LES FAITS MARQUANTS DE LA CONFERENCE 'LE SAVOIR MONDIAL 97' 23
JUIN 1997
Les délégués participant à 'GK97' devaient se réunir
en deux sessions plénières, ce matin, consacrées
respectivement à l'ordre du jour de la conférence et à
l'Investissement dans le Savoir, et devaient assister à un dîner plénier
sur le thème de l'Investissement dans l'Infrastructure du Savoir. Les délégués
ont tenu, par ailleurs, des séances de travail durant toute l'après-midi.
SESSIONS PLENIERES
L'ORDRE DU JOUR DE LA CONFERENCE 'LE SAVOIR MONDIAL 97'
Diane MARLEAU, Ministre Canadien de la Coopération Internationale et
Ministre chargé de la Francophonie, souligna l'importance de l'accès
équitable de tous et celle d'établir des partenariats productifs.
Elle déclara que l'information doit être pratique et adaptée
aux besoins locaux. L'accès équitable est fondé sur
l'acquisition de l'alphabétisme fonctionnel, incluant l'aptitude à
calculer et à résoudre les problèmes. Elle souligna aussi
l'importance de l'éducation des filles, particulièrement en
Afrique, et affirma que les partenariats peuvent faciliter l'accès équitable.
Elle déclara que les gouvernements doivent garantir l'accès de
tous les citoyens à l'information et oeuvrer à l'instauration d'un
environnement encourageant pour l'investissement privé dans le domaine.
James D. WOLFENSOHN, Président de la Banque Mondiale, souligna pour
sa part le besoin de combler le fossé entre les riches et les pauvres. Le
défi majeur consiste à accroître pour les gens les
possibilités d'accéder aux nouvelles technologies, et la réussite
doit être mesurée en termes d'impact sur la pauvreté et le développement.
Il fit remarquer que les gouvernements et les institutions doivent se laisser
guider par les désirs de leurs citoyens. Il rappela l'observation faite
par ANNAN que c'est l'ignorance, et non pas le savoir, qui pose des contraintes
à la société. Il encouragea les participants à
oeuvrer pour un monde meilleur.
José María FIGUERES, Président du Costa Rica, souligna
que l'objectif de cette conférence consiste à discuter du Savoir à
l'ère de l'information dans le cadre de l'amélioration du bien-être
des peuples. Il donna un aperçu sur l'expérience du Costa Rica en
matière d'investissement dans le domaine de la santé, du développement
de l'infrastructure, de l'éducation, des communications et de l'édification
des institutions. Il affirma que de tous ces domaines, celui de l'éducation
reste le plus important. Il évoqua plusieurs indicateurs, y compris ceux
ayant trait à: l'espérance de vie; l'amélioration des
indicateurs environnementaux; et une plus grande liberté économique.
Il suggéra que le développement durable permet de prendre des décisions
englobant tous les domaines d'action de la vie sociale. Il appela à
davantage d'efforts pour ouvrir l'accès aux techniques d'information et
de communication en vue de réaliser l'égalité pour tous.
Yoweri K. MUSEVENI, Président de l'Ouganda, déclara que dans
le passé, l'homme a été oppressé par la nature et
par ses semblables, mais que la science et la technologie ont permis à
l'humanité de passer cette situation. Il ajouta que seule le généralisation
du savoir pourra créer un équilibre où personne
n'utiliserait le savoir au détriment d'autrui. Il décrivit les
obstacles entravant l'accès au savoir en Ouganda: l'analphabétisme;
les programmes archaïques; les difficultés de transmission du savoir
aux villageois; et la léthargie du savoir ancien. Il mit en exergue les
efforts fournis pour aplanir ces obstacles: la réduction du coût de
l'éducation et l'expansion de l'enseignement secondaire et universitaire;
la réforme des programmes et leur adaptation au marché de
l'emploi; l'expansion du réseau des vulgarisateurs; et les efforts de
mise en valeur du savoir traditionnel. Il ajouta qu'un ajustement du système
mondial doit accompagner la mondialisation du savoir et de la démocratie
et que tout le monde doit pouvoir apporter une contribution dans cet élan.
INVESTISSEMENT DANS LE SAVOIR
Maurice STRONG, Conseiller Spécial auprès du Secrétaire
Général de l'ONU, présida la Plénière. Il
souligna que bien que 'GK97' soit focalisée sur la question du savoir,
celle des évolutions civilisationnelles induites par la révolution
du savoir est également au centre des débats.
