Daily report for 4 May 2015
La onzième session du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF11) s’est ouverte lundi, au siège de l’ONU à New York. La réunion s’est déroulée en séance plénière toute la journée. Dans la matinée, les délégués ont examiné les articles de l’ordre du jour concernant: les questions d’organisation; l’examen de l’efficacité de l’AIF et des options offertes pour l’avenir; et l’examen de la contribution des forêts et de l’AIF à la réalisation des objectifs de développement convenus au niveau international. Des rapports sur la GES2, sur l’évaluation indépendante de l’AIF et sur les Initiatives des pays (IP) tenues durant la période intersessions ont également été entendus. Dans l’après-midi, les délégués ont entendu les déclarations des groupes régionaux et des Etats membres.
LA PLENIERE
ELECTION DU BUREAU: Srećko Juričić (Croatie) a rappelé les membres du Bureau élus à la première session de la FNUF11: Macharia Kamau (Kenya), Srećko Juričić (Croatie) et Heikki Granholm (Finlande). Il a fait état de l’accord sur le report de l’élection des membres pour les postes restants, à la deuxième session de la FNUF11. Les délégués ont élu Vicente Bezerra (Brésil) et Wu Zhimin (Chine) à ces postes.
Juričić a fait également état de l’approbation de Noël Messone (Gabon) par le Groupe africain, après la démission de Macharia Kamau. Les délégués ont élu Messone comme président de la FNUF11, Bezerra et Wu, comme vice-présidents, et Granholm, comme rapporteur.
ADOPTION DE L’ORDRE DU JOUR ET AUTRES QUESTIONS D’ORGANISATION: Les délégués ont adopté l’ordre du jour (E/CN.18/2015/1) et l’organisation provisoire des travaux, étant entendu qu’elle peut être ajustée si nécessaire.
LES FORETS: LES PROGRÈS REALISES, DÉFIS A RELEVER ET LA VOIE À SUIVRE POUR L’AIF: Le président Messone a déclaré que ces discussions donneront l’occasion de rehausser le profil des forêts à travers, notamment, l’intégration des forêts dans d’autres processus majeurs, tels que le programme de développement pour l’après-2015.
Jan Eliasson, secrétaire général adjoint de l’ONU, a déclaré que le réussite de la GDF exige la reconnaissance du rôle des peuples de la forêt, de la société civile, des femmes et d’autres parties prenantes. Il a souligné le rôle que jouent les forêts dans l’éradication de la pauvreté, la résilience au changement climatique et les énergies renouvelables, affirmant qu’une AIF significative fournira une feuille de route menant à une économie verte et à un avenir durable pour tous.
Manoel Sobral Filho, Directeur du FNUF, a présenté le Résumé du rapport du Secrétaire général (SG) évaluant l’efficacité de l’AIF et examinant toutes les options futures (E / CN.18 / 2015/2) qui ont émergé d’un processus d’examen dirigé par le Bureau du FNUF. Le rapport, a-t-il précisé, porte sur les performances antérieures, l’instrument de la forêt, le Secrétariat du FNUF, le PCF, les moyens d’exécution (ME) et le programme de développement pour l’après-2015. Le directeur du FNUF, Sobral, a recommandé que l’avenir de l’AIF soit axé sur trois principales actions: la catalyse de la mise en œuvre et du financement; l’intégration dans le programme, plus large, de développement pour l’après-2015; et, la planification stratégique et la promotion de la collaboration et de la participation.
Au sujet du rapport sur les progrès réalisés dans l’Instrument des forêts et les GOF (E/CN.18/2015/3), le directeur du FNUF, Sobral, a indiqué que le nombre des communications nationales a augmenté, atteignant, depuis 2007, un total de 181 rapports provenant de 100 pays et portant sur 72 % des forêts de la planète.
