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Summary report, 28 October 2015

La 5e Conférence sur les changements climatiques et le développement en Afrique (CCDA-V) s’est réunie du 28 au 30 octobre 2015, à Victoria Falls, au Zimbabwe, avec pour thème « l’Afrique, les changements climatiques et le développement durable: quels sont les enjeux à Paris et au-delà? ». La conférence a été organisée par le Programme Climat pour le développement en Afrique (ClimDev-Afrique), une initiative de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), la Commission de l’Union africaine (CUA) et la Banque africaine de développement (BAD).

Environ 400 délégués ont participé aux discussions en plénière, ainsi qu’aux sessions parallèles aux cours des trois jours, abordant les domaines thématiques de la gouvernance, de la science du climat, du développement durable, du financement relatif au climat, de l’énergie, de l’agriculture, des forêts, du genre, de la jeunesse et de la réduction des risques de catastrophe. Pour la première fois à la CCDA, un Forum de solutions a eu lieu, visant à identifier des stratégies et des initiatives pratiques qui répondent aux défis posés par les changements climatiques.

Décrite comme « la répétition générale de l’Afrique » avant la 21e session de la Conférence des Parties (CdP 21) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la CCDA-V a donné l’occasion aux délégués d’examiner les progrès réalisés dans l’atteinte des objectifs annoncés par la CCNUCC consistant à stabiliser la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre (GES) et à permettre un développement durable, en particulier en ce qui concerne l’interface entre les changements climatiques, le développement durable et les questions d’équité prévues à l’Article 2 de la CCNUCC. Les discussions se sont appuyées sur les résultats de plusieurs évènements précédant la Conférence et d’évènements parallèles, ainsi que sur les résultats de l’évènement « Pourparlers de l’Afrique sur le climat » (ACT!) organisé avant la réunion pour articuler et cristalliser des messages clés en vue de la CdP 21 et pour mettre en exergue des stratégies pour le développement de politiques et processus adaptés au climat pour la période de l’après CdP 21.

Au cours de la plénière d’ouverture de haut niveau, Fatima Denton, Directrice, Division des initiatives spéciales, CEA, a plaidé pour une « Afrique confiante », afin d’envoyer le message à la CdP 21 que la région est capable de « donner un nouveau sens à l’histoire de sa croissance », et de déclarer au reste du monde: « vous ne disposez plus de licence pour émettre en notre nom et nous sommes prêts à investir dans un développement intelligent en utilisant notre espace atmosphérique actuel pour rendre nos économies plus écologiques et construire des infrastructures résilientes aux changements climatiques ».

Dans la même veine, divers intervenants ont instamment prié les délégués d’utiliser la CCDA-V comme un tremplin pour consolider et affiner les positions en vue de la CdP 21. Concernant l’interface entre la science du climat et la politique en Afrique, des appels au renforcement des capacités techniques pour la modélisation du climat ont été formulés, de même qu’au soutien des services d’information sur le climat pour la gestion efficace des risques associés aux changements climatiques et la résilience.

Les messages clés et les conclusions de la CCDA-V ont notamment inclus la nécessité: de reconnaître que l’adaptation est cruciale, mais que l’Afrique ne doit pas négliger les possibilités d’atténuation dans les secteurs forestier, des transports et de l’agriculture; d’articuler des objectifs plus ambitieux que ceux exprimés dans les contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN) présentées dans le cadre de la CCNUCC; de poursuivre le développement d’information et de cadres politiques climatiques propres à l’Afrique et qui répondent aux besoins de l’Afrique; de combler le fossé entre la science et la politique; et de renforcer les pratiques de gouvernance et la mobilisation des ressources afin de multiplier les stratégies et innovations éprouvées en matière de développement vert.

Pour renforcer ces messages, les délégués ont entendu des experts travaillant sur diverses initiatives régionales, y compris l’Initiative des énergies renouvelables pour l’Afrique, de même que l’Initiative sur l’adaptation aux changements climatiques en Afrique, qui s’est fixée l’objectif d’accroître le financement de l’adaptation jusqu’à 50 milliards USD d’ici 2020.

BREF HISTORIQUE DE LA CCDA

La CCDA a été conçue comme un forum annuel pour permettre de relier la science du climat et les politiques de développement par la promotion de discussions transparentes entre les principales parties prenantes de la communauté du climat et du développement. La Conférence vise à intégrer l’information climatique dans la prise de décision et à renforcer les capacités en se centrant sur des secteurs sensibles au climat, tels que l’agriculture, la sécurité alimentaire, l’énergie et le transport. La Conférence réalise cet objectif en réunissant des chercheurs, des décideurs politiques, des praticiens du développement, des scientifiques du climat, des groupes d’utilisateurs et d’autres parties prenantes afin de mieux comprendre les enjeux contemporains associés aux changements climatiques. Ce faisant, ils contribuent à l’identification et à l’élaboration de réponses appropriées, y compris celle de fournir un appui à la réponse politique, à l’atténuation, à l’adaptation et aux innovations technologiques.

La CCDA est organisée sous les auspices de ClimDev-Afrique, un partenariat entre la CEA, la CUA et la BAD. Elle s’appuie également sur d’autres plateformes et initiatives continentales, telles que: le Forum africain pour le développement; la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement; la Conférence des Chefs d’État et de gouvernements africains sur les changements climatiques; le Système mondial d’observation du climat (SMOC) et son programme sur les climats sous-régionaux; et le Partenariat Afrique-UE sur les changements climatiques.

CCDA-1: La conférence inaugurale s’est tenue du 17 au 19 octobre 2011 à Addis-Abeba, en Éthiopie, et a exploré le thème « L’avancement des connaissances, politiques et pratiques sur les changements climatiques et le développement ». Elle a réuni trois principales catégories de participants: les décideurs de haut niveau; les scientifiques et spécialistes des technologies issus des institutions de recherche sur le climat; et les représentants de la communauté des intervenants, incluant notamment le secteur privé, les organisations de la société civile et les médias, pour partager des enseignements, identifier les lacunes et les besoins futurs, et discuter de toute une gamme de solutions potentielles pour produire des impacts significatifs.

CCDA-II: Tenue du 19 au 20 octobre 2012 à Addis-Abeba, en Éthiopie, la deuxième conférence a porté sur le thème « Développement d’abord: lutte contre les changements climatiques en Afrique ». Elle a abordé trois sous-thèmes qui visaient à mettre en évidence les stratégies et à exposer les meilleures pratiques dans les domaines suivants: les services climatologiques pour le développement; l’accès à l’énergie durable pour tous les Africains d’ici 2030; et les questions en suspens dans les négociations climatiques: pertinence pour l’Afrique.

CCDA-III: La troisième conférence a eu lieu du 21 au 23 octobre 2013 à Addis-Abeba, en Éthiopie, et a porté sur le thème « l’Afrique en croissance: les possibilités émanant des changements climatiques peuvent-elles déclencher un développement transformatif pour le continent? ». La réunion a fait progresser les discussions sur les propositions visant à créer un fonds spécial de ClimDev-Afrique, devant être hébergé à la BAD, qui viserait à mobiliser jusqu’à 40 milliards USD par an.

CCDA-IV: Convoquée pour la première fois en dehors du siège de la CEA, la quatrième conférence a eu lieu du 8 au 10 octobre 2014 à Marrakech, au Maroc, sur le thème « L’Afrique peut nourrir l’Afrique dès à présent ». La CCDA-IV a abordé les liens entre le climat et l’agriculture, en examinant les façons dont une agriculture intelligente sur le plan climatique peut accroître la résilience, dont les changements climatiques auront une incidence sur les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations vulnérables, et dont les connaissances du climat peuvent renforcer la productivité agricole. Lors de la Conférence, la BAD a annoncé la création du Fonds spécial ClimDev-Afrique (CDSF) de 33 millions USD, qui mettrait l’accent sur l’infrastructure entourant l’information climatique et le renforcement des capacités en matière de collecte et de diffusion de l’information sur les changements climatiques dans la région. Les institutions privées et publiques ont été invitées à soumettre des propositions pour « développer des sources d’information climatique viables, fiables et régulières ».

Les pourparlers de l’Afrique sur le climat (ACT!): ACT! a été conçu comme un espace démocratique multipartite pour discuter des questions actuelles relatives aux changements climatiques. Le premier évènement, qui s’est tenu du 3 au 5 septembre 2015 à Dar es-Salaam, en Tanzanie, sur le thème général « Démocratiser la gouvernance mondiale des changements climatiques et construire un consensus africain en vue de la CdP 21 et au-delà », a fourni des contributions à la CCDA-V.

COMPTE-RENDU DE LA RÉUNION

SESSION D’OUVERTURE

PLÉNIÈRE D’OUVERTURE: La 5e Conférence sur les changements climatiques et le développement en Afrique (CCDA-V) s’est ouverte mercredi matin, 28 octobre. Au cours de la séance d’ouverture, présidée par Justus Kabyemera, Banque africaine de développement (BAD), et modérée par Chukwumerije Okereke, Université de Reading, James Murombedzi, Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), a accueilli les participants et a souligné les thèmes des sessions parallèles devant se tenir au cours de la conférence. Okereke a décrit la conférence comme une occasion de faire le bilan de la position de l’Afrique dans le programme sur les changements climatiques et le développement, depuis la Conférence des Nations Unies de 1992 sur l’environnement et le développement jusqu’à aujourd’hui, et d’appliquer les enseignements reçus dans la parcours jusqu’à Paris et au-delà.

Fatima Denton, Directrice, Division des initiatives spéciales, CEA, a souligné le chemin parcouru de la CCDA-I à la CCDA-V, en notant que les conférences offrent un espace stratégique permettant à un large éventail de parties prenantes de discuter des choix difficiles impliqués dans la lutte contre les changements climatiques dans le contexte plus large du développement. Elle a décrit la CCDA-V comme une « répétition générale de l’Afrique » en vue de la 21e session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CdP 21) qui se tiendra en décembre, qui recentre l’attention sur l’Article 2 de la CCNUCC (objectif) et assure des interactions entre les scientifiques et les décideurs politiques.

Au cours d’un exposé liminaire sur l’interface entre la science du climat et la politique en Afrique, Frederick Semazzi, Université de l’État de Caroline du Nord, a souligné que le manque de capacités, en matière de formation et de recherche, est un facteur limitant majeur de la formulation de stratégies efficaces pour aborder la gestion des risques associés aux changements climatiques, et pour contribuer à l’adaptation et à l’atténuation. Notant l’existence d’un cycle de soutien et de financement insuffisants pour la recherche sur le climat et les services relatifs au climat avec pour conséquence une faible capacité d’adaptation pour répondre aux besoins des parties prenantes en Afrique, il a souligné la nécessité d’une recherche propre à l’Afrique contribuant au renforcement des capacités et de l’expertise en matière de recherche sur le climat, pour de meilleures politiques et législations climatiques en Afrique.

En réponse, Rungano Karimanzira, Ministère du développement des sciences et de la technologie, Zimbabwe, a souligné que l’Afrique ne dispose pas de capacité de modélisation climatique pour la collecte des données. Elle a suggéré la création de plateformes de réflexion dans les différents secteurs, afin d’exploiter l’expertise de l’Afrique et les initiatives mondiales telles que Future Earth et de soutenir la production de données scientifiques solides pour renforcer l’infrastructure de recherche en Afrique.

DISCUSSION EN PANEL DE HAUT NIVEAU: Le Modérateur Tinayeshe Mutazu, Secrétaire permanent par intérim, Ministère de l’Environnement, de l’eau et du climat, Zimbabwe, a accueilli les délégués, appelant l’Afrique à utiliser cette conférence pour se mettre d’accord sur les positions générales de négociation en vue de la CdP 21.

Cain Mathema, Ministre des affaires provinciales, Matabeleland, Zimbabwe, a déclaré que les changements climatiques sont controversés, car ils opposent les préoccupations environnementales concernant les émissions de carbone et les questions de développement, notant que le développement du Matabeleland requiert d’élargir son secteur de la fabrication.

Almami Dampha, Commission de l’Union africaine (CUA), s’exprimant au nom de la Commissaire de l’UA pour l’économie rurale et l’agriculture, Tumusiime Rhoda Peace, a noté que la CCDA-V suit de peu l’adoption du Programme de développement durable de 2030 et offre à l’Afrique la possibilité d’élaborer des stratégies pour aborder les Objectifs de développement durable (ODD). Soulignant la contribution potentielle de la cible des SDG sur la neutralité en matière de dégradation des terres, comme identifiée par la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, à l’action sur les changements climatiques, il a instamment prié les délégués d’utiliser la CCDA-V comme un tremplin pour parvenir à consolider et affiner les positions pour la CdP 21.

Décrivant 2015 comme « une année de transitions successives », Fatima Denton a souligné la nécessité de considérer ce que l’Afrique peut faire pour elle-même, appuyée par d’autres, au sein d’un « nouvel ordre mondial » où le continent est en mesure d’agir comme principal pourvoyeur de services relatifs au climat. Décrivant certaines initiatives du Programme ClimDev-Afrique, elle a souligné son soutien à la préparation des contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN). Denton a également appelé à une voix africaine collective et unifiée à la CdP 21 à Paris, demandant un traité ambitieux, inclusif, équitable et robuste fondé sur le principe des responsabilités communes mais différenciées (RCMD).

Mary Manneko Monyau, BAD, a décrit le soutien de la Banque aux pays africains dans leurs efforts pour se saisir des possibilités de croissance résiliente à faible émission de carbone grâce à l’augmentation du financement relatif au climat jusqu’à 5 milliards USD par an d’ici 2020. Mettant en exergue l’énergie comme une priorité, elle a souligné que l’Afrique en a assez d’être « dans le noir », et a appelé, entre autres à: « des engagements ambitieux, et non ambigus »; des solutions pratiques pour la résilience climatique en Afrique; et un accès accru aux fonds multilatéraux relatifs au climat et un renforcement de la mobilisation des fonds nationaux.

