre sur huit des 14 propositions de nouveaux paragraphes pour le préambule, le texte sur l'engagement de l'ensemble des parties prenantes concernées dans la mise en œuvre du Programme 2030; l'importance des droits de l'homme et des peuples autochtones, et l'égalité des genres; et l'importance de créer des synergies entre le Programme 2030 et l'Accord de Paris demeurant entre crochets. Un nouveau texte présenté par un pays émergent sur les ressources financières, le renforcement des capacités et le transfert de technologies est également demeuré entre crochets. Les délégués ont accepté que le nouvel ensemble de paragraphes du préambule, y compris ceux qui restent en suspens, remplace le préambule de la résolution existant.

GROUPE DE RÉDACTION 2: Le groupe a annoncé la nomination de Pedro Escosteguy Cardoso (Brésil) en tant que second Coprésident, ainsi qu'un nouvel ordre de déroulement des travaux afin de traiter d'abord les questions les plus faciles.

Gestion durable des récifs coralliens: Les délégués ont abordé le texte mis entre crochets dans le projet de résolution (UNEP/EA.2/L.8) proposé par l'Australie, l'Indonésie, la Norvège et les Palaos, et sont parvenus à s'entendre sur la majorité des sujets de préoccupation. Ils ont reconnu qu'il existe un grand nombre d'autres initiatives et processus internationaux et régionaux qui tentent de résoudre cette question et ont ciblé la plupart du reste du débat sur la formulation des références aux autres instruments et accords juridiques et sur la capacité du Secrétariat à fournir des évaluations avant l'ANUE 3.

Océans et mers: Le Groupe a également examiné ce projet proposé par l'Australie, les États-Unis et l'UE (UNEP/EA.2/L.11). Dans un texte rappelant une décision précédente qui exhorte les pays à concrétiser les engagements pertinents visant à préserver la biodiversité, un pays a proposé d'inclure « la biodiversité au-delà des limites de la juridiction nationale ». S'opposant à cette proposition, de nombreux autres ont souligné que cela dépasse le mandat de l'ANUE et ont signalé les négociations en cours sous l'égide de l'Assemblée générale. Certains délégués ont mis en doute la pertinence des capacités du PNUE pour améliorer la coopération et la coordination entre les organisations internationales chargées des questions marines.

Déchets plastiques et microplastiques dans le milieu marin: Dans la soirée, les délégués ont examiné ce projet proposé par l'Australie, le Chili, l'Indonésie et la Norvège (UNEP/EA.2/L.12). Au cours de leurs discussions sur le titre du projet et la manière de faire référence à la question par la suite, les délégués se sont accordés sur « détritus plastiques dans le milieu marin » au lieu de « déchets plastiques dans le milieu marin ». Ils sont également convenus que dans le milieu marin, les plastiques « se dégradent extrêmement lentement » plutôt que « peuvent persister jusqu'à cent ans ».

GROUPE DE RÉDACTION 3: Relation entre le PNUE et les AME dont il assure le secrétariat: Le groupe a repris l'examen du projet de résolution (UNEP/EA.2/L.20). Les délégués ont appuyé l'intention de la résolution de renforcer la coopération administrative entre le PNUE et les AME et ont fait observer que dans la pratique, certaines démarches en ce sens sont amorcées. Des délégués de pays développés ont exprimé des préoccupations quant au fait que le texte d'application sur les procédures administratives soit trop normatif et que les paragraphes sur la coopération programmatique aborde inopportunément des questions de fond plutôt que d'administration. Des délégués ont proposé des formulations visant à encourager une coopération plus étroite entre le PNUE et les AME, les détails devant être convenus ultérieurement par les parties concernées, plutôt que de les prescrire comme dans le projet de résolution actuel. Les discussions informelles se sont poursuivies.

Protection de l'environnement dans les zones touchées par des conflits armés: À l'examen du texte du préambule de la résolution (UNEP/EA.2/L.16), les délégués sont convenus, dans l'ensemble, d'un libellé exprimant une profonde inquiétude face aux dommages environnementaux causés par certains moyens et méthodes de guerre. Ils se sont opposés sur la question de savoir si le préambule devrait inclure une référence aux déplacements de populations en sus des références similaires dans le texte d'application. Les délégués se sont également opposés au sujet de la mesure dans laquelle le texte devrait présenter explicitement les activités potentielles du PNUE relatives à la protection de l'environnement dans les zones touchées par des conflits armés. Des discussions informelles se sont poursuivies pour résoudre les questions en suspens.

Renforcement des travaux du PNUE visant à faciliter la coopération, la collaboration et les synergies entre les AME relatifs à la biodiversité: Lors de l'examen du projet de résolution (UNEP/EA.2/L.19), différentes opinions ont été exprimées sur la portée du rôle du PNUE en matière de soutien aux AME relatifs à la biodiversité ainsi que sur la pertinence du Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique pour chacun des six AME.

SYMPOSIUM SUR L'ENVIRONNEMENT ET LES DÉPLACEMENTS

SESSION 1: LES CAUSES PROFONDES DES DÉPLACEMENTS ET L'ENVIRONNMENT: Le Modérateur Yusuf Hassan Abdi, du Kenya, a accueilli les intervenants et les participants.

Achim Steiner, Directeur exécutif du PNUE, et Jan Eliasson, Vice-Secrétaire général des Nations Unies, ont prononcé des discours d’ouverture. Steiner a déclaré que le lien entre les conflits et l'environnement est plus courant qu'on ne le reconnaît et qu'il n'existe pas de reconnaissance juridique des réfugiés victimes des changements climatiques. Eliasson a fait observer qu'en 2015, les catastrophes ont causés deux fois plus de déplacements que les conflits et la violence. Il a mis en exergue les processus internationaux qui traitent des déplacements: l'Initiative Nansen, le Cadre d'action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, et la réunion plénière de haut niveau sur la gestion des déplacements massifs de réfugiés et de migrants qui se tiendra à New York le 19 septembre 2016.

