Summary report, 1 October 2018

48th Session of the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC-48)

La 48e session du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC 48) s’est tenue du 1er au 6 octobre 2018 à Incheon, en République de Corée, et a réuni plus de 500 participants venus de plus de 130 pays.

Samedi 6 octobre, le Groupe a adopté le Résumé à l’intention des décideurs (RID) du Rapport spécial sur un réchauffement planétaire de 1.5ºC (RS15) et a approuvé le Résumé technique et le rapport d’évaluation sous-jacent. Tout au long de la semaine et jusqu’à la dernière nuit, la première session conjointe des Groupes de travail (GT) I, II et III a examiné le RID ligne par ligne afin de parvenir à un accord.

La GIEC 48 s’est ouverte lundi 1er octobre au matin avec une cérémonie comprenant un message vidéo du Président de la République de Corée Moon Jae-in. La GIEC 48 a été suspendue pour permettre à la session conjointe des GT d’entamer ses travaux, et s’est brièvement réunie vendredi pour examiner les points supplémentaires de l’ordre du jour. Samedi après-midi, la GIEC 48 s’est à nouveau réunie pour adopter le RID du RS15.

La session conjointe des GT représente la première fois que les trois GT du GIEC ont travaillé de concert à l’élaboration d’un rapport de manière interdisciplinaire. Si le RID a été examiné en séance plénière, les débats sur plusieurs sous-parties, paragraphes, chiffres et définitions ont eu lieu au sein de réunions informelles en petit comité ou de groupes de contact mis en place selon les besoins.

LE RID est composé de quatre parties:

  • Comprendre le réchauffement planétaire de 1.5° C;
  • Changements climatiques prévus, conséquences potentielles, et risques associés;
  • Profils d’évolution des émissions et transitions des systèmes compatibles avec un réchauffement planétaire de 1.5° C; et
  • Renforcer la réponse mondiale dans le contexte du développement durable et de la lutte contre la pauvreté.

Le rapport a été élaboré en réponse à une demande des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) formulée en 2015, dans le cadre de la décision d’adoption de l’Accord de Paris.

La GIEC 48 a également adopté des décisions sur:

  • Le Programme de bourses du GIEC, décidant de nommer quatre nouveaux membres au Conseil d’administration pour prendre des décisions sur le financement du programme; et
  • L’Équipe spéciale chargée de la stabilité financière (ES-Finance), convenant d’envisager le recrutement d’un expert externe pour examiner la stabilité financière du GIEC.

Le Groupe a en outre pris note des rapports sur:

  • Les progrès réalisés par l’Équipe spéciale chargée de l’organisation des futurs travaux du GIEC dans le contexte du bilan mondial (ES-FTCBM);
  • Les progrès concernant la Révision 2019 des Lignes directrices 2006 du GIEC pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre (Révision 2019);
  • La Conférence internationale sur les changements climatiques et les villes;
  • La Réunion d’experts sur l’évaluation des informations climatologiques pour les régions;
  • La Réunion d’experts sur les agents de forçage du climat de courte durée de vie; et
  • L’Équipe spéciale pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre (ESI).

La GIEC 49 se réunira en mai 2019 à Kyoto, au Japon, pour, entre autres, approuver la Révision 2019 des Lignes directrices 2006.

Bref historique du GIEC

Le GIEC a été créé en 1988 par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) afin d’évaluer, de manière exhaustive, objective, ouverte et transparente, les données scientifiques, techniques et socio-économiques permettant de comprendre les changements climatiques anthropiques, leurs conséquences potentielles et les options envisageables pour l’adaptation et l’atténuation. Le GIEC est un organe intergouvernemental et scientifique comptant 195 pays membres. Il n’entreprend pas de nouvelles recherches ni n’assure la surveillance des données liées au climat; il procède plutôt à des évaluations de l’état des connaissances sur les changements climatiques, sur la base de la documentation scientifique et technique publiée et ayant été soumise à un examen collégial. Les rapports du GIEC se veulent pertinents pour les politiques, sans être directifs.

Le GIEC est doté de trois GT:

  • Le Groupe de travail I (GT I) traite des bases de la science physique des changements climatiques;
  • Le Groupe de travail II (GT II) traite des conséquences des changements climatiques, de l’adaptation et de la vulnérabilité; et
  • Le Groupe de travail III (GT III) traite des options envisageables pour limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES) et atténuer les changements climatiques.

Chaque GT compte deux coprésidents et sept vice-présidents, sauf le GT II qui a huit vice-présidents. Les coprésidents guident les GT dans l’accomplissement des mandats qui leur sont confiés par le Groupe, avec l’aide des Unités d’appui technique (UAT).

Le GIEC dispose en outre d’une ESI qui supervise le Programme du GIEC sur les inventaires nationaux de GES, auquel une UAT apporte également son soutien. Le Programme vise à mettre au point et à affiner une méthode approuvée à l’échelon international ainsi qu’un logiciel pour le calcul et la notification des émissions et des absorptions nationales de GES, et à en promouvoir l’utilisation par les Parties à la CCNUCC.

Le Groupe élit son Bureau pour la durée d’un cycle complet d’évaluation, qui comprend l’élaboration d’un rapport d’évaluation du GIEC. Le Bureau planifie, coordonne et assure le suivi des travaux du GIEC et est composé d’experts sur l’évolution du climat représentant toutes les régions. Actuellement, le Bureau est composé de 34 membres, dont le président et les vice-présidents du GIEC, les coprésidents et vice-présidents des GT et les coprésidents de l’ESI.

En 2011, le GIEC a créé un Comité exécutif pour aider aux travaux intersessions et à la coordination des GT. Le Secrétariat du GIEC est établi à Genève, en Suisse, et est hébergé par l’OMM.

Produits du GIEC

Depuis sa création, le GIEC a élaboré une série de rapports d’évaluation exhaustifs, des rapports spéciaux (RS) et des documents techniques qui fournissent des données scientifiques sur les changements climatiques à la communauté internationale.

Le GIEC a rédigé cinq rapports d’évaluation, achevés en 1990, 1995, 2001, 2007 et 2014. Le Sixième rapport d’évaluation (RE6) devrait être terminé en 2022. Les rapports d’évaluation sont composés de trois volumes, soit un volume pour chaque GT. La contribution de chacun des GT comprend un RID, un résumé technique et un rapport d’évaluation sous-jacent. Chaque rapport est soumis à un processus d’examen complet et approfondi mené par les experts et les gouvernements, qui comporte trois étapes: un premier examen par les experts, un deuxième examen par les experts et les gouvernements, et un troisième examen par les gouvernements.

Chaque RID est ensuite approuvé ligne par ligne par le GT compétent. Un rapport de synthèse (RSY) est élaboré pour l’ensemble du rapport d’évaluation et intègre les aspects les plus pertinents des rapports des trois GT et des RS du cycle concerné. Le Groupe approuve ensuite un RID du RSY ligne par ligne.

Le GIEC a produit une série de RS et des documents techniques portant sur des questions liées aux changements climatiques, notamment:

  • Utilisation des terres, changements d’affectation des terres et foresterie (2000);
  • Piégeage et stockage du dioxyde de carbone (2005);
  • Le changement climatique et l’eau (2008);
  • Sources d’énergie renouvelable et atténuation du changement climatique (2011); et
  • Gestion des risques de catastrophes et de phénomènes extrêmes pour les besoins de l’adaptation au changement climatique (2011).

Les rapports spéciaux du sixième cycle d’évaluation portent sur:

  • Le réchauffement planétaire de 1.5ºC;
  • Les océans et la cryosphère dans le contexte du changement climatique (RSOCCC); et
  • Le changement climatique et les terres émergées (RSCCTE).

En outre, le GIEC produit des rapports méthodologiques qui présentent des lignes directrices pour aider les pays à communiquer les données concernant les GES. Des rapports portant sur les pratiques recommandées ont été approuvés par le Groupe en 2000 et 2003. La dernière version des Lignes directrices du GIEC pour les inventaires nationaux de GES a été approuvée en 2006, et le sixième cycle d’évaluation comprend un rapport méthodologique destiné à affiner ces lignes directrices (Révision 2019). En outre, en 2013, le GIEC a adopté un Supplément aux Lignes directrices 2006 du GIEC: terres humides (Supplément terres humides), et les Méthodes supplémentaires révisées et pratiques recommandées découlant du Protocole de Kyoto (Supplément PK).

En 2007, le GIEC a reçu le Prix Nobel de la paix, conjointement avec l’ancien Vice-Président des États-Unis Al Gore, pour ses travaux et efforts « visant à développer et à diffuser des connaissances plus approfondies sur les changements climatiques anthropiques, et à jeter les bases nécessaires pour contrer de tels changements ».

Sixième cycle d’évaluation

GIEC 41 à GIEC 43: La GIEC 41 (24-27 février 2015, Nairobi, Kenya) a examiné les futurs travaux du GIEC, a pris une décision sur la taille, la structure et la composition des Bureaux du GIEC et de l’ESI, et a adopté des décisions ayant trait au sixième cycle d’évaluation. La GIEC 42 (5-8 octobre 2015, Dubrovnik, Croatie) a élu les membres des bureaux pour le sixième cycle d’évaluation. La GIEC 43 (11-13 avril 2016, Nairobi, Kenya) a accepté l’élaboration de trois RS et de la Révision 2019 au cours du sixième cycle d’évaluation. Le RS15 a été élaboré en réponse à une demande de la 21e session de la Conférence des Parties à la CCNUCC (CdP 21), priant le GIEC de présenter en 2018 un RS sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1.5° C au-dessus des niveaux préindustriels. Le GIEC a accepté cette invitation en 2016, lors de sa 43e session.

Le Groupe est également convenu qu’un RS sur les villes serait élaboré dans le cadre du septième cycle d’évaluation.

GIEC 44: Lors de cette réunion (17-21 octobre 2016, Bangkok, Thaïlande), le Groupe a adopté les grandes lignes du RS15 et de la Révision 2019. Le GIEC a également adopté des décisions portant, entre autres, sur: la réunion d’experts sur l’atténuation, la durabilité et les scénarios de stabilisation du climat; la communication et le processus de cadrage du RE6; et une réunion sur les changements climatiques et les villes.

GIEC 45: Cette réunion (28-31 mars 2017, Guadalajara, Mexique) a approuvé les grandes lignes du RSCCTE et du RSOCCC, et a examiné, entre autres: le calendrier de planification stratégique du sixième cycle d’évaluation; une proposition visant l’examen des agents de forçage du climat de courte durée de vie (AFCCD); et les options envisageables pour le financement du GIEC, ce qui a conduit à la décision de créer l’ES-Finance.

GIEC 46: Lors de cette réunion (6-10 septembre 2017, Montréal, Canada), le Groupe a notamment approuvé les grandes lignes des chapitres composant les rapports des contributions des trois GT au RE6. Le Groupe a également entendu un exposé sur les progrès accomplis par l’ES-Finance, a examiné diverses options de financement envisageables pour le GIEC, et est convenu de proroger le mandat de l’Équipe jusqu’à la GIEC 47.

Conférence scientifique du GIEC sur les villes et les changements climatiques (CitiesIPCC Conference): Cette réunion (5-7 mars 2018, Edmonton, Canada) a réuni environ 750 participants issus de communautés de scientifiques, de politiques et de praticiens pour aider à identifier les sources d’émissions actuelles et futures et à définir les voies à suivre par les villes pour réduire les émissions et adopter des stratégies de résilience. La réunion a élaboré un programme de recherche visant à mieux comprendre les changements climatiques, leurs incidences sur les villes et le rôle crucial que peuvent jouer les autorités locales pour relever le défi climatique.

GIEC 47: Lors de cette réunion (13-16 mars 2018, Paris, France), le Groupe est convenu, entre autres:

  • De proroger le mandat de l’ES-Finance;
  • De créer une équipe spéciale chargée des problématiques de genre;
  • Du mandat d’une équipe spéciale chargée de l’organisation des futurs travaux du GIEC dans le contexte du bilan mondial envisagé dans le cadre de l’Accord de Paris;
  • D’élargir le Programme de bourses du GIEC pour inclure le financement de scientifiques contribuant aux chapitres; et
  • De renforcer la participation des pays en développement aux activités du GIEC.

Le Groupe a en outre entendu des présentations des coprésidents des GT sur les rapports des bureaux des GT concernant la sélection des auteurs principaux chargés de la coordination, des auteurs principaux et des éditeurs réviseurs pour les contributions des GT au RE6, ainsi que des rapports d’étape sur les RS et la Révision 2019. La réunion a été précédée par la célébration des 30 ans du GIEC, organisée par le Gouvernement de la France.

Comptes rendus de la GIEC 48 et de la réunion conjointe des GT I, II et III

Lundi 1er octobre, le Secrétaire du GIEC Abdalah Mokssit a ouvert la réunion. Le Président du GIEC Hoesung Lee a accueilli les délégués à « l’une des réunions les plus importantes dans l’histoire du GIEC », en soulignant la tenue de la toute première réunion conjointe des trois GT du Groupe pour examiner, ligne par ligne, le RID du RS15. Présentant les travaux du GIEC sur le RS15, il a indiqué que le projet final de rapport comprend plus de 6 000 références et qu’il a pris en compte près de 42 000 observations formulées sur l’ensemble des projets de rapport. Il a appelé les gouvernements à veiller à la robustesse, à la rigueur et à la clarté d’un RID qui respecte l’intégrité scientifique du GIEC. Il a signalé l’amélioration de la situation financière du GIEC, annonçant que le Groupe a investi 2 millions USD dans le rapport, et que plusieurs pays ont couvert les coûts supplémentaires.

Le Président de la République de Corée, Moon Jae-in, s’exprimant par liaison vidéo, a fait observer que les phénomènes météorologiques extrêmes et anormaux menacent en particulier les pays en développement et les populations vulnérables. Il a reconnu que les initiatives scientifiques du GIEC contribuent à renforcer l’action mondiale pour la préservation de la justice et de la démocratie en matière d’environnement. Il a en outre mis l’accent sur les efforts déployés par son pays, notamment le programme national d’échange de droits d’émission et le soutien aux pays en développement vulnérables.

Elena Manaenkova, Secrétaire générale adjointe de l’OMM, a félicité le GIEC pour l’amélioration de sa situation financière et a réitéré l’appel de l’OMM aux membres du GIEC pour qu’ils assurent un soutien financier aux RS et des contributions aux agences nationales pour la météorologie. Faisant observer l’influence croissante du GIEC et de l’OMM, elle a mis l’accent sur la demande formulée récemment par le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres priant l’Assemblée générale des Nations Unies d’« écouter les meilleurs scientifiques de la Terre » en matière de tendances climatiques.

Jian Liu, Responsable scientifique du PNUE, a mis l’accent sur les avantages partagés importants qui accompagnent la lutte contre les changements climatiques, en signalant les défis urgents, tels que la pollution, en particulier la pollution de l’air intérieur dont les dommages dépassent le produit intérieur brut (PIB) du Japon, et la disparition des espèces, avec plus de 10 000 espèces qui disparaissent chaque année.

Youssef Nassef, Directeur du Programme d’adaptation de la CCNUCC, a fait observer qu’il est impératif que les données scientifiques éclairent l’élaboration des politiques climatiques, y compris la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Il a remercié le GIEC d’avoir répondu aussi rapidement à l’invitation de la CCNUCC concernant le RS15, qui, a-t-il dit, alimentera directement le dialogue Talanoa et une manifestation spéciale prévus à la CdP 24 à la CCNUCC, à Katowice, en Pologne, en décembre 2018. Il a expliqué la pertinence du rapport pour les autres mécanismes de la CCNUCC, notamment le cadre de transparence et le bilan mondial.

Kim Eun-kyung, Ministre de l’environnement de la République de Corée, a indiqué que le RS15 servirait de « tremplin » vers la réalisation de l’objectif à long terme de l’Accord de Paris. Parmi les mesures adoptées par son gouvernement face aux changements climatiques, elle a mis l’accent sur: la cible de réduction des GES à l’horizon 2030; les mesures d’adaptation préventives visant à protéger les populations vulnérables; et le soutien aux pays en développement, notamment par le biais de l’Institut mondial de la croissance verte et du Fonds vert pour le climat.

Kim Jong-seok, Administrateur de l’Agence coréenne de météorologie (ACM), a attiré l’attention sur les phénomènes météorologiques extrêmes survenus en République de Corée en 2018 et sur les contributions suivies de l’ACM en tant que centre de liaison du GIEC, et a exhorté la GIEC 48 à prendre des mesures qui contribuent à la gouvernance climatique de l’après-2020.

Park Nam-chun, maire de la ville métropolitaine d’Incheon, a signalé la position de la ville hôte en tant que centre mondial de traitement des questions relatives aux changements climatiques, en tant qu’hôte d’organisations et de conférences internationales et en tant que ville respectueuse de l’environnement.

Le GIEC a adopté l’ordre du jour provisoire (IPCC-XLVIII/Doc.1) et le projet de rapport de la GIEC 47 (IPCC-XLVIII/Doc.2) sans modification.

Approbation du RID du RS15 par la session conjointe des GT

La première session conjointe des GT I, II et III s’est ouverte lundi après-midi et s’est réunie jusqu’à samedi après-midi, progressant ligne par ligne pour approuver le RID du RS15. La session conjointe a examiné le projet final du RID communiqué la veille de la conférence, qui était une révision du projet final des gouvernements (PFG) daté du 4 juin, visant à intégrer les plus de 3 600 observations reçues des gouvernements. Une comparaison par juxtaposition et une version affichant le suivi des modifications ont également été préparées pour permettre aux participants de comparer les deux ébauches. Tout au long de la semaine, de nombreuses questions ont été abordées dans des réunions informelles en petit comité, ou transmises à des groupes de contact.

Pour chaque sous-partie, les coprésidents des GT ont présenté le texte introductif, et des discussions se sont ensuivies sur les paragraphes de la sous-partie. Après s’être entendus sur les paragraphes pour garantir la cohérence d’ensemble de la sous-partie, les délégués revenaient au texte introductif.

Ouverture de la session conjointe des GT I, II et III

Lundi après-midi, la Coprésidente du GT I Valérie Masson-Delmotte a ouvert la session conjointe, en faisant observer que le RS15 représente la première fois que les trois GT ont collaboré de manière intégrée. Elle a indiqué que le rapport a engagé les efforts de 91 auteurs et 133 auteurs contributeurs, et a souligné que 3 600 observations sur le PFG du RID ont été reçues.

Le délégué de l’Arabie saoudite, soutenu par la Tanzanie, l’Égypte, le Pakistan, l’Inde, le Mali et la Bolivie, s’est dit préoccupé par le fait que le projet final n’ait pas été publié bien avant la réunion, en faisant observer que sa délégation avait investi du temps et de l’énergie dans la révision du PFG.

Les délégués ont accepté que la version affichant le suivi des modifications soit projetée sur écran, que les auteurs expliquent les modifications apportées, et que les nouveaux commentaires soient intégrés à la version propre du projet final.

Avec l’appui des États-Unis, de la Chine et de la Belgique, l’Arabie saoudite a demandé l’inclusion dans le RID d’un énoncé général qui résume l’état des connaissances sur un réchauffement de 1.5° C et mette en exergue les lacunes existant dans ces connaissances. Le délégué a en outre relevé des lacunes et des insuffisances dans le projet de RID, mentionnant notamment:

  • Son écart par rapport aux grandes lignes convenues pour le rapport;
  • Le manque d’informations sur l’adaptation;
  • Le manque d’informations sur les coûts relatifs à un réchauffement planétaire de 1.5° C; et
  • L’omission de références aux moyens de mise en œuvre.

Introduction

La session conjointe des GT a examiné l’introduction du RID, lundi après-midi. L’Arabie saoudite a proposé d’inclure un paragraphe qui expose les lacunes dans les connaissances et la documentation ayant constitué des défis lors de l’élaboration du rapport. Masson-Delmotte a fait observer que la description de toute lacune est très spécifique au fond, et que les diverses parties du rapport mentionnent déjà les niveaux de certitude et les lacunes dans les connaissances concernées.

L’Union européenne (UE), soutenue par le Luxembourg, a estimé que l’inclusion d’une telle mention générique dans l’introduction d’un rapport du GIEC serait insolite, en faisant observer que, s’il n’existe aucune documentation sur un sujet, celui-ci ne peut pas être examiné. Sainte-Lucie, soutenue par Saint-Kitts-et-Nevis, s’est opposée à l’inclusion d’un tel paragraphe, en rappelant que 6 000 études ont été passées en revue pour le RS.

À titre de compromis, le Coprésident du GT III Jim Skea a proposé l’ajout d’une phrase indiquant que, dans le RID, les lacunes dans les connaissances liées aux chapitres qui sous-tendent le rapport sont identifiées dans chaque partie. La proposition a été appuyée par de nombreux pays. Suite à des modifications mineures, l’ajout a été accepté.

Texte final du RID: L’introduction présente le contexte du RS15, en notant la décision prise par le GIEC en 2016, dans laquelle il accepte l’invitation de 2015, formulée par les Parties à la CCNUCC, visant l’élaboration en 2018 d’un rapport « sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1.5° C au-dessus des niveaux préindustriels et sur les profils connexes d’évolution des émissions de GES, dans le contexte du renforcement de la réponse mondiale aux menaces des changements climatiques, du développement durable et des efforts de lutte contre la pauvreté ». Le texte final stipule que le RID présente les principales conclusions du RS.

A. Comprendre le réchauffement planétaire de 1.5° C

Lundi, les délégués ont entamé les discussions sur cette partie, un auteur expliquant qu’elle combine des éléments de la première partie du RS15 portant sur le cadrage et le contexte avec des éléments provenant des chapitres suivants. L’auteur a indiqué que la partie à été modifiée par rapport au PFG, notamment en améliorant l’équilibre entre atténuation et adaptation et en clarifiant la description du cadrage de la faisabilité et des conditions favorables.