Mathias Tongofa, Ministre adjoint de la jeunesse, de l’indigénisation et de l’émancipation économique, Zimbabwe, a souligné le manque d’action en matière climatique depuis la CdP 15 en 2009, malgré les engagements pris, en particulier concernant le financement. Il a souligné l’importance: de s’appuyer sur les fonds nationaux pour l’adaptation; d’équilibrer l’allocation des fonds entre l’atténuation et l’adaptation; et de s’assurer que la CdP 21 produise des résultats clairs, y compris sur la fourniture d’un financement par les pays développés aux pays en développement pour la mise en œuvre.

Alieu Jammeh, Ministre de la jeunesse et des sports, Gambie, a souligné la mise sur pied d’un programme multipartenariat dans son pays pour permettre aux jeunes de développer des compétences entrepreneuriales en matière de gestion de l’agro-industrie et de production d’énergie renouvelable dans les zones rurales.

Anne Madzara, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Zimbabwe, a expliqué comment les phénomènes météorologiques extrêmes et la variabilité des précipitations contribuent déjà à des pertes économiques et à une vulnérabilité accrue au Zimbabwe. Elle a réitéré l’engagement du PNUD au renforcement des capacités nationales pour lutter contre les changements climatiques, soulignant la nécessité que le financement climatique atteigne les pauvres et les plus vulnérables. Elle a en outre appelé l’Afrique à faire pression pour un cadre de gouvernance qui garantisse que les pays en développement parviendront à une croissance économique soutenue et inclusive.

Laurent Godefroy, Attaché de coopération, Ambassade de France au Zimbabwe, a présenté les avancées de la récente conférence de la CCNUCC à Bonn, au nom de la présidence de la CdP 21. Il a noté que le texte final de Bonn requerra de nouvelles discussions informelles entre les négociateurs du climat pour s’assurer des engagements politiques et des priorités les plus élevés possibles en vue de la CdP 21, en tenant compte du fait qu’un accord à Paris exigera des compromis, qui sont susceptibles d’être très politiques.

Oppah Muchinguri-Kashiri, Ministre de l’environnement, de l’eau et du climat, Zimbabwe, a indiqué que l’évolution actuelle de la politique du Zimbabwe sur les changements climatiques arrive à un moment opportun, en préparation pour la CdP 21. Elle a souligné l’importance des énergies renouvelables, de l’agriculture, de la jeunesse et des femmes dans la construction d’une Afrique résiliente aux changements climatiques, et a demandé que la recherche et les RCMD apportent des contributions éclairées aux politiques.

CÉRÉMONIE D’OUVERTURE: Après une représentation culturelle, Muchinguri-Kashiri, a présenté le Vice-Président Emmerson Mnangagwa du Zimbabwe.

Le Vice-Président Mnangagwa a accueilli les participants au Zimbabwe, décrivant la CdP 21 comme une chance unique pour l’Afrique de s’affirmer dans la gouvernance climatique mondiale. Il a souligné la nécessité de renforcer le développement durable dans le contexte des changements climatiques et a appelé les participants à tirer parti de la conférence pour partager toutes les connaissances possibles.

SÉANCE PLÉNIÈRE

Messages clés des Pourparlers de l’Afrique sur le climat: Jeudi matin, James Murombedzi, CEA, a présenté les principales conclusions des Pourparlers de l’Afrique sur le climat (ACT!), un évènement précédant la CCDA-V, en indiquant qu’il a réuni des membres de la société civile, des décideurs politiques et des jeunes de partout en Afrique orientale et australe et des petits États insulaires en développement (PEID) de l’Océan Indien, pour définir un discours africain distinct de lutte contre les changements climatiques. Utilisant un clip vidéo, il a souligné quelques-unes des conclusions des pourparlers, y compris la nécessité: de parler d’une voix africaine commune à la CdP 21; de défendre les principes fondateurs de la CCNUCC; de lier la politique avec les connaissances autochtones; d’établir des processus juridiques clairs pour l’aménagement du territoire; et d’évaluer de façon critique la relation entre la technologie et la main-d’œuvre en agriculture, un secteur qui tient un rôle important dans l’emploi en Afrique.

COMPRENDRE Le 5e rapport d’évaluation du GIEC (RE5): implications pour l’Afrique: Cette séance de discussion en panel a eu lieu jeudi matin et a été présidée par Chukwumerije Okereke et modérée par Edith Adera, Centre de recherches pour le développement international (CRDI).

Joseph Katongo Kayanga, Auteur principal du 5e Rapport d’évaluation (RE5) du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), a présenté les tendances climatiques observées et les projections pour l’Afrique, en mettant l’accent sur les principaux messages du rapport, incluant que: le climat a changé et que des effets physiques se font déjà sentir; les activités humaines ont probablement été responsables du réchauffement; d’autres changements climatiques sont inévitables dans les prochaines décennies; et les changements climatiques constituent un défi pour la croissance et le développement.

Opha Pauline Dube, Université du Botswana, Groupe de travail (GT) II du GIEC, a présenté les impacts des changements climatiques et la vulnérabilité en Afrique. Concernant les villes, elle a souligné certaines des vulnérabilités projetées, y compris l’augmentation des coûts d’adaptation à environ 40 millions USD par an d’ici 2030. Dube a souligné que le stress hydrique augmentera particulièrement dans les zones déjà déficientes en eau. En ce qui concerne la sécurité alimentaire, elle a mis l’accent sur les menaces aux cultures vivrières et de rente posées par l’augmentation des températures, mais a noté que la production de maïs et de manioc pourrait bénéficier de températures plus élevées à certaines altitudes.

Shadrack Mwakalila, Auteur principal du GTII du GIEC, a parlé de l’adaptation aux risques en Afrique, et du potentiel d’adaptation à ces risques. Concernant les risques liés au stress hydrique, il a noté que le RE5 propose de renforcer les capacités institutionnelles. Concernant les risques liés à la réduction de la production agricole, il a souligné qu’une réponse adaptative possible est d’augmenter l’investissement dans les technologies requises. Mwakalila a également souligné le lien eau-énergie-alimentaire qui sera affecté par l’augmentation des températures due aux changements climatiques, et a souligné qu’il n’y a pas d’approche universelle à l’adaptation.

Okereke a noté, au cours de son exposé en tant qu’Auteur principal du GTIII du GIEC, que malgré la multiplication des efforts et des politiques de réduction, les émissions de GES ont augmenté. Il a expliqué que ce n’est pas une indication que les politiques relatives au climat sont inefficaces, mais plutôt que les politiques sont éclipsées par l’augmentation des émissions. Okereke a souligné qu’un défi majeur pour l’Afrique réside dans l’augmentation de la sécurité énergétique à travers une multiplication significative des technologies énergétiques à faible émission de carbone.

Dans le débat qui a suivi, les participants ont souligné que les changements climatiques sont encore mal compris au niveau local, que les principales victimes des changements climatiques ont peu de connaissances et qu’elles disposent de peu de capacités pour faire face à ses effets, et que les rapports du GIEC devraient être largement disponibles. Une question sur le devenir des accords et objectifs passés, comme le Plan OMEGA pour l’Afrique ou les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a également été soulevée, des appels étant lancés pour que la CdP 21 dépasse le modèle du statu quo.

Les panélistes ont souligné: qu’il est temps de diffuser la vision du RE5 à tous les niveaux, y compris au niveau des communautés locales; que les stratégies devraient inclure les niveaux national, régional et communautaire; et que tous les rapports du GIEC sont disponibles gratuitement sur le site Web du GIEC.

Lors de la clôture du panel, Okereke a souligné que la stratégie de l’Afrique à Paris devrait inclure: d’exhorter à une ambition mondiale de réduction des émissions ainsi que des mesures d’adaptation; d’obtenir un soutien financier pour le transfert de technologies et le renforcement des capacités; et de clarifier les ambigüités du programme et des plans africains de développement durable à long terme afin d’attirer et d’absorber des financements. Il a conclu en soulignant l’importance de deux initiatives régionales en préparation pour Paris: l’Initiative africaine de l’énergie renouvelable visant à accroître l’énergie renouvelable de 40 gigatonnes d’ici 2030 et l’Initiative d’adaptation de l’Afrique aux changements climatiques visant à multiplier le soutien à l’adaptation à 5 milliards USD entre aujourd’hui et 2020.

L’AFRIQUE et la gouvernance MONDIALE des changements climatiques depuis Kyoto: Cette session plénière du jeudi matin a été présidée par Chukwumerije Okereke et modérée par Edith Adera.

L’intervenant principal, Seth Osafo, Groupe africain de négociateurs (AGN), a présenté un historique détaillé des négociations sur les changements climatiques depuis la mise en place de la CCNUCC et un accord sur le Protocole de Kyoto jusqu’à la CdP 21. Il a souligné les défis dans le développement d’un accord post-Kyoto, en décrivant la transition des engagements aux contributions et en déclarant que les CPDN soumises jusqu’à présent ne sont pas assez ambitieuses pour sauver la planète. En mettant l’accent sur l’Afrique, Osafo a indiqué que les négociateurs avancent bien, mais qu’ils font face à des défis tels que le manque de financement et un taux de roulement élevé des ministres présents aux CdP sur le climat. Il a appelé à des engagements financiers nationaux pour mieux tirer parti du financement international, et à « faire mieux » lors des négociations à Paris.

Soulignant que les moments passés de négociations sur le climat, comme Kyoto et Copenhague, n’ont pas produit des résultats favorables pour l’Afrique, Mithika Mwenda, Alliance panafricaine pour la justice climatique (APAJC), a souligné que l’Afrique a besoin, à Paris, d’un accord équitable adapté aux réalités et aspirations de l’Afrique. Il a souligné la nécessité de disposer de négociateurs solides connaissant bien le processus, en exprimant sa frustration relativement au Co-Président africain actuel du Groupe de travail spécial de la plateforme de Durban pour une action renforcée (ADP), dont le texte a été rejeté par la société civile qui le considérait comme « déséquilibré ».

Washington Zhakata, Département de la gestion des changements climatiques, Zimbabwe, a souligné que les négociations requièrent une mesure de la gravité, pour une position africaine forte à Paris, et notant que les ressources financières externes pour l’adaptation ne sont pas imminentes, il a noté que le continent a besoin d’explorer les options internes de ressources. Il a appelé les négociateurs à « presser les pays développés » d’honorer leurs engagements financiers et aussi de réduire leurs émissions domestiques, plutôt que de compter sur le marché du carbone.

Jeremiah Lengoasa, Organisation météorologique mondiale, a souligné, entre autres: le rôle d’un éventuel mécanisme chargé de promouvoir le dialogue entre les décideurs politiques et les scientifiques au cours de la phase préparatoire des négociations; le potentiel de la CCNUCC pour vérifier les CPDN à travers un système mondial intégré d’information sur les GES, dans lequel toutes les Parties seraient évaluées indépendamment par la communauté scientifique; et le rôle éventuel d’une institution climatique des Nations Unies pour coordonner les efforts entre les agences des Nations Unies dans les négociations sur le climat et la mise en œuvre des accords.

Godwell Nhamo, Université de l’Afrique du Sud, a souligné que l’Afrique doit se conformer à ses priorités non négociables dans les négociations sur les changements climatiques. Il a noté la position unique de l’Afrique dans les négociations en matière de capacité de résilience, en notant qu’un élément d’adaptation clair, un appui aux technologies éprouvées qui sont adaptées à l’usage, et des ressources en termes de nombre de négociateurs africains à la table, seront essentiels à la promotion des priorités de l’Afrique à la CdP 21.

Dans le débat qui a suivi, certains participants ont exhorté les dirigeants à signer l’Amendement de Doha afin de s’assurer que le régime de Kyoto se maintienne entre maintenant et 2020, lorsqu’un nouvel accord devrait entrer en vigueur. D’autres ont abordé la question de la participation de la société civile dans les négociations de Paris.

Osafo a souligné les questions clés pour l’Afrique à Paris, incluant notamment la nécessité: d’un équilibre entre l’atténuation et l’adaptation dans le nouvel accord; la pertinence continue des RCMD; et la fourniture de financement pour les pays vulnérables pour les aider à s’adapter et à honorer à leurs engagements. En ce qui concerne les pertes et dommages, il a déclaré que son inclusion dans le nouvel accord est encore en discussion, tout comme la question de leur révision tous les cinq ans.

ÉVALUATION DE LA PERFORMANCE DE L’ARTICLE 2 DE LA CCNUCC EN cE qui concerne l’Afrique: Vendredi matin, les délégués ont tenu une table ronde pour évaluer la performance de l’Article 2 de la CCNUCC par rapport à l’Afrique. Cette session a été présidée par Franklyn Lisk, Université de Warwick.

Dans sa présentation, Chukwumerije Okereke a déclaré que le suivi de l’application de l’Article 2 a été difficile en raison de sa longueur et de sa nature complexe. Il a souligné que de nombreux facteurs qui constituent des risques climatiques ont moins à voir avec les causes anthropiques qu’avec la vulnérabilité due à la gouvernance, au niveau de développement et aux facteurs socioéconomiques.

Okereke a exhorté l’Afrique à rééquilibrer ses relations avec la Chine, et à soutenir la comptabilisation sur la base des émissions par habitant. Il a souligné que bien que l’Afrique ait rempli toutes ses obligations relatives à la préparation et à la soumission des programmes d’action nationaux d’adaptation (PANA) et des CPDN respectivement, le financement a été insuffisant pour répondre aux besoins identifiés, en particulier en ce qui concerne l’agriculture.

Okereke a estimé que le développement sur le continent ne peut pas être lié à l’accord sur le climat, en soulignant la trajectoire de développement favorable de l’Afrique, en dépit d’un manque de succès dans la mise en œuvre de l’Article 2. Plaidant pour se concentrer davantage sur le développement durable que sur les changements climatiques, il a exhorté le continent à jouer un rôle plus proactif dans le développement des technologies et la production.

