Summary report, 5 March 2013

Le Forum des Caraïbes: Elaboration d’un programme de développement durable permettant de faire face à la réalité des Caraïbes au 21e siècle a eu lieu à Bogota, en Colombie, les 5 et 6 mars 2013, suivi par la Conférence sur le développement durable en Amérique latine et dans les Caraïbes: Suivi du programme de développement de l’après 2015 et de Rio+20, qui s’est réunie du 7 au 9 mars. Ces réunions ont été organisées par la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) et le gouvernement de la Colombie. Les réunions ont abordé les objectifs de développement, les aspects de la gouvernance mondiale et régionale, les implications, du point de vue régional, de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (CNUDD ou Rio+20), et le suivi du programme de développement au-delà de 2015, dans le but d ’alimenter les processus mondiaux en cours.

Le Forum des Caraïbes a examiné des questions d’importance pour la sous-région, permettant aux participants de mettre en avant leurs domaines prioritaires, et s’est penché également sur les préparatifs de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (PEID), qui se tiendra à Samoa en 2014. Organisé par la CEPALC, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Communauté des Caraïbes (CARICOM), le Forum des Caraïbes a réuni plus de 50 participants représentant les Etats de la région des Caraïbes, des organisations internationales, régionales et sous-régionales et la société civile. La réunion était articulée en sessions thématiques comprenant des exposés par des conférentiers de divers pays et organisations et de la société civile, exposés suivis de débats et d’échanges de points de vue impliquant l’ensemble des participants. Au terme de deux jours d’échanges, les participants ont adopté des conclusions englobant des directives quant à la façon de poursuivre le travail pour le développement des Caraïbes et quant aux domaines prioritaires.

Les discussions ont porté sur des questions clés et, notamment, sur la nécessité: d’éradiquer la pauvreté , de traiter la question de la vulnérabilité des pays des Caraïbes face au changement climatique, d’améliorer les services de santé et de diminuer la violence. Au sujet du besoin d’accroître les apports financiers en provenance et à destination de la région, beaucoup ont souligné que la plupart des pays des Caraïbes sont considérés comme des pays à revenu intermédiaire et qu’ils ne peuvent, par conséquent, recevoir certains types d’aide au développement. Le rôle du secteur privé, des banques et des nouvelles sources en faveur du développement a été mis en relief à cet égard , l’un des intervenants soulignant que « nous devons compter davantage sur nous-mêmes, vu que nous ne pouvons pas compter sur l’aide publique au développement (APD) ». Les conclusions adoptées ont été considérées par beaucoup comme ayant permis une identification utile d’un ordre du jour pour les futures discussions prévues aux niveaux régional et mondial en vue de la Troisième Conférence internationale sur les PEID, ainsi que d’une feuille de route pour aborder la question du développement durable dans la sous-région, qui pourrait être intégrée dans le programme régional, comme contribution au programme de développement de l’après-2015.

La Conférence sur le développement durable en Amérique latine et dans les Caraïbes a réuni plus de 250 participants, dont des ministres, des délégués des pays de la région, des membres et des représentants du Groupe de haut niveau du Secrétaire général sur le programme de développement de l’après 2015, et des membres du Secrétariat de l’ONU, ainsi que des représentants d’organisations internationales et régionales et de la société civile. Les délégués ont échangé leurs vues sur les principales questions, échanges précédés par des exposés donnés par les conférenciers.

Le décès du président vénézuélien, Hugo Chavez, le 6 mars, a eu lieu juste avant la conférence, et a donné lieu à ce que beaucoup ont appelé un « moment symbolique » unique et, pour la région, une occasion à saisir dans l’unité et la solidarité, pour honorer les idéaux de Chavez. Il a été un « passionné de l’intégration régionale », a déclaré un participant et c’est dans ce contexte, que les délégués de la région sont réunis à Bogota, avec des allers et retours pour assister aux funérailles de M. Chavez à Caracas.

La conférence a fourni aux délégués un espace pour exprimer les priorités régionales pour le programme de développement de l’après 2015, et bien que certains pays aient exprimé des opinions divergentes, beaucoup ont souligné la façon dont la réunion a rapproché les positions. Comme l’a dit un initié: « Je pense qu’avant la réunion tout le monde attendait de voir ce qu’allaient dire les autres, mais la réunion est allée, vraiment, au-delà de mes attentes en termes de profondeur et d’ouverture des débats et de l’intérêt porté par les parties à ces questions ».

Les discussions ont essentiellement tourné autour des idées pour le programme de développement de l’après-2015, dont certaines, jugées « extrêmement innovantes », ont porté, entre autres, sur: un changement de paradigme assorti d’une égalité à la base, et une évolution vers des modes de consommation et de production plus durables; des mesures plus larges pour l’évaluation du développement durable, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’environnement et du bien-être; et le besoin de nouveaux moyens financiers outre l’APD traditionnelle. Un thème central a porté sur la manière de travailler les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans le cadre du programme de développement de l’après-2015. « C’est un domaine où nous avons vraiment besoin de travailler en vue de parvenir à une position unifiée », a déclaré l’un des participants, un spectre de vues ayant été exprimé sur la question, allant du maintien des OMD de manière distincte de tous les objectifs de développement durable (ODD) qui ont été élaborés, de façon à pouvoir intégrer pleinement les OMD dans les ODD. Les OMD portent sur des défis pressants, tels que l’éradication de la pauvreté, que certains craignent voir être perdues dans les ODD qui, eux, portent sur la durabilité à long terme. D’autres ont tenté d’apaiser ces préoccupations en veillant à ce que les OMD soient pleinement intégrés, reliés entre eux et articulés dans les ODD et dans le programme de développement de l’après-2015. L’interdépendance et les liens qui existent entre les questions abordées ont été illustrés de manière concrète durant la conférence. Par exemple, les discussions ont mis en relief l’importance d’une alimentation saine et de la sécurité alimentaire pour le développement et l’éducation des enfants, et qui conduisent à une force de travail saine et productive et à l’éradication de la pauvreté.

Le financement est un autre domaine qui exige une exploration plus poussée dans les prochains mois, certains estimant que si les OMD restent séparés des ODD, il y aura concurrence pour les fonds, et d’autres craignant de voir le financement être détourné du programme urgent de l’éradication de la pauvreté vers des questions environnementales, telles que l’atténuation du changement climatique.

Une manifestation tangible de l’intégration régionale est l’initiative visant à établir un instrument pour le Principe 10 dans la région. A Rio de Janeiro, en 2012, certains pays d’Amérique latine et des Caraïbes ont adopté une Déclaration sur l’application du Principe 10 de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement. A la Conférence de Bogota, cette question a également été abordée avec d’autres pays qui s’y sont joints ou qui ont exprimé leur intention d’adhérer à l’initiative.

A la fin de la réunion, de nombreux délégués et des membres du Secrétariat de la CEPALC ont fait part de leur enthousiasme, soulignant que cela a été une bonne première étape de franchie dans le long processus, la Colombie proposant que cette réunion se tienne annuellement pour réaliser l’objectif de « l’intégration régionale ».

BREF HISTORIQUE DES CONFÉRENCES DES NATIONS UNIES SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

LA CONFERENCE DE STOCKHOLM: La Conférence des Nations Unies sur l’environnement humain s’est tenue à Stockholm, en Suède, du 5 au 16 juin 1972, et a produit trois grands ensembles de décisions. Le premier ensemble est constitué par la Déclaration de Stockholm. Le second a été le Plan d’action de Stockholm, contenant 109 recommandations concernant les mesures internationales de lutte contre la dégradation de l’environnement, à l ’adresse des gouvernements et des organisations internationales. Le troisième ensemble de décisions fut un groupe de cinq résolutions demandant: une interdiction des essais d’armes nucléaires; la création d’une banque de données internationale sur l’état de de l’environnement; le traitement des mesures liées au développement et à l’environnement; la création d’un fonds pour l’environnement; et l’établissement du programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) en tant que noyau central de la coopération environnementale mondiale et de la l’élaboration des traités.

LA COMMISSION BRUNDTLAND: En 1983, l’Assemblée générale des Nations Unies a mis en place une commission indépendante chargée d’élaborer un programme d’action à long terme. Au cours des trois années qui ont suivi, la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, connu plus communément sous le nom de Commission Brundtland, du nom de son président, le Dr Gro Harlem Brundtland, a tenu des audiences publiques et a procédé à l’étude des questions posées. Son rapport, Notre avenir à tous, publié en 1987, a souligné le besoin de stratégies de développement dans tous les pays ayant reconnu les limites de la capacité de l’écosystème mondial à se régénérer et à absorber les déchets. La Commission a souligné le lien entre le développement économique, la sécurité et les questions environnementales, et a identifié l’éradication de la pauvreté comme condition nécessaire et fondamentale d’un développement écologiquement durable .

LA CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR L’ENVIRONNEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT: La CNUED, également connue sous l’appelation Sommet de la Terre, a eu lieu du 3 au 14 juin 1992 à Rio de Janeiro, au Brésil, et a impliqué plus de 100 chefs d’État et de gouvernement, des représentants de 178 pays et quelque 17.000 participants. Les principaux résultats de la CNUED ont été la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement, Action 21 (un programme d’action de 40 chapitres) et la Déclaration de principes sur les forêts. La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et la Convention sur la diversité biologique ont également été ouvertes à la signature lors du Sommet de la Terre. Action 21 appelait à la création d ’une Commission du développement durable (CDD) en tant que commission fonctionnelle du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), chargée d’assurer un suivi efficace de la CNUED, d’améliorer la coopération internationale et d’examiner les progrès accomplis dans l’application d’Action 21 aux niveaux local, national, régional et international.

LA SE-AGNU-19: La 19e session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) pour l’examen et l’évaluation d’Action 21 (tenue du 23 au 27 juin 1997, à New York) a adopté le Programme relatif à la poursuite d’Action 21 (A/RES/S-19/2) et a examiné les avancées réalisées depuis la CNUED.

LE SOMMET MONDIAL SUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE: Le SMDD s’est réuni du 26 août au 4 septembre 2002, à Johannesburg, en Afrique du Sud. L’objectif du SMDD, selon la résolution 55/199 de l’AGNU, était d’organiser un examen décennal de la CNUED au niveau du Sommet en vue de revigorer l’engagement mondial en faveur du développement durable. Le SMDD a réuni plus de 21.000 participants de 191 gouvernements, des organisations intergouvernementales et non gouvernementales, le secteur privé, la société civile, le milieu universitaire et la communauté scientifique. Le SMDD a négocié et adopté deux principaux documents: le Plan de mise en œuvre de Johannesburg (PMŒJ) et la Déclaration de Johannesburg sur le développement durable.

Le PMŒJ est conçu comme un cadre d’action pour la mise en application des engagements pris à la CNUED et comprend des chapitres sur l’éradication de la pauvreté, les modes de consommation et de production, les ressources naturelles, la santé, les petits Etats insulaires en développement (PEID), l’Afrique, d’autres initiatives régionales, les moyens de mise en œuvre et le cadre institutionnel.

LA CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE (Rio+20): La troisième et dernière réunion du Comité préparatoire de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (CNUDD ou Rio+20), la pré-conférence des consultations informelles animées par le pays hôte, et la CDD se sont tenues l’une à la suite de l’autre à Rio de Janeiro , au Brésil, du 13 au 22 juin 2012. Pendant les dix jours de la réunion à Rio, les délégations gouvernementales ont conclu leurs négociations sur le document final de Rio, intitulé L’avenir que nous voulons. Les représentants des 191 Etats membres et observateurs des Nations Unies, dont 79 chefs d’État ou de gouvernement, ont pris part au débat général, et près de 44.000 personnes ont assisté aux réunions officielles, au Forum de Rio+20 sur les partenariats, aux Dialogues sur le développement durable, au SD-Learning et à près de 500 manifestations en marge de la réunion.

Les participants ayant pris part à Rio+20 ont été encouragés à prendre des engagements volontaires en faveur des mesures à mettre en œuvre, des objectifs de la conférence, assortis d’engagements financiers des gouvernements, du secteur privé, de la société civile et d’autres groupes. L’avenir que nous voulons appelle l’Assemblée générale à prendre des décisions concernant, entre autres: la désignation d’un organisme chargé de concrétiser le Cadre décennal de programmation de modes de consommation et de production durables; de déterminer le format et les aspects organisationnels d’un forum politique de haut niveau (FPHN), qui consiste à remplacer la CDD; le renforcement du PNUE; la constitution d’un groupe de travail ouvert (GTO) sur les objectifs de développement durable (ODD) devant être convenus par l’AGNU; l’établissement d’un processus intergouvernemental, sous l’AGNU, pour l’élaboration d’un rapport proposant des options concernant une stratégie efficace pour le financement du développement durable et tenant compte de l’ensemble des recommandations du Secrétaire général pour un mécanisme de facilitation favorisant la mise au point, le transfert et la diffusion de technologies propres et respectueuses de l’environnement.

