Le Bulletin des Négociations de la Terre RESUME DU CIN POUR L'ELABORATION D'UNE CONVENTION INTERNATIONALE SUR LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION Vol. 4 No 11 Publié par l'Institut International du Développement Durable (IIDD) Vendredi 11 juin 1993 RESUME DE LA PREMIERE SESSION DU CIN POUR L'ELABORATION D'UNE CONVENTION INTERNATIONALE SUR LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION 24 MAI - 3 JUIN 1993 Le Bulletin des Négociations de la Terre est rédigé et édité par Pamela Chasek (pchasek@cdp.apc.org), Langston James Goree "Kimo" (kimo@ax.apc.org) et Wagaki Mwangi (econewsafric@gn.apc.org) avec la contribution financière de l'Institut International du Développement Durable (iisd@web.apc.org), la Banque Mondiale, et le Ministère Français des Affaires Etrangères pour la traduction française. EconNews Africa fournit une assitance technique pour la production du Bulletin au cours de cette session. Il est possible de communiquer avec les auteurs à leur adresse de courrier électronque. L'IIDD peut etre contacté par téléphone au (204)958-7700, par télécopie au (204)958-7710 ou par courrier au 161 Avenue Portage Est. 6e étage, Winnipeg, Manitoba, R3B 0Y4, Canada. Les opinions exprimées dans le Bulletin des Négociations de la Terre sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les points de vue de l'IIDD. Le contenu du Bulletin des Négociations de la Terre peut étre utilisé sans restriction par d'autres publications à condition que soit faltes les mentions appropriées de sa provenance. Le présent volume du Bulletin des Négociations de la Terre est téléchargé dans l'APC computer conference inc.desert. Traduction française par Clara Fon-Sing. BREF HISTORIQUE DU CIND Le Comité Intergouvernemental de Négociation pour l'élaboration d'une convention internationale sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sècheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique (CIND), est l'un des produits de la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement (CNUED). Alors que l'idée d'un comité pour lutter contre la désertification fut discutée tout au long de la séance préparatoire de la CNUED, c'est seulement à Rio que le langage fut adopté pour demander à l'Assemblée Générale des Nations Unies d'établir un comité intergouvernemental de négociation ayant pour objectif de négocier la convention. Lors de sa 47ème Séance en 1992, l'Assemblée Générale adopta une série de déclarations donnant suite au Sommet de Rio, parmi lesquelles la résolution 47/188 sollicitant la mise sur pied du CIND avec pour objectif de finaliser une convention d'ici juin 1994. Cette résolution décréta, parmi d'autres points, qu'il y aura une session d'organisation et cinq sessions de fond du CIND; que le Secrétaire Général des Nations Unies constituera un panel d'experts pour conseiller le Secrétariat du CIND sur les aspects techniques en matière de désertification; et que le CIND établiera un fonds bénévole pour assurer la participation des pays en voie de développement. La session d'organisation du CIND s'est tenue du 26 au 29 janvier 1993 au siège des Nations Unies à New York. Elle avait pour objectif d'adopter les règles de procédure et le calendrier des réunions, d'élire les membres du Comité, de constituer les deux groupes de travail, d'adopter l'ordre du jour de la première session de fond et de discuter les aspects financiers du processus. Lors de cette réunion, l'Ambassadeur Bo Kjellén (Suède) fut élu Président du Comité et les Ambassadeurs René Valery Mongbe (Bénin), T. P. Sreenivasan (Inde) et José Urrutia (Pérou) furent élus Vice-Présidents. Lors de la session d'organisation, il fut aussi décidé que le CIND constituera deux groupes de travail. Ceux-ci se réuniront pour la premère fois lors de la seconde session de fond en septembre 1993 et comporteront chacun un bureau de trois personnes. Il fut décidé que l'Ambassadeur Kjellén présentera une proposition pour l'organisation du travail des deux groupes pendant la première session. Lors de la session d'organisation, les membres suivants furent élus au bureau des deux groupes de travail: Président du Groupe de Travail I: Ahmed Djoghlaf (Algérie); Vice-Président du Groupe de Travail II: Morad-Ali Ardeshiri (Iran); et le Rapporteur du Groupe de Travail II: Frederick Mallya (Tanzanie). Le Président du Groupe de Travail II (WEOG), les postes de Vice-Président du Groupe de Travail I (Amérique Latine) et le Rapporteur du Groupe de Travail I (Europe de l'Est) furent laissés vacants jusqu'à ce que soient tenues des élections lors de la première session de fond. LA PREMIERE SESSION DE FOND DU CIND L'ordre du jour de la première session du CIND, tenue à Nairobi du 24 mai au 3 juin, comprenait les points suivants: des questions d'organisation, incluant l'adoption de l'ordre du jour et l'élection des membres, une session d'information technique d'une durée d'une semaine, une discussion sur la structure et les éléments susceptibles de faire partie de la Convention; une revue de la situation en matière des fonds extra-budgétaires; l'adoption de l'ordre du jour provisoire de la seconde session; et l'adoption du rapport de la première session. La première semaine fut consacrée à l'échange d'informations techniques et à l'évaluation de divers aspects de la sècheresse et de la désertification. Répartie en sept sections, la session consacrée à l'échange d'informations fournit aux scientifiques, experts techniques, délégués et ONGs l'opportunité de partager des expériences intéressantes et d'apprendre davantage sur le fléau de la désertification et son étendue sur le plan mondial. Lors de la deuxième semaine, la Séance Plénière se concentra sur la structure de la Convention et les éléments susceptibles d'entrer dans sa composition. QUESTIONS D'ORGANISATION Le Président du CIND, l'Ambassadeur Bo Kjellén de la Suède, inaugura la première séance du Comité à 3:00 pm le 24 mai 1993. Le Comité adopta rapidement l'ordre du jour et l'organisation de travail (A/AC.241/5) qui avaient été rédigés lors de la session d'organisation en janvier. Au cours de la session, tous les autres membres du Bureau, sauf un, furent élus. Dr. Serguei N. Morozov de la Fédération Russe fut élu Rapporteur du Comité. Quant aux groupes de travail, Kjellén proposa que leurs bureaux soient constitués d'un président et de deux vice-présidents dont l'un servant de rapporteur. Jacques Alliot, le directeur-général de la Caisse Française de Développement en France, fut nommé Président du Groupe de Travail II par le groupe de l'Europe de l'Ouest et autres. Erwin Ortiz-Gandanillas, Ministre Conseiller de la Bolivie auprès des Nations Unies, fut nommé l'un des Vice-Présidents du Groupe de Travail I. Kjellén annonça que le groupe de l'Europe de l'Est élira un Vice-Président/Rapporteur pour le bureau du Groupe de Travail II lors de la session de septembre. Durant la session, le CIND accrédita aussi 173 ONGs, dont la liste figure dans les documents A/AC.241/9 et Add.1. Kjellén nota le grand nombre d'ONGs ayant fait une demande d'accréditation et exprima sa satisfaction devant l'intéret de l'ensemble des ONGs. Le Comité adopta aussi le document A/AC.241/L.5, qui accorda le statut d'observateur aux cinq organisations intergouvernementales suivantes: l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), l'Union Arabe Maghreb (AMU), l'Administration Intergouvernementale pour la Sècheresse et le Développement (IGADD), la Communauté pour le Développement de l'Afrique Australe (SADC) et le Comité Permanent Inter-Etat pour le Controle de la Sècheresse dans le Sahel (CILSS). SESSION SUR L'ECHANGE D'INFORMATIONS Le Président de la CIND, Kjellén, reprit la parole, pour déclarer que les délégués s'embarquaient, à la fois, dans un nouveau pari et une nouvelle aventure car ces négociations devront trouver des solutions innovatrices à des problèmes de désertification et de sécheresse. Il ajouta que ces derniers doivent établir un modèle de référence, des objectifs et un aboutissement clair aux négociations, et qu'ils doivent cela aux populations des régions affectées par la désertification. Kjellén remarqua que ces populations ne connaissent pas le CIND, mais que celui-ci aura une répercussion sur elles. Il souhaita que l'esprit de Rio et la perception du problème des terres arides en tant que préoccupation mondiale, continueront tout au long de ces négociations. Il souhaiterait voir un texte de convention consolidé, disponible d'ici la fin de l'année. Il dit que cette convention et le protocole d'accord pour l'Afrique devraient servir de base solide et de plateforme pour un processus qui se poursuivra pour incorporer d'autres protocoles régionaux. Il exprima son espoir que des signatures se feront rapidement, à partir de la 49ème Assemblée Générale en 1994, et que l'entrée en vigueur de la Convention se produira promptement. La session sur l'échange d'informations était divisée en sept parties: Désertification, sècheresse et environnement mondial; Causes, étendue gérérale et conséquences physiques de la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches; Dimemsions sociales et économiques; Modèles d'assistance bilatérale et multilatérale; Expériences des programmes internationaux, régionaux, sub-régionaux et nationaux pour lutter contre la désertification et atténuer la sècheresse dans les pays en développement; Expérience des pays développés; et Eléments pour une nouvelle stratégie de promotion du développement durable dans les pays touchés par la sècheresse et la désertification. Le Secrétariat du CIND préparera un rapport sur la session sur l'échange d'information pour la session du Comité en septembre. DESERTIFICATION, SECHERESSE ET ENVIRONNEMENT MONDIAL Le Professeur Robert Balling, de l'Université de l'Etat de l'Arizona, USA, parla des rapports entre le système climatique global et les phénomènes de sècheresse et de désertification, incluant dans son intervention, l'incidence de ces derniers sur les changements climatiques et le réchauffement de la terre. La première partie de son exposé traita de ce que l'on sait déjà sur le climat des zones arides. La caractéristique majeure de ces climats est leur variabilité peu commune. Les précipitations varient d'une saison à l'autre et d'une année à l'autre, et les données pluviométriques ne fournissent aucune typologie cyclique cohérente. Il aborda ensuite, la question de savoir si les vagues de sècheresse dans les zones arides peuvent etre prévisibles. Le niveau des précipitations des zones arides sont statistiquement en rapport avec les conditions de la surface maritime, les effets d'El Nin~o et des événements oscilliatoirs au sud, les schémas circulatoirs généraux de l'atmosphère, les comportements solaires, les éruptions volcaniques, les typhons et les tempetes. A ce jour, les scientifiques comprennent ce qui fait évoluer les schémas climatiques dans les zones arides et peuvent faire des prévisions de façon saisonnière voire mensuelle. Les activités humaines ont eu une incidence sur la surface et sur l'atmosphère des zones arides, principalement, en réduisant le couvert végétal par le surpaturage et les pratiques culturales. Le Professeur Balling fournit des détails sur le débat scientifique concernant la relation entre la diminution des sols et du couvert végétal, et les changements climatiques. En ce qui concerne l'effet de serre, il déclara que les zones arides n'étaient pas de grands émetteurs de gaz de serre ou des puits majeurs de gaz carbonique. Le changement climatique n'est pas une bonne nouvelle pour les zones arides où les températures pourrait accroître de 2 à 5 degrés. Le Professeur A.M. Imevbore, de l'Université Obaferni Awolowo au Nigéria, présenta la désertification comme une menace à la préservation et l'utilisation de la biodiversité. Il mit l'emphase sur la nécéssité de redéfinir la désertification. Il indiqua qu'une définition peut se faire à partir du couvert végétal, la savanne courte, les terres forestières, et l'impact des activités humaines, telles que la construction en bois, la diminution des réserves d'eau et la réduction de la biomasse. Il insista sur l'importance de la préservation de la biodiversité dans les zones arides et affirma que 64 des 300 plantes médicinales y sont localisées et que les rares espèces existantes servent à des fins multiples. Il mis aussi en relief, l'importance de l'industrie touristique basée sur la vie sauvage que l'on trouve dans les zones arides, comme au Kenya par exemple. Il conclut