David Lesolle, Université du Botswana, a identifié plusieurs questions clés qui devraient attirer l’attention de l’Afrique à la CdP 21, y compris la nécessité: de mettre fin au « jeu du blâme »; de transformer les plans d’adaptation nationaux (PAN) en programmes de travail réalisables; d’élaborer des politiques sur des bases stratégiques unifiées à travers l’Afrique; et de trouver le « juste équilibre » entre les stratégies d’atténuation et d’adaptation.

Paul Desanker, Secrétariat de la CCNUCC, a souligné que les pays les moins avancés (PMA) bénéficient de la planification nationale de l’adaptation en matière de sensibilisation, mais nécessitent un soutien plus important pour accéder au financement de la planification à moyen et à long terme. Il a décrit l’évolution des PAN depuis 2001, en soulignant les principes directeurs qui ont contribué à l’appropriation des PAN par les pays et qui en ont fait la promotion comme étant favorables à l’égalité de genre, soutenus par des processus de suivi et d’examen complets, et basés sur les connaissances traditionnelles, la meilleure science disponible et les intérêts des groupes vulnérables. Desanker noté que la CdP 21 doit renforcer les PAN et assurer la cohérence du processus pour permettre un plus grand accès et soutien à la mise en œuvre des plans d’adaptation.

Nkiruka Nnaemego, Initiative de la jeunesse africaine sur les changements climatiques (IJACC), a noté l’importance des PANA et du suivi des mesures d’atténuation appropriées au niveau national (MAAN), en questionnant leur simplicité pour la moyenne des gens et en soulignant la nécessité de surveiller leurs incidences sur les moyens de subsistance. Elle a noté l’importance: de suivre les progrès accomplis pour identifier les meilleures pratiques; de s’appuyer sur les connaissances autochtones et locales; d’assurer la coopération et le partenariat, et d’éviter les doubles emplois; et d’engager toutes les parties prenantes clés. Nnaemego a souligné la nécessité que les gouvernements nationaux évaluent les progrès, déploient une volonté politique de combler les lacunes, et mettent en œuvre des mécanismes de comptabilité efficace pour le financement.

Washington Zhakata a souligné le lien entre les combustibles fossiles, la politique et les changements climatiques, en notant la possibilité d’une transition vers les énergies renouvelables en Afrique pour aborder efficacement l’atténuation. Il a conclu par un appel, dans le cadre de la préparation pour Paris, à une gestion responsable et transparente des ressources pour mettre en œuvre les engagements de l’Afrique, et à tous les pays de  l’Annexe I de réduire leurs émissions domestiques, en notant que dans le cas contraire, « le climat continuera à changer ».

Seth Osafo a plaidé pour une réflexion sur les progrès réalisés depuis que la CCNUCC a été négociée, affirmant qu’il y a eu une évolution vers un accent sur le processus entourant l’atteinte de l’objectif de la CCNUCC plutôt que sur l’analyse de l’objectif lui-même.

Dans le débat qui a suivi, les participants ont examiné: le rôle de la science et des récits axés sur l’Afrique dans les négociations; la mise en œuvre des engagements climatiques comme un grand défi et la nécessité de regarder vers l’intérieur pour stimuler le développement; l’importance d’aborder l’atténuation au niveau mondial et pas seulement au niveau national; et l’importance et le défi de se mettre d’accord sur les modalités de vérification de la mise en œuvre.

Après la plénière, Cristina Vicente-Ruiz, représentante de la délégation de l’UE à l’Union africaine, a présenté la position de l’UE sur les négociations relatives aux changements climatiques, avec l’objectif d’identifier des domaines de collaboration pour la période post-2015. En soulignant le partenariat entre l’UE et l’Afrique, elle a évoqué les nombreux chevauchements dans leurs positions, y compris sur les CPDN, le financement climatique et le fait de parvenir à un accord juridiquement contraignant et sécurisé à Paris. Elle a souligné que l’une des différences potentielles dans les positions de l’UE et de l’Afrique touche à la prise en compte de nouveaux contextes économiques afin de refléter l’évolution des responsabilités.

SESSIONS THÉMATIQUES PARALLÈLES

science du climat: Tendances et projections relatives aux changements climatiques: Cette session tenue mercredi après-midi a été facilitée par Brad Garanganga, Centre de Services climatiques, Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).

Nana Ama Browne Klutse, Commission de l’énergie atomique du Ghana, a présenté les résultats d’une étude prédisant les futurs impacts climatiques de la hausse des températures dans six zones écologiques du Ghana. Elle a décrit les prévisions d’augmentation et de diminution de la pluviométrie et de températures minimales et maximales dans un avenir rapproché, moyen et éloigné. Elle a noté des préoccupations croissantes autour de la sécurité alimentaire découlant de l’augmentation prévue des inondations et des sècheresses prolongées couplées à une faible capacité d’adaptation.

Richard Graham, Met Office, Royaume-Uni, a décrit le projet Impala consistant en un partenariat entre le Royaume-Uni et l’Afrique qui vise à accroître les performances de la modélisation climatique en Afrique pour améliorer la prise de décision et l’information climatique. Il a expliqué que le projet utilise différentes approches de modélisation pour examiner les tendances et les processus climatiques mondiaux, régionaux et locaux sur des périodes de 5 à 40 ans, et a parlé de l’amélioration des modèles grâce à l’évaluation en cours.

Au cours des discussions, les participants ont souligné, entre autres: la variabilité dans les résultats découlant des différents modèles climatiques; l’interprétation des modèles; les périodes considérées dans les modèles; et les défis en matière de modélisation.

Comprendre les impacts des changements climatiques: Cette séance tenue mercredi soir a été facilitée par Elisha Moyo, Ministère de l’environnement, de l’eau et du climat, Zimbabwe, et James Kinyangi, Programme de recherche du CGIAR sur les changements climatiques, l’agriculture et la sécurité alimentaire (CCAFS).

Alex Nimusiima, Université de Makerere, a décrit une recherche sur les scénarios climatiques futurs portant sur le corridor du bétail du centre de l’Ouganda. Il a indiqué que l’étude a porté sur une analyse comparative entre les modèles climatiques régionaux connus sous le nom de Profils représentatifs d’évolution de concentration (RCP) et les Rapports spéciaux du GIEC sur les scénarios d’émissions, pour déterminer les valeurs de température et de précipitations projetées sur des périodes de futur proche et de milieu du siècle.

Au cours du débat qui a suivi, les participants ont souligné des divergences entre les résultats de la recherche et d’autres simulations qui prédisent une baisse générale des précipitations dans toute l’Afrique de l’Est, en soulignant que le recours à des modèles climatiques régionaux est insuffisant en raison des incertitudes scalaires. Les participants ont noté la nécessité, entre autres: d’intégrer les observations des changements climatiques par les agriculteurs afin de confronter les modèles à la réalité du terrain; d’examiner d’autres paramètres, tels que la topographie et l’hydrologie, pour renforcer la robustesse des modèles climatiques régionaux; et d’améliorer la transmission des connaissances scientifiques aux agriculteurs pour améliorer l’adaptation aux changements climatiques.

Dans ses remarques de clôture reflétant la question des incertitudes dans les modèles climatiques, Moyo a souligné le rôle de l’investissement dans des pratiques qui « ont encore un sens aujourd’hui et en auront à l’avenir » tout en continuant à travailler avec la science émergente pour affiner la prise de décision.

Science du climat et applications aux politiques: Cette session a eu lieu vendredi matin et a été facilitée par Joseph Mutemi, Centre de prévisions et d’applications climatologiques de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).

Maureen Wanzala, Centre de prévisions et d’applications climatologiques de l’IGAD, a présenté la performance des modèles climatiques globaux à simuler les précipitations présentes et futures sur le bassin du lac Victoria. Notant le microclimat unique de la région, elle a déclaré que le projet a utilisé les données provenant de 14 stations météorologiques locales pour vérifier l’exactitude de plusieurs modèles de CMIP5, en notant les prévisions de conditions plus sèches vers la partie Est de la région d’étude. Elle a conclu que tandis que les modèles de CMIP5 pourraient capturer les principales caractéristiques de la distribution des précipitations saisonnières moyennes, la plupart des modèles ont peine à capturer les tendances observées.

Amadou Mahamadou Laouali, Université Kwame Nkrumah des sciences et de la technologie, a présenté une évaluation de données issues de la télédétection et de prévisions pluviométriques pour l’alerte précoce d’inondations dans le sous-bassin de la Bénoué du Nigeria, qui a utilisé une version adaptée du SKY-LUDAS, un modèle d’utilisation intégrée des terres, afin d’intégrer les perceptions des changements climatiques des agriculteurs locaux. Il a déclaré que les simulations révèlent que les agriculteurs démontrant une plus grande prise de conscience des changements climatiques avaient réduit leurs cultures de céréales mixtes, tout en élargissant celles du riz et de l’arachide. Notant que ces mesures ont entraîné une augmentation des revenus, par rapport aux agriculteurs qui ont poursuivi la culture des céréales mixtes, il a décrit les changements d’utilisation des terres comme une réussite de l’adaptation locale.

Mthobisi Nxumalo, Services météorologiques de l’Afrique du Sud, a discuté des séries de températures homogénéisées sur le long terme en Afrique du Sud, qui ont entraîné la collecte, la fusion et la vérification des ensembles de données de 1931 à 2014 en utilisant RhtestV4, qui respecte les normes de qualité de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Discutant des principales conclusions, il a souligné: les tendances constantes dans la température quotidienne; une escalade des tendances extrêmes chaudes par rapport aux tendances extrêmes froides; et la tendance au réchauffement des températures de surface en Afrique australe.

Concluant que « les données globales et locales parlent un même langage », Nxumalo a déclaré que les résultats aideront à approfondir la compréhension des températures extrêmes dans la région et peuvent être incorporés dans la prise de décision. Il a recommandé d’autres applications de ces travaux en dehors de l’Afrique du Sud, en notant que le logiciel RhtestV4 est convivial et accessible sur le site Web de l’OMM.

En réponse à la question de savoir si l’étude en Afrique du Sud fournit des preuves solides des changements climatiques plutôt que de la variabilité du climat, Nxumalo a indiqué que la seule conclusion certaine est que les changements climatiques « ne sont pas encore totalement prouvés ». Répondant à une question sur la contradiction apparente entre l’étude sur l’Afrique de l’Est et les modèles du GIEC, Wanzala a noté qu’elle pourrait être expliquée par le fait qu’il est difficile pour les modèles mondiaux de capturer avec précision des évènements de précipitations dans le bassin du lac Victoria puisqu’elles sont contrôlées par des systèmes à mésoéchelle.

DÉVELOPPEMENT DURABLE: Impacts des changements climatiques sur le développement durable: Session 1: Cette session a eu lieu mercredi après-midi et a été facilitée par Hezron Mogaka, Association pour le renforcement de la recherche agricole en Afrique orientale et centrale.

Wahome Muthee, Centre mondial d’agroforesterie, a présenté des recherches en cours sur l’adaptation fondée sur les écosystèmes (EBA) analysant deux PANA au Burkina Faso et au Mali. Décrivant certaines caractéristiques communes aux 31 projets analysés, il a noté que la plupart ont une orientation thématique et infranationale principalement sur les secteurs de l’agriculture, de l’eau, de l’énergie et de la foresterie, et ont l’objet d’une faible priorité budgétaire. Il a souligné certaines des conclusions, dont la nécessité d’intégrer les connaissances autochtones et contemporaines, de s’assurer que les projets soient suffisamment contextualisés, et mixent les approches à l’adaptation EBA et non EBA.

Monica Karangi, Institut des politiques publiques, recherches et pratiques du Kenya, a discuté des défis et opportunités politiques entourant l’écologisation du secteur des transports routiers au Kenya. Notant que la faible contribution de l’Afrique aux émissions de carbone « n’est pas une excuse », elle a souligné que les émissions augmentent en raison de l’urbanisation accrue, d’une économie en expansion et d’un « clair penchant politique » vers la motorisation. Utilisant Nairobi comme cas d’étude, elle a déploré que le dernier plan d’utilisation des terres remonte à 2002 et que les initiatives stratégiques prometteuses, telles que le système de transport rapide par autobus (BRT), n’aient pas été mises en œuvre en raison d’intérêts opposés.

Karangi a déclaré que pour être écologiques, les politiques de transport doivent être inclusives. Elle a appelé, entre autres choses, au renforcement des liens entre les systèmes de BRT et de transport non motorisés, et à faire le transfert modal d’une focalisation sur les voitures privées vers des concepts de croissance intelligente tels que les villes piétonnières et l’amélioration des infrastructures de technologies de l’information et de la communication (TIC).

Au cours des discussions qui ont suivi, les participants ont souligné la nécessité, entre autres: d’examiner les questions d’appropriation illicite des terres et de spéculation; de reconnaître que l’EBA n’est qu’un outil dans une série d’approches et de méthodologies qui peuvent contribuer à la résilience; et de distinguer les changements climatiques de la variabilité du climat dans la formulation des politiques.

Session 2: Cette séance, tenue mercredi soir, a été facilitée par Joseph Matowanyika, Université de Technologie de Chinhoyi.

Belynda Petrie, OneWorld Sustainable Investments, a décrit que les approches de l’économie verte constituent le lien entre les changements climatiques et les ODD, et a affirmé la nécessité d’aller au-delà d’une approche de conformité pour produire des bénéfices. Elle a décrit les points d’entrée de la croissance verte comme incluant: les échanges fondés sur les exportations et l’augmentation des échanges; le soutien et le développement des petites et moyennes entreprises (PME); et les technologies propres. Prenant à titre d’exemple le Programme d’approvisionnement en énergies renouvelables à partir de producteurs d’énergie indépendants de l’Afrique du Sud, Petrie a expliqué comment les approches de la croissance verte peuvent faire progresser le développement d’une gamme de prestations sociales et environnementales, et a souligné la nécessité que les programmes de développement fassent décoller les économies des pays.