A1: Cette sous-partie, dont l’examen a commencé lundi après-midi, porte sur les niveaux observés et prévus du réchauffement planétaire. En ce qui concerne le texte introductif, la Belgique, soutenue par la Norvège, a proposé l’inclusion d’une définition du réchauffement planétaire, et a accepté l’ajout d’une note en bas de page qui précise que le réchauffement planétaire, mentionné dans le texte introductif, fait référence à une moyenne de trente ans, au cours d’une période centrée sur 2017, supposant que le taux de réchauffement récent se maintienne. L’Arabie saoudite a mis en question la crédibilité des données scientifiques qui sous-tendent l’énoncé, et les auteurs on fait savoir que plus d’un millier d’études appuient l’énoncé. Le Royaume-Uni, soutenu par l’Estonie, a demandé que les intervalles de dates concernés soient précisés, de l’ère préindustrielle à 2017, et qu’un libellé soit ajouté à cet effet. Suite à ces modifications, le paragraphe et la note de bas de page ont été acceptés.

A.1.1: Ce paragraphe aborde le réchauffement planétaire observé par rapport aux niveaux préindustriels et son rythme de progression actuel. Les délégués ont proposé plusieurs textes possibles pour le texte introductif, afin d’accéder à la demande de l’Arabie saoudite, appuyée par le Brésil, l’Égypte et l’Inde, visant l’inclusion d’un libellé indiquant que l’augmentation observée de la température moyenne à la surface du globe (TMSG) résulte d’une tendance durable depuis l’ère préindustrielle. La Suisse et d’autres pays ont proposé de s’inspirer des formules pertinentes employées dans le cinquième rapport d’évaluation (RE5) et l’évaluation sous-jacente du RS15. Au terme de consultations informelles, les délégués sont convenus de faire précéder la phrase du libellé « reflétant la tendance durable au réchauffement depuis l’ère préindustrielle ».

En ce qui concerne une phrase sur le rythme de progression actuel du réchauffement anthropique de la planète, les délégués ont accepté une proposition du Vice-Président du GT II Sergey Semenov visant à préciser que les niveaux mentionnés de réchauffement anthropique planétaire sont des estimations. Suite à des suggestions de la France, de l’Irlande, de la Norvège et des États-Unis, les auteurs ont proposé de déplacer le libellé sur le taux de réchauffement planétaire vers une nouvelle phrase et de préciser que ce taux résulte des émissions passées ainsi que des émissions actuelles. Le paragraphe a ensuite été accepté.

A.1.2: Ce paragraphe traite des degrés de réchauffement plus élevés dans de nombreuses régions émergées et au cours de nombreuses saisons. En ce qui concerne la mention des saisons dans la phrase sur les variations dans le niveau de réchauffement, le Kenya et le Nicaragua ont fait observer que de nombreux pays ne connaissent pas de saisons. Le Vice-Président du GT I Panmao Zhai a proposé un libellé qui mentionne les fluctuations saisonnières par rapport à une température annuelle moyenne.

En ce qui concerne le libellé sur les niveaux de réchauffement plus élevés dans l’Arctique, l’Ukraine a proposé d’inclure la mention de « nombreuses régions polaires » afin de couvrir également les points chauds de l’Antarctique.

La Suisse, rejointe par l’Équateur, a fait observer que les zones montagneuses connaissent un réchauffement global plus important que les zones de faible élévation, et a demandé l’inclusion des données chiffrées qui sous-tendent l’énoncé stipulant que le réchauffement est généralement plus important sur les terres que sur les océans.

Au terme de consultations informelles, les auteurs ont proposé l’ajout de la mention d’un réchauffement supérieur à la moyenne « annuelle » de la planète se manifestant dans de nombreuses régions et au cours de nombreuses saisons, mais ont indiqué:

  • Que les données chiffrées sur des régions émergées spécifiques ne peuvent pas être incluses par manque d’homogénéité;
  • Qu’il existe de nombreuses données empiriques à l’appui d’une mention de l’Arctique mais non de l’Antarctique; et
  • Que l’examen des zones montagneuses et de leurs communautés sera envisagé dans le RSOCCC.

Les participants ont ensuite approuvé le paragraphe avec les propositions des auteurs.

A1.3: Ce paragraphe, dont l’examen a commencé mardi après-midi, porte sur les tendances relatives à l’intensité et à la fréquence de certains phénomènes météorologiques extrêmes face à un réchauffement de 0.5° C. La Coprésidente du GT I Masson-Delmotte a expliqué que le paragraphe a été déplacé depuis la Partie B sur les changements prévus, les conséquences et les risques, et a été révisé pour inclure un niveau de confiance et un lien explicite avec ce que les observations sur le réchauffement passé laissent présager quant aux incidences d’un réchauffement supplémentaire.

L’Arabie saoudite s’est opposée à ce que le paragraphe mentionne les effets du réchauffement au cours des dernières décennies, en faisant observer que le mandat du RS15 est de se concentrer sur un réchauffement de 1.5° C par rapport à l’ère préindustrielle. La Tanzanie, le Mali, la Zambie et le Nicaragua ont demandé une mention de la sécheresse pour refléter toutes les réalités des changements climatiques mondiaux, mais un auteur a expliqué que le rapport n’examinait pas les changements relatifs à la sécheresse étant donné le manque de documents propres à une accentuation de 0.5° C du réchauffement.

Mercredi matin, un nouveau libellé issu de consultations informelles a été présenté, maintenant la référence aux conséquences possibles d’un réchauffement supplémentaire de 0.5° C, mais omettant les exemples spécifiques de manifestations météorologiques extrêmes. L’Allemagne a appuyé la proposition mais l’Arabie saoudite a plaidé pour la suppression du paragraphe entier, en alléguant qu’il repose principalement sur une seule source.

Mercredi après-midi, l’Arabie saoudite a déclaré qu’elle pourrait soutenir un nouveau libellé de compromis si la mention des conséquences d’un réchauffement supplémentaire était supprimée. L’Allemagne, Sainte-Lucie, la Grenade, les Îles Marshall, la France, l’Angola et d’autres pays se sont opposés à cette suppression en l’absence de garantie sur l’inclusion du libellé ailleurs dans le RID. Suite à l’ajout du libellé dans la Partie B1.1 sur les fortes différences dans les caractéristiques climatiques des régions, les délégués ont accepté le paragraphe.

A.2: Mercredi matin, la Coprésidente du GT I Masson-Delmotte a ouvert le débat sur la sous-partie portant sur les incidences des émissions passées sur le réchauffement futur. Suite à des observations initiales, un groupe de contact s’est réuni pour examiner les trois paragraphes de la sous-partie.

En ce qui concerne l’énoncé indiquant qu’il est peu probable que les émissions passées provoquent à elles seules un réchauffement planétaire, la Suède, soutenue par la République de Corée, a averti que le texte ne reflète pas de manière appropriée l’intention du texte introductif qui est de faire savoir qu’un réchauffement de 1.5° C, et au-delà, dépend principalement des émissions actuelles et futures.

Le Brésil, rejoint par l’Inde et l’Équateur mais contré par l’Arabie saoudite, a demandé de reconnaître que les émissions passées sont responsables du réchauffement actuel mais qu’il est peu probable qu’à elles seules elles fassent augmenter la TMSG.

Au terme de consultations au sein d’un groupe de contact, un texte introductif modifié a été approuvé jeudi, indiquant que le réchauffement dû aux émissions anthropiques, produites de l’ère préindustrielle à la période actuelle, continuera à entraîner d’autres changements durables dans le système climatique, mais qu’il est peu probable que ces émissions seules provoquent un réchauffement planétaire de 1.5° C.

A2.1: Ce paragraphe traite des effets prévus des émissions produites à ce jour sur le réchauffement planétaire, bien qu’il ait initialement porté sur les effets prévus d’une élimination immédiate des émissions anthropiques. L’Arabie saoudite a souligné que le scénario d’une élimination immédiate n’est pas réalisable, et a demandé l’ajout d’un énoncé issu du rapport sous-jacent le précisant.

La France, soutenue par l’Australie, le Mali, la Chine, l’Espagne, Saint-Kitts-et-Nevis, la Finlande et la Grenade, a proposé de qualifier ce scénario d’« exercice mental ».

Un auteur a indiqué que le paragraphe vise à faire savoir qu’il n’est pas inévitable d’atteindre une augmentation de la température de 1.5° C, uniquement en raison des émissions passées et que par conséquent, il peut être encore possible de limiter le réchauffement futur à 1.5° C.

Au terme de discussions au sein d’un groupe de contact, un auteur a proposé d’ajouter un libellé indiquant que l’énoncé représente un scénario hypothétique, et que l’accentuation du réchauffement planétaire selon ce scénario, « outre le 1° C provoqué par les émissions passées », serait inférieure à 0.5° C, avec une certitude élevée à court terme et une certitude moyenne sur un siècle.

Le paragraphe a été approuvé avec des révisions mineures, et sans la mention du caractère hypothétique du scénario.

A2.2: Ce paragraphe aborde l’atteinte et le maintien d’une neutralité carbone et la baisse du forçage radiatif net non lié au CO2. En réponse à l’Australie à propos du « forçage radiatif non lié au CO2 », un auteur a expliqué que le terme fait référence aux effets cumulés de tous les éléments autres que le CO2 sur le forçage énergétique mondial, et a fait observer que les émissions anthropiques nettes à l’échelle planétaire doivent être nulles pour enrayer le réchauffement planétaire. L’auteur a proposé de mentionner la baisse « nette » du forçage radiatif non lié au CO2.

L’Allemagne, soutenue par le Chili, le Canada et le Royaume-Uni, a demandé un libellé qui précise que le respect des limites du budget carbone restant nécessite une neutralité carbone.

Saint-Kitts-et-Nevis, soutenu par l’Angola, a demandé de reconnaître que la neutralité carbone peut également s’avérer nécessaire pour infléchir l’acidification des océans et interrompre l’élévation mondiale du niveau des océans.

Au terme de discussions au sein d’un groupe de contact, le paragraphe a été modifié pour mentionner un forçage radiatif « net » non lié au CO2 et préciser que le volume des émissions est global. Mercredi soir, les délégués ont accepté le paragraphe.

A3: Cette sous-partie, présentée en séance plénière et examinée par la suite dans une réunion informelle en petit comité, aborde les risques climatiques pour les systèmes naturels et humains. Lors de la plénière de samedi, le texte introductif a été accepté tel que présenté par le groupe informel. Il indique que les risques climatiques pour les systèmes naturels et humains dépendent de l’ampleur et du rythme du réchauffement, de la situation géographique, des niveaux de développement et de vulnérabilité, ainsi que des choix et de la mise en œuvre relatifs aux options envisageables pour l’adaptation et l’atténuation.

A3.1: Ce paragraphe traite des effets du réchauffement planétaire déjà observés sur les systèmes naturels et humains. L’Égypte, soutenue par Sainte-Lucie, les Maldives et la Trinité-et-Tobago, a demandé de mettre davantage l’accent sur les effets sur les systèmes naturels. Samedi, le paragraphe a été accepté sans l’inclusion de cette proposition.

A3.2: Ce paragraphe aborde les risques climatiques futurs. En ce qui concerne un énoncé sur les risques durables et irréversibles, l’Arabie saoudite a plaidé pour la mention de « nombreux autres » risques réversibles et de courte durée. Les auteurs ont répondu que les risques réversibles n’ont pas été examinés pour le rapport sous-jacent et que par conséquent ils ne peuvent pas être mentionnés dans le RID. Les délégués ont accepté une proposition des États-Unis visant à mentionner les risques « cumulés » plus importants liés à un réchauffement planétaire dépassant 1.5° C. Suite à une modification rédactionnelle supplémentaire, le paragraphe a été accepté.

A3.3: Au cours de l’examen initial de ce paragraphe sur l’adaptation et l’atténuation face aux risques, les États-Unis, appuyés par l’Arabie saoudite, ont demandé que le texte mentionne les avantages et les risques liés à l’atténuation et à l’adaptation de manière équilibrée. Samedi matin, le texte issu des consultations informelles a été accepté sans modification.

Figure RID.1: Cette figure sur l’influence des émissions de CO2 cumulées et du futur forçage radiatif non lié au CO2 sur les possibilités de limiter le réchauffement à 1.5°C, qui représente l’évolution de la température planétaire observée et les réponses aux profils schématisés d’évolution des émissions, a été examinée en premier lieu mardi.

La Norvège, soutenue par l’Australie et le Chili, a proposé d’inclure une définition du « forçage radiatif non lié au CO2 » dans le RID. Les États-Unis ont demandé qu’un intervalle plutôt qu’une date précise soit utilisé pour indiquer le moment où les tendances actuelles conduiront à une augmentation de 1.5° C de la TMSG. L’Arabie saoudite et les États-Unis ont affirmé que la figure et sa légende sont trop complexes et « jargonneuses ».

Un groupe de contact a apporté plusieurs modifications, y compris des textes et des graphiques simplifiés. La figure a été approuvée mercredi soir.

Texte final du RID: Le texte final de cette partie aborde: le réchauffement planétaire actuel et les tendances liées à un réchauffement de 0.5° C, la manière dont les émissions anthropiques produites à ce jour sont liées au réchauffement planétaire, et les risques climatiques existants selon différents scénarios de température.

La sous-partie A1 aborde le réchauffement planétaire actuel et les tendances liées à un réchauffement de 0.5° C, et souligne:

  • Que l’on estime que les activités humaines ont provoqué un réchauffement planétaire d’environ 1° C au-dessus des niveaux préindustriels, avec une fourchette probable comprise entre  0.8° C et 1,2 °C;
  • Que le réchauffement planétaire est susceptible d’atteindre 1.5° C entre 2030 et 2052 s’il continue à progresser au rythme actuel;
  • Que l’estimation du réchauffement anthropique de la planète progresse actuellement de 0.2° C (se situant probablement entre 0.1° C et 0.3° C) par décennie en raison des émissions passées et actuelles;
  • Qu’un réchauffement supérieur à la moyenne annuelle mondiale se manifeste dans de nombreuses régions émergées et au cours de nombreuses saisons; et
  • Que les tendances relatives à l’intensité et à la fréquence de certains phénomènes climatiques et météorologiques extrêmes ont été constatées sur des périodes au cours desquelles un réchauffement planétaire d’environ 0.5° C s’est produit.

La sous-partie A2 aborde la manière dont les émissions anthropiques produites à ce jour sont liées au réchauffement planétaire, et souligne:

  • Que le réchauffement dû aux émissions anthropiques produites de l’ère préindustrielle à la période actuelle perdurera pendant des siècles voire des millénaires et continuera à entraîner d’autres changements durables dans le système climatique tels que l’élévation du niveau de la mer, avec des effets liés, mais qu’il est peu probable que ces émissions seules provoquent un réchauffement planétaire de 1.5° C;
  • Qu’il est peu probable que les émissions anthropiques produites à ce jour accentuent le réchauffement de plus de 0.5° C au cours des deux ou trois décennies prochaines ou au cours du siècle; et
  • Que l’atteinte et le maintien d’une neutralité des émissions anthropiques mondiales de CO2 et la baisse du forçage radiatif net non lié au CO2 enrayeraient le réchauffement anthropique de la planète sur plusieurs décennies.

La sous-partie A3 aborde les risques climatiques à ce jour, pour un réchauffement de 1.5° C et pour un réchauffement de 2° C, et souligne:

  • Que les risques climatiques pour les systèmes naturels et humains sont plus élevés à 1.5° C de réchauffement planétaire qu’ils ne le sont actuellement, mais moins élevés qu’à 2° C;
  • Que ces risques dépendent de l’ampleur et du rythme du réchauffement, de la situation géographique, des niveaux de développement et de vulnérabilité, ainsi que des choix et de la mise en œuvre relatifs aux options envisageables pour l’adaptation et l’atténuation;
  • Que certains effets du réchauffement planétaire sur les systèmes naturels et humains ont déjà été observés; et
  • Que les risques climatiques futurs dépendent du rythme, du point culminant et de la durée du réchauffement, et qu’ils seront réduits par une amplification et une accélération des mesures d’atténuation des changements climatiques intersectorielles, de grande envergure et à plusieurs niveaux, et par des mesures d’adaptation à la fois progressives et transformatrices.

Cette partie comprend en outre la Figure RID.1, qui indique, grâce à différents profils schématisés d’évolution des émissions anthropiques et du forçage radiatif non lié au CO2, que les émissions de CO2 cumulées et le futur forçage radiatif non lié au CO2 déterminent la probabilité de limiter le réchauffement à 1.5° C. 

B. Changements climatiques prévus, conséquences potentielles, et risques associés

Cette partie portant sur les changements prévus, les conséquences et les risques, a été abordée en premier lieu mercredi. En réponse aux réserves émises par l’Arabie saoudite quant aux lacunes dans les connaissances, un auteur a mis l’accent sur les niveaux de confiance élevés de nombreux énoncés et a déclaré que toutes les lacunes sont mentionnées dans les paragraphes concernés.

B1: Cette sous-partie traite des fortes différences dans les caractéristiques climatiques des régions. Le texte introductif sur les différences dans les caractéristiques climatiques des régions, selon différents scénarios de réchauffement, a été approuvé jeudi, après une proposition de la Trinité-et-Tobago visant à mentionner la sécheresse « et le déficit de précipitations » dans une liste répertoriant les différences prévues dans les caractéristiques climatiques régionales, et suite à une modification rédactionnelle apportée à la note de bas de page.

B1.1: En ce qui concerne les effets prévus d’une accentuation de 0.5° C du réchauffement planétaire, la mention des changements « observés » a été supprimée. Le libellé indiquant que le réchauffement planétaire entraîne des changements climatiques a été remplacé par une formulation indiquant qu’il est « lié » à ces changements, en réponse à des préoccupations exprimées par l’Arabie saoudite. Un niveau de confiance (moyen) a été mentionné suite à des contributions des États-Unis et de la Suisse.

En ce qui concerne les changements climatiques à l’échelon régional prévus à 1.5° C de réchauffement, la Belgique, l’Angola et le Portugal ont demandé des éclaircissements sur la mention de « variations de la sécheresse », suite auxquels le texte a été modifié pour mentionner une augmentation de l’intensité et de la fréquence des sécheresses dans certaines régions. Le paragraphe révisé a été approuvé.

B.1.2: Ce paragraphe sur l’augmentation prévue des températures extrêmes sur les terres émergées a été accepté avec des modifications rédactionnelles mineures.

B1.3: Lors des discussions de mercredi sur ce paragraphe, qui précise les différences entre le scénario de 1.5° C et le scénario de 2° C en ce qui concerne les sécheresses et les déficits de précipitations, ainsi que les fortes précipitations, la Tanzanie, soutenue par le Botswana, la Trinité-et-Tobago, l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Égypte, les Bahamas et la Zambie, a déclaré que le terme « fortes précipitations » employé dans le paragraphe est « mal équilibré » en regard du terme plus fort de phénomènes « extrêmes » employé dans la sous-partie B1.1. Ces délégués ont demandé l’inclusion de la sécheresse et de la désertification, et d’autres pays ont demandé l’ajout des cyclones tropicaux à la liste. Le Zimbabwe, soutenu par l’Égypte, a contesté l’accent mis sur la différence entre les scénarios de 1.5° C et 2° C, rappelant que le mandat consistait uniquement à évaluer le scénario de 1.5° C.

Plusieurs participants ont rappelé que les grandes lignes ayant été approuvées pour le RID comprenaient une comparaison des deux scénarios. L’Arabie saoudite a demandé que toutes les régions soient incluses. Des consultations informelles ont abouti à l’élaboration d’un texte révisé traitant bon nombre de ces questions.

Le Mali, soutenu par le Nigéria, le Vice-Président du GT II Taha Zatari, l’Arabie saoudite, l’Iraq et d’autres délégués, a contesté l’absence de l’Asie de l’Ouest et de certaines parties de l’Afrique dans le paragraphe, en signalant l’abondance de données disponibles sur la sécheresse. Les auteurs ont expliqué qu’il existe très peu de données sur les risques de sécheresse et d’autres phénomènes dans le cadre du scénario de 1.5° C par rapport au scénario de 2° C. En ce qui concerne une phrase sur la probabilité que les sécheresses soient moins importantes dans certaines régions dans le cadre du scénario de 1.5° C, les participants sont convenus d’un libellé qui indique que le terme de sécheresse couvre le risque d’augmentation de la fréquence et de l’intensité des sécheresses, ainsi que les risques liés à leurs conséquences. Le paragraphe révisé a été approuvé.

B2: Le texte introductif de cette sous-partie, qui porte sur les prévisions relatives à l’élévation du niveau de la mer à l’horizon 2100 et au-delà, a été examiné en premier lieu mercredi après-midi. L’Égypte, soutenue par le Zimbabwe, a déclaré que le point de départ de l’énoncé devrait être les effets d’un réchauffement de 1.5° C et non la différence entre un réchauffement planétaire de 1.5°C et un réchauffement de 2° C.

 L’Allemagne, les Pays-Bas et le Luxembourg ont appuyé le déplacement d’un libellé sur « la possibilité de provoquer une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres » depuis un paragraphe suivant vers le texte introductif. L’Inde a mis en garde contre des énoncés introductifs fondés sur des niveaux de confiance moyens, tandis que l’UE a précisé que le motif d’attribution d’un niveau de confiance moyen a trait aux approches lacunaires adoptées par les études anciennes.

En réponse aux préoccupations de certains pays quant aux « textes introductifs alarmistes », le Comité consultatif mondial des Amis a déclaré que « ce qui est alarmant c’est lorsque les décideurs n’apportent pas une réponse suffisante aux conclusions scientifiques ».

Au terme de consultations informelles, le texte introductif a été approuvé jeudi.