En outre, l’AGNU est appelée à prendre, dans un délai de deux ans, une décision en faveur de l’élaboration d’un instrument international relevant de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer concernant la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des lignes de la juridiction nationale. La Commission des statistiques est invitée à lancer un programme de travail sur des mesures plus larges pour compléter le produit intérieur brut, et le système des Nations Unies est encouragé, selon ce qu’il convient, à soutenir les bonnes pratiques et à faciliter l’action pour l’intégration des rapports sur la durabilité.

Le texte comprend également des libellés portant sur les subventions qui faussent le commerce, la pêche et les subventions accordées au seteur des combustibles fossiles. Au sujet des PEID, le texte appelle à la poursuite et à l’amélioration des efforts visant à aider les PEID à mettre en œuvre le Programme d’action de la Barbade et la Stratégie de mise en œuvre de Maurice et au renforcement du système d’aide des Nations Unies pour les PEID à relever les défis actuels et émergents. Il appelle également à la tenue de la troisième Conférence internationale sur les PEID, en 2014.

L’AGNU-67: La 67e session de l’AGNU a adopté une résolution sur la mise en œuvre d’Action 21 et des résultats de Rio+20 (A/RES/67/203), résolution qui décrit le processus de négociation pour la création du FPHN, et recommande que la CDD organise une « courte et procédurale » dernière séance à la suite de la conclusion des négociations sur le FPHN. Le texte appelle également le GTO sur les ODD à présenter un rapport à l’Assemblée générale à sa 68e session et à élaborer des rapports réguliers, tenant compte de la tenue du premier FPHN ainsi que de la manifestation spéciale organisée en 2013 pour assurer le suivi des efforts déployés en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

LA RÉUNION RÉGIONALE DE MISE EN APPLICATION AFRICAINE: La RMA africaine s’est tenue à Addis-Abeba, en Ethiopie, du 19 au 21 novembre 2012, en même temps que la huitième session du Comité sur la sécurité alimentaire et le développement durable, et a adopté le document final de la CDD-20. Les recommandations ont porté sur: les dispositions relatives au FPHN; les ODD, y compris les priorités de l’Afrique, telles que l’éradication de la pauvreté , la sécurité alimentaire et la lutte contre la désertification, entre autres, et les moyens de mise en œuvre. L’une des recommandations a appelé à l’élévation de la RMA africaine au rang d’un forum régional de haut niveau aux fins de s’assurer de la participation effective des pays africains dans le FPHN.

COMPTE RENDU DU FORUM DES CARAÏBES

Guillermo Acuña, CEPALC, a souhaité aux participants la bienvenue au Forum des Caraïbes. Dans ses remarques liminaires, la présidente du Forum, Carolyn Rodrigues-Birkett, ministre des affaires étrangères de la Guyane, a souligné l’importance de l’élaboration du programme de développement durable pour faire face à la réalité des Caraïbes au 21e siècle. Elle a signalé qu’aux Caraïbes, les taux de croissance historiques ont pris du retard par rapport à ceux des marchés émergents et dans les PEID, de manière générale, et a encouragé le traitement, en tandem, des défis posés par la pauvreté, la durabilité, les menaces du changement climatique et la sécurité alimentaire.

Paula Caballero, ministère des affaires étrangères de la Colombie, a déclaré que le programme de développement de l’après-2015 offrait une occasion unique pour la région et le monde, et a souligné l’importance de veiller à ce que les priorités et les besoins des pays des Caraïbes soient pris en compte.

Carlos Morales, ministère des affaires étrangères de la Colombie, a souligné le potentiel énorme présent pour le développement dans la région, ainsi que le désir de la Colombie de renforcer ses relations bilatérales avec chacun des pays des Caraïbes.

Diane Quarless, directrice du siège sous-régional de la CEPALC pour les Caraïbes, a déclaré que le Forum est organisé pour aider aux préparatifs des consultations mondiales et des processus devant mener à la refonte du programme de développement, donnant l ’occasion de faire en sorte que, dans ce discours mondial en pleine évolution, les besoins particuliers des PEID soient pris en considération et ne soient pas perdus dans ce « Léviathan ». Evoquant la prochaine troisième Conférence internationale sur les PEID, qui se tiendra à Samoa en 2014, elle s’est enquise de la manière dont les Caraïbes pourraient graver un nouveau paradigme permettant de forger les partenariats mondiaux nécessaires au développement durable. Elle a souhaité voir parti être tiré des blocs commerciaux régionaux, mettant en relief le Single Market and Economy de la CARICOM (CSME).

Crispin Gregoire, Groupe des Nations Unies pour le développement de l’Amérique latine et des Caraïbes (GNUD ALC), a souligné que le programme de développement de l’après-2015 devrait englober un développement social inclusif, la durabilité économique et environnementale et les dimensions de paix et de sécurité. Il a appelé à une convergence du programme de développement de l’après-2015 et des ODD, rappelant que les les résultats de Rio 20 stipulent que les ODD doivent être en cohérence avec le programme de l’après-2015. Il a appelé à un cadre de développement durable tangible pour la région des Caraïbes.

Le Secrétaire général de la CARICOM, Irwin LaRocque, a déclaré que nombre de vulnérabilités et particularités des PEID des Caraïbes sont souvent négligées, et plus particulièrement, depuis que ces pays sont considérés comme étant des pays à revenu intermédiaire, soulignant que « la taille unique ne convient pas à tous ». Il a soutenu la mise en place d’un cadre opérationnel post-2015 pour le développement durable, assorti d’un mécanisme de financement souple, durable et axé sur les ressources .

SESSION 1: APERÇU DES PROGRÈS ACCOMPLIS VERS LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT ET LE PROGRAMME DE L’APRÈS-2015 DANS LES PEID

Elizabeth Thompson, ancienne Coordonnatrice exécutive de la Conférence Rio+20 et consultante de haut niveau pour le Plan d’action de l’après-2015, a évoqué les résultats les plus pertinents de Rio+20 pour les PEID et les Caraïbes, dont celui relatif à l’économie verte. Elle s’est demandé dans quelle mesure les pays des Caraïbes étaient en train de créer des environnements propices à l’affectation de la transition vers une économie verte, pointant vers des secteurs clés dont, notamment, ceux de l’agriculture, des infrastructures, de l’énergie, de la pêche, des forêts, de la fabrication, du transport et de l’eau. Elle s’est demandé également: si les OMD devaient compléter les ODD; si les ODD devaient remplacer les OMD; ou si les ODD devaient travailler en tandem avec les OMD. Elle a invité les pays à envisager la manière dont la troisième Conférence internationale sur les PEID pourrait, en 2014, être l’occasion d’élaborer une stratégie globale de développement durable et de favoriser, entre autres, le développement économique et social, le financement et les opportunités commerciales.

Le débat: Le délégué d’Antigua-et-Barbuda a attiré l’attention sur la difficulté de traduire les idées en formulations politiques concrètes et applicables. La Guyane a appelé à une approche synergique permettant d’aborder des thèmes différents dans la création du programme de développement durable. Thompson a souligné la nécessité d ’impliquer les ministres des Finances dans les discussions sur le développement durable, soulignant que le monde se dirige vers une économie verte, un changement qui est en train de se produire dans le marché et qui nécessite une préparation par les pays.

La présidente Rodrigues-Birkett a exprimé sa préoccupation concernant l’établissement d’un processus pour la détermination de critères régissant les systèmes de comptabilité nationale verts, en raison du risque de voir entraîner de nouvelles conditions pour les pays. Elle a précisé que la région doit veiller à ce que ses intérêts soient pris en compte dans les débats pertinents visant à définir ces critères.

SESSION 2: EXAMEN DES OMD, LE PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT POST-2015 ET LES INITIATIVES DE SUIVI DE RIO+20

Gisela Alonso, membre du Groupe de haut niveau de personnalités éminentes sur le programme de développement post-2015 (GHN) et présidente de l’Agence Cubaine pour l’Environnement, a donné un aperçu des travaux du Groupe d’experts, faisant état de son objectif d’offrir une vision pour le programme de développement post -2015 qui, selon elle, doit tenir compte des différents niveaux de développement, des besoins et de la législation du pays. Elle a souligné que chaque pays doit pouvoir choisir librement son propre modèle de développement et déterminer la manière d’exploiter ses ressources naturelles. Signalant une augmentation de la coopération Sud-Sud, elle a précisé que cette dernière ne remplaçait pas la coopération Nord-Sud ou l’APD. S’exprimant au nom de Cuba, elle a fait état des défis posés aux Caraïbes, liés au changement climatique, à la sécurité alimentaire et à la salinisation.

Alva Baptiste, ministre des affaires étrangères, du Commerce international et de l’aviation civile, Sainte-Lucie, a parlé en tant que seul pays des Caraïbes et l’un des 50 pays prenant part actuellement à des consultations nationales sur les OMD, informant les participants de l’état d’avancement du processus dans son pays. Il a déclaré que le but de ces consultations consistait à guider la stratégie nationale de développement propre à chaque pays et a souligné que les consultations seraient entreprises, entre autres, par le biais de réunions publiques, de groupes de discussion, de séances de rap , d’entrevues en tête-à-tête et de médias sociaux qui pourraient impliquer la diaspora. Il a également souligné la diffusion des résultats de ces consultations, entre autres, dans les médias imprimés et en ligne.

George Talbot, représentant permanent de la Guyane auprès de l’ONU et président de l’ECOSOC, a parlé des progrès réalisés sur la création du Forum politique de haut niveau (FPHN) et du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable (GTO). Soulignant l’importance des interactions entre les processus et leur convergence éventuelle pour le programme de développement de l’après-2015, il a mentionné d’autres processus en cours, y compris le renforcement de l’ECOSOC, le groupe d’experts sur le financement du développement durable, l’élévation du PNUE, les préparatifs de la troisième Conférence internationale sur les PEID, de 2014, et le Groupe de haut niveau sur le programme de développement de l’après-2015. Au sujet du GTO, il a déclaré que le processus visant à se mettre d’accord sur sa composition et sur l’adhésion a été « long et tortueux » et que le groupe n’a pas encore commencé son travail, mais que la première réunion est prévue pour les 14 et 15 mars. Il a mentionné de nombreuses propositions relatives aux ODD, y compris la sécurité alimentaire et l’agriculture, l’eau et l’assainissement, l’énergie et l’éducation. En ce qui concerne le FPHN, il a fait état de consultations en cours pour savoir s’il va relever de l ‘Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) ou de l’ECOSOC. Il a mentionné l’examen d’un éventuel arrangement hybride, en vertu duquel les ministres pourraient se réunir annuellement dans le cadre de l’ECOSOC, et après chaque période de quelques années, dans le cadre de l’AGNU, en septembre, les dirigeants du monde entier y participeraient.

Garfield Barnwell, de la CARICOM, a parlé des questions cruciales posées pour les Caraïbes dans le cadre des préparatifs de la Troisième Conférence internationale sur les PEID, de 2014. Il a indiqué que le programme des PEID devrait être la plate-forme sur laquelle les Caraïbes articulent leur approche des divers éléments du programme de développement. Il a signalé qu’un défi majeur posé aux pays des Caraïbes a trait à la mise en œuvre, et a souligné l’importance de l’établissement de partenariats internationaux, de partenariats public-privé (PPP) à tous les niveaux, et du secteur privé.

Janice Miller, ministère des affaires étrangères et du commerce extérieur de la Jamaïque, a présenté la Déclaration sur l’application du Principe 10 de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement, signée par certains pays d’Amérique latine et des Caraïbes, signalant qu’elle est ouverte à tous les pays pour signature. Elle a également décrit une réunion des correspondants nationaux, tenue en novembre 2012, durant laquelle une feuille de route pour l’établissement d’un instrument pour l’application du Principe 10 en Amérique latine et dans les Caraïbes a été convenue. Elle a souligné les avantages potentiels d’avoir une convention régionale sur le Principe 10, dont le renforcement de la démocratie, la consécration de la responsabilité des décideurs et l’amélioration du développement durable.

Le débat: La Guyane a posé la question de savoir comment tous les processus internationaux actuels allaient pouvoir converger, en particulier, ceux concernant la détermination des ODD et du programme de développement de l’après-2015, et si une telle convergence allait devoir se produire avant ou après 2015, vu qu’il ne reste plus guère que deux ans pour atteindre les OMD. Cuba a encouragé l’édification sur les accords déjà adoptés et l’évitement de la répétition des vielles polémiques.

Barnwell a précisé que les scénarios dominants dans l ’examen du programme de développement de l’après-2015 pour les Caraïbes comprennent peut-être le besoin de se concentrer sur: la relève des éléments qui ne sont pas encore atteints dans la réalisation des OMD; l’élaboration d’ODD sur la base des domaines non couverts par les OMD; et le besoin de tourner l’attention vers la plate-forme du Programme d’action des PEID pour la Troisième Conférence internationale sur les PEID de 2014, en vue d’alimenter la position des PEID à l ’égard du programme de développement de l’après-2015. Il a précisé que la réunion de 2014 devrait servir d’occasion d’assurer une plus grande cohérence et des synergies sur le programme des PEID. Le ministre Baptiste a souligné que les PEID des Caraïbes sont maintenant considérés comme pays à revenu intermédiaire et n’ont plus droit à certaines aides au développement.