Joy MALE, Administratrice de la Mengo Senior School de Kampala, en Ouganda,
parla de l'initiative pionnière "school-to-school" (SSI) qui se
déroule actuellement en Ouganda. La 'SSI,' projet pilote, conduit sur une
année, lancé en 1996, a permis d'équiper trois écoles
en ordinateurs, imprimantes et, pour la première fois en Ouganda, de
l'accès à l'Internet. La 'SSI' est très populaire dans les écoles
et au sein des communautés locales où elle est utilisée
pour l'établissement d'un réseau, les échanges
d'informations sur les bonnes pratiques, et l'amélioration des aptitudes.
L'oratrice évoqua les défis futurs: s'assurer de la poursuite du
programme après la phase pilote, et l'expansion du programme à
d'autres écoles.
Joseph E. STIGLITZ, Premier Vice-Président et Economiste en Chef de
la Banque Mondiale, souligna que le savoir est la force qui sous-tend le développement
économique. Il donna la liste des préalables à l'évolution
en matière de télécommunication: l'investissement continu
dans le capital humain; l'instauration d'un environnement favorable à
l'investissement dans les nouvelles technologies; la mise en place de politiques
garantissant une large répartition du produit de la croissance économique;
la création de l'infrastructure du savoir; et le développement de
la démocratie. Il mit l'accent sur l'importance: de la 'concurrence
efficace capable d'induire une baisse des prix et de permettre la participation
des pauvres; un cadre réglementaire pour la protection des consommateurs;
et la stabilité politique et réglementaire.
John MANLEY, Ministre Canadien de l'Industrie, fit observer que les avancées
réalisées dans les technologies de l'information ont transformé
les économies industrielles en économies basées sur le
savoir. Il souligna que le fait d'être connecté offrait de
nouvelles opportunités et serait à même de réduire l'écart
entre les pays industrialisés et les pays en développement. Les
pays en développement pourraient "sauter" par dessus les
vieilles technologies et éviter les embûches d'ordre politique et régulatoire.
Il ajouta que nous ne devons pas cependant perdre de vue les valeurs humaines.
Il décrivit ensuite plusieurs programmes que le Canada compte lancer à
l'intérieur du pays et à l'étranger pour l'amélioration
de l'accès aux outils et aptitudes liés aux technologies de
l'information.
Fawzi AL-SULTAN, Président du Fonds International pour le Développement
Agricole (FIDA), déclara pour sa part que le savoir est devenu une force
pour l'allégement de la pauvreté. Les pauvres ont besoin d'accéder
à l'expérience des communautés semblables, leur savoir doit
être aiguisé par le contact avec d'autres expériences pour
leur permettre de mieux reconnaître les éléments les plus
appropriés à leurs besoins. Il affirma que l'information
constituait la pierre angulaire du développement durable et que les
technologies modernes doivent être mises à la disposition des
pauvres. Il donna un aperçu sur les efforts fournis par le FIDA dans ce
domaine. Il souligna aussi que l'investissement dans le savoir représente
un engagement envers l'être humain et envers un meilleur avenir pour tous.
Les délégués devaient également assister à
un dîner Plénier, parrainé par les partenaires du secteur
privé associé à 'GK97,' durant lequel des déclarations
furent présentées par: Michael DELL, Fondateur et Chairman de la
Dell Computer Corporation; Claude FORGET, Conseiller Spécial auprès
du Président du Conseil d'Administration et Directeur Général
de Teleglobe, Inc.; et Jean MONTY, Vice-Président et Directeur Général
de Nortel. (Note de l'Editeur: ces déclarations sont disponibles en
RealAudio à http://enb.iisd.org/crs/gk97/webcast.html.)
SESSIONS DE TRAVAIL
Une série de séances de travail devait avoir lieu dans l'après-midi.
Voici ci-après le résumé d'un certain nombre d'entre elles.
Le Partenariat pour le Partage du Savoir et la Connexion à
l'Internet: les Défis Particuliers à l'Afrique: Dans cette séance
en deux volets, il fut noté que l'Afrique était le dernier
continent à être connecté à l'Internet. On présenta
'l'Africa Information Society Initiative,' qui a pour objectif d'améliorer
l'infrastructure de l'information et d'assurer à chaque Africain
l'information nécessaire à l'édification de la capacité
économique et l'exercice des droits démocratiques. Les panélistes
traitèrent de toute une gamme de questions d'ordre social et
technologique, en notant souvent que malgré les difficultés posées
par les considérations de coûts, de contenu et de connexion, les
exemples de réussite ne manquent pas.
