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Bulletin du CMAE


 

Vol. 4 No. 5
Jeudi 31 mai 2007

Le CMAE-6 a démarré ses travaux le mercredi 30 mai. Au cours de la session d'ouverture, les participants ont écouté les déclarations des ministres, des représentants des organisations internationales et non gouvernementales, et du Premier Ministre de la République du Congo,  Isidore Mvouba. Dans l'après midi, Mutagamba, la Présidente sortante du CMAE, a présenté la déclaration de politique de la Présidente et les ministres ont débattu de la composition du prochain bureau du CMAE.

SESSION D'OUVERTURE

Halifa Drammeh du PNUE, a déclaré que l'Afrique est une région de contrastes en termes de disponibilité d'eau, avec le Bassin du Fleuve Congo qui à lui seul fournit 50% des ressources en eau disponibles pour l'ensemble du continent. À propos des réalisations, il a déclaré que le CMAE est actuellement entièrement opérationnel et constitue une autorité intergouvernementale prééminente pour prendre en charge les défis de l'eau en Afrique, appuyée par une volonté politique collective orientée vers une gestion viable des ressources en eau africaines

Edward Kairu de l'ANEW, a fait une déclaration au nom de la société civile et des medias. Cette déclaration comporte des sections sur les questions institutionnelles, les mécanismes financiers, l'habilitation de la communauté et la formation des partenariats pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Il a demandé un soutien pour les activités du CMAE et a déclaré que la société civile et les médias sont disposés à travailler avec les gouvernements sur leurs plans nationaux de gestion de l'eau et à s'impliquer dans la recherche, la diffusion de l'information et le partage d'expériences des projets pilotes relatifs à l'eau. Il a exhorté le CMAE à entreprendre un certain nombre d'engagements tels que: appuyer et financer les activités des organisations de la société civile et des médias; appuyer les efforts de sensibilisation, d'échange d'information et de renforcement des capacités de la société civile et des médias; et assurer la participation de toutes les parties prenantes, notamment des femmes et des enfants.

Agnès Nansubuga, représentante des jeunes, a parlé des défis posés par l'approvisionnement en eau, notamment, la pollution, les conflits et le déclin de la santé des écosystèmes. Elle a appelé les gouvernements à: protéger et gérer de manière durable les ressources en eau; appliquer des méthodes de production plus propres; traiter les déchets industriels de manière adéquate; entreprendre des campagnes d'éducation et de sensibilisation du public; et impliquer les jeunes dans la planification et la mise en œuvre des politiques de l'eau. Elle a expliqué comment les efforts communs pourraient être efficaces dans la réduction des conséquences de l'eau insalubre, et pourraient améliorer la qualité de la vie. Elle a mis les ministres au défi en déclarant que: «les enfants d'Afrique sont prêts à travailler avec vous, êtes-vous prêts à travailler avec nous?» Paul Lesly Sambala, un autre représentant des jeunes a plaidé pour l'approvisionnement en eau potable et l'assainissement pour tous, et pour l'extension des réseaux de distribution d'eau dans les zones urbaines et rurales, ce qui permettrait aux enfants de grandir et de se développer dans un environnement sain. Il a appelé à l'amélioration et à l'entretien des infrastructures hydrauliques et à des efforts pour traiter le déboisement. Il a également plaidé pour une plus grande implication des enfants dans les questions de l'eau et de l'environnement, et a exprimé l'espoir que le CMAE-6 poserait les bases pour un avenir meilleur pour tous les enfants.

Karl Wokalek, Ambassadeur d'Allemagne en République du Congo, a souligné l'importance que son pays accorde aux questions de l'eau et a parlé de l'engagement de l'Allemagne, au cours de sa présidence du G-8, à s'inspirer des efforts antérieurs du G-8 dans ce domaine. Il a reconnu les défis qui peuvent compromettre la capacité de l'Afrique à atteindre les OMD, et a mis l'accent sur l'importance de l'eau pour le renforcement du développement durable, la sécurité alimentaire et la paix, et pour la lutte contre la pauvreté dans la région. À propos de la nature transfrontalière des ressources en eau, l'Ambassadeur Wokalek a parlé des avantages d'une gestion commune et d'une coopération étroite entre des pays voisins, en plus de stratégies efficaces pour faire face au changement climatique.