LES ME POUR LA GDF ET FLEG À TOUS LES NIVEAUX: Présentant le rapport (E/CN.18/2015/4), le directeur du FNUF, Sobral, a souligné que le processus de facilitation a recueilli des fonds limités et a signalé des contraintes de décaissement dans plusieurs fonds de financement des forêts, en particulier, ceux ayant trait au changement climatique.
AMELIORATION DE LA COOPÉRATION ET DES CONTRIBUTIONS REGIONALE ET SOUS-RÉGIONALE: Le directeur du FNUF, Sobral, a présenté le rapport (E/CN.18/2015/5), soulignant l’intérêt de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages (CITES) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à coopérer avec le FNUF.
LE FONDS D’AFFECTATION DU FORUM: Au sujet du rapport du Secrétariat sur le fonds d’affectation spéciale (E/CN.18/2015/8), Sobral, a résumé les contributions et promesses de financement des pays en faveur du Fonds d’affectation spéciale, déplorant que le FNUF soit fortement dépendant de fonds de contributions volontaires pour son personnel.
LE CADRE DU PCF POUR L’EXERCICE 2013-2014: Eduardo Rojas-Briales, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), sous-directeur général chargé des Forêts, et président du PCF, a donné un aperçu du Cadre du PCF pour la période 2013-2014 (E/CN.18/2015/7), identifiant l’intégration des forêts dans le Programme de développement pour l’après-2015 comme étant sa réalisation la plus importante. Il a abordé en outre les fonctions du PCF dans l’AIF de l’après-2015, proposant d’intégrer dans la mission du PCF: la mesure des progrès accomplis et le soutien à la mise en œuvre du programme de développement post-2015, en particulier, les ODD liées aux forêts; et l’augmentation de l’appui apporté par le PCF aux activités liées aux forêts, menées dans d’autres forums internationaux.
RAPPORT DE LA GES2: Raymond Landveld, Suriname, et Charles Barber, Etats-Unis, co-présidents de la GES2, ont présenté les résultats de la réunion (E/CN.18/2015/11). Landveld a décrit "des domaines de convergence émergents", à savoir: que le PCF et le processus de facilitation devraient être renforcés; que le FNUF devrait avoir des liens plus étroits avec les mécanismes financiers disponibles; et que l’engagement multipartite doit être maintenu voire renforcé. Il a énuméré les questions nécessitant un examen plus approfondi, mentionnant, entre autres, le point de savoir si le fait de rendre l’instrument sur les forêts, juridiquement contraignant, allait être bénéfique pour la GDF sur le terrain, et le point de savoir si un fonds mondial pour les forêts est indispensable.
Barber a résumé les recommandations des coprésidents, en disant: que l’adhésion universelle au FNUF devrait être réaffirmée; que les modalités de travail futures du FNUF doivent être élaborées; que le Secrétariat du FNUF doit être renforcé; et qu’il y a nécessité d’assurer la cohérence avec les ODD et le programme de développement pour l’après-2015.
L’ÉVALUATION INDÉPENDANTE DE L’AIF: Jorge Illueca, Panama, et Juergen Blaser, Suisse, ont présenté un rapport sur l’évaluation indépendante de l’AIF. Illueca a souligné la nécessité de trouver des synergies entre les ODD, les GOF et les objectifs d’Aichi pour la biodiversité. Blaser a noté la nécessité d’un engagement accru des Etats membres et des grands groupes; et d’une interface science-politique améliorée.
RAPPORT DE L’ATELIER SUR L’AIF DE L’APRES-2015: Wu Zhimin, Chine, et Peter Besseau, Canada, ont présenter un rapport sur l’atelier sur l’AIF de l’après-2015, tenu en octobre 2014, a Pékin, en Chine (E/CN.18/2015/9). Wu a indiqué que l’atelier a examiné deux scénarios, juridiquement contraignant et non contraignant, et a souligné la nécessité: d’un mécanisme de financement efficace; de mesures de souplesse au sein du FNUF pour permettre l’innovation et l’adaptation; et d’une meilleure utilisation des processus multipartites, y compris, la participation du secteur privé. Besseau a rapporté le principal message de l’atelier, que le statuquo "n’est pas acceptable".