B2.1: Ce paragraphe, dont l’examen a commencé mercredi soir, aborde l’élévation prévue du niveau de la mer et ses conséquences potentielles. Les délégués ont abordé, entre autres, la raison pour laquelle les niveaux de référence de la période 1986-2005 plutôt que de l’ère préindustrielle ont été utilisés, les auteurs rappelant qu’une approche similaire a été adoptée pour le RE5 parce que les données de l’époque préindustrielle étaient insuffisantes. L’Égypte, soutenue par l’Inde mais contrée par Singapour, a réitéré que l’accent devrait être placé sur les effets d’un réchauffement de 1.5° C plutôt que sur les différences entre les scénarios de 1.5°C et 2° C.

Jeudi matin, un auteur a expliqué que s’il n’est pas possible de produire une estimation fiable du nombre de personnes menacées par l’élévation du niveau de la mer dans le cadre des scénarios de 1.5° C et 2° C, il est possible d’estimer la différence entre le nombre de personnes exposées aux risques dans les deux scénarios, qui est de 10 millions, a précisé l’auteur. L’Inde a fait observer que ce message serait difficile à transmettre aux décideurs. L’Égypte a déclaré que l’énoncé ne reflète pas l’éventualité d’une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres, qui menacerait des centaines de millions de personnes, et a fait observer que le rapport sous-jacent aborde ce sujet. Le Coprésident du GT II Hans-Otto Pörtner a indiqué que le paragraphe B2.2 traite d’une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres, et le paragraphe a été approuvé tel que présenté.

B.2.2: Ce paragraphe sur la poursuite de l’élévation du niveau de la mer au-delà de 2100, même si le réchauffement planétaire est limité à 1.5° C, a été examiné dans un groupe de contact. Jeudi, les participants sont convenus d’inclure un libellé proposé par le groupe de contact indiquant que l’instabilité de la banquise en Antarctique et/ou la fonte irréversible de la calotte glacière du Groenland « pourrait/ent être provoquée/s par un réchauffement planétaire proche de 1.5° C à 2° C ». Le paragraphe a été accepté.

B.2.3: Ce nouveau paragraphe, portant sur l’augmentation des risques liés à l’élévation du niveau de la mer imputables au réchauffement, et les risques plus élevés engendrés par un réchauffement de 2° C par rapport à un réchauffement de 1.5° C, a été présenté jeudi suite à des discussions menées mercredi au sein d’un groupe de contact. L’Inde a demandé la mention des coûts de l’adaptation dans une phrase qui indique que le rythme plus lent de l’élévation du niveau de la mer à 1.5° C réduit les risques associés, offrant davantage de possibilités pour l’adaptation. Le Coprésident du GT II Pörtner a signalé le manque d’informations relatives à ces coûts, l’Inde demandant que cela soit noté dans la partie sur les lacunes dans la documentation. Le paragraphe a ensuite été accepté avec des révisions mineures.

B3: Cette sous-partie traite des effets des changements climatiques sur la biodiversité et les écosystèmes. En ce qui concerne le texte introductif, l’Allemagne, soutenue par la Belgique, la Suède, l’UE et le Luxembourg, a demandé de réintroduire une phrase provenant du PFG, qui mettait en garde contre les conséquences irréversibles possibles dans un profil d’évolution des émissions « avec dépassement » (c’est-à-dire un dépassement de la cible de température puis un retour à cette cible). Haïti, soutenu par la République dominicaine, Cuba, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis et la Trinité-et-Tobago, s’est opposé à la mention des « avantages » du respect d’un scénario de 1.5° C, préférant ne pas qualifier le profil d’évolution de 1.5° C de « bénéfique » de crainte d’induire les décideurs en erreur. Les auteurs ont proposé un texte révisé mentionnant les « conséquences » d’un scénario de 1.5° C et, suite à cette modification, le paragraphe a été approuvé.

B3.1: Jeudi, l’Arabie saoudite et l’Inde se sont dites préoccupées par le niveau de confiance « moyen » associé à ce paragraphe, qui met l’accent sur les pourcentages spécifiques d’espèces pour lesquelles on prévoit une perte de l’aire de répartition géographique. L’Arabie saoudite a demandé de reconnaître que le paragraphe se fonde sur une seule étude. Au terme d’un débat prolongé, une note de bas de page a été ajoutée pour préciser que les nombres servant d’illustration sont tirés d’une méta-étude récente. Suite à cet ajout et à d’autres modifications mineures, le paragraphe a été accepté.

B3.2: Ce paragraphe sur la transformation des écosystèmes terrestres dans le cadre des scénarios de réchauffement planétaire de 1.5° C et 2° C a été examiné en premier lieu mercredi. L’Arabie saoudite, soutenue par le Pakistan et l’Inde, a demandé que le texte précise que l’analyse sous-jacente porte en réalité sur les différences entre les scénarios de 1° C et 2° C, et une note de bas de page a été proposée à cet effet. Les États-Unis se sont dits embarrassés par la base de données scientifiques. La Belgique, soutenue par le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne, l’Autriche, le Canada et l’Irlande, s’est opposée à une note en base de page, affirmant que le RID ne devrait pas contenir ce niveau de détail et en avertissant que cette demande frise l’ingérence dans la fonction confiée aux scientifiques d’évaluer les données conformément aux politiques du GIEC.

Jeudi, au terme de consultations informelles, les pays sont convenus d’un paragraphe révisé qui présente le scénario de 1° C et l’interpolation des effets à 1.5° C, et définit les pourcentages de terres affectées selon des intervalles interquartiles.

B3.3: Ce paragraphe sur les risques pour la toundra des hautes latitudes et les forêts boréales a été examiné lors de consultations informelles qui ont abouti à un projet de paragraphe précisant une fourchette plutôt qu’un seul nombre d’effets prévus sur les zones terrestres. La France a signalé que le texte, comme l’ensemble du RID, ne mentionne pas les recherches sur les puits terrestres. Le Pérou, soutenu par l’Équateur et le Botswana, a mis l’accent sur des lacunes similaires en ce qui concerne les zones de forêts tropicales et de savanes. Tout en convenant que ces lacunes sont importantes, les auteurs ont indiqué que les recherches dans ces domaines ayant trait aux profils d’évolution conformes au scénario de 1.5° C sont insuffisantes pour valoir une inclusion dans le rapport ou le RID. Le paragraphe révisé présenté par le groupe informel a été accepté.

B.4: Le texte introductif de cette sous-partie portant sur les augmentations de la température et de l’acidité des océans et les baisses de leurs niveaux d’oxygène, ainsi que sur les risques pour la biodiversité marine, les pêches et les écosystèmes, a été accepté avec des révisions mineures.

B4.1: En présentant ce paragraphe sur la probabilité d’une absence de glace de mer dans l’océan Arctique durant l’été, le Coprésident du GT II Pörtner a expliqué que le texte a été modifié par les auteurs en réponse à des observations sur le PFG formulées par des gouvernements, afin d’inclure une échelle de temps et les incidences d’un dépassement de la température. La Suisse, l’UE, Sainte-Lucie, les Fidji et d’autres pays ont appuyé ces ajouts et le paragraphe a été accepté tel que présenté.

B4.2: Ce paragraphe sur les aires de répartition des espèces marines, les ressources côtières et la productivité des pêches et de l’aquaculture a été accepté avec des modifications mineures.

B4.3: Jeudi, abordant le paragraphe sur l’acidification des océans, les délégués sont convenus de remplacer le libellé sur l’amplification des effets néfastes « attendus » du réchauffement par une formulation sur les effets « prévus ». La Belgique a fait observer que l’acidification des océans est liée aux émissions de CO2 plutôt qu’au réchauffement planétaire en soi, et que cela a des implications pour certaines approches de géo-ingénierie qui comportent la poursuite des émissions de CO2. En réponse, les participants sont convenus d’inclure un libellé sur les « concentrations de CO2 liées au » réchauffement planétaire. En réponse à une demande formulée par le Mali, les participants sont également convenus d’indiquer que d’autres effets néfastes sont prévus à 2° C. Le paragraphe a été accepté.

B4.4: Ce paragraphe porte sur les risques pour les pêches et l’aquaculture liés aux incidences des changements climatiques sur les océans. Jeudi, les États-Unis ont mis en question le niveau de confiance moyen mentionné dans le contexte des baisses de captures totales annuelles prévues dans les pêches maritimes, en faisant observer que le paragraphe repose sur une seule étude. En réponse, les délégués sont convenus de mentionner « une modélisation des pêches mondiales » plutôt que « des modélisations ». Ce paragraphe a par la suite été accepté avec des modifications rédactionnelles mineures.

B5: L’intégralité de cette sous-partie a été examinée jeudi, dans un groupe de contact. Vendredi après-midi, le texte introductif sur les risques climatiques pour la santé, les moyens de subsistance, l’approvisionnement en nourriture et en eau, la sécurité humaine et la croissance économique a été accepté.

B5.1: Ce paragraphe traitant des populations et régions disproportionnellement plus exposées aux conséquences néfastes du réchauffement planétaire a été examiné vendredi après-midi. Les ajouts proposés par le groupe de contact comprenaient la mention de « certains » peuples autochtones et des pays les moins avancés (PMA). Suite à des éclaircissements répondant à une question du Botswana et précisant que le terme « terres arides » fait référence à tous les types de terres arides, et au remplacement de la mention des « populations » par celle des « communautés locales », le paragraphe a été accepté.

B5.2: Ce paragraphe, qui aborde les conséquences du réchauffement planétaire sur la santé humaine, a été accepté vendredi après-midi, suite à des modifications mineures apportées par le groupe de contact.

B5.3: Ce paragraphe sur les effets de différents scénarios de température sur les disponibilités alimentaires a été examiné vendredi après-midi. L’Inde a fait observer que des anomalies pluviométriques positives ont été prévues pour l’Asie du Sud-Est, et a demandé pourquoi la région n’a pas été incluse dans la liste de régions pour lesquelles une baisse des rendements de riz et de maïs est prévue. Suite à des éclaircissements précisant que la phrase concerne la tolérance des cultures à la chaleur plutôt que les précipitations, et que la diversité des effets des changements climatiques est reflétée dans la mention des réductions de rendements « nets », le paragraphe a été accepté.

B5.4: Ce paragraphe, qui aborde les conséquences du réchauffement planétaire sur la rareté de l’eau, a été accepté vendredi après-midi, avec des modifications mineures.

B5.5: Ce paragraphe, qui traite des conséquences du réchauffement planétaire sur la croissance économique globale à l’échelon mondial, a été examiné vendredi après-midi. Les délégués ont accepté une nouvelle précision indiquant que la croissance économique exclut les coûts de l’atténuation, les investissements pour l’adaptation et les avantages de l’adaptation. Une note en bas de page précisant que dans ce contexte, les conséquences sur la croissance économique font référence aux variations du PIB, et que de nombreux effets tels que la perte de vies humaines, de patrimoine culturel et de services écosystémiques sont difficiles à monétiser, a également été acceptée.

B5.6: Ce paragraphe, qui aborde l’exposition à des risques climatiques multiples et combinés selon différents scénarios de température, a été accepté vendredi après-midi avec des modifications mineures.

B5.7: Ce paragraphe portant sur une augmentation des niveaux de risques évalués depuis le RE5 pour quatre des cinq motifs de préoccupation (MP) a été accepté avec des modifications apportées à plusieurs niveaux de confiance indiqués.

B6: Cette partie aborde les besoins en matière d’adaptation, les options envisageables et les limites des mesures et des capacités d’adaptation. En ce qui concerne le texte introductif, les États-Unis ont demandé la mention des limites des « capacités d’adaptation » plutôt que de l’« adaptation ». Saint-Kitts-et-Nevis a déclaré qu’il est nécessaire de mentionner « les pertes associées », étant donné que « les limites de l’adaptation et les pertes associées » ont été supprimées d’un paragraphe suivant. La Trinité-et-Tobago a signalé l’examen des limites de l’adaptation et des pertes associées dans le rapport sous-jacent. L’Inde a déclaré que l’absence de documents sur les « pertes associées » devrait être signalée dans le RID en tant que lacune dans les connaissances. Le Coprésident du GT II Pörtner a précisé que si le chapitre sous-jacent n’indique aucun niveau de confiance pour un énoncé, celui-ci n’est pas apte à figurer dans le RID. Au terme de consultations informelles, une phrase notant les limites des mesures et des capacités d’adaptation pour certains systèmes humains et naturels à 1.5° C de réchauffement planétaire, et les pertes associées, a été ajouté au texte introductif.

B6.1: En ce qui concerne un paragraphe sur l’éventail d’options disponibles en matière d’adaptation permettant de réduire les risques pour les écosystèmes naturels et aménagés, un libellé proposé par le Nicaragua sur la « dégradation des forêts » pouvant être évitée a été ajouté à la liste des options envisageables pour l’adaptation. Le paragraphe a par la suite été accepté.

B6.2: Un paragraphe sur les enjeux de l’adaptation pour les écosystèmes, l’alimentation et les systèmes de santé a été accepté tel que présenté.

B6.3: En ce qui concerne un paragraphe sur les limites des capacités d’adaptation face à un réchauffement planétaire de 1.5° C, un auteur a expliqué que le rapport sous-jacent montre qu’il existe une documentation conséquente sur les capacités d’adaptation mais pas sur les limites de l’adaptation. Par conséquent, la proposition d’un auteur visant à mentionner les « limites des capacités d’adaptation » au lieu des limites de l’adaptation et des pertes associées a été acceptée, et le paragraphe a été accepté.

Figure RID.2: Motifs de préoccupation: Cette figure illustre comment le niveau de réchauffement planétaire influe sur les risques liés aux MP et une sélection de systèmes naturels, aménagés et humains. Vendredi, les participants ont approuvé la figure et la légende, telles que modifiées par le groupe de contact pour bien préciser les effets et les risques spécifiques liés à chaque MP.

Texte final du RID: Le texte final de cette partie traite des changements climatiques prévus, des conséquences potentielles et des risques associés au réchauffement planétaire, en particulier à 1.5° C de réchauffement par rapport à 2° C.

La sous-partie B1 porte sur les modèles climatiques prévoyant des différences dans les caractéristiques climatiques des régions et comporte des paragraphes portant, entre autres, sur

  • Les preuves que le réchauffement est lié à une évolution des phénomènes météorologiques extrêmes;
  • Les différences d’extrêmes de température entre les régions;
  • Les augmentations prévues en matière d’intensité et de fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes, des sécheresses et des fortes précipitations; et
  • L’augmentation de ces risques à 2° C de réchauffement planétaire, par rapport à 1.5° C, dans certaines régions.

La sous-partie B2 porte sur l’élévation du niveau de la mer au-delà de 2100, avec une ampleur et un rythme qui dépendent des futurs profils d’évolution des émissions, et comporte des paragraphes portant sur:

  • Les prévisions fondées sur des modèles ayant trait à l’élévation du niveau moyen des mers du globe à 1.5°C de réchauffement planétaire, qui montrent que près de 10 millions de personnes en moins sont exposées aux risques connexes par rapport au scénario de 2° C;
  • Les possibilités d’instabilité de la banquise et/ou de fonte irréversible de la calotte glacière du Groenland liées à la poursuite de l’élévation du niveau de la mer au-delà de 2100; et
  • L’exposition des petites îles, des zones côtières de faible élévation et des deltas aux risques liés à l’élévation du niveau de la mer.

La sous-partie B3 porte sur les effets sur les écosystèmes terrestres, les écosystèmes d’eau douce et les écosystèmes côtiers, et comporte des paragraphes portant sur:

  • Les conséquences associées aux risques liés à la biodiversité;
  • La transformation des écosystèmes jusqu’à 2° C de réchauffement planétaire; et
  • Les zones de toundra des hautes latitudes et les forêts boréales menacées.

La sous-partie B4 porte sur les effets sur les ressources marines et comporte des paragraphes portant sur:

  • Les probabilités d’une absence de glace de mer dans l’océan Arctique durant l’été avec des réchauffements planétaires de 1.5°C et  2° C;
  • Le risque de disparition irréversible de nombreux écosystèmes marins et côtiers, y compris les récifs coralliens, avec une accentuation du réchauffement planétaire;
  • Le niveau d’acidification des océans dû à l’augmentation des concentrations de CO2; et
  • Les risques accrus pour les pêches et l’aquaculture.

La sous-partie B5 porte sur les risques climatiques pour la santé, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, l’approvisionnement en eau, la sécurité humaine et la croissance économique, et comporte des paragraphes portant, entre autres, sur:

  • Les risques d’un réchauffement planétaire de 1.5 °C, ou au-delà, pour la santé humaine;
  • La diminution des rendements céréaliers, des disponibilités alimentaires, de la qualité des aliments pour animaux et de la disponibilité des ressources en eau;
  • La proportion de la population mondiale potentiellement exposée à une augmentation du stress hydrique;
  • Les risques pour la croissance économique globale à l’échelon mondial et la croissance économique dans les régions tropicales et les régions subtropicales de l’hémisphère Sud;
  • La proportion de personnes exposées aux risques climatiques, en particulier les personnes exposées à la pauvreté en Afrique et en Asie et dans l’ensemble des secteurs chevauchant de l’énergie, de l’alimentation et de l’eau; et
  • La preuve solide que depuis le RE5 les niveaux de risques évalués ont augmenté pour quatre des cinq MP.

La sous-partie B5 comporte en outre une figure qui montre comment le niveau de réchauffement planétaire influe sur les effets et/ou les risques associés aux MP.

La sous-partie B6 porte sur les besoins en matière d’adaptation, l’éventail d’options envisageables pour l’adaptation et les limites des mesures et des capacités d’adaptation, et comporte des paragraphes portant sur:

  • L’éventail d’options disponibles en matière d’adaptation permettant de réduire les risques auxquels sont exposés, entre autres, les écosystèmes naturels et aménagés;
  • Les enjeux de l’adaptation pour les écosystèmes, l’alimentation et les systèmes de santé, en particulier dans les régions vulnérables, notamment les petites îles et les PMA; et
  • Les limites des capacités d’adaptation dans le contexte d’un réchauffement planétaire de 1.5° C et au-delà.

C. Profils d’évolution des émissions et transitions des systèmes compatibles avec un réchauffement planétaire de 1.5° C

Le Coprésident du GT III Jim Skea a présenté cette partie jeudi après-midi. Un auteur a présenté les modifications apportées au PFG du fait des observations des gouvernements, notamment davantage de détails sur le budget carbone et la comparaison avec le RE5, et des données sur les émissions hors CO2.

C1: Jeudi après-midi, les délégués ont formulé des observations générales sur cette sous-partie, qui aborde les profils d’évolution, les émissions hors CO2 et le budget carbone. Un groupe de contact a été créé pour examiner certains paragraphes. En ce qui concerne le texte introductif, les auteurs ont présenté les intervalles interquartiles et, suite à quelques autres modifications rédactionnelles, le paragraphe a été accepté.

C1.1: En ce qui concerne ce paragraphe traitant des différents scénarios et profils d’évolution des émissions, l’Arabie saoudite a demandé que tous les profils d’évolution soient mentionnés, notamment les profils avec dépassement, et cette opinion a prévalu. Saint-Kitts-et-Nevis a préféré la portée existante sur des profils d’évolution sans dépassement ou avec un dépassement limité. Vendredi soir, ce paragraphe a été examiné et accepté.

C1.2: En ce qui concerne un paragraphe abordant une réduction des émissions hors CO2, l’Australie a mis en question la demande de hautes énergies supposée dans certains profils d’évolution. Le Brésil a fait observer que certains profils d’évolution supposent une forte demande de bioénergie, et a souligné qu’il est important d’examiner des approches de gestion appropriées si ces demandes doivent être durables.

Saint-Kitts-et-Nevis a demandé une quantification précise du méthane et des gaz hors CO2. Le Mexique a demandé d’inclure une définition des émissions hors CO2 dans le RID, et une note de bas de page a été ajoutée à cet effet.

Vendredi après-midi, le Vice-Président du GT I Noureddine Yassaa a annoncé qu’une réunion en petit comité sur ce paragraphe a abouti à l’inclusion des approches de gestion liées à la bioénergie et à l’ensemble des modèles de profils d’évolution. Suite à ces modifications et à deux autres précisions, le paragraphe a été accepté.

C1.3: Le contenu de ce paragraphe sur le budget carbone restant avait été initialement inclus dans trois paragraphes distincts du projet final, mais le RID final a condensé ceux-ci en un paragraphe. Des observations générales ont été formulées lors de la plénière de jeudi et les paragraphes ont par la suite été examinés dans un groupe de contact.

En ce qui concerne le budget carbone restant, le Japon et l’Arabie saoudite ont constaté un manque de clarté concernant les deux données budgétaires du texte, basées sur des probabilités différentes de limitation du réchauffement planétaire à 1.5° C, et ont demandé comment ces données avaient été obtenues. La Chine et les États-Unis ont mis en question les scénarios utilisés pour le budget carbone et les incertitudes connexes. Les États-Unis ont proposé de présenter toute la fourchette de valeurs examinée dans la documentation.

La France a demandé de mettre en exergue le nombre d’années auquel le budget carbone se rapporte. L’Inde a proposé de commencer par le budget carbone total puis de mentionner le budget carbone restant.

Les Îles Marshall et Saint-Kitts-et-Nevis, contrés par les Pays-Bas et la République de Corée, ont proposé de supprimer une phrase mentionnant qu’il est important pour le budget carbone de définir le réchauffement planétaire soit selon la température mondiale moyenne de l’air soit selon la TMSG, compte tenu du risque de confusion.

En ce qui concerne les implications des émissions passées pour le budget carbone restant, la Suisse a proposé d’améliorer l’enchaînement logique des paragraphes sur le budget carbone. L’Inde et l’Allemagne ont proposé d’ajouter un libellé indiquant que le budget carbone à 1.5° C de réchauffement sera épuisé dans 10 à 15 ans au rythme actuel des émissions.

