Les Comités se sont réunis tout au long de la journée.
Le Comité I passa en revue les propositions d'amendement aux
Annexes I et II; Le Comité II a débattu des espèces
ligneuses, du commerce des spécimens d'ours et de la viande
de brousse; et le Comité du Budget a tenu sa première
session officielle pour discuter le budget de l'exercice
2000-01.
LE COMITE I
LES PROPOSITIONS D'AMENDEMENT AUX ANNEXES I & II
:
Les Plantes: A inscrire dans l'Annexe II: L'UE apporta son
soutien à une proposition appelant les Etats membres à
limiter l'import de l'espèce Harpagophytum Procumbens (Griffe
du Diable) (Prop. 11.60) en attendant la réalisation de
récoltes viables. Le JAPON et la plupart des pays de
répartition soulignèrent l'insuffisance des preuves de
menace d'extinction posées par le commerce et s'opposèrent
à la proposition. Les délégués adoptèrent une décision
reportant la proposition à la CdP-12 to pour permettre aux
pays de répartition de procéder à la collecte de données
complémentaires. L'ALLEMAGNE amenda la proposition portant
sur l'espèce Adonis Vernalis (False Hellebore) (Prop 11.61)
pour y inclure uniquement les spécimens morts. Le
Secrétariat déclara que la CITES ne peut pas permettre une
différentiation entre les spécimens vivants et morts.
L'ALLEMAGNE suggéra l'insertion d'une référence aux
spécimens séchés. Les délégués adoptèrent la
proposition révisée. Les délégués devaient adopter par
ailleurs les propositions sur le Panax Ginseng (Ginseng
asiatique) (Prop 11.54) et le Cistanche Deserticola (Cistanche
du désert) (Prop. 11.59).
A ôter de l'Annexe II: La SUISSE expliqua que les espèces
proposées à la suppression des listes figurant dans l'Annexe
II ne sont ni commercialisées à une échelle internationale
ou ni artificiellement propagées à des fins commerciales. Le
KENYA, le NEPAL, l'INDE et le BANGLADESH s'opposèrent à la
suppression de l'espèce Ceropegia (Fleur Lanterne) (Prop.
11.1) en raison de ses caractéristiques endémiques.
L'OUGANDA ajouta que le Manuel d'Identification de Plantes est
incomplet, que l'ampleur du commerce illicite pourrait être
sous-estimée et que cela suffisait pour ôter toute
justification à la proposition. Les délégués adoptèrent
la proposition. La SUISSE nota le retrait des espèces Lewisia
maguirei et Lewisia serrata de la proposition sur le Lewisia
Cotyledon (Lewisia de Heckner) (Prop. 11.10) et les
délégués adoptèrent la proposition. Les délégués
devaient adopter également les propositions de suppression
des espèces Frerea Indica (Prop. 11.2); Byblis (Rainbow
Plant) (Prop. 11.3); Cephalotus Follicularis (Albany Pitcher
Plant) (Prop. 11.6); Darlingtonia Californica (Californian
Pitcher Plant) (Prop. 11.11); and Kalmi Cuneata (White Wicky)
(Prop. 11.57).
A Transférer vers l'Annexe I: Les délégués adoptèrent
les propositions appelant à l'insertion de les espèces
Araucaria Araucana (Arbre "Monkey Puzzle" Argentin)
(Prop. 11.55) et Guaiacum Sanctum (Lignum Vitae) (Prop.
11.62).
A rétrograder: Les délégués adoptèrent une proposition
appelant à rétrograder le Dudley Traskiae (Laguna Beach
Liveforever) (Prop. 11.7) décidant, toutefois, de maintenir
le Sclerocactus Mariposensis (Lloyd's Mariposa Cactus)
(Prop. 11.5) dans l'Annexe I. Invoquant le Principe de
Précaution, le MEXIQUE fit objection à la rétrogradation du
Disocactus Macdougalli (Cactus de Macdougall). Le délégué
des ETATS-UNIS suggéra que le Comité pour les Plantes
procède à une recherche complémentaire sur l'espèce. Le
BRESIL et le MEXIQUE appuyèrent cet appel. Les délégués
votèrent en faveur de la proposition.
Les Annotations: Les délégués adoptèrent la proposition
appelant à modifier les listings actuels des espèces
Cyatheaceae et Dicksoniaceae (Tree Ferns) (Prop. 11. 8). Les
délégués adoptèrent par ailleurs la proposition appelant
à l'harmonisation des exemptions ayant trait aux produits
médicinaux en combinant l'actuelle annotation touchant au
espèces Podophyllum Hexandrum et Rauvolfia Serpentina
(Himalayan May-apple) avec celle touchant à l'espèce Taxus
Wallichiana (Prop. 11.53). Le CHILI retira sa proposition sur
l'Echinopsis, l'Eulychnia et autres Cactacées Boliviens
utilisés dans la fabrication des bâtons de pluie (Prop
11.56) et suggéra, à sa place, un amendement de la
résolution 9.18 en y insérant une clause sur les bâtons de
pluie. Les délégués adoptèrent la nouvelle décision.
