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Summary report, 15 May 2017

ICP-18

La dix-huitième réunion du processus consultatif non officiel à composition non limitée des Nations Unies sur les océans et le droit de la mer (processus consultatif ou PECNO-18) s’est tenue du 15 au 19 mai 2017 au siège de l’ONU à New York. La réunion a mis en présence des représentants de gouvernements, d’organismes intergouvernementaux, d’organisations non gouvernementales et d’institutions universitaires pour examiner le thème de cette année: « Les effets du changement climatique sur les océans ».

Le lundi et le jeudi, il y a eu un échange de vues général. Le lundi après-midi et le mardi, les délégués ont entendu des exposés de groupes d’experts et ont participé à des discussions sur le premier segment intitulé « Les effets du changement climatique sur les océans, y compris les implications environnementales, sociales et économiques ». Mercredi, les délégués ont pris part au deuxième segment: « Coopération et coordination dans le traitement des effets du changement climatique sur les océans – les actions en cours et les opportunités pour une amélioration ultérieure ».

Jeudi, les délégués se sont réunis en séance plénière pour examiner: la coopération et la coordination interinstitutionnelles; le processus de sélection des thèmes et des conférenciers pour la facilitation du travail de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU); et les questions qui pourraient bénéficier d’une attention dans les travaux futurs de l’AGNU sur les océans et le droit de la mer. Vendredi matin, les coprésidents ont distribué un résumé des discussions élaboré par les coprésidents, qui présente un aperçu des discussions qui ont eu lieu dans le cadre de chacun des points de l’ordre du jour.

BREF HISTORIQUE DU DROIT DE LA MER ET DU PROCESSUS CONSULTATIF

Le 1er novembre 1967, l’Ambassadeur de Malte auprès des Nations Unies, Arvid Pardo, a demandé aux nations du monde de reconnaître l’existence d’un conflit imminent qui pourrait dévaster les océans. Dans un discours prononcé devant l’Assemblée générale, il a appelé à “un régime international efficace sur les fonds océaniques et marins au-delà de la juridiction nationale clairement définie ». Le discours a mis en branle un processus qui au bout de 15 ans a vu: la création du Comité des fonds marins des Nations Unies; la signature d’un traité interdisant l’installation d’armes nucléaires sur les fonds marins; l’adoption d’une déclaration de l’AGNU stipulant que toutes les ressources des fonds marins au-delà des lignes de juridiction nationale sont “Patrimoine commun de l’humanité”; et la tenue de la Conférence de Stockholm sur l’environnement humain. Autant de facteurs qui ont conduit à la tenue de la troisième Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer, au cours de laquelle devait être adoptée la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM).

CNUDM: Ouverte à la signature à la troisième Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer, tenue le 10 décembre 1982, à Montego Bay, Jamaïque, la CNUDM énonce les droits et obligations des États relatifs à l’utilisation des océans et de leurs ressources, et à la protection des environnements marins et côtiers. Entrée en vigueur le 16 novembre 1994, la CNUDM a été complétée par l’Accord sur l’exploitation minière des grands fonds marins de 1994 et par l’Accord de 1995 sur la mise en œuvre des dispositions de la CNUDM, relatives à la conservation et la gestion des stocks de poissons chevauchants et des stocks de poissons grands migrateurs.

RÉSOLUTION 54/33 DE L’AGNU: Le 24 novembre 1999, l’Assemblée générale a adopté la résolution 54/33 sur les résultats de l’examen entrepris par la Commission des Nations Unies sur le développement durable, à sa septième session, sur le thème “Les océans et les mers”. Dans cette résolution, l’AGNU a établi un processus consultatif non officiel à composition non limitée (PCNO) pour faciliter l’évaluation annuelle des développements survenus dans les affaires maritimes. L’Assemblée générale a décidé que le Processus consultatif se déroulerait à New York pour examiner le rapport annuel du Secrétaire général sur les océans et le droit de la mer, et suggérer les questions particulières devant être prises en considération par l’AGNU, mettant l’accent sur la détermination des domaines où la coordination et la coopération intergouvernementales et interinstitutionnelles devraient être renforcées. La résolution a, en outre, établi le cadre dans lequel les réunions du PCNO seraient organisées et a décidé que l’AGNU, à sa 57e session, examinerait l’efficacité et l’utilité du PCNO.

PCNO-1 à 3: Les trois premières réunions du PCNO ont déterminé les questions à suggérer et les éléments à proposer à l’Assemblée générale, et ont mis en exergue les questions qui pourraient bénéficier d’une attention dans les futurs travaux de cette dernière. La première réunion du PCNO (30 mai - 2 juin 2000) a tenu des groupes de discussion portant sur les pêches et les impacts de la pollution et dégradation du milieu marin. La deuxième réunion (7-11 mai 2001) a été axée sur les sciences et technologie marines et sur la coordination et la coopération dans la lutte contre la piraterie et les vols à main armée en mer. La troisième réunion (8-15 avril 2002) a tenu des groupes de discussion sur la protection et la préservation de l’environnement marin, sur le renforcement des capacités, sur la coopération et la coordination régionales, et sur la gestion intégrée des océans.

RÉSOLUTION 57/141 DE L’AGNU: Le 12 décembre 2002, la 57e session de l’Assemblée générale a adopté la résolution 57/141 sur “les océans et le droit de la mer”. L’Assemblée générale a accueilli avec satisfaction les travaux antérieurs du PCNO, l’a prorogé pour une période supplémentaire de trois ans et a décidé de procéder, à sa 60e session, à l’évaluation de l’efficacité et utilité du PCNO.

PCNO-4 à 6: La quatrième réunion du PCNO (2-6 juin 2003) a adopté des recommandations sur la sécurité de la navigation, la protection des écosystèmes marins vulnérables et la coopération et la coordination sur les questions océaniques. La cinquième réunion (7-11 juin 2004) a adopté des recommandations sur les nouvelles utilisations durables des océans, y compris la conservation et la gestion de la diversité biologique des fonds marins dans les zones au-delà des lignes de juridiction nationale. La sixième réunion du Processus consultatif (6-10 juin 2005) a adopté des recommandations sur les pêches et leur contribution au développement durable, et a abordé la question des débris marins.

RÉSOLUTION 60/30 DE L’AGNU: Le 29 novembre 2005, la 60ème session de l’Assemblée générale a adopté la résolution 60/30 sur “les océans et le droit de la mer”. L’AGNU a décidé de poursuivre le Processus de consultation les trois prochaines années, conformément avec la résolution 54/33, avec une nouvelle évaluation de son efficacité et utilité, par l’Assemblée, à sa 63e session.

PCNO-7 à 9: La septième réunion (12-16 juin 2006) a amélioré la compréhension de la gestion fondée sur les écosystèmes et a adopté des recommandations sur les approches éco systémiques et les océans. La huitième réunion (25-29 juin 2007) a examiné des questions touchant aux ressources génétiques marines. Les délégués n’y sont pas parvenus à se mettre d’accord sur une formulation clef faisant référence au régime juridique applicable aux ressources génétiques marines des zones au-delà des lignes de juridiction nationale, en conséquence de quoi, aucune recommandation n’a été adoptée et un rapport de synthèse des Coprésidents a été transmis à l’Assemblée générale, pour examen. La neuvième réunion (23-27 juin 2008) a adopté des recommandations sur la nécessité de la sécurité et de la sûreté maritimes, dans la promotion des piliers économiques, sociaux et environnementaux du développement durable.

