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Daily report for 23 May 2016

UNEA-2

La deuxième session de l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement du Programme des Nations Unies pour l'environnement (ANUE 2) s'est ouverte lundi au siège du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) à Nairobi, au Kenya. Le matin, les délégués ont entendu des déclarations d'ouverture et ont adopté l'ordre du jour et l'organisation des travaux. Le Comité plénier s'est réuni en séance plénière tout au long de l'après-midi. Un groupe de rédaction a entamé l'examen des résolutions dans la soirée.

L'Expo sur l'innovation durable (EID) s'est également ouverte aujourd'hui et a mené des débats sur: la coopération Sud-Sud; les mégadonnées et l'innovation; et la qualité de l'air.

PLÉNIÈRE D'OUVERTURE

La Présidente sortante de l'ANUE, Oyun Sanjaasuren (Mongolie), a ouvert la conférence en invitant les délégués à observer une minute de silence en souvenir de ceux qui ont perdu la vie en protégeant l'environnement.

Le Directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner a qualifié l'ANUE 2 de message d'espoir et de cri de ralliement pour le monde, en faisant observer que « nous avons une réelle Assemblée des Nations Unies pour l'environnement », comptant bien plus de 2 000 participants, 170 pays et des centaines de parties prenantes représentées.

S'exprimant au nom du Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, Ibrahim Thiaw, Directeur exécutif adjoint du PNUE, a salué l'attention portée par l'ANUE 2 à l'action, la collaboration et les partenariats entre tous les niveaux de la société. Il a souligné que 2016 représente l'année où le monde a commencé à concrétiser ses ambitions en matière de développement durable.

Sahle-Work Zewde, Directrice générale du Bureau des Nations Unies à Nairobi, a remercié Steiner pour les efforts qu'il a déployé au cours des 10 dernières années afin de renforcer le PNUE et de promouvoir Nairobi en tant que capitale internationale de l'environnement.

Judi Wakhungu, Secrétaire de Cabinet chargée de l'environnement et des autorités de développement régional, du Kenya, a exhorté les délégués à œuvrer en faveur d'un « compromis amical » sur des décisions qui pourraient guider l'action mondiale dans les trois domaines du développement durable.

Sanjaasuren a déclaré que la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) est essentielle, et a encouragé la collaboration des régions avec le Forum politique de haut niveau (FPHN), en soulignant l'exemple du Forum 2015 de l'Asie-Pacifique sur le développement durable.

ORGANISATION DES TRAVAUX: La plénière a élu Edgar Gutiérrez Espeleta (Costa Rica) en tant que Président de l'ANUE 2. Amina Mohamed (Nigéria), Emmanuel Issoze Ngondet (Gabon), Jassim Humadi (Irak), Ramon Paje (Philippines), Vladislav Smrž (République tchèque), Nebojša Kaluđerović (Monténégro), Dennis Lowe (Barbade) et John Matuszak (États-Unis) ont été élus Vice-Présidents. Roxane de Bilderling (Belgique) a été élue Rapporteur.

Gutiérrez a déclaré que les ODD et l'Accord de Paris sur les changements climatiques démontrent qu'il faut modifier les paradigmes traditionnels du développement et qu'ils nécessitent des politiques nationales harmonisées et complémentaires pour relever le défi.

Les délégués ont adopté l'ordre du jour provisoire (UNEP/EA.2/Add.1/Rev.1) et ont établi un groupe des « Amis du Président » chargé d'examiner le document final du segment de haut niveau.

Gutiérrez a invité Julia Pataki, Présidente du Comité des représentants permanents (CRP) (Roumanie) à faire rapport sur les travaux du Comité. Renvoyant les délégués au rapport du CRP (UNEP/EA.2/INF.25), Pataki a déclaré que les travaux du CRP bénéficieraient: de l'introduction d'échéances pour les projets de résolution, de la nomination du Président du Comité plénier avant le Comité à composition non limitée des représentants permanents (CCNLRP), et de la modification du calendrier des élections du Bureau.