Plusieurs pays, dont la Grenade, le Togo et la Chine, ont signalé des incohérences entre cette partie et le chapitre correspondant du rapport sous-jacent. Les États-Unis ont demandé l’ajout d’un texte sur le budget carbone pour un objectif de 2° C afin de comparer avec l’objectif de 1.5° C.

En réponse à une question de l’Arabie saoudite, l’auteur a déclaré qu’« une baisse immédiate et constante » signifie s’engager sur une voie décennale, à partir d’aujourd’hui, pour atteindre la neutralité carbone.

En ce qui concerne les incertitudes et les choix relatifs à l’atténuation non liée au CO2 par rapport aux budgets carbone, la Belgique, soutenue par la Grenade, a fait observer que la visée de toute limite de température associée à une probabilité supérieure à 66% implique un budget carbone réduit.

Un auteur a partagé l’avis de la France et de la Grenade quant au fait que l’adoption de différents profils de décarbonisation modifie les possibilités d’atténuation non liée au CO2.

Les États-Unis se sont interrogés sur l’utilité d’adopter une approche fondée sur le budget carbone et non d’identifier différents profils d’évolution. La Suisse, soutenue par la Trinité-et-Tobago, a demandé que les auteurs envisagent de retenter de s’entendre sur une seule donnée pour le budget carbone. L’Inde s’y est opposée, tandis que les Pays-Bas ont mis en exergue les incertitudes existant dans l’étude du budget carbone.

Un groupe de contact, coprésidé par la France et les Îles Marshall, a examiné le budget carbone jeudi soir et vendredi matin.

Vendredi après-midi, le rapporteur du groupe de contact, le Vice-Président du GT I Jan Fuglestvedt, a annoncé que le paragraphe avait été révisé pour améliorer la cohérence et communiquer les incertitudes ainsi que les chiffres budgétaires inférieurs dans le RID par rapport au RE5. Un débat prolongé s’est ensuivi alors que l’Égypte demandait une référence supplémentaire aux chiffres du budget carbone du RE5, par souci de cohérence et pour éviter de donner l’impression que les dernières estimations invalident le budget carbone présenté dans le RE5. Les auteurs ont expliqué la méthodologie utilisée dans le RE5 et en quoi le budget diffère des estimations précédentes, notamment parce qu’il tient compte des observations directes et des émissions hors CO2, et qu’il est propre à un réchauffement de 1.5° C. En vue d’expliquer cette différence, plusieurs formulations ont été proposées pour des notes de bas de page, les participants convenant finalement de faire référence au budget carbone du RID et d’abandonner les références aux estimations relatives aux périodes antérieures.

C1.4: Vendredi soir, ce paragraphe sur les mesures de gestion du rayonnement solaire (GRS), a été présenté pour examen, le Coprésident du GT III Skea indiquant que des libellés ont été ajoutés au projet final pour indiquer les risques liés à ces mesures et le fait qu’elles n’atténuent pas l’acidification des océans. Le paragraphe a été accepté sans modification.

C2: Cette sous-partie traite des profils d’évolution qui limitent le réchauffement à 1.5° C. Un texte introductif, qui explique que les profils d’évolution limitant le réchauffement planétaire à 1.5° C sans dépassement, ou avec un dépassement limité, nécessiteraient des transitions rapides et de grande envergure dans divers secteurs, a été examiné au cours de consultations informelles. Au terme de cet examen, un texte révisé a été présenté incluant la mention d’une amplification considérable des investissements. Suite à l’ajout d’une référence au secteur des transports, comme proposé par le Luxembourg et la France, le paragraphe a été accepté avec des modifications rédactionnelles mineures.

C2.1: Jeudi soir, ce paragraphe, sur la comparaison des profils d’évolution qui limitent le réchauffement à 1.5° C avec ceux qui le limitent à 2° C, a été examiné. Il précise que les modifications du système dans des secteurs tels que l’énergie, l’aménagement du territoire, l’urbanisme et les infrastructures, ainsi que les systèmes industriels, qui interviennent dans le premier scénario sont plus rapides et prononcés au cours des deux prochaines décennies. Saint-Kitts-et-Nevis a déclaré que le libellé portant sur les changements d’une ampleur inégalée dans le passé, qui sont liés aux profils d’évolution relatifs à 1.5° C, devait être « expliqué, mis en contexte et clarifié ». Un auteur a précisé que la taille des économies et de la population mondiales d’aujourd’hui est sans précédent.

Au terme de consultations informelles, les auteurs ont proposé de supprimer la mention des profils d’évolution similaires permettant de limiter la hausse de la température à 1.5° C ou 2° C, compte tenu de la confusion que pourrait créer l’énoncé, et le groupe a accepté cette proposition. Suite à quelques autres modifications rédactionnelles, le paragraphe a été accepté.

C2.2: En ce qui concerne ce paragraphe sur les systèmes énergétiques dans le cadre des profils d’évolution limitant le réchauffement planétaire à 1.5° C sans dépassement, ou avec un dépassement limité, l’Allemagne, la France, le Canada, la Grenade, la Suisse, l’UE et la Belgique ont demandé de réintroduire le texte du PFG sur la baisse considérable de la part d’énergie primaire provenant du charbon dans les profils d’évolution compatibles avec 1.5° C de réchauffement, compte tenu de son niveau élevé de confiance et de sa pertinence. L’Arabie saoudite, l’Égypte, le Pakistan, l’Estonie et les États-Unis se sont opposés à ce qu’un combustible fossile particulier soit singularisé.

La Pologne a demandé de mentionner que d’autres percées technologiques sont nécessaires. L’Inde a constaté la différence entre la demande d’énergie et les besoins énergétiques.

La Grenade, soutenue par l’UE, a proposé de mentionner les façons dont les technologies des énergies renouvelables se sont « considérablement améliorées », comme dans le rapport sous-jacent. Les États-Unis ont également attiré l’attention sur les « améliorations radicales » du rendement énergétique, et la Belgique a proposé un libellé qui indique qu’une transition des systèmes de production d’électricité pourrait être en cours.

Ce paragraphe a été réexaminé en séance plénière vendredi, suite à des discussions menées au sein d’un groupe de contact. L’Allemagne a demandé la suppression de la liste complète des sources d’énergie à faible émission de carbone, y compris les énergies renouvelables, l’énergie nucléaire et les combustibles fossiles avec captage et stockage du carbone (CSC), ce que l’Arabie saoudite, les États-Unis et le Japon ont rejeté. La France, soutenue par la Belgique, a demandé de réintroduire une description de l’utilisation du charbon dans les profils d’évolution relatifs à 1.5° C de réchauffement, supprimée de la Partie C dans un projet antérieur du RID. Les États-Unis ont ensuite demandé des descriptions similaires pour d’autres sources d’énergie. Le texte final couvre le charbon, les énergies renouvelables, l’énergie nucléaire, les combustibles fossiles avec CSC et le gaz naturel. Au terme de discussions menées au sein d’un groupe de contact sur la manière de décrire les incidences des progrès techniques réalisés dans le domaine des énergies renouvelables sur la transition du système énergétique mondial, le texte a été modifié en séance plénière pour préciser que ces progrès « signalent » la transition. Le paragraphe a été approuvé tel que révisé.

C2.3: En ce qui concerne un paragraphe sur les émissions provenant des industries, le Japon a proposé de remplacer  le terme « techniquement éprouvé » par « techniquement possible » lors de la mention des technologies et pratiques nouvelles et existantes, y compris l’électrification, l’hydrogène, les matières premières durables biosourcées, la substitution, et le piégeage, l’utilisation et le stockage du carbone. L’Égypte a proposé de refléter les obstacles institutionnels et économiques au déploiement de ces nouvelles technologies et pratiques.

Samedi, au terme de discussions menées dans un groupe de contact, l’Inde et la Norvège ont proposé de préciser que les technologies et pratiques nouvelles et existantes sont techniquement éprouvées « à diverses échelles ». Le Royaume-Uni a proposé d’indiquer que leur déploiement à grande échelle « peut être » plutôt qu’« est » limité par divers obstacles. Suite à ces modifications ainsi qu’à un changement du niveau de confiance, passant d’élevé à moyen, le paragraphe a été approuvé.

C2.4: En ce qui concerne un paragraphe sur la transition du système urbain et d’infrastructure avec un réchauffement planétaire de 1.5° C sans dépassement, ou avec un dépassement limité, le Kenya a demandé un libellé sur l’estimation de l’ampleur des changements nécessaires dans l’aménagement du territoire et du milieu urbain.

L’association Germanwatch, soutenue par l’UE, a mis l’accent sur les défis pour les transports maritimes et aériens, et a demandé l’inclusion d’une phrase du rapport sous-jacent sur ce sujet. L’Arabie saoudite s’y est opposée, en déclarant que les émissions imputables à ce secteur sont « minuscules » et qu’elles relèvent déjà de la compétence d’autres organes internationaux.

L’UE, rejointe par l’Allemagne et la Suisse, a proposé de mentionner également l’utilisation rationnelle des ressources ou la « substitution entre matières », par exemple dans le secteur de la construction, et a demandé d’inclure un libellé sur le pourcentage de la demande d’électricité dans le secteur du bâtiment.

L’Égypte, rejointe par le Brésil, l’Arabie saoudite et l’Équateur, s’est opposée à la mention des obstacles sociaux, institutionnels et économiques comme étant ceux qui « peuvent » barrer les voies vers la transition du système urbain et d’infrastructure, en déclarant qu’elle ne reflète pas les grands défis auxquels sont confrontés les pays en développement. Le Brésil a signalé les obstacles liés au financement et au transfert de technologies.

Samedi matin, au terme de discussions menées dans un groupe de contact, l’indication d’une confiance moyenne a été ajoutée à une phrase portant sur le besoin d’évolution des pratiques d’aménagement du territoire et du milieu urbain et le besoin de réductions plus importantes des émissions dans les domaines du transport et du bâtiment. Suite à une demande de la Belgique et de la Norvège, une phrase a été ajoutée, indiquant que « les mesures techniques et les pratiques permettant des réductions importantes des émissions comprennent diverses options envisageables pour le rendement énergétique », afin de remplacer une phrase supprimée qui comprenait la mention de l’électrification. Suite à ces modifications, le paragraphe a été approuvé.

C2.5: En ce qui concerne les transitions dans l’utilisation des terres aux échelons mondial et régional, dans le cadre des profils d’évolution visant un réchauffement de 1.5° C sans dépassement, ou avec un dépassement limité, l’UE a déclaré que les chiffres présentés, concernant la superficie des terres nécessaires pour les projets énergétiques et les forêts, proviennent des modèles de projection et, soutenue par le Brésil, a fait observer que ces chiffres supposent une forte augmentation de la productivité agricole, dont la faisabilité n’a peut-être pas été examinée.

Le Brésil a fait observer que le secteur foncier représente le seul secteur examiné au niveau régional et a indiqué que les « considérations environnementales » ne sont pas prises en compte pour les autres secteurs, tels que l’énergie et les déchets dans le RID.

Les États-Unis ont préconisé le maintien du libellé sur le financement et le transfert de technologies dans une partie distincte.

L’Arabie saoudite a demandé de mieux refléter les compromis entre les productions alimentaire et énergétique, et de réintégrer une liste sur les demandes concurrentes en matière de terres qui apparaissait dans le PFG.

La Grenade a demandé de réintégrer les données relatives aux conséquences de la cible de 2° C sur les terres, et d’indiquer les limites inférieures des estimations relatives aux terres concernées pour l’ensemble des références numériques.

La Pologne a demandé un libellé sur la gestion durable des forêts. L’Allemagne a demandé un libellé sur les mesures de conservation.

Les Pays-Bas ont déclaré ne pas comprendre le contexte et la justification de nombreux énoncés du paragraphe, en faisant observer que 500 millions d’hectares de terres agricoles représentent un tiers de l’ensemble des terres agricoles. L’Inde a relevé un recul de 3% du couvert forestier entre 1990 et 2015, selon la dernière évaluation des ressources forestières de l’Organisation des Nations pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

C2.6: Un nouveau paragraphe sur les investissements en matière d’atténuation liée à l’énergie dans le cadre des profils d’évolution relatifs à un réchauffement de 1.5° C a été rédigé et examiné par un groupe de contact jeudi et vendredi, en réponse à des demandes formulées en séance plénière par l’Arabie saoudite et d’autres pays visant l’ajout d’informations sur les coûts des différents profils d’évolution des émissions. L’Arabie saoudite, soutenue par l’Égypte, avait fait observer que les données sur les coûts sont capitales pour les décideurs, et avait signalé de nombreuses précisions utiles dans le rapport sous-jacent, telles que le fait que les coûts liés à l’énergie engagés pour la période 2016-2050, à l’appui du profil d’évolution relatif à un réchauffement de 1.5° C, seraient de 500 millions USD plus élevés que les investissements effectués dans le cadre du profil d’évolution correspondant à 2° C. Les délégués ont demandé de nouveaux paragraphes pour préciser les coûts relatifs aux investissements dans l’approvisionnement énergétique et les coûts marginaux de réduction.

Dans un groupe de contact, un pays a demandé que les investissements totaux dans le domaine de l’approvisionnement soient reflétés, tandis que d’autres ont préféré le projet de texte existant, reflétant les investissements dans les domaines de la demande et de l’approvisionnement et ne comptabilisant que les investissements nécessaires pour concrétiser le profil d’évolution de 1.5° C, par rapport à l’état de référence (investissement « pour l’atténuation »). Finalement, les investissements pour l’atténuation dans les domaines de l’approvisionnement et de la demande ont été présentés séparément. Un pays s’est opposé à la mention de profils d’évolution relatifs à 1.5° C de réchauffement « redistribuant » les investissements totaux dans l’énergie, et la formulation finale indique la mesure dans laquelle les investissements dans les énergies renouvelables sont intensifiés. Lors de la séance plénière de vendredi, l’Inde a demandé que les chiffres soient mis en contexte en regard, par exemple, du PIB mondial ou de l’investissement en matière d’énergie. Le paragraphe a été approuvé sans cette révision.

C2.7: Ce nouveau paragraphe sur les coûts totaux et marginaux de réduction liés au profil d’évolution relatif à un réchauffement de 1.5° C a été rédigé dans les mêmes conditions que le paragraphe C2.6 et examiné au sein du même groupe de contact et lors de séances plénières.

Dans le groupe de contact, les pays ont demandé que le texte reflète le fait que seul un nombre limité d’études sur le profil d’évolution relatif à un réchauffement de 1.5° C était disponible pour examen. Plusieurs pays ont en outre demandé un texte explicatif clair qui distingue les coûts marginaux des coûts totaux, en affirmant qu’isolément les premiers pourraient induire les décideurs en erreur, puisqu’ils peuvent être assez élevés sans que cela implique nécessairement que les coûts totaux sont également élevés. Le texte issu du groupe de contact ne comprenait pas cette explication, notant uniquement que la documentation distingue les coûts marginaux des coûts totaux. Lors de la séance plénière de vendredi, le texte du groupe de contact a été adopté sans révision.

C3: Cette partie, qui traite de l’élimination du dioxyde de carbone (EDC), a été examinée en premier lieu vendredi. En ce qui concerne le texte introductif, l’Arabie saoudite a demandé une référence aux profils d’évolution visant un réchauffement de 1.5° C avec des dépassements importants. Saint-Kitts-et-Nevis s’y est opposé, en félicitant les auteurs de s’être concentrés sur les profils d’évolution sans dépassement et avec des dépassements limités. La déléguée a en outre fait observer que d’autres parties du RID mettent en question la possibilité de déployer des bioénergies avec captage et stockage de carbone (BECSC) à l’échelle requise, ainsi que l’efficacité de l’EDC pour faire baisser les émissions après un dépassement.

Le Comité consultatif mondial des Amis a fait observer que les profils d’évolution visant un réchauffement de 1.5° C sans dépassement et avec de faibles dépassements impliquent une modification des comportements, une consommation individuelle et des régimes alimentaires peu intensifs, et s’est demandé si cela était reflété de manière appropriée dans le RID. La Suisse a demandé des éclaircissements sur la fonction de l’EDC pour remédier aux émissions « résiduelles » et, en réponse, le texte a été remanié pour préciser les deux fonctions de l’EDC, à savoir: compenser les émissions positives dans le cadre du profil d’évolution visant un réchauffement de 1.5° C, et rectifier après un dépassement. L’Inde a demandé un libellé qui indique que les modèles sont hypothétiques, et le texte a été révisé pour le préciser, puis a été accepté.

C3.1: En ce qui concerne ce paragraphe décrivant les mesures d’EDC, le Coprésident du GT III Skea a présenté les révisions apportées par rapport au PFG, notamment: le classement des diverses technologies relatives à l’EDC par ordre de maturité; la mention de la restauration des sols, de la météorisation et de l’alcalinisation; et la mention des compromis engagés dans l’utilisation de l’EDC. Vendredi, le paragraphe a été accepté sans examen supplémentaire.

C3.2: En ce qui concerne un paragraphe sur les BECSC et les niveaux d’agriculture, de foresterie et d’autres utilisations des terres (AFAUT) dans le cadre des profils d’évolution relatifs à un réchauffement de 1.5° C, la Suisse, soutenue par l’Inde, a demandé un libellé qui précise que les résultats ont été « prévus » pour communiquer le rôle des scénarios, et cette modification a été apportée. L’UE a demandé si les limitations dans les possibilités de déploiement des BECSC pouvaient être exprimées du point de vue de la superficie, mais les auteurs ont expliqué que cela est impossible parce que les qualités variables des terres compliquent les efforts visant à les ramener à des mesures communes telles que les acres.

La Norvège a affirmé que le terme « peu pratiques » se rapportant aux faibles possibilités de déploiement des BECSC en haute montagne n’exprime pas le sens souhaité. Les auteurs ont proposé de supprimer le libellé, en faisant observer que le reste de la phrase exprime déjà ce sens. La Chine a mis en question le niveau de confiance élevé associé à l’affirmation que certains profils d’évolution relatifs à un réchauffement de 1.5° C évitent complètement le recours aux BECSC, en faisant observer qu’elle ne se fonde que sur quelques études, et les auteurs ont accepté de réduire la confiance exprimée à un niveau moyen. Suite à ces modifications, le paragraphe a été accepté.

C3.3: Vendredi soir, le Coprésident du GT III Skea a fait observer que ce paragraphe, sur l’EDC et ses contraintes, avait été révisé par rapport au PFG, entre autres pour refléter qu’un dépassement plus important nécessite une EDC plus importante. En réponse à une question de la Tanzanie, un auteur a expliqué que la dernière phrase du paragraphe cherche à communiquer que l’extraction d’une tonne de carbone de l’atmosphère pourrait ne pas s’avérer aussi efficace que de ne pas l’émettre en premier lieu, et a proposé la mention d’« émissions nettes négatives » à la place de l’EDC, pour plus de clarté. Suite à cette modification, le paragraphe a été accepté.

C3.4: Ce paragraphe sur les incidences des mesures d’EDC a été examiné vendredi soir. En réponse à une demande de la Suisse, un auteur a déclaré qu’il ne serait pas approprié de mentionner les incidences « principalement négatives » des mesures d’EDC, étant donné que celles-ci comprennent le boisement et la restauration des écosystèmes. En ce qui concerne la question de savoir si les effets sur le climat devraient être mentionnés, un auteur a déclaré qu’outre l’élimination du CO2 de l’atmosphère, les mesures d’EDC ont également un effet d’albédo sur le climat, mais a préconisé de ne pas compliquer la phrase avec cette information. La Suisse a proposé d’inclure une mention des effets sur les « fonctions et » les services écosystémiques, ce que les délégués ont accepté. En réponse à des interventions du Brésil et de la Norvège, les participants sont convenus d’un libellé stipulant que le boisement et les bioénergies « pourraient » plutôt que « peuvent » entrer en concurrence avec d’autres utilisations des terres. Le paragraphe a été accepté.

C3.5: En ce qui concerne les mesures d’EDC liées à l’AFAUT, l’Eswatini, soutenu par le Zimbabwe, l’Afrique du Sud et la Tanzanie, a mis en question le libellé appelant à une « gouvernance efficace », et a proposé de le remplacer par la mention d’une « gestion durable des terres ». L’Allemagne, appuyée par la République dominicaine, la Suisse, la Norvège, l’Irlande, la Pologne et le Luxembourg, a affirmé que le terme de gouvernance efficace est plus large que celui de gestion durable des terres en ce sens qu’il implique, entre autres, d’administrer des approches participatives, de conserver les stocks de carbone, et de procéder à la mesure et à la vérification. Les auteurs ont proposé une formule mentionnant les deux termes et le paragraphe a été approuvé.

Figure RID.3: Cette figure, qui comporte les Figures RID.3a, montrant les caractéristiques globales des profils d’évolution des émissions, et RID.3b, sur les caractéristiques de quatre profils d’évolution explicatifs par rapport à un réchauffement planétaire de 1.5° C, a été examinée au sein d’un groupe de contact mercredi soir et jeudi matin. Jeudi après-midi, le Vice-Président du GT III Andy Reisinger a mis l’accent sur l’accord obtenu au sein d’un groupe de contact, concernant principalement l’introduction d’une formulation simplifiée et d’éclaircissements supplémentaires dans la légende. Cela comprenait l’attribution d’un titre plus générique aux modèles explicatifs de profils d’évolution dans la figure, tout en assurant la traçabilité jusqu’au chapitre sous-jacent, et l’explication de la sélection des agents de forçage autres que le CO2 ayant été inclus.

En ce qui concerne la Figure RID.3b, Reisinger a constaté une « tension » dans les discussions de groupe entre les efforts visant à identifier des indicateurs à lier aux émissions associées aux différents profils d’évolution et les efforts visant à éviter une approche normative. Il a présenté un tableau qui tentait de réconcilier ces positions, comprenant une note en bas de page mentionnant, entre autres, que les modèles explicatifs de profils d’évolution ne sont pas destinés à être normatifs. Il a ensuite donné lecture des données chiffrées sur lesquelles les délégués du groupe de contact s’étaient entendus. Vendredi, les Figures RID.3a et RID.3b ont été acceptées telles que modifiées par le groupe de contact.