RÉSOLUTION 63/111 DE L’AGNU: Le 5 décembre 2008, la 63ème session de l’AGNU a adopté la résolution 63/111 sur “les océans et le droit de la mer”. L’AGNU a décidé de poursuivre le processus de consultation pour deux années supplémentaires, et a décidé que le processus consultatif, à sa dixième réunion, concentrera ses discussions sur la mise en œuvre des résultats du processus consultatif, y compris un examen de ses réalisations et lacunes dans ses neuf premières réunions.

PCNO-10 et 11: La dixième réunion (17-19 juin 2009) a produit un rapport de synthèse des coprésidents collationnant les conclusions de ses discussions sur la mise en œuvre des résultats du PCNO, y compris un examen des réalisations et lacunes de ses neuf premières années, rapport qui a été transmis à l’Assemblée générale pour examen. Le résultat de la onzième réunion (21-25 juin 2010) a été un résumé des discussions établi par les coprésidents, portant notamment sur: le renforcement des capacités en matière de science marine.

RÉSOLUTION 65/37 DE L’AGNU: Le 7 décembre 2010, la 65e session de l’Assemblée générale a adopté la résolution 65/37 sur “les océans et le droit de la mer”. L’Assemblée générale a décidé de poursuivre le Processus consultatif pour deux autres années.

PCNO-12 et 13: Le résultat de la douzième réunion (20-24 juin 2011) a été un résumé des discussions, établi par les coprésidents, transmis à l’Assemblée générale, qui a porté, entre autres, sur: les progrès accomplis et les lacunes qui subsistent dans la mise en œuvre des résultats des grands sommets sur le développement durable, ayant trait aux océans et mers; les défis nouveaux et émergents posés au développement durable et à l’utilisation des océans et des mers; et le cheminement vers la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (CNUDD ou Rio + 20) et au-delà. La treizième réunion (29 mai – 1er juin 2012) a produit un résumé des discussions, établi par les coprésidents, englobant le thème des énergies marines renouvelables.

RÉSOLUTION 67/78 DE L’AGNU: Le 11 décembre 2012, la 67ème session de l’Assemblée générale a adopté la résolution 67/78 sur “les océans et le droit de la mer”. L’Assemblée générale a décidé de poursuivre le processus de consultation pour deux autres années.

PCNO-14 et 15: Le résultat de la quatorzième réunion (17-20 juin 2013) a été un résumé des discussions, établi par les coprésidents englobant le thème de l’acidification des océans. La quinzième réunion (27 au 30 mai 2014) a examiné, entre autres, le rôle des fruits de mer dans la sécurité alimentaire mondiale et a émis un résumé des co-présidents.

RÉSOLUTION 69/245 DE L’AGNU: Le 29 décembre 2014, la 69ème session de l’AGNU a adopté la résolution 69/245 sur “les océans et le droit de la mer”. L’AGNU a décidé de poursuivre le processus de consultation pour deux ans, avec une autre évaluation de son efficacité et utilité par l’Assemblée générale, à sa 71e session, en 2016.

PCNO-16: La seizième réunion (6-10 avril 2015) organisée sous le thème des “océans et développement durable”. Les sujets abordés au cours de la semaine ont inclus: les dimensions économiques, sociales et environnementales des océans ainsi que les activités et les initiatives, les progrès accomplis et les opportunités offertes et les défis posés à une intégration accrue des trois dimensions. Les participants ont également examiné, entre autres, la coopération interinstitutionnelle et les questions qui pourraient bénéficier d’une attention dans les futurs travaux de l’AGNU sur les océans et le droit de la mer.

ICP-17: La dix-septième réunion (13-17 juin 2016) s’est tenue sous le thème des débris, plastiques et micro-plastiques marins. Les sujets examiné au cours de la semaine ont englobé: les dimensions environnementales, économiques et sociales de la question des débris, plastiques et micro-plastiques marins; et les défis, les leçons apprises, les bonnes pratiques et les prochaines étapes de l’action visant à prévenir, réduire et contrôler la pollution provenant de ces sources. Les participants ont également examiné la coopération interinstitutionnelle et les questions qui pourraient bénéficier d’une attention dans les futurs travaux de l’AGNU sur les océans et le droit de la mer.

Résolution 71/257 de l’AGNU: Le 23 décembre 2016, la 71e session de l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la résolution 71/257 sur « Les océans et le droit de la mer ». L’AGNU a décidé de poursuivre le processus consultatif pendant deux années de plus, avec un examen plus approfondi de son efficacité et de son utilité par l’AGNU à sa 73e session.

COMPTE RENDU DE LA PCNO-18

Le coprésident Gustavo Meza-Cuadra, représentant permanent du Pérou auprès des Nations Unies, a ouvert la PCNO-18, lundi matin.

Stephen Mathias, sous-secrétaire général aux affaires juridiques, a souligné le rôle de l’Assemblée générale en tant que seul organe mondial chargé de l’élaboration de politiques traitant du changement climatique et des océans de façon générale et non liée à un secteur particulier. Il a fait état des instruments traitant des impacts du changement climatique sur les océans, dont, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM) et la Convention sur la diversité biologique.

Thomas Gass, secrétaire général adjoint à la coordination des politiques et aux affaires interinstitutionnelles, Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, parlant au nom du Secrétaire général adjoint, Wu Hongbo, a souligné l’impact socio-économique du changement climatique sur les groupes vulnérables, tels que les femmes, les enfants et les peuples autochtones. Il a invité les participants à enregistrer des engagements et des partenariats sur l’Objectif de développement durable (ODD) 14 sur le site Web de la Conférence océanique de juin 2017, soulignant que la Conférence fournira une « contribution solide » au Forum politique de haut niveau sur le développement durable (FPHN) en juillet 2017.

Shifaana Thowfeequ, Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (UN-OHRLLS), au nom de la sous-secrétaire générale intérimaire, Heidi Schroderus-Fox, a souligné la nécessité d’agir, notamment pour: le renforcement de la coopération internationale et des activités scientifiques; l’utilisation des données pour évaluer les risques et les dommages causés aux océans, liés au climat; l’accroissement de l’aide financière pour assurer la participation des pays les moins avancés (PMA) et des petits États insulaires en développement (PEID) dans les forums régionaux et mondiaux; l’accélération du transfert de technologies permettant une exploitation durable des ressources océaniques; et la promotion de l’ODD 12 (consommation et production responsables).

Le coprésident Meza-Cuadra a souligné les répercussions de l’acidification accrue des océans, du réchauffement des océans, de l’élévation du niveau des mers, de la désoxygénation et des phénomènes météorologiques extrêmes et a déclaré que le réchauffement soudain des océans au Pérou a touché plus d’un million de personnes. Il a attiré l’attention sur le programme de développement durable pour l’horizon 2030 et sur la conservation de la diversité biologique marine des zones situées au-delà de la juridiction nationale (BADJN) et a déclaré que la PCNO-18 et d’autres processus pourraient apporter une contribution importante à la Conférence de haut niveau des Nations Unies pour le soutien de la mise en œuvre de l’ODD 14 (La Conférence océanique).

Le coprésident Kornelios Korneliou, représentant permanent de Chypre auprès des Nations Unies, a souligné l’importance d’une approche holistique et la nécessité d’une acceptation universelle du fait que l’océan joue un rôle essentiel dans la lutte contre le changement climatique. Il a déclaré que la PCNO-18 pourrait être une plate-forme pour l’amélioration de la prise de conscience. Il a introduit le Rapport du Secrétaire général « Les océans et le droit de la mer » (A/72/70) et a présenté le format et l’ordre du jour provisoire annoté (A/AC.259/L.18), qui a été adopté.