Les participants ont également parlé de la nécessité d’impliquer davantage le secteur privé dans les discussions sur le développement durable et du point de savoir si un instrument régissant le droit général d’accès à l’information serait meilleur qu’un instrument couvrant uniquement l’information environnementale.

SESSION 3: AVANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT CIBLANT LA VULNÉRABILITÉ DES PEID DES CARAÏBES A TRAVERS LE RENFORCEMENT DE LA RÉSILIENCE

THEME 1: LE DEVELOPPEMENT HUMAIN, LA SÉCURITÉ DES CITOYENS ET LES DROITS DE L’HOMME DANS LES CARAÏBES: Le modérateur John Maginley, ministre du tourisme et de l’aviation civile, Antigua-et-Barbuda, a ouvert la séance. Au sujet du développement humain, il a parlé de différents niveaux de développement dans la région des Caraïbes, et de la mise en place d’un plan adapté à tous les niveaux de développement. Au sujet de la sécurité des citoyens, il a souligné l’implication des citoyens dans la prise de décision et a indiqué que la violence sociale, y compris l’utilisation d’armes à feu, constituait la principale source d’insécurité dans la région. Il a signalé que les Caraïbes ont l’une des incidences de la violence sexiste les plus élevées dans le monde. Au sujet des droits de l’homme, il a souligné, entre autres, la démocratie, la participation, l’égalité et l’insertion sociale.

Jacqueline Sharpe, International Planned Parenthood Federation, a souligné la nécessité d’un programme de développement durable axé sur l’être humain. Elle a souligné l’importance: de la santé sexuelle et reproductive et d’une éducation sexuelle complète et adaptée à l’âge des récipiendaires. Au sujet de la sécurité des citoyens, elle a parlé de la violence sexiste et domestique. En ce qui concerne les droits de l’homme, elle a souligné, entre autres, la justice sociale, les droits sexuels et reproductifs et les droits des lesbiennes, des gays, des bisexuels et de la communauté des transgenres (LGBT). Elle a recommandé de renforcer les PPP aux fins d’élargir les services qui sont conduits principalement par la société civile, en particulier pour les populations vulnérables.

Anthony Harriott, Université des Antilles, a déclaré que les pays des Caraïbes considèrent la violence criminelle ordinaire une priorité absolue pour l’action des gouvernements. Il a souligné la nécessité de réduire les vulnérabilités sociales et de faire en sorte que les organismes étatiques soient plus responsables et plus protecteurs des personnes. Il a affirmé que les petits États sont en mesure d’ouvrir plus facilement des canaux de participation, mettant en exergue, à titre d’exemple, le travail de police communautaire.

Carissa Etienne, Organisation panaméricaine de la santé (OPS), a déclaré que la santé est essentielle au développement et la sécurité, qu’elle est aussi un droit humain fondamental, inscrit dans les constitutions de nombreux pays et qu’elle peut être un moyen efficace de mesurer les progrès accomplis en matière de développement durable. Elle a souligné la nécessité de garantir l’accès aux services de santé et à tous les types de soins. Elle a indiqué que les soins de santé universels, en tant qu’objectif primordial, devraient tenir compte des priorités de santé selon les besoins particuliers des pays.

Le débat: Les participants ont soulevé des questions touchant à l’égalité dans le domaine de l’éducation: concentration des efforts sur les maladies chroniques non transmissibles; accès universel à la santé sexuelle et reproductive; abordabilité des soins de santé universels et l’idée de partage des coûts; le besoin de savoir si l’accès aux soins de santé est suffisant; traitement des questions des soins préventifs et du changement de mode de vie; l’importance de l’amélioration de la formation des enseignants; et la répartition équitable des ressources en matière d ’éducation .

Un représentant de l ’ONUSIDA a appelé: à un engagement de toute la région à répondre aux besoins des plus vulnérables et à veiller à leur intégration dans les initiatives de développement à l’avenir; à une déclaration des droits de l’homme pour la CARICOM et à des partenariats entre le gouvernement et la société civile aux fins de mieux atteindre les populations vulnérables. Un participant a parlé des discussions d’une réunion récente tenue à la Barbade sur un mécanisme régional d ’assurance sanitaire, et que des options pour soutenir l’accès universel étaient sur la table. Le modérateur Maginley a souligné que l’accès universel est synonyme d’entretien pour tous, pas pour tout. Le délégué deTrinité-et-Tobago a parlé de vues divergentes dans certaines sociétés concernant la question d’une éducation sexuelle complète et adaptée à l’âge, dans les écoles, et celle des droits sexuels et reproductifs. Le modérateur Maginley a parlé d’une évolution des attentes des générations passées, et a affirmé que l’Etat est souvent une « bête lente » à rattraper les évolutions qui surviennent avec le temps.

THEME 2: PROMOTION DE LA CROISSANCE INCLUSIVE PAR LA DIVERSIFICATION, LA CRÉATIVITÉ ET L’INNOVATION: Arnaldo Brown, ministre d’Etat, ministère des affaires étrangères et du Commerce extérieur de la Jamaïque, a déclaré que le modèle de développement actuel ne parvient pas à réaliser les changements structurels nécessaires à une économie du 21e siècle, et que cela entraînait des problèmes sociaux, et une augmentation de la dette et du chômage. Il a affirmé qu’un nouveau modèle économique est nécessaire pour favoriser une croissance inclusive, fondée sur la diversification. Soulignant la nécessité de promouvoir l’innovation, il a suggéré, entre autres: la mise en place d’un mécanisme institutionnel pour canaliser l’innovation; le traitement de la question des droits de propriété intellectuelle; des taux d’intérêt accessibles et plus faibles pour les prêts; et la promotion des technologies locales. Il a également suggéré un système régional d’innovation, la stimulation d’une culture d’apprentissage de longue durée et la poursuite de la promotion des énergies renouvelables.

Rosina Wiltshire, CARICOM, a appelé à une révision des fondements des systèmes de gouvernance dans les pays des Caraïbes, précisant que le cadre colonial avait mis en place un système de gouvernance allant de haut en bas, contrôlé par un petit nombre, et que les systèmes gouvernementaux actuels ont besoin d’une approche holistique plus inclusive. Elle a ajouté que le modèle éducatif devrait se concentrer sur la promotion de la créativité et de la diversité culturelle.

Douglas Camacho, Association d’assurance des Caraïbes, a présenté un point de vue du secteur privé sur les difficultés d’investir et de faire des affaires dans les PEID des Caraïbes, précisant qu’une réponse régionale sur la façon de faire des affaires faciliterait les investissements dans la région.

Le débat: Le délégué d’Antigua-et-Barbuda a déclaré qu’un rapprochement entre le monde des affaires et les gouvernements serait utile à la région, mettant toutefois en exergue leurs valeurs différentes. Il a critiqué les hommes d’affaires qui demandent un environnement favorable à l’investissement, mais qui sont concentrés uniquement plutôt sur l’obtention d’avantages économiques, que sur les contributions qu’ils devraient apporter à la société . Les participants ont également discuté de recommandations pour: accroître les investissements dans la recherche et le développement dans la région; générer les fonds nécessaires à la commercialisation d’inventions; améliorer les infrastructures, le capital humain et l’éducation; et faire face à la crise énergétique dans la région, à travers, par exemple, la promotion des énergies renouvelables.

THEME 3: RENFORCEMENT DE LA RÉSILIENCE ET DE LA COHÉSION SOCIALE EN TIRANT PARTI DU CAPITAL CULTUREL ET DE L’AUTONOMISATION COMMUNAUTAIRE: Le modérateur Winston Moore, de l’Université des Antilles, a ouvert la discussion en expliquant: que le ralentissement économique a eu un impact significatif sur les exportations de la région; que le chômage des jeunes est supérieure à 30%, que cela avait rapport avec la criminalité et la violence; et que les écosystèmes ont été dégradés. Comme réponse au changement climatique, il a mentionné l’établissement d’une assurance contre les risques de catastrophe dans la région.

Garfield Barnwell, de la CARICOM, a parlé des trois facteurs principaux qui contribuent à l’instabilité et la vulnérabilité dans la région: le changement climatique, les catastrophes naturelles et la criminalité et la violence transnationale. Il a rappelé que les économies des Caraïbes sont de petite taille et que les catastrophes y ont perturbé les systèmes sociaux et économiques, amenant certains pays à perdre leur compétitivité. Il a signalé que le Centre du changement climatique de la Communauté des Caraïbes a élaboré une stratégie d’adaptation régionale et que la fréquence des catastrophes dans les PEID des Caraïbes est plus élevée que dans les PEID d’autres régions.

Cletus Springer, Organisation des Etats américains (OEA), a recommandé la mise en place dans les Caraïbes d’un service qui aide à la planification de l’avenir et à la prévision des événements éventuels qui pourraient avoir lieu. Il a parlé de la transition en cours qui abandonne la culture bananière et l’ensemble du secteur agricole pour passer au secteur des services, et a déclaré que les économies des Caraïbes ont omis de répondre à l’évolution rapide des conditions économiques. Il a appelé à des politiques sociales fondées sur des données prouvées et à l ’adoption d ’une approche intégrative, et a déclaré qu’un diplômé universitaire dans chaque foyer peut, avec le temps, sortir un ménage de la pauvreté.

Le débat: Un participant de la société civile a signalé qu’il existe bien de bonnes législations et réglementations mais que l’application est faible. D’autres sujets ont également été examinés: l’applicabilité du principe 10 de Rio pour la région des Caraïbes; les coûts liés à l’élaboration des politiques fondées sur des données prouvées; et la reconsidération des structures de gouvernance locales en tant que fondement sur lequel le pouvoir de la communauté peut être édifié. Un représentant de la société civile a déploré que les hôtels soient aujourd’hui encore construits trop près de la côte et que des marais soient réduits pour construire des logements, ce à quoi Springer a répondu que l’Etat encourage un tel développement en offrant des incitations à des hôtels qui déversent également des déchets dans l’océan. Il a déclaré que des incitations doivent être liées à des pratiques durables.

En conclusion, le modérateur Moore a fait ressortir les points clés, dont: l’incapacité à prendre des décisions difficiles parfois aggrave la vulnérabilité; la nécessité de mettre l’accent sur les points forts potentiels des pauvres lors des évaluations de la pauvreté dans la région; l’examen des domaines dans lesquels la protection sociale est en phase avec l’innovation; et la planification stratégique dans tous les secteurs.

En apprenant le décès de président vénézuélien Hugo Chavez, la présidente Rodrigues-Birkett a déclaré que M. Chavez était un défenseur des pauvres et qu’il croyait en l’intégration régionale, et que leurs prières étaient avec le peuple vénézuélien en ce moment de tristesse.

SESSION 4: RENFORCEMENT DE L’INFRASTRUCTURE INSTITUTIONNELLE ET DE LA GOUVERNANCE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE DANS LES CARAÏBES

THEME 4: AMÉLIORER L’INFRASTRUCTURE DES INSTITUTIONS ET GOUVERNANCE POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DANS LES PEID DES CARAÏBES: Mercredi matin, Cletus Springer, OEA, a présenté le rapport « Forum des Caraïbes: Élaboration d’un programme de développement durable répondant à la réalité des Caraïbes au 21e siècle », qui traite des progrès accomplis dans la région depuis le Sommet de Rio de 1992. Il a indiqué que le rapport identifiait les défis et présentait, pour la région, des recommandations et des suggestions englobant: l’amélioration de la gouvernance participative; la mise en place d’instruments pour la prise de décisions participatives; la conciliation de la planification sociale avec les objectifs de la croissance économique; et l’adoption de mesures novatrices pour l’accroîssement des apports financiers.

Gisela Alonso, Cuba, a donné des exemples de la façon dont son pays fait face aux défis du développement durable, soulignant le travail intense accompli sur une planification intégrant les considérations environnementales, sociales et économiques, de manière fondée sur des données scientifiques pertinentes. Elle a parlé de la nécessité d’une base scientifique pour le processus décisionnel, ainsi que du recours aux technologies disponibles, telles que les systèmes d’information géographique (SIG), pour la mise en œuvre des décisions. Elle souligné aussi le besoin de gouvernements décentralisés et de donner un rôle plus important aux collectivités locales.

