BULLETIN DES NEGOCIATIONS DE LA TERRE PUBLIE PAR L'INSTITUT INTERNATIONAL DU DEVELOPPEMENT DURABLE (IIDD) CHEF DE LA RÉDACTION Pamela Chasek, Ph.D. DIRECTEUR DE PUBLICATION Langston James Goree VI "Kimo" Vol. 04 No. 116 RESUME DE LA PREMIERE CONFERENCE DES PARTIES DE LA CONVENTION SUR LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION: 29 SEPTEMBRE - 10 OCTOBRE 1997 La Première Conférence des Parties (CdP-1) de la Convention sur la Lutte Contre la Désertification (CCD) s'est réunie à Rome (Italie) du 29 Septembre au 10 Octobre 1997. La journée du lundi 29 Septembre fut consacrée à des consultations régionales et la CdP s'ouvrit officiellement le 30 Septembre. Le Comité de la Science et la Technologie (CST) tint sa première session simultanément les 2 et 3 Octobre. D'autres événements parallèles devaient inclure un Forum des ONG, un Forum International des Maires, un séminaire pour les médias et une exposition de bandes dessinées. Cent deux Etats avaient soumis leurs instruments de ratification avant la date requise et participèrent en tant que Parties de la Convention. A la date du 30 Septembre 1997, ils étaient 113 pays à avoir soumis leurs instruments de ratification. Les ordres du jour de la CdP-1 et du CST-1 contenaient principalement des points d'ordre organisationnel. Les délégués devaient sélectionner la ville de Bonn, Allemagne, comme siège du Secrétariat Permanent et le Fonds International pour le Développement Agricole comme l'organisme devant administrer le Mécanisme Mondial. Sur recommandation du CST , la CdP établit un panel ad hoc chargé de la supervision de la poursuite du processus d'étude des repères et indicateurs et décida que le CST-2 sera consacré à l'examen des liens entre savoir traditionnel et technologie moderne. Cinq réunions Plénières devaient être consacrées au Segment de Haut Niveau et une, au dialogue entre les organisations non gouvernementales (ONG) et les délégations au sujet de l'édification des partenariats pour la CDD. Une proposition de l'Argentine préconisant que des réunions Plénières soient consacrées, lors des futures CdP, à des dialogues similaires avec les ONG, devait être également adoptée. Bien que satisfaits des résultats de cette session de deux semaines, la plupart des délégués attendent de la CdP-2, qui aura lieu à Dakar au Sénégal, d'aborder plus en profondeur les questions de fond touchant à la lutte contre la désertion. BREF HISTORIQUE DE LA CONVENTION La Convention sur la Lutte Contre la Désertification fut adoptée le 17 Juin 1994 et ouverte à la signature en Octobre de la même année à Paris. Trois mois après la réception de sa 50ème ratification, la Convention devait entrer en vigueur le 26 Décembre 1996. La Convention reconnaît: les aspects physiques, biologiques et socio-économiques de la désertification; l'importance de la réorientation du transfert technologique de manière à le rendre plus adapté à la demande; et de l'implication des populations locales. L'élément central de la CCD est le développement de programmes d'action nationaux, sous régionaux et régionaux par les gouvernements nationaux en coopération avec les bailleurs de fonds, les populations locales et les ONG. L'objectif de l'utilisation de l'approche novatrice "ascendante" et consistant à impliquer les populations touchées par la désertification dans les processus décisionnels, vise à faciliter la mise en application effective de la Convention. NEGOCIATION DE LA CONVENTION En 1992, l'Assemblée Générale de l'ONU, comme requis par la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement (CNUED), adopta la Résolution 47/188 qui appelait à l'établissement d'un Comité Intergouvernemental de Négociation pour l'élaboration d'une Convention Internationale sur la Lutte Contre la Désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, particulièrement en Afrique (CIND). Lors de la session organisationnelle du CIND qui eut lieu en Janvier 1993, les délégués devaient élire l'Amb. Bo Kjellén (Suède) à la présidence du Comité. Entre Mai 1993 et Juin 1994, le CIND se réunit à cinq reprises durant lesquelles les délégués élaborèrent la Convention assortie de quatre Annexes régionales pour l'Afrique, l'Asie, l'Amérique Latine et les Caraïbes, et la Nord-Méditerranée. La Convention fut adoptée le 17 Juin 1994, accompagnée de résolutions recommandant une action urgente pour l'Afrique et des arrangements intérimaires pour la période allant de l'adoption de la CDD à son entrée en vigueur. LA PERIODE INTERIMAIRE En attendant l'entrée en vigueur de la CCD, le CIND devait se réunir à 6 reprises entre Janvier 1995 et Août 1997 pour entendre les rapports d'avancement de l'action d'urgence menée en Afrique et des mesures intérimaires entreprises dans les autres régions, et pour engager les préparatifs de la CdP-1. Les préparatifs inclurent la discussion de sujets tels que les programme et budget du Secrétariat, les fonctions du Mécanisme Mondial et les arrangements administratifs qui s'y rapportent, l'élection du domicile du Secrétariat Permanent et l'établissement du Comité de la Science et de la Technologie. En dépit des progrès considérables réalisés, en particulier dans le domaine de la coopération scientifique et technique, certaines questions importantes n'étaient toujours pas résolues à la fin de la dernière session du CIND. Ainsi, la question des taille et composition du Bureau de la CdP fut laissée à la décision de la CdP-1, tout comme les questions concernant l'institution d'accueil du Mécanisme Mondial et certaines de ses fonctions. COMPTE-RENDU DE LA CdP-1 Le Secrétaire Exécutif de la CCD ouvrit la première Conférence des Parties de la Convention sur la Lutte Contre la Désertification le 30 Septembre 1997 et remercia le Gouvernement Italien d'avoir accueilli la réunion. Les délégués devaient élire Lamberto Dini, Ministre Italien des Affaires Etrangères, Président de la CdP-1, par acclamation. Dans son allocution d'ouverture, Dini déclara que la Convention représentait le meilleur effort de reformulation des relations Nord-Sud et de la coopération internationale. Le Sous-Secrétaire Général des Nations Unies, Nitin Desai, prit la parole au nom du Secrétaire Général de l'ONU, Kofi Annan. Il déclara que la CdP-1 doit s'assurer que le Secrétariat dispose des ressources nécessaires pour répondre aux exigences et aux aspirations des pays et souligna l'importance d'une décision sur les arrangements administratifs du Mécanisme Mondial. Desai nota, par ailleurs, que la CCD a rassemblé toutes les Parties du système des Nations Unies et qu'elle représente un précieux développement de l'Esprit de Rio. Le Président du CIND, l'Amb. Bo Kjellén mit l'accent sur l'importance de la plate-forme qui sera établie par le CST pour l'échange d'expériences et la mise en place des réseaux. Il souligna la nécessité d'une décision sur le Mécanisme Mondial, de manière à ce qu'il soit opérationnel d'ici la CdP-2. Durant le reste de la réunion, les délégués devaient procéder à l'examen des autres points de l'ordre du jour. La Plénière entendit les déclarations de représentants d'organisations intergouvernementales, de ministres et autres officiels gouvernementaux concernant les efforts fournis dans le cadre de la mise en œuvre de la CCD. La Plénière se focalisa également sur la question de l'édification de partenariats avec les ONG durant une séance qui s'étala sur une demi-journée, organisée par les ONG. Les négociations sur les décisions à prendre par la CdP furent menées par la Grande Commission (GC), le Comité de la Science et de la Technologie (CST) et des groupes officieux. Le rapport ci-après présente les délibérations en trois chapitres: les délibérations de la Plénière, celles de la Grande Commission et enfin, celles du Comité de la Science et de la Technologie. DELIBERATIONS DE LA PLENIERE QUESTIONS PROCEDURALES ET ORGANISATIONNELLES Lors de sa première réunion, le mardi 30 Septembre 1997, la CdP procéda à l'adoption de l'ensemble du règlement intérieur (ICCD/COP(1)/2), à l'exception des libellés crochetés. La Grande Commission (GC) parvint à supprimer un certain nombre de crochets dans le courant des deux semaines de la Conférence. La Plénière s'accorda également sur l'application provisoire des Règles 22 et 31 ayant trait à la taille du Bureau: Neuf Vice Présidents. L'ordre du jour et le calendrier des travaux (ICCD/COP(1)/1 et ICCD/COP(1)/1/Corr.1) furent adoptés, tout comme les termes de référence du CST (ICCD/COP(1)/2). Les délégués procédèrent aussi à l'accréditation des OIG et des ONG listées dans les documents (ICCD/COP(1)/2/Corr.1 et ICCD/COP(1)/8). ELECTIONS DU BUREAU Le 30 Septembre, le Président de la CdP, Dini, annonça que neuf Vice Présidents et le Président du CST devaient être élus et que la sélection devait s'effectuer sur la base d'une représentation géographique équitable et d'une représentation adéquate des pays touchés. Le Groupe Africain proposa Mahmoud Ould El-Ghaouth (Mauritanie), en qualité de Vice Président et de Président de la Grande Commission. Les consultations officieuses se poursuivirent tout au long des deux journées suivantes au sujet du reste des membres du Bureau. Le Jeudi 2 Octobre, les délégués procédèrent à l'élection des autres membres du Bureau. Comme le Groupe de l'Europe de l'Est ne disposait que d'une seule Partie ayant ratifié la CDD, il fut décidé que plutôt que de laisser un siège vacant au sein du Bureau, il sera occupé, pour la CdP-1 uniquement, par un représentant issu d'un autre groupe régional. Le siège retournera au Groupe de l'Europe de l'Est à la CdP-2. Furent élus aux postes de Vice Présidents: Harold Acemah (Ouganda); Katindo Komando (Tanzanie); Mohammed Reza Jabbari (Iran); Abdul Hammid Al-Monajed (Syrie); Samvel Baloyan (Arménie); Maria Julia Alsogary (Argentine), Angel Araujo Padilla (Salvador); et Andri Bisaz (Suisse). Jabbari servira également de Rapporteur. Ricardo Sánchez-Sosa (Cuba) fut élu Président du CSI. Les représentants des groupes régionaux devaient faire part de leur satisfaction quant à la composition du Bureau. Le Bénin, au nom du Groupe Africain, déclara que l'actuelle affectation ne doit pas établir un précédent pour les futures compositions du Bureau. La répartition géographique équitable et la représentation adéquate doivent être assurées dans le futur. L'orateur ajouta qu'à la CdP-2, le Groupe Africain souhaite avoir trois représentants au sein du Bureau. La Belgique, au nom du Groupe de l'Europe de l'Ouest et Autres, déplora le manque de transparence qui a entaché le processus d'élection de la présidence du CST. L'orateur se déclara défavorable à la proposition d'avoir trois représentants Africains au sein du Bureau à la CdP-2. L'Iran, au nom du Groupe Asiatique, mit en exergue le "gentleman's agreement " conclu entre les groupes régionaux, selon lequel le Groupe Asiatique présidera le CST-2, et se réserva le droit de désigner deux Vice Présidents pour le Bureau de la CdP-2. SEGMENT DE HAUT NIVEAU Les délégués à la CdP-1 se réunirent en Plénière durant deux journées et demi, du 7 au 9 Octobre, pour entendre quatre-vingt treize déclarations, au cours du Segment de haut Niveau, dont quarante-six furent données par des Ministres, onze, par des Ministres Adjoints et trente cinq, par différents autres officiels . Le Vice Président du Salvador s'adressa à la Plénière le vendredi 10 Octobre. Les délégués abordèrent une large gamme de sujets se rapportant généralement aux catégories suivantes: la CCD et le développement durable; le transfert des ressources et des technologies; l'assistance financière; la ratification de la CCD; le Mécanisme Mondial; et, la mise en application. LA CCD ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE: L'importance des approches interdisciplinaires et de la coordination à tous les niveaux fut soulignée par plusieurs orateurs. La sécurité alimentaire et l'allégement de la pauvreté furent également mis en exergue. Le Zimbabwe, par exemple, nota que la désertification, perçue dans les années 80 comme un problème Africain, était désormais acceptée comme un problème international, nécessitant une solution à échelle mondiale. L'orateur souligna la nécessité de prendre en considération les ramifications sociales et économiques de la désertification. Le porte-parole du G-77 et de la Chine affirma que la CCD est la première convention internationale à traiter de la destruction environnementale et de la pauvreté dans les zones rurales. Le Bangladesh suggéra l'exploration de la corrélation entre désertification, sécurité alimentaire, migration et exode rural. Les entraves que posent les crises sociales et politiques à la protection environnementale furent notées par le Burundi et l'Angola. Plusieurs orateurs devaient évoquer les effets d'El Niño et le Pérou exprima son espoir de voir la communauté internationale apporter une réponse rapide et positive au phénomène. Le Niger déclara que la désertification constituait un challenge mondial nécessitant une coopération Nord-Sud et Sud-Sud, ainsi que le développement de synergies