Texte final du RID: Cette partie traite des profils d’évolution relatifs au réchauffement planétaire, des transitions nécessaires pour limiter le réchauffement planétaire à 1.5° C et de l’EDC.

La sous-partie C1 sur les profils d’évolution relatifs au réchauffement planétaire note que:

  • Dans les modèles de profils d’évolution sans dépassement ou avec un dépassement limité du seuil de 1.5° C de réchauffement, les émissions anthropiques nettes de CO2 à l’échelon mondial diminuent d’environ 45% par rapport aux niveaux de 2010 à l’horizon 2030, et atteignent un bilan nul vers 2050;
  • Pour limiter le réchauffement planétaire en deçà de 2° C, les émissions de CO2 devraient diminuer d’environ 20% à l’horizon 2030 dans la plupart des profils d’évolution (intervalle interquartile de 10 à 30%) et atteindre un bilan nul vers 2075 (intervalle interquartile de 2065 à 2080)
  • Les émissions hors CO2 des profils d’évolution qui limitent le réchauffement planétaire à 1.5° C montrent des réductions importantes similaires à celles des profils d’évolution limitant le réchauffement à 2° C;
  • Différentes gammes de mesures d’atténuation sont exposées à différentes difficultés de mise en œuvre et possibilités de synergies et de compromis avec le développement durable;
  • Pour limiter le réchauffement planétaire il faut limiter le total des émissions anthropiques nettes de CO2 cumulées à l’échelon mondial depuis l’ère préindustrielle, c’est-à-dire respecter les limites du budget carbone total;
  • Fin 2017, on estime que les émissions anthropiques de CO2 produites depuis l’ère préindustrielle ont réduit le budget carbone total relatif à un réchauffement de 1.5° C d’environ 2200 ± 320 gigatonnes de CO2 (GtCO2), et que le budget restant qui correspond est réduit de 42 ± 3 GtCO2 par an par les émissions actuelles;
  • Le choix de la température mondiale mesurée influe sur les estimations du budget carbone restant; et
  • les mesures de GRS ne sont incluses dans aucun des profils d’évolution examinés à disposition, et bien que certaines mesures de GRS puissent être théoriquement efficaces pour réduire un dépassement, elles présentent des incertitudes considérables et des lacunes dans les connaissances ainsi que des risques importants.

La sous-partie C2 sur les transitions nécessaires pour limiter le réchauffement planétaire à 1.5° C souligne que:

  • Les profils d’évolution qui limitent le réchauffement planétaire à 1.5°C sans dépassement, ou avec un dépassement limité, nécessiteraient des transitions rapides et de grande envergure dans les secteurs de l’énergie, de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et des infrastructures (notamment les transports et le bâtiment) ainsi que dans les systèmes industriels;
  • Ces transitions de systèmes sont sans précédent du point de vue de leur ampleur mais pas nécessairement de leur rapidité, et impliquent d’importantes réductions des émissions dans l’ensemble des secteurs, un large éventail d’options envisageables pour l’atténuation et une intensification considérable des investissements dans ces options;
  • Les profils d’évolution qui limitent le réchauffement planétaire à 1.5° C sans dépassement, ou avec un dépassement limité, montrent des modifications de système qui sont plus rapides et prononcées au cours des deux prochaines décennies que pour les profils d’évolution relatifs à un réchauffement de 2° C;
  • Dans les systèmes énergétiques, les profils d’évolution modélisés à l’échelon mondial (examinés dans la documentation) qui limitent le réchauffement planétaire à 1.5° C sans dépassement, ou avec un dépassement limité, répondent généralement à la demande de service énergétique par une baisse de la consommation d’énergie, notamment grâce à un meilleur rendement énergétique, et montrent une électrification plus rapide relative à l’utilisation finale de l’énergie par rapport au scénario de 2° C;
  • Les émissions de CO2 provenant des industries dans les profils d’évolution limitant le réchauffement planétaire à 1.5° C sans dépassement, ou avec un dépassement limité, devraient être réduites de 75 à 90% (intervalle interquartile) en 2050 par rapport à 2010, en regard de 50 à 80% pour un réchauffement planétaire de 2° C;
  • Ces réductions peuvent être réalisées grâce à des combinaisons de technologies et de pratiques nouvelles et existantes, notamment l’électrification, l’hydrogène, les matières premières durables biosourcées, la substitution, et le piégeage, l’utilisation et le stockage du carbone;
  • Ces options sont techniquement éprouvées à diverses échelles, mais leur déploiement à grande échelle pourrait être limité par des obstacles sur le plan économique, financier, institutionnel et des capacités humaines dans certains contextes;
  • Dans les profils d’évolution limitant le réchauffement planétaire à 1.5° C sans dépassement, ou avec un dépassement limité, la part de l’électricité dans la demande énergétique relative au bâtiment serait d’environ 55 à 75% en 2050, par rapport à 50 à 70% en 2050 pour un réchauffement planétaire de 2° C;
  • Dans le secteur des transports, la part d’énergie finale à faibles émissions progresserait de moins de 5% en 2020 à environ 35 à 65% en 2050, par rapport à 25 à 45% pour un réchauffement planétaire de 2° C; 
  • Des transitions dans l’utilisation des terres aux échelons mondial et régional apparaissent dans tous les profils d’évolution limitant le réchauffement planétaire à 1.5° C sans dépassement, ou avec un dépassement limité, mais leur ampleur dépend de l’ensemble de mesures envisagées en matière d’atténuation;
  • La moyenne annuelle totale des investissements en matière d’atténuation liés à l’énergie pour la période 2015-2050 est estimée, dans le cadre des profils d’évolution limitant le réchauffement à 1.5° C, à près de 900 milliards USD2015, correspondant à une moyenne annuelle totale des investissements liés à l’approvisionnement énergétique de 1 600 à 3 800 milliards USD2015 et une moyenne annuelle totale des investissements liés à la demande d’énergie de 700 à 1 000 milliards USD2015 pour la période 2015-2050, avec une augmentation des investissements totaux liés à l’énergie s’élevant environ à 12% dans le cadre des profils d’évolution relatifs à 1.5° C de réchauffement par rapport aux profils d’évolution relatifs à 2° C; et
  • Les profils d’évolution modélisés limitant le réchauffement planétaire à 1.5° C sans dépassement, ou avec un dépassement limité, prévoient un large éventail de coûts marginaux de réduction escomptés à l’échelon mondial au cours du 21e siècle, ces coûts étant à peu près 3 à 4 fois plus élevés que dans le cadre des profils d’évolution limitant le réchauffement planétaire en deçà de 2° C.

La sous-partie C3 sur l’EDC souligne que:

  • Tous les profils d’évolution qui limitent le réchauffement planétaire à 1.5° C sans dépassement, ou avec un dépassement limité, prévoient une EDC de l’ordre de 100 à 1 000 GtCO2 au cours du 21e siècle;
  • L’EDC serait utilisée pour compenser les émissions résiduelles et, dans la plupart des cas, parvenir à des émissions nettes négatives pour revenir à un réchauffement planétaire de 1.5° C après un point culminant;
  • La réalisation d’une EDC de plusieurs centaines de GtCO2 est sujette à de multiples contraintes en matière de faisabilité et de durabilité;
  • Des réductions considérables des émissions à court terme et des mesures permettant de réduire la demande d’énergie et de terres peuvent limiter la mise en œuvre de l’EDC à plusieurs centaines de GtCO2 sans recours aux BECSC;
  • Les mesures existantes et envisageables en matière d’EDC comprennent le boisement et le reboisement, la restauration des sols et la séquestration du carbone dans les sols, les BECSC, le captage du carbone directement dans l’atmosphère et son stockage, la météorisation renforcée, et l’alcalinisation des océans;
  • Ces mesures varient grandement en matière de maturité, de possibilités, de coûts, de risques, d’avantages partagés et de compromis;
  • Certains profils d’évolution évitent complètement le déploiement de BECSC grâce à des mesures axées sur la demande et un plus grand recours aux mesures d’EDC liées à l’AFAUT;
  • Les profils d’évolution qui dépassent un réchauffement planétaire de 1.5° C reposent sur une EDC qui dépasse les émissions résiduelles de CO2 au cours du siècle, pour revenir en deçà de 1.5° C à l’horizon 2100, les dépassements plus importants nécessitant davantage de mesures d’EDC;
  • Les limitations relatives à la rapidité, à l’ampleur et à l’acceptabilité sociale du recours à l’EDC déterminent par conséquent l’aptitude à ramener le réchauffement planétaire en deçà de 1.5° C après un dépassement;
  • La connaissance du cycle du carbone et du système climatique reste limitée en ce qui concerne l’efficacité des émissions nettes négatives pour réduire les températures après un pic;
  • La plupart des mesures existantes et envisageables en matière d’EDC pourraient avoir des incidences considérables sur les terres, l’énergie, l’eau et les nutriments si elles sont déployées à grande échelle; et
  • Plusieurs mesures d’EDC liées à l’AFAUT, telles que la restauration des écosystèmes naturels et la séquestration du carbone dans les sols pourraient générer des avantages partagés comme une amélioration de la biodiversité, de la qualité des sols et de la sécurité alimentaire locale; et si elles sont déployées à grande échelle, elles demanderaient des systèmes de gouvernance permettant une gestion durable des terres pour conserver et préserver les stocks de carbone dans les sols et d’autres fonctions et services écosystémiques.

La partie comprend deux figures. La Figure RID.3a, sur les caractéristiques globales des profils d’évolution des émissions, présente les émissions anthropiques nettes de CO2 à l’échelon mondial dans les profils d’évolution limitant le réchauffement planétaire à 1.5° C sans dépassement, ou avec un dépassement limité, ainsi que dans les profils d’évolution comportant un dépassement plus important.

La Figure RID.3b, sur les caractéristiques de quatre modèles explicatifs de profils d’évolution liés à un réchauffement planétaire de 1.5° C, présente un éventail d’approches envisageables pour l’atténuation et leurs variations importantes en matière d’utilisation prévue des énergies et des terres, ainsi que les hypothèses connexes sur les évolutions socio-économiques futures, notamment la croissance économique et démographique, l’équité et la durabilité.

D. Renforcer la réponse mondiale dans le contexte du développement durable et de la lutte contre la pauvreté

Cette partie a été examinée en premier lieu vendredi matin.

D1: Cette sous-partie traite des estimations des émissions mondiales résultant des ambitions nationales actuelles en matière d’atténuation telles que communiquées en vertu de l’Accord de Paris. Le texte introductif du projet final que les gouvernements ont examiné vendredi mentionnait initialement l’écart séparant les contributions déterminées au niveau national (CDN) présentes et la cible de 1.5° C, mais l’Arabie saoudite, soutenue par l’Égypte, s’est opposée à la mention des CDN, en affirmant qu’elles ne relèvent pas du mandat du RS15 et dépassent les grandes lignes convenues pour le rapport. Les délégués ont estimé que les CDN ne représentent que des engagements possibles et, dans certains cas, sont subordonnées à un soutien. Ce paragraphe a été examiné plus en détail au sein d’un groupe de contact où les auteurs ont proposé un texte de remplacement pour présenter les CDN. Cette proposition a été rejetée par deux pays, qui ont fait observer que le texte mentionnait encore les « ambitions communiquées en vertu de l’Accord de Paris » et que la formulation indiquait clairement qu’il s’agissait des CDN, même sans employer le terme. De nombreux pays ont affirmé que le mandat et les données scientifiques sous-jacentes plaidaient en faveur d’une référence aux CDN et à l’Accord de Paris.

Un texte révisé a été présenté en séance plénière samedi, supprimant la mention des CDN mais faisant référence à l’Accord de Paris. Plusieurs pays sont convenus d’examiner ce texte révisé. S’y sont opposés l’Arabie saoudite, l’Égypte et l’Équateur, qui s’opposaient à la mention de l’Accord de Paris, ainsi que Saint-Kitts-et-Nevis, les Îles Marshall, la Belgique, la Grenade et la France, qui préféraient la formulation précédente comportant une référence explicite aux CDN. Aucun consensus ne s’est dégagé des tentatives de plusieurs pays visant à trouver un moyen d’aller de l’avant.

Faute de consensus, le Vice-Président du GT III Skea a indiqué que les procédures du GIEC rendent obligatoires l’explication et, sur demande, l’enregistrement, des opinions divergentes. Il a constaté que l’opinion penchait en faveur du texte du groupe de contact, qui mentionne l’Accord de Paris mais pas les CDN, et a proposé son acceptation, l’Arabie saoudite et l’Égypte demandant que leur opposition soit consignée dans le rapport de la GIEC 48. Sur cette base, le paragraphe a été approuvé.

D1.1: Ce paragraphe sur les profils d’évolution qui limitent le réchauffement planétaire à 1.5° C a été examiné lors de la séance plénière de vendredi. L’Arabie saoudite s’est opposée à la mention des CDN, estimant que cela dépasse le mandat du RS15 défini par la CCNUCC et est improprement normatif. L’UE, appuyée par de nombreux pays, a affirmé que les grandes lignes du RS15, convenues lors de la GIEC 44, donnent mandat d’évaluer le rythme de développement des options en matière d’atténuation et d’adaptation par rapport à la cible de 1.5° C, et que les décideurs attendent et ont besoin d’une évaluation de l’ampleur de l’ambition des CDN par rapport à l’objectif indicatif de 1.5° C.

Les Pays-Bas, soutenus par de nombreux pays, ont affirmé que le projet de texte était pertinent pour les politiques, sans être normatif. La Trinité-et-Tobago, soutenue par d’autres petits États insulaires en développement, a souligné que l’évaluation des CDN revêt une importance capitale. En réponse à ces arguments, au sein d’un groupe de contact ayant tenté en vain de trouver une formulation de remplacement acceptable pour le paragraphe D1.1 et le texte introductif de la sous-partie D1, deux pays ont affirmé que le champ d’application des CDN comprend l’atténuation et l’adaptation, rendant la portée du projet de texte sur l’atténuation insuffisante. Lors d’une nouvelle présentation en séance plénière samedi, le Coprésident du GT III Skea a présenté la formulation du groupe de contact pour les deux paragraphes, omettant la mention des CDN mais incluant la mention de l’Accord de Paris, et l’Arabie saoudite et l’Égypte ont demandé que leurs objections soient consignées dans le rapport de la réunion. Sur cette base, le paragraphe a été accepté.

D1.2: Ce paragraphe, qui traite des trajectoires de dépassement entraînant des effets plus importants et des défis connexes, a été accepté tel que présenté samedi.

D1.3: Ce paragraphe, qui mentionne les défis moins importants ayant trait à la limitation du réchauffement planétaire à 1.5° C sans dépassement, ou avec un dépassement limité, a été accepté tel que présenté samedi.

D2: La sous-partie aborde le sujet des conséquences des changements climatiques sur le développement durable, l’élimination de la pauvreté et la réduction des inégalités qui pourraient être évitées, initialement inclus comme sous-partie de la Partie A. Samedi matin, une version révisée du texte introductif a été présentée en séance plénière, soulignant que davantage de conséquences ayant trait aux changements climatiques pourraient être évitées si le réchauffement planétaire est limité à 1.5° C plutôt qu’à 2° C, et si les synergies relatives à l’atténuation et à l’adaptation sont maximisées tandis que les compromis sont réduits au minimum.

La Chine s’est opposée à un libellé indiquant que la limitation du réchauffement planétaire à 1.5° C rendrait le développement durable  « plus facile à réaliser », en faisant observer que les compromis liés à l’atténuation pourraient être importants. Un auteur a répondu que la formulation dispose d’une base solide dans la documentation, citant les écosystèmes et la pauvreté comme exemples de domaines où des différences importantes en matière de conséquences sont prévues dans le cadre des scénarios de 2° C ou 1.5° C. Au terme d’autres consultations et révisions, le texte introductif a été accepté.

D2.1: Ce paragraphe sur les liens entre les conséquences des changements climatiques, les réponses qui y sont apportées et le développement durable, initialement inclus dans une sous-partie de la Partie A, a été abordé en petit comité. Samedi matin, les délégués ont approuvé le paragraphe et son nouvel emplacement, sans examen.

D2.2: Ce paragraphe sur la prise en compte de l’éthique et de l’équité pour contribuer à répondre à la répartition inégale des conséquences néfastes était initialement inclus dans une sous-partie de la Partie A. Samedi matin, les délégués ont approuvé le paragraphe et son nouvel emplacement, sans examen supplémentaire.

D2.3: Ce paragraphe sur les conditions favorables à l’atténuation et à l’adaptation constituait initialement une sous-partie indépendante dans la Partie A. Samedi matin, une version condensée du texte initial a été acceptée sans examen supplémentaire.

D3: Le texte introductif de cette sous-partie sur les options envisageables pour l’adaptation a été accepté tel que présenté samedi. Il explique que les options envisageables pour l’adaptation propres aux contextes nationaux, si elles sont soigneusement sélectionnées conjointement avec les conditions favorables, présenteront des avantages pour le développement durable et la réduction de la pauvreté.

D3.1: En ce qui concerne ce paragraphe portant sur les options d’adaptation qui réduisent la vulnérabilité des systèmes humains et naturels, le Nicaragua a proposé de mettre l’accent sur les liens entre l’agriculture et la sylviculture dans une phrase répertoriant les synergies entre l’adaptation et le développement durable. Cette proposition n’a pas été acceptée. L’Arabie saoudite a relevé l’absence de plusieurs secteurs dans la liste des synergies, et a proposé de supprimer la mention du développement durable, qui a néanmoins été maintenue. Une réunion informelle en petit comité a abouti à un accord visant à préciser que les options d’adaptation présentent de nombreuses synergies avec des composantes du développement durable « si elles sont bien gérées ». Ce paragraphe a par la suite été accepté.

D3.2: En ce qui concerne un paragraphe portant sur les options d’adaptation entraînant des compromis ou une mauvaise adaptation, avec des effets néfastes pour le développement durable, qui ne mentionnait initialement que les options d’adaptation mal conçues et mal exécutées, l’Espagne a plaidé pour l’emploi du terme « mauvaise adaptation » concernant l’adaptation présentant des effets néfastes pour le développement durable.

La Tanzanie, l’Équateur et le Brésil ont mis en question l’exemple de l’agriculture intensive dans une phrase soulignant les mauvaises mesures d’adaptation et leurs effets, tandis que El Salvador s’est interrogé sur un libellé décrivant les effets négatifs des infrastructures urbaines. Le Brésil et le Chili ont proposé de supprimer les deux exemples, ainsi que la liste des conséquences. L’Inde a fait observer que l’inclusion de l’agriculture intensive en tant que mauvaise adaptation est en contradiction avec un énoncé présenté ailleurs dans le RID, qui indique qu’elle est nécessaire pour atteindre la cible de 1.5° C.

Vendredi soir, les délégués ont accepté ce paragraphe, qui inclut les modifications apportées par le groupe informel, notamment la suppression de la mention des effets néfastes éventuels ayant trait aux projets qui intensifient l’agriculture et étendent les infrastructures urbaines.

D3.3: Ce paragraphe sur le renforcement de l’efficacité des options d’adaptation et d’atténuation a été présenté et accepté avec une modification rédactionnelle mineure.

D3.4: En ce qui concerne les synergies et les compromis relatifs à l’adaptation et à l’atténuation, les participants ont examiné une référence aux fonctions des écosystèmes, et sont convenus de mentionner les « fonctions et services » écosystémiques conformément à la formulation utilisée par la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Ils sont également convenus d’ajouter une mention du boisement à côté du reboisement. Suite à ces modifications, le paragraphe a été accepté.

D4: Cette sous-partie traite des options d’atténuation associées à des synergies et des compromis avec l’ensemble des Objectifs de développement durable (ODD). Le texte introductif a été accepté samedi.

D4.1: Ce paragraphe, qui aborde les synergies et les compromis des profils d’évolution relatifs à un réchauffement de 1.5° C avec les ODD a été examiné en premier lieu samedi matin. L’Arabie saoudite a proposé d’ajouter un nouveau paragraphe dans cette sous-partie pour indiquer que les profils d’évolution liés à l’atténuation se limitant à 1.5° C et 2° C reposent souvent sur des mesures liées aux terres, ce qui peut entrer en concurrence avec la production alimentaire et avoir des conséquences négatives sur la sécurité alimentaire mondiale. Les participants sont convenus d’ajouter ces préoccupations en matière de sécurité alimentaire au paragraphe D4.3.

D4.2: Ce paragraphe traitant des profils d’évolution relatifs à un réchauffement de 1.5° C comprenant les synergies les plus prononcées avec le développement durable a été examiné samedi matin. L’Égypte a déclaré que les obstacles aux profils d’évolution devraient également être reflétés et, appuyée par l’Arabie saoudite, a proposé une nouvelle phrase sur « la reconnaissance des conditions nécessaires à la réalisation du développement durable, l’élimination de la pauvreté et la réduction des inégalités dans un monde de 1.5° C plus chaud ». En réponse à l’Inde, l’auteur a précisé que le premier niveau de confiance élevé mentionné dans le paragraphe indique que les études démontrent qu’une demande d’énergie limitée est liée à un niveau plus élevé de synergies.

Le paragraphe a été accepté avec l’ajout d’un libellé sur la possibilité que le développement durable, l’élimination de la pauvreté et la réduction des inégalités limitent le réchauffement, sans référence aux conditions.

D4.3: Ce paragraphe aborde les effets sur les ODD de l’EDC liée aux terres et d’autres options d’atténuation faisant un usage intensif des terres. Samedi matin, suite à une proposition de l’Arabie saoudite visant à inclure les préoccupations en matière de sécurité alimentaire dans ce paragraphe, un petit comité s’est réuni pour examiner le paragraphe, conjointement avec la Figure RID.4 sur les synergies et les compromis.