en disant qu'il est nécéssaire de préserver la biodiversité et souligna les nombreuses recherches à conduire pour une gestion efficace des zones arides. Parmi celles-ci, la mise à disposition de données par télé-détection pour une préparation efficace à la sécheresse, le renforcement des structures institutionelles pour la gestion du patrimoine animal sauvage, de la faune, de la flore, et la recherche pour en assurer la perénnité. UNESCO: Habib Zebidi, Expert du Programme Hydrologique, de la Division des Sciences Hydrauliques, parla des effets de la désertification sur les eaux de surface et des systèmes hydrauliques souterrains ainsi que des questions de disponibilité et de qualité des eaux. Il commenca par quelques définitions de la désertification et nota qu'il existe 6100 millions d'hectares de terres arides, habitées par le cinquième de la population mondiale. L'Afrique, la Péninsule Arabique et l'Australie étant les régions les plus touchées. Il focalisa sur les caractéristiques de ces zones. La première est que les pluies y sont limitées et irrégulières, avec la plus grande variabilité pluviométrique dans les zones arides et semi-arides. Les transports solides sont remarquables en surface, du fait des fluctuations de ruissellement. Une autre caractéristique est la présence d'eaux souterraines. La disponibilité des eaux dépend du type de système de captage utilisé. Il fit quelques remarques sur les effets de la désertification sur les eaux en profondeur. Il parla aussi du ruissellement en surface causé par les crues et les pluies ainsi que de la retenue des eaux par des barrages. En conclusion, il évoqua les conflits potentiels en cas de sècheresse et la nécessité de politiques nationales de distribution des ressources en eau dans les zones où elles sont rares. Il parla aussi de la possibilité de crues plus violentes, dues au fait de la diminution des capacités d'absorption des eaux de pluies irrégulières par les sols. PNUE: Le Dr. Norberto Fernandez, Service du GRID, parla des techniques modernes pour l'évaluation de l'environnement mondial, y compris l'imagerie satéllitaire, la télé-détection et les systèmes d'informations géographiques. Il mentiona que la bonne gestion de l'environnement requiert une bonne évaluation des situations qui, à son tour, nécéssite des informations et des données fiables disponibles à temps. Il expliqua que le transfert de l'information et de données des sources sectorielles au niveau de la prise de decision est un processus continu. La Base de Données d'Information sur les Ressources Globales (GRID) a contribuer à créer le lien entre la compréhension scientifique des processus terrestres et la bonne gestion de l'environnement,. Il donna ensuite des détails sur les systèmes d'information géographique (SIG) qui peuvent intégrer des données de différentes sources, en y ajoutant une dimension spatiale, permettant ainsi une analyse plus complète des données. Bien que les SIG ne puissent pas donner une véritable réponse aux problèmes de la désertification, ils peuvent aider à établir des hyphothèses. Il expliqua comment l'Atlas Mondial de la Désertification est une contribution importante pour la compréhension de ce problème, et comment il fournit une information claire, concise et géographiquement référencée. Il montre les interactions entre les facteurs socio-économiques et environnementaux et aide les gouvernements et les décideurs politiques à évaluer l'envergure du problème, à examiner les alternatives et à décider d'un cours d'action. LES CAUSES, L'ETENDUE GENERALE ET LES CONSEQUENCES PHYSIQUES DE LA DEGRADATION DES TERRES DANS LES ZONES ARIDES, SEMI-ARIDES ET SUB-HUMIDES SECHES FAO: Wim G. Sombroek, Directeur de la division Développement des Sols et des Eaux à la FAO, présenta le contexte historique du terme "désertification", identifiant l'aridité basée sur l'évaporation et l'évapo-transpiration, ainsi que la durée des périodes de croissance. Il fit ensuite la distinction entre les zones arides, hyper-arides, semi-arides et humides. Il cita les éléments de la dégradation des sols, y compris celle des établissements humains et des infrastructures. Il évoqua l'étude commisionnée par la FAO sur "l'évaluation mondiale de la dégradation des sols" qui avait pour objectif de générer une information factuelle sur la gravité de la dégradation des sols. Il décrit deux types de dégradation: une dégradation qui permet l'entreprise d'un travail de réhabilitation au moyen d'une réduction de l'utilisation des ressources, et une seconde où la destruction est irrécupérable et qui ne pourrait etre reparée qu'à travers des modifications structurelles. El Hadji M. Sene, de la Division des Ressources Forestières, aborda ensuite la dégradation des parcours et présenta la liste de ses causes principales. Il expliqua que la réhabilitation de telles terres, exige une gestion écologique intégrée des ressources naturelles, soutenue par une technologie adaptée, une planification économique, des mesures juridiques et financières, ainsi que des institutions améliorées. Il souligna aussi l'importance de la participation des populations dans ces programmes. Il fournit des détails sur les initiatives entreprises par la FAO en matière de réhabilitation des forets dégradées. Il conclut en disant que la lutte contre la désertification nécessite une approche mondiale embrassant, à la fois, l'agriculture, l'utilisation efficiente des terres et des ressources naturelles, la volonté politique, des conventions régionales et internationales, une législation appropriée et une éducation en ce sens. HABITAT: Jochen Eigen, Coordinateur du Programme Villes Gérables, et Graham Alabaster, chargé du Programme des Etablissements Humains, parlèrent de la dégradation des terres, de l'urbanisation, de l'industrialisation, des activités minières et du tourisme. L'exposé focalisa sur la nécessité d'accomoder la croissance démographique à travers un programme soutenu et une réduction de la dégradation environnementale. L'orateur indiqua que l'urbanisation doit s'adapter à la croissance démographique; la dégradation environnementale peut limiter les avantages de l'urbanisation, que la dégradation des terres constitue une préoccupation environnementale intimement liée à l'urbanisation et que le renforcement des capacités de la gestion urbaine peut aider à lutter contre la désertification. Des tentatives de gérer l'accroissement démographique et les migrations n'ont pas donné de résultats et HABITAT se concentre maintenant sur la gestion des espaces urbains. Il attira l'attention sur la nature multiforme des problèmes environnementaux qui s'entre-coupent en milieu urbain, la nécessité pour toute stratégie de gestion urbaine d'impliquer ceux dont les intérets sont affectés y compris les femmes et la nécessité d'impliquer et de renforcer les secteurs communautaires, privés et publics. Il expliqua comment le Programme Villes Gérables promu par HABITAT peut aider dans la lutte contre la désertification. DIMENSIONS SOCIALES ET ECONOMIQUES Le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA) : Nessim Ahmad, économiste auprès du FIDA, décrit un certain nombre de processus socio-économiques qui ont abouti à une agriculture sans avenir et à l'appauvrissement dans les zones arides. Il inventoria les processus mondiaux ayant contribué à ces résultats: la chute des prix des produits, les barrières au commerce international, le déclin de l'assistance au développement et l'absence d'un transfert technologique adéquat. Au niveau national, les contextes politiques constituent souvent un obstacle au développement durable des zones arides. Parmi ces politiques il y a lieu de citer les Programmes d'Ajustement Structurel, les politiques tarifaires inappropriées dans le secteur agricole, une tendance à favoriser les produits destinés à l'exportation et certaines politiques sociales, telles que la sédentarisation des populations nomades. Un troisième ensemble de mécanismes se rapporte aux questions institutionnelles telles que la nature des régimes d'exploitation des terres, l'absence de crédits et des prestations financières spécifiques aux zones rurales, les systèmes technologiques, l'infrastructures et les canaux d'approvisionnement, les marchés, l'éducation, la santé et autres services. D'autres phénomènes qui ont une incidence négative sont le sexisme et la ségrégation èthnique, la démographie et la migration et les crises externes. Pour faire face à tous ces mécanismes, les stratégies d'adaptation traditionnelles consistent en la minimisation des risques (ajustement à la production et à l'utilisation des ressources avant et pendant la saison de production) et en des stratégies de gestion (pour faire face à une production moins importante que prévue, causée par les aléas naturels). L'examen de la situation a démontré les tendances suivantes: 1) diminution des stratégies de minimisation de risques dans l'agriculture; 2) les stratégies, basées sur le solidarité sociale et la réciprocité en cas de déficit alimentaire s'amenuisent, à cause des vagues répétitives de sécheresse; 3) la responsabilité est passée de la communauté locale aux autorités nationales et aux ONGs à travers les programmes d'aide alimentaire. La Banque Mondiale: Hassan M. Hassan, expert en environnement, fit un exposé au nom de John English, basé sur les enseignements acquis tout au long de sa carrière à la Banque. Utilisant des exemples tirés de l'expérience de Machakos au Kenya, de la Zone Aménagée Close, Kano au Nigeria et de la production du coton en Afrique de l'Ouest, il démontra la bonne adaptation des systèmes agricoles à la croissance démographique et aux programmes de production efficaces. Il nota que le problème principal reste la marginalisation de ces zones par rapport à d'autres dans le pays. Le remède consiste à lier les programmes de développement dans ces zones aux centres d'activités économiques. Cela impliquerait également l'intéressement des fermiers par divers moyens tels que la garantie de bénéfice à la production et une diversification de leurs activités économiques. Il indiqua cependant que les droits se rapportant à la terre n'étaient pas un facteur important pour l'adoption de nouveaux programmes. Il avança quelques éléments de politique, comprenant la valorisation des produits agricoles, la mise en oeuvre de programmes d'utilisation de la terre, économiquement et techniquement viables, l'adoption d'approches d'exploitation diversifiées, des méthodes d'exploitation dérivées de l'échange d'expertise; la diversification des sources de revenu et la pratique de la migration permanente ou saisonnière. Il mit l'accent sur l'importance de l'information et de la recherche et sur la nécessité de développer des solutions d'ensemble. UNSO: Moustapha Soumaré, Conseiller Technique auprès du Bureau des Nations Unies pour le Sahel, parla du role des systèmes et des instruments de planification, de l'intégration des programmes de lutte contre la désertification dans les plans de développement dans la région soudano-sahelienne. Il nota les stratégies utilisées par le passé et expliqua comment celles-ci empechaient les planificateurs d'intégrer les plans de lutte contre la désertification dans les programmes généraux de développement. Il donna la liste des défis face à ce problème, la pauvreté, la marginalisation des populations, l'irrégularité pluviométrique la vulnérabilité accrue des systèmes de production, la fragilité des ressources, et les faiblesses administratives. Il cita les causes des problèmes de planification dans la région, y compris le manque d'une implication politique dans la planification économique et les lacunes au niveau des structures et des capacités de gestion. La décentralisation et une participation plus large des populations concernées doivent constituer le nouveau paradigme. Il évoqua les efforts de l'UNSO pour harmoniser les méthodes de planification et arriver à des accords pour unifier le cadre stratégique dans chaque pays, puis le soutien d'autres agences à ce travail et enfin, la nécessité de consultations préliminaires dans les pays n'ayant pas défini un cadre de développement. Il déclara que le processus de planification doit inclure le développement des capacités techniques locales. Plus encore, il y a besoin d'apporter des réformes à la fois au niveau du maintien sur les terres et des modalités d'utilisation des ressources naturelles. La coordination peut se concrétiser par le biais de la décentralisation, de la