DÉCLARATION POLITIQUE DU DIRECTEUR EXÉCUTIF: Steiner a déclaré que l'impact réel de l'ANUE dépendra de la manière dont elle conçoit son rôle de chef de file dans l'application des récents accords internationaux. Faisant observer que le coût de l'inaction sera désormais considérable pour les générations futures, il a exhorté les États membres à tenir compte de la diversité des priorités et des objectifs et à tenter de trouver un terrain d'entente.

DÉCLARATIONS: Soulignant que 2015 a été une année historique pour le développement durable, l'Argentine, s'exprimant au nom du G-77/CHINE, a souligné qu'il est important: d'éliminer la pauvreté sous toutes ses formes; de reconnaître la diversité de visions, d'approches et de modèles pour assurer la viabilité de l'environnement; et de soutenir l'ODD 17 sur les moyens de mise en œuvre.

L'UNION EUROPÉENNE (UE), rejointe par la BOSNIE-HERZÉGOVINE, le MONTÉNÉGRO, la SERBIE et l'UKRAINE, a mis l'accent sur le défi que représentent les maladies causées par l'environnement et les déplacements forcés résultant de la dégradation de l'environnement. Le représentant a déclaré que l'ANUE 2 devrait aborder en priorité: la gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets; le milieu marin; les modes de consommation et de production durables (CPD); la politique relative à l'engagement des parties prenantes; et les partenariats entre les parties prenantes.

L'Égypte, s'exprimant au nom du GROUPE DES ÉTATS D'AFRIQUE, a appelé: à l'inversion des tendances à la perte de capital naturel; à des mesures relatives au climat; à un soutien aux États africains touchés par des conflits armés, des pertes environnementales, la désertification et la dégradation des terres; et à la lutte contre le commerce illicite d'espèces sauvages.

L'Argentine, s'exprimant au nom du GRULAC, a appelé le segment de haut niveau à clarifier le rôle du PNUE dans le Programme 2030 et a mis l'accent sur les vulnérabilités particulières des petits États insulaires en développement (PEID). La représentante a également encouragé le renforcement du rôle des bureaux régionaux et infrarégionaux, y compris lors des activités intersessions.

Le Sri Lanka, s'exprimant au nom du GROUPE DES 15 (G 15), a déclaré que le Groupe promeut l'approche intégrée du développement durable présentée dans le Programme 2030, notamment par l'intermédiaire de forums régionaux. Le représentant a demandé le transfert de technologies et le renforcement des capacités, en particulier pour l'adoption des technologies d'exploitation des énergies renouvelables.

Le PAKISTAN a déclaré qu'une démarche de développement durable est nécessaire au soutien d'une croissance économique viable, en citant une étude de la Banque mondiale qui estime que la pollution de l'environnement et les changements climatiques coûtent environ un milliard de roupies par jour au Pakistan. Le SOUDAN a présenté ses efforts nationaux visant à éliminer la pauvreté en instituant des pratiques agricoles progressives et adaptables.

Les ÉTATS-UNIS ont plaidé pour l'élaboration d'une synthèse du président résumant les débats de l'ANUE 2. Le représentant a mis l'accent sur les coûts qu'impliqueraient une modification du cycle de l'ANUE, et a proposé que l'ANUE envisage de convoquer ses sessions en février ou en mars.

Le MEXIQUE a demandé l'adoption d'une déclaration politique forte et de la politique relative à l'engagement des parties prenantes, et a souligné qu'il est nécessaire de garantir le principe d'inclusion et la participation à l'ANUE.

Le JAPON a mis en exergue le partenariat du pays avec le PNUE en ce qui concerne le Rapport mondial sur la gestion des déchets, et a salué la méthode de budgétisation axée sur les résultats adoptée dans le projet de programme de travail (PT) et de budget pour l'exercice biennal 2018-2019. La SUISSE a demandé que le cycle de l'ANUE soit synchronisé avec le cycle d'autres organisations des Nations Unies, et qu'une déclaration ministérielle forte soit formulée pour guider les travaux du PNUE, en ce qui concerne, par exemple, les synergies entre les accords multilatéraux sur l'environnement (AME) relatifs à la biodiversité, l'établissement de rapports coordonnés sur les produits chimiques et les déchets, y compris les déchets plastiques et microplastiques dans le milieu marin, et le processus du Rapport sur l'avenir de l'environnement mondial (GEO).