Aly Kerdany du Partenariat mondial pour l'eau (GWP), a parlé du «thème visionnaire» de la réunion et a expliqué que les partenariats multi-parties prenantes sont indispensables pour l'accomplissement des progrès. À propos du rôle central de l'amélioration de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement pour la réalisation des OMD, il a recommandé que soient entrepris un certain nombre d'approches pour développer le secteur de l'eau en Afrique, notamment: adopter la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE); intégrer toutes les parties prenantes dans la planification, en particulier les groupes les plus vulnérables; bâtir des partenariats intersectoriels, avec un accent particulier sur l'implication des ministères des fiances et du secteur privé; accorder une attention particulière aux effets du changement climatique; et promouvoir le dialogue.

Kordjé Bedoumra, Directeur de la Banque Africaine de Développement (BAD), a exhorté les pays africains à tirer profit de leurs ressources en eau. Il a déclaré que le CMAE joue le rôle de plate-forme clé pour le développement de la politique africaine de l'eau, mais que beaucoup reste encore à faire pour atteindre d'ici 2015, les objectifs liés à l'eau des OMD. Il a souligné la nécessité pour l'Afrique de se préparer pour 2008, Année internationale de l'assainissement, et pour la Semaine africaine de l'eau. Il a en outre présenté les grandes lignes d'un certain nombre de réunions préparatoires liées.

Babagana Ahmadu, de la commission de l'Union Africaine (CUA), a attiré l'attention sur le prochain Sommet de l'Union Africaine (UA) de 2008 sur l'eau et l'assainissement. Notant que 25% de toutes les ressources en eaux douces renouvelables viennent du Bassin du Fleuve Congo, il a exhorté le CMAE à prendre acte de l'importance de la région et à fournir au Bassin du Congo le soutien dont il a besoin. Il a parlé des discussions sur le changement climatique tenues au Sommet de l'UA en janvier 2007, qui ont reconnu la nécessité de mettre en œuvre des mesures d'adaptation. Il a en outre indiqué qu'en Afrique, 80% des désastres sont liés à l'eau. Il a plaidé pour l'intégration des mesures d'adaptation dans les programmes et les activités du CMAE à tous les niveaux, et a demandé d'utiliser les possibilités d'irrigation pour renverser les tendances négatives de la production agricole. Il a reconnu 2007-2008 comme une période déterminante pour le CMAE, étant donné son intégration prochaine dans l'UA en tant que comité technique spécialisé (CTS), et a exhorté le CMAE et l'UA à collaborer pour mobiliser l'assistance internationale nécessaire au développement du secteur de l'eau.

Notant l'absence de l'accès à l'eau pour plus de 300 millions d'Africains, Bruno Itoua, Président entrant du CMAE et Ministre de l'énergie et de l'eau de la République du Congo, a déclaré que les progrès sur l'amélioration de l'eau et de l'assainissement dans le continent ont été insuffisants. Il a mis l'accent sur l'importance de l'utilisation rationnelle des ressources et d'une meilleure gestion de l'eau. À propos de l'avenir, il a déclaré que le CMAE doit améliorer sa gouvernance et sa structure institutionnelle. Il a pris note du soutien financier de l'UE, de la Coopération technique allemande (GTZ) et du PNUD, et a exhorté les autres à suivre ces exemples, exprimant l'espoir de voir le CMAE mettre en place certains instruments novateurs pour traiter les questions de l'eau.

Maria Mutagamba, Présidente sortante du CMAE, Ministre ougandaise de l'eau et de l'environnement, a rappelé que le CMAE a été conçu il y a cinq ans par un petit groupe à Nairobi; aujourd'hui, le CMAE a grandi et est devenu un forum continental. Elle a déclaré que les objectifs des OMD liés à l'eau et à l'assainissement doivent être atteints d'ici 2015 pour permettre d'influencer la réalisation des autres objectifs liés à l'eau des OMD, et a mis l'accent sur l'amélioration de la sécurité de l'eau considérée comme déterminante dans la réalisation de ces objectifs. Elle a présenté les mesures entreprises par le CMAE, telles que la promotion des mécanismes de mise en œuvre et des partenariats sur l'eau. Elle a parlé de la consolidation de la gouvernance de l'eau en Afrique à travers les activités du CMAE et a exhorté le Gouvernement de la République du Congo à soutenir le Président entrant du CMAE afin que ce dernier puisse travailler efficacement. Mutagamba a exhorté Itoua à œuvrer pour la sensibilisation des ministres des finances sur les questions de l'eau. Pour conclure, elle a parlé de la nécessité de garantir les chances pour les femmes et les enfants et a exprimé l'espoir que les voix des femmes seront mieux écoutées à la prochaine réunion du CMAE.