régionalisation des plans, de la privatisation de certains secteurs de développement, de l'harmonisation au niveau des bailleurs de fonds, et de l'intensification du suivi. LES MODELES DE L'ASSISTANCE BILATERALE ET MULTILATERALE OCDE: Le Docteur Marilyn Yakowitz présenta l'étude des tendances du financement destiné à la lutte contre la désertification. Le flux financier mondial vers les pays en développement a augmenté de six millions de dollars en moyenne annuellement entre 1986 et 1991. Soit de 5% en moyenne, chaque année. Durant cette meme période, le total est passé de 73.2 à 132.2 milliards de dollars. Elle mentionna nombres de facteurs économiques qui affectent le développement durable dont l'exportation des capitaux, la dette extérieure, le paiement des services de la dette, les transferts en nature et la fuite de capitaux. Au plan régional, les zones affectées par la désertification reçoivent une part substancielle du total des fonds du Bureau de Développement des pays d'Outre-mer (ODA) qui n'est pas, il est vrai, entièrement prévue pour la lutte contre la désertification. On ne peut pas toujours obtenir des données précises par secteur car les catégories liées à la lutte contre la désertification sont nombreuses. Elle ajouta que la collecte des données et l'analyse des flux financiers pourraient etre plus utiles et intégrées à la planification, au développement et à l'exécution en tant qu'instrument de gestion plutot que de constituer uniquement un simple exercice de comptabilité. ONGs: Le Dr Vanaja Ramprasad, du Réseau Tiers Monde, présenta au nom des ONGs d'Asie, un exposé démontrant les risques de désertification dans les terres de grande production. Elle indiqua que l'Etat du Kerala, en Inde, dont la moyenne pluviométrique annuelle est de 3.200mm, connut en 1987/88 une sècheresse. Les innondations et la sécheresse résultaient de la déforestation, de la construction de barrages sur les rivières et des activités d'irrigation et de salinisation dans la région. Elle poursuivit en expliquant que la Révolution Verte est un facteur clef dans ce processus. Le choix de l'Inde des Programmes d'Ajustement Structurel et du libre échange ont conduit à des changements dans les modèles d'exploitation des terres dans la région. L'introduction des semences hybrides et de la monoculture destinée à l'exportation qui ne permettent pas, ou à peine, le couvert ont remplacé la grande variété des cultures d'origine adaptées à la région. Elle mentionna l'accélération du déclin de la biodiversité. Juan Palao ITURREGUI, du Conseil Andino de Manejo Ecologico, parla au nom des ONGs d'Amérique Latine. Il fit un résumé sur la manière dont les politiques de gestion des terres et les changements économiques au Pérou, ont réduit le potentiel productif des terres et des populations. Il expliqua comment des programmes visant l'intensification de la production du riz et du sucre pour l'exportation ont échoué à cause des coûts élevés de la production et de la concurrence de pays tels que la Malaisie et la Thaïlande. Ces memes programmes ont aussi provoqué la désertification dans des zones cotières du Pérou. Il expliqua comment les ONGs ont joint leurs efforts à ceux de la région pour définir des approches et des stratégies communes pour l'exécution de projets communautaires dont l'objectif est d'assurer une production durable. Mamadou Lamine Thiam du FOVAD prit la parole au nom des ONGs africaines. Il présenta une étude de cas de lutte contre la désertification au Sénégal. Après une description du contexte historique, décrivant comment les politiques favorisant les monocultures pendant les périodes de colonisation et d'indépendance ont mené à la dégradation des terres, à la réduction des parcours, à la raréfication des points d'eau, aux changements climatiques et à la sècheresse. En ce qui concerne la lutte contre la désertification, les ONGs ont mis sur pied, nombre de projets de reforestation et de conservation des sols. Il parla d'un projet du Réseau Africain pour le Développement Intégré (RADI) qui a permis la distribution de plantes aux populations locales, les encourageant ainsi à contribuer à résoudre le problème la dégradation de leur environnement. EXPERIENCES DES PROGRAMMES INTERNATIONAUX, REGIONAUX, SUB-REGIONAUX ET NATIONAUX POUR LUTTER CONTRE LA DESERTIFICATION ET ATTENUER LA SECHERESSE DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT. DCSA: Bataung Leleka, Directeur de l'Unité de Coordination du Développement Communautaire de la Région Sud Africaine, parla de la situation dans cette région. Il présenta des détails sur la relation entre population, ressources et environnement. Avec un taux de croissance démographique urbaine des plus rapides dans le monde, la région souffre d'une pression accrue sur les parcours, à cause des besoins en bois de feu, en terres arables et en paturages, ce qui a accéléré la dégradation des terres. Pour redresser la situation, la DCSA a développé des programmes visant à faciliter l'échange d'informations et établissant la mise en relation et le renforcement des institutions locales. Il conclut que les causes de la désertification sont d'ordre socio-économique plutot que physique. Le Botswana donna l'exemple d'un programme national de lutte contre la désertification, dont la planification s'est effectuée à deux niveaux: d'abord local, où les autorités sont encouragées à faire l'inventaire des ressources qui servira de base à la planification nationale, et à partir duquel les régions développent leurs propres plans, traduits, par la suite, dans différents programmes nationaux. Il expliqua que les programmes de suivi renferment la solution des problèmes fonciers et de réforme agraire. Il conclut que l'obstacle majeur de la région demeurent les lacunes au niveau de la technologie. IGADD: Maina Karaba, du Bureau Inter-Gouvernemental de Développement et de Lutte contre la Sècheresse, évoqua la situation de la région comprenant le Kenya, l'Ethiopie, le Soudan, Djibouti, l'Ouganda, l'Erytrée et la Somalie. Il dit que ce qui se passe au Nord a un impact sur toute la région. Il fit remarquer que jusqu'ici les interventions ont été axées sur les producteurs et n'ont pas pris en ligne de compte les activités des consommateurs. Il nota que l'avancée des limites arides perceptibles après les pluies suggère que la région possède un potentiel productif. Les contraintes sont l'absence de statistiques portant sur des périodes suffisament importantes pour aider à la prévision des sècheresses, les lacunes d'informations hydrologiques et climatiques et l'absence de stations géo-satellitaires. Il conclut que des institutions telles que l'OSS et l'UNSO devraient etre renforcées. CILSS: Fatou Ba indiqua que la première réaction des pays du Sahel pour faire face aux sècheresses s'est effectuée au niveau des équilibres économique et social. Le CILSS, a adopté une stratégie de lutte contre la désertification, basée sur la participation des populations. Cette stratégie inclut une redéfinition du role des services, de la formation et du suivi, et une coordination entre les pays membres du CILSS. Elle expliqua qu'au cours de la mise en place du programme, quelques difficultés furent rencontrées telles que la situation foncière, la décentralisation et la duplication des interventions. D'où le besoin de politiques nationales intégrées et une réforme des lois et règlements sur la gestion des ressources. Le CILSS dispose d'un institut de controle environnemental, d'un système d'avertissement à distance, et d'un institut de recherche démographique qui fournissent des informations utiles à la lutte contre la désertification. La réussite de ce programme repose sur les points suivants: trouver des approches communes, etre à proximité de la communauté rurale, intégrer des économies d'échelle et les expériences d'autres pays et pouvoir etre répliqué. Elle avertit que la Convention n'aurait de sens et serait efficace que si les agriculteurs trouvent des marchés pour leurs produits ainsi que de meilleures conditions de vente et si seulement les zones arides et semi-arides sont intégrées dans les économies nationales, si des réponses sont apportées au problème foncier et si les actions sont mieux coordonnées. PATECORE: Le Dr Helmut Wohl, Conseiller Technique Principal du Développement Rural Régional au GTZ (Allemagne) parla de la coopération entre le Burkina Faso, le CILSS et l'Allemagne dans le cadre du projet PATECORE. Il décrivit l'écosystème du haut plateau et le contexte de sa désertification, les expériences menées par deux ONGs locales pour améliorer l'exploitation des terres et il mentionna les problèmes rencontrés et la manière dont ils ont été résolus. Les enseignements tirés sont les suivants: la lutte contre la désertification anthropogénétique doit porter sur des paramètres socio-économiques; une gestion durable des resources doit intégrer la base communautaire; les capacités des exploitants doivent etre renforcées; il est nécessaire d'assurer un bénéfice économique à court terme; il faut créer un cadre pour la résolution des problèmes fonciers; le savoir traditionnel doit etre valorisé et intégré dans les phases de planification et d'exécution; la formation doit etre renforcée à tous les niveaux et les données démographiques doivent etre prises en compte dans le processus de planification. UMA: Mustapha Tlili donna un aperc,u sur les caractéristiques des pays du Magreb et mit en relief nombre de programes en cours, dont le remplacement des dunes de sables par le reboisement, les campagnes de prévention et d'ensemencement. La méthologie utilisée comprend la participation des communautés et de l'armée ainsi que la consolidation de la législation environnementale et des programmes de préservation des zones menacées. Il mit en exergue la coopération régionale en ajoutant que le Magreb doit réaliser son interdépendance avec l'Europe et que ces deux ensembles doivent coopérer dans la lutte contre la désertification. Kallala Abdessalem du Ministère de l'Environnement parla des spécificités de la désertification en Tunisie. Il fit remarquer que le ratio coût/bénéfice des projets doit etre acceptable pour le monde rural. La désertification est un problème qui nécessite, par ailleurs, l'implication des populations y compris la femme. Il conclut que la désertification doit etre considérée comme le lieu de rencontre et de coopération entre le Nord et le Sud. BENIN: L'exposé de l'Ambassadeur René Valéry Mongbe couvrit quatre aspects: l'état de désertification au Bénin, ses manifestations et ses conséquences, les actions et les enseignements tirés et les nouveaux éléments d'une stratégie visant la promotion du développement durable et l'atténuation des effets de la sécheresse. Il inventoria les facteurs économiques, humains et physiques qui contribuent au processus de la désertification. Il déclara que le système de production agricole participe à la désertification avec, entre autres conséquences, la déforestation, l'exode rural et les migrations vers les terres plus fertiles et la chute de la production alimentaire et pastorale. Il déclara encore que des usines ont vu leur productivité décliner à cause du manque de matières premières et l'importation des produits de consommation a pesé de tout son poids dans les dépenses en devises entraînant des déficits accrus dans la balance des paiements et une détérioration du niveau de vie dans le pays. ALGERIE: Tewfik Abada, du Ministère des Affaires Etrangères présenta un résumé du rapport national algérien sur la lutte contre la sécheresse et la désertification, déclarant que la dégradation des terres est due à l'irrégularité pluviométrique, à l'insuffisance des sols et aux écarts de températures. A ces causes, il faudrait ajouter le surpaturage, une pression démographique croissante, le déboisement, et la salinisation. Il décrivit le Programme Barrage Vert qui incorpore la protection de la végétation, la reforestation, le développement des terres agricoles et pastorales, l'aménagement des dunes et des eaux souterraines. Il déclara que le plan d'action doit comporter les éléments suivants: préservation des ressources locales; évaluation des écosystèmes et de la sécheresse par des observatoires; développement des ressources humaines et scientifiques nationales; et intensification de la recherche. YEMEN: Mahmoud Shidiwa, Directeur du département de la Lutte contre la Désertification au Ministère de l'Agriculture, évoqua les aspects multiformes de la désertification et les