Gordon Bispham, Société civile, a souligné la nécessité de s’assurer de l’élaboration d’une vision partagée entre les parties prenantes et d’un niveau élevé de synergies pour affronter les défis du développement durable. Il a fait état des défis posés à la région, dont, notamment: l’insuffisance des approches fondées sur des éléments concrets ; la faiblesse des niveaux de sensibilisation et d’activisme; l’absence d’indicateurs de développement durable permettant de combler les lacunes en matière de statistiques et d’information; et la nécessité d’établir des rapports nationaux et de combler le fossé entre les sciences d’informations, les politiques, les pratiques et les institutions. Pour parvenir à une vision inclusive favorisant l’avènement des « Caraïbes que nous voulons », il a suggéré, entre autres: l’adoption d’une approche inclusive et la transition vers une vision commune, englobant les scientifiques et les parlementaires dans le processus, et la création de conseils nationaux de développement durable. Le débat: Le modérateur Springer a signalé que le SIG et d’autres outils sont sous-utilisés par les gouvernements et a appelé à un mécanisme d’apprentissage ou de partage dans la région. Barnwell a fait état des contraintes dans l’utilisation d’outils tels que les évaluations d’impact environnemental, en raison du manque de capacités, et a encouragé un plus grand niveau d’interface entre la science et la politique. Les participants ont également évoqué : la nécessité, pour les ministres et les membres du cabinet, de prendre des décisions fondées sur l’expertise technique qui leur est présentée; et l’importance de traduire cette information à leur usage ; et l’application des politiques, en tant que grand défi à relever. Au sujet de la participation de la diaspora dans le cadre du processus de consultation et de gouvernance, Bispham a parlé des efforts à la Barbade à travers les coentreprises et les investissements possibles. La CEPALC a exhorté les pays à progresser vers un système comptable complet qui relie le présent au futur, et a appelé à un calendrier et à une feuille de route pour l’intégration des coûts externes, tels que ceux liés à l’atmosphère et aux écosystèmes. Il a déclaré que cela était un « fruit mûr » pour les OMD et les ODD. Il a parlé d’un modèle « prometteur » du Chili, qui montre un pays qui a historiquement ignoré les coûts externes du réchauffement de la planète et qui ouvre, dans sa comptabilité, une ligne pour les coûts liés au carbone. Il a signalé que la comptabilisation des coûts du réchauffement climatique pourrait ouvrir la porte à d’autres coûts externes historiquement ignorés. Faisant état de la motivation d’attirer autant de touristes que possible dans la région, Elizabeth Thompson a appelé à l’analyse de la capacité de charge des écosystèmes fragiles de la région en vue de mieux planifier le tourisme dans le cadre de ce qui peut être géré de manière durable.

Au sujet de l’architecture environnementale internationale pour les Caraïbes, le modérateur Springer a signalé un manque d’engagement de capitaux dans ce processus. Bispham a souligné les difficultés à parvenir à une décision consensuelle sur cette question. La CARICOM a mis l’aacent sur l’importance de la coordination nationale avant la coordination internationale. La Guyane a appelé à explorer davantage la manière dont la CARICOM pourrait mieux s’exprimer, à la fois, dans une nouvelle PNUE universalisée, vu que des pays membres ne disposent pas de missions à Nairobi, et dans le FPHN.

THÈME 5: FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT DURABLE DANS LES PETITS PAYS DES CARAÏBES A REVENU INTERMEDIAIRE: Le modérateur Winston Dookeran, ministre des affaires étrangères, Trinidad-et-Tobago, a déclaré que, dans la région des Caraïbes, le mouvement d’intégration a perdu de sa dynamique et qu’il n’a pas de mécanismes pour une approche axée sur l’être humain. Il a parlé des programmes nationaux devant servir d’amortisseurs aux chocs économiques et de la nécessité de développer un secteur financier résilient sur le long terme. Il a évoqué le besoin de faciliter la participation des populations dans la conduite du processus de production du pays et le fait que les pays doivent convertir leurs actifs financiers en opportunités productives, notamment en veillant à ce que les banques accordent des prêts aux producteurs, et des capitaux propres. Il a préconisé l’adoption de mesures visant à améliorer les apports financiers, y compris les fonds publics et privés, à la fois à destination et en provenance de la région, et a identifié les bons de la diaspora comme ayant un grand potentiel à cet égard.

Amina J. Mohammed, Conseillère spéciale du Secrétaire général sur la planification du développement pour l’après-2015, a présenté un exposé sur les progrès accomplis dans le processus du programme de développement post-2015, faisant état de nombreuses consultations en cours à travers le monde. Elle a souligné que le processus de consultation contribuera à la construction d’un ensemble d’objectifs à la fois ambitieux et réalistes. Elle a parlé de la pertinence du traitement de la question des moyens de mise en œuvre, en prenant en ligne de compte des moyens au-delà de l’APD, comme des partenariats innovants, et la nécessité de faire face aux défis posés à l ’échelle nationale, y compris la gouvernance des finances et la reddition de comptes. Elle a déclaré que le processus en cours dans le FPHN contribuait aux efforts visant à améliorer la cohérence et la coordination du travail entre l’ONU et les pays.

Jaevion Nelson, de la société civile, a attiré l’attention sur la nécessité de traiter et d’investir dans des questions clés, telles que celle de la santé, maintenant, pour éviter des conséquences négatives futures dans des domaines comme l’économie. Signalant que la situation économique actuelle des pays des Caraïbes est difficile, il a appelé à faire de cette situation l’occasion d’accomplir les réformes nécessaires et de trouver des moyens plus efficaces permettant « d’emprunter moins et produire plus ». Il a parlé d’expériences nationales réussies en Jamaïque avec les programmes de lutte contre le VIH, expériences qui fournissent des enseignements pour ce qui est de la collaboration entre la société civile et le secteur gouvernemental. Le modérateur Dookeran a ajouté que la société civile est le chaînon manquant pour assurer le développement, affirmant que l’égalité est le moteur de la croissance économique.

Rueanna Haynes, Trinité-et-Tobago, a parlé du résultat de la Conférence Rio+20 sur la question du financement, précisant qu’il n’appelle pas à des sources nouvelles ou supplémentaires d’APD, mais à une plus grande transparence quant à la façon dont l’APD actuelle est livrée. Elle a cité le processus intergouvernemental en place dans le cadre de l’AGNU, qui, entre autres choses, examinera la possibilité de créer un nouveau mécanisme de financement pour atteindre les objectifs de développement durable, précisant toutefois que les négociations sur la façon dont ce nouvel organisme sera constitué n’en sont qu’à leur début. Elle a parlé du travail entrepris, notamment, par la CEPALC, pour mesurer les progrès en fonction de critères allant au-delà des indicateurs couramment usités, tels que le produit intérieur brut (PIB). Elle a également suggéré: que les politiques d’économie verte dans les pays en développement ne devraient pas constituer un prétexte pour imposer des conditions commerciales; qu’il est question de réduire la dépendance par rapport à l’APD et ce, à travers la recherche de sources de financements novatrices, comme une taxe sur les transactions internationales; qu’il est besoin de réorienter les investissements directs étrangers (IDE); et qu’il serait utile d’avoir recours à la communauté de la diaspora.

Le débat: Le délégué de Saint-Vincent-et-les Grenadines a déclaré que les prescriptions des institutions financières internationales sont mues principalement par le Trésor des États-Unis et par le « Consensus de Washington » et qu’elles constituent « un traitement médicamenteux » pour le monde en développement. Les participants ont également discuté: de l’utilisation de bons de la diaspora; de la mobilisation de fonds au niveau régional, indépendamment des frontières politiques; d’une réforme de l’architecture financière internationale aux fins d’obtenir le type de financement nécessaire à la réalisation des objectifs de développement durable; du maintien des engagements pris par les pays industrialisés; de l’augmentation des contributions à l’ONU; de la nécessité d’avoir un plan concret pour la mobilisation des ressources financières lorsqu’elles sont disponibles; et du manque de capital risque dans la sous-région. Une représentante d’ONU Femmes a réitéré la nécessité d’un développement centré sur les êtres humains qui ne restreint pas la capacité des personnes à accéder aux ressources et qui ne nuit pas au développement. Bispham a encouragé l’efficacité dans l’utilisation des ressources existantes et a déclaré que les PPP doivent troquer une petite partie du profit contre la durabilité.

SESSION 5: SEANCE PLÉNIÈRE CONSACREE A LA CONSIDERATION D’UNE DÉCLARATION DES CARAÏBES SUR LE SUIVI DE RIO+20, LES OBJECTIFS DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET LE PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT POST-2015

La Présidente Carolyn Rodrigues-Birkett a présenté un résumé des conclusions préliminaires , basé sur les idées émanant des débats tenus durant le Forum. Elle a expliqué que les gouvernements sont encouragés à consulter la société civile. Les participants ont procédé à une lecture de la proposition, paragraphe par paragraphe, examinant en premier, le chapitre des principes.

S’agissant des principes, suite à une clarification que les mots ‘limites planétaires’ se réfèrent à la reconnaissance plutôt des limites des écosystèmes et de la gestion de l’environnement qu’à l’exploitation, les participants ont convenu d’ajouter un principe reconnaissant: la liminte des ressources naturelles de la sous-région.

Les participants devaient ensuite passer à l’examen des près de 30 domaines prioritaires déterminés au cours du Forum comme devant bénéficier d’une attention. Les participants ont approuvé des paragraphes portant sur: l’intégration de l’ensemble des coûts externes dans l’investissement et autres décisions économiques; et convertir l’excès de liquidité disponible dans le secteur bancaire et financier privé en prêts et en capitaux propres en faveur de l’entreprise productive. En ce qui concerne les politiques d’économie verte, les participants ont ajouté « que ces politiques doivent être mises en œuvre sur une base volontaire et conforme aux priorités nationales ».

Il ya eu un débat sur la distinction entre les économies fondées sur le savoir et celles fondées sur les ressources, l’un des participants soulignant que les économies des Caraïbes ont tendance à être fondées davantage sur le savoir car elles sont petites et sans grandes plate-formes de ressources naturelles. Les participants ont également ajouté des points spécifiques portant sur: la nécessité de relever les défis de maladies transmissibles et non transmissibles, tout en garantissant l’accès universel aux services de soins de santé primaire de promotion, prévention, traitement et réadaptation; et le besoin de renforcer les mesures de prévention des risques de catastrophe et d’adaptation aux effets du changement climatique en vue de renforcer la résilience.

RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS: Les conclusions énoncent que la sous-région considère que le programme de développement de l’après-2015 comme englobant les OMD et les ODD, qui sont complémentaires et qui fournissant aux pays la souplesse nécessaire à la détermination de leurs voies respectives pour le développement, dans une vision cohérente et unique, adaptée aux Caraïbes.

Les conclusions stipulent en outre que la sous-région sera guidée par ce qui suit: éradication de la pauvreté, avec un accent particulier sur les groupes vulnérables, la pauvreté inter-générationnelle et la garantie de durabilité des avancées réalisées dans le domaine de la réduction de la pauvreté, participation de toutes les parties prenantes; croissance soutenue, inclusive et équitable, qui profite à tous les citoyens; un développement centré sur les êtres humains; des programmes régionaux et internationaux applicables; un programme de développement global; la reconnaissance de la vulnérabilité des PEID; une gouvernance améliorée inclusive; et reconnaissance de la limite des ressources naturelles de la sous-région.

Le Forum a également proposé les domaines prioritaires suivants comme devant bénéficier d’une attention:

  • augmenter les investissements dans la recherche et le développement et promouvoir la brevetabilité des inventions dans la région;
  • améliorer les systèmes d’éducation de la petite enfance au tertiaire;
  • combler l’interface science-politique en vue d’éclairer l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes;
  • veiller à la disponibilité de l’éducation et de possibilités d’emploi pour les jeunes;
  • accorder une priorité aux politiques et mesures permettant d’assurer la sécurité des citoyens, avec une concentration sur les jeunes et sur la violence fondée sur le sexe;
  • appliquer la législation dans le domaine du développement durable;
  • adopter une stratégie de développement plus durable et plus intégrée;
  • veiller au travail d’évaluation et de planification stratégique dans les secteurs clés;
  • utiliser une approche basée sur l’avenir dans la détermination des menaces potentielles posées et des opportunités offertes;
  • créer un comité de développement durable chargé de fournir des conseils techniques aux principaux organismes régionaux;
  • concevoir un mécanisme permettant d’évaluer la capacité de charge de l’industrie touristique;
  • renforcer les capacités dans le domaine de l’élaboration des analyses coûts-avantages, des évaluations d’impact environnemental et des études de faisabilité qui accompagnent l’ensemble des coûts externes de l’investissement et d’autres décisions économiques;
  • examiner les modèles de bonnes pratiques en matière de prise de décision participative;
  • déterminer de nouvelles fenêtres d’opportunité sur la scène internationale pour faire avancer le programme de développement durable des PEID des Caraïbes;
  • promouvoir un modèle de convergence du financement du développement pour convertir l’excès de liquidité disponible dans le secteur bancaire et financier privé en prêts et en capitaux propres pour l’entreprise productive;
  • concevoir des mécanismes permettant la minimisation des chocs économiques et l’adaptation à leurs effets;
  • promouvoir les partenariats et notamment les partenariats public-privé;
  • examiner les voies et moyens qui permettraient au système des Nations Unies d’aider les pays à mettre en œuvre des initiatives de développement durable;
  • accorder une considération particulière, par les institutions financières et de développement, aux petits pays à revenu intermédiaire très endettés;
  • appliquer des mesures de développement qui tiennent compte de la vulnérabilité des PEID des Caraïbes;
  • attirer davantage de sources innovantes de l’IDE;
  • explorer des moyens novateurs permettant d’accroître l’engagement de la diaspora dans le développement sous-régional, notamment à travers un investissement direct de la diaspora, en phase avec les politiques et priorités nationales;
  • veiller à ce que la mise en œuvre des politiques d’économie verte soit soutenue financièrement par les sources de financement innovantes dont les pays ont besoin, et que ces politiques soient mises en œuvre sur une base volontaire et conformément aux priorités nationales;
  • s’attaquer plus sérieusement aux défis de la sécurité énergétique, alimentaire et de l’eau;
  • explorer des approches novatrices en matière de protection et de mobilité sociales;
  • poursuivre plus énergiquement la création d’économies fondées sur la connaissance;
  • relever les défis multidimensionnels des maladies transmissibles et non transmissibles d’une manière holistique, notamment à travers la garantie de l’accès universel aux services de soins de santé pour la promotion, la prévention, le traitement et la réadaptation; et
  • renforcer les mesures visant la prévention des risques de catastrophe, l’adaptation au changement climatique et le renforcement de la résilience.
  • LA CÉRÉMONIE DE CLÔTURE

    La présidente Carolyn Rodrigues-Birkett a remercié tous les participants pour leur engagement actif dans les débats. Elle a également lu, au nom du Forum des Caraïbes, une déclaration concernant le président vénézuélien Hugo Chavez, exprimant sa profonde tristesse pour son décès prématuré et soulignant la volonté incessante du défunt de contester le statu quo et de s’opposer à l’injustice, ainsi que le soutien qu’il a apporté à la région des Caraïbes.