Le paragraphe a été accepté avec des révisions qui notent les conflits possibles entre la sécurité alimentaire et le déploiement de mesures de grande envergure liées aux terres.

D4.4: Ce paragraphe sur les risques pour le développement durable dans les régions qui dépendent fortement des combustibles fossiles a été présenté en séance plénière samedi, l’Arabie saoudite demandant une mention plus large des divers trains de mesures et s’opposant à ce que certaines mesures soient singularisées, telles que la tarification du carbone et les subventions aux combustibles fossiles. Ces préoccupations ont été traitées par le biais d’un libellé plus général et simplifié. Une mention des difficultés liées à la mise en œuvre a en outre été incluse, notamment les défis relatifs aux coûts de l’énergie, à la compétition internationale et à la dépréciation des éléments d’actif, comme proposé par l’Égypte, ainsi qu’une mention des possibilités de maximiser les avantages partagés, comme proposé par l’Allemagne. Suite à ces modifications, le paragraphe a été accepté.

D4.5: Samedi matin, ce paragraphe sur les politiques de redistribution pouvant remédier aux compromis pour une série d’ODD a été accepté après qu’un auteur a précisé que la mention de politiques « de redistribution » est appuyée par la documentation, en réponse à une suggestion des États-Unis indiquant qu’une référence générale aux politiques pourrait être plus acceptable.

D5: Cette sous-partie, qui aborde le rôle des investissements, des instruments de politique et des modifications de comportement dans la limitation des risques de réchauffement planétaire ainsi que l’importance du développement durable pour atteindre l’objectif de 1.5° C, a été brièvement examinée vendredi en séance plénière, où il a été précisé que le PFG a été révisé pour intégrer une parité dans la mention de l’atténuation et de l’adaptation en ce qui concerne les investissements. Le texte a été accepté sans modification.

Les paragraphes D5.1, D5.2, D5.3 et D5.4 ont été abordés en petit comité samedi matin, puis présentés et examinés samedi après-midi en séance plénière, où ils ont été acceptés tels que présentés par le petit comité, avec des modifications mineures.

D5.1: Cette sous-partie aborde l’orientation du financement vers l’investissement dans les infrastructures pour l’atténuation et l’adaptation, qui pourrait impliquer la mobilisation de fonds privés par des investisseurs institutionnels, des gestionnaires d’actifs et des banques de développement ou d’investissement, ainsi que la mise à disposition de fonds publics. La formulation initiale mentionnait, entre autres, la réorientation de l’épargne mondiale vers l’investissement dans les infrastructures. Ce paragraphe a été accepté samedi.

D5.2: Ce paragraphe sur le financement de l’adaptation traite des lacunes dans les connaissances, des coûts estimés, des sources de financement pour répondre aux besoins en matière d’adaptation, et des obstacles. La formulation initiale comprenait une valeur numérique de plus de 22,5 milliards USD pour les coûts estimés, qui a été supprimée au cours des consultations informelles. Ce paragraphe a été accepté samedi.

D5.3: Ce paragraphe traite de la moyenne annuelle des besoins en investissement dans le système énergétique qui représente près de 2,4 billions USD entre 2016 et 2035. La formulation initiale examinait, entre autres, un doublement de la moyenne annuelle des investissements dans les technologies à faible émission de carbone et dans le rendement énergétique, ainsi qu’une diminution des investissements dans l’extraction et la conservation des combustibles fossiles d’environ 25% au cours deux décennies prochaines.

Ce paragraphe a été révisé pour supprimer les références à l’augmentation des investissements dans les énergies à faible émission de carbone et dans le rendement énergétique, à la diminution des investissements dans le secteur des combustibles fossiles et à la redistribution des investissements mondiaux dans les infrastructures, et il a été accepté samedi.

D5.4: Un paragraphe sur les trains de mesures pouvant contribuer à mobiliser des ressources et des investissements supplémentaires, a également été abordé en petit comité puis révisé en séance plénière, l’Arabie saoudite demandant une mention plus large des divers trains de mesures et s’opposant à ce que certaines mesures soient singularisées. Ces préoccupations ont été traitées par le biais d’un libellé plus général et simplifié. La mention de diverses difficultés liées à la mise en œuvre a également été incluse, notamment les défis relatifs aux coûts de l’énergie, à la compétition internationale et à la dépréciation des éléments d’actif, comme proposé par l’Égypte, ainsi que la mention des possibilités de maximiser les avantages partagés, comme proposé par l’Allemagne. Suite à ces modifications, le paragraphe a été accepté.

D5.5: Ce paragraphe sur les nouvelles technologies et pratiques de rupture et les innovations liées au climat a été longuement examiné samedi matin. En réponse à des préoccupations exprimées par l’Inde, la mention d’un soutien « public » à ces technologies a été introduite. L’Inde a en outre déclaré que la position des pays en développement dans le processus de la CCNUCC est qu’un soutien public est nécessaire en complément des marchés, et a indiqué que la documentation sur les questions faisant l’objet de contestations doit refléter les deux aspects du débat. Le Brésil a demandé de remplacer le terme « adoption par le marché » par « engagement du secteur privé et adoption ». Faisant observer qu’une telle référence ne disposerait pas d’une base solide dans le rapport sous-jacent, l’auteur a proposé « diffusion des innovations » comme formule de remplacement.

Au terme de consultations informelles, le paragraphe a été accepté, le libellé final mentionnant les panoplies de mesures qui incitent à la diffusion des technologies.

D5.6: Samedi, un paragraphe sur l’éducation, l’information et les approches communautaires a été approuvé tel que présenté.

D6: Le texte introductif de cette sous-partie traitant des transitions et transformations de la société et des systèmes qui aident à limiter le réchauffement planétaire à 1.5° C a été accepté tel que présenté samedi.

D6.1: Ce paragraphe sur la justice sociale et l’équité a été examiné et accepté vendredi soir, sans débat. 

D6.2: Ce paragraphe sur les voies de développement résilient face aux changements climatiques a été examiné vendredi soir. En réponse à une demande de l’Inde, un auteur a indiqué que le terme « acteurs non étatiques » fait référence à la société civile, ou aux sociétés civiles, et au secteur privé, et a signalé que des exemples ayant trait à la société civile sont répertoriés dans le chapitre sous-jacent. En réponse à des interventions du Zimbabwe, de la Suisse et de Singapour, la mention des différences de potentiel pour les voies de développement résilient face aux changements climatiques imputables aux « points de départ » différents a été modifiée pour mentionner des « vulnérabilités systémiques » différentes.

La Bolivie a proposé de mentionner les peuples autochtones dans une liste recensant les acteurs qui auraient à renforcer leurs contributions, mais l’auteur a estimé que cet énoncé ne trouvait pas d’appui dans la documentation. Dans la même phrase, le terme de « contributions » a été remplacé par « efforts renforcés ». Des modifications supplémentaires ont été apportées pour répondre aux préoccupations concernant le fait que certains éléments du paragraphe étaient normatifs ou représentaient des incitations à agir, et le paragraphe a été accepté.

D6.3: En ce qui concerne la relation entre les profils d’évolution relatifs à un réchauffement de 1.5° C et la coopération et le développement durable, l’Inde a demandé ce qu’il fallait entendre par coopération. Les auteurs ont expliqué que dans les exercices de modélisation, la coopération renvoie au degré de participation des pays aux efforts mondiaux en matière d’atténuation, et ont proposé d’employer le terme « coopération internationale » pour plus de clarté. Suite à cette révision et à d’autres modifications rédactionnelles apportées par souci de clarté, le paragraphe a été accepté.

D7: Cette partie aborde la coopération internationale et le renforcement des capacités pour la lutte contre les changements climatiques. Vendredi soir, une révision du texte introductif sur les acteurs non étatiques et la coordination internationale a été transmise à la plénière par le groupe informel, en indiquant que la coopération internationale est un catalyseur essentiel pour les pays en développement et les régions vulnérables. Ce texte révisé a été accepté.

D7.1: Ce paragraphe sur le rôle des partenariats a été accepté sans examen.

D7.2: En ce qui concerne ce paragraphe, qui aborde la coopération en matière de renforcement de la gouvernance responsable multi-niveaux, la Coprésidente du GT II Debra Roberts a déclaré qu’en regard de sa formulation dans le PFG, le paragraphe révisé contient une référence plus claire aux technologies et au financement, ainsi qu’un libellé sur les politiques tenant compte des questions de genre. Les États-Unis, ont appuyé la mention d’une gouvernance « responsable », qui n’avait pas été incluse dans le projet final.

Un auteur a fait observer que la partie met l’accent sur les dimensions internationales de l’action collective, mais vise également à faire le lien entre les niveaux international, national et infranational. L’auteur est convenue avec l’Égypte que les politiques « tenant compte » des questions de genre pourraient également être mentionnées comme « attentives » aux questions de genre. L’Égypte, soutenue par l’Arabie saoudite, a souligné qu’il est nécessaire de ne pas mentionner uniquement les financements innovants mais le financement en général.

Vendredi soir, un texte révisé issu d’une réunion en petit comité sur ce paragraphe, qui considère que la gouvernance multilatérale doit être renforcée et responsable, a été présenté et accepté.

D7.3: En ce qui concerne un paragraphe traitant de la coopération internationale à l’appui de la mise en œuvre des réponses aux changements climatiques conformes à un scénario de 1.5° C dans les pays en développement, la Coprésidente du GT II Roberts a fait observer qu’en regard de sa formulation dans le PFG, le paragraphe révisé met l’accent, entre autres, sur l’importance des ressources intérieures. La Chine a proposé un libellé qui indique que la coopération internationale « est essentielle » pour favoriser les conditions nécessaires à la mise en œuvre et, soutenue par l’Inde, a souligné son importance pour la mise en œuvre nationale. La Tanzanie a demandé plus de clarté quant au terme « coopération internationale ». La Zambie a indiqué que le processus de la CCNUCC mentionne le fait de « fournir » et non de « favoriser » le financement et les technologies.

Vendredi soir, un texte révisé issu d’une réunion en petit comité a été examiné. Un auteur a précisé que le terme de coopération internationale figure dans le mandat du RS15. En réponse à une question de l’Inde, l’auteur a déclaré que dans le paragraphe, la mention du rôle de la coopération internationale en faveur de l’« accès » au financement plutôt que de l’« apport » de financements reflète plus fidèlement la documentation. Ce paragraphe a été accepté.

D7.4: Ce paragraphe sur le renforcement de la réponse mondiale aux changements climatiques grâce à des efforts collectifs a été examiné en premier lieu vendredi matin. La Chine a demandé plus de clarté sur le sens des « efforts collectifs ». Vendredi soir, le texte a été présenté tel qu’accepté de manière informelle. Il met l’accent sur les efforts collectifs à tous les échelons, reflétant les différences de situations et de capacités, en tenant compte de l’équité ainsi que de l’efficacité. Le paragraphe a par la suite été accepté avec une modification rédactionnelle mineure.

Figure RID.4: Cette figure, qui reflète les synergies et les compromis possibles entre l’atténuation des changements climatique et le développement durable, a été examinée en premier lieu jeudi, dans un groupe de contact où les délégués ont proposé des modifications, notamment une clarification des secteurs, des synergies et des compromis entre les mesures d’atténuation et les ODD, et une identification des lacunes existant dans la documentation, y compris les avantages liés aux conséquences des changements climatiques qui pourraient être évitées grâce à l’atténuation.

Lors de la séance plénière de samedi, l’Arabie saoudite a qualifié la figure de « représentation incorrecte de la documentation », en déclarant qu’elle manque de clarté en ce qui concerne les relations entre les ODD et les options envisageables pour l’atténuation, ainsi que les compromis et les coûts d’opportunité. Le délégué a mis l’accent sur le « lourd » tribut à payer pour maintenir les températures mondiales au seuil de 1.5° C.

Les auteurs ont répondu que la représentation des synergies et des compromis proposée dans la figure reflète la documentation examinée et synthétisée, telle que présentée dans le Tableau 5.2 du rapport sous-jacent et ses références, et ont fait observer la transparence du processus, notamment les modifications apportées sur la base des observations reçues des décideurs.

Saint-Kitts-et-Nevis et le Royaume-Uni se sont exprimés en faveur du maintien de la figure telle que présentée. La Coprésidente du GT II Roberts a fait observer que la figure représente l’un des éléments les plus novateurs du RS15, en indiquant que l’ensemble de ce chapitre se « surajoute » au mandat contenu dans l’invitation de la CCNUCC visant l’élaboration du RS15, mais que le chapitre est fermement ancré dans les grandes lignes du RS15 convenues par le GIEC. La figure a été acceptée.

Texte final du RID: Cette partie examine le renforcement de la réponse mondiale dans le contexte du développement durable et de la lutte contre la pauvreté.

La sous-partie D1 reconnaît que les profils d’évolution reflétant les ambitions actuelles en matière d’atténuation déclarées au niveau national, telles que communiquées en vertu de l’Accord de Paris, ne limiteront pas le réchauffement planétaire à 1.5° C, même s’ils sont complétés par un très difficile renforcement de l’ampleur et de l’ambition des réductions des émissions après 2030.

Elle comporte des paragraphes portant sur:

  • Les profils d’évolution limitant le réchauffement planétaire à 1.5° C, sans dépassement ou avec un dépassement limité, qui requièrent de nettes réductions des émissions à l’horizon 2030;
  • Les profils d’évolution qui dépassent cette cible, entraînant des effets plus importants et des défis connexes, notamment la nécessité d’intensifier et de déployer des mesures d’EDC à un rythme et à une échelle qui pourraient ne pas être réalisables étant donné les difficultés considérables existant en matière de mise en œuvre; et
  • Les défis que représente une action tardive en matière de réduction des émissions de GES, notamment un risque d’augmentation des coûts, une flexibilité réduite à long terme et une répartition inégale des conséquences.

La sous-partie D2 reconnaît que davantage de conséquences des changements climatiques sur le développement durable, l’élimination de la pauvreté et la réduction des inégalités, pourraient être évitées en limitant le réchauffement planétaire à 1.5° C, et comporte des paragraphes portant sur:

  • Les ODD en tant que cadre établi permettant l’évaluation des liens entre un réchauffement planétaire de 1.5° C ou 2° C et les objectifs de développement;
  • L’éthique et l’équité permettant de remédier à la répartition inégale des effets néfastes du réchauffement planétaire, de l’atténuation et de l’adaptation, en particulier pour les populations pauvres et défavorisées; et
  • Les conditions nécessaires à l’atténuation et à l’adaptation, notamment le renforcement de la gouvernance à multiples niveaux, les capacités institutionnelles, les instruments de politique, les innovations technologiques et le transfert de technologies, la mobilisation de financements, et l’évolution des comportements humains et des modes de vie.

La sous-partie D3 reconnaît que les options d’adaptation sont propres aux contextes nationaux et peuvent présenter des avantages pour le développement durable et la réduction de la pauvreté dans le contexte d’un réchauffement planétaire de 1.5° C, bien que des compromis soient possibles, et comporte des paragraphes portant sur:

  • Les synergies entre les options envisageables pour l’adaptation et le développement durable;
  • Les mauvaises adaptations possibles ayant des effets néfastes sur le développement durable, notamment l’augmentation des émissions de GES, l’utilisation de l’eau, l’inégalité sociale et les inégalités de genre, et l’empiètement sur les écosystèmes naturels;
  • La mise en œuvre des mesures d’adaptation et d’atténuation de manière participative et intégrée, avec l’appui des gouvernements nationaux; et
  • Les synergies et les économies de coûts découlant des mesures d’adaptation envisageables qui atténuent également les émissions, mais également la menace de compromis entre l’atténuation et l’adaptation.

La sous-partie D4 porte sur les options d’atténuation conformes aux profils d’évolution relatifs à un réchauffement de 1.5° C et leurs multiples synergies et compromis avec l’ensemble des ODD, et comporte des paragraphes sur:

  • Les profils d’évolution relatifs à un réchauffement de 1.5°C qui comportent des synergies avec les ODD, et ceux qui comportent des compromis possibles entre l’atténuation et les ODD;
  • Les profils d’évolution relatifs à un réchauffement de 1.5° C impliquant une demande d’énergie faible, une faible consommation de matières et une consommation alimentaire à faible émission de GES comme étant ceux qui présentent les synergies les plus prononcées et le moins de compromis en ce qui concerne le développement durable et les ODD, tout en soutenant la limitation du réchauffement à 1.5° C;
  • Les profils d’évolution relatifs à 1.5° C et 2° C de réchauffement reposant sur le déploiement de mesures de grande envergure liées aux terres, telles que le boisement et l’approvisionnement en bioénergies, comme étant en concurrence avec la production et la sécurité alimentaires si les mesures sont mal gérées;
  • Les risques que représente une atténuation compatible avec les profils relatifs à un réchauffement de 1.5° C pour le développement durable dans les régions qui dépendent fortement des combustibles fossiles en matière de revenus et d’emplois, et les politiques qui encouragent la diversification de l’économie et du secteur énergétique pour relever les défis associés; et
  • Les investissements nécessaires aux politiques de redistribution entre les secteurs et les populations qui protègent les populations pauvres et vulnérables comme représentant une petite fraction de l’ensemble des investissements en matière d’atténuation, dans le contexte des profils d’évolution relatifs à un réchauffement de 1.5° C.

La sous-partie comporte en outre une figure sur les liens significatifs entre les options d’atténuation et le développement durable, qui utilise les ODD, sans inclure les coûts et les avantages.

La sous-partie D5 examine les transitions limitant les risques liés à un réchauffement planétaire de 1.5° C, dans le contexte du développement durable et de l’élimination de la pauvreté, qui peuvent être favorisées par une augmentation des investissements dans l’adaptation et l’atténuation, des instruments de politique, et une accélération de l’innovation technologique et des modifications de comportement.

Elle comporte des paragraphes portant sur:

  • L’orientation du financement vers des investissements dans les infrastructures destinées à l’atténuation et à l’adaptation, avec la mobilisation de fonds privés ainsi que la mise à disposition de fonds publics;
  • Les lacunes dans les connaissances, telles que l’insuffisance de données permettant de calculer les investissements liés au renforcement de la résilience face aux changements climatiques, et les obstacles, tels que des capacités limitées et l’accès restreint au financement pour l’adaptation;
  • Le besoin d’un investissement moyen annuel dans le système énergétique équivalant à environ 2,5% du PIB mondial;
  • Les instruments de politiques permettant d’aider à mobiliser des ressources, notamment en réorientant les investissements mondiaux et l’épargne mondiale et en ayant recours à des instruments fondés sur le marché et non fondés sur le marché, avec des mesures pour garantir l’équité;
  • Le besoin éventuel d’adopter largement de nouvelles technologies et pratiques de rupture potentielle dans l’industrie et les finances; et
  • Les avantages de l’éducation, de l’information et des approches communautaires pour accélérer les modifications de comportement à grande échelle, et l’acceptabilité par le public des conséquences politiques et de l’équité subjective de la répartition et des procédures.

La sous-partie D6 indique que le développement durable soutient les transitions et transformations de la société et des systèmes qui sont nécessaires, et elle comporte des paragraphes portant sur:

  • La justice sociale et l’équité en temps que composantes essentielles des profils d’évolution visant un réchauffement planétaire de 1.5° C;
  • Les différences de potentiel pour les voies de développement résilient face aux changements climatiques, étant donné les différences de contexte et de vulnérabilité; et
  • La compatibilité du développement durable avec des défis et des coûts moindres en matière d’atténuation et d’adaptation, et l’incompatibilité des profils d’évolution relatifs à un réchauffement de 1.5° C avec la pauvreté, l’inégalité et le manque de coopération internationale.

La sous-partie D7 traite du renforcement des capacités permettant de créer un environnement favorable, et comporte des paragraphes portant sur:

  • Les partenariats impliquant des acteurs non étatiques publics et privés, des investisseurs institutionnels, le système bancaire, la société civile et des institutions scientifiques;
  • La coopération en matière de renforcement de la gouvernance responsable multi-niveaux, qui comprend, entre autres, des acteurs non étatiques, des politiques sectorielles et intersectorielles coordonnées à divers niveaux de gouvernance, des politiques attentives aux questions de genre, des financements novateurs et une coopération en matière de développement et de transfert de technologies;
  • La coopération internationale en tant que catalyseur essentiel pour les pays en développement et les régions vulnérables; et
  • Les efforts collectifs à tous les échelons, reflétant les différences de situations et de capacités, en tenant compte de l’équité et de l’efficacité.

Encadré RID 1: Concepts fondamentaux au centre du RS15

Lundi après-midi, les délégués ont entamé l’examen de l’Encadré RID.1 sur les concepts fondamentaux au centre du RS15. Les concepts ont été traités tout au long de la semaine au fur et à mesure qu’ils apparaissaient dans le texte, et certains ont été examinés en petit comité.

Température moyenne à la surface du globe: En ce qui concerne la définition de la TMSG, les participants ont examiné, entre autres questions, la possibilité que les « écarts » par rapport à une période de référence définie soient plutôt qualifiés d’« anomalies » par rapport à cette période, mais sont convenus de conserver la première formulation.

En poursuivant le débat mardi, les délégués ont examiné l’opportunité, et le cas échéant la manière, de refléter le fait qu’outre l’approche principale citée, les variations de TMSG peuvent également être estimées en utilisant les variations de la température mondiale moyenne de l’air à proximité de la surface. Plusieurs pays ont jugé cette précision trop technique pour les décideurs, tandis que d’autres ont fait valoir l’utilité de souligner l’existence de différentes méthodes d’estimation. Au terme d’une réunion informelle en petit comité, les délégués sont convenus de conserver la précision supplémentaire avec des modifications mineures, et la définition a été approuvée.

Préindustriel: Cette définition traite de la période de plusieurs siècles précédent le début de l’activité industrielle à grande échelle, vers 1750, la période de référence de 1850 à 1900 étant utilisée pour estimer la TMSG préindustrielle. Mardi, la définition a été acceptée sans commentaire.

