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PLENIERE D'OUVERTURE

Au nom du Secrétaire Général des Nations Unies, Boutros BOUTROS-GHALI, empêché pour raison de santé, le Représentant Spécial Ismat KITTANI ouvrit la QCMF et donna lecture de son message. Il fit noter que la Conférence inaugurait une ère nouvelle pour les relations entre les Nations Unies et la Chine. Il évoqua les étapes franchies, ces 50 dernières années, par les Nations Unies en faveur des droits de la femme, à commencer par les efforts de mise en place d'une base juridique, puis la reconnaissance du rôle du développement dans la réalisation de la promotion de la femme, qui mena à cette suite de conférences mondiales et aux efforts actuels visant à définir un nouvel agenda mondial.

Chen MUHUA, Vice-Président du Standing Commitee of the National People's Congress de la RPC devait ensuite être élue Président de la Conférence. Elle invita les participants à trouver, à Pékin, les dénominateurs communs et à prendre de solides engagements, à même d'être traduit en action. Elle devait passer ensuite à l'examen de l'ordre du jour et attira l'attention des délégués sur les recommandations des consultations de pré-conférence (A/CONF.177/L.4). Les Délégués procédèrent à l'adoption des règles de procédure (A/CONF.177/2) et de l'ordre du jour (A/CONF.177/1). Sous le point de l'ordre du jour concernant l'élection des membres du Bureau, autres que le Président, les délégués procédèrent à l'élection: des candidats des cinq groupes régionaux à la Vice-Présidence; de Li ZHAOXING, Vice-Ministre des Affaires Etrangères de la RPC, en qualité de Vice-Président d'office; de Netumbo NANDI-NDAITWAH (Namibie), en tant Rapporteur Général; et de Patricia LUCUANAN (Philippines), Président de la Grande Commission. Par ailleurs, la Grande Commission fut établie, les membres du comité des accréditations, désignés, et le rapport de la Conférence, adopté.

Gertrude MONGELLA, Secrétaire Général de la Conférence, souligna la nécessité de considérer la question de la femme, dans son ensemble. Les délégués doivent considérer le caractère inter-actif des problèmes auxquels la femme est confrontée, et le fait que la femme s'y trouve, lorsqu'on la compare à l'homme, dans une situation pire, comme c'est le cas dans les domaines ou préoccupations de pauvreté, analphabétisme, éducation, santé, considérations économiques et politiques et en matière de droits humains. Elle fit également noter que les problèmes de développement sont inséparables de la question féminine; elle appela la QCMF à prendre des engagements à la mesure des potentialités de réalisation et des ressources, tant à l'échelon national qu'international. Elle déclara enfin que la question de la paix doit être traitée pour améliorer le statut de la femme.

Mohtarma Benazir BHUTTO, Premier Ministre du Pakistan, souligna que les préjudices qui, dans de nombreuses sociétés, empêchent la femme d'accéder à la place qu'elle mérite, sont d'ordre social et non pas religieux. Elle fit noter que: le monde Islamique a trois premiers-ministres femmes; le Pakistan a abrité une conférence des femmes parlementaires du monde Islamique; le nombre des hommes est plus élevé que celui des femmes dans 15 pays Asiatiques; l'enfant de sexe féminin demeure vulnérable en raison des préjudices; et, certaines coutumes traditionnelles sont néfastes à la femme. Elle mit aussi en relief la nécessité de faire une distinction entre enseignements Islamiques et tabous sociaux et développa le thème des droits de la femme en Islam. Entre autres initiatives prises par le Pakistan en vue d'améliorer le statut de la Femme: une campagne de conscientisation, à travers les mass-médias, visant à alerter les femmes que les violences domestiques constituent un crime puni par la loi; une focalisation sur l'éducation des fillettes, la formation des enseignantes, et l'ouverture de nouvelles voies et opportunités d'autonomie financières pour les femmes; l'établissement d'une banque pour les femmes, pour les aider à réaliser leur indépendance financière; et la mise en place d'un programme de formation de vulgarisatrices sanitaires. Elle ajouta que le Pakistan a signé, le mois dernier, la Convention sur l'Elimination de toutes les formes de Violence à l'encontre des Femmes. La Plate-forme doit traiter les questions des ressources nouvelles et supplémentaires et de l'autodétermination des territoires sous occupation étrangère. Elle appela enfin à une formulation forte, quant au rôle de la famille traditionnelle.

Vigdis FINNBOGADOTTIR, Président de l'Islande, souligna la nécessité de déterminer les causes de la marginalisation de la question femme, dans bon nombre de pays, et les moyens d'éliminer ces causes. Elle appela à une Plate-forme dotée de propositions concrètes et d'une volonté politique des gouvernements. Les ressources ne sont pas un préalable pour une prise de mesures et leur défaut ne doit pas servir de prétexte à l'inaction. Elle fit encore noter que la Charte de l'ONU est consacrée à la traitance des sources de conflit par le biais des droits humains et qu'il existe un rapport étroit entre les sujets de paix et d'égalité des droits entre la femme et l'homme.