    Colin Granderson, sous-secrétaire général de la CARICOM, a retracé les échanges productifs tenus au cours du Forum, affirmant que la déclaration du Forum reflète les réalités sous-régionales et fournit une feuille de route indicative pour de futures discussions aux niveaux régional et mondial.

    Heraldo Muñoz, président du GNUD ALC, a attiré l’attention sur les processus en cours relatifs au programme de développement durable post 2015, à savoir: les consultations qui ont lieu aux niveaux national, régional et thématique; les groupes de travail ouverts penchés sur les mandats issus de Rio+ 20; et en 2014, la troisième Conférence internationale sur les PEID, qui devrait fournir une plate-forme unique permettant à la région des Caraïbes d’avancer dans ses politiques. Il a également souligné les positions existantes quant à la façon d’aborder le programme post-2015, qui devra englober: une position minimaliste permettant de remplir les mandats des OMD; et une position plus ample permettant de traiter les thèmes nouveaux et émergents.

    Alicia Bárcena, secrétaire exécutive de la CEPALC, a souligné les messages essentiels que les pays des Caraïbes ont obordés au cours du Forum et qui sont rendus dans les résultats, dont, notamment, la grande vulnérabilité de la région, le manque d’économies d’échelle, le chômage et la nécessité de passer à un processus d’intégration qui va au-delà des considérations commerciales. Elle a également souligné la nécessité d’un changement de paradigme vers un développement interne qui soit bénéfique pour les gens. Elle a souligné que la CEPALC et le système des Nations Unies se sont engagés à accroître la responsabilisation des pays des Caraïbes dans les négociations mondiales et régionales.

    La présidente Rodrigues-Birkett a clôturé le Forum des Caraïbes à 18h41.

    COMPTE RENDU DE LA CONFÉRENCE SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE EN AMÉRIQUE LATINE ET LES CARAÏBES

    Ouvrant la réunion, María Ángela Holguín, ministre des affaires étrangères de la Colombie, a souhaité aux participants la bienvenue à Bogota. Elle a souligné la nécessité de fonder le programme de développement de l’après-2015 sur un ensemble d’objectifs universels, axés sur des résultats concrets, centrés sur l’éradication de la pauvreté dans le contexte du développement durable, fondés sur l’équité et cohérents au niveau international.

    Appelant à une croissance soutenue, inclusive et équitable, Carolyn Rodrigues-Birkett, ministre des affaires étrangères de la Guyane, a souligné la nécessité de s’assurer de la participation, notamment, de la société civile et des groupes vulnérables, et a présenté un rapport sur les résultats du Forum des Caraïbes. Elle a également souligné la nécessité, pour le programme de développement de l’après-2015, de reconnaître les vulnérabilités particulières des PEID.

    Alicia Bárcena, secrétaire exécutive de la CEPALC, a souligné la collaboration entre les institutions des Nations Unies sur le programme de développement de l’après-2015, appelant à une vision du développement qui transcende l’éradication de la pauvreté. Bárcena a fait observer qu’il n’y a pas une « seule recette » et que chaque pays doit choisir son propre modèle de développement. Elle a appelé à aller au-delà du critère du PIB par habitant pour mesurer le développement et à des politiques axées sur l’emploi, la sécurité et la durabilité environnementale.

    Heraldo Muñoz, président du GNUD ALC, a parlé: du passage à une nouvelle vision du développement, avec de nouveaux thèmes et une nouvelle architecture financière; et de l’évitement de l’imposition d’une approche pyramidale descendante dans le nouveau programme de développement. Il a évoqué à la fois l’achèvement des travaux menés depuis 2000 sur les OMD, et l’émergence de positions globales qui transcendent le programme minimaliste, dans lesquels les thèmes de la réduction de la pauvreté et les multiples résultats de Rio convergeront.

    Amina Mohammed J., conseillère spéciale du Secrétaire général sur la planification du développement de l’après-2015, a exprimé les condoléances du Secrétaire général concernant le récent décès du président Hugo Chavez. Elle a parlé de la capacité d’adaptation affirmant que « la taille unique ne conviendrait pas à tous » et que ce nous avons aujourd’hui « n’est pas adapté ». Elle a appelé à un programme mondial cohérent, audacieux et ambitieux, assorti d’un ensemble d’objectifs qui intègrent correctement à la fois l’être humain et la planète.

    Philipp Schönrock, du Conseil de la fédération des ONG colombiennes, a présenté les résultats du dialogue de la société civile, tenu le 6 mars, soulignant, entre autres: l’égalité des chances, et l’accès universel aux services de santé et à l ’éducation ; des politiques qui tiennent compte de la population vieillissante; la diversité ethnique et culturelle, la protection des enfants et des adolescents et l’arrêt de la violence; les droits sexuels et reproductifs, comme l’accès à l’avortement légal et sûr; la pleine mise en œuvre du Principe 10 de Rio; et l’élaboration de nouveaux indicateurs qui prennent en compte le capital naturel, le bien-être et de la biodiversité. Il a déploré la participation limitée de la société civile et a appelé à l’évitement de négociations à huis clos . Au sujet de l’établissement d’un instrument régional encadrant le principe 10, il a exhorté tous les Etats d’Amérique latine et des Caraïbes à le signer.

    Juan Gabriel Uribe, ministre de l’environnement et du développement Durable de la Colombie, a souligné l’intégration, par son pays, des considérations de développement durable dans l’agenda national et la pertinence de l’approche pyramidale ascendante. Il a souligné que le programme de développement de l’après-2015 doit être universel, axé sur l’éradication de la pauvreté et fondé sur l’équité.

    Les délégués ont élu la Colombie à la présidence, et l ’Argentine, Cuba, le Guatemala, la Guyana et le Mexique comme vice-présidents.

    Les participants ont ensuite observé une minute de silence à la mémoire du feu président vénézuélien Hugo Chavez. Cuba, au nom de la Communauté des pays d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a rendu hommage à M. Chavez, soulignant qu’il a consacré ses efforts à l’éradication de la pauvreté et à la réalisation d’une région, Amérique latine et Caraïbes, unie.

    SUIVI DU PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT DE L’APRES 2015

    L’APERÇU REGIONAL ET LES OMD: Bárcena, secrétaire exécutive de la CEPALC, a présenté la version préliminaire du rapport « Le développement durable en Amérique latine et dans les Caraïbes: Suivi du programme de développement au-delà de 2015 et de Rio+20 », élaboré par la CEPALC et 19 organisations interntationales. Présentant une évaluation de la réalisation des OMD dans la région, elle a souligné, entre autres: d’importants progrès accomplis dans les domaines de la réduction de l’extrême pauvreté et de la mortalité infantile et dans l’accès à l’eau potable; et des avancées dans la réduction de la malnutrition et de l’inégalité. Elle a souligné que la région avait toujours, en matière d’inégalité, le taux le plus élevé du monde. Signalant que les dépenses publiques de la région ont augmenté de 7% depuis 1990, elle a parlé de programmes menés avec de petits investissements et des résultats positifs dans les domaines de l’amélioration de la nutrition, de l’éducation et de la santé, citant l’exemple de Bolsa Familia au Brésil. Appelant à un programme de développement allant au-delà de l’éradication de la pauvreté, elle a affirmé qu’un programme holistique qui viserait à renforcer la résilience sociale contribuera à la réalisation du développement durable. Elle a encouragé la concrétisation d’un pacte fiscal qui permettrait la mise en place d’une structure fiscale progressive et l’augmentation des recettes pour financer le développement durable dans la région.

    GROUPE DE HAUT NIVEAU SUR LE PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT DE L’APRES 2015: Au sujet des objectifs de développement post-2015, Gisela Alonso, membre du GHN, Cuba, a souligné le rôle de l’éducation dans la réalisation de la transformation requise, ainsi que l’importance de la coopération Sud-Sud. Elle a également souligné la nécessité d’études sur le risque et la vulnérabilité.

    Patricia Espinosa, membre du GHN, Mexique, a plaidé pour une société plus inclusive et pour une approche plus large pour le programme de développement de l’après-2015, soulignant que la crédibilité du système multilatéral dépendra de ce qu’il produira comme résultats et comme bien-être. Elle a appelé à l’examen des outils et instruments nécessaires au niveau national pour faire progresser le programme du développement, et du rôle des organismes internationaux dans sa réalisation .

    Amina J. Mohammed, Conseillère spéciale du Secrétaire général sur la planification du développement post-2015, a demandé aux participants d’identifier les enjeux majeurs pour la région à résoudre dans le cadre d’un nouveau programme ayant pour pivot central le développement durable, et a encouragé: l’examen des moyens de mise en œuvre de manière multidimensionnelle; la revue du PIB pour y intégrer les considérations d’inclusion et d’égalité; l’élaboration d’une matrice présentant non seulement les objectifs, mais également les résultats; et l’établissement de bonnes données de base et de statistiques.

    La présidente libérienne, Ellen Johnson Sirleaf, co-présidente du Groupe de haut niveau, dans une intervention vidéo, a présenté le travail accompli par le Groupe à ce jour, mettant en exergue l’importance de la coopération Sud-Sud, de nouveaux moyens de financement et des organisations régionales, qui, selon elle, sont des éléments constitutifs de la coopération mondiale. Elle a déclaré que le monde peut apprendre beaucoup de l’expérience de l’Amérique latine et des Caraïbes à cet égard.

    PERSPECTIVES NATIONALES POUR LE PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DE L’APRES -2015: Le Guatemala a souligné la nécessité d’intégrer la prévention et la réduction de la violence contre les femmes et les enfants et l’accès universel à la justice pour tous dans les objectifs du programme de développement de l’après-2105. La Jamaïque a indiqué que les préoccupations particulières des petits Etats insulaires, notamment, celles ayant trait à la paix et à la sécurité et au changement climatique, doivent être prises en compte dans tout nouveau cadre, et que des sources innovantes de financement doivent être trouvées.

    Le Costa Rica a déclaré que le programme de développement doit accorder une priorité à des modes durables de consommation et de production (MDCP) pour ce qui est de l’utilisation des ressources naturelles. Le délégué de Trinité-et-Tobago a souligné la nécessité de créer des synergies entre le programme de développement de l’après-2015 et le mandat issu de Rio+20, et d’intégrer les points de vue des PEID dans les discussions du GHN d’une manière générale. Soulignant la tendance à la baisse des apports de l’APD, le Chili a indiqué que de nouvelles formes de développement nécessiteraient un financement provenant de sources privées. Le délégué a également déclaré que la responsabilité sociale devrait faire partie du programme de développement de l’après-2015.

    La Bolivie a appelé à redéfinir le développement et à l’élaboration d’une approche financière mondiale fondée sur le principe de l’équité. L’Argentine a mis l’accent sur l’éradication de la pauvreté , l ’inclusion sociale et le principe des responsabilités communes mais différenciées, et a décrit la manière dont les OMD contribuent à l’élaboration du programme de développement de son pays. La représentante a indiqué que les ODD doivent être élaborés en étroite collaboration avec le programme de développement de l’après-2015.