Réchauffement planétaire: En réponse à une demande d’éclaircissements formulée par les États-Unis, le texte a été modifié pour préciser que la tendance actuelle au réchauffement couvre plusieurs décennies. La définition révisée a été approuvée mardi.

Neutralité carbone: Mardi, les délégués ont examiné la question de savoir si le terme « approximativement » était nécessaire pour qualifier l’équilibre entre les émissions et les absorptions de CO2 dans cette définition. Plusieurs délégués ont jugé cette formulation plus exacte, tandis que d’autres ont estimé qu’elle introduisait une ambiguïté. Les délégués sont convenus de supprimer le terme. Ils ont également examiné la façon d’introduire une dimension temporelle dans cet équilibre, s’entendant finalement sur la formule « au cours d’une période déterminée ». La définition, qui a par la suite été acceptée, indique que la neutralité carbone est atteinte lorsque les émissions anthropiques de CO2 s’équilibrent à l’échelle mondiale avec les absorptions anthropiques de CO2 au cours d’une période déterminée.

EDC: Mardi, les délégués ont examiné, entre autres, la proposition de l’Arabie saoudite visant à inclure la mention de l’« utilisation » de CO2 dans cette définition, la Suisse mettant en exergue les avancées intéressantes dans ce domaine, et l’UE et les Pays-Bas avertissant qu’il n’existe aucune garantie quant au fait qu’une telle utilisation mène à une élimination à long terme. La proposition de l’Arabie saoudite n’a pas été acceptée.

En ce qui concerne une phrase précisant les puits couverts par l’EDC, le Pakistan, appuyé par l’Ukraine, a proposé de supprimer le libellé stipulant que les « puits de CO2 naturels » sont exclus de l’EDC, affirmant qu’il peut être déroutant d’exclure spécifiquement ces puits alors que leur renforcement anthropique est couvert. Le Brésil, soutenu par la Belgique, l’Allemagne et les Îles Marshall, a proposé de conserver le libellé, en faisant observer qu’il précise l’étendue de la couverture. L’Inde a proposé que la définition mentionne le renforcement anthropique « proposé et actuel » des puits, mais plusieurs pays s’y sont opposés. Des consultations informelles ont abouti à un texte mentionnant le renforcement anthropique « existant et possible » des puits, et la définition révisée a été approuvée.

Budget carbone total: Suite à des révisions apportées par un groupe de contact, le terme a été défini comme l’estimation des émissions anthropiques nettes de CO2 cumulées à l’échelon mondial depuis l’ère préindustrielle jusqu’au moment où les émissions de CO2 anthropiques atteignent un bilan nul qui entraînera, selon une certaine probabilité, une limitation du réchauffement planétaire à un niveau donné, en comptant les conséquences d’autres émissions anthropiques. La définition a été acceptée telle que présentée.

Budget carbone restant: Cette définition, telle que présentée suite aux discussions d’un groupe de contact, stipule que l’estimation des émissions anthropiques nettes de CO2 cumulées à l’échelon mondial depuis une date initiale donnée jusqu’au moment où les émissions anthropiques de CO2 atteignent un bilan nul entraînera, selon une certaine probabilité, une limitation du réchauffement planétaire à un niveau donné, en comptant les conséquences d’autres émissions anthropiques. La définition a été acceptée sans autre commentaire.

Dépassement de température: Jeudi, suite aux discussions d’un groupe de contact, plusieurs pays on déclaré que la définition ne devrait pas comprendre de description de la manière dont le dépassement peut être atténué; par conséquent les références à l’EDC et aux réductions ou émissions relatives à d’autres GES ont été supprimées. La définition a ensuite été acceptée.

Profils d’évolution des émissions: Jeudi, suite aux révisions apportées par un groupe de contact à la définition du terme « profil d’évolution », les participants sont convenus qu’il comptait de trop nombreuses acceptions, et ont proposé de présenter une classification des profils d’évolution des émissions pour couvrir les profils « sans dépassement », « avec un dépassement limité » et « avec un dépassement plus important ». L’Inde a demandé que la définition précise que les profils d’évolution des émissions: dépendent de modèles, ne représentent pas des trajectoires d’augmentation ou de diminution des émissions pour des pays particuliers, et sont agrégés au niveau mondial et hypothétiques. Une définition révisée répondant à ces préoccupations a été acceptée.

Conséquences: En ce qui concerne une liste de conséquences spécifiques liées aux changements climatiques, l’Arabie saoudite et l’Afrique du Sud ont déclaré que la définition devrait soit mentionner l’ensemble des conséquences, soit n’en répertorier aucune.

Un auteur a fait observer que les définitions du glossaire du rapport scientifique sous-jacent utilisent des termes inspirés de la documentation scientifique, mais que les définitions du RID doivent s’appuyer sur les définitions du RE5 et être uniformes entre les trois GT.

Au terme de consultations informelles, les délégués ont approuvé la définition en incorporant la proposition d’un auteur visant à supprimer les exemples de conséquences précises.

Risque: Cette définition, qui a été acceptée sans modification, comprend les possibilités de conséquences néfastes liées au danger climatique pour les systèmes humains et naturels, qui découle des interactions entre le danger et la vulnérabilité et l’exposition du système concerné.

Voies de développement résilient face aux changements climatiques: Cette définition a été examinée vendredi. Les États-Unis se sont dits préoccupés par la mention de « transformations équitables de la société à tous les échelons et dans l’ensemble des économies », en déclarant que la formulation est beaucoup trop large. Un auteur a expliqué que les trajectoires relatives aux voies de développement résilient face aux changements climatiques ne sont pas globales mais incluent tous les niveaux, y compris les communautés et les nations, et renvoient à tous les pays et toutes les économies. L’auteur a en outre fait observer que la référence provient du RE5 et que les éléments liés à l’équité, mentionnés dans la définition, sont justifiés dans le contexte des transformations sociétales telles que proposées dans la documentation. Les discussions se sont poursuivies dans des consultations informelles. Vendredi soir, une définition révisée a été acceptée, qui mentionne des « trajectoires qui renforcent le développement durable à divers échelons ainsi que les efforts de lutte contre la pauvreté grâce à des transitions et des transformations équitables de la société et des systèmes ».

Clôture de la session conjointe des GT I, II et III

Samedi après-midi, les GT ont approuvé le RID des GT, ont accepté le rapport sous-jacent, et les ont transmis à la plénière du GIEC. La session conjointe s’est close à 14h50.

Points de l’ordre du jour et décisions de la GIEC 48

La GIEC 48 s’est réunie lundi matin, vendredi après-midi et samedi après-midi, au cours de séances où la plénière a entendu des rapports d’étape et a adopté plusieurs décisions.

Équipe spéciale chargée de la stabilité financière

Lundi matin, les délégués ont examiné le rapport de l’ES-Finance (IPCC-XLVIII/Doc.3). La Coprésidente de l’ES-Finance Thelma Krug a rappelé l’accord de la GIEC 47 indiquant que si la situation financière du GIEC s’est améliorée, il est encore nécessaire de se pencher sur la stabilité financière à long terme, et que l’ES-Finance devrait étudier les expériences pertinentes d’autres organisations des Nations Unies. Elle a constaté que seuls 12 pays ont répondu à un deuxième questionnaire sur les obstacles auxquels les gouvernements sont confrontés en ce qui concerne leurs contributions.

Le Coprésident de l’ES-Finance Youba Sokona a indiqué que: le solde du Fonds d’affectation spéciale s’élevait au début de 2018 à 5,3 millions CHF; le total des contributions reçues à 4,4 millions CHF au 25 septembre 2018; et le total des annonces de contributions à 5,5 millions CHF au 30 septembre. Sur le plan des dépenses, il a indiqué que le budget approuvé pour l’exercice 2018 s’élevait à 7,9 millions CHF, les dépenses pour 2018 à 4,6 millions CHF au 19 septembre, et le total des dépenses prévues d’ici la fin de l’année 2018 à 5,7 millions CHF, bien en deçà du budget.

Sokona a annoncé la mise en place d’un forum électronique destiné à susciter davantage de réponses de la part des membres, et a recommandé au Groupe d’envisager le recrutement d’experts externes, comme d’autres organisations onusiennes l’ont fait avec succès.

L’Allemagne, soutenue par le Japon, la Suisse et la Belgique, a demandé des détails en ce qui concerne les fonctions de ces experts externes, ainsi que les implications budgétaires. Krug a répondu que ces détails seront présentés à la GIEC 49.

La Suisse a proposé d’envisager des contributions fondées sur le barème indicatif des quotes-parts des Nations Unies, et a exprimé des doutes quant à l’utilité d’un consultant externe sur le financement. Le délégué a fait observer que l’IPBES a bénéficié des services d’un expert en finances détaché par le Gouvernement français, et a encouragé les pays à envisager une telle approche pour le GIEC.

Le Japon a fait observer une augmentation de 50% de sa contribution au Fonds d’affectation spéciale lors de l’exercice budgétaire 2018, et a promis de continuer à verser des contributions en nature.

La République de Corée, soutenue par la Belgique, a salué l’idée d’un forum électronique. Le délégué a signalé les contributions annuelles de son pays, qui s’élèvent à peu près à 120 000 CHF depuis 2009, et son engagement à poursuivre le versement de contributions jusqu’en 2020. Il a souligné l’annonce de contribution de son pays qui vise une contribution annuelle de 441 000 CHF à l’UAT au RSY pour le sixième cycle d’évaluation.

La Tanzanie a exprimé l’espoir que sa première contribution au GIEC suscite davantage de contributions d’autres pays. Le Bangladesh a indiqué son intention de commencer à verser des contributions dans le futur, tandis que le Mali, rappelant ses contributions passées, a mis l’accent sur l’importance des contributions en nature pour la sensibilisation. Le Sri Lanka a annoncé que le pays commencera à verser des contributions en 2019.

Le Ghana s’est enquis d’éventuelles contributions du Fonds vert pour le climat et du Fonds pour l’environnement mondial. Sokona a signalé des actions en cours destinées à étudier ces possibilités.

Samedi, le Groupe a adopté une décision sur l’ES-Finance.

Décision finale: Dans sa décision (IPCC-XLVIII/Doc.3), le Groupe, entre autres:

  • Exprime sa reconnaissance à tous les gouvernements membres qui ont contribué au Fonds d’affection spéciale du GIEC, et prend note avec appréciation du nombre important de nouveaux contributeurs ainsi que de l’augmentation des contributions;
  • Prie le Secrétariat du GIEC de présenter les tâches d’un consultant externe sur la stabilité financière du GIEC et les implications budgétaires de cette fonction à la GIEC 49; et
  • Prie le Secrétariat du GIEC d’étudier avec les gouvernements membres du GIEC les possibilités de détachement de personnel ayant des compétences dans le domaine des finances pour travailler sur les questions relatives à la stabilité financière du GIEC.

Rapports d’étape

Conférence internationale sur les changements climatiques et les villes: La Coprésidente du GT II Roberts a présenté ce rapport (IPCC-XLVIII/INF.1, Rev.1), en indiquant que la conférence, qui s’est tenue du 5 au 7 mars 2018 à Edmonton, au Canada, a recommandé, entre autres, que le Groupe envisage:

  • De convoquer une réunion d’experts après l’achèvement du RE6, qui porte sur la modélisation locale au niveau des villes, afin de formuler des recommandations pour le septième cycle d’évaluation;
  • D’accroître la fréquence des dialogues entre les organes intergouvernementaux au sujet des villes et de la science des changements climatiques;
  • D’inclure un volet urbain dans les manifestations de communication du GIEC; et
  • De considérer les villes comme un thème transversal dans les futurs cycles d’évaluation.

L’Allemagne a fait observer que, bien que coparrainée par le Groupe, la conférence ne constituait pas, en soi, une conférence du GIEC, et a demandé de redoubler d’efforts à l’avenir pour communiquer clairement le rôle du Groupe dans des manifestations similaires.

Le Groupe a pris note du rapport.

Réunion d’experts sur l’évaluation des informations climatologiques pour les régions: La Coprésidente du GT I Masson-Delmotte a présenté ce rapport (IPCC-XLVIII/INF.5), en indiquant que la réunion s’est tenue du 16 au 18 mai 2018 à Trieste, en Italie, pour, entre autres, favoriser la collaboration entre les GT sur ces informations. Elle a mis en exergue les discussions plénières portant entre autres, sur le cadrage de l’Atlas régional du RE6, qui a défini les principaux éléments de l’Atlas, et sur la nécessité de garantir la traçabilité des données sous-jacentes. Elle a signalé une synthèse des recommandations de la réunion dans le rapport. Le Groupe a pris note du rapport.

Réunion d’experts sur les agents de forçage du climat de courte durée de vie: Kiyoto Tanabe, le Coprésident de l’ESI, a présenté ce rapport (IPCC-XLVIII/INF.4) sur la réunion d’experts de mai 2018 qui s’est tenue à Genève, en Suisse. Il a fait rapport sur les travaux futurs de l’ESI proposés par le Bureau de l’ESI et le Comité scientifique directeur, qui visent à:

  • Convoquer une réunion d’experts pour identifier les lacunes existant dans les méthodologies actuelles pour les inventaires d’AFCCD, afin d’aider les pays qui souhaitent commencer à présenter leurs inventaires nationaux d’AFCCD; et
  • Développer un autre plan de travail, comprenant l’élaboration éventuelle d’un nouveau rapport méthodologique pour les inventaires d’AFCCD au cours du septième cycle d’évaluation.

Tanabe a remercié la Suisse et la Norvège pour leurs contributions financières.

La Norvège, soutenue par la Suisse, le Mexique et le Chili, a demandé l’élaboration anticipée d’un rapport méthodologique, à savoir au cours du cycle du RE6. Rejoint par la Suède, le délégué a proposé que la GIEC 48 prenne note des recommandations de la réunion d’experts dans son rapport, et sollicite de l’ESI des propositions supplémentaires sur les travaux futurs dans le domaine des AFCCD, pour examen à la GIEC 49.

Le Japon a encouragé l’examen, à la GIEC 49, de la manière dont les travaux sur les AFCCD menés au cours du sixième cycle d’évaluation s’aligneraient sur les travaux en cours. La Finlande a mis en garde contre le fait de surcharger l’ESI avant l’achèvement de ses travaux actuels en mai 2019.

Le Groupe a pris note du rapport.

Équipe spéciale pour les inventaires nationaux de GES: Le Coprésident de l’ESI Eduardo Calvo Buendia a présenté le rapport (IPCC-XLVIII/INF.3), et a passé en revue les progrès accomplis à ce jour en ce qui concerne la Révision 2019 des Lignes directrices 2006 du GIEC pour les inventaires nationaux de GES. Il a indiqué que l’examen final par les gouvernements aura lieu entre le 28 janvier et le 4 mars 2019, suivi d’une session d’approbation en mai 2019, au Japon. En ce qui concerne les autres activités, il a signalé, entre autres, les progrès accomplis concernant les feuilles de travail sur l’AFAUT, et l’ajout de plus d’un millier de nouvelles données provenant de différentes sources à la Base de données sur les facteurs d’émission. Le Groupe a pris note du rapport.

Acceptation des mesures adoptées à la première session conjointe des GT I, II et III

Samedi après-midi, le Président du GIEC Lee a invité les délégués à accepter les mesures adoptées par la première session conjointe des GT I, III et III, ainsi que le RID ayant été transmis.

Le délégué de l’Arabie saoudite a exprimé un « profond désaccord » avec la mention des CDN dans l’évaluation technique du rapport, et de l’Accord de Paris dans le RID, et a énuméré les parties du Résumé technique et du rapport sous-jacent qu’il considère comme dépassant le cadre du mandat du Groupe.  

Les États-Unis ont souligné que l’acceptation du RS15 par le Groupe n’implique pas l’approbation des conclusions du rapport, et que l’acceptation du RID n’implique pas non plus l’approbation de l’ensemble de ses principaux messages. Le délégué a réaffirmé que les États-Unis ont l’intention de se retirer de l’Accord de Paris dans les meilleurs délais si des conditions plus favorables au « peuple américain » ne sont pas identifiées.

L’Égypte a souligné que les profils d’évolution liés aux CDN font l’objet de conditionnalités reflétées dans ces CDN, notamment celles des pays en développement.

Le Président Lee a indiqué que ces déclarations seraient incluses dans le projet de rapport de la GIEC 48. Les mesures de la session conjointe ont été acceptées, y compris l’approbation du RID (IPCC-XLVIII/Doc. 5), et l’acceptation du rapport sous-jacent et du Résumé technique.

Organisation des futurs travaux du GIEC dans le contexte du bilan mondial

Ce point de l’ordre du jour, qui comprenait un rapport d’étape présenté par l’Équipe spéciale chargée de l’organisation des futurs travaux du GIEC dans le contexte du bilan mondial (IPCC-XLVIII/INF.2, Corr.2), a été abordé par le Groupe vendredi matin. Le Coprésident de l’Équipe spéciale Eric Brun a passé en revue le plan d’action proposé par l’équipe et a indiqué que celle-ci est toujours à la recherche d’un rapporteur, venant de préférence d’un pays en développement. Il a prié le Groupe de prendre note du plan d’action de l’Équipe spéciale et de son acronyme, à savoir ES-FTCBM. Le GIEC a pris note du rapport d’étape.

Mise en œuvre de la politique du GIEC applicable aux conflits d’intérêts

La Vice-Présidente du GIEC Krug a présenté le rapport, en indiquant qu’aucun conflit d’intérêts n’a été constaté et que tous les experts nommés seraient acceptés dans leurs fonctions. Le GIEC a pris note du rapport.

Programme de bourses du GIEC

Faisant rapport sur le Programme de bourses du GIEC (IPCC-XLVIII/Doc.4, Rev.1) vendredi matin, la Vice-Présidente du GIEC et Présidente du Comité scientifique Ko Barrett a présenté les candidats au Conseil d’administration proposés pour prendre des décisions sur le financement du Programme de bourses. Elle a présenté les quatre candidats suivants:

  • Hironori Hamanaka, ancien Vice-Ministre de l’environnement et ancien Président de l’Institut pour les stratégies environnementales mondiales, du Japon;
  • Fatima Denton, Directrice de l’Institut des ressources naturelles en Afrique de l’Université des Nations Unies, du Ghana;
  • Jose Goldemberg, de la Fondation de recherche de São Paulo, du Brésil; et
  • Mary Robinson, ancienne Présidente de l’Irlande et ancienne Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.

Samedi, le Groupe a adopté la décision approuvant la nomination des candidats au Conseil d’administration du Programme de bourses.

Lieu et date de la GIEC 49

Samedi après-midi, le Secrétaire du GIEC Mokssit a annoncé que la GIEC 49 se tiendra à Kyoto, au Japon, en mai 2019.

Plénière de clôture

Au cours de la séance plénière de clôture, la République de Corée a salué l’approbation « historique » du RS15 et a rappelé les mots de Nelson Mandela: « Cela paraît toujours impossible, jusqu’à ce que ce soit fait ».

Le Président du GIEC Lee a remercié tous les contributeurs au RS15 « très attendu » et à son RID, y compris les auteurs, les UAT et les Coprésidents des GT. Mettant en exergue « un RID dont on peut être fier », il a déclaré que les gouvernements peuvent immédiatement commencer à l’utiliser, notamment lors du dialogue Talanoa de la CdP 24 à la CCNUCC.

Le Président Lee a clos la réunion samedi à 15h41.

Brève analyse de la GIEC 48

Le RS15: le GIEC éclaire la voie

Alors que les délégués se réunissaient pour la 48e réunion du GIEC à Incheon, en République de Corée, une effervescence sans précédent a attiré l’attention mondiale sur ce que le Président du GIEC Hoesung Lee a appelé « l’une des réunions les plus importantes dans l’histoire du GIEC ». Le Rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1.5° C (RS15), approuvé à cette réunion, n’est ni le premier ni le dernier rapport spécial du GIEC mais le calendrier, l’histoire et le contexte le rendent unique. Mesurant son importance, un délégué chevronné a qualifié le rapport de « phare » qui fend les brumes de l’incertitude pour offrir une claire mise en garde contre les écueils à venir et éclaire les voies pouvant offrir un passage sûr. La brève analyse qui suit aborde l’examen du RS15 et ses principaux messages, et examine son importance pour le GIEC, la CCNUCC et au-delà.

Les origines du parcours

Le RS15 a été élaboré par le GIEC à la demande de la CCNUCC dans la décision qui a adopté l’Accord de Paris en 2015. Dans le cadre de cet Accord, les Parties sont convenues de limiter le réchauffement planétaire à 2° C au-dessus des niveaux préindustriels, et de poursuivre les efforts visant une limite encore plus ambitieuse de 1.5° C. Toutefois, les origines de la cible de 1.5° C remontent plus loin, à une recherche commandée par l’Alliance des petits États insulaires en 2008, et aux pressions ultérieures exercées par ces États et les environnementalistes, qui ont contribué à concrétiser la première mention de la cible de 1.5° C en 2010, dans les Accords de Cancún de la CCNUCC. Les architectes de l’Accord de Paris ont considéré le RS15 comme une base extrêmement importante pour renforcer l’ambition.

Les travaux ayant abouti au RS15 ont été révolutionnaires à de nombreux égards. De manière notable, le RS15 représente la première fois que les trois Groupes de travail du GIEC ont collaboré sur un rapport unique, forçant les naturalistes, les économistes, les géographes et d’autres spécialistes à transcender les frontières disciplinaires pour une cause commune. Le RS15 a en outre été achevé selon un calendrier serré, étant parachevé seulement 18 mois après que les auteurs principaux se sont réunis pour la première fois afin d’examiner ses grandes lignes. Le rapport a impliqué plus de 90 auteurs principaux chargés de la coordination, auteurs principaux et éditeurs réviseurs venant de 40 pays, avec le soutien de 133 auteurs contributeurs. Ces auteurs ont examiné plus de 6 000 références lors de leur revue de la documentation scientifique pour le RS15.