Ernest Nti Acheampong, Réseau d’études des politiques relatives aux technologies en Afrique (ATPS), a discuté des défis et opportunités d’un développement à faible émission de carbone en Afrique. Présentant les résultats d’une revue de recherche, il a indiqué que, bien que les pratiques à faible émission de carbone existent et que des progrès ont été réalisés dans la construction de certaines infrastructures de l’énergie renouvelable, des défis demeurent dans la promotion d’une croissance économique durable. Il a indiqué que les limites actuelles comprennent notamment le financement pour faciliter les voies à faible émission de carbone, et l’insécurité énergétique couplée à la concurrence de l’énergie moins chère et moins propre.

Le débat qui a suivi a abordé: les compromis entre la croissance verte et la réduction de la pauvreté; les approches à faible émission de carbone dans les chaînes de valeur mondiales; la stimulation d’une croissance plus inclusive à travers l’investissement intérieur; le rôle des marchés de biens et services environnementaux; les limites d’un développement sobre en carbone; et le rôle des entités régionales dans les efforts pour relever les défis.

GOUVERNANCE: L’Afrique et la gouvernance mondiale des changements climatiques depuis Kyoto: Chukwumerije Okereke a facilité cette session tenue mercredi après-midi.

Stefan Raubenheimer, Plans d’action et scénarios d’atténuation, a noté que l’Afrique « a été un spectateur dans le régime climatique, » l’Afrique subsaharienne ne produisant que 1 % des émissions mondiales.

Okereke a partagé quelques « axiomes » des négociations sur les changements climatiques, incluant notamment: le paradoxe du climat et du développement; les changements climatiques comme un problème d’action collective; la triple asymétrie dans les coûts, l’impact et la capacité de décider; et l’érosion de la confiance.

David Lesolle a noté que l’Afrique doit aller de l’avant, « que ce soit équitable ou non », et a appelé les négociateurs africains à se battre pour le droit du continent au développement. Il a souligné la nécessité de renforcer la capacité d’adaptation sur le continent et de se préparer à tout soutien financier à venir.

Chemist Gumbie, Commission des forêts, Zimbabwe, a noté qu’il y a certains outils de développement facilement accessibles que le continent peut déployer avec peu ou pas de soutien international, notamment le programme REDD+, en soulignant les avantages qui découlent du reboisement, y compris le tourisme et l’augmentation de la biodiversité.

Les participants à la session ont discuté: de la nécessité d’intégrer la voix de la main-d’œuvre dans les décisions sur le climat; le fait qu’une approche morale de l’indemnisation ne fonctionnera pas; la nécessité d’une nouvelle voie économique pour l’Afrique; le danger de « vivre sur des promesses »; la nécessité de se préparer à un monde à 3°C; et le manque d’ambition affiché dans le système actuel « d’engagement et d’examen ». Ils ont en outre examiné l’importance des liens entre la recherche menée par l’Afrique sur les changements climatiques et les actions de développement soutenues par la communauté internationale, et la nécessité de tenir les « preneurs d’engagements » responsables après Paris.

Acteurs non étatiques dans la gouvernance climatique: Lyn Ossome, Université de Witwatersrand, a facilité la séance jeudi après-midi.

Ngeta Kabiri, Université-Institut des Nations Unies pour l’étude avancée de la durabilité (UNU-IAS) a présenté sur les RCMD + capacités respectives, la richesse en ressources et la gouvernance des changements climatiques en Afrique de l’Est dans le cadre de l’Article 2. Notant que la décarbonisation de l’économie reste un point de désaccord clé dans le processus de gouvernance de la CCNUCC, il a posé la question de savoir si le Kenya et la Tanzanie peuvent justifier la poursuite des projets de charbon, étant donné que leurs stocks d’énergie semblent réaliser le mandat du secteur de l’énergie de l’Article 2.

Kabiri a expliqué que le géothermal et l’éolien représentent maintenant près de 70% du mix énergétique du Kenya, tandis que la Tanzanie dispose d’énormes réserves de gaz naturel qui sont déjà raccordées. Concluant que « l’ère de l’énergie suffisante, fiable, abordable et propre est arrivée », il a appelé l’Afrique orientale à « réinventer de façon créative » les instruments de la CCNUCC, tels que les pertes et dommages, et REDD+. Il a noté que les projets d’énergie coûteux et non durables sont souvent initiés « au nom des pauvres », en appelant les coalitions de la société civile à s’assurer que les intérêts économiques ne jouissent pas « d’un traitement de faveur ».

Dans le débat qui a suivi, un participant a suggéré que les accords commerciaux pourraient « forcer » les gouvernements à faire face au coût réel des investissements énergétiques.

Senay Habtezion, Système d’analyse, de recherche et de formation concernant le changement climatique mondial (START) international, a discuté d’un projet de recherche sur la gouvernance du système terrestre en Afrique, avec un accent sur l’agency et l’Article 2. Il a indiqué que l’une des principales conclusions de l’étude est le rôle croissant des approches polycentriques dans les réponses mondiales aux changements environnementaux, en particulier à la lumière d’un « résultat faible prévu à la CdP 21 ». Il a noté, cependant, qu’il est difficile de généraliser la façon dont le polycentrisme aura un impact sur l’effort climatique en Afrique compte tenu de la diversité des contextes historiques et géopolitiques, et a appelé à une analyse plus approfondie de ces liens mondiaux-local dans le contexte de la décentralisation.

Répondant aux questions, Habtezion a souligné que la réalité politique est que « le processus climatique international a échoué », en notant que ce fait justifie d’adopter des approches plus ponctuelles de gouvernance climatique, semblables à celles des projets d’adaptation ou des ODD.

Enseignements reçus et vues émergentes des CPDN: Cette séance tenue vendredi matin a été présidée par David Lesolle et facilitée par Webster Whande, Réseau de connaissances sur le climat et le développement (CDKN).

Hlobsile Sikhosana, Coordonnatrice nationale pour les changements climatiques, Swaziland, a décrit le processus rigoureux de développement de la CPDN du Swaziland. Elle a décrit les composantes atténuation et adaptation aux niveaux national et sectoriel dans la CPDN, y compris: les secteurs de l’énergie, des transports et de l’industrie pour l’atténuation; et les secteurs de la biodiversité, de l’eau et de l’agriculture pour l’adaptation.

Evans Njewa, Coordonnateur des CPDN, Malawi, a expliqué le processus de consultation utilisé pour le développement de la CPDN du Malawi et a indiqué que les principaux enseignements tirés comprennent la reconnaissance de la nécessité de: tenir des consultations avec les parties prenantes afin de faciliter l’appropriation de la CPDN; construire à partir des processus nationaux en cours; et accroître la sensibilisation des parties prenantes. Il a cité le soutien financier, la technologie, le renforcement des capacités et la volonté politique comme clés pour la mise en œuvre de la CPDN.

Peter Mulbah, Expert de l’atténuation et de l’inventaire des GES pour les CPDN, Libéria, a présenté le processus de CPDN au Libéria s’appuyant sur l’information existante pour identifier les secteurs clés qui contribuent aux émissions de GES. Mettant l’accent sur l’atténuation et l’adaptation, il a examiné les trois secteurs clés pour l’adaptation identifiés et inclus dans la CPDN: l’agriculture, les transports et la foresterie.

Berhanu Solomon, Ministère de l’environnement, Éthiopie, a parlé de la compréhension limitée du cadre des CPDN au début du processus et a décrit l’engagement du gouvernement et la participation d’experts locaux comme étant la clé du processus. Il s’est penché sur certains aspects de l’expérience de l’Éthiopie, en soulignant les questions émergentes pour les CPDN.

Selam Kidane Abebe, Conseiller juridique de l’AGN, a présenté le processus de développement des CPDN dans les négociations en indiquant que les négociations ont atteint un point où les CPDN feront probablement partie des contributions en matière d’atténuation. Elle a souligné la nécessité de clarifier davantage le processus de prise d’engagements individuels par le biais des CPDN et d’agrégation au niveau mondial.

Les participants ont ensuite discuté, entre autres questions, du rôle des forêts dans les CPDN, les dimensions de l’adaptation dans les CPDN, et du développement des CPDN à l’échelle de l’Afrique.

Quels sont les enjeux à Paris et au-delà ?: Cette session facilitée par Thomas Sinkala, Président, Association des biocarburants de la Zambie a eu lieu vendredi matin. Soulignant la complexité du processus des changements climatiques, Seth Osafo a décrit les différents groupes régionaux et d’intérêt impliqués dans les négociations sur les changements climatiques, en notant que l’Afrique est le seul continent qui négocie d’une seule voix.

Osafo a souligné le rôle des avocats africains dans le soutien du processus de négociation, et a attiré l’attention sur l’initiative de formation d’avocats africains pour soutenir l’AGN lors des négociations climatiques, dirigée par le Centre africain pour les politiques climatiques de la CEA dans le cadre du Programme ClimDev-Afrique. Il a souligné le fait que les avocats ont besoin de comprendre la science du climat afin de proposer des libellés ou de comprendre le langage des négociations, en appelant à un élargissement des connaissances afin de se tenir au courant des différentes positions.

Diobe Gueye, AGN Sénégal, a parlé des défis et opportunités pour le Groupe africain lors des négociations à Paris et a attiré l’attention sur le texte de négociation fourni par les Co-Présidents, en indiquant qu’il n’incluait pas les préoccupations du Groupe africain. Il a mis en exergue l’appel du Groupe africain à un soutien financier international pour l’adaptation, et a souligné que l’accord de Paris doit être axé sur les résultats et juridiquement contraignant. Il a également fait savoir que le Groupe africain ne soutient pas les propositions visant à inclure les CPDN comme une obligation pour les Parties en vertu du nouvel accord.

Selam Kidane Abebe a parlé des domaines thématiques examinés lors des négociations dans le cadre des deux secteurs d’activité, en décrivant les nouvelles propositions de travail post-Paris. Elle a souligné que l’ensemble de Paris devrait contenir des décisions pour soutenir la mise en œuvre du nouvel instrument, ainsi que des déclarations sur le financement, les énergies renouvelables et l’adaptation. Elle a souligné les attentes du Groupe africain sur le financement public continu pour l’adaptation, en soulignant les discussions sur une plus grande coopération Sud-Sud ainsi qu’une augmentation du financement privé et mixte pour la mise en œuvre.

Dans la discussion, les participants ont examiné la nécessité: que les avocats rencontrent les négociateurs africains avant la CdP 21; d’établir des liens entre les avocats et les scientifiques lors des négociations sur les changements climatiques; que l’Afrique dispose de recherches multidisciplinaires et empiriques pour appuyer les négociations et la mise en œuvre de stratégies d’adaptation et d’atténuation; d’insister sur le financement de la lutte contre les changements climatiques; et d’équilibrer les préoccupations scientifiques, politiques et économiques à Paris afin d’adopter un accord robuste.

FINANCEMENT RELATIF AU CLIMAT: Mobiliser les ressources nationales pour le financement relatif au climat: Cette session tenue mercredi après-midi a été facilitée par Justus Kabyemera.

John Nyangena, Institut de recherche et d’analyse des politiques publiques du Kenya, a présenté une analyse du Fonds pour les changements climatiques (CCF) du Kenya, en soulignant les principaux défis, notamment un manque de définitions et d’objectifs pour le financement de l’adaptation et l’affectation du CCF au sein des mécanismes nationaux de financement existants. Il a indiqué que, malgré ces défis, le trésor national a le potentiel de lier les mécanismes de financement nationaux avec le Fonds vert pour le climat pour faciliter des retombées non menées par les donateurs des financements pour l’atténuation et l’adaptation face au climat.

Au cours des discussions qui ont suivi, les participants ont souligné: le rôle du CCF dans la stimulation de l’économie verte; le rôle du secteur privé dans la démonstration d’investissements intelligents du point de vue du climat utilisant le CCF; et la nécessité d’un cadre de suivi robuste pour garantir la transparence dans l’acheminement des fonds. De nombreuses contributions ont porté sur la difficulté de séparer le financement relatif au climat de celui du développement et le risque que les fonds relatifs au climat soient accaparés par le développement traditionnel en l’absence de critères ou indicateurs solides sur la façon dont ces financements sont utilisés.

Bon nombre de délégués sont convenus que les fonds relatifs au climat doivent être utilisés pour influencer la façon dont le développement est effectué plutôt que simplement justifier le développement. D’autres ont souligné que les pays africains doivent développer leurs propres cadres de financement relatifs au climat, qui ne sont pas menés par les donateurs et qui sont contextuels aux environnements nationaux et régionaux, particulièrement les plus vulnérables. Les participants ont en outre noté que le financement relatif au climat doit impliquer la sélection de projets de développement utilisant des marqueurs intelligents par rapport au climat pour évaluer les contributions aux GES et le potentiel que les projets contribuent à l’atténuation et à l’adaptation relatives au climat.

Financements innovants pour l’adaptation et l’atténuation relatives aux changements climatiques: Almami Dampha a facilité cette session mercredi soir.

Gordon Bubou, Centre national de gestion de la technologie, Nigeria, a parlé des marchés publics pour atténuer les changements climatiques, notant qu’en tant que « grands dépensiers », il incombe aux gouvernements de promouvoir les objectifs de la politique verte. Il a cité l’approvisionnement et la distribution des lumières LED au Nigeria, et a mis en exergue l’approvisionnement des gouvernements, qui favorise les voies de développement à faible émission au Nigeria et en Afrique du Sud.