    Le Mexique a déclaré que le programme post-2015 doit, entre autres: être centré sur l’être humain; intégrer l’équité; intégrer la durabilité; être unifié; et assurer la convergence entre le programme de développement de l’après-2015, y compris le suivi de la Conférence Rio+20, les ODD, le développement social et le suivi de la réalisation des OMD. Cuba a déclaré que le nouveau programme de développement doit: respecter pleinement la souveraineté nationale sur les ressources naturelles; reconnaître les responsabilités communes mais différenciées; et ratifier et renouveler les engagements relevant de l’APD.

    Le Pérou a appelé à un nouveau modèle de développement basé sur les changements structurels, l’utilisation durable et la conservation des ressources naturelles et un développement sobre en carbone. L’Equateur a appelé: à une déclaration universelle des droits de la nature; à une nouvelle architecture financière, incluant la culture en tant que quatrième pilier du développement durable; et à la garantie des droits, entre autres, des personnes handicapées, de la communauté des LGBT, des peuples autochtones, et des personnes d’origine africaine.

    RIO+20: LES OMD DANS LE CADRE DE « L’AVENIR QUE NOUS VOULONS »

    RÉSULTATS DES CONSULTATIONS MONDIALES SUR LES OMD: Donnant un aperçu des consultations mondiales sur le programme de développement de l’après-2015, George Talbot, Guyane, a fait observer que Rio+20 a conduit à une remise en cause du programme de développement , avec pour princial résultat, le lancement d ’un processus intergouvernemental visant à élaborer des ODD intégrant de façon équilibrée les trois dimensions du développement durable. Il a abordé les questions de savoir: comment obtenir des ODD à la fois de dimension universelle et répondant à la diversité des réalités qui définissent le monde d’aujourd’hui; que faire des OMD non réalisés; et l’interface entre Rio+20 et le programme de développement de l’après-2015, avec le souhait exprimé d’avoir un programme de développement unique.

    LES OMD ET LE SUIVI DE RIO+20: L’Ambassadeur André Corrêa do Lago, ministère des affaires étrangères, Brésil, s’est interrogé sur le sort des OMD après Rio+20. Présentant les ODD comme étant les « fils de Rio », il a fait état de différences claires entre les OMD et les ODD, soulignant la nécessité d’un programme de développement unique. Il a mis en garde contre la tentation de préjuger du résultat des travaux du GTO et de la question de savoir si une série ou deux séries d’objectifs allaient en émerger. Il a souligné la nécessité de s’assurer de la disponibilité de moyens de mise en œuvre pour l’éradication de la pauvreté et du programme de développement post-2015.

    SYNERGIES ENTRE LES PROCESSUS DE L’APRES 2015 ET DES OMD: Paula Caballero, ministère des affaires étrangères de la Colombie, a plaidé pour un programme unique et un seul ensemble d’objectifs et a décrit la manière dont ils pourraient être déterminés. Elle a précisé que le programme doit avoir un caractère universel, tout en permettant la différenciation, et avoir l’équité comme pièce maîtresse. Elle a souligné que les OMD ne seront pas abandonnés après 2015, a parlé de leur pertinence et a indiqué que la séparation des OMD et ODD créerait, entre autres, un fossé entre la lutte contre la pauvreté et le développement durable, fragmenterait les efforts fournis aux niveaux régional et mondial, entraînerait des chevauchements ingérables dans les domaines du financement et des infrastructures, et donnerait lieu à des difficultés dans le suivi, la communication des données et la reddition de comptes.

    Elle a ensuite présenté un modèle conceptuel illustrant la façon dont les deux programmes pourraient être intégrés et la manière dont les liens entre les thèmes pourraient être abordés en vue d’intégrer les OMD, mais dans « une perspective différente et une optique beaucoup plus large ». Elle a donné des exemples se référant aux thèmes de la sécurité alimentaire, de l’eau, de la santé, des infrastructures et de l’éducation. Elle a souligné qu’un programme unique nécessite: une méthode de différenciation qui traite des défis mondiaux, tout en tenant compte des spécificités locales, régionales et nationales; et un équilibre entre les approches pyramidales descendante et ascendante. Elle a suggéré que les pays élaborent leurs propres objectifs, indicateurs et repères, mais qu’un tableau de bord soit élaboré au niveau international que les pays pourraient adapter et modifier.

    Elle a souligné que la convergence permettrait de s’assurer, entre autres: de la durabilité au sein de la planète ; de l’irréversibilité des acquis réalisés; et de la préservation des OMD.

    Le débat: Jeudi après-midi, le Chili a parlé de l’inégalité comme étant un enjeu majeur pour la région dans le nouveau programme de développement et dans la poursuite du développement inclusif. Le Mexique a fait observer que le processus visant à définir les ODD devrait converger avec celui de l’évaluation de la mise en œuvre des OMD, et que les deux processus devraient permettre d’aboutir à un programme de développement post-2015 en temps voulu. Le délégué a indiqué que le document final de la Conférence de Rio+20 précisait que les ODD, entre autres, ne devaient pas détourner l’attention et les efforts visant à réaliser les OMD, ajoutant que l’élaboration des ODD doit intégrer les données mondiales, se fonder sur la science et rendre des comptes de manière volontaire, comme cela est le cas pour les OMD.

    Le Costa Rica a déclaré que le processus d’élaboration des ODD devrait être ouvert, inclusif et permettre des contributions de pays qui ne sont pas membres du GTO. Le délégué a ajouté que les ODD ne doivent ni remplacer les OMD ni constituer un obstacle à leur poursuite. La Bolivie a déclaré que les ODD doivent coexister avec les OMD et pas les remplacer, car les ODD nécessitent un changement structurel à long terme, alors que les OMD traitent des questions urgentes de réduction de la pauvreté et d’accès aux services de santé et à l’éducation. Evoquant la proposition de l’Union européenne sur les thèmes des ODD, il a attiré l’attention sur l’accent fort qui y est placé sur les questions d’atténuation du changement climatique, et a mis en garde contre l’acceptation d’objectifs qui deviennent des conditionnalités pour les priorités nationales des pays en développement, et qu’il fallait compter uniquement sur les efforts des pays en développement. Il a souligné l’importance de traiter les questions des modes de consommation, des déchets alimentaires, des subventions des pays industrialisés et des moyens de mise en œuvre, en tant que thèmes clés.

    Au sujet des défis, le Paraguay a souligné la nécessité d ’adapter le modèle actuel de développement économique de manière à y intégrer l’inclusion sociale. La République dominicaine a mis l’accent sur la gouvernance et la primauté du droit comme conditions essentielles du développement durable , et sur la croissance économique et l’éradication de la pauvreté et de la faim. L’Argentine a souligné la nécessité: de reformuler les modèles de consommation; et de veiller à la complémentarité des processus des OMD et des ODD. Le Salvador a déclaré que les ODD ne doivent pas être utilisés pour éviter les engagements pris dans le cadre du processus des OMD, et a attiré l’attention sur la nécessité de moyens de mise en œuvre.

    L’OEA a souligné le rôle de la société civile dans le processus d’élaboration d’un programme de développement et la nécessité d’intégrer dans ces discussions les décideurs de tous les jours, comme les législateurs et les juges. L’Organisation du Traité de coopération amazonienne a déclaré que le développement durable dans la région doit tenir compte du Bassin de l’Amazone et de la longue trajectoire de son organisation dans la région comme contribution potentielle à la planification du développement durable dans la région.

    Une représentante des Femmes a encouragé l’octroi d’une attention, entre autres: à l’égalité des sexes, y compris à travers des objectifs et des indicateurs spécifiques; à l’accès et au contrôle des ressources par les femmes; à l’accès à la protection sociale, à une vie exempte de violence et aux droits sexuels et reproductifs. Le délégué de l’organisation Au-delà de 2015 a souligné la nécessité: de parler de droits et non de besoins; et de poursuivre la mise à disposition d’espaces ouverts et participatifs pour la société civile. Le Conseil international pour l’éducation des adultes a mis l’accent sur l’éducation en tant que droit de l’homme et sur la nécessité de prendre en considération l’éducation des adultes et l’éducation continue.

    En conclusion, Talbot a parlé de la nécessité d’une approche de complémentarité entre les OMD et les ODD, aux fins de s’assurer du traitement des défis urgents et de la mise en place d’un programme irréversible et durable à long terme. Corrêa do Lago a souligné que le développement durable doit être soutenu par la société civile.

    Vendredi matin, dans son rsumé des discussions, la présidente Patti Londoño, vice-ministre colombienne des affaires multilatérales, a demandé aux participants d’axer les discussions de la journée sur les priorités régionales qui pourraient être prises à l’échelle mondiale. Soulignant le consensus autour du fait que les OMD devraient être maintenus, elle s’est interrogée sur les voies et moyens de poursuivre les OMD, faisant état d’un éventail de visions concernant la manière et le moment, et d’idées concernant les moyens de mise en œuvre au-delà de l’APD.

    Le Mexique a mis l’accent sur la clarification du rôle des institutions de l’ONU dans le programme de développement de l’après-2015 dans le soutien des priorités déterminées par les pays. Avec le Chili, Cuba et la Bolivie, le délégué a souligné l’importance de l’évolution des modes de production vers des modes plus durables. Le Brésil a mis en exergue le Cadre décennal de programmation (10YFP) de MPCD, précisant que les changements nécessaires à apporter dans les modes de production et de consommation devraient être considérés comme une opportunité à saisir et non comme une entreprise risquant d’avoir un impact négatif sur la qualité de vie. Le délégué a ajouté que les MPCD devraient être considérés plutôt comme étant un thème transversal que comme un objectif en soi. La Colombie a souligné que les MPCD ont un lien profond avec la réalisation de l’équité, et qu’ils ne doivent pas être basés sur des conditionnalités, mais centrés sur l’identification de responsabilités et d’opportunités pour tous. La représentante a souligné l’importance de prendre en considération l’influence des fluctuations des prix et la volatilité des marchés sur les modes de consommation et de production, non seulement au niveau local, mais aussi aux niveaux régional et international. Elle a également souligné les liens existants entre la sécurité alimentaire, l’éducation et la santé et la consommation et la production, appelant à une focalisation sur ces liens, en particulier par l’ONU.

    Le PNUE a appelé à la considération de la durabilité de l’environnement comme une opportunité à saisir, et a mis en relief l’importance du Cadre décennal de programmation des MPCD. Au sujet des déchets, elle a fait observer que 200 kg de déchets par personne et par an sont produits dans la région, principalement en raison de la consommation excessive, signalant toutefois qu’un travail était en cours dans la région pour parvenir à des modes de consommation et de production plus durables.

    Au sujet des villes durables, le Brésil a préconisé l’adoption d’une approche pyramidale ascendante, appelant à une concentration sur les solutions qui ont déjà été trouvées dans le monde en développement. Cuba a appelé, entre autres, à l’utilisation rationnelle des ressources naturelles, à une répartition équitable des revenus , à une gestion durable des ressources en eau et à la sécurité alimentaire et nutitionnelle. L’Equateur a suggéré de promouvoir, entre autres, une production agricole durable, une société du savoir, la lutte contre la criminalité et, notamment, la criminalité transnationale, et les rencontres et la diversité interculturelles. Le Chili, l’Equateur, la Guyane et d’autres ont souligné que l’éducation est essentielle pour le développement, en particulier l ’éducation au service du développement durable. L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a fait observer qu’à l’approche de 2015, le droit à l’éducation primaire de qualité n’est pas encore garanti et que l’accès à l’information a stagné depuis 2000. Un représentant de Red de Educación Popular entre Mujeres a mis en exergue l’éducation insertionnelle comme étant un « moteur du développement. »

    Le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets a souligné l’importance d’une infrastructure durable et la nécessité de partager les bonnes pratiques. La Bolivie a appelé, entre autres: à l ’accroissement de la participation de la société civile, notamment, dans l’élaboration des ODD; à l ’intégration , dans le développement durable, d’un pilier culturel mettant l’accent sur l’éducation; à la considération du développement comme étant la volonté de vivre heureux et en harmonie avec la nature et uniquement sur le plan économique, en veillant à la création de villes durables axées sur les communautés et pas seulement sur la modernité; et au rattachement de l’éducation à la science et à la technologie. Le Mexique a parlé de l’élaboration d’un cadre général de référence pour le programme de développement de l’après-2015, cadre permettant de guider les gouvernements et les organisations internationales, et a souligné la pertinence continue de l’APD et des moyens de mise en œuvre pour les pays de la région, y compris la mise en œuvre du programme de développement. Le Brésil a mis en garde contre un programme de développement post-2015- qui serait axé davantage sur les ressources naturelles que l’être humain, faisant observer l’implication négative de la notion de « limites de la planète », et a proposé de se concentrer sur la façon dont nous pouvons tous vivre dans le cadre de modes durables. Le délégué a également souligné que le programme de lutte contre la pauvreté n’aurait de résultats durables que si les pays planifiaient à l’avance la manière dont les gens sortis de la pauvreté pourraient continuer à bien vivre dans l’avenir.

