Publié par L'Institut International du Développement Durable
(IIDD)
Vol. 12 No. 81
lundi 8 Juin 1998
LES FAITS MARQUANTS DES REUNIONS DES ORGANES SUBSIDIAIRES DE LA CCCC
5 - 6 JUIN 1996
Le vendredi, l'Organe Subsidiaire chargé de la Mise en uvre (SBI) devait
discuter de la seconde évaluation de l'adéquation des engagements et des arrangements
retenus pour les réunions intergouvernementales. Pour sa part l'Organe Subsidiaire
chargé de l'Avis Scientifique et technique (SBSTA) devait débattre de la liste d'experts
et des aspects méthodologiques de la proposition du Brésil. Vendredi et samedi, le
Groupe Spécial chargé de l'Article 13 discuta du Processus Consultatif Multilatéral
(PCM). Les groupes de contact devaient également poursuivre leurs délibérations autour
des questions en suspens.
ORGANE SUBSIDIAIRE CHARGE DE LA MISE EN UVRE
Concernant la seconde évaluation de l'adéquation des Articles 4.2 (a) et (b), le VENEZUELA,
au nom des G-77/CHINE et appuyé par le TOGO, déclara: que la seconde revue de la CdP-4
doit respecter le mandat de la CCCC, tel qu'établi dans l'Article 2(d); que la revue de
la CdP-4 ne doit pas être détournée par la considération de nouveaux engagements pour
les Parties non visées à l'Annexe I; que la CdP-4 doit organiser l'évaluation suivante
en même temps que la revue prévue à la CdP/MdP-2 conformément à l'Article 9.2 du
Protocole; et que les évaluations qui suivront doivent avoir lieu au cours de l'année
qui précédera la fin des périodes d'engagement successives du Protocole.
Déclaration du
G-77/Chine et réactions disponibles en RealAudio
Le délégué des ETATS-UNIS demanda au G-77/CHINE si l'intention était uniquement de
limiter le débat de la seconde évaluation à ce point de l'ordre du jour durant la
CdP-4; et des éclaircissements autour du calendrier de la prochaine revue et des revues
suivantes. Le porte-parole des G-77/CHINE déclara que la seconde revue devrait se limiter
à ce qui est prévu dans l'Article 4; qu'il serait logique d'organiser la revue suivante
en même temps que celle de la CdP/MdP-2; et fit part d'une certaine flexibilité quant au
calendrier des revues suivantes. Le délégué des ETATS-UNIS déclara que l'un des
fondements de l'inadéquation des Article 4.2 (a) et (b) est l'insuffisance du nombre des
Parties assujetties à ces engagements. Se référant aux pays nouvellement
industrialisés, il nota un intérêt pour une exploration des voies et moyens l'univers
statique créé par la liste de l'Annexe I, soulignant qu'un moyen permettant de modifier
les Annexes était nécessaire. La HONGRIE
déclara que le calendrier des évaluations ne devait pas être lié au protocole non
ratifié de Kyoto. L'ARABIE SAOUDITE rappela la disposition de la CCCC prévoyant pour
toutes les Parties d'entreprendre les engagements de l'Annexe I. Le PEROU déclara que le
Protocole de Kyoto constituait un équilibre très délicat. Revoir à la hausse les
engagements des pays en développement à la CdP-4, serait un danger pour la communauté
internationale et pour l'environnement. La CHINE déclara que la position des G-77/CHINE
stipulait clairement que les pays en développement n'accepteront aucun nouvel engagement
sous quelque forme que ce fut.
Le MEXIQUE déclara que les questions portant sur l'adhésion à l'OCDE n'étaient pas
appropriées. Le VENEZUELA affirma que l'Article 4.2(d) appelait uniquement à la revue
des engagements prévus dans le cadre des Articles 4.2 (a) et (b). L'UE nota que ces
engagements n'étaient pas adéquats. L'AOSIS
déclara que les Parties ne doivent pas dévier de la mise en uvre du Protocole,
notant que le Mécanisme pour un Développement Propre (MDP) aidera à l'instauration
d'une croissance durable avec la protection du climat. Le Président demanda au CANADA et
au ZIMBABWE de présider conjointement un groupe de contact pour l'élaboration du projet
de décision.