Les Animaux: A transférer vers l'Annexe I: Le NEPAL
introduisit la proposition de transférer vers l'Annexe I, les
espèces de pangolin Asiatiques (Prop. 11.13), notant le
commerce et les prélèvements d'organes dont elles sont
l'objet. Confronté à l'objection de nombreuse délégations,
le représentant des ETATS-UNIS suggéra d'établir un groupe
de travail informel pour l'amendement de la proposition. La
ROUMANIE et l'ILE FIDJI appuyèrent le transfert de l'espèce
"Bottlenose Dolphins" (Prop. 11.14) vers l'Annexe I.
Le JAPON s'y opposa, affirmant que la proposition ne
présentait pas des données suffisantes. L'UE y fit objection
et l'ISLANDE appela à une solution de portée régionale. Le
délégué des ETATS-UNIS suggéra l'établissement d'un
comité de rédaction restreint pour reformuler le libellé.
Les délégués approuvèrent.
Modification des Quotas: La TANZANIE présenta une
proposition appelant au maintien des quotas appliqués à
l'export des populations Tanzaniennes du Crocodile du Nil
(Prop. 11.12).
LE COMITE II
LES DESTINATIONS APPROPRIEES ET ACCEPTABLES:
Le KENYA
apprécia l'appui apporté à sa proposition (Doc 11.26) et
soumis des amendements mettant en relief les procédures
devant régir l'export sur le plan du traitement humain de la
faune sauvages et de la détermination des destinations
appropriées. Les délégués réexamineront cette question.
LE COMMERCE DES SPECIMENS D'OURS: Nombre de délégations,
dont la REPUBLIQUE DE COREE, la CHINE et les ETATS-UNIS
apportèrent leur appui à la recommandation du Secrétariat
(Doc. 11.29) appelant, entre autres, les Parties à présenter
des rapports sur l'action entreprise pour l'application de la
résolution10.8, laquelle requiert des Parties de confirmer,
d'améliorer ou d'adopter des législations nationales visant
à réduire le commerce illicites des organes d'ours. L'INDE
soumit une proposition spécifique aux espèces d'ours
figurant dans l'Annexe I qui requiert, entre autres, la mise
en place d'une entreprise de coopération scientifique
légiste pour l'identification de l'origine des espèces et
l'évaluation du commerce de l'ours dans les pays de
répartition et ceux de consommation, incluant des missions
techniques et politiques pour l'examen de la situation des
populations d'ours sauvages. L'INTERNATIONAL FUND FOR ANIMAL
WELFARE encouragea l'identification de substituts aux remèdes
contenant des substances provenant de l'ours. Plusieurs
délégations appuyèrent la proposition de l'Inde et un
groupe de travail fut établi pour approfondir l'examen de
cette question.
HABITS ET LAINE "VICUÑA": Les délégués
adoptèrent un projet de résolution permettant l'import
d'habits en "vicuña" de marque déposée signalant
le pays d'origine et exigeant des exportateurs la fourniture
des détails des exportations au Secrétariat (Doc. 11.33).
L'ANTILOPE TIBETAIN: Avec la requête de l'UE d'exclure les
antilopes tibétaines de propriété privé, les délégués
adoptèrent une proposition de la Chine requérant du Comité
Permanent le traitement du commerce illicite et la conduite
d'une investigation sur la fabrication du "shahtoosh"
(Doc. 11.34). L'INDE nota les contraintes d'ordre
constitutionnel posées à l'un de ses Etats et affectant sa
capacité de juguler la production de "shahtoosh" et
appela le Népal à apporter son soutien dans le
démantèlement des réseaux de contrebande.
LES ESPECES LIGNEUSES: Les délégués examinèrent les
recommandations du Secrétariat concernant le point de savoir
si les 14 décisions de la CdP-10 sur les espèces ligneuses
(Doc. 11.38.1) devaient, oui ou non, être maintenues. Les
délégués acceptèrent toutes les propositions à
l'exception de la recommandation appelant à rejeter la
décision 10.52 qui requiert la soumission des noms des
espèces aux importateurs et aux agence de mise en application
de la CITES. Le délégué des ETATS-UNIS nota la
disponibilité d'un document de sensibilisation sur les
produits ligneux couverts par la CITES.