Le président de l’AGNU, Peter Thomson, a parlé de l’importance des océans pour l’avenir de l’humanité, de la menace existentielle du changement climatique et des effets du changement climatique sur les océans. Il a déclaré que sans une ratification rapide de l’Accord de Paris, des grands défis seront posés à l’atténuation et à l’adaptation. Il a souligné la nécessité d’une ambition accrue, d’une coopération et de politiques fondées sur la science, et a exhorté les délégués à enregistrer leurs engagements volontaires à l’appui de l’ODD 14, avant la Conférence océanique.

Juliette Babb-Riley et Carolyn Schwalger, coprésidentes du Groupe de travail spécial sur le processus régulier des communications et évaluations mondiales de l’état du milieu marin, y compris les aspects socio-économiques, ont rendu compte des efforts fournis et des progrès accomplis par le groupe de travail. Babb-Riley a mis en exergue le programme de travail englobant un deuxième processus régulier et évaluation mondiale de l’état des océans, et un soutien pour d’autres processus intergouvernementaux liés aux océans. Ces processus comprennent: l’élaboration de résumés techniques adaptés aux besoins du programme de développement durable pour l’horizon 2030; et la résolution 69/292 de l’Assemblée générale sur l’élaboration d’un instrument juridique contraignant international dans le cadre de la CNUDM sur la BADJN.

Le coprésident Schwalger a présenté un résumé de la première Évaluation marine intégrée mondiale. Les points saillants y ont inclus, entre autres: l’océan et l’atmosphère sont des systèmes interconnectés et le changement climatique affecte les deux, entraînant un réchauffement des couches d’eau superficielles et de celles plus profondes; la hausse des températures affecte la répartition et l’abondance des espèces marines et affectera les pêches à grande échelle et à petite échelle; l’élévation du niveau des mers variera selon les régions du globe et entraînera une augmentation des inondations et des marées dans les communautés côtières, affectant les habitats côtiers et, notamment, les palétuviers; et l’impact sur les réseaux et systèmes alimentaires sera imprévisible et important.

ÉCHANGE GÉNÉRAL DE VUES

Lundi matin, les délégués ont présenté des déclarations d’ordre général sur le thème de la réunion. L’Équateur, au nom du Groupe des 77 et de la Chine (G-77 / Chine), a souligné les effets économiques et sociaux du changement climatique pour les PMA et les pays de faible altitude, a appelé à une coopération renforcée et a souligné la nécessité pour les pays industrialisés de fournir le transfert de connaissances et technologies permettant une utilisation durable des ressources marines. Le délégué s’est déclaré préoccuper par: les impacts de la redistribution des stocks de poissons sur les pêcheries tropicales; les phénomènes météorologiques extrêmes, y compris la question du besoin d’améliorer les systèmes d’alerte précoce; et les coûts potentiels et les empreintes environnementales des solutions de la géo-ingénierie. Il a souligné l’importance du Protocole de Kyoto pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et la nécessité de respecter la promesse de 100 milliards de dollars d’ici 2020 faite dans le cadre de l’Accord de Paris.

Nauru, au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique (PEIDP), a déclaré que, sans une action radicale, la voie du développement durable sera fermée. La représentante a souligné la nécessité d’étendre l’adaptation, a signalé que le droit international ne traite pas de l’effet de l’élévation du niveau de la mer sur les frontières maritimes et a souligné l’importance des zones marines protégées (AMP), des sources terrestres de pollution marine et de la nécessité de surveiller l’acidification des océans (AO). Elle a appelé à une approche intégrée des solutions pour répondre à la nature complexe des menaces.

L’Union européenne (UE) a réitéré l’importance des océans dans les systèmes de régulation du climat et a exprimé son soutien à la promotion de la compréhension des effets du changement climatique sur les océans. La représentante a fait état des conclusions concernant la gouvernance des océans, adoptées par le Conseil de l’Union européenne en avril 2017 et a déclaré qu’elle attendait avec intérêt le rapport spécial du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur les changements climatiques et les océans et sur la cryosphère. Elle a mentionné les contributions de l’UE dans les domaines de l’observation, du suivi et de la recherche sur les océans dans le cadre du projet Horizon 2020, du programme du Service de surveillance de l’atmosphère de Copernicus et dans l’initiative du Groupe sur l’observation de la Terre (GEO). Elle a souligné la contribution du projet AtlantOS à la compréhension des liens entre le dioxyde de soufre et l’acidification des océans et a félicité l’Organisation maritime internationale (OMI) pour sa décision récente concernant l’entrée en vigueur du plafonnement du soufre dans le carburant marin.

L’Algérie, parlant au nom du Groupe africain, a souligné l’engagement des États africains en faveur du milieu marin et a fait état de la vulnérabilité particulière de la région africaine aux effets du changement climatique. Il a mis en exergue le rôle de la pêche en tant que source de sécurité alimentaire en Afrique et a exprimé sa déception d’avoir eu à constater que le rapport du Secrétaire général ne mentionne pas l’Amendement de Doha au Protocole de Kyoto. Il a appelé à la reconnaissance des vulnérabilités et des besoins particuliers de la région africaine et a souligné l’importance du renforcement des capacités, des partenariats et du financement, conformément au principe des responsabilités communes mais différenciées (RCMD). Il a parlé de la nécessité de renforcer la coopération scientifique à tous les niveaux pour la réalisation de l’ODD 14 et a exprimé son espoir de voir la prochaine Conférence océanienne aboutir à une déclaration politique ambitieuse.

Le délégué de l’Indonésie a souligné la nécessité d’une action collaborative permettant de s’assurer que les pays de l’archipel, comme la sienne, reçoivent une aide dans leurs efforts visant à faire face aux effets du changement climatique qui affectent les régions et les communautés côtières. Il a mis en relief des initiatives clés entreprises en Indonésie, y compris l’Initiative du Triangle Corallien sur les récifs coralliens, les pêcheries et la sécurité alimentaire (ITC-RCPSA), un partenariat multilatéral de six pays, formé en 2007, pour faire face aux menaces urgentes auxquelles sont confrontées les ressources côtières et marines.

Le délégué du Venezuela a exprimé sa solidarité avec les PEID et a déclaré que son pays envisagerait le soutien de l’ajout à l’ordre du jour de la Sixième Commission de l’AGNU, d’un point traitant des effets du changement climatique sur la souveraineté des États, et son renvoi à la Commission du droit international (CDI). Il a noté que l’atmosphère est une ressource commune de l’humanité, qui doit être protégée pour une utilisation durable. Il a encouragé la création de partenariats solides et l’entreprise d’actions fondées sur la science.

La Jamaïque a déclaré que les données recueillies ces cinq dernières années, confirment la hausse des températures de la surface des mers, qui entraîne une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes et présente un risque pour 60% de la population de la Jamaïque. La représentante a parlé aussi de la dépendance de la Jamaïque et de la nécessité d’une surveillance accrue des récifs coralliens. Elle a sollicité un renforcement des capacités et a fait état de l’impact des espèces nocives, telles que le Sargassum provenant des ZADJN.