La BOLIVIE a exprimé des préoccupations quant à l'impression de partialité en faveur des paiements pour les services écosystémiques et d'autres démarches relative à l'économie verte émanant du texte de résolution.

Le SAMOA a mis l'accent sur les interrelations entre la mise en œuvre des Orientations de Samoa et des ODD par le PNUE.

Les ÉTATS ARABES ont souligné que l'ANUE 2 doit jeter des bases solides pour guider les travaux des pays visant à relever les principaux défis environnementaux. L'IRAK a déclaré que le document final devrait refléter l'impact croissant des tempêtes de sable. L'INDONÉSIE et KIRIBATI ont souligné l'importance de la gestion durable des récifs coralliens dans la préservation des moyens de subsistance des communautés littorales, et KIRIBATI a signalé des difficultés à accéder au financement climatique. Le SRI LANKA a mis en exergue l'impact des récentes pluies torrentielles et des glissements de terrain importants dans le pays, et a appelé à se concentrer sur la réduction des risques de catastrophe lors de la mise en œuvre des ODD.

LES GRANDS GROUPES ET LES PARTIES PRENANTES ont déclaré qu'ils rejetteraient la politique relative à l'engagement des parties prenantes si elle comprend le « principe d'approbation tacite » proposé, qui, selon eux, équivaudrait à un veto silencieux.

COMITÉ PLÉNIER

Le Comité plénier s'est réuni en séance plénière dans l'après-midi, présidé par Idunn Eidheim (Norvège). Les délégués ont approuvé la nomination de Husham Al-Fithyan (Irak) en tant que Rapporteur du Comité plénier.

Eidheim a fait observer la charge de travail considérable que représente pour le Comité plénier l'examen des points de l'ordre du jour sur les questions relatives à la politique et à la gouvernance internationales en matière d'environnement (point 4), la stratégie à moyen terme, le PT et le budget, et autres questions administratives et budgétaires (point 5) et l'ordre du jour provisoire, les dates et le lieu de l'ANUE 3 (point 8) (UNEP/EA.2/1/Add.1/Rev.1). Elle a présenté une proposition de calendrier des travaux à mener par le Comité plénier du 23 au 25 mai (UNEP/EA2/CPR.2). Elle a également proposé un groupement révisé des résolutions et des présidents pour cinq groupes de rédaction.

Les délégués ont demandé un équilibre régional et politique dans la sélection des présidents et ont exprimé des préoccupations quant aux contraintes auxquelles sont exposées les petites délégations pour assister aux sessions parallèles. Des délégués ont proposé d'organiser les résolutions selon trois groupes de rédaction plutôt que cinq. L'UE a appuyé une proposition visant à ce que les groupes de rédaction soient coprésidés, afin de garantir l'équilibre entre les régions.

La SUISSE a prévu de proposer une nouvelle résolution sur le calendrier des élections du Bureau, et la COLOMBIE a suggéré que celle-ci soit examinée dans le cadre de l'examen du cycle de l'ANUE (UNEP/EA.2/L.26). Le COSTA RICA, appuyé par le CHILI, a annoncé la présentation d'une nouvelle résolution sur le Principe 10 de la Déclaration de Rio.

MULTIPLES VOIES POUR PARVENIR AU DÉVELOPPEMENT DURABLE: Le Secrétariat a présenté le rapport du Directeur exécutif (UNEP/EA.2/9) et le projet de résolution correspondant (UNEP/EA.2/L.6), en indiquant que huit pays et l'UE ont présenté des contributions. L'Égypte, s'exprimant au nom du GROUPE DES ÉTATS D'AFRIQUE, a mis en exergue des décisions connexes adoptées à la 6e session spéciale de la Conférence ministérielle africaine sur l'environnement. La SUISSE a souligné que le résultat de l'ANUE devrait porter sur le rôle du PNUE dans la réalisation du Programme 2030. La BOLIVIE s'est dite préoccupée par l'accent placé sur les approches relatives à l'économie verte. Le GRAND GROUPE DES TRAVAILLEURS ET DES SYNDICATS a demandé une transition équitable et une cohérence politique pour réaliser les ODD.