Isidore Mvouba, Premier Ministre de la République du Congo, a parlé de la nécessité de s'attaquer aux défis de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement qui se posent à l'Afrique. Notant l'importance de la réunion de Brazzaville qui a rassemblé des ministres et des parties prenantes clés pour l'examen de ces questions, il a mis l'accent sur l'importance du CMAE en tant qu'outil de promotion de la coopération, de la sécurité et de la solidarité. Il a souligné que l'eau est la source de la vie et la base du développement, avant de rappeler la nécessité de promouvoir son approvisionnement, son utilisation et sa gestion pour la réalisation du développement, sans oublier la préservation des écosystèmes. Mvouba a en outre parlé de la nécessité de mobiliser davantage de ressources pour le traitement des questions de l'eau et la réalisation des OMD.

QUESTIONS ORGANISATIONNELLES

DÉCLARATION DE POLITIQUE PAR LA PRÉSIDENTE DU CMAE

Maria Mutagamba a présenté le rapport de passation de service de la Présidente du CMAE, en observant qu'une stratégie clé de processus d'intégration régionale repose sur la consolidation et le renforcement des relations avec: des entités telles que le NEPAD; les organismes ministériels parallèles tels que la Conférence ministérielle africaine sur l'environnement (CMAE) et le Conseil ministériel africain sur la science et la technologie (CMAST); et des organisations de la société civile, des autorités des bassins des fleuves et des lacs et des organisations régionales de développement. Elle a parlé de la "maturité" du CMAE, ajoutant qu'au cours de son mandat, le CMAE est progressivement devenu une structure crédible de telle sorte que plusieurs gouvernements africains reconnaissent désormais le besoin pressant et urgent de relever les défis des politiques de l'eau. Elle a indiqué que le précédent mandat des membres de l'EXCO avait été une période déterminante et que le contexte tant régional qu'international a changé de manière significative. Reconnaissant les futures défis majeurs, elle a relevé les succès déjà accomplis dont: l'entrée en fonction de l'EXCO, du CCT ainsi que des comités et des structures ministériels sous régionaux; l'adoption du programme de travail triennal du CMAE-5 contenant des priorités spécifiques à mettre en œuvre, et l'obtention de 2 600 000 euro de l'UE et de 100 000 $US du PNUE, pour permettre au CMAE de financer ses principales réunions et activités. Elle a déclaré que le CMAE avait réussi à établir une plate-forme pour définir les objectifs et les priorités en matière d'eau en Afrique, et à être l'interlocuteur unique dans les interactions avec la communauté internationale. Elle a expliqué comment les partenariats ont été négociés et consolidés avec les bâilleurs de fonds et les autres partenaires, comment le dialogue interministériel avec les organismes régionaux et les organisations de la société civile a été facilité, et comment les ressources ont été mobilisées. Mutagamba a également parlé de la nécessité de renforcer le Secrétariat pour: le rendre capable d'appliquer efficacement les décisions du Conseil; et pour qu'il puisse assurer l'intégration des meilleures contributions stratégiques aux processus de prise de décision du CMAE, à travers la création d'une facilité ou d'un centre de ressources qui s'inspire des expériences passées dans le partenariat avec les institutions et les agences pertinentes. Elle a rendu hommage aux personnes dont la contribution a été déterminante pour la réussite du CMAE au cours de son mandat, et a proposé l'institution d'un programme de récompense pour les honorer.

Mutagamba a parlé des principaux défis et de la voie à suivre, en particulier: la poursuite du processus d'intégration régionale à travers l'aboutissement de la transformation du CMAE en un CTS de l'UA; le renforcement des structures de gouvernance et des mécanismes de soutien; la poursuite de la recherche des modalités de renforcement des structures sous régionales et des liens institutionnels avec les organisations africaines des bassins des fleuves et des lacs, et la recherche d'une coopération active avec le secteur privé. En ce qui concerne la Facilité africaine de l'eau (FAE), elle a noté la nécessité de renforcer la communication entre la FAE et le CMAE, et pour la FAE d'établir un système de surveillance et d'évaluation pour le secteur de l'eau et de l'assainissement. Elle a conclu en exprimant sa gratitude pour l'honneur qu'elle a eu de servir le CMAE en tant que Présidente, et a officiellement lancé le rapport statutaire intitulé «Préparer l'Afrique pour la réalisation des OMD sur l'eau et l'assainissement». Ce document donne un aperçu général de la situation de seize pays africains.