    Le délégué de Trinité-et-Tobago a plaidé pour la présentation des besoins particuliers et des vulnérabilités des PEID et des pays à revenu intermédiaire dans un nouveau programme de développement.

    Mettant en relief le bien-être pour tous comme vision pour la période post-2015, l’OPS a souligné la nécessité, pour les pays, d’être en mesure d’offrir les conditions de santé, comme l’éducation, l’alimentation et l’eau potable à prix abordables, et des services de diagnostic précoce et de traitement de qualité. La représentante a également indiqué que la couverture maladie universelle est un objectif opérationnel, qui comprend l’accès à toutes les interventions importantes.

    L’Uruguay a présenté les principales recommandations identifiées au cours d’une récente consultation nationale menée avec la participation de la société civile sur les ODD, recommandation englobant notamment les mesures suivantes: s’attaquer aux causes de l’inégalité et de la pauvreté; tenir compte des enseignements tirés du processus de réalisation des OMD, et intégrer des thèmes, tels que ceux de l’infrastructure, de l’énergie pour tous et de l’accès des petites entreprises aux prêts.

    ONU Femmes a souligné la nécessité de tenir compte des domaines prioritaires à la fois locaux et internationaux, y compris: l’éducation, la santé, la production alimentaire, l’énergie, la famille et la communauté, les traditions religieuses et la participation pleine et égale des femmes à la prise des décisions.

    Le Programme alimentaire mondial a déclaré que les MPCD devraient être au cœur du programme de développement de l’après-2015, et de la formulation des OMD et des ODD, et a appelé à un objectif autonome et audacieux axé sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et à la nécessité d’assurer un solide maillage sectoriel entre, notamment, la nutrition, l’éducation et la santé. Le Honduras a déclaré, entre autres: que la participation des femmes est essentielle pour aller de l’avant; que la proposition colombienne sur la convergence est intéressante et quelle mérite une exploration plus poussée; et que la technologie est essentielle à la démocratisation des soins de santé.

    L’Organisation maritime internationale a parlé du lancement de consultations sur des objectifs durables maritimes pour le secteur du transport maritime, ainsi que de la création d’un groupe de travail chargé d’examiner les thèmes clés idoines, tels que l’enseignement des sciences maritimes; la sécurité et la lutte contre la piraterie; et les normes applicables à l’échelle mondiale. La Guyane a mis l’accent sur: l’être humain en tant qu’acteur et agent du changement dans le programme de développement post-2015; le droit au développement et le respect, ainsi que les responsabilités des uns à l ’égard des autres ; l’impératif de relever les défis du changement climatique ; et les enseignements à tirer des erreurs du monde industrialisé pour s’assurer d’un développement plus équitable et plus durable.

    L’Argentine a mis en relief l’emploi décent en tant qu’outil essentiel permettant l’intégration sociale, et l’importance de tenir des consultations nationales sur les ODD, qui apporteront une contribution sur les thèmes pertinents des ODD. La représentante a ajouté que l’accent placé sur la réduction de la pauvreté ne doit pas être perdu lors de l’examen des modes de production.

    Le Fonds des Nations Unies pour la population a parlé des évolutions de la dynamique démographique de la région, signalant que la région connaît un « bonus » démographique, la population comptant aujourd’hui le plus grand nombre de personnes en âge de travailler, mais qu’elle se dirige vers un vieillissement de la population. Le Brésil a souligné que ce bonus démographique représente une opportunité qui doit être saisie pour le développement.

    Le Mouvement mondial en faveur des enfants a souligné la nécessité d’impliquer les jeunes dans les débats et de veille au tritement du problème de la violence contre les enfants. L’ONUSIDA a souligné que le SIDA continue d’être, dans la région, un défi à relever, avec 260 nouvelles infections par jour, et a parlé d’expériences réussies, comme la mise en place de stratégies centrées sur les personnes atteintes du sida. La Société mondiale pour la protection des animaux a encouragé la prise en considération de la protection des animaux dans le programme de développement post-2015, le bien-être animal étant un élément clé pour la stimulation du développement.

    La CARICOM a souligné les défis posés aux pays des Caraïbes dans la réalisation du développement durable, tels que la vulnérabilité au changement climatique, le niveau d’endettement élevé et le manque d’accès à des financements concessionnels. Parmi les problèmes centraux à résoudre, il a cité le changement climatique, la sécurité alimentaire et le financement. Un représentant des membres du GHN, John Podesta, Etats-Unis, a déclaré que le changement climatique va modifier la façon dont la lutte contre la pauvreté est abordée. Il a précisé qu’un ensemble d’objectifs doit émerger du processus, et a soutenu l’avis du Brésil de traiter les MPCD comme thème transversal. Une représentante des membres du GHN, Naoto Kan, Japon, a déclaré qu’une approche de la sécurité humaine est essentielle au développement durable, et a appelé à l’universalisation de services de santé appropriés et abordables, de la prévention des risques de catastrophes et des effets du changement climatique, et d’une coopération technique pour le renforcement des institutions. Elle a signalé que le Japon prévoyait d’organiser, plus tard cette année, une conférence internationale sur les villes durables. Un représentant des membres du Groupe de haut niveau de la Suède a fait observer que la région est un acteur clé dans le programme de développement post-2015, compte tenu du rôle que l’Amérique latine et les Caraïbes ont joué dans l’approche de Rio+20 et a salué le leadership de la région dans le processus.

    Vendredi matin, en l’honneur de la Journée internationale de la femme, Amina J. Mohammed, Conseillère spéciale du Secrétaire général sur la planification du développement de l’après-2015, a transmis un message du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, dénonçant la violence exercée contre les femmes et les filles, qui sont victimes de viols collectifs, qui se suicident de honte et qui sont abattues à bout portant pour avoir osé demander l’accès à l’éducation. Il a appelé à la conversion de « l’indignation en actions », à travers la poursuite des crimes contre les femmes, et à la transformation de l’esprit de ceux qui permettent à de tels crimes de se poursuivre. Il a affirmé que toutes les femmes et toutes les filles ont le droit humain fondamental à une vie sans violence.

    LES VUES ET LES PREPARATIFS DES CARAÏBES POUR LA TROISIÈME CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE DES PEID (2014)

    George Talbot, s’exprimant au nom de Carolyn Rodrigues-Birkett, ministre des Affaires étrangères de la Guyane, est intervenu sur les perspectives et les préparatifs des Caraïbes pour la troisième Conférence internationale sur les PEID qui se tiendra en 2014, ainsi que sur les résultats du Forum des Caraïbes, qui a eu lieu les 5-6 mars. Faisant état des réalisations accomplies dans la sous-région, il a signalé que les programmes de protection sociale disponibles sont insuffisants pour répondre aux nouvelles demandes de soins de santé et de bien-être, devenant de plus en plus importantes, vu que les populations vivent plus longtemps, et que la criminalité et la violence sont en augmentation. Il a expliqué que les économies des Caraïbes restent peu diversifiées et axées sur le service, vulnérables aux catastrophes naturelles et aux effets du changement climatique. Il a fait remarquer qu’en raison de leur statut de pays à revenu intermédiaire, les pays des Caraïbes ne sont pas en mesure d’accéder ni à des financements concessionnels ni à des arrangements commerciaux préférentiels. Il a souhaité voir la troisième Conférence internationale sur les PEID forger les partenariats mondiaux nécessaires qui aideront les pays des Caraïbes à relever ces défis.

    Talbot a ensuite parlé des domaines prioritaires identifiés lors du Forum des Caraïbes, dont, notamment: l’accès à la communauté de la diaspora; un financement innovant pour les pays à revenu intermédiaire; le brevetage des innovations dans la région; la détermination de la capacité d’entrainement de l’industrie touristique de la région; la lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles; la mise en œuvre des politiques d’économie verte sur une base volontaire; le renforcement des mesures de lutte contre les effets du changement climatique et la prévention des risques de catastrophe et le traitement des questions de sécurité alimentaire et de sécurité énergétique .

    Le débat: La Colombie a fait observer que tous les sujets en cours de discussion devraient être vus à travers le prisme de la vulnérabilité particulière des PEID, soulignant la nécessité d’une « voie à double sens » pour les discussions entre les pays d’Amérique latine et des Caraïbes sur une vision régionale. Au sujet de la vulnérabilité, le délégué de Trinité-et-Tobago a appelé à un « fonds d’aide » destiné à l’absorption des chocs externes.

    EVALUATION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE (PARTICIPATION ET SUIVI)

    LA MANIERE DE MESURER LE PROGRÈS: Ivo Havinga, Division des statistiques de l’ONU, a présenté un exposé sur la mesure des progrès accomplis dans le cadre du programme de développement de l’après-2015 et des ODD. Il a souligné la nécessité d’un engagement précoce avec la communauté des statistiques, pour la détermination d’un mécanisme de surveillance et de communication pour les objectifs de développement. Au sujet des enseignements tirés du suivi des OMD, il a fait observer que les statisticiens n’avaient pas été impliqués dans la détermination des objectifs de développement, avec pour résultat un faible lien entre l’économie et l’environnement. Havinga a souligné l’importance de veiller à ce que les objectifs de développement puissent être traduits en objectifs chiffrés pertinents, avec le renforcement des capacités en matière de statistiques dans le cadre du programme de développement de l’après-2015.

    Havinga a mis en exergue les initiatives internationales touchant au sujet et, notamment: le Rapport de la Commission Stiglitz sur la mesure des performances économiques et du progrès social; et Au delà du PIB: Nécessité de nouvelles mesures de progrès. Il a parlé d’une concentration sur le besoin d’aller au-delà du PIB, d’intégrer des mesures plus larges de bien-être et de durabilité, et de prendre en considération plutôt les aspects de la répartition que juste le PIB par habitant. Il a également parlé du bien-être objectif et du bien-être subjectif, faisant observer, cependant, que ce changement de perspective ne signifie pas qu’il faille rejeter le PIB et les autres mesures économiques. Havinga a également parlé de l’importance d’avoir un système de comptabilité tenant compte de l’aspect économique de l’environnement, pour la production de statistiques internationales comparables permettant de mesurer l’environnement et son interaction avec l’économie. Il a souligné que la liaison entre les données environnementales et socio-économiques est essentielle pour les décideurs dans l’analyse de l’impact des politiques économiques sur l’environnement.

    PRINCIPE 10 DE LA DÉCLARATION DE RIO SUR L’ENVIRONNEMENT ET LE DEVELOPPEMENT: L’Ambassadeur José Luis Balmaceda, Chili, a parlé du processus en cours pour la mise en place d’un instrument du Principe 10 dans la région, et a souligné le rôle important joué par la société civile. Il a indiqué que tout le monde doit avoir accès à l’information environnementale et à la justice, et que les gens ont le droit d’être informés et de participer aux décisions qui les concernent. Il a signalé que, jusque là, 11 pays de la région ont apporté leur soutien à la Déclaration concernant l’application du Principe 10 de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement, adoptée à Rio en 2012. Il a précisé que la première réunion des correspondants nationaux a eu lieu à Santiago en novembre dernier, et que cette réunion a adopté une feuille de route pour l’ouverture d’un dialogue avec la société civile, et que la CEPALC est invitée à y agir en tant que secrétariat technique. Il a souligné que de nombreux conflits environnementaux sont le résultat d’une interaction insuffisante avec tous les acteurs impliqués dans les projets ayant de grands impacts sociaux, citant l’exemple des conflits survenus dans le secteur minier, qui auraient pu être évités grâce à un meilleur dialogue et des mécanismes participatifs. Il a souligné que le processus était ouvert à tous les pays de la région, et a réitéré l’appel lancé aux pays pour rejoindre la Déclaration sur le Principe 10.

    Le débat: Trinité-et-Tobago est devenu signataire de la Déclaration régionale et le Honduras a annoncé son intention de devenir signataire. Une représentante de l’Association de planification familiale, parlant au nom de la société civile, a appelé: à un processus plus ouvert et plus participatif, impliquant la société civile à tous les niveaux: au renforcement des partenariats entre les pays d’Amérique latine et des Caraïbes; à l’élaboration d’objectifs communs pour la région; et à la poursuite de la mise en œuvre du Principe 10 et à l’avancement du processus d’élaboration d’un instrument régional. Elle a appelé, pour le programme de développement durable au-delà de 2015, à un cadre global tenant compte du processus du Caire+20 (sur la population et le développement). Une représentante de la société civile a déclaré que l’instrument du Principe 10 de Rio devrait être juridiquement contraignant et que cela permettrait d’améliorer la gouvernance dans la région, et a mis en exergue son importance pour la transparence et pour l’accès à l’information et à la justice environnementale. Elle a exhorté ceux qui n’ont pas encore signé la Déclaration à le faire.

    Concernant le Principe 10, le délégué du Mexique: a réitéré l’engagement de son pays au processus; a appelé tous les pays à rejoindre l’initiative, a soutenu la participation de la société civile dans la détermination du nouveau programme de développement; a appelé à la sensibilisation et à la diffusion des données relatives au programme de développement de l’après-2015; et a soutenu les efforts fournis par la CEPALC et le PNUE à l ’appui de cette initiative.