entre les trois Conventions de Rio. On évoqua également l'importance d'établir des connections avec d'autres processus intergouvernementaux, et la Finlande mentionna le récent démarrage du Forum Intergouvernemental sur les Forêts. La France déclara que la Session Extraordinaire de l'Assemblée Générale (SE/AGNU) consacrée à l'évaluation de la mise en œuvre du Plan d'action 21 a démontré que le processus de Rio avait dévié de sa voie et souhaita voir l'entrée en vigueur de la CCD faire démonstration de la volonté de compenser cet état des faits. TRANSFERT DES RESSOURCES ET DES TECHNOLOGIES: Plusieurs orateurs parlèrent de l'importance du transfert des ressources et des technologies pour la mise en œuvre des objectifs de la CCD. L'Italie appela à des mesures favorisant le transfert technologique Nord-Sud. La Turquie, l'Inde et l'Afrique du Sud offrirent de partager leur savoir et leur expertise avec d'autres. Le Togo souligna la nécessité de parler d'acquisition technologique, plutôt que de transfert technologique. Plusieurs intervenants dont l'Iran, la Côte d'Ivoire, la Jordanie, l'Algérie et l'Arménie, soulignèrent l'importance du soutien financier et technique. La Malaisie affirma qu'il y a des ressources suffisantes disponibles, mais que le besoin se situe au niveau de la volonté politique de les réorienter vers les priorités reconnues par la communauté internationale. La Guinée Equatoriale déclara que le paragraphe 2(b) de l'Article 4 de la CCD devrait être proprement appliqué pour ce qui concerne la dette et apporta, par ailleurs, son appui à la mise en place d'un fonds fiduciaire national pour l'environnement. Le Salvador déclara qu'il était en train de mener une étude sur la possibilité d'utiliser des instruments fiscaux pour le financement des projets environnementaux, mais que le soutien de la communauté internationale restait cependant indispensable. ASSISTANCE FINANCIERE: Plusieurs pays industrialisés donateurs et quelques pays en développement donateurs mirent en exergue les projets liés à la CCD qu'ils sont en train de financer. L'UE, par exemple, a engagé plus de US$ 2,2 millions à des programmes anti-désertification. Le Royaume-Uni mit en relief sa nouvelle philosophie et ses activités en matière de développement, incluant l'annulation de la dette. L'aide internationale de l'Arabie Saoudite a inclus, ces dernières décennies, US$ 367 millions au FIDA et US$ 370,6 millions, à titre de prêts pour le développement, au profit de 72 bénéficiaires. La Malaisie a élargi son assistance et ses programmes de formation en faveur des pays en développement et des pays touchés par la désertification. La République de Corée a intensifié sa coopération avec les pays voisins. Le délégué des Pays-Bas affirma que l'idée de "Chef de file des bailleurs de fonds" pouvait donner un sens aux partenariats, et nota que son pays jouait ce rôle au Burkina Faso. L'Espagne apporte des contributions à la mise en œuvre de la Convention en Amérique Latine. RATIFICATION DE LA CCD: Plusieurs orateurs appelèrent à la ratification universelle de la Convention. La France lança un appel dans ce sens aux principaux pays industrialisés qui ne l'ont pas encore fait. Le délégué des USA affirma que le fait que le Sénat n'ait pas encore ratifié la Convention, ne devrait pas être considéré comme un manque d'engagement vis à vis de la CCD, et informa par ailleurs que les USA ont fourni US$ 33,5 millions pour les activités liées à la CCD. Les efforts fournis par les Etats d'Europe Centrale et de l'Est pour la ratification de la Convention furent également notés. La Russie, la Pologne et le Kirghizistan soulignèrent la nécessité d'une cinquième annexe régionale de la CCD pour les pays d'Europe Centrale et de l'Est. Le Tadjikistan est en train d'entreprendre des efforts pour la ratification de la CCD et soutient l'accession rapide des pays d'Europe Centrale et de l'Est. MECANISME MONDIAL: Plusieurs orateurs firent part de leurs positions concernant le Mécanisme Mondial. Le Botswana appela à un Mécanisme Mondial capable, non seulement de mobiliser des fonds substantiels, mais d'être également accessible et adapté aux besoins des pays touchés. L'Indonésie souligna la nécessité, pour le Mécanisme Mondial, de jouer un rôle au niveau du transfert technologique. Le Pérou souligna le besoin, pour la CdP et l'institution hôte du Mécanisme Mondial, de coordonner la mise en œuvre de manière transparente et équilibrée. L'Argentine déclara que le Mécanisme Mondial doit jouer un rôle catalyseur dans l'établissement des liens entre les programmes nationaux et internationaux. Le Bangladesh , la Mauritanie et les G-77/Chine soulignèrent l'importance d'avoir un Mécanisme capable de mobiliser des ressources pour les activités de terrain. MISE EN ŒUVRE: La plupart des intervenants notèrent les efforts nationaux et internationaux liés à la lutte contre la désertification. Les exemples d'activités nationales inclurent: le projet "ceinture verte" qui s'étale sur 95.000 hectares en Syrie; l'établissement d'un réseau travaillant à la fixation des dunes de sable au Koweït et d'un programme d'études sur le désert à l'Université de Koweït; l'établissement d'un Centre de Suivi et de l'Environnement à Dakar, au Sénégal; la planification d'élections de gouvernements locaux pour mieux impliquer les communautés locales au Lesotho; un programme national pour la mise à disposition de l'eau potable salubre en Ouzbékistan; et, la planification d'une présentation de 26 projets aux bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux au cours d'une table ronde prévue le mois prochain en Bolivie. Haïti prépare l'implication des maires et des représentants de groupes de la société civile dans la gestion de Fonds et des mécanismes de coordination entre le Fonds et les différents fonds locaux gérés par les ONG, à travers le pays. Les activités de mise en œuvre régionales et sous régionales furent également notées. Le Niger mit l'accent sur les arrangements de coopération entre l'Afrique et l'Asie en matière de lutte contre la désertification. La Finlande accueillera le 28 Novembre 1997 une Conférence Ministérielle sur l'Environnement consacrée au Partenariat Euro-Méditerranéen. La Guinée Equatoriale organise du 22 au 24 Octobre 1997 un atelier consacré à la gestion de l'information environnementale. L'Argentine, la Bolivie et le Paraguay travaillent dans le cadre d'un programme sous régional conjoint de développement durable. L'Allemagne demanda si la mise en œuvre se limitait seulement à la tenue d'ateliers et souligna la nécessité de faire de la réduction de la pauvreté le point focal de la coopération. Le Swaziland mit l'accent sur l'importance de l'éducation par rapport à la mise en place de structures sophistiquées. L'Inde fit part de sa volonté d'accueillir une future CdP. Le Salvador déclara souhaiter accueillir la CdP lorsque viendra le tour du Groupe Amérique Latine et Caraïbes (GRULLAC). DECLARATIONS DES ORGANISATIONS INTERGOUVERNEMENTALES Le mardi 30 Septembre et le jeudi 9 Octobre, les représentants d'un certain nombre d'organismes intergouvernementaux s'adressèrent à la Plénière et parlèrent de la manière dont leurs activités étaient complémentaires à celles entreprises dans le cadre de la CCD. Le Directeur Général de la FAO, Jacques Diouf, nota les liens entre sécurité alimentaire et développement durable et donna un aperçu sur les programmes pertinents à la CCD établis par la FAO. Le Secrétaire Général de l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM), G.O.P. Obasi déclara que l'OMM prendra des mesures pour: assurer la mise à disposition des données hydrologiques et climatologiques; promouvoir l'évaluation et la gestion des ressources d'eau douce dans les zones touchées; promouvoir la recherche sur les liens entre désertification et climat; et, contribuer à l'élaboration des indicateurs et des repères pertinents à la CCD. Le Président du Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA), Fawzi Al -Soltan, décrivit les challenges à relever durant la phase de mise en œuvre de la CCD: s'assurer que les programmes d'action nationaux répondent aux besoins des communautés locales; divulguer la technologie, créer l'environnement favorable et mettre en place les institutions requises; établir une collaboration visant à réorienter la focalisation des petits agriculteurs pauvres; et, financer les opérations de la CCD. L'Orateur déclara par ailleurs que le Mécanisme Mondial devait être accueilli par une seule organisation. L'Administrateur Adjoint du PNUD, Anders Wijkman, plaida en faveur d'un arrangement de collaboration pour le Mécanisme Mondial pour mieux garantir l'engagement institutionnel d'autres organismes, mais était d'accord qu'une seule agence devait être sélectionnée pour la gestion quotidienne. Le Vice-Président de la Colombie, Carlos Lemos, au nom du Mouvement des Non Alignés, cita les facteurs importants contribuant à la désertification et nécessitant une attention particulière: la mondialisation; la dette extérieure des pays en développement; le commerce des drogues dans les pays industrialisés qui encourage la déforestation; et, le transfert technologique. Le Directeur Exécutif du PNUE, Elizabeth Dowdeswell, déclara que le PNUE œuvrera pour: l'amélioration de la prise de conscience; l'encouragement d'une meilleure évaluation de la désertification; le soutien au CST; et, la coordination de l'activité scientifique liée à l'évaluation et à la mise en œuvre du contrôle de la désertification dans le monde entier. Le Secrétaire Exécutif de la Convention sur la Diversité Biologique, Calestous Juma, parla de la coopération institutionnelle entre les Conventions de Rio. Le Secrétaire Exécutif du Comité Permanent Inter-Etats chargé de la Lutte Contre la Désertification dans le Sahel (CILSS), Mariam Sidibé, mit l'accent sur trois activités essentielles à la mise en œuvre effective de la CCD: la mise en place d'un Mécanisme Mondial; l'établissement d'un comité de suivi de la mise en application de la CCD similaire à ceux établis pour la Convention-Cadre sur le Changement Climatique (CCCC) et la Convention sur la Diversité Biologique (CDB); et, la mise à disposition de ressources financières adéquates pour le Secrétariat Permanent. Roy Stacy, de l'OCDE, déclara que les mesures prévues par la CCD peuvent améliorer les pratiques de l'aide au développement et réduire l'assistance basée sur les orientations des donateurs et ce, à travers l'appropriation locale et la cohérence politique. L'orateur évoqua les deux engagements corollaires qui soutiennent la Convention: Sahel 21 et la Stratégie du Partenariat OCDE/DAC pour le XXIème Siècle. Hassan Séoud, Directeur Général du Centre d'Etudes de la Ligue des Etats Arabes, décrivit les travaux de recherche de l'ACSAD et souligna la capacité de l'institution à soutenir le travail de recherche dans les régions d'Asie et d'Afrique du Nord. L'Autorité Intergouvernementale pour le Développement (IGAD) parla des réalisations de la sous région: la ratification de la CCD par l'ensemble des pays , à l'exception de la Somalie; la tenue de plusieurs ateliers de sensibilisation; et, l'assistance apportée aux pays membres dans le cadre de la mise en application de la CCD. Les domaines et projets prioritaires seront présentés aux bailleurs de fonds en Mars 1998. L'UNESCO parla des activités que l'institution a entreprises en réponse de la CCD et attira l'attention sur le programme Education pour Tous. L'Orateur ajouta que le renforcement des capacités scientifiques restait une priorité. La Convention sur la Préservation des Espèces Migratrices d'Animaux Sauvages (CMS) et la CCD ont des préoccupations complémentaires. Le représentant de la Convention de Ramsar sur les Zones Humides déclara que le plan stratégique qui en découle vise au renforcement et à la formalisation des liens avec d'autres conventions et organisations internationales. L'orateur encouragea les délégués à communiquer avec leurs collègues qui suivent de près la Convention de Ramsar, au moment de l'élaboration de leurs programmes nationaux. RESIDENCE DU SECRETARIAT PERMANENT Les délégués à la CdP-1 procédèrent à l'examen des offres de 3 pays, le Canada, l'Espagne et l'Allemagne, concernant l'accueil du Secrétariat Permanent. Le mardi 30 Septembre, les représentants de Montréal, de Murcia et de Bonn s'adressèrent à la Plénière et présentèrent les avantages offerts par ces villes. Tout au long de la première semaine de la CdP, chacun des pays en lice présenta un stand d'exposition pour la fourniture d'informations supplémentaires. Le vendredi 3 Octobre, la Plénière devait, à l'issue d'un premier tour de vote, prendre une décision consensuelle concernant la résidence du Secrétariat Permanent. Bonn reçut la majorité absolue et abritera ainsi le Secrétariat Permanent. L'Allemagne nota la signification que revêt l'élection de Bonn le jour anniversaire de la célébration de son unification nationale. L'Allemagne devait remercier par ailleurs le Canada et l'Espagne pour le fair-play dont