Soulignant l’importance des océans en tant que puits naturel pour le CO2, la Colombie a parlé de la nécessité d’aborder le problème sous différents angles, notamment, celui des règles et règlements régissant la gestion et l’utilisation des terres et par le biais des plans nationaux d’adaptation (PAN) relevant de la CCNUCC. La Colombie a indiqué aussi qu’elle s’engageait à conserver et à protéger au moins 10% de sa superficie océanique et qu’elle veillera à garantir le placement d’un accent particulier sur les ressources marines et océaniques dans le cadre de la conformité à ses contributions prévues à l’échelle nationale (CPEN).

Le délégué des Tonga a souligné que les effets du changement climatique sur les écosystèmes océaniques menacent l’existence de son pays en tant qu’État national et menacent aussi la paix et la sécurité internationales. Il a réitéré l’importance des AMP, de l’aménagement de l’espace marin et de la sécurité alimentaire, et a appelé au renforcement des capacités, à des engagements financiers, au renforcement des institutions et au transfert de technologie. Il a appuyé la proposition du Venezuela concernant l’ajout à l’ordre du jour de la Sixième Commission de l’AGNU, d’un point sur l’examen de l’impact du changement climatique sur la souveraineté des États et leurs frontières maritimes. Faisant état de lacunes dans le droit international à cet égard, il a précisé que le point est susceptible de s’avérer un sujet approprié pour un examen par la CDI.

La représentante de l’Islande a parlé des défis auxquels à la fois son pays et le monde sont confrontés en raison des effets du changement climatique sur les océans et les écosystèmes marins. Elle a souligné, entre autres: l’importance d’une mise en application efficace de la CNUDM; d’une surveillance accrue; d’une meilleure connaissance de l’AO; et d’une mise en œuvre effective de l’Accord de Paris.

Le délégué du Vietnam a souligné la forte vulnérabilité de son pays aux changements climatiques, affirmant que les inondations et les typhons y exercent un impact négatif sur l’agriculture, sur la pêche et sur les efforts visant à éradiquer la faim et à réduire la pauvreté. Il a parlé des efforts fournis par son pays pour réduire les émissions de GES de 25% et a souligné le rôle crucial des partenariats à tous les niveaux.

Le délégué de Fidji a appuyé la proposition du G-77/Chine et le PEIDP sur l’élargissement de l’action mondiale en faveur de la lutte contre les effets du changement climatique et la suggestion du Venezuela concernant l’ajout d’un point à l’ordre du jour de la Sixième Commission de l’AGNU. Il a parlé des mesures prises par le Fidji pour l’adaptation au changement climatique, notamment, la relocalisation de plus de 40 villages côtiers en raison de l’élévation du niveau de la mer et a apporté son appui à l’appel du président de l’AGNU invitant les pays à enregistrer leurs engagements volontaires pris avec les parties prenantes individuelles, nationales, régionales et internationales, avant la Conférence de l’océan.

La Malaisie a mis en exergue sa prise de mesures visant à lutter contre les impacts du changement climatique, incluses dans sa CPEN. Au niveau national, cela englobe une revue du plan d’action national malais de l’ITC-RCPSA, qui traite de l’approche éco systémique marine et des AMP.

Le délégué des Philippines a déclaré que la Conférence océanique pourrait marquer un changement de jeu permettant de s’assurer que les océans et la planète ne périront pas en raison de l’inaction, soulignant que le changement climatique est préjudiciable au développement durable, aux droits de l’homme et à la paix et sécurité nationales, régionales et internationales. Il a cité le Typhon Haiyan de 2013, qui a tué 6 300 personnes aux Philippines, comme exemple des effets de l’évolution du réchauffement des eaux profondes de l’océan Pacifique et a souligné l’importance de créer de nouvelles voies de coopération.

Signalant que le pire blanchissement corallien est actuellement en cours en raison d’une acidité accrue des océans, la représentante des États-Unis a indiqué que les récifs coralliens sains fournissaient annuellement à son pays, des services de 3,4 milliards de dollars. Elle a souligné la nécessité d’une recherche scientifique accrue, d’une surveillance des océans et des littoraux, d’une cartographie et d’une protection adaptée aux lieux. Elle a également mis en exergue la base de données océanique mondiale de l’Administration océanique et atmosphérique des États-Unis (NOAA) et les études sur la réaction des stocks de poissons à l’évolution de l’acidité, et la collaboration et l’échange de données sur l’AO, regroupant 66 pays.

La Nouvelle-Zélande a souligné son engagement à maintenir des océans sains et productifs et à contribuer aux efforts visant à lutter contre les effets du changement climatique. La représentante s’est félicitée de la première évaluation marine intégrée mondiale du processus régulier, et a appelé à la conduite de nouvelles recherches sur les impacts du changement climatique sur les océans. Elle a déclaré qu’elle attendait avec impatience le rapport spécial du GIEC sur les changements climatiques, les océans et la cryosphère, et a mis en relief les efforts fournis par la Nouvelle-Zélande en faveur, entre autres, la mise en œuvre de l’Accord de Paris, le Partenariat néo-zélandais contre l’acidification des océans et la création d’une AMP en mer de Ross.

L’Argentine a souligné, entre autres, les répercussions économiques et sociales du changement climatique, faisant état des travaux du GIEC et de l’Évaluation océanique mondiale. La représentante a parlé du besoin d’améliorer les programmes existants et de développer de nouvelles initiatives de recherche, en particulier, sur des programmes de surveillance des sites. Elle a appelé à un renforcement de la coopération et de la coordination, et à des travaux interdisciplinaires sur les risques que le changement climatique pose pour les océans, et a souligné l’importance du renforcement des capacités, du transfert de technologie et du financement.

Jeudi matin, l’échange de vues général s’est poursuivi. Signalant que son pays est entouré des Océans du Pacifique, de l’Atlantique et de l’Arctique, le délégué du Canada a parlé des efforts qui y sont fournis dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, qui englobent la proposition d’une augmentation de 10% des zones marines protégées d’ici 2020, le soutien à la tenue d’ateliers sur l’hypoxie, et des financements pour les pays en développement.

La Chine a parlé de lacunes scientifiques et politiques dans le domaine de la lutte contre le réchauffement des océans et l’AO. Le délégué a souligné l’importance de la mise en œuvre de l’Accord de Paris, a mis en exergue les impacts sur les pays en développement, les PMA et les PEID, et a affirmé l’engagement de la Chine en faveur du Processus mondial de gestion du climat et de l’Accord de Paris, tant sur le plan national que celui international.

La Norvège a signalé que l’Arctique est en train de connaître un réchauffement deux fois plus important que celui d’autres océans et que les parties de l’Arctique pourraient être exemptes de glace d’ici 20 ans. Évoquant les émissions de GES, le délégué a indiqué que la Norvège s’est engagée à réduire ses émissions de 40% d’ici 2030. Il a mis en exergue le rôle des forêts bleues et les engagements de son pays en matière de financement de la lutte contre le changement climatique, accordé aux pays vulnérables.

Le délégué de l’Australie a parlé des initiatives soutenues par son pays face aux impacts du changement climatique sur les océans, y compris, entre autres, la participation au Système mondial d’observation des océans (GOOS) et au Comité scientifique sur la recherche océanique. Il a en outre souligné le travail mené par l’Australie dans le cadre de l’Initiative internationale sur les récifs coralliens, avec plus de 60 membres travaillant à l’édification de la résilience des récifs coralliens à l’échelle mondiale.

Le Brésil a appelé les États membres à intensifier leur engagement dans les discussions et les échanges de vues sur l’élaboration d’un instrument international juridiquement contraignant relevant de la CNUDM sur la BADJN.