    La Bolivie a déclaré que le discours sur le développement doit aller au-delà du placement de l’être humain au centre du développement et doit se concentrer plutôt sur la relation vertueuse entre l’être humain et la nature. Le délégué s’est félicité de l’exposé présenté sur la façon de mesurer le développement, en particulier la proposition d’intégrer à la fois les dimensions objectives et subjectives dans les indicateurs de développement, en vue de fournir une perspective plus large permettant de mieux évaluer la qualité de vie des gens et leur relation avec la nature .

    Le délégué de Trinité-et-Tobago a fait part des inquiétudes de la région et a souligné la nécessité, pour l’Amérique latine et les Caraïbes, de renforcer la solidarité pour avancer vers un nouveau paradigme de développement centré sur l’être humain.

    RAPPORT DU PRESIDENT DE LA CONFERENCE: La présidente Londoño a présenté un résumé des discussions tenues les jours précédents, soulignant que les participants ont partagé nombre de points de vue sur le programme de développement de l’après-2015. Elle y a évoqué le Forum des Caraïbes, les vulnérabilités particulières et les défis auxquels les PEID des Caraïbes sont confrontés, et la solidarité manifestée à leur égard par la région. Parmi les nombreux points soulevés, la nécessité: d’atteindre le bien-être irréversible et l’éradication de la pauvreté; de passer à un nouvel état d’esprit qui place l’être humain au centre du développement; d’agir, tous; de traiter les aspects, tels que le commerce international, le financement et la migration; d’avoir un programme traitant des défis mondiaux, tout en tenant compte des besoins et des priorités aux niveaux régional, national et local; et de mettre en place un cadre qui permet la différenciation qui habilitera les pays de s’approprier le programme.

    Elle a souligné: Les MPCD en tant que thème transversal dans le nouveau programme et en tant que condition préalable à la réalisation de l’équité; le rôle central de l’éducation pour parvenir à un développement et une croissance inclusives; le besoin d’emplois décents autant que nécessaire pour une croissance équitable; et les évolutions démocratiques et le développement urbain. Elle a également parlé de l’importance des moyens de mise en œuvre, y compris l’APD, la coopération Sud-Sud et triangulaire, la politique fiscale, le rôle du secteur privé et l’investissement public. Elle a attiré l’attention sur l’éventail d ’opinions concernant la réalisation des OMD dans le nouveau programme de développement, allant du maintien des OMD séparément des ODD, à la pleine intégration des OMD dans les ODD. Elle a souligné l’énorme potentiel de la région en matière de leadership et a encouragé l’élaboration des façons créatives de travailler ensemble en tant que région.

    Au sujet de l’établissement d’objectifs, l’Equateur a suggéré que la région détermine d’abord sa propre vision du développement. Cuba a souligné que les discussions ont mis en exergue la nécessité de l’égalité et la solidarité dans la région.

    LA SÉANCE DE CLÔTURE

    Alicia Bárcena, CEPALC, a remercié le gouvernement de la Colombie pour l’accueil réservé à la réunion, et les participants, pour leurs contributions. Elle a indiqué que la réunion a permis de dégager des propositions encourageantes et une « grande fertilité d’idées » créant un environnement engagé dans la construction d’une vision régionale commune de l’avenir. Soulignant la priorité dont doit bénéficier la réduction des inégalités dans la région, elle a cité Simon Bolivar, qui a dit « sans égalité, toutes les libertés et tous les droits périssent ».

    Dans ses réflexions sur « les discussions ciblées et productives », Alva Baptiste, ministre des affaires étrangères, du Commerce international et de l’aviation civile, Sainte-Lucie, a fait observer que le passage à une trajectoire plus élevée du développement exige la réalisation de progrès, entre autres, dans les domaines de la création d’emplois, de l’éducation et de la réduction de la pauvreté. Il a indiqué que dans la poursuite de notre but commun, une nouvelle période dans l’histoire pourrait être créée, appelant à un engagement substantiel dans le processus de prise de décision de « tous les acteurs du drame de développement ».

    Affirmant que le président Hugo Chavez était un « passionné de l’intégration sociale », le ministre des affaires étrangères brésilien, Antonio Patriota, a parlé de l’unité et de la solidarité démontrée durant la réunion, exhortant la région à continuer à travailler ensemble. Il a fait état: du dialogue entre le Brésil et la CARICOM; des progrès réalisés, à travers le programme de protection sociale Bolsa Familia du gouvernement brésilien, dans les domaines de la réduction de la pauvreté et de la participation accrue des femmes. Il a parlé aussi: de la poursuite des efforts visant à atteindre les OMD, tout en appliquant les résultats de Rio+20, y compris les ODD; d’un paradigme de développement durable qui va au-delà de la réduction de la pauvreté; et de l’objectif, dans le programme post-2015, d’éradiquer l’extrême pauvreté dans un delai bien déterminé.

    La ministre colombienne des affaires étrangères, María Ángela Holguín, a appelé à une approche « audacieuse et ambitieuse » pour l’élaboration du nouveau programme de développement transformationnel. Elle a encouragé, entre autres, des changements profonds dans les comportements et les mentalités; la participation de toutes les parties prenantes; et un programme de mise en œuvre disposant de ressources financières sans précédent. Elle a suggéré la tenue d’une réunion annuelle sur le développement durable, afin que la région puisse rester unie et les pays continuer à s’aider les uns les autres, et que la CEPALC pourrait apporter son soutien à cet égard. Elle a souligné: que le niveau élevé de participation ministérielle indiquait le grand intérêt accordé de ce sujet, que l’esprit positif de cette conférence doit être pris à New York la semaine prochaine pour la première réunion du GTO et que la conférence apporterait une contribution dans les débats de la prochaine réunion du GHN à Bali . Elle a levé la séance à 13h05.

    REUNIONS A VENIR

    Groupe de travail ouvert sur les OMD: La première réunion du Groupe de travail ouvert (GTO) sur les objectifs de développement durable (ODD), créé le 22 janvier 2013, se tiendra en mars. dates: 14-15 mars 2013lieu: Siège de l’ONU, New York contact: Division du développement durable, Nations Unies courriel: dsd@un.org www: http://sustainabledevelopment.un.org/

    Consultation de haut niveau sur la durabilité de l’environnement: Dans le cadre des consultations thématiques mondiales sur le programme de développement pour l’après-2015, cette réunion de haut niveau des dirigeants formulera, au mois de mars, des recommandations concernant la durabilité environnementale pour le Cadre de développement de l’après-2015. dates: 18-19 mars 2013 lieu: San José, Costa Rica www: http://www.worldwewant2015.org/sustainability2015

    Mexique: Consultation régionale sur l’énergie: Cette réunion fait partie d’une série de réunions de consultations mondiales consacrées à l’examen des liens entre l’énergie et le Cadre de développement de l’après 2015. dates: 20-21 mars 2012 lieu: Merida, Yucatan, Mexique www: http://www.worldwewant2015.org/sustainability2015

    Quatrième réunion du Groupe de haut niveau sur le programme de développement pour l’après-2015: La quatrième réunion du Groupe de haut niveau sur le programme de développement post-2015 (GHN), qui sera accueillie par le Gouvernement de l’Indonésie, mettra l’accent sur « les partenariats mondiaux ». dates: 25-27 mars 2013 lieu: Bali, Indonésie contact: HLP Secretariat www: http://www.post2015hlp.org/

    65e réunion de la Commission économique pour l’Europe: Dans le cadre de cette réunion, des discussions auront lieu sur l’élaboration d’objectifs de développement durable et sur le suivi de Rio+20. dates: 9-11 avril 2013 lieu: Genève, Suisse contact: ECE Secretariat téléphone:+41-22-917-4444 télécopie: +41-22-917-0505 courriel: info.ece@unece.org www: http://www.unece.org/commission/2013/65th_index.html

    Réunion régionale de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale sur la mise en application: Cette réunion est organisée pour éclairer l’élaboration des objectifs de développement durable et le suivi de Rio+20. dates: à confirmer lieu: à fixer contact: ESCWA Secretariat www: http://www.escwa.un.org/information/meetings.asp

    Vers un programme de développement post-2015: Consultations régionales en Amérique latine et les Caraïbes: Cette réunion fait partie d’une série de consultations régionales sur le programme de développement post-2015 et englobera la participation de la société civile, du secteur privé, des milieux universitaires et des parlementaires. dates: 17-19 avril 2013 lieu: Jalisco, Guadalajara, Mexique contact: Ministère des affaires étrangères du Mexique courriel: dudasparatramites@sre.gob

    Réunion régionale de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique sur la mise en application: Cette réunion sera organisée pour éclairer l ’élaboration des objectifs de développement durable et le suivi de Rio+20 . dates: à confirmer lieu: Bangkok, Thaïlande contact: ESCAP Secretariat courriel: escap-esdd-oc@un.org www: http://www.unescap.org/esd/calendar/

    20e session de la Commission du développement durable: La 20e et dernière session de la Commission du développement durable (CDD 20) est prévue en mai. dates: 6-10 mai 2013 (à confirmer) lieu: Siège de l’ONU, New York contact: Division du développement durable courriel: dsd@un.org www: http://sustainabledevelopment.un.org/csd.html

    Troisième Conférence internationale des PEID - Réunion préparatoire sous-régionale caraïbienne: En 2013, des réunions préparatoires nationales et régionales se tiendront pour l’élaboration de contributions à la troisième Conférence internationale sur les petits Etats insulaires en développement (PEID), qui se tiendra en 2014. Ces réunions préparatoires auront lieu dans la région de l’Atlantique, de l’océan Indien et de la mer de Chine méridionale (AIMS) la région des Caraïbes et la région du Pacifique, ainsi que de manière interrégionale. dates: 2-4 juillet 2013 (provisoires) lieu: La Jamaique www: http://www.sids2014.org

    10YFP CARICOM CEPALC ECOSOC IDE PIB GHN FPHN LGBT OMD OEA APD GTO OPS PPP MPCD ODD PEID GNUD ALC-ONU PNUE AGNU Cadre décennal de programmation des modes de consommation et de production durables Communauté des Caraïbes Commission économique des Nations Unies pour l’Amérique latine et les Caraïbes Conseil économique et social des Nations Unies Investissement direct étranger Produit intérieur brut Groupe de haut niveau de personnalités éminentes sur le Programme de développement post-2015 Forum de haut niveau politique Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres Objectifs du Millénaire pour le développement Organisation des Etats américains Aide publique au développement Groupe de travail ouvert sur les objectifs du développement durable Organisation panaméricaine de la santé Partenariats public-privé Modes de production et de consommation durables Objectifs de développement durable Petits Etats insulaires en développement Groupe de développement pour l’Amérique latine et les Caraïbes Programme des Nations Unies pour l’environnement Assemblée générale des Nations Unies

    Ce numéro du Bulletin des Négociations de la Terre © <enb@iisd.org> a été rédigé par Asheline Appleton, Leila Mead et Eugenia Recio. Edition numérique: Diego Noguera. Version française: Mongi Gadhoum - Correctrice: Myriam Gadhoum. Editrice en chef: Pamela S. Chasek, Ph.D. <pam@iisd.org>. Directeur du Service des informations de l’IIDD: Langston James “Kimo” Goree VI <kimo@iisd.org>. Les bailleurs de fonds du Bulletin sont: la Commission européenne (DG-ENV), le gouvernement du Canada (à travers l’ACDI), le ministère allemand de la coopération économique et développement (BMZ), le ministère fédéral allemand de l’environnement, de la préservation de la nature et de la sécurité nucléaire (BMU), et le gouvernement australien. Un soutien général est accordé au Bulletin, au titre de l’exercice 2013, par: le ministère suédois de l’environnement, le ministère néo-zélandais des affaires étrangères et du commerce extérieur, SWAN International, l’Office fédéral suisse de l’environnement (FOEN), le ministère finlandais des affaires étrangères, le ministère nippon de l’environnement (à travers l’IGES), et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Un financement spécifique pour la couverture de cette réunion a été fourni par la Commission économique des Nations Unies pour l’Amérique latine et les Caraïbes et par la Commission européenne. Le financement pour la traduction du Bulletin en français a été fourni par les gouvernements de la France, de la Région wallonne de Belgique, du Québec et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF et IEPF). Les opinions exprimées dans le Bulletin appartiennent à leurs auteurs et ne reflètent pas forcément les vues de l’IIDD et des bailleurs de fonds. Des extraits du Bulletin peuvent être utilisés dans des publications non commerciales moyennant une citation appropriée. Pour tout renseignement, y compris les demandes de couverture d’événements par nos services, contacter le Directeur du Service des informations de l’IIDD, <kimo@iisd.org>, au +1-646-536-7556 ou par courrier au 300 East 56th St., 11D, New York, New York 10022, USA.

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