ils ont fait preuve tout au long de cette compétition. L'Espagne et le Canada félicitèrent Bonn et déclarèrent qu'ils continueront à soutenir le Secrétariat et la ville de Bonn. Michel Zammit-Cutajar, Secrétaire Exécutif de la CCCC, s'adressa à la Plénière après l'élection et se déclara heureux que les Secrétariats de la CCD et de la CCCC seront voisins. Il suggéra que les deux Secrétariats explorent les opportunités de coopération, en particulier dans les domaines du renforcement des capacités et de la rationalisation des processus de collecte d'informations. Plusieurs pays en développement sont impliqués dans un projet pilote visant à produire des rapports nationaux répondant aux exigences des trois conventions sœurs. EDIFICATION DE PARTENARIATS POUR LA CCD Le Président de GC, El-Ghaouth, ouvrit la Plénière consacrée au dialogue avec les ONG sur l'édification des partenariats pour la CCD, l'après-midi du jeudi 9 Octobre. Il déclara que la CdP était en train d'écrire une page d'histoire et que d'autres organes des Nations Unies prendraient exemple sur la CCD. La représentante des ONG, Souna Diallo (Niger), de Saphta, déclara que la session réservée aux ONG constituait un important pas en avant dans le système des Nations Unies en cela qu'il démontre que la société civile a un rôle important à jouer dans la réalisation des accords internationaux. Edit Tuboly (Pays-Bas), de BothEnds, servit de Coprésident de la réunion. Les délégations et les ONG devaient ensuite se répartir en petits groupes pour discuter de la définition des partenariats dans le contexte de trois considérations: leur compréhension du partenariat; les caractéristiques des partenariats forts; et, ce qui est attendu des partenariats. Une étude de cas sur l'édification des partenariats pour les programmes d'Actions Nationaux fut présentée par l'Argentine. Les ONG et les délégations discutèrent ensuite de la participation des ONG. Plusieurs intervenants évoquèrent cette nécessité et décrivirent les méthodes permettant d'établir un pont entre les activités des ONG locales et nationales et les échanges Nord-Sud et Sud-Sud. Les ONG d'Afrique du Sud prirent la responsabilité de la campagne de sensibilisation nationale et du processus de consultation, tandis que les fonctionnaires du Gouvernement se chargèrent du travail de rédaction et de formulation du programme d'action national et de l'audit national des politiques et des travaux de recherches disponibles. Le CILSS dispose d'un forum qu'il pourra utiliser au moment d'organiser la mise en place des partenariats. Quelques orateurs notèrent la récente prolifération des ONG et ajoutèrent que ces dernières ne disposent pas de ressources suffisantes. La Suède évoqua les opportunités de contact entre les ONG et les officiels gouvernementaux durant la CdP. Le délégué déclara que les parlementaires peuvent quelquefois servir de courtiers entre les ONG du Nord et celles du Sud. Un projet portant sur le renforcement des capacités des ONG en Afrique sub-saharienne cherche à déterminer le travail stratégique permettant de mobiliser les différentes parties prenantes. L'orateur ajouta que ni l'approche strictement descendante, ni celle strictement ascendante ne seraient efficaces chacune à elle seule. Les points clés évoqués par la dernière oratrice, Supriya Akerkar (Inde), du Centre de la Science et de l'Environnement, englobèrent: le degré de participation des ONG; le degré d'implication communautaire auquel pourraient mener les partenariats; la place de la femme et les questions liées à la parité des genres dans les programmes d'action nationaux; la définition des rôles et des responsabilités de l'ensemble des partenaires impliqués; la nécessité du temps d'assimilation, du respect et de la prise de conscience du rôle légitime de toutes les Parties prenantes; et, la volonté politique des agences chargées de la mise en œuvre. INTEGRATION DES ACTIVITES DES ONG DANS LE PROGRAMME DE TRAVAIL OFFICIEL C'est l'Argentine qui proposa cette décision, (ICCD/COP(1)/L.20), au cours de la réunion Plénière organisée par les ONG le Jeudi 9 Octobre. La Plénière de clôture devait l'adopter sans commentaire. Elle rappelle les références de la CCD à la participation des ONG et des populations locales dans la lutte contre la désertification. Elle demanda que des sessions de dialogue ouvert supplémentaires organisés par les ONG aient lieu dans le cadre du programme de travail des futures CdP et que le Secrétariat n'économise aucun effort pour faciliter, dans le cadre du programme de travail officiel, deux demi-journées, au minimum, pour le dialogue avec les ONG. Elle demande enfin aux ONG d'approfondir l'examen des mécanismes institutionnels susceptibles de renforcer une large gamme de partenariats. RESULTATS DU FORUM DES MAIRES Le Maire de Rome s'adressa à la Plénière le vendredi 10 Octobre pour présenter un rapport sur les résultats du Forum des Maires tenu le week-end précédent. Des Maires de villes et des représentants de collectivités locales se sont rassemblés à Rome les 3 et 4 Octobre 1997 pour évaluer le développement urbain et rural, à la lueur des migrations induites par la désertification. Ils s'accordèrent sur la nécessité d'établir des liens entre les autorités nationales et les collectivités locales pour la formulation d'une réponse intégrée à la désertification dans le cadre des programmes d'action nationaux. Ils soulignèrent par ailleurs l'importance des efforts visant à améliorer la prise de conscience quant à la désertification et à son incidence sur la société urbaine et sur l'environnement mondial. Des efforts visant à maîtriser l'exode rural et à aider les migrants qui le souhaitent à retourner chez eux, furent également recommandés. GRANDE COMMISSION La Grande Commission (GC) commença officiellement ses délibérations le jeudi 2 Octobre, bien que des négociations officieuses sur certains sujets aient été entamées dans la soirée du lundi 29 Septembre. La GC était présidée par Mahmoud Ould El-Ghaouth (Mauritanie). Pierre-Marc Johnson (Canada) et John Ashe (Antigua et Barboude) assurèrent la coordination de plusieurs négociations officieuses. La GC négocia les 21 questions laissées en suspens par le CIND dans des consultations officieuses ouvertes. Elle devait adopter et transmettre à la Plénière, les projets de décision qui s'y rapportent, le Jeudi 9 Octobre. A la fin de la CdP, trois points restaient encore non résolus et furent transmis à la CdP-2: l'opportunité d'établir une commission pour l'évaluation de la mise en application de la Convention; et, au niveau du Règlement Intérieur, les références à la représentation des pays des annexes de mise en œuvre régionales et au vote majoritaire ou consensuel sur les questions financières. RECOMMANDATIONS DU CIND Durant sa première réunion, la GC s'accorda rapidement pour transmettre à la Plénière, pour adoption, trois recommandations du CIND contenues dans les documents ICCD/COP(1)/2 et ICCD/COP(1)/2/Corr.1: la décision 10/5 qui concerne les règles financières qui doivent régir la CdP, ses organes subsidiaires et le Secrétariat Permanent; la décision 10/2 qui porte sur la désignation d'un Secrétariat Permanent et sur les dispositions relatives à son fonctionnement: les arrangements du soutien administratif; et, la décision 9/9 qui concerne les procédures de la communication des informations et l'évaluation de la mise en œuvre. La GC s'accorda également pour transmettre à la Plénière la décision 10/17 qui porte sur les procédures de sélection de la ville devant accueillir le Secrétariat Permanent. DATE ET LIEU DE LA CdP-2 Les délibérations sur le lieu de la tenue de la cdP-2 furent menées à travers des consultations au sein du Groupe Africain qui avait offert d'accueillir la CdP-2 suite à l'adoption de la décision par la Conférence Ministérielle Africaine sur l'Environnement. Durant la GC, le Groupe Africain proposa Dakar, Sénégal, pour la tenue de la CdP-2. Sur la base des discussions avec les Nations Unies à New York, la CdP-2 est programmée du 24 Août au 4 Septembre 1998. Au cours de la Plénière finale, le Sénégal suggéra que début Décembre conviendrait mieux à la réunion. Les dates Août-Septembre furent adoptées en laissant au Président de la CdP, au Secrétariat, au Gouvernement Sénégalais et aux services de conférence des Nations Unies, la possibilité de se consulter en vue d'une éventuelle modification de ces dates. C'est dans ce sens que la décision ICCD/COP(1)/L.2 fut adoptée par les délégués. ARRANGEMENTS INTERIMAIRES La décision ICCD/COP(1)/L.3 décrit un certain nombre d'actions à entreprendre par le Secrétariat Général des Nations Unies durant la période intérimaire aux fins de permettre au Secrétariat Permanent de démarrer ses opérations en 1999 en tant qu'entité autonome. Il y eut deux sujets difficiles durant les délibérations de la GC: la question du financement du coût des services de conférence engendré par la CdP et ses organes subsidiaires à partir du Budget Programmatique Régulier des Nations Unies; et la question des rang et titre du Chef du Secrétariat Permanent. L'UE suggéra que ces questions soient négociées par un groupe de contact restreint en même temps que tous les autres aspects financiers, compte tenu du fait que les questions budgétaires doivent être présentées en un seul ensemble. La décision ICCD/COP(1)/L.3/Rev.1 demande au Secrétaire Général: d'inclure la CdP-2 et les réunions de ses corps subsidiaires dans le calendrier des conférences et des réunions de 1998-1999; et, de procéder, après consultation avec la CdP, à travers son bureau, à la désignation du chef du Secrétariat de la Convention, avec titre de Secrétaire Exécutif, pour un terme de trois ans commençant le 1er Janvier 1999, et rang de Secrétaire Général Adjoint, entendu que ce niveau sera revu par la CdP à la fin de cette période, en vue d'un éventuel reclassement au niveau D-2. La décision requiert par ailleurs: de l'Assemblée Générale des Nations Unies (AGNU) de décider de financer le coût des services de conférence de la CdP et de ses organes subsidiaires, à partir du Budget Programmatique Régulier des Nations Unies; du Président de la CdP-1, de présenter à l'AGNU un rapport sur les résultats de la réunion de la CdP-1; et du Secrétaire Exécutif, de présenter à la CdP-2 un rapport sur la mise en application de la décision. RESIDENCE DU SECRETARIAT PERMANENT La décision ICCD/COP(1)/L.4 accepte l'offre de l'Allemagne d'accueillir le Secrétariat Permanent à Bonn et souligne les mesures de suivi devant être entreprises par le Secrétaire Exécutif. L'UE suggéra que le Secrétaire Exécutif agisse "pour et au nom de l'Organisation des Nations Unies" dans la négociation de l'accord avec le Gouvernement Allemand hôte. L'UE souhaita également voir l'emménagement s'effectuer avant le 1er Janvier 1999. La suggestion de l'UE donna lieu à un long débat sur le point de savoir si la négociation avec l'Allemagne devait aboutir à un accord bilatéral ou à un accord tripartite. Les délégués se référèrent aux textes relatifs à cette question dans les Conventions sur le Changement Climatique et sur la Biodiversité. Concernant l'emménagement à Bonn, le texte fut amendé "de sorte que" le Secrétariat Permanent commence ses opérations le 1er Janvier 1999, même s'il n'a pas encore emménagé à cette date. Suite à des consultations officieuses, l'OCDE proposa des amendements encourageant le Secrétaire Exécutif à négocier sans outre délai un accord approprié sur la question du siège avec le Gouvernement Allemand, selon les termes et conditions appropriés et nécessaires et ce, en consultation avec le Secrétaire Général, et de le soumettre à la CdP-2 pour adoption. Les délégués firent part de leur approbation. PROGRAMME DE TRAVAIL DE LA CONFERENCE DES PARTIES Le Président de la GC, El-Ghaouth, prépara le document du projet de décision établissant le futur programme de travail de la CdP. Le texte: identifie cinq articles permanents et quatre articles sélectionnés pour la CdP-2; décide de l'évaluation de la mise en œuvre de la CCD, à la CdP-2, sur la base des déclarations et des documents présentés par les délégations à la CdP-2; demande au Secrétariat de faire circuler l'ordre du jour provisoire annoté et la documentation appropriée relative à la CdP-2, au moins trois mois avant cette session; et, rappelle l'obligation de la CdP de revoir durant la CdP-3 les politiques, modalités opérationnelles et autres activités du Mécanisme Mondial et d'envisager, à partir de là, l'entreprise de l'action appropriée. Il y eut peu de tractations sur ce sujet. La décision ICCD/COP(1)/L.5 fut adoptée. EXPRESSIONS DE GRATITUDE A L'ITALIE ET A LA FAO La Plénière adopta par acclamation les décisions ICCD/COP(1)/L.7 et ICCD/COP(1)/L.6. Ces dernières exprimèrent respectivement l'appréciation de la CdP à l'endroit de l'Italie et de la FAO pour l'accueil de la CdP-1 et encouragent la FAO à renforcer sa coopération actuelle et son assistance au Secrétariat de la CCD. COLLABORATION AVEC D'AUTRES CONVENTIONS La proposition concernant le