INTERLAKEN + 10 RAPPORT: Christian Kuechli, Suisse, a présenté un rapport sur les IP et les enseignements tirés des dix années de l’AIF (E/CN.18/2015/12). Il a conclu que la gouvernance forestière est la principale condition permettant la GDF et a souligné l’importance de l’ancrage de la gouvernance forestière, des approches fondées sur les droits et de la tenure forestière dans l’AIF futur. La représentante des Enfants et les Jeunes, Anna Stemberger, a souligné que les points de vue et expériences pratiques uniques des jeunes doivent être intégrés dans le FNUF.
INITIATIVE DES GRANDS GROUPES POUR L’AVANCEMENT DE LA CONSERVATION ET DES PARTENARIATS EN FAVEUR DE LA GDF: Shatrudhwan Pokharel, Népal, a présenté un rapport sur l’Initiative des grands groupes sociaux à l’appui du FNUF (E/CN.18/2015/13), tenue à Katmandou, au Népal, en mars 2015, intitulée "GDF: Conception des véhicules permettant de garantir les ME".
LES FORÊTS DANS LE RAPPORT DE LA REGION DE LA CEE: Roman Michalak, de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU) / Section du bois et de la Foresterie de la FAO, a présenté une étude conjointe CEE/FAO sur "les forêts de la région de la CEE", qui montre que la région a vu: une augmentation nette de la superficie forestière, depuis plusieurs décennies; une réduction des revenus générés par le secteur de la foresterie; et une multiplication par cinq de l’APD annuelle totale en 2011-2012 par rapport à 2005-2007.
LES DÉCLARATIONS DES CIFOR / ICRAF / IUFRO: Peter Holmgren, Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR), et John Parrotta, Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO), ont, dans une déclaration commune au nom du CIFOR, de l’IUFRO et du Centre mondial d’agroforesterie (ICRAF), annoncé l’élaboration d’une plate-forme science-politique dans le domaine forestier, et a invité les Etats membres du FNUF à prendre en considérations les opportunités potentielles qu’elle peut apporter.
LES DECLARATIONS GENERALES: L’Afrique du Sud, au nom du G77/CHINE, a encouragé la création d’un fonds mondial pour les forêts, disposant de ressources suffisantes pour la réalisation des mandats de l’AIF, et a remis en question la justification du poste proposé d’un envoyé spécial chargé des forêts. L’UE a appelé à l’intensification des liens avec les secteurs qui ont des impacts sur les forêts, comme l’agriculture et l’exploitation minière. L’Association des nations d’Asie du Sud-est (ASEAN) a appelé à une définition commune de la GDF et a mis en exergue les politiques et outils élaborés pour aider ses Etats membres dans la mise en œuvre de la GFD.
La SUISSE a déclaré que l’AIF de l’après-2015 devrait être renforcée pour permettre au FNUF de devenir une plaque tournante propre à positionner les forêts dans un paysage politique plus large. L’INDONESIE a déclaré que la FNUF11 fournit une occasion importante de renouveler la bonne volonté politique. Le JAPON a affirmé le FNUF en tant que plate-forme importante pour le dialogue visant à créer des conditions favorables pour la réalisation de la GFD partout dans le monde. Le délégué a reconnu la multifonctionnalité des forêts, y compris leur rôle dans la réduction des risques de catastrophe.