Concernant les arrangements retenus pour les réunions intergouvernementales
(FCCC/SBI/198/3), le Secrétaire Exécutif annonça l'offre de la Jordanie d'accueillir la
CdP-5. L'ARGENTINE nota les consultations informelles en cours autour de l'introduction
d'un nouveau point à l'ordre du jour de la CdP-4 sur les engagements volontaires à
entreprendre par les Parties non visées à l'Annexe I Le délégué des PHILIPPINES
requis un point séparé sur le développement et le transfert des technologies (Décision
7/CdP-2).
ORGANE SUBSIDIAIRE CHARGE DE L'AVIS SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE
Concernant la liste d'expert, le CANADA, le Royaume-Uni, les ETATS-UNIS
et la NOUVELLE ZELANDE appelèrent à des évaluations régulières ainsi qu'à
l'insertion des considérations de parité homme/femme.
En réponse à une question posée par l'ETHIOPIE sur le sort réservé aux soumissions
de listes précédentes, le Président nota que la compilation était un processus
continu. Le BOTSWANA souligna le besoin de prévoir un délai adéquat pour la
notification et l'invitation des experts, et appuyé par la CHINE, mit l'accent sur la
nécessité d'une répartition régionale des experts. Le TOGO souhaita avoir des
éclaircissements sur l'absence de "l'air" parmi les domaines d'expertise
retenus. Les délégués devaient se pencher ensuite sur les aspects scientifiques et
méthodologiques de la proposition soumise par le Brésil (FCCC/AGBM/1997/Misc.3/Add.1) au
cours du processus de l'AGBM et envoyée au SBSTA par la CdP-3. Le BRESIL rappela que la
proposition prévoyait, entre autres, la mise en place d'un Fonds pour un développement
propre remplacé depuis par le Mécanisme pour un Développement Propre (MDP) retenu dans
le cadre du Protocole de Kyoto. La proposition contenait également un aspect scientifique
et technique établissant une méthodologie permettant de rattacher la responsabilité
historique de l'élévation de la température de la planète à la responsabilité de
baisser les taux d'émissions. L'orateur proposa la constitution d'un groupe de contact
pour examiner la question au cours de cette réunion et annonça que son gouvernement
envisageait de réunir bientôt un groupe d'expert. La CHINE déclara que la proposition
mettait en relief la responsabilité relative "réelle" des pays visés et des
pays non visés à l'Annexe I.
GREENPEACE déclara qu'une partie des méthodologies nécessitait une certaine
amélioration, notant que la proposition ne prévoyait aucune méthodologie pour bon
nombre d'hypothèses techniques et politiques. Il déclara qu'une élaboration serait bien
utile à la seconde revue de l'adéquation des engagements.
L'UE, les ETATS-UNIS, la SUISSE et l'AUSTRALIE déclarèrent que la proposition
nécessitait un débat plus élargi et exprimèrent des réserves quant: à la méthode
retenue pour la reconstruction des émissions historiques; aux indicateurs qui ignorent la
proportion du changement; et à la disponibilité des données.
Concernant les questions méthodologiques additionnelles soumises à la considération
du SBSTA, la SUISSE souhaita être édifiée quant à la manière dont la proposition
brésilienne pouvait s'insérer dans le cadre de la Convention. La réunion décida qu'un
groupe restreins comprenant ceux qui ont soulevé la question, travaillent ensemble pour
proposer des suggestions concrètes permettant de faire avancer la proposition
brésilienne. La SUISSE souleva la question de la revue des postes d'expert et de
l'évaluation des inventaires de gaz à effet de serre (GES), et proposa un ensemble de
décisions pour la CdP-4 incluant des appels à la considération des aérosols dégagés
par la combustion des fuels fossiles, la consumation de la biomasse et autres gaz à effet
de serre précurseurs, comme le souligne le second rapport d'évaluation (SRE); de la
ratification de la Convention et de la négociation d'un protocole sur la Pollution
Atmosphérique Transfrontalière Etendue.