Chinma George, Centre de recherche Heda, Nigeria, a fait part des propositions de financement innovant pour l’adaptation aux changements climatiques. Elle a proposé une surtaxe sur les produits et services de luxe pour générer des revenus pour l’adaptation, et a appelé à la mobilisation de l’Agence africaine de la capacité face au risque de l’Union africaine pour, entre autres, protéger les agriculteurs contre les chocs climatiques et générer des fonds pour l’adaptation. Elle a également appelé les décideurs africains à mieux évaluer les besoins et les coûts de l’adaptation dans le continent.

 Dampha a souligné la nécessité que l’Afrique gère mieux ses ressources et canalise les fonds nécessaires pour les activités d’adaptation. Il a instamment demandé la construction de l’infrastructure nécessaire à la perception des taxes, et a souligné l’importance de la volonté politique d’assurer que les fonds soient correctement utilisés.

Les participants ont ensuite examiné: la responsabilisation et la transparence des gouvernements pour le financement relatif au climat; l’élaboration du justificatif de l’Afrique pour le financement innovant; le financement pour les pertes et dommages; et l’importance de la volonté politique pour stimuler l’investissement dans les technologies propres. Bon nombre de délégués ont souligné l’obligation des pays développés d’honorer leurs promesses de financement relatif au climat, certains notant que ce n’était pas de la charité, mais « une demande ».

GENRE: Genre et vulnérabilité face aux changements climatiques: Cette session tenue mercredi après-midi a été facilitée par Mahamadou Nassirou Ba, CEA.

Olawale Julius Aluko, Institut de recherche forestière du Nigeria, a présenté les résultats d’une étude portant sur les stratégies d’adaptation utilisées par les fermiers victimes de stress hydrique, en soulignant que le genre, l’âge, la taille des exploitations et le niveau d’éducation ont un impact significatif sur les stratégies d’adaptation au stress hydrique. Décrivant les conclusions dans la Région du gouvernement local d’Asa de l’État de Kwara, Nigeria, Aluko a indiqué que les résultats montrent que les femmes subissent un stress hydrique plus élevé que les hommes, et optent également pour des stratégies différentes pour faire face à la situation, comme la plantation de contour, la culture de couverture et le paillage, plutôt que de passer à l’élevage, une stratégie plus communément choisie par les hommes. Les résultats ont également souligné l’importance de l’accès aux ressources, des facilités de crédit et des systèmes d’irrigation.

Au cours de la discussion, les participants ont abordé: les questions de taille de l’échantillon et d’interprétation des données; les méthodologies utilisées, y compris la sélection des répondants et les biais potentiels; d’autres techniques et solutions possibles, telles que la collecte et la canalisation des eaux de pluie pour leur utilisation dans la production agricole; et le choix des cultures qui sont plus appropriées à la conservation de l’humidité.

Genre et adaptation aux changements climatiques: Cette séance tenue jeudi matin a été facilitée par Rosalind Cornforth, Université de Reading.

Sara Ennya, Initiative africaine de la jeunesse sur les changements climatiques, a présenté sur le genre et l’adaptation aux changements climatiques. Elle a noté que, bien que les changements climatiques exacerbent les inégalités de genre existantes et l’exposition des femmes aux menaces climatiques dans toutes les sociétés africaines, les femmes peuvent agir comme des agents de changement et donc jouer un rôle clé dans l’élaboration et la fourniture de réponses efficaces aux changements climatiques.

Ennya a souligné l’importance de l’intégration du genre dans l’élaboration des politiques, la planification et la mise en œuvre de l’atténuation et de l’adaptation, et le financement climatique. En conclusion, elle a souligné la nécessité de solutions innovantes, ascendantes et locales pour soutenir l’égalité des genre et l’émancipation, contribuant à l’atténuation des changements climatiques et à l’adaptation à leurs effets.

Pendant la discussion, les participants ont abordé: les opportunités en matière de genre et les changements climatiques, en incluant les connaissances et expériences des femmes en matière d’adaptation, non seulement au stade de l’exécution, mais aussi dans la prise de décision et la planification; et l’importance de s’appuyer sur les connaissances des femmes autochtones relatives aux pratiques résilientes. Ils ont en outre souligné: l’importance de l’information, de la communication et de l’éducation: l’utilisation de modes de communication qui sont accessibles aux femmes, y compris au niveau de la base, à travers entre autres, des rencontres en face-à-face, les programmes  radio et les téléphones mobiles; le renforcement des capacités, y compris sur l’utilisation des technologies; l’éducation et les moyens d’accroître la participation et la sensibilisation des femmes; et l’utilisation de données et d’indicateurs ventilés.

Les discussions ont également noté la nécessité de mettre le genre et les changements climatiques en perspective à travers, entre autres approches: le traitement du genre comme une question transversale; le fait de s’appuyer sur les liens entre les jeunes, les femmes et les changements climatiques; et l’engagement des hommes, comme dans la campagne de médias sociaux d’ONU Femmes « #HeForShe », qui travaille avec les hommes et les garçons en tant qu’agents de changement pour la réalisation de l’égalité des genre et les droits des femmes.

AGRICULTURE: L’adaptation agricole: Cette séance tenue mercredi soir a été facilitée par Solomon Mombeshora, Université des femmes en Afrique.

Berhane Gebru, FHI 360, a présenté des outils de TIC pour l’amélioration de la résilience des moyens de subsistance des petits exploitants agricoles. Mettant l’accent sur le corridor du bétail en Ouganda, qui est sujet à des sècheresses récurrentes, il a décrit: le projet Adaptation aux changements climatiques et TIC (CHAI) visant à aider les fermiers à faire face aux sècheresses et autres contraintes climatiques grâce à la fourniture d’information sur, entre autres: les prévisions météorologiques saisonnières et les outils agricoles; les marchés; les techniques de récupération des eaux pluviales à faible coût; et les techniques d’adaptation aux sècheresses et aux inondations.

Vimbayi Chimonyo, Université du KwaZulu-Natal, a présenté un modèle de simulation de cultures utilisé pour développer de meilleures pratiques de gestion et des directives pour améliorer l’efficacité de l’utilisation de l’eau et le rendement des systèmes de cultures associées. Soulignant les cultures associées comme un outil pour accroître la résilience face aux changements climatiques, elle a noté que les simulations d’un système de cultures associées, incluant le sorgo et le niébé, ont indiqué une amélioration du rendement et de l’efficacité de l’utilisation de l’eau, même dans les environnements limités en eau.

Awolou Sossa, The City College de New York, a parlé de l’Oscillation Madden-Julian (MJO), une perturbation d’envergure mondiale qui provient de l’océan Indien et se propage vers l’est. Il a décrit une étude portant sur la modulation des précipitations en Afrique de l’Ouest par la MJO, particulièrement près de la côte guinéenne, provoquant des évènements de précipitations extrêmes sur de courtes durées, induisant des inondations qui endommagent les cultures et les infrastructures. Il a en outre démontré qu’il est possible de prédire avec précision la probabilité d’évènements de précipitations extrêmes sur la base de différentes phases de la MJO.

Répondant aux questions de savoir si le projet CHAI a envisagé de recevoir les commentaires des fermiers et la façon dont l’information leur est fournie, Gebru a déclaré que les agriculteurs peuvent envoyer des commentaires à tout moment du processus et que l’information est fournie dans les langues locales par le biais, entre autres, d’émissions de radio FM, de messages textes, de courriels et des réunions en face-à-face. Concernant la sélection des cultures utilisées dans les systèmes de cultures associées et la question des engrais organiques ou inorganiques, Chimonyo a indiqué que les systèmes de cultures associées sont fondés sur la complémentarité et la compatibilité des cultures, et que l’utilisation d’engrais doit être envisagée d’une manière durable.

Changement climatique et sécurité alimentaire: Cette séance tenue jeudi après-midi a été facilitée par Elliot Bungare, Ministère de l’environnement, de l’eau et du climat, Zimbabwe.

Veronica Makuvaro, Université de l’État des Midlands, a présenté une étude qui visait à simuler les effets des changements climatiques sur la croissance et le rendement du maïs cultivé dans des conditions semi-arides. Elle a expliqué que l’étude a porté sur les pratiques de petits exploitants agricoles dans le centre du Zimbabwe, et que les résultats de ces simulations sous climat actuel et projeté en 2050 ont montré une réduction du nombre de jours requis pour atteindre la maturité physiologique due aux changements climatiques et une réduction connexe du rendement dans certains cas. En conclusion, Makuvaro a indiqué que de plus amples recherches et des stratégies d’adaptation appropriées sont nécessaires, telles que, notamment, inclure d’autres variétés de cultures ou améliorer leur capacité d’adaptation grâce à la sélection.

Carlo Fadda, Bioversity International, a présenté des résultats de l’exercice de cartographie de l’aptitude des cultures à s’adapter aux changements climatiques. Notant qu’en 2050, 40% des terres de la planète pourraient connaitre de nouveaux climats, provoquant une baisse de toutes les grandes cultures en Afrique, il a mis en exergue l’approche « Graines pour les besoins », qui permet l’identification de variétés de cultures adaptées aux changements climatiques.

Fadda a souligné l’utilisation du matériel des banques de gènes et des variétés locales dans l’amélioration génétique pour sélectionner des traits qui présentent un potentiel élevé pour, entre autres, la résistance aux parasites et l’adaptation aux changements climatiques. Il a souligné l’aspect participatif du projet, impliquant les agriculteurs dans la sélection et les essais de variétés, contribuant à l’apprentissage local et produisant des résultats fiables et généralisables à un coût réduit.

Elisha Moyo a présenté une étude sur la variabilité climatique et la production agricole dans les zones semi-arides, en soulignant l’importance de considérer la perception des membres de la communauté dans l’analyse et la formulation de recommandations. Grâce à une approche pluridisciplinaire axée sur les communautés, il a observé que, bien que les perceptions communautaires de la qualité de la saison en termes de précipitations ou d’évènements d’inondations demeurent relatives, elles sont confirmées par des données dans certains cas. Il a noté que ses résultats indiquent une relation entre les tendances de précipitations et la production agricole, et a conclu que la capacité des fermiers à interpréter et à utiliser les informations météo doit être renforcée pour une meilleure adaptation aux changements climatiques.

La discussion subséquente a abordé, entre autres: les facteurs affectant la production agricole, comme les pratiques agricoles, l’amélioration des semences et les apports d’engrais; l’utilisation de variétés et de techniques qui simulent les pratiques locales de gestion; les paramètres écologiques utilisés pour déterminer les variétés les plus adaptées; la précision des simulations et les façons de reproduire les résultats et de les appliquer à plus grande échelle; l’importance du rendement et des marchés; et les analyses ventilées en tenant compte du genre et de la jeunesse.

Agriculture, commerce et sécurité alimentaire: La session tenue vendredi matin a été modérée par Mithika Mwenda, et a commencé par une présentation de Calvin Atewamba, Université des Nations Unies - Institut des ressources naturelles en Afrique, sur la possibilité de découpler l’amélioration de la production agricole de l’allocation de terres supplémentaires pour la culture dans le contexte des changements climatiques au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il a souligné des résultats de recherche indiquant que les changements climatiques vont affecter de manière significative les modèles d’allocation des terres agricoles dans la région de la CEDEAO d’ici 2050, nécessitant que les décideurs politiques soutiennent les fermiers dans la région pour améliorer la capacité de production alimentaire grâce à l’utilisation optimale des terres.

Nancy Laibuni, Institut de recherche et d’analyse en politique publique, Kenya, a exploré les effets spatiaux des changements climatiques sur la production agricole pour la sécurité alimentaire, les impacts commerciaux et les coûts économiques dans la Communauté de l’Afrique de l’Est. En réponse aux scénarios climatiques RCP 4.5 et 8.5, elle a indiqué que son étude a examiné l’élasticité de la réponse en matière d’offre de cultures révélant que les prédictions de précipitations et de températures sont très variables dans l’espace et le temps, et que les subventions du gouvernement pour les cultures principales telles que le maïs vont augmenter sensiblement à l’avenir.

Mahamadou Nassirou Ba a analysé les émissions de gaz à effet de serre (GES) le long des filières du riz et du maïs dans quatre pays d’Afrique de l’Ouest pour examiner la relation entre la maximisation de la production et les émissions de GES afin d’identifier des stratégies d’intervention optimales pour maximiser le rendement tout en minimisant les émissions. Il a expliqué que la principale source d’émissions de GES est le méthane provenant de la production de riz et de l’application d’engrais pour la production de maïs, en demandant instamment que des politiques soient conçues pour réduire globalement les structures de coûts, réduire les émissions et augmenter le rendement agricole.

Dans le débat qui a suivi, les participants ont discuté du potentiel des cultures mixes pour diversifier les trajectoires de décision concernant les investissements agricoles à l’avenir, étant donné les menaces des changements climatiques, le risque de mauvaise calibration des modèles utilisés, et la nécessité d’intégrer la pression démographique croissante aux modèles de rendement agricole dans le contexte de l’incertitude climatique.

FORÊTS: REDD+ et projets du MDP axés sur les forêts en Afrique: Cette session a eu lieu jeudi après-midi et a été facilitée par Chimist Gumbie.

Vincent Oeba, Forum des forêts africaines, a prononcé un discours principal présentant les résultats d’une étude documentaire examinant les projets de compensation d’émissions du Mécanisme pour un développement propre (MDP) axés sur les forêts et de REDD+ en Afrique. Il a noté qu’il y a eu peu de projets du MDP axés sur les forêts, alors qu’un certain nombre de pays africains sont impliqués dans des projets REDD+, la plupart étant toujours en phase de préparation.

Oeba a identifié les défis posés dans des projets de compensation des émissions dans le secteur forestier, y compris le manque de mises à jour des inventaires forestiers, le caractère inapproprié des capacités technique et institutionnelle, et le peu d’engagement et de stabilité politiques; et a recommandé, entre autres: d’investir dans la création d’emplois; de mettre l’accent sur les avantages sociaux; de renforcer les cadres institutionnels et les instruments politiques; et d’accroître l’accès à la recherche et à la technologie de pointe.