Le Premier Ministre du Bangladesh, Begum Khaleda ZIA, passa en revue les progrès réalisés à l'issue des trois premières conférences sur les femmes et identifia un certain nombre de problèmes persistants, en mentionnant spécialement les violences exercées à l'encontre des femmes en Bosnie. Trois facteurs restent cruciaux pour la promotion des femmes: reconnaître que la participation des femmes dans l'éradication de la pauvreté et dans la planification d'un avenir de pérennité et de paix, est un investissement. de nouveaux rapports entre hommes et femmes doivent être affirmés et soutenus par les gouvernements et la société civile, et tous les efforts doivent être consentis pour faire prendre conscience sur le rôle de la femme. Elle proposa: la création d'un poste de Secrétaire Général Adjoint chargé de la question féminine, qui sera responsable de la coordination de tous les programmes se rapportant à la femme, à travers le système des Nations Unies et de la mise en oeuvre de la Plate-forme; une commission onusienne de Haut Niveau, formée de femmes éminentes, pour faciliter la mise en oeuvre de la plate-forme et des activités onusiennes en rapport; et un prix annuel pour distinguer "la femme de l'année" choisie par un panel comprenant le Secrétaire Général de la QCMF.

Le Vice-Président et Ministre de la Femme et du Développement Communautaire, de l'Ouganda, le Dr. Speciosa Wandira KAZIBWE, déclara que les nouvelles responsabilités des individus et des Etats ont été définies et redéfinies, avec un rôle de plus en plus important pour les femmes dans les débats. Le développement durable axé sur la personne humaine, reste tributaire de l'établissement d'un équilibre entre les hommes et les femmes. Elle passa en revue les accomplissements de l'Ouganda en matière de promotion du statut de la femme, notamment, la nomination de six ministres femmes au sein du gouvernement. Elle ajouta que sa propre présence en tant que femme témoigne, s'il en faut, de l'efficacité de l'action positive dans ce domaine. L'Ouganda oeuvre en faveur de la masse féminine pour mieux réaliser son évolution à tous les niveaux. Elle appela à de nouveaux financements pour améliorer l'alphabétisation fonctionnelle dans le monde en voie de développement, avec des garanties d'éducation pour les fillettes. Elle plaida la cause des handicapées et des membres des minorités religieuses et ethniques.

Le Vice-Président du Viet Nam, Nguyen THI BINH, déclara que ce dernier rassemblement de femmes, du 20ème siècle, doit tracer la voie menant à un monde plus pacifique et plus prospère. Rappelant l'expérience de la guerre vécue par son pays, elle rendit hommage à l'endurance et aux autres qualités des femmes vietnamiennes. Elles participent aujourd'hui, en tant qu'agents, à l'instauration d'une nouvelle ère de développement. L'Oratrice fit aussi noter la valeur catalytique et exponentielle de l'éducation, en particulier, celle des filles, et appela la communauté internationale à soutenir le droit universel à l'éducation.

DANS LES COULISSES I

Les problèmes ayant trait aux ressources de la conférence ont préoccupé les différentes délégations durant les journées d'ouverture. Les Etats-Unis et le G-77/Chine ont demandé des services supplémentaires de traduction et d'interprétariat pour les réunions régionales et les groupes de contacte. Les USA ont également mis en question le niveau du financement général affecté par les Nations Unies à cette Conférence, eu égard à l'importance de l'événement et des sujets d'intérêt. Les USA mentionnèrent, en particulier, l'absence d'un service de transport entre le site et le Forum des ONG à Huairou.

DANS LES COULISSES II

Dans les réunions régionales du G-77/Chine, les délégués ont abordé certaines des questions les plus épineuses susceptibles de réapparaître au cours de cette Conférence, comme les droits à la procréation et l'utilisation des termes "gender", "parité" et "équité" dans le projet de Plate-forme d'Action. Les tentatives de réaliser le consensus sont entravées par certains facteurs, tels que, les différences d'opinion séparant les délégués qui se sont mis d'accord lors des négociations précédentes à New York et leurs collègues venus des capitales assister à la QCMF. Le nouveau Président du G-77/Chine, le Sénateur Leticia RAMOS SHAHANI (Philippines), qui fut Secrétaire Général de la Conférence de Nairobi, est susceptible de lancer un long appel pour des ressources onusiennes nouvelles et supplémentaires pour la mise en oeuvre de la Plate-forme d'Action, y compris pour les agences onusiennes qui se trouvent à l'avant garde de la question féminine, l'UNIFEM et l'INSTRAW.

DANS LES COULISSES III

Au démarrage de cette Conférence, les participants réfléchissent par anticipation aux résultats souhaités. Plusieurs délégués estiment que le succès de la Conférence se mesurera à la valeur du projet de Déclaration et de Plate-forme d'Action, qui seront le produit le plus palpable de la Conférence. L'accord sur un document consensuel témoignera de ce succès. Certains autres pensent plus spécifiquement au libellé du texte, par exemple, la formulation des engagements par rapport à celles des autres accords onusiens pertinents. D'autres, encore, restent focalisés sur la proposition "d'une Conférence sur les engagements", avancée par l'Australie et seront très attentifs aux déclarations de la plénière. D'autres, enfin, se portent dans une perspective plus large en se focalisant sur l'importance de la QCMF quant à la définition du rôle que les femmes seront appelées à remplir au 21ème siècle et sur l'étendue de l'affirmation et de la promotion de la notion d'égalité des sexes dont sera capable cette Conférence.

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