NOUVELLES QUESTIONS ET AUTRES QUESTIONS PERTINENTES: Le SAMOA a présenté son projet de résolution sur la mise en œuvre des Orientations de Samoa par le PNUE visant à faciliter la réalisation des ODD (UNEP/EA.2/L.5). Les délégués sont convenus de transmettre au groupe de rédaction ce projet de résolution ainsi qu'un projet sur l'investissement dans les capacités humaines en faveur du développement durable par le biais de l'éducation et de la formation environnementales (UNEP/EA.2/L.4).

Au sujet de la mise en œuvre effective de l'Accord de Paris (UNEP/EA.2/L.7), le NICARAGUA a déclaré que l'Accord n'existe pas juridiquement et ne peut donc pas être mis en œuvre. L'ARABIE SAOUDITE a souligné que l'ANUE ne devrait pas bouleverser l'équilibre convenu à Paris. CUBA, rejoint par l'IRAN, le PAKISTAN et le BRÉSIL, a averti l'ANUE de ne pas outrepasser ses compétences en cherchant à choisir parmi les éléments de l'accord. La SYRIE a suggéré que le projet devrait mentionner, entre autres, le renforcement des capacités nationales, l'apport d'une aide technique et financière, et le soutien aux pays pour présenter des propositions au Fonds vert pour le climat. L'OUGANDA a appelé à tirer parti de la dynamique suscitée lors de la signature de l'Accord de Paris pour entreprendre la mise en œuvre. La SUISSE a suggéré que la résolution devrait porter sur le rôle de l'ANUE dans la mise en œuvre de l'Accord, notamment sur les activités de sensibilisation et les travaux sur les CPD. En tant que rédactrice du projet, l'UE a proposé de modifier son titre pour « Soutien à l'Accord de Paris ».

Eidheim a présenté le document UNEP/EA.2/L.24 sur la lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la gestion durable des pâturages. Le SOUDAN, appuyé par la NAMIBIE, a mis l'accent sur l'importance de la résolution pour les pays africains.

Eidheim a également présenté le document UNEP/EA.2/L.25 sur la transformation du pastoralisme vers un développement durable. L'ÉTHIOPIE, appuyée par le GRAND GROUPE DES PEUPLES AUTOCHTONES, a demandé que davantage de ressources soient consacrées à cette question et que les Nations Unies déclarent une année internationale des pasteurs.

Dans la soirée, le Bureau s'est réuni pour poursuivre l'examen de l'organisation des travaux du Comité plénier.

GROUPE DE RÉDACTION

Un groupe de rédaction, présidé par Tita Korvenoja (Finlande), s'est réuni dans la soirée pour une première lecture des six résolutions présentées au cours de la séance plénière du Comité plénier. Les discussions se sont poursuivies tard dans la soirée.

DANS LES COULOIRS

La pluie fine n'a guère pu rafraîchir les couloirs aérés du siège du PNUE alors qu'une salle de conférence comble s'attaquait aux travaux de la première journée.

Si un ordre du jour chargé était attendu, les délégués ont commencé à prendre conscience que des problèmes fondamentaux existaient dans l'organisation des travaux proposée. Au terme de la séance plénière de l'après-midi réunissant le Comité plénier, on ne savait toujours pas si trois ou cinq groupes de rédaction se réuniraient, quelles seraient les résolutions qu'ils examineraient, et comment ils coordonneraient leurs travaux.

En aparté, un délégué s'est interrogé sur le bien-fondé de la nomination de nouveaux présidents de groupes thématiques pour diriger la dernière étape des négociations, en suggérant que le processus ne s'appuie pas sur l'expertise de ceux qui ont mené le texte à son stade actuel. Un autre délégué a soutenu que les nouveaux présidents des groupes thématiques représentent un nouveau mandat conféré par l'ANUE, qui fait suite aux travaux préparatoires menés par les missions basées à Nairobi.

Dans la confusion, un seul groupe de rédaction s'est réuni dans la soirée et a mené une première lecture, tandis que les observateurs avisés prévoyaient une très longue semaine à venir.

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