Le Honduras a reconnu le travail de la Commission océanique intergouvernementale (COI) en tant que mécanisme agréé pour l’étude et l’observation des océans au sein de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Le délégué a exhorté les États Membres à reconnaître le rôle que jouent les organisations non gouvernementales (ONG) dans l’avancement des travaux sur les changements climatiques et les océans. Il a souligné la nécessité de renforcer la coopération entre les États membres par le biais d’accords multilatéraux et la ratification des instruments juridiques internationaux existants qui complètent et renforcent la CNUDM.

Le Sénégal a souligné la nécessité pour les pays de réduire non seulement les émissions de GES, mais de s’engager à mettre en place un large éventail de sanctuaires marins pour améliorer la résilience des écosystèmes marins ainsi que les chances d’une adaptation réussie. La représentante a fait état des effets du changement climatique sur les océans au Sénégal, y compris la diminution des stocks de poissons et l’impact sur les communautés côtières, et a décrit les approches de son pays en matière d’adaptation et d’atténuation.

Cuba a souligné la nécessité d’établir et de respecter des engagements concernant à la fois le changement climatique et les océans. La représentante a indiqué que les engagements pris dans le cadre des contributions fixées à l’échelle nationale (CFEN) relatives à l’Accord de Paris ne suffisent pas au maintien de l’objectif de 2° C et ne sont pas proportionnelles aux responsabilités historiques. Elle a appelé à un soutien financier plus important et a exprimé sa déception que la deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto ne soit pas encore entrée en vigueur. Elle a appelé à une volonté politique accrue et à l’engagement en faveur de l’Accord de Paris.

Le Pérou a parlé des menaces découlant des effets du changement climatique sur les océans, y compris El Niño et l’hypoxie. Le délégué a déclaré que les droits humains fondamentaux, tels que les droits à l’alimentation, à l’assainissement et au logement, sont menacés. Il a réaffirmé l’engagement du Pérou, suite à sa ratification de l’Accord de Paris, à la protection des océans et à la lutte contre le changement climatique.

Le Népal a parlé des liens entre les écosystèmes marins et montagneux et les effets du changement climatique. La représentante a exprimé sa solidarité avec les PEID et a déclaré qu’il incombait à toute la communauté internationale de faire face au réchauffement climatique et à l’élévation du niveau de la mer. Elle a précisé que le Népal soutient une approche multipartite, et a mis en exergue la nécessité du renforcement des capacités, du transfert de technologie et de campagnes de sensibilisation.

Le Sri Lanka a réaffirmé son ferme attachement à l’Accord de Paris et au Programme de développement durable pour l’horizon 2030; a souligné l’importance d’une pêche durable pour son économie et ses moyens de subsistance; a décrit les efforts visant à atténuer les émissions de GES, y compris la sensibilisation du public, la protection et la mise en valeur des palétuviers; Et s’est félicité de l’accent mis sur la tenue d’ateliers régionaux visant à renforcer l’expertise.

Le délégué du Japon a déclaré que toute la communauté internationale devait s’efforcer de faire face aux impacts du changement climatique sur les océans. Il a souligné la vulnérabilité des PEID et des PMA ainsi que les efforts fournis par son pays pour les soutenir. Il a également fait état des actions du Japon liées à la recherche et au suivi à long terme, y compris l’utilisation de navires de recherche et de bouées en coopération avec le CIO.

Singapour a déclaré que la hausse continue du niveau de la mer constitue une menace immédiate pour son pays. Le délégué a signalé que Singapour compte 250 espèces de coraux et qu’il a lancé un plan d’action pour la lutte contre le changement climatique et un plan de surveillance du blanchiment des coraux. Il a mis en relief l’importance de la CNUDM en tant que cadre juridique pour les questions relatives aux océans et a appelé à une coordination et une coopération accrues dans tous les secteurs. Il a également souligné la nécessité de relever les défis particuliers auxquels sont confrontés les PEID.

Le Guatemala a parlé de la vulnérabilité de son pays aux impacts climatiques et a signalé une augmentation de la couverture des AMP; la promotion de l’utilisation durable de la biodiversité marine dans les ZADJN; et la nécessité d’échanges d’informations sur le milieu marin avec d’autres États et institutions et avec le public. Le délégué a exhorté d’autres pays à signer et à ratifier l’Accord de Paris, déclarant que l’océan est source de « nourriture et vie de tous ».

La République dominicaine a parlé du rapport du Secrétaire général sur les océans et le droit de la mer et a affirmé que le PCNO est le forum approprié pour le traitement de la question des effets du changement climatique sur les océans.

Le délégué de la République de Corée a rendu compte des accomplissements de son pays en matière de lutte contre les effets du changement climatique sur les océans, citant notamment: le Système national d’information sur le carbone bleu; la révision des législations et réglementations pertinentes pour le traitement des puits de carbone; et a la poursuite de la collaboration avec d’autres pays pour le renforcement de la réactivité des États côtiers aux impacts du changement climatique.

Le Soudan a réitéré la nécessité de disposer de données fiables et de haute qualité sur la science des impacts du changement climatique sur les océans. Il a appelé, entre autres: à des idées novatrices; au renforcement des capacités; à une mise en application intégrale de la CNUDM; et à un soutien de la part des pays industrialisés en matière de transfert de technologie et de financement.

La représentante des Îles Marshall a parlé de la vulnérabilité de son pays aux impacts du changement climatique sur les ressources côtières et marines. Elle a souligné la nécessité, pour le système international, de collaborer efficacement et de jeter des passerelles entre l’action locale et les avancées internationales. Elle a insisté sur la prise en compte et le suivi de la résolution 65/150 de l’Assemblée générale des Nations Unies, « Protection des récifs coralliens pour un développement et des moyens de subsistance durables ». Elle a réitéré le besoin de se concentrer sur les questions juridiques intéressant l’élévation du niveau des mers, les effets du changement climatique et la poursuite de la détermination des limites maritimes dans le cadre de la CNUDM, signalant que son pays a déjà soumis la documentation complète de ses limites maritimes, comme l’exige la CNUDM pour assurer ses frontières nationales et par là même, son « identité politique ».

Le Maroc a exprimé l’espoir de voir la Conférence océanique adopter un appel à des mesures précises, concises et aptes à conférer un nouvel élan à la protection et à la préservation des océans. Le délégué a également fait part de préoccupations concernant le contenu du rapport du Secrétaire général. Il a appelé à un dépassement des « petits calculs politiques » et a souligné la nécessité de la coopération Nord-Sud, du transfert de technologie et du renforcement des capacités.

Le délégué du Cameroun a signalé que son État est confronté à des effets réels du changement climatique, bien qu’il n’ait guère contribué à l’avènement de ce phénomène. Il a décrit la CPEN du Cameroun, y compris les objectifs liés à la réduction des émissions de GES et à l’utilisation de l’énergie propre, et l’élaboration d’un PAN. Il a appelé à la coopération de l’ensemble de la communauté internationale dans la lutte contre le changement climatique et la dégradation des océans, et a souligné la nécessité d’honorer les engagements relatifs au financement des mesures d’adaptation, au transfert de technologie et au renforcement des capacités.

La représentante des États-Unis a parlé de l’intérêt exprimé par certains pour un examen plus approfondi des implications juridiques de l’élévation du niveau des mers. Elle a déclaré que les États-Unis n’avaient pas de position concernant la discussion de ces questions à la Sixième Commission de l’AGNU mais qu’ils sont ouverts à la discussion.