Anote Tong, ancien Président de Kiribati, a demandé des « solutions compassionnelles » et un changement d'attitude pour examiner les incidences des politiques économiques nationales qui contribuent aux changements climatiques. Il a appelé les dirigeants à s'employer avec lui à obtenir un moratoire sur l'ouverture de nouvelles mines de charbon comme étant une démarche concrète en vue de la décarbonisation, en soulignant que la hausse du niveau des mers signifie que Kiribati sera submergé d'ici la fin du siècle.

Robert Glasser, Chef du Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes, a mis l'accent sur les coûts considérables entraînés par les déplacements et sur la nécessité de se concentrer sur la prévention. Il a déclaré que les risques peuvent être chiffrés en dollars, ce qui facilite la communication avec les ministères des finances.

Shamshad Akhtar, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l'Asie et le Pacifique (CESAP) a souligné que dans la région, 16,7 millions de personnes ont été déplacées par des catastrophes, soient 80% du total mondial. Elle a fait observer que les catastrophes à évolution lente, telles que l'augmentation de la salinité des sols, se multiplient et que la CESAP travaille de plus en plus sur l'adaptation, en collaborant par exemple avec l'Iran pour mettre en place un centre de gestion des risques liés aux catastrophes pour l'Asie et le Pacifique.

Les participants ont signalé des causes profondes de déplacement diverses, notamment le déboisement lié à la production et à l'exportation de charbon de bois en Somalie, et l'intrusion d'eau salée qui touche l'agriculture et l'élevage dans le delta du Mékong . Ils ont demandé de se concentrer sur l'interconnexion entre les changements climatiques, les conflits, les déplacements et le développement.

SESSION 2: LES CONSÉQUENCES DES DÉPLACEMENTS ET L'ENVIRONNEMENT: Nassim Majidi, de Sciences Po, a animé la session.

William Lacy Swing, Directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations, a déclaré que les recherches montrent que la mobilité des populations n'est pas souvent prise en considération lorsque les défis environnementaux et sanitaires sont abordés. Il a mis l'accent sur trois domaines principaux d'action politique: la réduction au minimum des migrations forcées grâce à une meilleure planification de la réduction des risques de catastrophe; l'utilisation des migrations comme stratégie d'adaptation; et l'adoption de mesures supplémentaires pour réduire le cloisonnement des politiques lors du passage des engagements à l'action.

Joan Carling, Secrétaire générale d'Asia Indigenous Peoples Pact, a mis l'accent sur les déplacements de communautés autochtones dus à des facteurs comprenant le développement à grande échelle, les projets de conservation et les changements climatiques. Elle a plaidé pour le respect des droits de l'homme et du principe de responsabilités communes mais différenciées lors de la recherche de solutions durables.

Roula Majdalani, de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l'Asie occidentale, a déclaré que les migrations liées aux conflits sont souvent exacerbées par des facteurs environnementaux. Elle a demandé des solutions intégrées qui prennent en compte la dynamique politique lors des interventions humanitaires, en collaborant étroitement avec les communautés locales d'accueil et en tirant des enseignements des expériences passées.

Dan Magraw, de l'École des hautes études internationales de l'Université Johns Hopkins, a recommandé la planification des interventions d'urgence et une diligence raisonnable, en particulier lors de l'établissement de contrats comme pour l'élimination des déchets autour des camps de réfugiés. Il a présenté le travail de l'Équipe des Nations Unies pour l'évaluation et la coordination en cas de catastrophe comme un exemple d'intervention d'urgence rapide et flexible.

Anders Oskal, Directeur du Centre international pour l'élevage des rennes, a décrit les incidences des changements climatiques dans la région arctique et a demandé que les structures de gouvernance travaillent avec les systèmes traditionnels de gestion des terres.

Les intervenants ont mis l'accent sur la nécessité: de renforcer les capacités institutionnelles des pays d'implantation; de protéger les droits des communautés hôtes, de garantir une compensation pour les communautés déplacées par les changements climatiques; et d'adopter des mesures politiques souples, telles que le statut de protection provisoire et des régimes d'assurance pour les migrants.

DANS LES COULOIRS

Alors que le Groupe de la gestion de l'environnement des Nations Unies lançait le cadre pour l'élaboration de stratégies relatives à l'environnement à l'échelle du système des Nations Unies à la mi-journée, des délégués se demandaient tout haut si les résolutions de l'ANUE favoriseraient ou entraveraient les travaux menés par les secrétariats des Nations Unies à New York et ailleurs. On peut citer en particulier la résolution sur les océans et les mers, qui a des liens directs avec des processus se déroulant sous l'égide de l'Assemblée générale des Nations Unies, tels que le Processus consultatif informel ouvert à tous sur les océans et le droit de la mer et les négociations en cours sur la biodiversité dans les zones situées au-delà des limites de la juridiction nationale. Bien qu'ils apprécient l'intérêt de l'ANUE pour ces questions, certains délégués ont suggéré que l'Assemblée pourrait outrepasser son mandat en abordant des questions marines.

Exprimant leur préoccupation face à ces « guerres intestines », ils ont suggéré que les discussions reviennent à créer des processus parallèles pour aborder les océans et les mers.

Parallèlement, certaines parties prenantes exprimaient en aparté leur frustration face à la nécessité de se battre pour les cinq sièges leur étant réservé dans chaque groupe de travail. « C'est le parlement du monde sur l'environnement, sans le monde », a raillé un délégué.

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