projet de décision sur la collaboration avec d'autres conventions était basée sur le projet de décision (A/AC.241/L.43) soumis par le G-77 et la Chine au cours de la Plénière finale de la session de reprise du CIND-10. Les délibérations furent parachevées au cours de la première semaine de la CdP-1. Le débat principal fut axé sur le point de savoir s'il fallait inclure le texte proposé par la Suisse qui met l'accent sur le rôle du PNUE en tant que coordinateur des conventions, en se référant en particulier au Chapitre 38 du Plan d'Action 21 et à la décision 19/9(c) de Janvier 97 du Conseil d'Administration du PNUE. Le délégué d'Antigua et Barboude préféra l'adoption du libellé retenu par la Session Extraordinaire de l'Assemblée Générale des Nations Unies (SE/AGNU) consacrée à l'évaluation de la mise en œuvre du Plan d'Action 21 qui, fit-il remarquer, a été adopté en Juin 1997. On se mit d'accord sur la référence de la SE/AGNU. La décision finale (ICCD/COP(1)/L.8) rappelle le "Programme de la poursuite de la mise en œuvre du Plan d'Action 21" adopté par la SE/AGNU et recommande la collaboration entre les conventions issues du processus de Rio et celles ayant rapport avec le développement durable, ainsi que le renforcement du rôle du PNUE et le développement de liens cohérents entre les conventions environnementales pertinentes, en coopération avec leurs CdP ou organes d'administration respectifs. La décision demande également au Secrétariat de la CCD, de renforcer la collaboration avec d'autres conventions pertinentes, notamment celles sur la diversité biologique et le changement climatique et la Convention de Ramsar sur les Zones Humides. BUDGET PROGRAMMATIQUE Le Secrétaire Exécutif, Arba Diallo, présenta à la GC les programme et budget des exercices 1998-1999 (ICCD/COP(1)/3 et Add.1, ICCD/COP(1)/4 et ICCD/COP(1)/2). Il souligna en substance: les changements attendus dans les arrangements du financement en 1999; les incertitudes qui empêchent l'estimation exacte du budget; les approches possibles du financement d'un secrétariat de 43 membres; et, les décisions qui doivent être prises concernant les règles financières. Pour faciliter le débat, El-Ghaouth apporta son appui à l'UE quant à la nécessité d'effectuer une étude comparative entre le budget proposé et ceux des conventions sœurs du changement climatique et de la diversité biologique établis pour la même période. Un accord fut conclu après une négociation officielle de six heures tenue dans la soirée du mercredi 8 Octobre: un budget total de US$ 6,1 millions pour 1999 et US$ 1 million supplémentaires pour les services de conférence; Le budget 1998 sera fourni selon les mêmes modalités que durant la période de négociation de la Convention. Le Secrétariat avait proposé un budget de US$ 15,9 millions, avec en sus, les fonds nécessaires au Mécanisme Mondial, aux services de conférence, les frais généraux, les réserves en capital et la contribution du Gouvernement hôte. Au cours de l'adoption du budget, lors de la Plénière finale, un long débat fut soulevé à propos de la ventilation du budget proposé s'élevant à US$ 6,1 millions et des affectations aux différents domaines programmatiques. L'UE et les G-77/Chine indiquèrent que les lignes directrices générales de l'utilisation des US$ 6,1 millions avaient été approuvées officieusement durant les négociations, mais que les négociateurs n'étaient pas parvenus à se mettre d'accord sur la fourniture de la ventilation des chiffres dans le projet de décision. Après un débat intensif, El-Ghaouth proposa d'augmenter le chiffre fourni pour le Mécanisme Mondial pour le faire passer de US$ 533.000 à US$ 1 million, et de procéder à une réduction correspondante du budget prévu pour la facilitation de la mise en œuvre et la coordination, de US$ 1.476,800 à US$ 1.009,800. La révision de ICCD/COP(1)/L.9 fut adoptée. Elle fournit les détails concernant la manière dont pourront être effectués les déboursements et les ajustements ainsi que la manière dont les contributions seront mobilisées, et accueille favorablement la résolution de l'Assemblée Générale qui demande au Secrétaire Général des Nations Unies de continuer à soutenir le Secrétariat intérimaire jusqu'à ce que le Secrétariat Permanent prenne la charge des responsabilités, ce qui devrait se faire, au plus tard, le 31 Décembre 1998. Suite à cet accord, la décision ICCD/COP(1)/L.13 qui note que les dépenses du Mécanisme prévues pour l'exercice 1999 ne figurent pas dans le budget programmatique proposé (ICCD/COP(1)/5) et qui demande au Secrétaire Exécutif de soumettre une estimation budgétaire à la CdP-2, fut retirée. FONDS SUPPLEMENTAIRE ET FONDS SPECIAL La décision ICCD/COP(1)/L.10 porte sur l'établissement de deux fonds, le Fonds Supplémentaire et le Fonds Spécial pour la couverture de divers objectifs de la Convention et invite les Parties visées, les Parties non visées, les OIG et les ONG à y apporter leurs contributions. Le Panama suggéra d'amender le texte de manière à ne pas spécifier le nombre des ONG devant être soutenues. Un nouveau libellé fut ajouté pour s'assurer que les fonds seront utilisés pour "les articles pertinents des annexes de mise en œuvre régionales". Le Président El-Ghaouth suggéra, en outre, de supprimer les références à des chiffres spécifiques pour les deux Fonds, parce qu'il s'agit de contributions volontaires. La décision fut adoptée telle qu'amendée. FONDS EXTRABUDGETAIRES La décision ICCD/COP(1)/L.11 concernant les Fonds Extrabudgétaires du Secrétariat stipule la manière dont le Fonds Fiduciaire et le Fonds Volontaire Spécial doivent être utilisés en 1998. Le Secrétaire Exécutif, Diallo, donna des détails sur les activités entreprises dans plusieurs régions, passa en revue la divulgation des informations touchant à la CCD et les efforts fournis en matière de sensibilisation publique et parla de la situation actuelle des effectifs du Secrétariat Intérimaire. Il n'y eut pas de controverse, mais l'adoption de la décision fut différée, en attendant le résultat des consultations officielles sur le budget programmatique. Plus tard, la décision fut adoptée sans discussion. La décision: demande au Secrétaire Exécutif de présenter à la CdP-2 un rapport sur l'état des contributions et des dépenses liées au Fonds Fiduciaire et au Fonds Volontaire Spécial; autorise le Secrétariat à utiliser le Fonds Volontaire Spécial et le Fonds Fiduciaire pour le soutien de la participation des pays en développement et des ONG à la CdP-2; et, requiert de l'Assemblée Générale de prendre les mesures propres à permettre au Secrétariat d'utiliser ces fonds tel que l'y autorise la CdP, et à transférer, avant le 31 Décembre 1998, les fonds restants au Fonds Supplémentaire et au Fonds Spécial, de manière appropriée, comme stipulé dans les règles financières, paragraphes 9 et 10. RELATIONS AVEC LE FONDS POUR L'ENVIRONNEMENT MONDIAL La décision ICCD/COP(1)/L.12 se félicite de la décision prise par le Conseil du FEM de financer les activités ayant trait à la dégradation des sols et l'invite à présenter à la CdP, un rapport sur les éléments touchant à cette question. Après des consultations officieuses au sein de l'UE, le projet de décision fut approuvé par la GC moyennant un amendement mineur. ANNEXES DE MISE EN ŒUVRE REGIONALES La décision relative aux annexes de mise en œuvre régionales (ICCD/COP(1)/L.19) découlait de la proposition soumise par le Groupe Amérique Latine et Caraïbes (GRULAC). Le GRULAC proposait l'adoption des accords conclus par les Parties de la région lors de leurs différentes réunions, et demandait au Secrétaire Exécutif d'accorder son soutien aux programmes d'action et aux mécanismes de coordination de la région. Les discussions de la GC furent axées sur la possibilité d'obtenir des autres régions la prise de décisions similaires, ainsi que sur la nécessité de clarifier les décisions soumises par les Parties. L'UE amenda le texte de manière à couvrir les autres annexes de mise en œuvre régionales dans l'objectif d'éviter une prolifération de projets similaires, à la CdP-1 et 2. Les amendements proposés furent négociés à titre officieux entre les groupes régionaux. Le texte approuvé se félicite des accords réalisés par les Parties relatifs aux annexes de mise en œuvre régionales et au programme d'action régional du GRULAC, et encourage le Secrétaire Exécutif à apporter son assistance à leur mise en application effective et efficiente. Les délégués adoptèrent la décision sans objection. La Plénière finale retira la décision L.14, la proposition du GRULAC soumise à l'origine par le Paraguay, et adopta la décision L.19 comme proposé par le Président de la GC. MECANISME MONDIAL Les deux questions majeures qui ont marqué le débat sur le Mécanisme Mondial portaient sur ses fonctions et sur les arrangements relatifs à son accueil. Durant les consultations régionales tenues lundi 29 Septembre, la GC décida de parachever l'examen des fonctions avant d'aborder les dispositions d'accueil et les aspects administratifs. FONCTIONS DU MECANISME MONDIAL: Il n'y avait qu'une seule question en suspens concernant les fonctions du Mécanisme Mondial: celle de savoir si le Mécanisme doit mobiliser et canaliser ses propres ressources ou seulement guider et fournir un avis sur les ressources mobilisées à titre bilatéral, multilatéral et à travers le Budget Programmatique de la Convention, tel que figurant dans l'Annexe I, alinéa 4(e) du document ICCD/COP(1)/5. Les négociations furent menées au sein d'un groupe de contact officieux présidé conjointement par John Ashe (Antigua et Barboude) et Pierre-Marc Johnson (Canada). Les délégués s'accordèrent pour dire que le Mécanisme pouvait: guider et canaliser les ressources mobilisées à travers les sources bilatérales et multilatérales, tel que requis et tel qu'approprié, vers les activités, programmes et autres projets de terrain; et, utiliser ses propres ressources mobilisées à travers le Fonds Fiduciaire et/ou arrangement similaire pour la couverture des fonctions stipulées dans l'Annexe A de la Convention. Le Japon déclara que cet accord est conclu, entendu que les contributions au Fonds Fiduciaire et/ou arrangement similaire sont volontaires. Le débat conclut ainsi les discussions sur les fonctions du Mécanisme Mondial. DISPOSITIONS ADMINISTRATIVES: Les discussions sur les dispositions administratives pour le Mécanisme Mondial portèrent sur deux points: (1) les arrangements de collaboration institutionnelle proposés entre le Fonds International du Développement Agricole (FIDA), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et la Banque Mondiale, sur la base de la proposition conjointe soumise à la CdP par les trois organismes (ICCD/COP(1)/CRP.1); et (2) le point de savoir qui du FIDA ou du PNUD devrait abriter le Mécanisme et les modalités qui s'y rapportent, telles que contenues dans les appendices II et III des documents ICCD/COP(1)/5, ICCD/COP(1)/5/Add.1, Add.1/Rev.1, CRP.2 et CRP.3. Les discussions et les négociations sur les arrangements de collaboration institutionnelle furent menées à travers un groupe de contact officieux formé de représentants régionaux et coprésidé par Ashe et Johnson, et dont les propositions devaient être plus tard adoptées par la GC. La CdP décida (ICCD/COP(1)/L.16): d'adopter CRP.1, où se trouve stipulé l'accord de collaboration entre les trois institutions, en tant que plate-forme initiale des arrangements de l'accueil conjoint; choisit le FIDA comme l'institution devant accueillir le Mécanisme et l'invite à coopérer pleinement avec les deux autres institutions; encourage les trois institutions à mettre en œuvre les propositions figurant dans CRP.1, à établir un comité de facilitation et à présenter un rapport d'avancement à la CdP-2; invite les autres entités pertinentes à soutenir les activités du Mécanisme; et enfin, demande au FIDA de présenter à la CdP-2 un rapport sur les modalités de collaboration entre le FIDA, les ONG et les autres organismes intéressés, y compris le secteur privé. Les négociations sur les institutions hôtes furent menées à travers des consultations au sein des groupes régionaux. Dans certains groupes, il n'y eut de consensus ni en faveur du FIDA, ni en faveur du PNUD. Tous les groupes se montrèrent réticents à l'organisation d'un vote sur le sujet, parce que le Mécanisme Mondial est lié aux règles financières dont le processus décisionnel n'est pas encore déterminé. Au cours de la Plénière finale, le Président El-Ghaouth proposa que le FIDA abrite le Mécanise et que le PNUD désigne le chef du Mécanisme, à moins que 53 Parties ne prennent la parole pour indiquer une autre façon d'agir. Aucune objection ne fut soulevée et la CdP adopta la décision ICCD/COP(1)/L.15, laquelle: demande au FIDA, au Secrétariat, au PNUD et à la Banque Mondiale d'élaborer un Mémorandum d'Entente entre la CdP et le FIDA et de le soumettre à la considération de la CdP-2 pour adoption, en prêtant une attention particulière aux points spécifiques figurant dans la décision; demande au FIDA et au Secrétariat