stratégies utilisées à plusieurs niveaux. Il parla ensuite des objectifs nationaux face à ce problème. Il déclara que la désertification provoque la paupérisation, la famine, la migration, l'analphabétisme et la non satisfaction des besoins de base. Il déclara que la lutte contre la désertification occupe le septième rang dans la liste des priorités du programme de développement au Yemen. Asma Mubarak, Conseiller aux Affaires Etrangères du Yemen, parla de la politique établie pour les deux décennies à venir qui a débuté en 1991. Elle déclara que la lutte contre la désertification impliquait l'intensification de la plantation et la production animale et l'instauration d'un développement rural durable. Elle mis l'accent sur le besoin de tenir compte les aspects techniques, économiques, sociaux dans la planification. ARABIE SAOUDITE: Le délégué fit un résumé des efforts déployés dans son pays dont la collecte des données sur la flore et la faune, la promulgation de nouvelles lois sur les terres pastorales, la protection des zones forestières, le développement des nouvelles plantes, l'approvisionnement en eau, les projets d'aménagement des dunes, la restauration des parcours et l'aménagement de parcs nationaux. IRAK: Le Dr Fadhal Ali Al-Faraji, du Ministère de l'Agriculture et de l'Irrigation, mentionna que les tempetes de sable, l'avancée des dunes et la salinisation sont en augmentation dans le pays et que les équipements et les moyens disponibles s'avèrent insuffisants pour lutter contre ces phénomènes. Un nombre considérable de projets ont été réalisés et cinq millions d'arbustes résistants au sel ont été plantés. INDE: Narain Singh, Inspecteur Général des Forets, évoqua les efforts déployés dans trois régions: Penjab, Rajastan et Gujara. Il décrivit la stratégie de l'Inde: suivi régulier des forets, du couvert végétal des points d'eau, de l'agriculture et d'autres formes d'utilisation des terres. Il affirma que l'Inde a développé une technologie à moindre coût, visant l'irrigation ainsi que la lutte contre la désertification et la sécheresse. IRAN: Mohammad Reza Djabbari, déclara qu'en dépit des changements climatiques, nombre de causes humaines ont mené à la désertification: la croissance démographique, les besoins croissants de produits agricoles, la surexploitation et l'irrégularité de l'utilisation des ressources en eau. La politique du gouvernement pour lutter contre la désertification comprend l'utilisation des médias pour sensibiliser la population, l'intensification du développement économique pour réduire les pressions sur les terres, la mise en chantier de travaux de réhabilitation et de restauration, le développement industriel et la participation accrue de la population dans la prise de décision. L'Iran a également mis en oeuvre un plan d'action national pour restaurer les terres dégradées. CHINE: Le Professeur Zhu Zhenda, Directeur du Projet National des Ecosystèmes Fragiles et de la Réhabilitation, déclara qu'il y a deux types d'érosion en Chine: éolienne et hydrique. Depuis la conférence des Nations Unies de 1977 sur la désertification, la Chine a mené des recherches étendues sur la désertification, conduit trois conférences nationales sur ce problème, établi un institut spécialisé et réalisé de nombreux programmes de lutte contre la désertification, impliquant les populations locales. Le résultat fut qu'environ 12% des terres érodées n'ont pas été étendues tandis que 10% ont été entièrement restaurées. MONGOLIE: Le Dr. Tsohiogyn Adyasuren, Directeur Général des Sciences Environnementales, du Controle et de la Coopération Internationale, au Ministère de l'Environnement et de la Nature, déclara que le désert de Gobie couvre 75% des terres de Mongolie. Le surpaturage est la première cause de désertification car les arbustes sont utilisés pour alimenter le cheptel pendant la saison sèche. La pluviosité annuelle n'atteint pas 100mm et semble en diminution dans les zones arides. Le gouvernement collabore avec le PNUE pour l'élaboration d'un plan d'action. Il ajouta que la mise en oeuvre sera difficile à cause des problèmes économiques. TURKMENISTAN: Le Professeur N. Kharin, Directeur Adjoint de l'Institut du Désert, présenta une description géographique de la région d'Asie centrale. Les nouveaux Etats de la région ont hérité d'un désastre écologique de l'ancienne URSS. En une génération, 80% du bassin de la mer d'Aral est en proie à la désertification et le potentiel des régions autour de cette mer a été réduit de moitié. Parmi les programmes en cours de réalisation en Turkmenistan, il y a l'approvisionnement en eau des populations, l'électrification et la distribution du gaz pour remplacer le bois de feu, l'engagement de chacun des quatre millions d'habitants à planter deux arbres par an, l'observation satellitaire et l'analyse des tendances de la désertification. CHILI: Samuel Franke Campan~a, de la Corporation Forestière Nationale, présenta une description géographique, topographique et climatique du Chili, où 50% des terres subissent la désertification. Celle-ci est causée par le surpaturage, les activités minières et agricoles, la construction, les incendies de forets et l'érosion par l'eau. Le Chili a signé récemment un accord avec le PNUE pour la mise en oeuvre d'un plan national anti-désertification. Il est important d'aboutir à des mécanismes de coordination mettant à contribution les secteurs privés et publics et incluant une législation adéquate, une éducation environnementale et une collaboration inter-institutionnelle. BRESIL: Paulo Roberto Franc,a, Division de l'Environnement au Ministère des Affaires Etrangères, décrivit le problème de la désertification dans une région située au Nord-est et couvrant 11% du territoire brésilien, où la pluviosité est irrégulière et les sols imperméables. La sècheresse y a réduit la production alimentaire, perturbé l'économie et la vie rurale, faisant augmenter les taux de mortalité infantile et de malnutrition et les maladies endémiques. Il ajouta que le Brésil essaie de trouver un programme intégré pour combattre ce fléau et qu'il est essentiel que sècheresse et développement soient incorporés dans la politique de développement. Valdemar Rodrigues, Secrétaire Municipal du Milieu Ambiant de Teresina au Piaui, fit une présentation de la dégradation des terres marginales dans les zones semi-arides du Nord-est Brésilien, en se référant à une étude effectuée en 1991 qui avait servi de base au plan d'action pour diminuer les effets de la sècheresse. Les causes de la dégradation ont été identifiées comme suit: modèle de développement régional à court terme et basé sur les paramétres de l'économie international; mauvaise utilisation des ressources naturelles; concentration de la propriété terrienne et densité démographique élevée. MEXIQUE: Le Dr Manuel Anaya Gardun~o, Directeur de la Recherche et Représentant du département de Développement Social, parla d'abord de l'engagement du Mexique au plan international puis des problèmes spécifiques auxquels fait face ce pays. Il évoqua les efforts pour élaborer une documentation sur la conservation des sols en Amérique Latine basée sur les techniques des Mayas et des Aztèques. Il parla de l'introduction d'une plante provenant de la Russie, particulièrement résistante à la sècheresse, destinée à l'alimentation du bétail. Il mit l'accent sur l'approche multidisciplinaire en matière de recherche et de participation communautaire. ISRAEL: Le Professeur Uriel Safriel, de l'Institut de Recherche sur le Désert de l'Université Ben-Gourion et de l'Université de Jérusalem, a présenté l'expérience de son pays en matière de prévention contre la désertification et parla de la conversion de terres semi-désertiques en paysage méditerranéen, dans des zones où la pluviosité se situe entre 100 et 200mm. Il invita tous les gouvernements, y compris ceux des pays limitrophes, à visiter leurs équipements et leur sites de recherche. EXPERIENCES DES PAYS DEVELOPPES AUSTRALIE: Le Dr Geoff Miller, Ministre Associé pour l'Agriculture expliqua que pour la Convention, des solutions à long terme sont requises pour améliorer les productions et réduire les dépendances. Elaborant sur les efforts et les expériences de l'Australie, il mit en exergue le partenariat entre le gouvernement et la population. Il fournit ensuite des détails sur la manière dont le Programme Soins de la Terre (Land Care) et la collaboration de toutes les agences relevant des ressources naturelles ont révolutionné, certes à un coût élevé,la gestion des terres arides et semi-arides. Il conclut que les programmes doivent etre basés sur les aspirations des communautés et que l'avis des experts doit etre mis à la disposition des populations sans leur en etre imposé. ESPAGNE: Le Dr José L. Rubio, Chef de l'Unité de Recherches sur la Désertification (IATA-CSIC), à Valence, donna un aperc,u sur la désertification en Espagne. L'érosion par l'eau en est une cause majeure et la reforestation constitue un moyen de lutte majeur. Il expliqua que 43,8% du territoire espagnol est touché par l'érosion et que les niveaux pluviométriques restent insuffisants pour régénération de la végétation. Il a cité, parmi d'autres causes de la dégradation environnementale en Espagne, les incendies de forets, la construction, le surpaturage et les activités agricoles dans les zones marginales. Le reboisement est mené de manière extensive pour lutter contre la désertification: 2,5 millions d'hectares ont été reboisés depuis 1940. Dans les dernières années, cet effort a décliné à cause de l'insuffisance de collaboration entre les propriétaires terriens privés due à un manque de stimulations, à la critique adressée par le mouvement écologique sur l'utilisation des pinèdes et à l'absence des instruments juridiques nécessaires. Le nouveau plan national espagnol tente d'apporter des remèdes à ces problèmes. ETATS UNIS: Paul Blakeburn, Directeur du Service Ecologie, Santé et Conservation au Département d'Etat, fit une description des zones arides du Centre et de l'Ouest des USA. Il fit un bref historique des installations humaines dans ces régions et expliqua comment les politiques d'encouragement de ces installations ont abouti au surpaturage dans plusieurs parcours et comment de nombreux projets ont provoqué la salinisation. Le "Dust Bowl" des années trente était le résultat de la sécheresse et de l'exploitation agricole sur des centaines de milliers d'hectares de terres marginales. En conséquence, de nombreux programmes furent développés ou initiés par le gouvernement, y compris la subvention de pratiques agricoles et d'élevage sur les terres arides, incluant les coupes vents et les labours en courbes de niveaux, l'établissement de zones de conservation où la participation des fermiers était volontaire et les services fournis sur la base du "premier venu premier servi", les techniques de pointe en matière de prévision météo et des restrictions sur le betail, les espèces et le nombre de tetes. Il ajouta que pour réussir dans ces écosystèmes, les programmes doivent inclure: 1) des mesures de collaboration et des programmes de coopération permettant de mieux comprendre les systèmes naturels en oeuvre, 2) la mise en place de pratiques de gestion, 3) l'encouragement des populations pour l'adoption de pratiques de gestion durables. ELEMENTS POUR UNE NOUVELLE STRATEGIE DE PROMOTION DU DEVELOPPEMENT DURABLE DANS LES PAYS TOUCHES PAR LA SECHERESSE ET LA DESERTIFICATION FIDA: Le Dr. Gary Howe, Controleur des projets, à la Division Afrique, au FIDA, évoqua la nécessité d'introduire la conservation des ressources dans les pratiques agricoles normales des exploitants pauvres. La conservation n'a lieu que lorsqu'elle se traduit en bénéfices tangibles. Alors que la production doit se baser sur l'individu, le cadre commun est important. La question n'est pas d'encourager la production commune, mais de soutenir le cadre commun car la plus grande partie des terres touchées par la désertification sont une forme de propriété commune. Le problème de désertification ne provient pas de faiblesses inhérentes aux régimes de la propriété commune mais bien dans le fait que ces derniers ont été affaiblis de l'extérieur. Il ajouta qu'il y a besoin d'impliquer tous les groupes utilisateurs des ressources y compris les femmes, les pauvres et les groupes ethniques marginalisés. Il conclut en donnant une liste de quelques stratégies de conservation: 1) les activités de lutte ne doivent pas etre perc,ues comme des actions isolées mais