LES GROUPES DE DISCUSSION

Le lundi après-midi et le mardi, les délégués ont entendu des exposés portant sur « Les effets du changement climatique sur les océans, y compris les implications économiques, sociales et environnementales ». Mercredi, les exposés étaient concentrés sur « La coopération et la coordination pour faire face aux effets du changement climatique sur les océans - Les actions en cours et des opportunités offertes pour la poursuite de l’amélioration ».

Les effets du changement climatique sur les océans, y compris les implications économiques, sociales et environnementales: Lundi après-midi, Ko Barrett, vice-présidente du GIEC, a présenté les conclusions du cinquième rapport d’évaluation du GIEC (RE5) et l’élaboration du sixième rapport d’évaluation (RE6). Parmi les principaux points du RE5, il y a lieu de citer: le fait que l’influence humaine sur le système climatique est claire; que plus nous perturbons notre climat, plus nous risquons d’avoir des effets graves, omniprésents et irréversibles; et que nous avons les moyens de limiter le changement climatique et de construire un avenir durable et plus prospère. Elle a indiqué que le GIEC était chargé de produire trois rapports spéciaux durant l’exercice 2018-2019.Le premier rapport abordera les impacts d’un réchauffement climatique global de 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels et des voies d’émission mondiales de GES connexes, dans le contexte du renforcement de la réactivité mondiale à la menace que pose le changement climatique pour le développement durable et les efforts visant à éradiquer la pauvreté. Les autres rapports sont un rapport spécial sur l’évolution du milieu marin et de la cryosphère dans un climat changeant, et un rapport spécial sur les changements climatiques et les sols.

Françoise Gaill, commission pour la recherche marine et côtière, France, a parlé des services éco systémiques qui contribuent au bien-être humain. Elle a souligné le travail de l’évaluation mondiale du milieu marin, et en particulier la relation entre le capital naturel, les fonctions et les processus, les services, les avantages et la valeur. Elle a comparé les approches visant à valoriser les océans, y compris le rapport 2017 du Boston Consulting Group et du World Wildlife Fund, qui a placé une valeur de 338 milliards de dollars sur l’océan Indien. Elle a décrit les services éco systémiques des océans qui atténuent le changement climatique, déclarant qu’à ce jour, le milieu marin a absorbé 93% des émissions de CO2 et plus de 90% de l’énergie thermique supplémentaire due au changement climatique. Elle a souligné l’importance des recherches récentes sur, entre autres, l’évolution, due au changement climatique, de la répartition de la vie sur terre et de la capacité d’adaptation des espèces. Elle a mis en exergue la nécessité de recherches, à l’avenir, sur les points de basculement dans des écosystèmes particuliers.

Fangli Qiao, secrétaire général du gouvernement et directeur général adjoint, First Institute of Oceanography (FIO), State Oceanic Administration (SOA), Chine, a présenté des projections et une étude climatique prévisionnelle: Les défis et les solutions possibles. Il a décrit les défis posés à la modélisation et à l’observation du climat et a souligné la valeur des modèles d’adaptation et d’atténuation, en cela qu’ils nous éclairent sur les scénarios futurs. Il a donné un aperçu de la méthodologie et des expériences de FIO et SOA sur le mélange des couches océaniques supérieures et la modélisation climatique. Il a réitéré que la prévision et la projection des changements climatiques affichent toujours une grande incertitude. S’agissant des effets du changement climatique, il a cité une hausse du niveau de la mer de 3,2 mm par an, pour la Chine de 1980 à 2016, soit le double de la moyenne mondiale, et a offert le soutien de son institution à la recherche sur le changement climatique dans les domaines de l’observation et des projections.

Francisco Armando Arias Isaza, Institut de recherche marine, Colombie, a présenté un exposé sur les réponses colombiennes aux effets du changement climatique sur l’océan. Il a décrit une approche en cinq étapes: le diagnostic, la planification, le soutien à la décision, les projets communautaires et le suivi et l’évaluation. En ce qui concerne le diagnostic, il a parlé des défis de la production du savoir, précisant que les côtes colombiennes sont très vulnérables à l’élévation du niveau de la mer en termes de destruction d’habitats, d’inondations et de perte d’eau douce et de biodiversité. Il a parlé d’une perte annuelle du produit intérieur brut (PIB), due au changement climatique, estimée entre 0,5% et 3%. En ce qui concerne la planification, il a mentionné, entre autres, la création d’AMP. Il a parlé également des défis liés à l’intégration des données scientifiques dans la prise de décisions politiques, des partenariats pour l’écotourisme, établis avec les communautés locales et d’actions menées en coopération avec le secteur privé. En ce qui concerne le suivi, il a appelé à une recherche accrue sur, entre autres, le carbone bleu, l’AO et des scénarios spécifiques pour tous les indicateurs du changement climatique.

Au cours du débat qui a suivi, les délégués ont soulevé des questions portant sur l’amélioration et le renforcement de la recherche sur le climat et les océans, le partage et le transfert de connaissances, la modélisation climatique, les données scientifiques et la collaboration.

Elva Escobar Briones, Université nationale autonome du Mexique, a présenté par téléconférence un exposé sur les impacts du changement climatique sur les océans au Mexique. Elle a décrit le travail en cours, les points forts et les défis posés au traitement de ces impacts. Se référant au Plan d’action et Stratégie nationale pour la biodiversité du Mexique au titre de la période 2016-2030, elle a souligné les chapitres portant sur: la connaissance, la conservation et la mise en valeur; l’utilisation et la gestion durables; l’octroi d’une attention aux facteurs de pression; la sensibilisation, la communication et la culture environnementale; et l’intégration de la gouvernance. Briones a évoqué les défis posés, y compris: la détermination d’objectifs réalisables; la quantification des engagements à prendre en matière d’adaptation; et l’intégration de mesures claires qui peuvent être suivies. Elle a parlé des actions du Mexique aux échelles locale, régionale et mondiale. Les actions locales comprennent, entre autres, une amélioration des connaissances scientifiques sur les seuils minimaux d’oxygène et de sa persistance, et la préservation et la mise en valeur des écosystèmes pour accroître la connectivité écologique. Les actions régionales comprennent l’intégration des programmes régionaux contre le blanchiment des coraux, l’acidification des océans et l’agrégation de Sargassum dans la mer des Caraïbes. En ce qui concerne les actions mondiales, elle a évoqué l’intégration d’initiatives de recherches scientifiques, socio-économiques et interdisciplinaires telles que le Global Ocean Oxygen Network et le Peer2Peer Mentoring Program.

Philip Sutton, Institut national des recherches sur l’eau et atmosphère, Nouvelle-Zélande, a présenté un exposé sur les impacts du changement climatique sur le milieu marin dans la région, et sur le programme des flotteurs-profileurs Argo. Il a souligné l’inter-connectivité du milieu marin et du climat, affirmant qu’il s’agit d’un « couple », qui ne saurait être traité séparément. Il a décrit le programme de recherche Argo, un projet mondial ouvert à tous, composé d’environ 4 000 flotteurs qui collectent des données sur la température et la salinité à des profondeurs allant jusqu’à 2000 mètres. Il a donnée plusieurs résultats, y compris: le réchauffement des océans varie considérablement selon la géographie et le réchauffement a lieu principalement dans l’hémisphère sud; le réchauffement varie tout le long de la colonne aquatique; le réchauffement océanique n’a affiché aucune pause depuis 2006; les endroits salés deviennent plus salés et les endroits frais deviennent plus frais; et l’expansion thermique de l’eau est à l’origine de la plus grande partie de la hausse du niveau des mer. Il a exploré plusieurs études de cas régionales, y compris la relation entre la température de la mer de Tasman et la température atmosphérique de la Nouvelle-Zélande, le Gyro Subtropical du Pacifique Sud, le « Blob » du Pacifique et les inondations survenues au Pérou en mars 2017. Il a souligné l’importance du maintien du programme Argo et de son élargissement aux régions sous-échantillonnées, y compris les zones océaniques de plus de 2000 mètres, les mers marginales et les zones glaciaires saisonnières.