LE COMMERCE DES ESPECES INSCRITES DANS L'ANNEXE II: Le
Secrétariat introduisit un projet de résolution amendant la
résolution 8.9 qui établit le processus devant être suivi
par le Comité pour les Animaux dans l'évaluation des
données biologiques et commerciales concernant les espèces
inscrites à l'Annexe II, et visant à l'identifier les
problèmes rencontrés au niveau de la régulation de ce
commerce (Doc. 11.41.2). La résolution élargie le processus
au Comité pour les Plantes. L'UE, la COLOMBIE, la SUISSE,
l'AUSTRALIE et d'autres Etats apportèrent leur soutien à la
résolution. Les délégués adoptèrent la résolution en
principe, en attendant l'introduction de quelques amendements
mineurs par l'UE et la Colombie.
LES LOIS NATIONALES: Les délégués passèrent en revue et
adoptèrent le document révisé (Doc. 11.21.1).
AMENDEMENT DE LA RESOLUTION 5.10: L'AFRIQUE DU SUD
introduisit son projet de résolution amendant la résolution
5.10 qui porte sur la définitions de "fins
principalement commerciales" (Doc. 11.43), et fit état
de son souhait de retirer les sections opérationnelles tout
en maintenant le libellé du préambule qui se réfère aux
fins commerciales des importations. Le CANADA, appuyé par
l'UE et les ETATS-UNIS, fit objection au libellé du
préambule, notant que le terme "fins commerciales"
y est encore moins précis. La résolution fut retiré.
LA VIANDE DE BROUSSE: Le ROYAUME-UNI introduisit un papier
de discussion et un projet de décision (Doc. 11.44) appelant
à l'établissement d'un groupe de travail permanent chargé
d'explorer les problèmes posés au niveau de commerce et de
la gestion de la faune sauvage ayant trait à la question de
la viande de brousse. Apportant son soutien, le CONGO déclara
que la consommation de viande de brousse est passée du stade
de subsistance traditionnelle à celui du commercial
d'envergure, provoquant le déclin des populations. La
décision fut adoptée.
LES PRODUITS COSMETIQUES CONTENANT DU CAVIAR: L'ALLEMAGNE,
appuyée par l'UE et la SUISSE, proposa un amendement de sa
résolution (Doc. 11.45.2) appelant à l'élimination des
permis de re-exportation imposés aux produits finis
cosmétiques contenant "moins de 0.05 gr de caviar
d'esturgeon par kg de produit cosmétique, tiré des espèces
inscrites dans l'Annexe II." Le délégué des ETATS-UNIS
et d'autres Etats s'y opposèrent, arguant que cela
établirait un précédent inacceptable, que l'impact sur
l'esturgeon n'est pas démontré, et que les produits
cosmétiques réexportés sont utilisés à des fins
commerciales et non personnelle. Un groupe officieux fut
établi pour l'examen approfondi du ce sujet.
GROUPE DE TRAVAIL SUR L'OURS: Le groupe de travail,
présidé par Yvan Lafleure (Canada), examina les
recommandations du Secrétariat et la proposition Indienne
concernant le commerce des spécimens d'ours. Ils
s'accordèrent pour dire que le Comité Permanent doit
procéder, à sa prochaine réunion, à une évaluation du
commerce des spécimens d'ours et à présenter ses
conclusions à la CdP-12, et que les Parties doivent procéder
à une évaluation des recommandations émises par les
missions techniques et politiques concernant le tigre pour
déterminer celles qui pourraient s'appliquer également à
l'ours.
LE COMITE DU BUDGET
LE FINANCEMENT EXTERIEUR:
Le Secrétariat introduisit
un document résumant les contributions apportées par les
donateurs aux projets reçue en supplément du Fonds
Fiduciaire de la CITES (Doc. 11.10.4). Le Président du
Comité du Budget, Stansell, souligna que le financement
extérieur comprenait une portion importante du budget du
Secrétariat et qu'il jouera un rôle significatif dans la
mise en uvre du Plan Stratégique. Le JAPON nota qu'il ne
pouvait garantir l'accroissement de ses contributions dans le
futur. Le ROYAUME-UNI déclara que les 13% de frais généraux
prévus risquaient d'avoir un impact négatif sur les
contributions. Le Comité approuva le document .
LE RAPPORT FINANCIER DE LA PERIODE 1997-1999: Le
Secrétariat introduisit le rapport financier de la période
1997-1999 (Doc. 11.10.1.Rev.1) et attira l'attention sur ses
annexes, lesquels fournissent le détail du total des
dépenses effectuées par
année. L'orateur nota, entre autre, que l'investissement du
solde de réserve du Fonds Fiduciaire a été rationalisé et
que le budget prévu pour l'exercice 2000 n'aura pas de
déficit. Les ETATS-UNIS et d'autres Etats demandèrent des
éclaircissements concernant les dépassements positifs et
négatifs prévus dans plusieurs lignes budgétaires. Le
Secrétariat répondit que les décalages étaient dus à la
réception de financements extérieurs pour certaines lignes.