Franklyn Lisk a notamment discuté: de comprendre le marché du carbone pour être en mesure d’y participer efficacement; de prendre appui sur les liens entre les changements climatiques et le développement durable; de mettre l’accent tant sur l’atténuation que sur l’adaptation; d’investir dans l’éducation et la capacité pour mieux faciliter une approche centrée sur les personnes; de mettre l’accent sur les rôles de l’énergie, de la création d’emplois et de l’agriculture dans la facilitation de la croissance verte et le développement durable; et de mettre sur pied des institutions résilientes.

Francis Johnson, Centre Afrique de l’Institut de Stockholm pour l’environnement (SEI), a discuté de la nature sectorielle et fragmentée du programme REDD+, et a recommandé de combiner les aspects de conservation et commerciaux de REDD+ pour créer des emplois, en particulier dans les zones rurales. Il a discuté en outre de la nécessité de gérer les arbres en dehors des forêts et de l’importance du « D » de développement dans le MDP et du « D » de dégradation dans REDD+.

Susan Chomba, Centre africain de recherche et de développement, a posé une question sur les enseignements tirés du MDP qui peuvent être appliqués à la REDD+, en soulignant la nécessité d’examiner le rôle que les forêts jouent au sein du développement durable de façon plus générale. Elle a souligné l’importance des garanties pour assurer des avantages directs aux collectivités locales et de la compréhension des implications en matière de gouvernance du programme REDD+ tant au niveau national que communautaire.

La discussion qui a suivi a porté, entre autres sur: les méthodologies pour la mesure du carbone dans les forêts; les mécanismes et consultations concernant le partage des avantages; le régime foncier; la propriété du carbone; les flux d’argent et de ressources relatifs aux projets de compensation des émissions de carbone; et le fait de passer d’incitations positives à un accent sur les moyens de subsistance.

ÉNERGIE: Rôle de la bioénergie dans la transition énergétique mondiale vers la résilience face au climat: Mercredi après-midi, cette session a été facilitée par Linus Mofor, CEA.

Muna Ahmed, Université de Khartoum, a présenté une étude de cas sur l’introduction de biogaz comme source d’énergie de remplacement propre dans deux villages de l’État du Kordofan Nord, Soudan. Notant les divers avantages sociaux et environnementaux créés, y compris le temps gagné dans la collecte de bois de chauffage, le temps d’étude supplémentaire pour les enfants, la diminution de la fumée, et la production d’engrais organique, elle a appelé à une meilleure coordination entre les divers ministères concernés, y compris ceux des finances, de l’agriculture, de l’éducation, de la santé et de l’énergie.

Thomas Sinkala, Association pour les biocarburants de la Zambie, a décrit l’introduction des biocarburants liquides comme étant l’équivalent à l’entrée dans l’ « âge de fer et de l’acier » pour de nombreux Africains des zones rurales, en soulignant qu’il s’agit du seul « secteur durable et prévisible pour les pauvres ». Il a noté que, en comparaison avec les sources de biomasse inefficaces et nuisibles à l’environnement, telles que la combustion de charbon, près de 70% des intrants pour produire les biocarburants liquides peuvent provenir de petits exploitants ruraux, et a cité les prévisions selon lesquelles les communautés locales zambiennes pourraient gagner jusqu’à 2,43 milliards USD à partir du secteur en 2030.

Anne Nyambane, Centre Afrique du SEI, a discuté des expériences du Malawi et du Mozambique dans le remplacement du charbon utilisé dans les ménages par du bioéthanol. Elle a noté que le projet Cleanstar au Mozambique avait réalisé une percée significative sur le marché de 30 000 utilisateurs en 18 mois, tandis que le Malawi avait réussi à établir des usines à petite échelle dans les zones rurales. Elle a noté que, en plus d’établir un réseau d’entrepreneurs en matière de biocarburants, le projet a généré des connaissances sur la façon d’équilibrer les avantages économiques et sociaux avec les services écosystémiques.

Francis Johnson, Centre Afrique du SEI, a présenté quelques enseignements tirés à partir de projets d’utilisation du bioéthanol pour la cuisine en Afrique, contrastant avec la prédominance du secteur des transports dans les applications des biocarburants dans les pays développés. Parmi les enseignements politiques, il a souligné: la suppression des subventions aux combustibles fossiles; la règlementation des prix de l’éthanol dans le court terme; l’intégration d’un large éventail de paysages et de matières premières; et le renforcement du capital humain.

Justus Kabyemera a décrit l’état du Fonds spécial ClimDev-Afrique, en notant qu’il a été officiellement lancé à la CCDA-IV, et qu’il procède actuellement à la pré-évaluation de 82 projets susceptibles d’être financés, qui ont été sélectionnés parmi les 132 premières demandes reçues, en collaboration avec les cinq centres régionaux sur le climat.

Au cours des discussions, les participants ont débattu de la question de savoir si les biocarburants sont abordables pour les pauvres des milieux ruraux et s’ils contribuent à l’insécurité alimentaire, soulignant, entre autres, la nécessité: d’apprendre des projets qui ont échoué; d’assurer des financements inclusifs; d’adopter une perspective à long terme; et de prendre en compte les coûts et avantages environnementaux et sociaux totaux de ces projets.

Énergie renouvelable pour l’atténuation des changements climatiques et la résilience: Cette séance tenue jeudi après-midi a été facilitée par Edward Samuriwo, Bureau du Président et du Cabinet, Zimbabwe. Raffaello Cervigni, Banque mondiale, a souligné les résultats d’un rapport, qui examine la performance des investissements dans l’amélioration des infrastructures en utilisant une gamme de scénarios climatiques pour améliorer la « volonté d’investissement » des pays africains dans les infrastructures résilientes aux changements climatiques.

Safiatou Alzouma Nouhou, Agence internationale pour les énergies renouvelables, a présenté le rapport « Afrique à l’horizon 2030: feuille de route pour un avenir énergétique renouvelable », qui illustre le rôle important que les biocarburants modernisés joueront en remplaçant les combustibles fossiles sur le continent, notamment à travers les fourneaux améliorés pour le chauffage et la cuisine. Elle a souligné que les énergies renouvelables requièrent des investissements considérables, en mettant en exergue plusieurs exemples d’utilisation partout en Afrique de technologies photovoltaïques solaires et éoliennes qui sont parmi les plus compétitives au monde.

Hilton Trollip, Université de Cape Town, a illustré une typologie des voies de développement fondée sur les émissions de GES et les niveaux de prospérité, pour modéliser des voies de développement à faible énergie dans quatre pays africains. Il a souligné l’importance d’une planification de scénarios climatiques qui soit intégrée et fondée sur des preuves, et qui contribue à la prise de décision en fonction des priorités au niveau national, plutôt qu’en fonction des objectifs des organisations multilatérales bien souvent axés sur le profit.

Dans les discussions qui ont suivi, les participants ont; soulevé des préoccupations sur le coût de l’adoption de l’énergie renouvelable en Afrique, qui nécessitera un engagement politique substantiel; souligné la nécessité de canaliser les mécanismes financiers pour les énergies renouvelables vers les développeurs de projet au vu des cadres règlementaires nationaux existants et améliorés; et souligné les perspectives d’emploi découlant des voies de développement à faible émission de carbone.

ÉNERGIE: Cadres politiques et règlementaires pour atténuer les changements climatiques - Énergies renouvelables et REDD+: Cette séance tenue vendredi matin a été facilitée par Linus Mofor.

Francis Johnson a présenté une analyse historique du développement des infrastructures dans les secteurs de l’électricité et du gaz naturel en Zambie et en Tanzanie, respectivement. Parmi les considérations politiques clés, il a souligné la nécessité d’un équilibre entre, notamment: la libéralisation et « le droit de règlementer »; des rapports risque-rendement intéressants et des services accessibles et abordables; l’énergie pour l’exportation et pour l’utilisation locale; et favoriser l’investissement privé et garantir les bons investissements publics. Rappelant l’adage selon lequel « il faut tirer profit des grandes crises », il a noté que l’Afrique a la possibilité de sauter l’étape des combustibles fossiles, d’améliorer la transparence des relations entre l’État et les entreprises, et de renforcer les capacités locales pour gérer les investissements énergétiques.

Chipo Mukonza, Université de l’Afrique du Sud, a discuté des expériences de l’Afrique du Sud dans l’expansion de la part d’énergie solaire dans le bouquet énergétique, en notant que le pays est en passe de bénéficier de la transition vers une voie de développement plus verte et plus inclusive, en particulier grâce aux efforts du Programme d’approvisionnement en énergies renouvelables à partir de producteurs d’énergie indépendants. Elle a indiqué que, grâce à ses critères sur l’approvisionnement local de composants solaires, et des prix abordables des produits de l’énergie solaire, le programme s’est révélé un succès dans la promotion d’un accès amélioré à l’énergie et la création d’emplois.

Au cours des discussions, les participants ont souligné: la nécessité d’éviter les justifications « moralistes » aux les énergies renouvelables; qu’en dépit de la question du « blocage » des avantages sur les combustibles fossiles, les l’investissement dans les énergies renouvelables sont plus rentables sur le long terme; et que la question ne consiste pas à éviter les combustibles fossiles en bloc, mais à les utiliser judicieusement.

Emmanuel Nuesiri, Université de Potsdam, et Susan Chomba ont discuté des résultats de deux études de la représentation locale dans les projets REDD+, menées sous les auspices de l’Initiative de gouvernance forestière adaptative. Discutant des enseignements tirés du Nigeria, Nuesiri a noté que les autorités gouvernementales locales élues n’avaient pas été invitées aux deux réunions consultatives, malgré la présence de nombreuses autres parties prenantes. Il a conclu que l’ONU-REDD avait « souscrit à la politique symbolique » et a appelé à une plus grande implication des élus locaux dans les processus consultatifs futurs, ou, en l’absence de telles structures, à la fourniture d’initiatives de soutien aptes à « pousser les arrangements de gouvernance locale dans une voie démocratique ».

Se penchant sur les choix institutionnels de REDD+ et sur leurs implications pour la démocratie locale dans le Corridor Kasigau du Kenya, Chomba a déclaré qu’une hypothèse implicite dans l’étude était que les choix institutionnels ont une incidence sur la démocratie locale. Parmi les principales conclusions, elle a souligné la nature fluide des institutions locales et « un processus dynamique de reconnaissance et de non-reconnaissance » des institutions locales en travaillant d’abord avec les autorités locales établies, puis en les contournant pour créer des comités parallèles sur le carbone au niveau local. Elle a noté que, même si elles ne sont pas élues démocratiquement, les nouvelles institutions ont été perçues comme responsables et sensibles aux besoins locaux, notamment grâce à l’exposition publique des dossiers, et à l’emploi de personnel local. Concluant que REDD+ peut jouer un rôle de levier de la démocratie, elle a appelé les négociateurs de la CdP 21 à être conscients des conséquences de leurs choix institutionnels, car ils impliquent également le transfert de ressources matérielles, de pouvoir et de légitimité entre les partenaires.

Dans le débat qui a suivi, les participants ont souligné, entre autres questions: que la représentation effective (ou élue) n’est pas synonyme de démocratie effective; l’importance de garantir les droits de propriété et de traiter les asymétries d’information de façon à « réaligner » la responsabilisation au niveau local; et de veiller à ce que les projets REDD+ fournissent des mécanismes clairs de responsabilité et de réparation.

RISQUES DE CATASTROPHE: Renforcement des capacités pour la réduction des risques de catastrophes (RRC) et la résilience: Ouvrant la session, vendredi matin, Bernard Manyena, Université de Manchester, s’est penché sur l’adoption de nombreux cadres mondiaux en 2015, incluant notamment le Cadre de Sendai et les ODD, ainsi que l’adoption prévue de l’accord de Paris. Il a déclaré qu’il est important de réfléchir à la façon de garantir que ces accords « s’adressent les uns aux autres » dans le contexte africain, en utilisant les moteurs de résilience et de risque comme éléments clés de ce processus.

Sharon Rusu, Stratégie internationale de prévention des catastrophes des Nations Unies, Bureau régional pour l’Afrique, a parlé du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes (RRC) en décrivant son champ d’application, son objectif et ses composantes, et l’histoire de la RRC menant à son adoption. Elle a souligné l’importance de mettre le risque au centre du développement pour encourager la résilience et l’adaptation, et a noté les défis ce faisant, incluant la faiblesse des mécanismes et institutions de reddition de comptes, le manque de normes, d’objectifs et de point de référence, et la compartimentation de la gestion des risques de catastrophe.

Rusu a souligné la possibilité de renforcer la cohérence entre les cadres internationaux en cours d’adoption, et a passé en revue la participation de l’Afrique dans le processus de la RRC.

Shingirai Nangombe, Département des services météorologiques du Zimbabwe, a parlé sur la RRC au Zimbabwe, en s’appuyant sur des exemples d’évaluation des effets, de causes et de caractérisation des évènements de tempêtes extrêmes, y compris les microrafales. Il a appelé à l’amélioration de la capacité à prévoir les évènements météorologiques extrêmes, en partie pour mieux protéger les populations rurales, par l’amélioration de la programmation de la RRC, les systèmes d’alerte précoce et les stratégies d’adaptation.

Les questions mises en exergue dans la discussion qui a suivi ont porté sur la nécessité: d’élaborer des recommandations fondées sur des preuves pour les gouvernements; de fournir un soutien en matière de RRC aux pays en développement; de comprendre les facteurs de risque; et de renforcer les capacités pour renforcer la résilience.

JEUNESSE: Cette séance tenue vendredi matin a été facilitée par Veronica Gundu, Ministère de l’environnement, de l’eau et du climat, Zimbabwe, qui a appelé le Fonds vert pour le climat à se doter d’un volet adapté aux jeunes et l’accord de Paris à inclure l’équité intergénérationnelle ainsi que l’équité pour les femmes et les pauvres des milieux ruraux.