GROUPE SPECIAL CHARGE DE L'ARTICLE 13 (AG13)
Vendredi, les délégués
entamèrent l'examen des projets de texte lourdement crocheté transmis par la dernière
session de l'AG13 (AG13-5). Le Président Patrick
Széll (Royaume-Uni) rappela que durant l'AG-13-5, les délégués avait convenu que
le PCM devait avoir un caractère consultatif plutôt que de supervision. Ils s'étaient
mis également d'accord que l'AG13 devait achever son travail avant la CdP-4. L'orateur
souligna par ailleurs que la réunion devait débattre uniquement du PCM et non du
Protocole.
Session du AG13
disponible en RealAudio
Au paragraphe 12, les délégués discutèrent du point de savoir qui pouvait
enclencher le PCM: une ou plusieurs Parties, la CdP, le SBI ou le SBSTA, et/ou le
Secrétariat. Le GHANA, l'IRAN et SINGAPOUR affirmèrent qu'il n'était pas besoin
d'inclure les autres organes subsidiaires. Les ETATS-UNIS, le GHANA, le ZIMBABWE, le
CANADA, l'UE, l'AUSTRALIE et l'IRAN déclarèrent que le Secrétariat ne devait pas être
inclus. Concernant l'information devant être mise à disposition par le Secrétariat, les
délégués débattirent, entre autres, du point de savoir si ce dernier devait chercher
à obtenir l'information, sur requête ou de son propre chef.
Il n'y eut pas d'accord autour de la question de savoir si un pays pouvait soulever des
questions concernant un pays tiers. Plusieurs délégations devaient rappeler que le PCM
devait avoir un caractère de non-confrontation. Le Président souhaita un libellé
dénotant que la présentation des questions au PCM avait uniquement une connotation
positive. Le CANADA, appuyé par les ETATS-UNIS, suggéra que l'élévation du nombre des
Parties nécessaire à l'impulsion du PCM, rendrait ce dernier moins sujet à la
confrontation. L'UE fit part de son désaccord. Les délégués débattirent également du
libellé concernant la mise à disposition de l'information pertinente au moment du
lancement du PCM.
Au paragraphe 2 (Objectifs du PCM), plusieurs délégués affirmèrent que cette
question ne pouvait être résolue que lorsque le mandat du Comité (paragraphe 5) aura
été établi. Les délégués discutèrent aussi des modifications proposées pour le
texte du paragraphe 5 et soulignèrent l'importance de la clarté. Il ne parvinrent pas à
résoudre la question de savoir quel type d'assistance (technique, consultatives ou
financières) le Comité fournira aux Parties. Au paragraphe 6, l'AUSTRALIE suggéra que
le Comité ne reproduise pas les activités effectuées par d'autres "processus"
de la Convention par opposition aux organes de la Convention. Le GHANA suggéra de confier
la question à un comité de rédaction.
Au paragraphe 1 (établissement du PCM), l'UE, appuyé par le GHANA, les ETATS-UNIS et
l'AOSIS, préféra un Comité Consultatif Multilatéral "permanent", soumettant
ses rapports à la CdP. La référence crocheté au SBI fut supprimée. Au paragraphe 3
(nature du PCM), les délégués discutèrent du qualificatif "transparent" du
PCM. Au terme de la discussion, le Président invita le délégué des ETATS-UNIS à
élaborer une déclaration interprétative, à inclure dans le rapport de l'AG13,
indiquant que la transparence doit être entendue comme portant sur l'ensemble du
processus et des conclusions et pas uniquement sur la question d'accès aux réunions. Le
Président proposa également l'établissement d'un comité de rédaction, coordonné par
le Zimbabwe, pour l'examen des questions ayant trait à l'élaboration du texte.
Les débats de l'AG13 devaient se poursuivre le samedi. S'agissant du paragraphe 4
(nature du PCM), l'AUSTRALIE évoqua la possibilité de double emploi entre le PCM et
d'autres éléments de règlements des différents de la CCCC. L'UE, les EMIRATS ARABES
UNIS et l'IRAN notèrent que le PCM avait un objectif uniquement consultatif.