intégrées à l'effort agricole général; 2) les activités doivent etre orientées principalement pour aider les petits exploitants à identifier leurs problèmes et dégager des solutions, 3) les communautés ne peuvent gérer leurs terres que si les droits de propriété sont clairement définis, 4) les politiques macro-économiques doivent évoluer. PNUE: Franklin G. Cardy, Directeur du PAC au PNUE, parla de la collecte et de l'analyse de l'information de fac,on systématique. Il commenc,a par ses conclusions qui comprennent: l'écoute des clients pour déterminer l'information dont ils ont besoin et quelles en sera l'usage, vu la variété des types d'informations disponibles; la concentration sur ce qui est requis pour une efficacité accrue; l'élaboration d'indicateurs qui reconnaissent les liens entre l'environnement et les conditions de vie; la normalisation de l'évaluation, combinant les méthodes de terrain et celles à distance; conformément à la proposition de 1977, l'usage du savoir autochtone dans la planification; la collecte et la dissémination des cas de réussite et leur potentiel de répétition; l'attention à l'information, l'analyse et le feed-back au sein de la communauté; l'assurance de réactions promptes face aux prévisions; le renforcent des instituts de recherche et des réseaux de centre d'informations; la fixation d' objectifs inscrits dans le temps; la vulgarisation de l'information de sorte qu'elle puisse etre à la portée des bénéficiaires. KENYA: J. K. Njihia, du Centre de Surveillance de la Sècheresse, au Kenya, fit un exposé sur des activités menées à Nairobi et à Harare dans des centres établis en 1989. Il ajouta que les ceux-ci sont au service des pays frappés par la sècheresse dans la région. Ils fournissent l'information nécessaire sur la production agricole, les conditions météorologiques, la gravité de la sècheresse, les conditions et les effets climatiques, mettant ainsi à disposition, les instruments nécessaires à la détection à distance. Il informa que des exemplaires du bulletin du Centre sont disponibles et que des visites pourraient etre organisées. IRM: Peter Veit parla de la nécessité de technologies de gestion socialement appropriées aux zones arides. Sa coonclusin était que plusieurs technologies et techniques efficaces existent et qu'elles sont utilisées par les fermiers des zones arides en Afrique Sub-Saharienne. Plusieurs sujets, concernant les technologies de petite échelle et de la gestion des ressources naturelles au niveau local ont des répercussions sur la gestion des terres sèches d'Afrique Sub-Saharienne. Parmi celles-ci sont la gestion des ressources locales (sécurité en terre et en ressources, opportunités et stimulants socio-économiques et un environnement politique favorable), les technologies à objectifs multiples, les technologies en tant qu'ensemble de connaissances, d'aptitude, de ressources et de pratiques et les technologies autochtones et le savoir local. Pour etre pratiques, ces technologies doivent avoir un retour sur l'invesstissement, une efficacité reconnue, une acceptation culturelle et une possibilité d'utiliser les ressources humaines locales. Les actions gouvernementales pourraient favoriser des interventions introduisant des technologies sur une petite échelle pour l'amélioration de la gestion des zones arides tel qu'améliorer les technologies existantes, renforcer les institutions villageoises, renforcer les échanges d'informations informelles et canaliser les ressources vers la base. UNSO: Tijan Jallow, Conseiller Technique auprès de l'UNSO, évoqua le développement des capacités humaines pour la gestion durable des ressources naturelles. Il dit que cela implique une amélioration dans le développement des ressources humaines, les lois et les règlements, les immobilisations et les procédures qui président les opérations institutionnelles. Il ajouta que le problème réside dans l'insuffisance inter-relationnelle entre ces trois dimensions et qu'une approche mondiale est nécessaire. Puis il cita les obstacles comme suit: échec au niveau des systèmes de prestation dans l'exécution et le suivi, mauvaise gestion et coordination au sein des pays récipiendaires et l'assistance fournie par les donateurs, l'absence d'un "marché" pour l'évaluation technique qui est orientée vers l'offre plutot que vers la demande et un environnement très peu favorable. Il ajouta que le problème majeur en Afrique Sub-Saharienne est l'érosion des capacités. Pour lui, la Convention devra d'abord identifier les contraintes des efforts de développement à ce jour, y compris la participation communautaire, les droits aux ressources locales et les approches sectorielle et mondiale, importées et intensivement basées sur le capital. Il dit encore que la réussite dépend de la décentralisation et l'"empowerment", de la création de droits d'accès aux ressources, de la flexibilité dans la gestion des projets et la participation communautaire dans le développement institutionnel. Parmi les questions en suspens: est-ce que les communautés peuvent prendre en charge ces nouvelles responsabilités; jusqu'où peut aller l'"empowerment" de l'Etat; quelle assistance extérieure est nécessaire; les mesures administratives et légales requises; et jusqu'où les populations, au niveau communautaire, pourront poursuivre les activités d'intéret commun. Il mit l'accent sur le fait que le développement technologique doit etre guidé par les besoins du pays récipiendaire et non le pays donateur. FIDA: Gary Howe parla des systèmes alternatifs de subsistance. Il dit que bien que le FIDA n'aît pas d'alternative à proposer, la question est importante parce qu'il semble improbable, qu'avec la technologie et les encouragements actuels, une relation stable entre l'environnement et la pression exercée par la population puisse s'accomplir. Il expliqua que puisque la désertification est anthropogénique, l'alternative serait de faire en sorte que les gens aient accès à un éventail d'activités non agricoles génératrices de revenus, hors des zones les plus vulnérables. Il mentionna trois manières de diversifier les sources de revenus qui ne sont pas destructrices pour l'environnement, identifiées par l'UNSO: certaines activités non-extractives, utilisant les ressources naturelles; la transformation, au niveau local, des produits agricoles pour l'amélioration de la valeur économique; et les petites entreprises, utilisant le potentiel local. Il affirma que la réussite de la diversification des activités locales dépendra d'une meilleure introduction dans les marchés régionaux et nationaux, conjuguée avec des améliorations significatives au niveau du transport et des communications et l'adaptation à ces marchés. Il déclara que les avantages tels que l'accès à la devise étrangère à un coût peu élevé, aux crédits subventionnés et un positionnement dans les circuits de distribution, accordés aux grandes entreprises à travers les politiques macro-économiques sont néfastes aux petites entreprises des zones marginales. Ces distorsions doivent etre éliminées pour permettre à l'entreprise micro-économique de réussir. Il conclut que la solution est de donner aux populations locales des alternatives à l'agriculture. ENDA: Masse Lo, parla de sources d'énergie alternatives pour les zones arides. La variété des économies et des cultures ont un impact sur le niveau de la capacité à satisfaire ces besoins d'énergie. Sans la prise en compte de ces liens, il est impossible de comprendre la crise énergétique des pays en développement. Puisque les populations des zones arides dépendent de la biomasse et du bois de chauffe, les conséquences comprennent la dégradation environnementale, la déforestation et la désertification. Il argumenta le besoin de promouvoir des nouvelles solutions qui font appel à l'énergie solaire et/ou éolienne et l'utilisation rationnelle du bois de feu. Les techniques alternatives doivent etre adaptées pour satisfaire la demande et les besoins locaux. Les sources photovoltaïques ne sont pas seulement moins coûteuses mais correspondent aux besoins des populations rurales et des zones arides. Il parla aussi de la bonne gestion et de la combustion du bois de feu dans les zones arides. Il évoqua quelques problèmes vécus avec les foyers améliorés dont la non-acceptation de la part des populations locales et des circuits de distribution peu efficaces. Pour lutter contre la désertification, il est nécessaire de re-penser les politiques énergétiques. STRUCTURE ET ELEMENTS CONSTITUTIFS DE LA CONVENTION Le Président du CIND, Bo Kjellén inaugura la deuxième semaine de la session en invitant les délégués à la nouvelle phase du processus: la discussion sur la structure et les éléments constitutifs de la Convention. Kjellén constata que la tache est de transformer les "reves" de Rio en une réalité centrée autour de l'humain. Il établit cinq points majeurs: 1) ce processus ne commence pas à partir de zéro mais devrait se fonder sur les efforts, recherches et negociations passés; 2) il existe un lien entre les aspects globaux de la dertification et les problèmes particuliers auxquels fait face l'Afrique; 3) le chapitre 12 de l'Agenda 21 contient un ensemble négocié d'éléments qui devraient etre utilisés de manière constructive; 4) les liens horizontaux avec d'autres chapitres de l'Agenda 21 doivent etre pris en compte; et 5) il est nécessaire d'encourager la participation locale et d'écouter les populations villageoises. Il déclara que cette négociation est la première chance après la CNUED pour reflèter le caractère central de la participation populaire. Lors de la discussion, la plupart des délégations exprimèrent leur profond engagement aux négociations et leur soutien du format tel qu'il apparaît dans le document du Secrétariat (A/AC.241/7, "Format de la Convention et éléments susceptibles d'entrer dans sa composition"). Malgré le fait que les déclarations faites n'étaient que des commentaires initiaux sur la Convention et que les gouvernements doivent en principe remettre des propositions écrites plus concrètes au Secrétariat d'ici le 1er juillet 1993, un consensus ainsi que des désaccords sur un certain nombre de questions fondamentales sont apparus. I. LE FORMAT DE LA CONVENTION: Le format de la Convention généra un certain nombre de commentaires. Le Bénin suggéra que la Convention pourrait suivre le format d'autres accords internationaux, tels que la Convention de Lomé IV et celles sur les Changements Climatiques et la Biodiversité. Le Bénin ajouta que la structure devrait mettre l'accent sur l'universialité du problème en accordant une considération spéciale au problème africain. La Suisse demanda à ce que la Convention soit d'une structure courte et comporte des principes internationaux de nature générale. Elle ajouta que la Convention devrait etre complétée par une série de protocoles régionaux puisque les actions doivent etre adaptées aux besoins régionaux et qu'il ne convient pas d'exiger les memes engagements de tous les pays. Il y eut une divergence d'opinion sur la question des annexes ou protocoles régionaux. Certains pays, tels que la Pologne, le Chili, le Bénin, le Sénégal et la Finlande délarèrent que la Convention devrait contenir des annexes sur des programmes régionaux et nationaux négociés séparément de la Convention principale. Le Canada remarqua que le CIND devrait développer une Convention à structure générale avec des provisions concernant la plupart des pays. La Norvège et le Canada demandèrebt à ce que les provisions spécifiques à des régions soient placées au sein d'annexes négociés durant le processus. Les Etats Unis demandèrent aussi à ce que les travaux sur la structure de la Convention et des annexes soient poursuivis au meme rythme et en coordination avec les annexes. Le Mexique nota qu'il n'y avait pas suffisament de temps pour une approche progressive région par région et que les sujets, thèmes et secteurs doivent etre inclus dans des annexes. La Malaisie considéra que le CIND ne devrait pas initier des négociations parallèles sur les protocoles qui devraient etre laissées à la Conférence des Partis. II. ELEMENTS D'INTRODUCTION: De nombreux délégués étaient d'accord sur le fait que le chapitre 12 de l'Agenda de Rio doive servir de point de départ pour la Convention. Cuba mentionna la nécessité d'inclure d'autres chapitres de l'Agenda 21 dans la Convention, en particulier les chapitres sur l'agriculture et les ressources en eau fraîche. Le WMO, UNSO, la Malaisie, la Guinée, l'Autriche, la Tanzanie, le