Jessica Mukiri, Université Kenyatta, s’est penchée sur les femmes et les jeunes en Afrique de l’Est dans une discussion sur l’accès de l’énergie. Elle a noté le manque de formation professionnelle pour les jeunes dans la production de technologies vertes, et a déclaré que les banques locales ne sont pas disposées à financer des projets d’énergie verte. Elle a recommandé, entre autres, des prêts financiers inclusifs et la décentralisation des technologies afin de permettre un accès aux femmes et aux jeunes.

Décrivant l’ironie que « les gens soient autorisés à quitter leur pays, mais ne soient pas autorisés à entrer dans d’autres pays », Yordanos Estifanos, Université d’Oldenburg, a présenté le cas de jeunes migrants éthiopiens dans une étude sur les habitudes migratoires en tant que stratégies d’adaptation à la variabilité climatique et à la dégradation des ressources. Il a recommandé que les pays développés assouplissent leurs politiques de migration contre les migrants irréguliers, puisque certaines de ces migrations sont le résultat des changements climatiques.

Grace Mwaura, IJACC, a décrit le processus de mobilisation des jeunes des pays en développement dans les négociations sur les changements climatiques, en informant les participants que certains de ces jeunes délégués ont été inclus dans leurs délégations nationales. Elle a salué les programmes de formation pour l’engagement des jeunes dans les négociations et a souligné que, comme les jeunes représentent 50 % de l’Afrique, les négociations sur l’équité intergénérationnelle font partie intégrante des efforts de mise en œuvre du continent.

Dans la discussion, les participants se sont penchés sur: les conclusions du GIEC que les précipitations devraient augmenter en Afrique orientale et les effets y afférents sur l’agriculture et les migrations; le profil de migration des jeunes; la vulnérabilité des jeunes des milieux ruraux et leur besoin d’être représentés dans le processus entourant les changements climatiques; et les possibilités d’alimenter les systèmes hors réseau et le rôle des jeunes dans ce domaine.

FORUM DES SOLUTIONS

FINANCEMENT RELATIF AU CLIMAT: Convoquée jeudi matin, cette session a été facilitée par Tom Owiyo, BAD.

Kabiito Bendicta, Université des Martyrs de l’Ouganda, s’est penché sur la monétisation des efforts pour inverser les changements climatiques, exprimant un certain scepticisme que le capitalisme et le « mode de vie axé sur l’argent » puissent faire partie de la solution. Stefan Raubenheimer a donné une présentation sur l’adaptation, la prise de décision et l’économie, en expliquant la nécessité de passer d’une approche d’investissement « science d’abord », où les décisions relatives à l’investissement suivent les recommandations scientifiques, à une approche « décision d’abord », où les décisions relatives à l’investissement sont prises avant l’introduction de la science à l’appui de l’analyse des risques.

Fouad Bergigui, PNUD, s’est penché sur le financement de l’adaptation dans un monde post-2015, en soulignant que des revenus nationaux s’élevant jusqu’à 2,5 milliards USD pour aborder l’adaptation peuvent être obtenus à travers: le traitement des flux financiers illicites; les taxes relatives au carbone imposées à l’aviation et au secteur maritime; les loteries; les mécanismes d’attraction; les obligations vertes; les investissements d’impact; la conversion de la dette; les laboratoires d’innovation; et le financement par la collectivité.

Charles Mulenga, Centre pour le dialogue sur l’environnement et les changements climatiques, Zambie, a donné une présentation sur les possibilités de financements innovants pour l’adaptation, mettant en garde que le financement innovant de la communauté internationale ne suffit pas, et appelant à des stratégies nationales pour des financements innovants en faveur de l’adaptation menée nationalement.

Traore Ousman, Université de Taiwan, a présenté un document sur les possibilités de microfinancement pour l’adaptation climatique au Sahel, en soulignant que la microfinance peut être une occasion de soutenir les actions locales sur les changements climatiques. Dans ses conclusions, il a décrit une forte association entre l’accès des femmes au crédit et une augmentation des projets d’adaptation aux changements climatiques au Mali, au Burkina Faso et au Niger.

Dans la discussion, les participants ont examiné, entre autres: le défi de la distribution des financements de l’adaptation à des projets à petite échelle; le besoin africain de financements nationaux pour l’adaptation; les expériences dans l’utilisation des fonds pour l’adaptation; et la motivation derrière les projets de microfinancement.

AGRICULTURE: Cette séance tenue jeudi matin a été facilitée par Margaret Mukahanana-Sangarwe, Commission du genre du Zimbabwe.

Maurine Ambani, CARE Kenya, a présenté un projet multipays visant à promouvoir la fourniture de services d’information climatique (CIS) pour l’adaptation et la résilience communautaires. Parmi les outils pour renforcer les capacités d’adaptation au niveau local, elle a souligné l’utilisation de la planification de scénarios adaptés au contexte local dans le projet, en reliant les prévisions météorologiques et les observations et connaissances locales.

Au cours des discussions, les participants ont souligné, entre autres, la nécessité: d’intégrer les CIS dans les ministères sectoriels et les plans de développement; d’aborder les questions de confiance associées à la non-fiabilité perçue des données sur le climat; et de travailler avec les institutions existantes, y compris les médias communautaires. Un participant a suggéré de transférer la responsabilité des CIS des services météorologiques aux services de vulgarisation agricole afin d’améliorer les applications pratiques sur le terrain.

Véronique Ngagoum, Université du Cameroun, a examiné une étude qui visait à identifier les espèces d’arbres fruitiers et forestiers qui peuvent améliorer la résilience des petits exploitants. Elle a indiqué que les résultats initiaux ont montré chez les agriculteurs une préférence pour les espèces de banane, qu’elle a attribué à la contribution des espèces de banane tant à la sécurité alimentaire qu’à la génération de revenus. En ce qui concerne le cacao, elle a noté qu’il faudra du temps avant que les agriculteurs puissent générer des bénéfices réels et a appelé à poursuivre la recherche sur les espèces optimales qui peuvent générer des co-bénéfices nutritifs et autres.

Monsuru Oladimeji Abiola, Université fédérale d’Agriculture, Nigeria, a examiné une étude sur l’utilisation du miel, un antioxydant naturel, pour atténuer le stress thermique chez les poulets. Il a fait état de résultats positifs en termes d’augmentation de la production d’œufs dans les premiers stades d’utilisation du miel comme complément alimentaire, mais a noté un effet négatif résultant d’une utilisation à long terme, similaire à l’impact de l’utilisation excessive de miel chez les humains, qui peut conduire à l’accumulation de graisse dans le foie.

Après la présentation, les participants ont soulevé des questions sur, entre autres: l’applicabilité des résultats à d’autres secteurs de l’élevage; le rapport coût-efficacité de l’utilisation du miel; la comparabilité avec les solutions de rechange, telles que la pulpe de goyave ou l’eau de noix de coco; l’adaptabilité des races traditionnelles de poulet par rapport aux hybrides; et le rôle des autres facteurs de réduction de la productivité, comme la qualité de l’alimentation et de l’assainissement.

Divine Odame Appiah, Université Kwame Nkrumah des sciences et technologies, a parlé d’une étude sur les indicateurs d’adaptation hors ferme parmi les paysans de petite échelle de la municipalité Offinso du Ghana. Notant que la plupart des mesures d’adaptation adoptées par les agriculteurs, comme le recours à l’épargne ou l’augmentation des stocks de nourriture, se sont révélées « faibles », il a appelé à des programmes d’adaptation soucieux de garantir les moyens de subsistance et la protection de la biodiversité à moyen et à long terme.

Dans les discussions qui ont suivi, les participants ont souligné, entre autres: les questions d’échelle et de réplicabilité; la nécessité de clarifier ce qu’on entend par les formes « faibles » et « fortes » de l’adaptation; et les points d’entrée pratiques pour améliorer les stratégies d’adaptation locales existantes.

SCIENCES DU CLIMAT ET SYSTÈMES DE SAVOIRS AUTOCHTONES: James Kinyangi, CCAFS, a facilité cette session tenue jeudi après-midi.

Fassil Kebede, Institut de recherche sur l’environnement et les forêts, Éthiopie, a souligné des expériences en Éthiopie sur les pratiques agricoles qui permettent de réduire les émissions, en concluant, entre autres choses, que: l’agroforesterie favorise la séquestration du carbone; l’urée enrobée de neem réduit les émissions d’oxyde d’azote; et les émissions de GES peuvent être réduites par des pratiques de gestion durable des terres.

Joseph Bandanaa, Université du Ghana, Legon, a donné une présentation sur les ménages agricoles produisant du cacao au Ghana, en présentant les pratiques organiques comme intelligentes par rapport au climat et renforçant les moyens de subsistance. Il a souligné des résultats qui suggèrent que les agriculteurs biologiques étaient légèrement mieux lotis que leurs homologues conventionnels en termes de revenus et de bien-être, et que les agriculteurs de cacao biologique sont plus résilients aux impacts des changements climatiques.

Evans Wabwire, Université Catholique de l’Afrique de l’Est, a mentionné que les communautés locales dans l’ouest du Kenya ont utilisé les connaissances autochtones pour éviter les risques liés au climat, y compris les augmentations de température et les augmentations ou diminution des précipitations, en concluant qu’il est nécessaire d’intégrer les connaissances autochtones à la recherche scientifique pour mieux s’adapter aux changements climatiques.

Carolyne Manei, Université de Nairobi, a fait part des conclusions d’une étude sur l’intégration des connaissances autochtones dans les TIC dans la gestion des risques et des incertitudes en matière l’agriculture dans le Comté de Kajiado, au Kenya. Elle a noté que les principaux médias pour la diffusion des connaissances autochtones sont les radios et les téléphones mobiles, en raison de leur portabilité et de leur rentabilité.

Dans le débat qui a suivi, les participants ont examiné, entre autres questions: l’agriculture biologique par rapport à l’intensification et leurs impacts climatiques; la façon dont les TIC facilitent l’accès aux marchés pour les communautés autochtones; les indicateurs climatiques locaux qui expliquent les changements climatiques; et les conclusions des données ventilées par âge sur la perception de l’utilisation des TIC dans la diffusion des connaissances autochtones.

GOUVERNANCE: l’Afrique et la gouvernance mondiale des changements climatiques depuis Kyoto: Cette séance tenue jeudi matin a été facilitée par Franklyn Lisk.

Godwell Nhamo, Université de l’Afrique du Sud, a souligné que l’Afrique ne peut pas attendre un magot issu des flux financiers mondiaux, et qu’elle doit commencer à mobiliser des ressources au niveau national pour lutter contre les changements climatiques. En discutant de l’adoption des CPDN, Nhamo s’est dit préoccupé par les tactiques dilatoires et les objectifs changeants concernant les engagements climatiques contraignants, en demandant instamment que les solutions locales soient déterminées par les populations locales.

Fiona Perry, CARE International, Kenya, a expliqué que l’adaptation aux changements climatiques requiert des processus de prise de décision souples, intégrés et coordonnés, en présentant un exemple des cycle de planification sur cinq ans au Ghana, qui délègue la planification du développement au niveau du district, en accordant la priorité à la planification de l’adaptation communautaire et à la réduction des risques de catastrophe, et les intègre ensuite dans les stratégies nationales de planification.

Labintan Adeniyi-Constant, Centre de soutien et de promotion pour le développement (CEPAD), Bénin, a souligné la capacité limitée et la déficience de l’assistance stratégique et technique donnée au groupe de négociateurs africain pour la CdP 21. Il a souligné que les pays africains devraient apprendre de leurs voisins et que des niveaux élevés de transparence, une stratégie nationale globale et le suivi des co-bénéfices sont impératifs pour renforcer la position de négociation de l’Afrique.

Kennedy Mbeva, Centre africain pour les études technologiques, a souligné le paysage changeant des négociations et la nécessité d’explorer les différentes plateformes de négociation sur le climat au-delà de la CCNUCC. Il a identifié le rôle des accords commerciaux internationaux et des communautés économiques régionales en Afrique comme des plateformes importantes pour faire progresser les solutions aux changements climatiques en Afrique.

Dans la discussion, les participants ont souligné la nécessité d’identifier des « défenseurs » de l’Afrique qui peuvent fortement articuler les priorités de l’Afrique lors de la CdP 21.

DÉVELOPPEMENT DURABLE: Cette séance tenue vendredi matin a été modérée par Ruth Mitei, CARE International.

Annaka Peterson Carvalho, Oxfam, a souligné l’importance des ressources internationales et nationales mobilisées pour l’adaptation climatique et la nécessité, entre autres, d’évaluer comment les fonds sont utilisés, s’ils répondent aux besoins des plus vulnérables, et ce qui est fait pour améliorer la responsabilité en matière de renforcement des capacités d’adaptation et de résilience.

Carvalho a noté, entre autres, une participation limitée dans l’élaboration des évaluations sur la vulnérabilité, des projets qui ne répondent pas aux besoins locaux, un manque de coordination horizontale et verticale entre les organismes, et un délai entre la réalisation des évaluations et la mise en œuvre des décisions. Elle a instamment demandé le renforcement des processus de reddition de comptes nationaux et l’engagement des communautés locales tout au long du cycle de vie des programmes d’adaptation.

Bill Siemering, Developing Radio Partners, États-Unis, a commencé par une courte vidéo illustrant la façon dont la radio communautaire à travers l’Afrique peut engager les agriculteurs et les jeunes pour diffuser de l’information, partager des connaissances, et décortiquer les questions complexes des changements climatiques pour la communauté. Il a souligné les principaux défis qui doivent être considérés pour renforcer l’utilité de la radio communautaire aux fins de sensibilisation aux changements climatiques, notamment le manque de ressources et de formation pour produire des programmes de qualité et les bénévoles qui ne disposent pas de formation de base en journalisme.