d'élaborer les arrangements de liaison appropriée; invite les institutions pertinentes à soutenir les activités du Mécanisme et à apporter des contributions volontaires permettant de s'assurer que le Mécanisme pourra démarrer ses opérations d'ici le 1er Janvier 1998; et, réitère l'exigence d'évaluer les activités du Mécanisme Mondial à la CdP-3 et d'y prendre les mesures qui s'avéreront appropriées. EVALUATION DE LA MISE EN APPLICATION DE LA CONVENTION La discussion concernant l'approche relative à l'évaluation de la mise en application fut suggérée par le projet de décision A/AC.241/L.42 soumis par les G-77/Chine le dernier jour de la session de reprise du CIND-10, en Août. Le projet appelle à l'établissement d'une commission chargée de l'évaluation de la mise en application de la Convention. Les discussions sur L.42 furent entamées à la CdP-1 et menées à travers des consultations officieuses ouvertes. Le groupe des pays de l'OCDE demanda si la Convention prévoyait l'établissement d'une telle commission, arguant que cela serait prématuré et que le sujet ne pouvait être envisagé avant la CdP-3. En outre, le coût d'une telle commission pourrait être aussi élevé que celui de la CdP. Etant donné que la CdP allait se réunir une fois par an d'ici la CdP-3, une réunion intersessionnelle pour la revue de la mise en application n'est pas nécessaire. Le groupe se demanda aussi si l'approche proposée pour l'évaluation de la mise en application était la plus appropriée, ajoutant que la responsabilité d'une telle évaluation incombait à la CdP. Le porte-parole du G-77 et de la Chine déclara que la Convention n'excluait nullement la possibilité d'établir une telle commission. En fait, les Articles 22(a) et (c), 26 et 27 donnent à la CdP la latitude d'établir les institutions qu'elle juge nécessaires à l'accomplissement de son mandat. Etablir une commission revient à déléguer certaines responsabilités et non à y renoncer. Les G-77/Chine souhaitent discuter de ce sujet à la CdP-2 où ils pourraient décider de le transmettre à la CdP-3 si sa discussion devait y être encore jugée prématurée. Dans l'accord final (ICCD/COP(1)/L.18), la CdP décide que l'examen du projet de décision A/AC.241/L.42 doit se poursuivre et que la CdP-3 doit prendre une décision sur le point de savoir s'il est nécessaire d'établir des procédures ou des mécanismes institutionnels supplémentaires pour faciliter l'évaluation régulière de la mise en application. REGLEMENT INTERIEUR Les discussions sur le Règlement Intérieur contenues dans les documents ICCD/COP(1)/2 et Corr.1 devaient permettre de clarifier certaines questions restées crochetées durant le CIND. D'autres points restent encore à résoudre. S'agissant de la Règle 6 (participation des agences spécialisées des Nations Unies), la GC s'accorda pour se référer à "l'organisme abritant le Mécanisme Mondial" au lieu de "organismes". Dans la Règle 22 (élection des membres du Bureau), la GC s'accorda sur "neuf" Vice Présidents au sein du Bureau, devant être choisis "de manière à ce que chaque région géographique soit représentée par, au moins, deux membres". Concernant la troisième paire de crochets entourant la phrase "dans les régions auxquelles se réfèrent les annexes de mise en œuvre de la Convention", l'Espagne, appuyée par le Portugal et le Mexique, souligna que le libellé proposé ne visait ni à exclure certaines Parties, ni à réserver des postes, et plaida pour son maintien parce qu'il insiste sur le principe de la répartition géographique équitable. Les G-77/Chine déclarèrent que le libellé portant sur la représentation des régions auxquelles se réfèrent les annexes de mise en œuvre doit être supprimé. Le libellé resta finalement crocheté. Le Groupe Africain déclara que dans la Règle 22, la référence à la "répartition géographique équitable" ne signifie pas nécessairement une égalité arithmétique. Dans la Règle 31 (élection des membres des bureaux des organes subsidiaires), les délégués acceptèrent "quatre" Vice Présidents pour les organes subsidiaires. Les crochets sont maintenus autour de la phrase "les régions auxquelles se réfèrent les annexes de mise en œuvre de la Convention". Dans la Règle 47 (majorité requise), le Royaume-Uni, appuyé par les USA, préféra avoir un consensus, plutôt qu'un vote à majorité des deux tiers pour les décisions prises dans le cadre de l'Article 21 de la Convention (mécanismes financiers). Les G-77/Chine apportèrent leur appui à la référence à la majorité des deux tiers. Le Président de la GC proposa la suppression des crochets entourant la règle entière, à l'exception des références au "vote à majorité des deux tiers des Parties présentes et votantes" et à "l'exception des décisions prises dans le cadre de l'Article 21 de la Convention, lesquelles doivent être approuvées par consensus". Au cours du second examen des libellés crochetés dans les Règles 22 et 31 qui portent sur la représentation des régions et des Parties pays touchés, le président suggéra un compromis: "... les Parties pays touchés, en particulier d'Afrique, et incluant mais ne se limitant pas aux Parties pays touchés des régions auxquelles se réfèrent les autres Annexes de la Convention..." Le Groupe Africain et le GRULAC proposèrent une alternative: "... celles d'Afrique, incluant les Parties pays touchés des régions auxquelles se réfèrent les Annexes de mise en œuvre de la Convention". Le Canada, appuyé par les USA, fit remarquer que plusieurs Parties pays touchés n'appartiennent à aucune Annexe de mise en œuvre. Ils ne pouvaient, par conséquent, accepter la suppression de la précision "mais ne se limitant pas". L'UE préféra le maintien du texte d'origine. Le groupe JUSCANNZ déclara que les négociations se retrouvent à leur point de départ d'il y a deux ans. Le libellé crocheté dans les Règles 22, 31 et 47 sera transmis à la cdP-2 pour de nouvelles consultations. Le Président nota la nécessité de tenir des consultations officieuses durant la période intérimaire précédant la CdP-2. COMITE DE LA SCIENCE ET DE LA TECHNOLOGIE Le Comité de la Science et de la Technologie (CST) devait à l'origine tenir sa première réunion le mardi 30 Septembre et le mercredi 1er Octobre, mais celle-ci dut être reportée en raison de l'incapacité de la CdP à élire un Bureau, et notamment le Président du CST. Le CST se réunit donc le jeudi 2 et le vendredi 3 Octobre et parvint à conclure ses travaux avec succès. Ricardo Sánchez-Soza (Cuba) fut élu Président. Salah Tahoun (Egypte), Sung Honglie (Chine) et Linda Brown (Royaume-Uni) furent élus Vice Présidents. Tahoun servit également de Rapporteur. La GC transmit toutes les décisions du CST à la Plénière où elles devaient être adoptées telles que contenues dans les documents ICCD/COP(1)/L.1 et Add.1. SAVOIR TRADITIONNEL La décision I figurant dans ICCD/COP(1)/L.1 note l'importance que les Parties et les observateurs accordent à la poursuite du travail sur les liens entre le savoir traditionnel et la technologie moderne, et établit la procédure selon laquelle ce travail doit s'effectuer au cours de l'année à venir. Les délibérations étaient basées sur le document ICCD/COP(1)/CST/5. Une réunion officieuse se focalisa sur cette question le mercredi 1er Octobre, parce que le Président du CST n'avait pas encore été élu et que le CST ne pouvait commencer ses travaux de manière officielle. La Suède rapporta que les participants à la réunion officieuse se sont interrogés sur la manière dont l'expérience locale pourrait être transférée à l'intérieur des pays et entre les régions et les continents. Ils ont proposé l'implication des ONG dans le processus, l'établissement d'un panel ad hoc sur le savoir traditionnel et le développement d'une recherche appropriée sur les applications au niveau local. Au cours de la discussion du CST, le Groupe Africain apporta son soutien au document ICCD/COP(1)/CST/5, et en particulier, à la suggestion concernant l'inventaire du savoir traditionnel. Plusieurs délégués devaient appuyer la proposition du Royaume-Uni stipulant que chaque réunion du CST choisisse un sujet pour examen approfondi et que la question de l'interface entre le savoir traditionnel et le savoir moderne soit le thème de l'année prochaine. Les délégués suggérèrent que le CST entende les déclarations de chaque région et soit informé de l'avancement des préparatifs. Le Maroc proposa que chaque pays discute de la question et que par la suite des séminaires régionaux préparent les présentations devant être soumises au CST-2. Le Président mit en exergue l'approche partant de la base contenue dans la proposition du Maroc et suggéra que les donateurs soient encouragées à contribuer à l'organisation d'un symposium international. La CdP adopta la décision du CST, laquelle encourage les Parties et les observateurs à collationner les informations sur le savoir traditionnel et notamment la manière dont il pourrait être rattaché à la technologie moderne. Le Secrétariat y est requis de préparer une synthèse des rapports. Le CST doit consacrer une journée à l'évaluation du rapport de synthèse, discuter le sujet et parvenir à des conclusions et des recommandations. Les Parties et les observateurs sont invités à apporter des contributions sur une base sous régionale ou régionale durant le CST-2. PROGRAMME DE TRAVAIL DU CST Le programme de travail du CST, tel que figurant dans la décision II de ICCD/COP(1)/L.1, stipule que chaque session du CST doit examiner en profondeur une question prioritaire et que la question prioritaire du CST-2 sera le savoir traditionnel. Le CST-2 doit également considérer d'autres sujets figurant à l'ordre du jour du CST-1. Les Parties sont invitées à soumettre leurs propositions concernant les sujets supplémentaires, au plus tard, le 31 Décembre 1997. Durant une brève discussion sur cette décision, le délégué des Pays-Bas proposa d'inclure l'examen des Programmes d'Action Nationaux. LISTE DES EXPERTS INDEPENDANTS La liste d'experts indépendants proposée (ICCD/COP(1)/6 et Add.1) renfermait 584 experts désignés. Plusieurs délégués souhaitèrent avoir une liste ouverte et mise à jour régulièrement. D'autres suggérèrent: une représentation plus importante des spécialistes en sciences sociales, des femmes, des ONG et de l'ensemble des régions; l'inclusion de représentants des organismes régionaux et sous régionaux; et, le placement de la liste sur l'Internet. Quelques pays firent part de leurs réserves, leurs candidats désignés ne figurant pas sur la liste. Le Secrétariat précisa que seules les nominations reçues à travers les canaux diplomatiques pouvaient être incluses. Enfin, un certain nombre d'agences firent part de leur volonté de mettre à contribution leur expertise et de mettre leurs activités liées à la lutte contre la désertification à la disposition du CST. La décision III de ICCD/COP(1)/L.1 requiert des Parties d'apporter au Secrétariat leurs soumissions complémentaires éventuelles pour s'assurer du traitement des domaines sous représentés, et ce: en rendant la liste plus équilibrée du point de vue de la parité des sexes; en assurant une meilleure représentation de l'anthropologie, de la sociologie, des sciences de la santé, des sciences juridiques, de la microbiologie et du secteur du commerce; et, en renforçant la représentation des ONG et des OIG. La décision demande par ailleurs au Secrétariat de mettre annuellement à disposition la liste, sous format imprimé à travers les canaux réguliers du système des Nations Unies, ainsi que sous format électronique. AUTRES ORGANES ACCOMPLISSANT DES TRAVAUX SIMILAIRES A CEUX DU CST Au cours de l'examen du document ICCD/COP(1)/CST/4 qui avait été élaboré sur la base des 15 réponses émanant des membres du CIND, un certain nombre de pays et d'organes régionaux et sous régionaux chargés de la désertification proposèrent des modifications ou des ajouts à la liste des organisations internationales, régionales et sous régionales. Le Royaume-Uni proposa que le Secrétariat produise un document consolidé pour la prochaine réunion du CST. Le Président proposa de mettre à disposition l'information sur l'Internet. La décision IV de ICCD/COP(1)/L.1 invite les gouvernements à compléter la liste des organisations d'ici le 31 Décembre 1997. Elle requiert du Secrétariat: de consolider l'information contenue dans les documents A/AC.241/67 et ICCD/COP(1)/4; de présenter à la CdP-2 un rapport accompagné du texte consolidé; et, de mettre l'information à disposition sous format électronique et à travers les canaux du système des Nations Unies. REPERES ET INDICATEURS La décision V de ICCD/COP(1)/L.1 établit le processus à travers lequel l'examen officieux des repères et indicateurs pertinents à la CCD doit se poursuivre au cours de l'année prochaine. La discussion du CST était basée sur les documents ICCD/COP(1)/CST/ et Add.1. Le Secrétariat introduisit ces documents et nota la recommandation d'établir un panel ad hoc. Cuba et la France, entre autres, apportèrent leur appui à l'idée d'établir un panel ad hoc qui serait financé par le Secrétariat. Le Royaume-Uni