Burkina Faso, la Tunisie, l'IGADD, la Bolivie et les ONGs proposèrent tous que la Convention prenne en considération les causes de la désertification résultant de la pauvreté, la dette extérieure, le commerce, la fixation des prix de marchandises et d'autres facteurs économiques extérieurs. Le Royaume Uni, l'Australie et le Portugal s'opposèrent à ce que les problèmes tels que le commerce et la dette soient abordés vu qu'ils sont traités dans d'autres forums. La nécessité d'incorporer les points de vue de la population locale dans la Convention obtint un très fort soutien. La CEE déclara que parce que la désertification est principalement anthropogénique, les solutions et les stratégies préventives doivent doivent se concentrer sur le plan local. La Suède et le Brésil mirent aussi l'accent sur le niveau local. L'UNSO déclara qu'il est nécessaire de donner une nouvelle direction à la mise en place des programmes opérationels, en s'éloignant des aspects purement physiques et en adoptant une approche centrée sur les moyens de subsistance. De nombreux pays, y compris le Danemark et la Belgique, notèrent que la Convention devrait adopter une approche du bas vers le haut. L'Italie, la Tanzanie, l'Australie, le Canada et la Finlande mirent l'accent sur le role des communautés locales et les ONGs. La Bolivie et l'Australie, en particulier, mentionnèrent le role que peuvent jouer les ONGs dans les négociations. Le Tchad, le Ghana et la Jordanie évoquèrent l'importance des communautés et des connaissances locales. Les Pays-Bas, le Canada, la Finlande, l'Australie, la Suède et Madagasgar tous mirent l'accent sur le role de la femme dans la lutte contre la sècheresse et la désertification. L'Australie et la Bolivie insistèrent sur le role des technologies et pratiques indigènes. Le Lesotho, le Kenya et le Burkina Faso mirent en avant l'importance de la participation populaire à tous les niveaux et la décentralisation en tant que le meilleur moyen pour donner le pouvoir à la population. Les ONGs mirent en relief la nécessité de programmes développés par les communautés, s'adressant particulièrement aux femmes, renforcés par des programmes à niveau multiple et une technologie appropriée développée à partir des systèmes de connaissances et des sciences indigènes. 1. Préambule: Alors que le Bénin proposa que le préambule couvre toutes les préoccupations de toutes les régions, le Chili déclara que la Convention devrait avoir une structure qui soit universelle mais un préambule qui mette l'accent sur l'Afrique. L'Autriche préféra un bref préambule qui reflète la vision mondiale sur le développement durable et couvre les problèmes de pauvreté. La Jordanie déclara que le préambule devrait inclure l'immigration en tant qu'une des causes de la désertification. Le Botswana avanc,a que le préambule devrait mettre en avant la dégradation des terres ainsi que la gestion adéquate, l'utilisation et la conservation des ressources et de la faune sauvage. L'Iran mentionna l'importance de reconnaître les droits de souveraineté des Etats à exploiter leurs propres ressources. 2. Définitions: Si la plupart des délégués furent d'accord pour que la définition de la désertification utilisée au chapitre 12 de l'Agenda 21 soit le point de départ, il y eut une multitude d'opinions sur la nécessité d'élargir cette définition ou non. Le Canada, le Mali, le Ghana et la Tunisie étaient en faveur de commencer avec la dfinition dans l'Agenda 21. La Gambie déclara que la définition dans l'Agenda 21 n'était pas sacrosainte et pouvait etre révisée. Le Bénin et le Soudan demandèrent à ce que l définition dans l'Agenda 21 soit élargie afin d'inclure les causes économiques et sociales de la désertification. La France déclara que la définition telle qu'établie dans l'Agenda 21 devrait suffire mais que les aspects sociaux et économiques devraient prendre le pas sur les aspects climatiques. Les Pays-Bas notèrent que la définition devrait inclure la croissance de la population et la migration et la Pologne déclara que la définition devrait etre révisée pour inclure la dégradation des terres. La Malaisie et le Brésil avancèrent que les définitions utilisées dans la Convention ne devraient pas inclure les forets, sauf si elles se trouvent sur terre sèche. Finalement, l'Egypte déclara que le CIND ne devrait pas perdre son temps à définir la désertification et devrait plutot définir comment lutter contre la désertification. 3. Objectifs: La Suisse, l'Allemagne et le Royaume Uni remarquèrent que la Convention devrait inclure des objectifs vérifiables et le moyen de conduire à des engagements fermes et durables. Le Canada souligna qu'au lieu de s'embarquer sur de grands projets destinés à récupérer des zones de désert, la Convention devrait se donner pour objectif de limiter la transformation de terres fertiles en désert. Le Burkina Faso et la République Centrafricaine étaient d'accord sur le fait que la Convention devrait prendre en compte la nécessité de prévention et de mitigation. Le Royaume Uni demanda, lui aussi, à ce que l'attention soit centrée sur les causes de la désertification au niveau local plutot que sur les conséquences. D'autres objectifs mentionnés incluent: la nécessité de renforcer la coopération régionale (Kenya), une coopération Sud-Sud accrue (Autriche et Cuba) et des objectifs mondiaux accordant une priorité à l'Afrique (Espagne). III. Programmes d'action nationaux et sub-régionaux: L'idée de programmes d'action nationaux recevèrent un appui favorable de la part de nombreux délégués. L'Allemagne suggéra que les procédures pour l'élaboration de plans d'action nationaux et régionaux constituent la partie centrale de la Convention. Le Japon, l'Algérie, le Bénin et l'Iran mentionnèrent la nécessité d'assister les partis dans la soumission de plans d'action nationaux à la Conférence des Partis. Le Botswana déclara que la préparation de Plans d'Action Nationaux devrait etre décrite dans la Convention et la Pologne recommanda une approche flexible pour les plans d'action nationaux et régionaux. Quelques pays firent des commentaires sur les études de cas commanditées par le Secrétariat afin d'assister le développement de programmes d'action nationaux et sub-régionaux. La CEE exprima des doûtes sur le fait que les études de cas constitueront une base utile pour des modèles de programmes. Le Royaume Uni déclara que la préparation faite à la hate de ces études de cas semble étre en contradiction avec les principles d'approche du bas vers le haut originant des communautés. Le Cameroun et le Maroc, toutefois, apportèrent leur soutien aux études de cas et exprimèrent leur confiance dans le fait qu'elles conduiront à l'élaboration des stratégies. IV. Engagements globaux: De nombreux délégués s'attachèrent au problème des engagements mondiaux. L'Algérie déclara qu'il y devrait avoir à la fois des engagements mondiaux et des engagements propres à chaque pays, ainsi qu'une coopération multilatérale accrue grace à l'ONU et au réseau informel des ONGs. Tandis que la Suède soutint que les engagements mondiaux soient les memes pour tous les participants, le Royaume Uni demanda qu'une distinction soit faite entre les engagements des pays affectés et les pays non-affectés. Le Portugal remarqua que les engagements mondiaux doivent etre soigneusement définis et le Danemark, au nom de la CEE, déclara que les partis ne doivent faire que des engagements qui peuvent etre effectivement mis en place et facilement controlables. La Gambie déclara que les engagements de la Convention devraient etre sous forme d'information, d'échange de ressources financiers et humains entre pays. Le Mali cita quatre types d'engagements mondiaux qui devraient etre inclus dans la Convention: scientifiques (y compris le renforcement des capacités nationales et la création de centres internationaux), techniques, économiques (y compris la réduction du poids de la dette et les déséquilibres du commerce international) et financiers (y compris l'amélioration des mécanismes existants). 1. Recherche, controle et collecte d'informations: Il y eut un consensus sur la nécessité d'améliorer le controle et la collecte d'informations sur la sècheresse et la désertification. L'Italie, l'Autriche, la Finlande, la Pologne et l'IGADD déclarèrent qu'un objectif essentiel de la Convention devrait etre de coordonner la collecte et l'échange d'informations et de données ainsi que les programmes qui s'y rattachent. Le Japon, le Maroc, le WMO et l'UNSO lancèrent un appel pour soutenir le controle et l'évaluation de données au niveau international de fac,on efficace. Le WMO soutint, par ailleurs, une meilleure utilisation de l'information hydraulique et météorologique sur les ressources en eau ainsi que l'établissement de mécanismes de controle, d'évaluation, de dissémination d'information, de recherche et de développement technologique. L'Egypte, appuyé par l'Israel, demanda la constitution d'un réseau de controle basé sur une répartition en zones écologiques. Le Pérou demanda aussi un controle écologique. Le Royaume Uni mit en garde contre le risque que la collecte de données devienne une fin en soi. L'Argentine fit la requete pour des fonds supplémentaires destinés à la recherche appliquée et à l'étude des pratiques d'exploitation agricole. L'Iraq proposa l'introduction de centres de conseil régionaux qui conduiraient des études ayant trait à la désertification. L'Algérie, l'Uzbekistan et le Cameroun demandèrent l'établissement d'un système d'alarme avancé. 2. Transfert de technologie et coopération: Les délégués étaient d'accord sur l'importance du transfert de technologie dans la lutte contre la sècheresse et la désertification. L'Israel, le Tchad et le Cameroun mentionnèrent spécifiquement le fait que la technologie doit etre adaptée avant qu'elle puisse etre transférée. La Norvège suggéra l'utilisation de technologies appropriées des pays en voie de développement. 3. Infrastructure, éducation et prise de conscience: La nécessité d'action au niveau local en matière d'infrastructure, d'éducation, de formation et de prise de conscience du publique fut très fortement soutenue. Le WMO demanda la mobilisation de l'opinion publique parmi les femmes et les jeunes ainsi que la formation et l'éducation à tous les niveaux sur l'utilisation des ressources naturelles dans les zones marginales. L'UNSO et le Japon appuyèrent la mobilisation des initiatives et de la participation des communautés locales. Le Pérou, le Chili et le Maroc mirent l'accent sur l'importance de la prise de conscience et la participation populaire. L'Australie et les Etats Unis mentionnèrent la nécessité d'améliorer l'infrastructure au niveau local et le Burkina Faso et l'Iran remarquèrent que la formation était essentielle. L'Algérie proposa des programmes d'éducation et un centre de formation dont le siège serait en Afrique. 4. Lien avec d'autres conventions: Un certain nombre de gouvernements et d'organisations, incluant l'Australie, la Suisse, le Brésil, le Botswana, l'Espagne, le Portugal et le WMO, mentionnèrent l'importance d'assurer la complémentarité et la coordination entre cette Convention et d'autres, en particulier les Conventions sur les Changements Climatiques et la Biodiversité. La Norvège, l'Allemagne et le Royaume Uni mentionnèrent spécifiquement que le CIND ne devrait pas dupliquer le travail d'autres conventions et agences de l'ONU. La Finlande déclara que le CIND devrait emprunter à d'autres conventions mais seulement dans une certaine limite. La Malaisie ajouta que prudence doit etre faite lorsque sont discutés les liens avec d'autres conventions et l'Arabie Saoudite déclara que la Convention devrait etre indépendante. 