Le Président Stansell suggéra que le Secrétariat fournisse
des explications additionnelles au cas où les différences
viendraient à dépasser 20%. L'ALLEMAGNE et le Royaume-Uni
demandèrent l'adoption de méthodes plus efficaces permettant
d'affiner les prévisions. Le Secrétariat déclara qu'un
alignement plus précis a été réalisé ces dernières
années et assura que des efforts concertés seront encore
fournis pour formuler des prévisions des plus réalistes. Le
Comité approuva le document.
LES DEPENSES PREVUES POUR L'EXERCICE 2000: Le Secrétariat
nota que le budget a été reprogrammé du fait de la tenue de
la CdP-11 en 2000 au lien de 1999 (Doc. 11.10.2). L'orateur
nota également que le budget du Comité Permanent a été
réduit, comte tenu du fait qu'il a déjà tenu deux réunions
en 1999. Le délégué de SAINTE LUCIE fit part de ses
réserves concernant l'insuffisance des fonds réservés à la
formation. Le Secrétariat fit noter l'accroissement intervenu
au niveau du budget réservé aux cours de formation et
suggéra que les fonds supplémentaires nécessaires à
l'élaboration de programmes de renforcement des capacités
pourraient provenir de sources extérieures. Le document fut
approuvé.
LE PERSONNEL DU SECRETARIAT: Le Comité nota que les sept
nouveau postes approuvés par le Comité Permanent seront
financés à travers le solde de réserve du Fonds Fiduciaire
(Doc. 11.9.2). Le Secrétariat souligna la nécessité de
pourvoir à trois postes additionnels, dont celui d'un
assistant régional et d'un chargé de la gestion des données.
BUDGET DE L'EXERCICE 2001-2002 ET PLAN A MOYEN TERME
2001-2005: Le Secrétariat introduisit le plan budgétaire
(Doc. 11.10.3.Rev.1). L'orateur indiqua que les estimations
prévues pour la première biennale sont supérieures à
celles approuvé à la CdP-10 en raison de l'amplification du
programme de travail nécessitant un accroissement de 19% du
budget pour la couverture des activités. Le Président
Stansell ajouta qu'on risquait d'avoir un déficit budgétaire
en 2003 si les Parties n'augmentaient pas leurs contributions.
Le Secrétariat demanda également aux Parties de s'accorder
sur un niveau de retrait acceptable du solde de réserve du
Fonds Fiduciaire. La SUISSE, appuyée par le ROYAUME-UNI, les
ETATS-UNIS et d'autres Etats, suggéra l'adoption d'une
approche graduelle dans le financement des postes et des
activités, en prélevant la moitié des fonds nécessaires du
solde de réserve et l'autre moitié du budget. L'AUSTRALIE
exprima sa préoccupation quant à la responsabilité à
assumer devant un faible solde de réserve. Le Comité du
Budget poursuivra ses délibérations sur la détermination du
seuil limite autorisé pour le report à hauteur de 1,5
million de francs suisses et l'approche progressive devant
être adoptée dans les retraits prélevés du solde, ainsi
que sur la réduction budgétaire générale de 20% proposée.
DANS LES ALLEES
Ce qui devait être un débat routinier du Comité
Budgétaire sur le programme biennal à venir de la Convention
a tourné en confusion, l'interprétation du Secrétariat et
des délégués divergeant sur le point de savoir si la
résolution de la CdP-10 d'accroître le budget et, par voie
de conséquence, les contributions des Parties, a, oui ou non,
un caractère contraignant.
Certains ont évoqué la nécessité de revoir les
engagements budgétaires à la lueur des nouveaux
développements intervenus dans le programme de travail, très
chargé, du Secrétariat et d'évaluer les activités prévues
dans la première phase de son plan à moyen terme. Beaucoup
d'intervenant ont déclaré ne pas pouvoir garantir la mise à
disposition de fonds supplémentaires pour la couverture des
nouveaux postes, au delà de 2002. D'autres ont fait part de
leur compréhension des demandes accrues pour un Secrétariat
plus étendu et adapté à l'augmentation des adhésions à la
CITES. Même si la CITES n'est pas assujetti à la politique
de croissance zéro en vigueur actuellement aux Nations Unies,
certains pensent qu'il sera difficile de justifier une
augmentation des contributions budgétaires auprès de leurs
gouvernements.