et l'Allemagne préférèrent le maintien du processus consultatif ouvert et autofinancé qui a mené les travaux jusque là. Le Royaume-Uni suggéra que la matrice des indicateurs de mise en œuvre figurant dans le document A/AC.241/Inf.4 soit testée sur le terrain et indiqua que la méthode d'identification des indicateurs d'impact décrite dans le document ICCD/COP(1)/CST/3/Add.1 était sans doute trop ambitieuse. La Suède proposa que 5 membres issus de la liste soient ajoutés au groupe consultatif ouvert. Le jour suivant, un panel ad hoc de 5 membres était considéré comme faisant partie intégrante du projet de décision. Le Royaume-Uni, le Brésil et d'autres appuyèrent l'idée d'avoir 5 membres. Le Nigeria et d'autres suggérèrent 10 membres. Les délégués s'accordèrent finalement sur 10 membres, devant tous être désignés conformément aux règles établies pour les panels ad hoc. Trois pour l'Afrique, un pour l'Europe de l'Est et deux pour chacune des autres régions. Les groupes régionaux soumirent les noms de leurs experts désignés, le jeudi 9 Octobre. Le Groupe Africain et le Groupe d'Europe de l'Ouest et Autres soumirent chacun 3 noms. Le GRULAC soumit 2 noms. La Région d'Europe de l'Est ne disposait pas d'experts sur la liste et ne put par conséquent désigner de candidats. Le Groupe Asiatique n'avait pas achevé ses négociations. Après des consultations officieuses, on se mit d'accord pour avoir deux représentants pour chacune des régions d'Asie et d'Amérique Latine et trois représentants pour chacune des régions d'Afrique et d'Europe de l'Ouest et Autres. Ce dernier groupe occupera le siège vacant de l'Europe de l'Est. Le siège reviendra à l'Europe de l'Est à la prochaine CdP. Un expert de la Région Asiatique (Chine) servira de coordinateur. A la Plénière de clôture, on fit circuler une liste comportant les noms, sexe et discipline des experts: parmi eux, deux femmes. Le projet de décision requiert des gouvernements de commencer le test des indicateurs de la mise en œuvre et de présenter un rapport sur leur utilité et leur caractère pratique dans leurs rapports nationaux à la CdP-3. Il établi un panel ad hoc agissant en qualité de comité chargé de superviser la continuation du processus officieux. Le projet de décision demande par ailleurs au Secrétariat de poursuivre le processus officieux de l'évaluation de la méthodologie retenue pour les indicateurs d'impact figurant dans le document ICCD/COP(1)/CST/3/Add.1. L'Espagne fit part de sa réserve concernant les procédures d'établissement du panel ad hoc pour des raisons liées aux discussions au sujet de la représentation des pays des annexes de mise en œuvre régionales, en cours au sein du Bureau et au niveau des organes subsidiaires. ETUDE ET EVALUATION DES RESEAUX DISPONIBLES Les documents ICCD/COP(1)/CST/2 et Add.1 renfermaient sept propositions émanant de différents organismes sur l'étude des réseaux disponibles. La proposition du PNUE, présentée en son nom et au nom d'un consortium de membres, trouva l'appui de plusieurs délégations. Le Président suggéra que la proposition du PNUE soit acceptée à la condition que le PNUE présente un additif indiquant les organismes à consulter. En résultat de cette discussion, une résolution fut rédigée recommandant à la CdP d'approuver la proposition du PNUE. Les termes de référence incluaient: le montant proposé de US$ 414.000, plus 13% pour les frais de soutien au programme; la participation d'autres organismes à la condition que le coût additionnel d'une telle participation n'excède pas les 25% du coût total des estimations; et le fait que les gouvernements, les organismes régionaux d'intégration économique et autres organisations intéressées doivent apporter des contributions au fonds Fiduciaire. Cette proposition donna lieu à un long débat. Les pays donateurs potentiels étaient défavorables aux 13 et 25% supplémentaires figurant dans la proposition du PNUE. Le Secrétariat expliqua que 13% représentaient le prélèvement standard sur toutes les contributions et que 25% sont ajoutés pour couvrir les coûts additionnels que nécessitera l'intégration d'autres membres dans le consortium. Le PNUE précisa que les coûts supplémentaires de quelques membres du consortium étaient inclus dans les US$ 414.000. Les délégués décidèrent de supprimer la référence aux 25% et d'inclure une référence à la possibilité d'un financement par le Fonds pour l'Environnement Mondial. La Décision VI de ICCD/COP(1)/L.1 approuve la proposition du PNUE, telle que figurant dans le document ICCD/COP(1)/CST/2/Add.1, pour le montant proposé, plus 13% de frais de soutien au programme; requiert du PNUE d'inclure la participation d'autres organismes; et, demande aux Parties, aux signataires de la Convention et aux organismes intéressés, y compris le FEM, à apporter des contributions au Fonds Fiduciaire. ADOPTION DES RECOMMANDATIONS ET AUTRES DECISIONS A travers les Décisions VII et VIII, figurant dans les documents ICCD/COP(1)/L.1/Add.1, le CST recommande à la CdP d'adopter les procédures de l'établissement des panels ad hoc et les procédures de l'établissement et de l'entretien de la liste d'experts indépendants. Ces procédures respectives étaient recommandées par le CIND, tel que figurant dans le document ICCD/COP(1)/2, respectivement dans les sections II.F.2 et 3. L'Espagne fit part de sa réserve sur les procédures de l'établissement des panels ad hoc pour les mêmes raisons mentionnées pour la Décision V. FORUM DES ONG La salle Plénière fut transformée, le lundi 6 Octobre, en un Forum d'ONG. Sur l'un de ses murs, des affiches coloriées détaillaient les activités entreprises par un certain nombre de ces organisations. Les exposés étaient articulés autour de quatre thèmes: les femmes, la désertification, la sécheresse et la pauvreté; les expériences locales et le savoir traditionnel; l'édification des partenariats; et, l'établissement de la communication. FEMMES, DESERTIFICATION, SECHERESSE ET PAUVRETE: Le débat se focalisa sur trois thèmes, à savoir, le rôle des femmes dans le contrôle des ressources naturelles; la lutte des femmes pour la prévention de la désertification; et, la manière dont la CCD aborde le rôle des femmes dans la lutte contre la désertification. Le Groupe de Travail sur les Femmes et la Désertification appartenant au Réseau International des ONG opérant dans le domaine de la Désertification (RIOD) suggéra le renforcement du rôle des femmes par: la sensibilisation au moyen de documents simples et traduits en langue locale; la tenue d'ateliers sur les perspectives des femmes communautaires; l'établissement de réseaux et la création de coalitions stratégiques; et, l'habilitation des femmes à accéder aux ressources à travers les fonds nationaux de désertification. EXPERIENCES LOCALES ET SAVOIR TRADITIONNEL: Les intervenants sur ce thème soulignèrent la nécessité de passer du modèle vertical descendant à un système intégrant le savoir traditionnel. Plusieurs exemples de pratiques liées au savoir traditionnel furent notés et les participants mirent l'accent sur la nécessité de développer, de promouvoir et de divulguer le savoir local. EDIFICATION DES PARTENARIATS: L'atelier sur l'édification des partenariats considéra la participation des ONG dans le processus du CIND à travers les activités régionales et sous régionales, et dans l'élaboration des programmes d'action nationaux. Parmi les enseignements tirés: l'importance du respect mutuel entre les ONG et les gouvernements et la nécessité de leur participation en tant que partenaires à part entière. Les contraintes rencontrées dans la mise en œuvre des programmes d'action nationaux comprennent: une faible communication au niveau sous régional; des insuffisances au niveau des capacités de contrôle des nuisibles; des législations inadéquates; le peu de priorités accordé aux préoccupations pastorales; les conflits civils; et les technologies inadaptées. RENFORCEMENT DE LA COMMUNICATION: les orateurs participant à cet atelier notèrent que la mise en œuvre participative nécessite une bonne communication des problèmes et des solutions. L'atelier se termina par un sketch parodiant une réunion entre des donateurs et des chefs communautaires. On y démontra que l'idée de participation était différente d'une communauté à l'autre. Ces différences conjuguées aux décalages au niveau du langage, aux différentes manières d'analyser le problème et au peu de temps accordé aux évaluations, font aboutir à une mauvaise communication et à des malentendus. PLENIERE DE CLOTURE Les délégués devaient adopter les projets de décision soumis à la GC lors de la réunion Plénière de clôture, l'après-midi du vendredi 10 Octobre. Salah Tahoun (Egypte), en qualité de Rapporteur du CST, et au nom de son Président, présenta les projets de décision que la GC a adoptés sur la base des recommandations du CST. Les huit projets de décision figurant dans ICCD/COP(1)/L.1 et Add.1 furent adoptés sans commentaire. Le Président de la GC, Mahmoud Ould El-Ghaouth (Mauritanie), présenta les projets de décision négociés au sein de cet organe. Il demanda aux délégués de ne pas rouvrir les questions et déclara que ceux qui estiment que le travail aurait pu être fait de manière différente auront l'occasion de réorienter le cours des choses dans les CdP à venir. Dans le document CCD/COP(1)/L.2 (date et lieu de la CdP-2), le Président précisa que les espaces blancs doivent indiquer que la session se tiendra à Dakar au Sénégal du 24 Août au 4 Septembre 1998. Le Sénégal suggéra de tenir la réunion en Décembre pour des considérations logistiques. Le Président suggéra que le projet soit adopté comme indiqué, entendu que le Président de la CdP, le Secrétariat, le Gouvernement Sénégalais et les services de conférence des Nations Unies pourraient procéder à une modification des dates. Les délégués approuvèrent. Les délégués devaient adopter par ailleurs les décisions CCD/COP(1)/L.3/Rev.1, L.4 et L.5 qui portent respectivement sur les arrangements intérimaires, la résidence du Secrétariat Permanent et le programme de travail, tels qu'amendés par la GC. Ils adoptèrent également les décisions CCD/COP(1)/L.6 et L.7 qui portent sur les expressions d'appréciation à l'endroit de la FAO et du Gouvernement et du Peuple Italiens, ainsi que la décision CCD/COP(1)/L.8 (collaboration avec d'autres conventions). Dans la décision CCD/COP(1)/L.9 (budget programmatique pour 1999) qui fut révisée par un papier non numéroté et présenté en version Anglaise seulement, les Pays-Bas et les G-77/Chine déclarèrent que l'accord négocié officieusement consistait à ne pas spécifier les coûts par rubriques et à retenir le chiffre budgétaire total de US$ 6.1 millions. Ils proposèrent la suppression des chiffres affectés aux différentes rubriques, tel que figurant dans le papier non numéroté. Le Président déclara qu'il y avait un accord pour ne pas s'occuper de la micro-gestion du Secrétariat. Le délégué des Pays-Bas précisa qu'il n'était pas en train de changer l'accord négocié. Le Président déclara que la CCD serait sans budget si les chiffres venaient à être ôtés. Le représentant d'Antigna et Barboude fit objection à la suppression des chiffres. Le délégué de la Grenade suggéra que s'il y avait objection sur un montant particulier dans l'une des rubriques programmatiques, des modifications pouvaient être proposées. Après une brève suspension de l'examen de L.9 et la considération du texte des décisions, le G-77 et la Chine proposèrent de supprimer les chiffres des rubriques programmatiques et d'inclure une note indiquant que durant les négociations on s'accorda pour réserver US$ 1 million pour les services de conférence, US$ 1.5 million pour le Mécanisme Mondial, 13% pour les frais généraux et 8,3% de réserve de capital. Le Secrétaire Exécutif déclara qu'il était présent dans les négociations et qu'il ne pensait pas que l'accord devait être ainsi compris. Dans un point d'ordre, le délégué des Pays-Bas déclara qu'il ne revenait pas au Secrétaire Exécutif de donner son opinion sur la proposition des G-77/Chine. On profita d'une coupure de courant fortuite dans la salle Plénière pour tenir des consultations officieuses. Après le rétablissement du courant, le Président déclara que la note implique que le budget du Secrétariat s'élèverait à US$2 millions. Il suggéra d'augmenter le chiffre prévu pour le Mécanisme Mondial de US$533.000 à US$1 million et de réduire celui prévu pour la facilitation de la mise en œuvre et la coordination de US$ 1.476 millions à US$ 1.009,800. Les délégués approuvèrent. Les décisions L.10 (Fonds Supplémentaire et Fonds Spécial) et L.12 (relations avec le Fonds pour l'Environnement Mondial) furent adoptées moyennant quelques amendements mineurs. Les décisions L.11 (fonds extrabudgétaires pour le Secrétariat au titre de l'année 1998) et L.20 (intégration des activités des ONG dans le programme de travail officiel) furent adoptées sans amendement. La décision L.13 (estimation budgétaire des dépenses opérationnelles du Mécanisme Mondial) fut retirée à la lueur de la décision