5. Ressources et mécanismes financiers: Alors que la plupart des délégations insistèrent sur la nécessité de dispositions financières adéquates pour l'assistance dans la lutte contre la sècheresse et la désertification, il y eut certaines différences d'opinion sur la nécessité de nouvelles ressources supplémentaires ainsi que de mécanismes de financement. L'Allemagne, le Canada, le Royaume Uni, l'Espagne déclarèrent que les sources existantes devraient demeurer les principales sources de financement en matière de sècheresse et de désertification. L'Espagne mis en garde, en particulier, contre la prolifération de mécanismes de financement. L'Algérie, le Brésil, la Chine, le Kenya, la Tanzanie, la Tunisie, l'Iran, le Cameroun et le Lesotho demandèrent de nouvelles resources financières additionnelles. L'Egypte, le Japon, les Etats Unis et la Norvège recommandèrent une utilisation plus efficace des ressources disponibles. Le Nigéria suggéra que le financement initial de la Convention devrait se faire à travers le GEF et nota que l'Agenda 21 stipule que le GEF est disponible en tant qu'un mécanisme de financement pour les conventions. La Suisse recommanda l'expansion du financement des activités pour le controle de la désertification à partir du GEF restructuré. Le Canada, toutefois, remarqua que si le GEF a financé certains projets, il existe des restrictions inhérentes quant à ce que le GEF peut accomplir dans ce domaine. La Suède nota qu'il est improbable que le GEF puisse financer des projets de lutte contre la désertification. Elle ajouta que par dessus du financement existant, il est nessaire de trouver des sources supplémentaires de la part de l'IDA, de la Banque Mondiale et des banques de développement régionales. D'autres interventions ayant trait aux ressources financières incluent la requete du Botswana pour que le Secrétariat prépare des estimations sur les ressources nécessaires pour relever le défi étant donné que de nouveaux sources de financement supplémentaires seront requis. Le Maroc mit l'accent sur la nécessité de financement à long terme. L'IGADD et le Pérou déclarèrent que les institutions de financement devraient etre révisées afin que la survie des population en soit la priorité. Le Portugal suggéra de controler l'utilisation et l'évaluation des fonds. D'autres commentaires: Un certain nombre d'autres questions furent commentées au cours du débat. L'Uzbekistan mentionna l'importance d'adresser dans la Convention l'utilisation des ressources en eau au-delà des frontières et l'IGADD mit en relief l'importance du développement des ressources en eau. L'Argentine, le Burkina Faso et le WMO avancèrent que la promotion d'énergies alternatives est importante dans la lutte contre la désertification. Le WMO, l'UNSO et l'IGADD insistèrent que la Convention devrait fournir des mécanismes pour renforcer les moyens pour faire face à la sècheresse. L'Autriche fit mention de la question des réfugiés écologiques et le Pérou évoqua les problèmes causés par l'émigration. L'Italie et l'Autriche soulignèrent l'importance de la section sur les mécanismes de résolution des conflits. Conclusions: A la fin de sa session, le CIND adopta "Grandes Lignes des conclusions de la question à l'ordre du jour 4" (A/AC.241/L.9). Cette proposition du Président annote le document A/AC.241/7, qui contient les propositions du Secrétariat sur le format de la Convention et les éléments susceptibles d'entrer dans sa composition ainsi que les commentaires faites au cours de la discussion. Elle devrait servir de guide général pour le Président et le Secrétariat lors de la préparation de la prochaine session. La proposition demande aussi aux gouvernements de soumettre des commentaires écrits sur le contenu de la Convention, y compris des propositions détaillées sur sa rédaction, d'ici le 1er juillet 1993 afin que le Secrétariat puisse distribuer une synthèse d'ici le 15 août 1993. REVUE DES FONDS EXTRA-BUDGETAIRES Arba Diallo, Secrétaire Exécutif du CIND, introduisit les deux documents traitant des fonds extra-budgétaires, A/AC.241/8 et Add.1. US$1.3 millions ont été promis au titre du fonds bénévole spécial pour la participation des pays en développement et US$450,000 ont été perc,us. US$1.5 millions ont été promis au titre de fonds de garantie pour le processus de négociation dont US$600,000 ont été rec,us. Diallo mentionna que la participation des pays en développement à cette session a été rendu possible grace au Danemark, à la Norvège et aux Etats Unis. Le PNUE et le PNUD ont pris des décisions pour soutenir le fonds de garantie du Secrétariat et les Pays Bas contribueront à hauteur de 1 million de guilders (US$560,000). Il mentionna également nombre de décisions prises par les gouvernements et les organisations internationales pour financer les préparations dans certains pays. L'Allemagne a accordé 1 million de deutschmarks pour des études de cas dans les pays de la région soudano-sahélienne et la Tunisie. Le Canada, la Suisse et l'OMM, discutent du renforcement du Secrétariat par des experts. L'UNSO a engagé US$200,000 pour les études de cas et la FAO fournit les services à mi-temps d'un juriste spécialisé en environnement. La Norvège évoqua le montant qu'elle a accordée à travers l'ODA (1% du PNB). Le Délégué exprima sa déception sur le déboursement effectif des promesses et son souhait que le Secrétariat ne pas perdre son temps à la collecte des fonds. L'Australie s'engagea pour $A50,000 au fonds de garantie. La Suisse informa de l'organisation d'un séminaire sur les techniques, à Genève, juste avant la session de Septembre. Le Canada et la Suède déclarèrent que leurs cotisations ont été transférées et qu'elles devraient avoir été rec,ues. Le PNUE déclara que sa contribution s'élève à US$300,000 et non US$250,000 comme cité. La Norvège requit une mise à jour du document pour les apports des capitaux. La Mauritanie remercia tous les pays ayant contribué et exprima sa préoccupation pour le manque de coordination entre l'aide spécifique aux pays et l'aide au Secrétariat. Diallo et Kjellén firent appel aux délégations pour qu'elles effectuent leur contribution et les promesses faites aux deux fonds. MANDAT DES GROUPES DE TRAVAIL Tandis que les délégués étaient en train de partager les expériences de leurs pays en matière de sècheresse et de désertification et d'échanger leurs points de vue concernant le format de la Convention et les éléments susceptibles d'entrer dans sa composition, des consultations informelles avaient lieu à huis clos sur une proposition soumise par le Président sur les mandats des groupes de travail. Deux points furent discutés de fac,on informelle: le premier était les responsabilités effectives des groupes de travail et le second était la question du délai de temps en ce qui concerne la négociation des protocoles régionaux. L'un des points discutés fut la responsabilité des groupes de travail à propos des ressources financières. Le Groupe des 77 proposa que le Groupe de Travail I, sous la présidence d'Ahmed Djoghlaf de l'Algérie, soit responsable pour la question des ressources financières "incluant ressources financières additionnelles ainsi que mécanismes financiers." Les pays développés ne voulurent pas accepter la terminologie "ressources financières additionnelles," toutefois, ils ne firent aucune objection à ce que "dispositions financières" soit pris en charge par le Groupe de Travail I. Ainsi, les gouvernements réussirent à se mettre d'accord sur les mandats suivants pour les groupes de travail: 1) le Groupe de Travail I est responsable pour le préambule, les principes, les objectifs et les engagements, y compris les dispositions financières et le développement d'infrastructure; 2) le Groupe de Travail II est responsable pour les provisions institutionnelles, administratives, technologiques et scientifiques, la recherche, la collecte de données et l'échange d'information, les accords de procédure et d'autres provisions légales. La question qui sema le plus de désaccord pendant toute la session fut la question du délai de temps à etre accordé à la négociation des protocoles régionaux tout en assurant une priorité d'action pour l'Afrique. La résolution 47/188 de l'Assemblée Générale inclut, au sein du nom officiel du Comité de Négociation, l'expression "particulièrement en Afrique", indiquant que priorité d'action devrait etre donnée à cette région. Kjellén proposa à l'origine qu'un protocole sur l'Afrique, tel qu'un annexe constituant une partie intégrale de la Convention, soit négocié dès que la structure principale de la Convention soit définie. Il proposa aussi que des protocoles similaires pour d'autres régions soient négociés par la suite. Cette proposition, " Mandats pour les groupes de travail", distribuée en tant que document A/AC.241/L.6, fut longuement discutée par les groupes régionaux et lors de consultations informelles tenues par Kjellén. Cette proposition fit face à la résistance de certains pays dans des régions autres que l'Afrique estimant que leurs propres problèmes en matière de désertification méritaient attention. Les délégués de ces régions considéraient que des protocoles similaires pour leurs régions devraient etre négociés simultanément avec le protocole pour l'Afrique. Après des heures de consultations, Kjellén proposa un compromis comme suit, "Des protocoles similaires pour d'autres régions seront négociés sans délai, selon des modalités qui seront décidées par le Comité lors de sa seconde session." C'est ce texte qui servit de base à la discussion officielle lors de la séance Plénière du jeudi 3 juin. Le Groupe Asiatique, secondé par le Groupe d'Amérique Latine, proposa d'amender ce texte en ajoutant la phrase suivante après le terme "délai": "dans les limites de temps du processus de négociation". Toutefois, au cours du débat, l'Inde proposa de modifier cet amendement avec "dans les limites de temps du CIND." Kjellén, le Japon, le Groupe Africain, l'Australie, la Norvège et d'autres préférèrent la formulation originale vu que le CIND n'a pas de mandat après juin 1994 tandis que le processus de négociation peut se poursuivre après que la Convention est adoptée en juin. L'Autriche fit remarquer comment il ne serait pas pratique de négocier la Convention ainsi que des protocoles régionaux supplémentaires d'ici juin 1994. La Fédération Russe proposa que la discussion sur ce point prenne fin et que le rapport reflète le fait que le Comité fut incapable d'obtenir un consensus et que cette question sera discutée lors de la seconde session. Après un nouvel échange de points de vue, Kjellén ajourna la réunion pour permettre la tenue de discussions informelles qui pouraient rompre l'impasse. Lorsque la réunion fut reconvoquée deux heures plus tard, Kjellén proposa le texte suivant, "... Afin de permettre au CIND de négocier rapidement des protocoles similaires pour d'autres régions, le Secrétariat devra préparer le matériel de fond requis pour que de telles négociations soient initiées sans délai et selon les modalités qui seront décidées lors de la troisième session. L'Assemblée Générale sera invitée lors de sa 48ème session à considérer l'extension du processus de négociation afin de permettre à des protocoles additionnels d'etre adoptés. La Convention et le protocole régional sur l'Afrique seront adoptés en juin 1994 et les autres protocoles régionaux qui auront le meme statut légal que celui pour l'Afrique entrera en vigueur selon le modalités qui seront spécifiées dans la Convention." Le Brésil et le Mexique, seocndés par la suite par le Pérou et le Pakistan, annoncèrent immédiatement qu'ils ne pouvaient accepter ce texte. De nombreuses délégations, incluant le Bénin, l'Australie, l'Autriche, la France, le Kenya, la Cote d'Ivoire, la Mauritanie, la CEE et d'autres, déclarèrent que meme s'ils ne veulent pas réécrire le mandat établi à Rio et par l'Assemblée Générale, ils seraient prets à accepter ce texte dans l'esprit de compromis pour permettre au processus d'avancer. Malgré un très large soutien à la proposition du Président, il fut impossible d'aboutir à un consensus. Kjellén proposa à la place que les quatre délégations opposant la proposition permettent qu'elle soit adoptée par consensus et fassent les déclarations nécessaires par la suite. A nouveau, le Brésil et le Mexique refusèrent. Kjellén prit alors une décision en tant que Président de noter qu'un consensus ne pouvait etre obtenu mais que le rapport incluera à la fois la dernière proposition ainsi que le texte appartenant au document L.10/rev.1. Ces deux propositions seront annexées au rapport pour guider le Président et le Secrétariat lors de la préparation de la prochaine session. Une décision sera alors prise sur les mandats des groupes de travail au début de la session de septembre à Genève. BREVE ANALYSE DE LA PREMIERE SESSION La première session du CIND servit à fournir un contexte et donner le ton pour la série de sessions de négociation qui suivront. Lors de ces deux semaines de réunions, il y eut un progrès fait dans la définition des problèmes ainsi que dans l'échange d'idées sur le format et les éléments de la future Convention. La première semaine de la session se concentra sur la définition des problèmes. Cette phase du processus de négociation multilatérale sert souvent à identifier la