Yassin Mkwizu, Université de Dar es-Salaam, a souligné que l’information doit être à la fois disponible et accessible aux décideurs politiques et aux planificateurs de la réponse aux changements climatiques pour promouvoir un développement intelligent face au climat. Il a noté la nécessité de visualiser les éléments intangibles de l’information sur les changements climatiques aux niveaux physique, intellectuel et social par la technique de la « narration de contes ».

Au cours de la discussion, les participants ont soulevé, entre autres questions, la viabilité des fonds d’adaptation aux changements climatiques une fois que les projets arrivent à terme, l’affectation continue de financements pour l’adaptation au climat lorsque les résultats sont en deçà des attentes, et le rôle des PEID dans l’adaptation au climat, tant en termes de financement que de diffusion de l’information.

données climatiques pour LA PRISE de décisions: Cette séance tenue vendredi matin a été facilitée par Gille Ogadanga Ndiaye, CUA.

Dawn Mahlobo, Services météorologiques de l’Afrique du Sud, a présenté les résultats d’une étude sur l’effet des changements climatiques sur la production d’énergie solaire. Notant que la formation de nuages ​​à grande échelle peut influer sur la pénétration du rayonnement à ondes courtes à travers l’atmosphère, elle a indiqué que l’augmentation des GES pourrait présenter des opportunités ou des menaces. Mahlobo rapporté que les résultats préliminaires de son étude de la circulation de la cellule de Hadley sur l’Afrique du Sud confirment qu’elle est caractérisée par un flux descendant de masse d’air ayant pour conséquence une diminution de la formation de nuages ​​et potentiellement plus de rayonnement solaire et de production d’énergie, et que ce système se renforce avec les changements climatiques.

Elisha Moyo a donné une présentation sur les mécanismes physiques moteurs des systèmes de précipitations et la prévision saisonnière des pluies en Afrique australe. Il a noté l’indice Marion Brandon comme l’un des systèmes clés qui influent sur les précipitations et que les eaux tropicales de l’Océan indien se réchauffent plus vite que les températures de surface en mers subtropicales, résultant en un déficit « attendu » des précipitations sur les pays du Sud-Est africain. Il a conclu que plus de recherches sont nécessaires sur les changements dans les précipitations prévues à plus long terme.

Au cours du débat qui a suivi, les participants ont souligné l’importance d’inclure d’autres ensembles de données pour compléter les résultats; la question de la variabilité; et l’utilisation de l’indice de prévision saisonnière. Concernant l’interface entre la politique et la science, ils ont abordé la nécessité: de combler les lacunes de communication entre les scientifiques, les décideurs politiques et les praticiens; d’aller au-delà de la discussion sur le manque d’investissement dans les sciences dures, y compris la science du climat; de s’assurer que la science est conduite d’une façon coordonnée, qu’elle répond aux besoins et qu’elle est axée sur la politique; et de collecter et de s’appuyer sur des données et connaissances existantes, y compris les connaissances autochtones.

Les discussions ont également souligné la nécessité de communiquer les résultats scientifiques de sorte que les décideurs politiques puissent les utiliser, en soulignant l’importance des forums et plateformes nationaux et régionaux, telles que la plateforme de Recherche sur le climat pour le développement en Afrique (CR4D) dans le cadre de ClimDev-Afrique.

GENRE: Cette session a eu lieu vendredi matin et a été facilitée par Thokozile Ruzvidzo, CEA.

Nana Ama Browne Klutse, Commission de l’énergie atomique du Ghana, a fait rapport sur des projets pilotes visant à intégrer des actions adaptées au genre dans le secteur de la santé au Ghana. Elle a souligné les actions favorables à l’égalité des genres comme: distribuer de médicaments adéquats aux femmes enceintes et enfants qui sont les plus vulnérables au paludisme; accorder une attention particulière aux mères et aux enfants qui sont accompagnés par leurs pères aux soins postnatals pour encourager la participation des hommes; et proposer des groupes de soutien entre pères et entre mères. Notant les lacunes existantes, elle a appelé à plus d’attention à l’éducation du public concernant les programmes de santé à travers les médias, y compris les radios et la télévision, l’éducation porte-à-porte, les rassemblements publics et les spectacles communautaires sur la santé.

Le débat qui a suivi a abordé la nécessité: de développer un ensemble de connaissances sur la question du genre et de le mettre à disposition de tous; de contextualiser et fournir la preuve de la relation entre les changements climatiques, la santé et les impacts en termes de genre; d’utiliser les statistiques et les indicateurs, y compris de travailler de concert avec les systèmes statistiques pour définir les indicateurs nécessaires en matière de genre; et d’utiliser différents modes de communication, tout en respectant les préférences des communautés.

CLÔTURE DE LA RÉUNION

RETOUR SUR LES ÉVÈNEMENTS PRÉCÉDANT LA CONFÉRENCE ET LES MANIFESTATIONS PARALLÈLES: Johnson Nkem, CEA, a présidé cette session tenue vendredi après-midi, et a présenté les conclusions des évènements précédant la conférence et des manifestations parallèles de la CCDA-V. Bill Siemering a fait rapport sur le potentiel des stations radio vertes pour la sensibilisation en matière de climat à travers l’Afrique et a invité les participants intéressés à collaborer. Richard Anyah, Université du Connecticut, a fait rapport sur les principales conclusions de l’évènement précédant la conférence sur la plateforme CR4D soulignant que la CR4D doit être une plateforme de collaboration institutionnelle qui sert de centre d’échange pour les organes donateurs, les universités, les agences gouvernementales, les services météorologiques et les conseils de recherche pour intégrer les données axées sur l’Afrique et partager des connaissances.

Selam Kidane Abebe a présenté rapport sur l’évènement pré-conférence sur le renforcement des capacités régionales en matière de services climatologiques en Afrique, soulignant que l’Afrique fait pression pour un objectif mondial sur l’adaptation, mais que son inclusion dans un ensemble de décisions de Paris doit encore être convenu, de même que d’autres éléments, tels que les pertes et dommages, les moyens de mise en œuvre et une obligation légale de financement au bénéfice des pays en développement.

Hamzat Lawal, IJACC, Nigeria, a fait rapport sur la Conférence de la jeunesse africaine sur les changements climatiques (AfriYOCC), tenue juste avant la conférence, qui a impliqué une session de haut niveau, des tables rondes, des discussions de groupe et des séances plénières, ainsi que des ateliers de renforcement des capacités sur l’agriculture, l’énergie renouvelable et les compétences en matière de campagne.

Soulignant que l’Afrique doit s’exprimer d’une seule voix à Paris, Mithika Mwenda a présenté les messages clés de l’évènement de l’APAJC précédant la conférence. Il a appelé les négociateurs à faire preuve de prudence lors de leur participation à des discussions périphériques sur les pertes et dommages entre autres, qui, a-t-il dit, nuisent à la tâche principale de négocier un accord fort pour l’Afrique. Mwenda a annoncé un plan de pétition auprès du Président de l’UA et du Président de la Conférence des Chefs d’États africains sur les changements climatiques visant à rappeler le Co-Président africain de l’ADP qui n’a pas adéquatement représenté le continent.

James Hansen, CCAFS, a rapporté les messages clés d’un évènement précédant la conférence mettant l’accent sur le renforcement des capacités régionales pour les services climatologiques en Afrique, incluant notamment la nécessité de renforcer les services météorologiques nationaux et la communication d’information climatique pour les agriculteurs africains.

Les délégués ont ensuite visionné une vidéo sur les activités pré-conférence organisées par la jeunesse.

CLÔTURE: Lors de la plénière de clôture, présidée par James Murombedzi, CEA, Fatima Denton a résumé les principaux messages et résultats de la conférence, y compris que: les CPDN des pays d’Afrique doivent tenir compte des priorités nationales de développement; l’adaptation est cruciale, mais que l’Afrique ne doit pas sous-estimer les possibilités d’atténuation dans les secteurs de la foresterie, des transports et de l’agriculture; et les Africains doivent être sincères dans l’évaluation de la préparation institutionnelle et financière face aux transformations de développement nécessaires pour l’adaptation et l’atténuation climatique.

Notant que la CCDA-V s’est appuyée sur l’élan de l’Afrique pour concrétiser ses positions pour Paris, Justus Kabyemera a mis en exergue les messages clés de la conférence, y compris; l’importance de souligner une différenciation claire entre les responsabilités des pays développés et en développement; la nécessité de trouver un équilibre entre l’atténuation et l’adaptation dans l’accord de Paris; et la nécessité d’objectifs plus ambitieux que ceux exprimés dans les CPDN.

Almami Dampha a exprimé sa satisfaction concernant les résultats de la conférence, remerciant les participants pour leurs efforts dans la préparation du message de l’Afrique pour Paris et a plaidé pour appliquer les enseignements reçus à la mise en œuvre aux niveaux national et régional. Au nom de la CUA, il a remercié le gouvernement du Zimbabwe, le comité organisateur de la CCDA-V, les partenaires de ClimDev-Afrique, les participants et les médias pour la réussite de la conférence.

Denton a remercié les partenaires de développement, le gouvernement du Zimbabwe, le Centre africain pour la politique en matière de climat, la BAD, la CUA et tous les participants pour leurs contributions à la préparation de la CdP 21.

Edward Samuriwo a présenté des déclarations de clôture au nom d’Oppah Muchinguri-Kashiri, soulignant certains des messages de la conférence pour la CdP 21 et au-delà, en indiquant que la conférence avait atteint ses objectifs. Dans l’attente de la CdP 21 à Paris et de la CCDA-VI, Samuriwo a clos la réunion à 18h36.

RÉUNIONS À VENIR

Conférence économique africaine: Le thème de la Conférence économique africaine 2015 sera « Lutter contre la pauvreté et les inégalités dans le programme de développement pour l’après-2015 ». La Conférence réunira des décideurs politiques, des chercheurs et des praticiens du développement de l’Afrique et du monde entier pour proposer une contribution stratégique à la mise en œuvre de la vision de l’Afrique et à l’identification des actions concrètes nécessaires pour réduire la pauvreté et les inégalités dans le contexte du programme de développement pour l’après-2015.  dates: 2-4 novembre 2015  lieu: Kinshasa, République démocratique du Congo  téléphone: + 251-11-544-5000  fax: + 251-11-551-4416  www: http://www.uneca.org/aec2015

6e Conférence régionale de l’Initiative mondiale WACAF: L’Initiative mondiale pour l’Afrique l’Ouest, centrale et australe (Projet IM WACAF) tiendra sa 6e Conférence régionale biennale pour réunir les intervenants des gouvernements et de l’industrie de 22 pays africains pour discuter de la préparation et des systèmes de réponse aux déversements de pétrole et de gaz. La Conférence abordera les défis de la région en matière de préparation et de réponse aux déversements de pétrole, échangera l’information et les enseignements reçus, examinera les progrès accomplis dans le cadre de l’IM WACAF depuis la 5e Conférence tenue en novembre 2013 en Namibie, et déterminera les actions prioritaires pour l’exercice biennal 2016-2017 pour renforcer la capacité d’intervention en cas de déversement de pétrole dans la région.  dates:  16-19 novembre 2015  lieu: Accra, Ghana  contact: Anton Rhodes, gestionnaire de projet, IM WACAF  email: anton.rhodes@ipieca.org www: http://epaoilandgas.org/giwacaf%20.html

CdP 21: La CdP 21 et les réunions connexes se tiendront à Paris.  dates: 30 novembre - 11 décembre 2015  lieu: Paris, France  contact: Secrétariat de la CCNUCC  téléphone: + 49-228-815-1000  fax: + 49-228-815-1999  e-mail: secretariat@unfccc.int www: http://www.unfccc.int

Pavillon africain à la CdP 21: Le Pavillon africain à la CdP 21, qui sera accueilli par les partenaires de ClimDev-Afrique, cherchera à poursuivre les discussions sur les implications des changements climatiques pour le développement de l’Afrique, en se centrant sur les façons dont le programme sur le climat pour l’après-2015 coïncidera avec le programme de développement de l’Afrique, en explorant les défis et les opportunités pour l’Afrique, et en partageant l’information sur la recherche, l’innovation, et les réponses en termes d’adaptation.  dates: 30 novembre - 11 décembre 2015  lieu: Paris, France  contact: ClimDev-Afrique  email: info@climdev-africa.org www: http://www.climdev-africa.org/cop21/african_pavilion

Dialogue dexperts sénior (SED-2015) sur la science, la technologie et l’innovation (ST&I): La CEA et la Commission nationale pour la science, la technologie et l’innovation de la République du Kenya organisera la deuxième Dialogue d’experts sénior (SED-2015) sur la science, la technologie et l’innovation (ST&I) initiée par la CEA sur le thème « Plaques tournantes, pôles et parques d’innovation et transformation de l’Afrique ». L’objectif du dialogue est de proposer un forum pour l’apprentissage et le partage d’expériences entre experts africains. Le forum devrait contribuer à l’articulation des politiques qui soutiendront la croissance de l’Afrique et une trajectoire de transformation, dont la science, la technologie et l’innovation en constituent les principaux piliers.  dates:  2-4 décembre 2015  lieu: Nairobi, Kenya  contact: Victor Konde  email: vkonde@uneca.org  téléphone: + 251-11-544-3654 www: http://www.uneca.org/sed-2015

20e session de la Commission des forêts et de la faune sauvage pour l’Afrique: L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) organisera cette réunion afin de réunir les experts forestiers et les décideurs de la région. L’évènement constitue l’une des six réunions spécifiques à la région tenues tous les deux ans à l’appui des Commissions régionales des forêts de la FAO.  dates:  1-5 février 2016  lieu: à confirmer  contact: Foday Bojang  email: foday.bojang@fao.org www: http://www.fao.org/forestry/afwc/en/

Participants