Au cours du débat qui a suivi, les délégués ont procédé à un échange de vues sur le partage des données scientifiques, l’efficacité et la portée du programme Argo, les sciences ouvertes et la nécessité d’une collecte de données focalisée et efficace dans les zones vulnérables.

Mardi matin, Lisa Beal, École des sciences marines et atmosphériques, Université de Miami, États-Unis, a présenté un exposé sur l’évolution des courants marins des frontières occidentales dans un climat changeant. Elle a indiqué qu’ils comptent parmi les courants océaniques les plus forts et qu’ils jouent un rôle crucial dans la régulation de la température de la planète en transportant la chaleur des tropiques vers les pôles. Elle a parlé de possibilités de rétroactions positives ou négatives sur le changement climatique, en fonction de la façon dont ces courants changent, soulignant que des recherches plus approfondies sont nécessaires. Évoquant une étude de cas menée depuis vingt ans sur le courant d’Agulhas, elle a signalé que ce dernier s’allonge et s’affaiblit avec le temps en raison d’une augmentation des turbulences, contrairement aux modèles suggérant qu’il s’intensifiera. Elle a souligné qu’il est important de plutôt mesurer les évolutions survenant dans le milieu marin que de compter sur les prédictions des modèles climatiques.

Elizabeth Jewett, NOAA, a présenté un exposé sur l’amélioration de la compréhension et de l’action sur l’AO. Elle a noté que le taux d’AO est entre 10 et 100 fois plus rapide que celui enregistré au cours de n’importe quelle période des 50 millions d’années écoulées et a décrit des eaux américaines devenues trop corrosives pour que les huîtres puissent construire leurs coquilles. Elle a décrit la réponse des États-Unis, y compris l’adoption de la seule loi nationale régissant l’AO, axée sur le suivi et la prévision. Elle a parlé des actions entreprises à l’échelle mondiale, y compris: la mise en place du Réseau mondial d’observation de l’acidité océanique, qui soutient la collecte de données sur l’évolution des paramètres de l’AO, y compris les réponses biologiques et éco systémiques, et la modélisation. Elle a également souligné la mise au point d’une technologie peu coûteuse pour les zones à ressources limitées; la coordination entre les réseaux régionaux; et des stratégies d’adaptation, y compris l’accent mis davantage sur les approches en carbone bleu pour la séquestration du CO2, et la culture de variétés d’huîtres tolérant l’acidité.

Katharina Fabricius, Institut australien des sciences marines, a présenté un exposé sur les implications de l’AO et la gestion des écosystèmes. Elle a déclaré que les récifs coralliens sont les écosystèmes marins les plus diversifiés dans le monde, accueillant plus d’un million d’espèces qui dépendent des coraux pour la protection et l’abri. Fabricius a précisé que si les choses continuait sur cette lancée, la complexité structurelle des récifs coralliens continuera à diminuer progressivement partout dans le monde et que peu à peu elle finira par se « dissoudre ». Elle a déclaré que l’AO est irréversible à l’échelle temporelle humaine et qu’il est « impossible » d’éliminer le CO2 de l’océan parce que la technologie n’existe pas. En ce qui concerne les solutions, elle a recommandé de créer des espèces plus résilientes pour l’aquaculture, de déterminer des régions résistant à l’AO pour les AMP et de prioriser la gestion des écosystèmes locaux.

Les discussions qui ont suivi ont porté sur: les effets de l’AO dans la mer Rouge et le golfe Persique; l’importance des AMP pour la protection des herbiers marins; la possibilité d’inverser les zones mortes en utilisant des AMP combinées à des intrants nutritifs limitant l’évolution; les effets de l’AO sur les organismes à coque en carbonate de calcium; la migration climatique d’espèces de poissons dans les régions tropicales et subtropicales; et l’impossibilité de maîtriser les courants marins des frontières occidentales pour réorienter le transport de chaleur.

Dimitri Gutiérrez Aguilar, Institut péruvien de recherche marine, a présenté un exposé sur les effets du changement climatique sur la productivité et oxygénation du milieu marin du sud-est Pacifique. Il a décrit les impacts de la désoxygénation, y compris: la perte de biodiversité et de biomasse faunique profonde, la compression de l’habitat des espèces marines et la diminution de la productivité globale. Il a parlé des impacts des événements liés à El Niño au fil du temps et a fait observer que les changements prévus diffèrent selon la zone, avec un réchauffement accru prévu pour les zones marines ouvertes, tandis que les changements régionaux en teneur d’oxygène sont moins certains. Il a fait état de rapports accrus sur des zones côtières hypoxiques ou des zones mortes, dues à des charges nutritives d’origine anthropique. Il a souligné le besoin de recherches, y compris, entre autres: l’amélioration de la modélisation régionale sur les remontées des eaux côtières, la dynamique équatoriale et le comportement d’El Niño sous le changement climatique. Il a parlé de la nécessité d’accroître le renforcement des capacités en matière de suivi et de modélisation, et d’une plus grande collaboration internationale en matière de transfert de connaissances et de technologies.

Jennifer Howard, Conservation International, a présenté un exposé clarifiant le rôle des systèmes marins côtiers dans l’atténuation du climat. Elle a décrit le carbone bleu comme étant le carbone stocké dans les écosystèmes marins côtiers, tels que les palétuviers, les marécages et les prairies d’herbiers marins, ce englobe le carbone qui se trouve à l’intérieur et en dessous de la biomasse végétale. Elle a souligné la nécessité de protéger les écosystèmes pour préserver les avantages essentiels qu’ils fournissent; mais que toutefois, les développements survenus dans l’aquaculture, l’agriculture, l’infrastructure ainsi qu’en matière de pollution, continuent de menacer ces systèmes. Elle a déclaré que 67% de la gamme historique des palétuviers, 35% des marais salés et 29% des herbiers marins ont déjà été perdus. En ce qui concerne la politique d’atténuation du changement climatique, elle a signalé que 151 pays ont des écosystèmes côtiers de carbone bleu, 71 pays ont les trois écosystèmes, mais que seulement 28 d’entre eux les mentionnent dans leurs CFEN.