portée et l'étendue du problème, ses causes primaires et le type d'action internationale requise pour faire face au problème. Elle permet aussi de fournir aux participants une base commune de connaissances. Lors de récentes négociations multilatérales sur l'environnement, la définition des problèmes eut lieu dans le cadre d'une autre conférence, au sein du comité d'une agence ou d'un organisme de l'ONU ou au sein d'un groupe de travail spécial. Toutefois, pour la premièe fois, une session spéciale d'échange d'informations fut organisée en tant que partie intégrante du travail d'un Comité Intergouvernemental de Négociation. La plupart des participants déclarèrent qu'ils considéraient que la session d'échange d'informations fut un succès. A la fin de la semaine, il était clair, à partir des exposés, des présentations audio-visuelles et des diapositives en couleur, que la désertification et la sècheresse sont des problèmes qui existent dans le monde entier, au sein des pays dévelopés comme dans des pays en développement. D'autres points qui ont émergé au cours des discussions furent la nécessité de la participation locale dans le combat contre la sècheresse et la désertification, des stimulants économiques, de l'entière intégration des femmes, de l'échange de technologie, de preter attention à la désertification qui s'étend au-delà des frontières, de ràliser l'importance de la collecte et de l'échange d'informations et de renforcer les programmes de recherche. La phase suivante du processus de négociation commenc,a lors de la seconde semaine de la session. C'est normalement au cours de cette phase du processus de négociation multilatérale que l'échange d'informations et la négociation des termes d'un accord ont lieu. Durant cette phase, les participants explorent généralement diverses formes d'accords possibles et peuvent arriver à des ententes provisoires et conditionnelles. Dans certains cas, ces ententes conditionnelles prennent la forme d'une esquisse de traité avec seulement quelques articles et passages à etre négociés davantage. Dans d'autres cas, un travail conséquent doit encore etre fourni lors de la négociation finale ou de l'analyse des détails. Dans le cas des négociations du CIND, cette phase va probablement continuer jusqu'aux sessions de janvier ou de mars 1994. Lors des discussions sur la structure et les éléments constitutifs de la Convention, les délégués commencèrent à échanger des idées sur les objectifs et le contenu de la Convention. Il semblerait qu'il y existe un certain nombre de points sur lesquels il y a déjà un consensus, tels que la nécessité d'une approche du bas vers le haut qui renforce la participation et l'action locales, les activités des ONGs, l'entière participatiom des femmes et l'importance des technologies et des pratiques indigènes. L'idée de programmes d'action nationaux et sub-régionaux rec,urent aussi un soutien impressionant. Les délégués mirent aussi en relief la nécessité d'engagements pour améliorer la recherche, l'infrastructure et le tranfert et l'adaptation de la technologie. Il semblait y avoir un consensus sur l'utilisation du chapitre 12 de l'Agenda 21 et sa définition de la désertification comme point de départ. La définition est la suivante: "La désertification est la dégradation des terres dans des zones arides, semi-arides et sèches sub-humides résultant de plusieurs facteurs, y compris des variations climatiques et des activités humaines." Il y eut, toutefois, divergence d'opinion sur la nécessité d'enrichir cette définition en y incluant une variété de problèmes socio-économiques qui peuvent etre considérées comme des causes de désertification. La plupart des pays étaient d'accord sur le fait que des problèmes socio-économiques, tels que la dette, le commerce international, la pauvreté, la population et la fixation de prix de marchandises, sont liés à la désertification. Cependant, de nombreux pays dévelopés remarquèrent que des questions débattues dans d'autres forums ne devraient pas etre discutées ici. La plupart des délégués déclarèrent que la Convention devrait inclure des objectifs vérifiables et des engagements concrets. Toutefois, ils ne tombèrent pas d'accord sur la question de donner un caractère mondial ou spécifique à ces engagements. La plupart des délégués considéraient qu'il devrait y avoir des liens, mais pas de duplication, avec d'autres conventions. Des délégués soulignèrent la nécessité d'assurer la complémentarité et la coordination entre les conventions. Quelques délégués, tels que ceux de la Malaisie et de l'Arabie Saoudite mirent en garde contre le risque que cette Convention adresse des points traités dans d'autres conventions existantes. Il y eut aussi quelque inquiétude sur le danger de lier cette Convention avec d'autres qui n'ont pas été ratifées ou acceptées par tous les pays. La question des ressources et des mécanismes financiers généra aussi une divergence d'opinion. Alors que certains délégués exprimèrent la nécessité de nouveaux ressources et des mécanismes financiers additionnels pour lutter contre la désertification, d'autres déclarèrent que les fonds existants, s'ils sont mieux gérés et coordonnés, pourraient suffire. Certains pays exprimèrent leur scepticisme concernant l'utilisation du GEF comme mécanisme de financement alors que certains appuyèrent l'idée d'une affectation distincte pour la désertification au sein du GEF, comme l'un des éléments d'un ensemble de sources de financement. Certains délégués avancèrent que par-dessus le financement existant, il est écessaire de trouver des sources de financement supplémentaires de l'IDA, de la Banque Mondiale et des banques régionales de développement. Il y eut aussi des doutes exprimés sur la prolifération des mécanismes de financement. Finalement, la question qui sema peut-etre le plus de désaccord concerna le délai de temps en ce qu'il s'agit de la négociation des protocoles régionaux et la manière de refléter la priorité d'action pour l'Afrique. Le mandat original donné par la CNUED et la résolution 47/188 de l'Assemblée Générale établit que la Convention devrait donner la priorité à l'Afrique. Après avoir consulté les gouvernements pendant ces derniers mois, Kjellén proposa que l'attention prioritaire accordée à l'Afrique prenne la forme d'un annexe ou d'un protocole faisant partie intégrante de la Convention. Il souligna que la Convention devra etre internationale et que la majeure partie des éléments inclus seront appliqués à toutes les régions du monde connaissant la sècheresse et/ou la désertification. Il proposa aussi que le protocole pour l'Afrique soit négocié dès que la structure principale de la Convention fut définie et que celui-ci serait le premier d'une série de protocoles régionaux à etre négociés. Toutefois, lors de la session, il devint très vite clair que tous les pays n'approuvaient pas cette méthodologie. Certains gouvernements de l'Amérique Latine et de l'Asie reconnaissaient la nécessité de la priorité de traitement accordée à l'Afrique mais considéraient que des instruments similaires pour d'autres régions devraient etre négociés simultanément. Cette recommandation n'obtint pas l'accord des pays développés concernés par la logistique et les coûts pour négocier une Convention et cinq annexes régionales en une année vu que le mandat de négociation du CIND expire en juin 1994. Les Africains étaient préoccupés par le fait que la proposition latino-américaine dépassait le cadre du mandat du CIND. Le débat qui suivit fut difficile et, malgré de nombreuses tentatives, il fut impossible d'obtenir un consensus. La dernière tentative, demandant à l'Assemblée Générale de prolonger le processus de négociation afin que d'autres protocoles régionaux puissent etre adoptés, fut aussi rejetée par le Brésil et le Mexique. Par conséquence, la première session du CIND se termina sur une note discordante, une année exactement après le Sommet de Rio. Tout ce que "l'esprit de Rio" représentait -compromis, consensus et désir d'éviter les échecs- fut perdu à Nairobi. Il reste à voir si les divisions soulevées lors de cette session persisteront à Genève. Il est, néanmoins, clair que des consultations intensives entre les groupes régionaux du Groupe des 77 ainsi qu'entre le Président et diverses délégations doivent avoir lieu pendant la période intersessionnelle. Quelque forme de compromis sur la négociation des protocoles régionaux devra etre obtenue dans les premiers jours de la seconde session du CIND afin de permettre au Comité d'avancer au-delà des questions de procédure et de concevoir des solutions innovatrices nécessaires pour lutter efficacement contre la désertification et atténuer la sècheresse. A SURVEILLER PENDANT LA PERIODE INTERSESSIONNELLE SECRETARIAT: Le Secrétariat du CIND sera très occupé à Genève cet été avec l'arrivée de nouveaux membres de plusieurs gouvernements et d'agences de l'ONU, l'installation de leurs nouveaux bureaux (incluant téléphone et immobilier), et la collecte des contributions financières, tant attendues, promises lors des sessions de janvier et de mai. Le Secrétariat produira deux ou trois documents pour la seconde session. Le premier sera une compilation des textes soumis par les gouvernements avant le 1er juillet. Ce document suivra le plan de la Convention tel qu'il a été généralement accepté à Nairobi et sera probablement divisé en deux parties suivant les mandats des deux groupes de travail. Ce document devrait fournir un point de départ pour centrer les discussions en septembre. Le second document sera le rapport sur la session d'échange d'informations à Nairobi. Il est possible que le Secrétariat produise aussi la documentation de fond nécessaire pour que le CIND puisse initier les négociations sur les protocoles régionaux. Cette requete fait partie du texte de compromis du Président qui, meme s'il n'a pas été adopté, fut rattaché au rapport de la première session afin de guider le Secrétariat. De plus, le Secrétariat accueillera, en août, la réunion du Panel International d'Experts sur la Désertification (PIED) et du Groupe de Travail Inter-Agence. KJELLEN: A suivre de près comment le Président du CIND, Bo Kjellén, tentera d'apaiser les désaccords diplomatiques résultant du débat sur les protocoles régionaux. Certaines consultations auront lieu lorsqu'il se rendra à la première réunion du CSD à New York, où il présentera un rapport sur la session du CIND. Il est très probable que Kjellén aura conduit, par ailleurs, des consultations informelles avec les gouvernements concernés et préparé un texte, fournissant un calendrier pour la négociation des autres instruments régionaux, pour la session de Genève. ETUDES DE CAS: On peut aussi s'attendre à ce que le Secrétariat commence à préparer des plans qui faciliteront le début des études de cas pour plusieurs pays situés dans des régions autres que l'Afrique. Ces études de cas sont déstinées à fournir les informations de base qui seront utilisées plus tard dans le processus de négociation lors de la formulation de programmes d'action nationaux et sub-régionaux. En conséquence des critiques faites par plusieurs délégués de la CEE, l'on s'attend à une méthodologie plus soigneuse intégrant la participation locale et les coutumes et pratiques traditionnelles dans la lutte contre la désertification. LA REUNION DES ONGs A BAMAKO: Grace à l'assistance de plusieurs gouvernements et du Secrétariat du CIND, une réunion des ONGs sera tenue du 15 au 21 août à Bamako au Mali. Les objectifs de cette réunion incluent: élaboration du role des ONGs dans le processus du CIND, la formulation de propositions concrètes pouvant etre incluses dans la Convention et la démonstration des liens entre la désertification et le développement à travers des exemples qui mettent l'accent sur les acteurs et les stratégies réussies des communautés locales. Le KENGO coordonnera l'organisation de cet évènement. La participation sera probablement limitée à 100 ONGs, le Bureau du CIND et plusieurs autres agences d'aide internationale. La proposition de financement des ONGs prévoit de financer la participation de 60 ONGs de toutes les régions touchées par la désertification y compris 40 de l'Afrique. Contrairement à la réunion des ONGs à Paris, tenue pendant le processus de la CNUED, il est probable que la réunion de Bamako s'attaque directement aux documents qui sont sous discussion et fournisse des alternatives concrètes textuelles à la documentation du Secrétariat pour la session de septembre du CIND.