Les messages essentiels du rapport

Le message probablement le plus fort du rapport, qui a surpris même les spécialistes versés dans les politiques climatiques, est la différence frappante entre les signaux émis par deux rivages possibles, et pas si lointains: les cibles de réchauffement planétaire de 1.5° C et de 2° C. Il y a trois ans, lorsque les gouvernements se sont engagés à poursuivre l’objectif indicatif de 1.5° C, les connaissances étaient limitées quant aux risques qui seraient évités par rapport à 2° C de réchauffement, ou aux détails des profils d’évolution vers cet objectif.

Comme l’indique clairement le rapport, un réchauffement de 1.5° C aura des conséquences majeures, par exemple l’atteinte de seuils critiques pour les écosystèmes océaniques et la perte de 70 à 90 pour cent des récifs coralliens dans les eaux chaudes. Au rythme actuel des émissions, cela devrait se produire d’ici deux ou trois décennies.

Mais les conséquences sont nettement plus importantes dans le cadre d’un scénario à 2° C de réchauffement. Le rapport conclut qu’une cible de 2° C, par rapport à 1.5° C, signifiera probablement: que deux fois plus d’espèces terrestres perdront leurs aires de répartition déterminées par le climat, que près de deux millions de kilomètres carrés de pergélisol en plus seront perdus (au cours de plusieurs siècles), qu’en moyenne deux fois plus de personnes seront exposées au stress hydrique lié aux changements climatiques (avec cependant des pics plus importants dans certaines régions), et que plusieurs centaines de millions de personnes en plus seront exposées aux risques liés aux changements climatiques et à la pauvreté.

Le GIEC offre une lueur d’espoir parmi ces nouvelles sinistres. Un autre message essentiel du RS15 est qu’il est encore possible de limiter le réchauffement planétaire à 1.5° C; toutefois cela ne sera pas aisé. À l’horizon 2030, dans à peine plus de dix ans, les émissions anthropiques de CO2 devront baisser d’un pourcentage inégalé de 45 pour cent et atteindre un bilan nul à l’horizon 2050. Cela signifie réduire les émissions de CO2 provenant des industries de 75 à 90 pour cent en 2050, par rapport à 2010. La plupart des profils d’évolution qui évitent les dépassements (c’est-à-dire de dépasser la cible puis d’y revenir) impliquent l’utilisation de technologies d’élimination du dioxyde de carbone (EDC) à des échelles qui pourraient créer leurs propres problèmes et pourraient simplement ne pas être réalisables. Ces technologies incluent des technologies incertaines qui ne sont pas encore matures, telles que le captage du carbone directement dans l’atmosphère et son stockage, la météorisation renforcée, et l’alcalinisation des océans, ainsi que le boisement et les bioénergies, qui nécessitent des changements d’affectation des terres à une échelle sans précédent et entrent en concurrence avec d’autres utilisations des terres, et qui pourraient avoir une incidence considérable sur les systèmes agricoles et alimentaires, la biodiversité et d’autres services écosystémiques. Les profils d’évolution n’ayant pas recours à l’EDC reposent sur des scénarios qui impliquent des réductions considérables des émissions grâce à des modifications de comportement généralisées dans des domaines comme les transports et l’utilisation de l’énergie.

Un message plus positif à retenir du RS15 est la synergie entre la réalisation du développement durable et la limitation du réchauffement planétaire à 1.5° C. Bon nombre de profils d’évolution atteignant la cible de 1.5° C contribuent également à réaliser les ODD dans des domaines essentiels tels que la santé humaine ou l’accès à l’énergie, où de nouvelles technologies comme les systèmes décentralisés utilisant les énergies renouvelables et les mini-réseaux sont sources de transformations. Le rapport démontre également que la lutte contre le réchauffement planétaire réduit les risques sanitaires liés aux vagues de chaleur, à la pollution par l’ozone et aux maladies à transmission vectorielle comme le paludisme. Il existe toutefois des risques et des compromis, tels l’augmentation de l’énergie utilisée pour le dessalement dans les régions où l’eau est rare et les effets néfastes sur les économies qui sont liées à la production de combustibles fossiles. Le rapport prévient que la répartition inégale des effets souligne le besoin de coopération internationale pour une transition gérée et soucieuse des questions d’équité, faute de quoi les conséquences néfastes des mesures d’atténuation des changements climatiques, comme les effets néfastes des changements climatiques eux-mêmes, pèseront de manière disproportionnée sur les populations pauvres et vulnérables.

Des eaux agitées

De nombreux membres du GIEC ont fait observer la difficulté inhabituelle de l’examen du Résumé à l’intention des décideurs (RID), mené à la GIEC 48. De nombreuses tensions sous-jacentes étaient nourries par les retombées des questions laissées en suspens dans le processus de la CCNUCC. Une des questions alimentant les rivalités tout au long de la nuit de vendredi jusque tard dans la matinée de samedi concernait la question de savoir si le RID devait mentionner l’Accord de Paris. Finalement, les Coprésidents, dans une démarche ayant conduit des délégués épuisés, dans les dernières heures de la réunion, à se tourner vers un règlement qui n’avait jamais été ouvert, ont eu recours au règlement intérieur pour remédier à l’absence de consensus, et l’Arabie saoudite et l’Égypte ont enregistré leurs réserves dans le rapport final de la réunion.

Les sensibilités politiques s’étaient amplifiées davantage à l’inévitable conclusion du RS15, qui indique que la limitation de la hausse de la température mondiale à 1.5° C aura des implications radicalement différentes pour différents pays. Selon un délégué venu d’un petit État insulaire exposé à l’élévation du niveau de la mer et aux tempêtes tropicales, le tracé d’une voie claire vers 1.5° C de réchauffement est une question de « survie ». Pour les économies dépendantes des combustibles fossiles, les avantages d’une atténuation ambitieuse des changements climatiques devront être pesés en regard des fortes pertes enregistrées dans les recettes d’exportation.

Ces tensions, associées à la conviction que le RS15 stimulera fortement des efforts plus ambitieux dans le cadre du processus de la CCNUCC, ont donné lieu à des vues très différentes sur la manière dont les données scientifiques sous-jacentes devraient être présentées dans le RID. Par exemple, les États-Unis et d’autres pays souhaitaient voir des profils d’évolution visant 1.5° C de réchauffement qui ne précisent pas seulement la part d’énergies renouvelables dans le bouquet énergétique, mais également la part de l’énergie nucléaire, du gaz, et des combustibles fossiles avec captage et stockage du carbone. Divers pays européens, dont l’Allemagne, souhaitaient que soit précisé le déclin abrupt du charbon dans ce bouquet énergétique. L’Arabie saoudite et d’autres pays souhaitaient que la différence entre les coûts de réduction selon les cibles de 1.5° C et 2° C soit exprimée du point de vue des coûts marginaux, faisant apparaître le choix ambitieux assez onéreux. Tout au long des débats, les scientifiques et les Coprésidents avaient pour tâche difficile de veiller à ce que le résultat final reflète exactement le rapport sous-jacent. Si certains éléments du RID ont peut-être perdu leur caractère poignant au cours du processus, l’urgence du message scientifique continue à rayonner.

Donner le cap

Le RS15 revêt une importance capitale pour l’Accord de Paris de la CCNUCC. Comme prévu, il arrive à temps pour alimenter le dialogue Talanoa de décembre, qui fera le bilan des efforts collectifs consentis à ce jour. Le rapport jouera en outre un rôle important lorsque les Parties rédigeront leurs engagements nouveaux ou actualisés en matière de la lutte contre les changements climatiques en vertu de l’Accord de Paris, à savoir leurs contributions déterminées au niveau national (CDN), à l’approche de l’échéance fixée à 2020. Une manifestation spéciale est prévue lors du dialogue Talanoa pour examiner le rapport, et un discours liminaire sera prononcé lors de la plénière de la CdP.

Le RS15 sera utilisé par de nombreux pays, pour parvenir à diverses fins lors des négociations sur les changements climatiques. Les petits États insulaires, pour qui le rapport revêt une signification spéciale, le brandiront comme une arme puissante lors de l’appel à relever le niveau d’ambition dans les CDN, et demanderont instamment d’intensifier les efforts en vue d’achever le programme de travail de l’Accord de Paris à la CdP 24. D’autres pays utiliseront les conclusions du rapport pour souligner que les coûts de la transition sont colossaux, notamment pour les économies dépendant des combustibles fossiles, et qu’un soutien international est nécessaire à une transition juste. Les États-Unis estimeront probablement que les coûts d’intervention élevés définis dans le rapport signifient que d’autres investissements souhaitables sur le plan social sont préférables aux investissements dans la lutte contre les changements climatiques.

Le rapport s’inscrit en outre dans le processus d’élaboration du sixième rapport d’évaluation (RE6) du GIEC, très attendu, et a encouragé de nombreuses recherches qui étayeront le traitement d’un scénario de 1.5° C dans le RE6. L’intensité des efforts de recherche consentis pour le RS15 a surpris jusqu’aux auteurs, qui s’inquiétaient initialement de n’avoir qu’une documentation limitée sur laquelle s’appuyer: un rappel du pouvoir de stimulation de la recherche que possède le processus du GIEC. Si le calendrier du RS15 a entraîné des lacunes importantes dans des domaines tels que les puits terrestres et océaniques, bon nombre d’entre elles seront comblées l’année prochaine par deux autres rapports spéciaux (sur le changement climatique et les terres émergées, et sur les océans et la cryosphère dans le contexte du changement climatique) qui tireront profit d’un plus grand nombre d’études à évaluer.

Le RS15 jouera en outre un rôle essentiel dans la poursuite du développement durable et des ODD, ses messages de synergies et de compromis trouvant écho au sein de la communauté du développement bien au-delà des sites de négociations sur les changements climatiques. Le Groupe a pris soin, en acceptant la demande de la CCNUCC concernant le rapport, de placer celui-ci dans le contexte « du renforcement de la parade mondiale au changement climatique, du développement durable et de la lutte contre la pauvreté ». Il constituera un bastion important pour ceux qui affirment que la lutte contre les changements climatiques est compatible avec les mesures relatives aux impératifs sociaux, comme la réduction de la pauvreté, et qu’elle leur est nécessaire. Toutefois, il sert également d’avertissement sévère quant à la nécessité de gérer correctement les compromis entre ces impératifs, qui seront difficiles à prévenir ont averti à maintes reprises plusieurs délégations, afin d’éviter des conséquences néfastes de grande envergure sur des priorités de développement essentielles comme la production alimentaire, la santé et l’élimination de la pauvreté.

L’autorité scientifique mondiale en matière de changements climatiques a délivré un message clair sur l’importance vitale de relever le niveau d’ambition: seul un changement de cap immédiat et généralisé d’une ampleur sans précédent nous permettra de rester en dessous du seuil de 1.5° C de réchauffement planétaire. Cependant, l’influence du RS15 dépendra de la réponse mondiale à ce message, un phare n’ayant d’utilité que si les voyageurs tiennent compte de ses avertissements et changent de cap pour éviter le naufrage. Le processus de la CCNUCC sera-t-il réceptif? Les gouvernements nationaux redoubleront-ils d’efforts pour relever le niveau d’ambition? Il est de bon augure que le rapport ait reçu une couverture médiatique sans précédent, la coalition d’ONG Réseau Action Climat ayant dénombré plus de 2 400 articles dans le monde avant même le lancement du rapport. Tous les regards se portent désormais sur Katowice, en Pologne, où les Parties à la CCNUCC se réuniront en décembre pour faire le point sur les efforts déployés à ce jour, et s’efforcer d’achever le programme de travail qui permettra à l’Accord de Paris de prendre effet en 2020. La réception du RS15 y sera une première indication du rayonnement final du rapport, bien que sa portée en tant que signal d’alarme soit déjà claire.

Réunions à venir

Conférence sur l’investissement privé pour le climat: La Conférence 2018 sur l’investissement privé pour le climat du Fonds vert pour le climat (FVC) est la seule conférence mondiale portant sur l’investissement privé pour le climat, et devrait réunir des acteurs clés du secteur privé pour étudier des moyens novateurs d’investir dans les activités liées au climat.  dates: 10-11 octobre 2018  lieu: Incheon, République de Corée  contact: Secrétariat du FVC  téléphone: +82-32-458-6059  fax: +82-32-458-6094  email: info@gcfund.org  www: https://gcfconference.com/

Septième conférence sur les changements climatiques et le développement en Afrique (CCDA-VII): Cette conférence se réunira sur le thème « Soutenir la mise en œuvre de l’Accord de Paris en Afrique: des politiques aux actions » pour examiner les contributions déterminées au niveau national (CDN) de l’Afrique et définir des interventions réalisables en matière de climat. La Conférence, organisée par le Centre africain pour la politique en matière de climat (CAPC), se réunira chaque année sous l’égide du programme Climat pour le développement en Afrique (ClimDev-Afrique). ClimDev-Afrique est un consortium de diverses institutions pour le développement africain.  dates: 10-12 octobre 2018  lieu: Nairobi, Kenya  contact: Centre africain pour la politique en matière de climat  email: https://www.uneca.org/fr/contact/African_Climate_Policy_Center  www: https://www.uneca.org/fr/ccda7

Troisième conférence mondiale sur la santé et le climat: Cette manifestation vise à faire progresser l’action mondiale sur les changements climatiques et la santé. Elle portera sur: l’autonomisation du leadership en matière de santé dans les pays insulaires afin d’intégrer la santé dans la planification nationale relative aux changements climatiques; la production de données grâce à des profils par pays sur les changements climatiques et la santé; la mise en œuvre grâce à l’élaboration de systèmes de santé résilients aux changements climatiques; et l’apport de ressources grâce à la facilitation de l’accès aux mécanismes de financement relatifs au climat et à la santé pour soutenir des systèmes de santé résilients aux changements climatiques dans les pays insulaires. Il s’agira de la troisième manifestation d’une série de conférences organisées par l’OMS adoptant une approche innovante et géographiquement fragmentée.  dates: 16-17 octobre 2018  lieu: St George’s, Grenade www: https://www.paho.org/

21e réunion du Conseil du Fonds vert pour le climat: La 21e réunion du Conseil du Fonds vert pour le climat (FVC) fait suite à la 20e réunion du Conseil, qui s’est tenue du 1er au 4 juillet et n’est pas parvenue à s’accorder sur plusieurs décisions. dates: 17-20 octobre 2018  lieu: Manama, Bahreïn  contact: Bureau du FVC chargé des affaires de gouvernance  téléphone: +82-32-458-6038  fax: +82-32-458-6094  email: info@gcfund.org  www: https://www.greenclimate.fund/

Assemblée 2018 du Cercle Arctique: L’Assemblée du Cercle Arctique est la plus grande rencontre internationale annuelle sur l’Arctique à laquelle participent des chefs d’État et de gouvernement, des ministres, des membres du parlement, des fonctionnaires, des experts, des scientifiques, des entrepreneurs, des chefs d’entreprise, des représentants autochtones, des environnementalistes, des étudiants, des militants et d’autres personnes intéressées par l’avenir de l’Arctique.  dates: 19-21 octobre 2018   lieu: Reykjavik, Islande  contact: secretariat@arcticcircle.org  www: http://www.arcticcircle.org/assemblies/future

ESI - Quatrième réunion des auteurs principaux chargés de l’élaboration de la Révision 2019: Il s’agira de la dernière réunion des auteurs principaux avant l’approbation de la Révision 2019. La réunion sera précédée d’une réunion des auteurs principaux chargés de la coordination, des éditeurs réviseurs et du groupe directeur le 21 octobre, et suivie de la 31e réunion du Bureau de l’ESI le 27 octobre. dates: 22-26 octobre 2018  lieu: Rome, Italie  contact: Secrétariat du GIEC  téléphone: +41-22-730-8208/54/84  fax: +41-22-730-8025/13  email: IPCC-Sec@wmo.int  www: http://www.ipcc.ch

Réunion précédent la Conférence sur les changements climatiques de Katowice: Cette réunion convoquera les gouvernements pour des discussions politiques en amont de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques prévue en décembre. La participation du secteur privé est également attendue. dates: 24-27 octobre 2018  lieu: Cracovie, Pologne  contact: Présidence entrante de la CdP 24  email: cop24@mos.gov.pl  www: http://cop24.gov.pl/

Conférence mondiale sur la pollution de l’air et la santé: La première Conférence mondiale sur la pollution de l’air et la santé abordera le thème « Améliorer la qualité de l’air, combattre les changements climatiques - sauver des vies ». Cette manifestation est organisée par l’Organisation mondiale de la Santé, en collaboration avec le PNUE, l’OMM et la CCNUCC.  dates: 30 octobre - 1er novembre 2018  lieu: Genève, Suisse  contact: OMS  email: aphconference@who.int  www: http://www.who.int/airpollution/events/conference/en/

Sommet climatique virtuel 2018 du FVC: Le Forum de la vulnérabilité climatique (FVC) convoquera un sommet mondial des dirigeants politiques pour renforcer le soutien à la protection des plus vulnérables aux incidences des changements climatiques. Se réunissant en amont de la CdP 24 à la CCNUCC, le Sommet mettra l’accent sur les nouvelles mesures nationales, partagera les vues sur les risques climatiques et les possibilités que peut offrir la voie du réchauffement de 1.5° C en matière de santé, d’emploi et d’autres avantages, tout en suscitant un soutien international plus large. Le Sommet contribuera en outre à s’assurer que les ressources et financements nécessaires sont obtenus pour rendre cela possible.  date: 22 novembre 2018  lieu: virtuel  contact: Présidence du FVC des Îles Marshall  téléphone: +692-625-2233/3445  fax: +1 212 9833202  email: info@thecvf.org www: https://thecvf.org/events/2018-cvf-virtual-summit/ 

Conférence de Katowice sur les changements climatiques: La Conférence de Katowice sur les changements climatiques comprendra la CdP 24, ainsi que les réunions de la CdP siégeant en tant que Réunion des Parties au Protocole de Kyoto, de l’Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique, de l’Organe subsidiaire de mise en œuvre, et de la CdP siégeant en tant que Réunion des Parties à l’Accord de Paris.  dates: 2-14 décembre 2018  lieu: Katowice, Pologne  contact: Secrétariat de la CCNUCC  téléphone: +49-228-815-1000  fax: +49-228-815-1999  email: secretariat@unfccc.int  www: https://unfccc.int/fr/katowice , http://cop24.katowice.eu/fr/  et http://cop24.gov.pl/

GT I - Deuxième réunion des auteurs principaux du RE6: Cette réunion se tiendra au Canada.  dates: 7-13 janvier 2018  lieu: Vancouver, Canada  contact: Secrétariat du GIEC  téléphone: +41-22-730-8208/54/84  fax: +41-22-730-8025/13  email: IPCC-Sec@wmo.int  www: http://www.ipcc.ch

GT II - Première réunion des auteurs principaux du RE6: Cette réunion se tiendra en Afrique du Sud.  dates: 21-25 janvier 2018  lieu: Durban, Afrique du Sud  contact: Secrétariat du GIEC  téléphone: +41-22-730-8208/54/84  fax: +41-22-730-8025/13  email: IPCC-Sec@wmo.int  www: http://www.ipcc.ch

GT I/II/III – Quatrième réunion des auteurs principaux du Rapport spécial sur le changement climatique et les terres émergées: Cette réunion est organisée par le GT III.  dates: 11-15 février 2019 (à confirmer)  lieu: à préciser  contact: Secrétariat du GIEC  téléphone: +41-22-730-8208/54/84  fax: +41-22-730-8025/13  email: IPCC-Sec@wmo.int  www: http://www.ipcc.ch

2e Symposium latino-américain sur l’adaptation aux changements climatiques: Cette manifestation vise à favoriser la résilience aux changements climatiques en Amérique latine en présentant des expériences de recherche, des projets de terrains et des pratiques optimales pouvant être reproduits. Le symposium vise à: offrir une opportunité de présenter leurs travaux aux universitaires, intervenants, et membres d’agences gouvernementales menant des recherches et/ou exécutant des projets relatifs aux changements climatiques en Amérique latine; favoriser l’échange d’informations; examiner les approches méthodologiques et les expériences découlant d’études de cas et de projets; et offrir une plateforme permettant d’établir des réseaux et d’étudier les possibilités de coopération. Le Programme international d’information sur les changements climatiques (ICCIP) et d’autres partenaires internationaux et locaux organisent le symposium.  dates: 20-21 février 2019  lieu: Lima, Pérou  contact: Svenja Scheday, ICCIP  email: svenja.scheday@haw-hamburg.de  www: https://www.haw-hamburg.de/en/ftz-nk/events/latinamerica2019.html

GT III – Première réunion des auteurs principaux du RE6: Le lieu de cette réunion est à préciser.  dates: 1er-5 avril 2019 (à confirmer)  lieu: à préciser  contact: Secrétariat du GIEC  téléphone: +41-22-730-8208/54/84  fax: +41-22-730-8025/13  email: IPCC-Sec@wmo.int  www: http://www.ipcc.ch

Deuxième réunion de cadrage du Rapport de synthèse: Le lieu de cette réunion est à préciser.  dates: 8-14 avril 2019 (à confirmer)  lieu: à préciser  contact: Secrétariat du GIEC  téléphone: +41-22-730-8208/54/84  fax: +41-22-730-8025/13  email: IPCC-Sec@wmo.int  www: http://www.ipcc.ch 

GIEC 49: Cette réunion approuvera la Révision 2019 des Lignes directrices 2006 pour les inventaires nationaux de GES.  dates: 8-12 mai 2019  lieu: Kyoto, Japon  contact: Secrétariat du GIEC  téléphone: +41-22-730-8208/54/84  fax: +41-22-730-8025/13  email: IPCC-Sec@wmo.int  www: http://www.ipcc.ch

Pour plus de réunions, consulter: http://sdg.iisd.org/

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