Les paragraphes 7 (taille du Comité) et 9 (Constitution du Comité) furent
considérés conjointement. D'une manière générale, les délégués étaient d'accord
pour: limiter le nombre des participants au MCC, et procéder par roulement à des termes
de deux ou trois ans; et à permettre aux Présidents des autres organes subsidiaires de
participer à titre d'observateurs. Les points de vue étaient divergents quant au nombre
exact de ses membres, l'UE, la SLOVENIE, les ETATS-UNIS préférant 15 membres alors que
les G-77/CHINE appelaient à 25 membres. La plupart des délégués devaient accepter le
libellé sans crochets portant sur la répartition géographique équitable entre les
régions, mais le délégué des ETATS-UNIS proposa de répartir le nombre de manière
égalitaire entre le l'Annexe I et l'Annexe II. Le libellé portant sur la liste d'experts
dans le paragraphe 9 ne trouva pas d'appui.
Au paragraphe 8 (expertise), les délégué s'accordèrent, sur la base des
propositions avancées par le GHANA et l'UE, pour stipuler que le Comité devra comprendre
les personnes désignées par les gouvernements, dotées d'une expertise dans les domaines
pertinents, tels que le domaine scientifique, socio-économique et environnemental.
Le ZIMBABWE,
au nom du comité de rédaction, rapporta que les Parties se sont mises d'accord pour
enlever les crochets du paragraphe 2 (objectif), lequel consiste à résoudre les
questions ayant trait à la mise en uvre de la CCCC. Le processus fournira un avis
sur l'assistance devant être accordée aux Parties pour dépasser les difficultés
rencontrées au niveau de la mise en uvre, promouvoir la compréhension de la CCCC,
et prévenir les litiges.
Au paragraphe 12 (introduction des thèmes), le ZIMBABWE déclara que les quatre
sous-paragraphes demeuraient crochetés. Le délégué des ETATS-UNIS remit en question la
décision qui ne mentionnait spécifiquement le SBI et le SBSTA. La SLOVENIE suggéra que
les Parties se contentent de soulever les questions qui intéressent leur propre mise en
uvre. Au paragraphe 5 (mandat), les Parties débattirent des implications d'une
référence à la fourniture de "l'assistance appropriée."
Au paragraphe 10 (délibérations), l'UE, appuyée par la SLOVANIE et le GHANA, proposa
que le Comité se réunisse "au moins une fois par an." Répondant aux
préoccupations exprimées par les ETATS-UNIS, les délégués acceptèrent une
proposition avancée par l'UE de combiner les paragraphes 10 (délibérations) et 11
(gouvernance). Au paragraphe 11, l'UE, appuyée par le GHANA, souhaita voir le Comité
présenté un rapport à chacune des réunions de la CdP, et accepta la suppression de la
référence au SBI. Au paragraphe 13 (conclusions), le GHANA, appuyé par l'UE, proposa de
supprimer "l'encouragement" de la liste des éléments à insérer dans les
conclusions et les recommandations. Le Président nota la suppression du SBI. Le
délégué des ETATS-UNIS remit en question une proposition de l'UE de boucler le
paragraphe par la phrase "en vue de permettre à la CdP de prendre les décisions
qu'elle jugera nécessaires." Le délégué des ETATS-UNIS suggéra que le paragraphe
soit compatible avec le mandat du Comité et la publication des recommandations. Le Canada
souleva les questions de vote majoritaire et de décisions minoritaires.
DANS LES COULOIRS
Les participants au groupe de contact chargé des mécanismes de flexibilité ont
rapporté peu de progrès, en particulier sur la question de l'échange des droits
d'émission. Certains délégués estiment que l'échange des droits d'émission ne
fonctionnera pas sans un réseau de suivi solide mais craignent que le coût du suivi d'un
système international en la matière s'avère exorbitant. Par ailleurs, une bonne partie
des discussions de la réunion du G-77/Chine qui s'étala sur cinq heures, samedi, s'est
focalisée sur la question de l'échange des droits d'émission et des ayants droits.
Beaucoup ont plaidé vigoureusement en faveur de droits calculés sur la base du nombre
d'habitants mais aucune proposition n'a encore été soumise. On croit savoir que le
groupe de contact chargé de la foresterie et des changements au niveau de l'utilisation
des terres, est parvenu à un accord provisoire sur ce qui pourrait être accompli par la
CdP-4.
A SUIVRE AUJOURD'HUI
AG13: L'AG13 se réunit à partir de 10h dans la Salle "Beethoven."
SBI: Le SBI se réunit à partir de 10h dans la Salle "Maritim."
SBSTA-SBI: Une Plénière conjointe se réunira à 15h dans la Salle
"Maritim." |