'Voices for Choices': Innovations Participatives dans la Création du
Savoir: Cette session mit l'accent sur les innovations dans l'édification
du savoir et la participation dans les délibérations sur les
politiques publiques, à l'actif de la recherche, et des ONG et des
groupes d'action sociale. Les participants soulignèrent: les raisons de
la participation et de la non participation des citoyens dans le dialogue
politique; les utilisations probantes de la technologie moderne pour la
diffusion de l'information sur les questions liées aux droits de l'homme;
la nécessité de l'interaction entre les mouvements opérant
dans les domaines des droits de l'homme et de l'environnement; les expériences
de la formation en matière d'information en Hongrie et au Pérou;
les projets destinés aux femmes lancés par l'Institut Nord-Sud en
Afrique; et l'information spécifique au genre. Les participants devaient,
par ailleurs, débattre de la parité homme/femme, de l'équité
et de l'ajustement structurels en Afrique.
Outils et Technologies de Prévention des Crises et des Secours dans
les Catastrophes: Les panélistes soulignèrent que les agences
humanitaires sont de plus en plus jugées en fonction de leur aptitude à
fournir et à utiliser l'information, même si certaines ont un
retard dans ce domaine. On affirma que les agences avaient besoin de rendre
leurs opérations en matière d'information plus systématiques
et plus professionnelles tout en oeuvrant à l'amélioration des
capacités des organisations locales.
L'Edification d'Economies basées sur le Savoir en Asie: Les Leçons
de l'Expérience et les Challenges Futurs: Les discussions se focalisèrent
sur: les enseignements tirés de l'expérience Asiatique; l'établissement
de liens entre l'industrie, l'information et la société; et
l'investissement dans l'éducation. Quelques participants mirent l'accent
sur la nécessité de mettre le savoir à disposition à
un prix abordable. D'autres mirent en garde que le fossé en matière
de savoir et de revenu risquait de s'approfondir si ces changements n'étaient
pas menés de manière appropriée. Plusieurs nouvelles
opportunités furent présentées telles que l'utilisation des
télécommunications dans les situations de catastrophes et
d'urgence. On souligna, par ailleurs, que le rôle des divers acteurs a
besoin d'être plus clairement défini.
Vigilance du FMI dans un Monde de Marchés de Capitaux de plus en plus
Intégrés: Cette session se focalisa sur la nécessité
de fournir des données exactes et actuelles sur les marchés des
capitaux nationaux et internationaux, pour améliorer la stabilité
et l'efficacité du système économique mondial. Le FMI
fournit un certain nombre de services pour la réalisation de cet
objectif, incluant son nouveau site Web qui présente les données
les plus actuelles sur la croissance économique, la dette, l'inflation et
autres indicateurs économiques (http://dsbb.imf.org).
Savoir, Science et Engineering au Service du Développement Durable:
Les présentations portèrent sur: le rôle de la recherche
académique dans la croissance économique et industrielle; les
questions liées à l'environnement mondial; la santé; et
l'agriculture. Les participants devaient souligner l'importance des partenariats
et suggéraient que pour faire face aux challenges du prochain siècle,
la science et la technologie seront d'importance capitale pour la solution des
problèmes. On nota aussi que la science et la technologie doivent
s'accompagner par des politiques et des institutions appropriées pour la
réalisation du développement durable.
L'Environnement: Le Challenge du Développement Durable: Les
participants discutèrent des rapports entre le savoir, l'économie
et l'environnement. Certains décrivirent les aspects positifs du lien
entre l'environnement physique et le développement humain. D'autres suggérèrent
que le développement durable est en soi une contradiction irréalisable.
D'autres encore mirent l'accent sur l'importance de: l'application appropriée
du savoir pour le développement durable; de la mise en oeuvre de la
technologie à l'échelon local; et de la perception de la science
et de la technologie dans un cadre politique et social.
L'intégration de l'Environnement dans les Programmes de Développement:
Politique et Stratégies en Matière d'Education, de Formation et de
Communication: Cette session se focalisa sur l'importance de l'intégration
de composants d'éducation, de formation et de communication dans les
programmes environnementaux. Des études de cas des Philippines, de la Thaïlande
et du Sri Lanka furent présentées. Les recommandations portèrent
sur: l'importance de l'apprentissage mutuel, et la technologie en tant que moyen
efficace pour atteindre le niveau local.