La TURQUIE a déclaré que l’AIF devrait intégrer tous les efforts mondiaux fournis en faveur des forêts et œuvre pour éviter la fragmentation de la politique forestière. Avec le GABON, le délégué a soutenu la création d’un fonds mondial pour les forêts. L’IRAN a appuyé le rôle du FNUF dans la surveillance et les rapports sur l’état d’avancement des ODD liés à la forêt, et a appelé à reconnaître les besoins des pays à faible couvert forestier. Le MEXIQUE a signalé que de nombreux rapports nationaux font référence à des activités non directement liées au FNUF. La NORVEGE a appelé le FNUF à continuer être un espace vital pour la coopération, le dialogue et l’efficacité politique, mais a souligné qu’il ne doit pas se concentrer uniquement sur la mise en œuvre.
La BOLIVIE a remis en question l’efficacité des mécanismes de marché dans la réalisation de la GDF, appelant à des approches qui, entre autres, intègrent l’agriculture durable, les approches fondées sur les droits et le vivre en harmonie avec la terre mère. La RUSSIE a souligné que la réalisation de la GDF dans le programme de développement durable réside dans la coopération coordonnée du FNUF avec tous les partenaires concernés.
La MALAISIE a encouragé l’appui du FNUF à travers un plan stratégique comprenant des objectifs assortis de calendriers et d’un soutien financier adéquat. Le GHANA a plaidé pour une feuille de route claire montrant la manière dont les pays auront accès à des ressources suffisantes pour soutenir la mise en œuvre de l’AIF.
La COLOMBIE a souligné que nonobstant les progrès réalisés dans les discussions, "d’énorme lacunes" demeurent dans la mise en application de l’AIF, mentionnant la nécessité d’un cadre clair et d’une feuille de route axée sur des résultats et œuvrant pour des GDF mesurables. La CHINE, avec la MALAISIE, a souligné la nécessité de renforcer l’AIF. Le délégué a souligné en outre l’amélioration du CPF, du travail intersectoriel et des mécanismes régionaux et sous-régionaux.
L’INDE, avec l’ARGENTINE, a plaidé pour le renforcement du FNUF. L’ARGENTINE a déclaré que toute stratégie visant à conserver les forêts doit être considérée dans le cadre du développement socio-économique. Le PEROU a souligné la nécessité, pour le PCF, de rendre les données et autres solutions, plus facilement accessibles.
Le délégué des ETATS-UNIS a mis en relief les points forts qui peuvent être élaborés davantage pour améliorer la gestion durable des forêts, y compris, les travaux intersessions passées, les ressources du PCF, et le calendrier du processus d’évaluation de l’AIF.
Le délégué des PHILIPPINES a relevé une augmentation de la prise de conscience internationale à l’égard de l’instrument sur les forêts. Le BRÉSIL a souligné la nécessité d’un soutien financier adéquat pour l’élaboration et la mise en œuvre des politiques de GDF
La FAO a souligné le soutien qu’elle apporte au FNUF à travers les statistiques et publications sur les forêts, y compris, "l’Etat des forêts du monde". Le RESEAU INTERNATIONAL POUR LE BAMBOU ET LE ROTIN (INBAR) a parlé des grandes opportunités de reboisement et d’autonomisation des communautés, offertes par le bambou et le rotin.
DANS LES COULOIRS
La FNUF11 s’est ouverte aujourd’hui avec son bourdonnement énergétique familier, les délégués y arrivant prêts à aborder les questions de fond concernant ce à quoi le paysage post-2015 de l’AIF devrait ressembler et quel sera le rôle du FNUF dans ce paysage. Le débat général a souligné qu’en dépit de l’existence d’un large consensus sur le renforcement, à la fois, de l’AIF et le FNUF, c’est dans les détails les plus fins que le vrai travail va être nécessaire. Certains ont souligné que les discussions imminentes offrent une bonne occasion d’aborder des domaines qui pourraient avoir été négligés dans le passé, et d’intégrer de nouvelles idées et idéologies.
Il y a eu jusqu’à présent, ce que certains ont appelé un "engagement louable", mais les deux prochaines semaines vont être le "test décisif" lorsque les Etats membres détermineront l’AIF de l’après-2015 et l’avenir du FNUF.