L.9. La décision L.19 qui fait état du programme d'action régional de l'Amérique Latine et Caraïbes fut adoptée et, en conséquence, la décision L.14 (activités liées à la mise en œuvre régionale de la CDD dans les pays d'Amérique Latine et Caraïbes) fut retirée. La décision L.16 (arrangements institutionnels de collaboration pour le soutien du Mécanisme Mondial) fut adoptée sans amendement. La décision L.18 (évaluation de la mise en application de la CCD) porte sur la transmission du document A/AC.241/L.42 (établissement d'une "Commission chargée de l'Evaluation de la Mise en Application de la Convention") à la CdP-2. Elle fut adoptée. On s'accorda que les libellés crochetés dans les Règles 22, 31 et 47 de ICCD/COP(1)/2 concernant la représentation des régions et des Parties pays touchés et les procédures de vote seront transmises à la CdP-2 pour examen. La liste des 10 experts devant former le panel ad hoc chargé des repères et indicateurs, recommandée par le CST, fut adoptée. La GC adopta trois décisions recommandées par le CIND, telles que contenues dans ICCD/COP(1)/2 (II.C, D et E): les règles financières de la CdP, de ses organes subsidiaires et du Secrétariat Permanent; la désignation du Secrétariat Permanent et les arrangements de son fonctionnement; les dispositions du soutien administratif; et, les procédures de la communication des informations et de l'évaluation de la mise en application. La décision L.15 fut adoptée moyennant un amendement stipulant que le FIDA sera l'organisme d'accueil du Mécanisme Mondial et que le PNUD désignera le chef du Mécanisme, avec Rome pour siège. Le Président de la GC, El-Ghaouth, déclara que la négociation de ce sujet a été longue et déplora l'attitude de certains fonctionnaires internationaux dans le processus des élections. Après adoption de la décision, le Groupe d'Europe de l'Ouest et Autres expliqua que sa décision de soutenir le choix des pays en développement, à savoir le FIDA, était guidé par trois éléments importants pour la CCD: l'approche verticale ascendante, le partenariat et l'habilitation. Les délégués adoptèrent par ailleurs les recommandations du CIND concernant l'accréditation des entités figurant dans le document ICCD/COP(1)/10. On donna lecture à la déclaration du Président de la CdP au sujet de la région d'Europe Centrale et de l'Est. Il y est noté que le Groupe porte un intérêt à l'établissement d'une annexe pour cette région et que le Président voit dans cet intérêt une indication de sa ferme résolution à compléter le processus de ratification de la CCD. Il y est également précisé que des consultations au sujet d'une telle annexe doivent être entreprises à un moment opportun et qu'elle serait facilitée par l'accession rapide de ces pays à la CCD. La Russie remercia les participants de leur approche constructive et de leur compréhension durant le processus de consultation visant à établir une nouvelle annexe pour l'Europe Centrale et de l'Est. Le Rapporteur Jabbari introduisit le rapport de la CdP, ICCD/COP(1)/L.17 qui fut adopté sans commentaire. Le porte-parole des G-77/Chine félicita le Président Dini, le Secrétaire Exécutif, Diallo, l'Italie et la FAO pour leurs efforts, ainsi que l'UE et d'autres pour leurs soutiens financier et technique. Il se félicita aussi de la décision de tenir la CdP-2 à Dakar, au Sénégal, et de la décision désignant le FIDA comme l'organisme devant abriter le Mécanisme Mondial. Il appela toutes les Parties à s'acquitter de leurs obligations. L'UE remercia les G-77/Chine de leur coopération durant la Conférence, souhaita que le Mécanisme Mondial s'avère efficace et appela les pays à apporter une assistance à ceux directement affectés par la désertification, non seulement à travers les ateliers et les conférences mais en instaurant un environnement favorable. Les USA déclarèrent que leur instrument de ratification était au Congrès et que le budget et la manière dont le Secrétariat et les Parties appliqueront la Convention, en particulier le Mécanisme Mondial, auront une influence sur la ratification. Le Sénégal remercia le Gouvernement Italien et la FAO de l'excellente organisation de la CdP et espéra que la CdP-2 sera aussi réussie. Le Secrétaire Exécutif Diallo remercia le Canada, l'Allemagne et l'Espagne de leur intérêt pour l'accueil du Secrétariat Permanent et déclara que le Secrétariat était impatient d'emménager à Bonn. Il appela à une étroite coopération entre la CCD, la CCCC et la CDB, félicita le FIDA qui abritera le Mécanisme Mondial et remercia le FIDA, le PNUD et la Banque Mondiale de leurs efforts. Il remercia aussi les ONG de l'organisation du Forum des ONG et de leurs présentations à la Plénière. Le FIDA remercia la CdP du consensus réalisé et de l'avoir choisi pour abriter le Mécanisme Mondial, en collaboration avec le PNUD et la Banque Mondiale. Le PNUD déclara que la CdP-1 a été une bonne occasion pour l'échange des points de vue et qu'il œuvrera à faire du Mécanisme Mondial un instrument utile. Le Président du CIND, Bo Kjellén déclara que la CdP a le droit d'être satisfaite des résultats de ses efforts, mais que si la CCD ne réussissait pas à exercer un impact sur le quotidien des populations des zones arides, le travail n'aura pas été fait. Un représentant de la communauté des ONG remercia la CdP d'avoir adopté la décision ICCD/COP(1)/L.20 sur l'intégration des activités des ONG dans le programme de travail officiel. L'orateur déclara qu'en dépit du fait que les délégués n'aient pas été nombreux à honorer de leur présence le forum des ONG, le climat réellement positif de la CdP-1 a permis aux ONG d'exprimer leurs points de vue concernant la mise en œuvre de la CCD. Le Président de la CdP termina en déclarant que l'esprit de bonne volonté, d'ouverture et de dialogue a été présent à la CdP-1. Il remercia les délégués de leur accomplissement, les encouragea à garder cet esprit constructif et clôtura la CdP-1 à 19h. * BREVE ANALYSE DE LA CdP-1 * Les participants étaient venus à la CdP-1 avec des attentes réalistes et nonobstant les tensions évidentes entre les régions, ont été en général satisfaits de ses résultats. L'ordre du jour était axé sur les aspects organisationnels de la Convention et les questions de fond ne seront abordés qu'à la CdP-2. Néanmoins, quelques discussions et décisions clés, telles que l'élection du Bureau, la réunion du Comité de la Science et de la Technologie (CST) et le Mécanisme Mondial permirent d'entrevoir les attentes des délégués et serviront de cadre aux questions qui seront considérées dans les futures CdP. LES ACCOMPLISSEMENTS DE LA POLITIQUE A LA PRATIQUE: Plusieurs participants ont qualifié la Première Conférence des Parties de la Convention sur la Lutte Contre la Désertification (CdP-1 de la CCD) de jalon important. Certains délégués pensent que le processus a atteint sa phase la plus importante, celle de la mise en œuvre. Il y a eu, bien sûr, quelques mesures intérimaires utiles, telles que l'action d'urgence pour l'Afrique, mais les gouvernements avaient jusque là focalisé leurs efforts sur les négociations et sur les processus nationaux de ratification. Maintenant que la CCD est entrée en vigueur et qu'une "infrastructure" a été établie pour la phase d'exécution à la CdP-1, il ne devrait plus y avoir d'obstacles pouvant empêcher les pays de mener une action réelle sur le terrain. LE CST PARTI SUR UNE BONNE VOIE: Les délégués participant au CST étaient frustrés par le report de leur réunion pendant deux jours en raison des problèmes liés à l'élection du Bureau et à la manière dont le Président du CST devait être choisi. Certains ont affirmé que le processus d'élection du Président du CST était loin d'être transparent. Par exemple, les délégués n'obtinrent pas le CV des candidats, comme requis. D'autres laissèrent entendre qu'il n'y avait pas eu de consultation adéquate sur la décision avec les groupes régionaux. La tension baissa lorsque la première réunion de deux jours du CST put enfin commencer. Le fait est que les délégués furent à la fin agréablement surpris par le résultat et tout à fait satisfaits de la célérité avec laquelle le CST a pu traiter son ordre du jour. Malgré cette impression générale positive, certains estiment que le Comité n'a pas réussi à s'imposer comme institution unique et à déterminer le type de travail qu'il doit mener sur la base de cette unicité. Ils exprimèrent leur crainte de voir le CST être dans le futur dominé par des membres politiquement orientés et ne jamais parvenir à l'aspect scientifique des choses, comme ce fut le cas avec l'Organe Subsidiaire chargé de fournir un Avis Scientifique, Technique et Technologique, issu de la Convention sur la Diversité Biologique, dont les réunions devaient se transformer en mini CdP où les considérations politiques devenaient prioritaires au détriment des aspects scientifiques. Certains s'interrogèrent sur la sagesse de tenir les réunions du CST et de la CdP en concomitance et de l'approche de la désignation des experts par les gouvernements. Comme les réunions du CST auront lieu une fois par an seulement, cela prendra plusieurs années pour déterminer l'impact réel de ces dispositions du CIND. PARTICIPATION DES ONG: Les délégués et les ONG se félicitèrent du progrès consistant à réserver, pour la première fois, une réunion Plénière au dialogue avec les ONG. La Plénière de l'après-midi du jeudi 9 Octobre était organisée par la communauté des ONG et coprésidée par le Président de la GC, Mahmoud Ould El-Ghaouth (Mauritanie) et Edit Tuboly (Pays-Bas) de BothEnds. Plusieurs délégués et observateurs ont déclaré que c'était un forum utile et qu'il établissait un précédent pour l'intégration des praticiens du terrain dans les processus intergouvernementaux. Il a permis aux gouvernements et aux ONG de définir des concepts, tels que celui du partenariat, et de déterminer ensemble ce qu'ils souhaitent accomplir. Ce forum pourrait marquer le début d'un processus élargi aux idées d'autres groupes d'intérêt, comme parties intégrantes des négociations intergouvernementales. La CdP a décidé que l'arrangement doit se poursuivre dans le futur, mais certains ont noté la nécessité d'être prudents, le précédent visant à réaliser la justice dans les initiatives gouvernementales, au nom de la communauté internationale, pouvant être miné par des groupes d'intérêt ayant des objectifs contraires. LES ASPECTS PROCEDURAUX "Bonn! C'est bon ! "clamèrent les délégués en prenant connaissance du résultat du vote sur la résidence du Secrétariat Permanent, annoncé le vendredi 3 Octobre. Les raisons de la victoire de Bonn semblent, croit-on savoir, dues à son offre financière généreuse, à la longue coopération entre l'Allemagne et bon nombre de pays Africains et à la proximité du Secrétariat de la Convention sur les Changements Climatiques. L'élection de Bonn témoigna du large soutien accordé à la ville Allemande et plusieurs délégués adressèrent leurs félicitations à ceux qui ont permis au processus de sélection de se dérouler sans problème. Les participants pensent aussi que le processus de négociation concernant différentes questions difficiles, telles que les consultations officieuses sur le budget programmatique et certains aspects du Mécanisme Mondial, a permis d'aborder des questions rudes d'une manière qui n'a pas entamé l'Esprit de Rio. Par contre, le processus de sélection de l'organisme d'accueil du Mécanisme Mondial a frustré, voire rendu furieux, certains délégués. Il n'y avait pas de consensus clair ni au sein ni entre les groupes régionaux. Une minorité estima que cette impasse devait être résolue par un vote, mais on dut y renoncer parce que le Mécanisme Mondial est lié à des règles financières dont le processus décisionnel n'est pas encore déterminé, ou, à défaut, réglé par consensus. Certains estimèrent que la décision du Groupe Africain devait guider la sélection, mais le Groupe Africain n'a pas pu se mettre d'accord sur une institution, malgré la tenue d'un vote secret. Les délégués ont travaillé dur pour arrêter les critères de la sélection de l'institution, mais ces derniers furent en fin de compte complètement ignorés. Quelques délégués suggérèrent que le PNUD répondait aux critères, mais là aussi le consensus ne put être réalisé dans aucun groupe régional. En outre, certaines délégations furent contrariées par le lobbying des institutions en lice, lesquelles étaient établies pour servir les gouvernements. Devant l'absence de consensus, et après de longues consultations régionales qui ont causé la suspension de plusieurs sessions officielles de la GC, le Président El-Ghaouth indiqua lors de la Plénière finale qu'il proposait une institution et que si 53 Parties se prononçaient contre, la proposition tomberait. La proposition du FIDA pour l'accueil du Mécanisme et du PNUD pour la désignation du chef du Mécanisme fut une surprise pour la majorité des participants, y compris pour les institutions elles-mêmes. Bien que certains fussent contents de la proposition du FIDA pour l'accueil, d'autres notèrent que les critères