Colloque sur l'Education à Distance pour le Développements des
Enseignants: Dans ce colloque en deux volets, les participants procédèrent
à un échange d'expériences quant aux défis posés
au développement des enseignants et la manière dont les solutions
de l'éducation à distance pourraient être appliquées.
On présenta aussi des exemples d'approches novatrices adoptées au
Sénégal et en Inde. Une discussion de groupe par voie électronique
pour la préparation du colloque permit d'identifier les difficultés
englobant celle liée à la sensibilisation des décideurs
quant aux avantages de l'éducation à distance et l'établissement
d'un lien entre l'éducation à distance, le développement
social et les préoccupations communautaires. Parmi les questions soulevées,
il y eut celles de savoir: quelles opportunités la nouvelle technologie
peut apporter à l'éducation à distance; comment gérer
à grande échelle une éducation à distance adaptée
aux différents systèmes locaux; et les problèmes liés
aux programmes d'éducation. Les panélistes présentèrent
des études de cas de formation à distance d'enseignants en Israël,
au Mexique et au Royaume Uni. Les participants: s'interrogèrent sur les
mesures de repli en cas d'échec de la technologie; discutèrent des
avantages de l'utilisation des conférences vidéos, des radios, des
tuteurs et des imprimés dans la formation des enseignants; et évoquèrent
les préoccupations liées aux coûts des nouvelles
technologies dans l'éducation à distance. On souleva aussi des
questions concernant: l'évaluation qualitative et les critères de
mesure qui s'y rapportent, l'équité, et les possibilités de
l'éducation à distance.
Classes Sans Frontières: l'Internet et l'Education: Les participants
discutèrent de l'amélioration des résultats éducationnels
et de l'entente globale à travers les activités d'apprentissage à
distance basées sur l'Internet. Quatre programmes furent présentés,
y compris celui de la Banque Mondiale "World Links for Development,"
qui relie des élèves et des enseignants de pays en développement
à des homologues dans les pays industrialisés, pour une
collaboration dans les domaines de la recherche; de l'enseignement et de
l'apprentissage à travers l'Internet. Les discussions mirent en exergue
l'importace: du contenu par rapport à la technologie;
l'auto-apprentissage, et l'apprentissage interactif axé sur l'élève;
des partenariats pour faciliter l'accès à l'Internet; de la
formation des enseignants pour l'intégration de l'Internet dans les
classes: et de l'élaboration des outils permettant d'apprécier la
valeur ajoutée de l'utilisation de l'Internet sur la qualité de l'éducation.
"Spinning the Web: Linking the Voices of the South to a Global
Sustainable Development Gateway": L'Institut International du Développement
Durable (IIDD) a rassemblé ses partenaires régionaux et
internationaux pour la présentation de leurs travaux liés à
la mise en place d'un nouvel accès à l'information liée au
développement durable sur l'Internet. On traita des défis posés
aux organismes des pays en développement dans la transmission électronique
de leurs informations, ainsi que des solutions apportées aux questions
d'accès aux télécommunications, à la fiabilité
et à la maîtrise des coûts. Les discussions portèrent
aussi sur la production de CD-ROM, de la qualité des réseaux électroniques
et de la production des disquettes. L'IIDD explora la manière dont les
diverses recherches et expériences sont portées à
l'attention internationale via http://sdgateway.iisd.ca/.
A SUIVRE AUJOURD'HUI
PETIT DEJEUNER: Un petit déjeuner sur le thème du
Savoir Mondial: Un Partenariat pour les Femmes et les Hommes aura lieu de 7h45 à
8h55 dans la Grand Ballroom du Centre Sheraton.
SESSIONS DE TRAVAIL: Les sessions de travail se réuniront de
9h00 à 10h30, de 11h00 à 12h30, de 14h30 à 16h00 et de
16h30 à 18h00 au Centre Sheraton, et aux Hôtels Hilton et Colony.
PLENIERE: Un déjeuner Plénier sur le thème 'Le
Savoir et la Bonne Gouvernance,' aura lieu de 12h30 à 14h00 et un dîner
Plénier sur le thème 'Savoir Mondial et Culture Locale' aura lieu
de 19h00 à 22h00, tous deux dans la Grand Ballroom du Centre Sheraton. |