EXAMEN DES PROPOSITIONS DES SOUS RÉGIONS SUR LA COMPOSITION DU BUREAU DU CMAE POUR 2007-2009

La Présidente sortante, Mutagamba a ensuite parlé de l'élection du nouveau Président du CMAE, et a demandé à Asfaw Dingamo, Éthiopie, Vice-président de l'EXCO et représentant de la sous-région Afrique de l'Est, d'annoncer la nomination d'Itoua comme Président. Après avoir été élu par acclamation, Itoua a parlé de la compétence de la Présidente sortante Mutagamba, et l'a remerciée pour un travail bien fait, exprimant l'espoir qu'elle serait disponible pour les consultations en cas de nécessité.

À propos du bureau pour la période 2007-2009, l'ÉTHIOPIE, au nom de l'Afrique de l'Est, a communiqué les noms suivants pour sa sous région: membres de l'EXCO - Soudan, Éthiopie avec le Burundi comme Vice-président; membres du CCT - Kenya, Burundi, Éthiopie, Tanzanie et Soudan; Sous comité de la FAE - Rwanda et Tanzanie; et, sous comité de l'Initiative de l'UE sur l'eau - Kenya, avec le Soudan comme membre suppléant.

L'ALGÉRIE représentant l'Afrique du Nord, a présenté les nominations suivantes pour sa sous région: membres de l'EXCO - Égypte, Tunisie, avec la Mauritanie comme Vice-présidente; et membres du CCT - Mauritanie, Égypte, Maroc, Algérie et Libye.

Pour l'Afrique de l'Ouest, le BURKINA FASO a transmis les nominations suivantes: membres de l'EXCO - Ghana, Togo avec le Sénégal comme Vice-président; membres du CCT - Benin, Mali, Sénégal, Niger et Nigeria; membre du sous comité de la FAE - Burkina Faso

Pour l'Afrique Australe, le LESOTHO a indiqué que les membres de l'EXCO seraient le Botswana et la Zambie et que le Lesotho allait continuer comme Vice-président jusqu'à nouvel avis. Il a également déclaré que les noms des membres du CCT seraient communiqués au Président à une date ultérieure, en attendant les consultations.

Pour l'Afrique Centrale, Itoua a présenté les nominations suivantes pour sa sous région: membres de l'EXCO - République du Congo, République démocratique du Congo avec le Tchad comme Vice-président; et membres du CCT – République du Congo, République démocratique du Congo, Tchad, Cameroun et République centrafricaine.

Ces nominations ont été acceptées par le CMAE, et Itoua a déclaré que, conformément aux règles de procédures, la République du Congo assurerait la présidence du CCT. Il a demandé aux sous régions de soumettre leurs candidatures pour les sous comités.

COMPTE RENDU: Un Résumé de la réunion sera disponible lundi 4 juin 2007 à: http://enb.iisd.org/africa/water/amcow/


Le Bulletin de CMAE est une publication de l'Institut International du Développement Durable (IIDD) <info@iisd.ca>, éditeurs de Bulletin des Négociations de la Terre © <enb@iisd.org>. Ce numéro a été rédigé et édité par Asheline Appleton, Harry Jonas, Leila Mead et Hugh Wilkins. Édition numérique: Joe Nyangon. Traduction française: Hélène Kom - Révision: Pia M. Kohler, Ph.D. Éditrice: Ingrid Barnsley <Ingrid@iisd.org>. Directeur du Service d'information de l'IIDD: Langston James "Kimo" Goree VI <kimo@iisd.org>. Directeur de Programme du Projet de Couverture pour la Région africaine: Richard Sherman <rsherman@iisd.org>. La couverture de cette réunion a été financée par le Département Sud-africain des Affaires Environnementales et du Tourisme, à travers le projet IISD/DEAT/UNEP ROA, pour la couverture des réunions régionales africaines par le service d'information de l'IIDD. L'IIDD peut être joint au 161, Avenue East, 6th Floor, Winnipeg, Manitoba R3B 0Y4, Canada; tel: +1-204-958-7700; fax: +1-204-958-7710. Les opinions exprimées dans le Bulletin appartiennent à leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement les vues de l'IIDD. Des extraits du Bulletin peuvent être utilisés dans d'autres publications moyennant une citation appropriée. Les versions électroniques sont distribuées suivant les listes e-mail en formats HTML et PDF, et sont disponibles à travers: WWW-server à <http://enb.iisd.org/>. Pour tous renseignement sur le Bulletin, y compris les demandes de couverture d'événements par nos services, contacter le Directeur du Service d'Information de l'IIDD par courriel à: <kimo@iisd.org> ou par téléphone au: +1-646-536-7556 ou par voie postale au: 212 East 47th St. #21F, New York, NY 10017, USA. L'équipe du BNT couvrant le CMAE est joignable par courriel à <hugh@iisd.org>.