étaient clairs et que leur ignorance n'auguraient rien de bon pour l'institution hôte, en particulier pour ce qui est de l'obtention du soutien lui permettant d'en faire un mécanisme capable de mobiliser des ressources nécessaires à la mise en œuvre de la Convention. A la fin de la CdP-1, deux délégués ont confié: "on ne fait que tourner en rond" et "c'est pas encore fini". TENSIONS ET CHALLENGES PARTICULARITE CONTRE UNIVERSALITE: Les tensions qui ont continué à faire surface dans les étapes critiques des négociations du CIND, entre les groupes régionaux et en leur sein même, n'ont pas manqué de réapparaître à la CdP-1. L'un des problèmes est l'accent mis par la CDD sur la particularité de l'Afrique que la région a utilisée pour bénéficier d'un traitement exceptionnel. Les crises qui ont empreint la sélection du Bureau et des représentants du panel ad hoc du CST, la détermination du nombre des présentations dans les réunions du CST à la CdP-2, et l'élection de l'organisme devant abriter le Mécanisme Mondial, témoignent de cette tension. L'Afrique voulait avoir trois sièges au sein du Bureau et du panel ad hoc, contre deux sièges pour les autres régions, et souhaitait avoir deux présentations dans l'examen du savoir traditionnel devant être effectué par le CST-2, contre une présentation pour les autres régions. Les autres régions acceptèrent de s'aligner sur le choix des G-77/Chine pour ce qui est du Mécanisme Mondial. Chacun de ces débats donna lieu à des crises témoignant de cette tension. Ces difficultés avaient été prévues par le Président du CIND, Bo Kjellén, qui avait constamment, mais en vain, poussé pour que l'élection des membres du Bureau s'effectue à la session de reprise du CIND-10. Des solutions furent trouvées à la CdP-1 concernant le Bureau et la composition des panels ad hoc, grâce au fait qu'un seul Etat de l'Europe de l'Est avait jusque là ratifié la CCD et qu'aucun nom de la région n'avait été soumis pour la liste des experts. Le résultat fut qu'on se retrouva avec un siège "vacant", convoité par plusieurs groupes régionaux. Le problème se reposera probablement à la CdP-2 et prendrait sans doute d'autres proportions si une seconde ratification était reçue de l'Europe de l'Est. Certaines délégations affirmèrent que la composition n'établirait aucun précédent pour le futur, mais annoncèrent néanmoins que le nombre de sièges qu'elles ont obtenus devait être le même l'année prochaine. Certaines d'entre elles ont même commencé la course à la présidence du CST-2. Avant que cette solution ne fut trouvée à la CdP-1, certains délégués avaient suggéré de créer une position de membre d'office au sein du Bureau pour le Président de la GC, pour permettre à l'Afrique d'obtenir un troisième siège. Mais cette option fut récusée pour la CdP-2 parce qu'elle va à l'encontre des procédures, lesquelles interdisent à une région quelconque d'avoir à la fois la chaire et la présidence de la GC. Quelques délégations mirent en garde contre la création de précédents à force d'accorder des exceptions. EGALITE ENTRE LES CONVENTIONS SOEURS: Depuis le début des négociations de la CCD, les pays en développement insistent que la Convention doit avoir un même pied d'égalité que ses conventions sœurs sur le changement climatique (CCCC) et sur la diversité biologique (CDB). A chaque obstacle, on évoqua les précédents établis en particulier dans les négociations de la CCCC. Nonobstant ces professions d'égalité, des points de vue divergents furent exprimés concernant les liens entre les trois Conventions. Certains considèrent que la CCD est supérieure aux trois. La CCD est très novatrice, plus participative et traite de deux préoccupations fondamentales pour l'humanité: la survie et la liberté. C'est une convention pour le niveau de base. Si sa mise en œuvre se déroule de la manière dont elle a été négociée, elle pourrait susciter un grand élan politique pour le traitement des vieux problèmes liés à la terre qui ont pris toutes les formes de conflits humains. Son importance est prouvée par le nombre de ratifications avant la CdP-1, deux fois plus important que celui des deux autres conventions. La Convention porte autant sur la démocratisation et la bonne gouvernance que sur le développement et la lutte contre la pauvreté. D'autres délégués commentèrent pour leur part que bien que la Convention soit dans la bonne direction, elle n'est pas encore à la hauteur de la CCCC, avec laquelle elle a maintenant des arrangements institutionnels communs. D'abord, le Mécanisme Mondial doit se doter d'une autorité morale et financière lui permettant de mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre de la CCD. Ensuite, l'Afrique doit renoncer au désir d'avoir une convention mondiale mais Africaine. Faire pression pour la particularité mine la capacité de la CCD à jouir d'un même statut que la CCCC et la CDB, mais là aussi la CCCC est invoquée: faire pression pour la particularité n'est pas différent du statut exceptionnel dont bénéficient l'Alliance des Petits Etats Insulaires (AOSIS) dans le cadre de la CCCC. Il est vrai que la plus grande préoccupation est que trois grandes puissances, le Japon, la Russie et les Etats-Unis n'ont pas encore ratifié la Convention pour qu'elle soit vraiment mondiale. FEMMES ET DESERTIFICATION: Le rôle des femmes dans la prévention de la dégradation des terres sèches a été souligné plus d'une fois par les ministres et les délégués durant le processus de négociation. Que les agricultrices doivent être les grandes bénéficiaires de la CCD a été souligné dans un nombre incalculable d'ateliers tout au long du processus du CIND, et même à la CdP-1. Cependant, le fait que deux femmes seulement aient été sélectionnées pour occuper des postes officiels, à la vice-présidence du Bureau et à la vice-présidence du Comité de la Science et de la Technologie, et deux seulement sur les dix membres du panel ad hoc du CST sur les indicateurs, suggère qu'on est simplement dans le politiquement correct, sans plus. En fait, au cours des négociations, deux délégués avaient laissé entendre que si plus de femmes devaient être incluses, pour respecter la recommandation concernant l'équilibre des genres, la qualité de l'expertise de la liste risquait de décliner. Pour traduire les intentions en actes, les groupes des femmes, en particulier ceux des pays en développement, doivent œuvrer délibérément à identifier et à inclure des femmes qualifiées, spécialement dans les travaux du CST. COORDINATION ET COOPERATION: La participation et la coordination sont les deux sujets les plus cités par les praticiens du terrain et les négociateurs de la Convention comme étant des éléments critiques, à même d'induire un changement sur le terrain. Mais plusieurs délégués commencèrent à exprimer leur appréhension affirmant que le problème de coordination était encore loin d'être résolu. Le budget proposé par le Secrétariat laissa plus d'un perplexe. Certains pensent que le montant proposé pour la mise en œuvre ferait du Secrétariat une simple agence de mise en œuvre parmi les myriades d'agences intergouvernementales spécialisées déjà impliquées dans les problèmes des zones arides, et aboutirait à une utilisation inefficace des ressources. Contrairement à la CCCC et à la CDB, le Secrétariat sera impliqué dans un certain nombre de travaux sur le terrain. La décision de spécifier le montant que le Secrétariat doit affecter au Mécanisme fut un soulagement car l'absence de spécification était considérée comme une source de conflit potentielle entre les deux institutions. L'institution hôte aurait eu à négocier avec le Secrétariat la contribution qu'elle doit recevoir du budget programmatique. Le Secrétariat avait proposé pas loin de US$ 500.000 , mais la Plénière releva la montant à US$ 1 million. Plusieurs délégués devaient souligner la nécessité de discuter du type d'activités à entreprendre et de ne pas laisser le Secrétariat obligé de négocier avec d'autres agences intergouvernementales travaillant également sur les questions des terres sèches. CONCLUSION Il y eut un large accord parmi les participants à la CdP-1 pour dire que même si les questions liées au processus étaient cruciales, la vie de la Convention est plus importante. La crédibilité de la Convention reposera sur le processus utilisé dans l'élaboration des programmes d'action nationaux. La capacité d'élaborer des programmes d'action nationaux crédibles et de mobiliser des ressources qui leur seront nécessaires, à la fois dans les pays industrialisés et dans les pays en développement, dépend de la volonté politique et du soutien accordé au processus des programmes d'action nationaux et à la désertification en tant que problème. Il s'agit là de questions politiques qui restent à traiter au niveau des pays et pour lesquelles les pays en développement touchés, en particulier ceux d'Afrique, doivent montrer le chemin. Compte tenu du scepticisme manifesté à Rio concernant l'idée d'une convention mondiale sur la désertification, les progrès réalisés à ce jour sont de bon augure pour le futur. Cent treize pays ont déjà ratifié la Convention et d'autres ratifications sont attendues. Un grand nombre de pays en développement ont participé au processus du CIND. Un nouvel espace a été ouvert à la participation des ONG dans les négociations intergouvernementales. Toutes ces négociations témoignent d'une volonté politique qui avait fait défaut voilà deux décennies, après l'adoption du Plan d'Action de Lutte Contre la Désertification de 1997. La CCD est un accomplissement majeur pour l'Afrique et pour le monde , mais la vraie réussite se mesurera par les changements qui seront apportés dans la vie des habitants des zones arides. A SUIVRE PARTENARIAT EURO-MEDITERRANEEN: Une Conférence Ministérielle sur l'Environnement, prévue à Helsinki en Finlande le 28 Novembre 1997, examinera les aspects environnementaux du Partenariat Euro- Méditerranéen. Le première réunion préparatoire fut tenue les 23 et 24 Septembre. La seconde réunion préparatoire se déroulera à Bruxelles, les 3 et 4 Novembre. Une réunion de haut niveau est programmée du 25 au 27 Novembre à Helsinki pour la préparation de la Déclaration Ministérielle. Pour plus d'information, contacter: Leena Kapjalainen-Balk ou Satu Nurmi, Finish Ministry of the Environment; tel: +358-9-19919443; fax: +358-9-19919453. PROGRAMME INTERNATIONAL POUR LES CULTURES DANS LES TERRES ARIDES (IPALAC): Le calendrier des événements de l'IPALAC 1998 comprend: un cours sur la propagation des espèces boisées au Kenya, en Février 1998; un cours en Français sur la culture des palmiers dattiers en Israël en Juin 1998; un atelier sur le zizyphus mauritiana au Zimbabwe, en Juin 1998; un cours sur les systèmes des cultures à sec dans les régions semi-arides au Rajasthan, en Inde, en Septembre 1998; un symposium sur le thème "la Soie - une Opportunité Economique pour l'Afrique Semi-Aride" à Dakar, au Sénégal, en Octobre 1998; et, une conférence internationale "les Solutions Basées sur les Plantes dans la Lutte Contre la Désertification" à Beer Sheva en Israël, du 2 au 5 Novembre 1998. Contacter: Mr. Arnie Schlissel, Administrative Coordinator, International Program for Arid Land Crops, c/o Ben-Gurion University of the Negev, P.O.B. 653, Beer Sheva, Israel 84105; tel: +972 7 646 1905, 646 1972; fax: +972 7 647 2984; e-mail: ipalac@bgumail.bgu.ac.il. SECONDE CONFERENCE DES PARTIES: La CdP-2 aura lieu à Dakar, au Sénégal. Les dates proposées sont du 24 Août au 4 Septembre 1998, mais sont susceptibles d'être modifiées. Contacter le Secrétariat de la CCD, Centre Exécutif de Genève, 11/13 Chemin des Anémones, CH-1219 Châtelaine, Genève, Suisse; tel: +(41 22) 979-9419; fax: +(41 22) 979-9030/31; e-mail: Secretariat@unccd.ch. Ce numéro du Bulletin des Négociations de la Terre (c) . Rédactrice en Chef: Pamela Chasek, Ph.D. . Directeur de la Publication: Langston James "Kimo" Goree VI . Version Française: Mongi Gadhoum . La version Française est financée par l'ACCT/IEPF avec l'appui de la Coopération Française et du Ministère de l'Environnement et de la Faune du Québec. L'IIDD peut être contacté par courrier au 161, Portage Avenue East, 6th Floor, Winnipeg, Manitoba R3B 0Y4, Canada; tel: +1-204-958-7700; fax: +1-204-958-7710. Les opinions exprimées dans le Bulletin des Négociations de la Terre appartiennent à leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement les vues de l'IIDD et des autres donateurs. Des extraits du Bulletin des Négociations de la Terre peuvent être utilisés dans d'autres publications moyennant une citation appropriée. Pour toute permission d'utiliser ce matériau dans des parutions commerciales, contacter le directeur de la publication. Les versions électroniques du Bulletin sont transmises automatiquement à la distribution e-mail et sont accessibles à travers le serveur WWW Linkages au L'image satellitaire a été prise le 24/8/1997 à 23:06:49 UTC à 100.000 km au-dessus de Genève, Copyright (c) The Living Earth, Inc. . 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