L’Ambassadrice Marlene Moses (Nauru), parlant au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a présenté un exposé sur les impacts du changement climatique sur les océans pour les PEID, soulignant les liens culturels, historiques et économiques profonds entre les populations des petits États insulaires en développement et le milieu marin. Elle a parlé de la vulnérabilité des PEID due notamment à la concentration démographique et à l’infrastructure près des littoraux; à la limitation des ressources et à l’insuffisance infrastructurelle; à la petitesse et vulnérabilité des économies; au manque de capacités financières, technologiques et institutionnelles en matière d’atténuation des, et d’adaptation aux, effets des changements climatiques; et à la vulnérabilité aux phénomènes météorologiques extrêmes. Elle a souligné les effets néfastes des changements climatiques particulièrement préoccupants pour les PEID, y compris: les changements survenus dans la migration des poissons et la production de poisson; l’intrusion saline préjudiciable aux approvisionnements en eau douce; l’augmentation de l’intensité des tempêtes; le blanchissement des coraux et les impacts correspondants sur la biodiversité et le tourisme; la fragilisation de la sécurité alimentaire; l’inondation marine des littoraux; et les défis posés à la survie même de certains PEID. Elle a appelé au transfert de technologie et au renforcement des capacités permettant de faire face aux impacts du changement climatique, et a souligné la nécessité de prendre des mesures urgentes pour limiter les émissions de GES, de concrétiser les CFEN et de travailler continuellement au renforcement des engagements relevant de l’Accord de Paris.

Au cours du débat qui a suivi, les délégués ont souligné l’importance des actions nationales traitant des impacts du changement climatique, de la clarification des données scientifiques sur l’AO et de la relève des défis et de la consolidation des points forts des diverses approches déterminées par les experts dans le domaine de la séquestration du carbone.

Mardi après-midi, Carlos Garcia-Soto, Institut océanographique espagnol, a présenté un exposé sur la prévision et l’anticipation des effets du changement climatique sur les pêches et l’aquaculture. Il a expliqué que les changements physiques et chimiques survenant dans les océans, tels que la température, la salinité, les courants et les concentrations d’oxygène, ont entraîné des changements dans la répartition des espèces marines et dans le calendrier des évolutions biologiques. En ce qui concerne les options offertes en matière d’adaptation, il a recommandé, entre autres: de retarder et réduire la production mondiale de coquillages; de relocaliser les productions aquacoles; d’accroître les espèces résilientes; et de modifier les modes de consommation alimentaire. En ce qui concerne les impacts sur les pêcheries, il a souligné que dans les zones opérationnelles des flottes, la migration des poissons pourrait affecter les distances à parcourir par les navires de pêche pour atteindre les populations de poissons « exploitées », entraînant une élévation des coûts de carburant et un allongement du temps passé en mer. Dans le cas des PEID, il a déclaré que la grande vulnérabilité des économies nationales des PMA imposera des coûts d’adaptation plus élevés.

William Cheung, Université de la Colombie-Britannique, Canada, a présenté un exposé sur les pêcheries mondiales dans le changement climatique. Il a déclaré que les changements survenus au niveau de la répartition conduiraient à des extinctions locales dans certaines régions et à une diversité accrue ailleurs, avec des impacts négatifs pour les communautés tropicales vulnérables. Il a souligné: que les espèces adaptées aux eaux chaudes sont de plus en plus dominantes et que les zones tropicales connaissent une réduction des taux de capture d’espèces adaptées aux eaux plus froides; que dans les eaux transfrontalières les migrations de poissons pourraient entraîner des conflits dans le partage des stocks de poissons; et que les coûts économiques pourraient atteindre 10 milliards de dollars par an. Évoquant d’autres implications, il a mentionné la santé nutritionnelle des communautés côtières qui obtiennent des micronutriments des poissons; les impacts d’ordre culturel; et les impacts de l’AO sur les pêches menées par les femmes et la subsistance de ces dernières. Parlant des solutions possibles, il a mis l’accent sur: la réduction des émissions de carbone en vertu de l’Accord de Paris; la protection et la restauration des habitats pour ralentir les impacts; et une meilleure gestion des pêches en haute mer.

Nathalie Hilmi, Centre scientifique de Monaco, a présenté un rapport sur trois ateliers qui ont réuni des scientifiques, des économistes, des sociologues et des anthropologues pour évaluer économiquement l’impact de l’AO sur la faune et la flore marine. Elle a expliqué que le premier atelier a porté sur les ressources naturelles et la gestion de la biodiversité, la pêche, l’aquaculture et le tourisme, que le deuxième a porté sur l’évaluation économique des effets de l’AO en termes de revenus, d’emplois et de vulnérabilité des espèces, au niveau régional, et que le troisième atelier a porté sur les activités économiques côtières, telles que la pêche, l’aquaculture et le tourisme; sur la modélisation économique et sur les mesures permettant de faire face à l’AO. Un quatrième atelier est planifié et sera axé spécifiquement sur les récifs coralliens. Elle a identifié des recommandations clés, notamment: la réduction des émissions de GES; la mise en place de réseaux côtiers spéciaux chargés de la mesure de l’AO; la conduite de recherches sur les impacts sur les espèces aquacoles précieuses; l’élaboration de projets de lutte contre l’AO qui soient éligibles au soutien du Fonds vert pour le climat; et l’intégration de la lutte contre l’AO dans les politiques mondiales, régionales et nationales.

Au cours du débat qui a suivi e la discussion, les délégués ont fait part de leurs réflexions sur des questions ayant trait à la science pour une plus grande clarification des impacts du changement climatique sur les pêches et sur l’aquaculture. Certains ont partagé des expériences réussies dans leurs pays et régions dans le domaine de l’adaptation aux effets du changement climatique sur les pêcheries côtières. Le concept « AMP dynamiques » a été longuement discuté, les délégués cherchant à mieux en saisir les mécanismes. Cheung a expliqué qu’il n’existe pas de règle unique pour des AMP dynamiques et s’est référé à un exemple de méthode applicable en milieu marin ouvert, qui utilise la télédétection pour déterminer l’emplacement des ressources pélagiques dans les ZADJN. Il a précisé que les données recueillies pourraient servir à la détermination des zones à protéger.

Essam Yassin Mohammed, Institut international pour l’environnement et le développement, a présenté, via la webdiffusion, un exposé sur les impacts exercés sur la pêche et leurs implications pour la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne. Il a souligné le rôle de la pêche dans l’approvisionnement alimentaire, dans la génération de revenus et dans la nutrition, ajoutant que le secteur emploie plus de 10 millions de personnes et qu’il constitue la principale source de protéines animales pour 20% des habitants de la région. Il a donné un aperçu des menaces posées, y compris, des rendements des poissons plus faibles, le déplacement d’espèces de poisson, la réduction des exportations de poisson et l’affaiblissement de la résilience des communautés côtières. Il a indiqué que les impacts du changement climatique sur les pêches ont entraîné une perte de revenus et a proposé d’explorer les possibilités d’investissements permettant de soutenir la pêche artisanale durable et de minimiser les pertes après récolte. En ce qui concerne les stratégies d’adaptation, il a recommandé l’établissement de systèmes de protection sociale permettant de renforcer la résilience des communautés locales et a conclu que le transfert de technologie et la création de capacités significatives et transformatrices sont nécessaires pour que l’Afrique subsaharienne parvienne à faire face aux effets néfastes des changements climatiques sur le secteur de la pêche.

Maria Fossheim, Institut norvégien de la recherche marine, a rendu compte des effets des écosystèmes du changement climatique dans les eaux polaires. Elle a souligné que l’océan Arctique se réchauffe plus de deux fois plus vite que la moyenne mondiale, chose qui a causé des effets majeurs sur les espèces et les écosystèmes, et a souligné l’importance des type et qualité de la glace de la mer Arctique, et pas uniquement celle de son étendue. Elle a décrit une étude de cas sur la mer de Barents, un système biologique hautement productif qui a connu le réchauffement le plus élevé de toutes les zones océaniques. Elle a signalé que, bien que certaines espèces de cette région soient des « gagnants du changement climatique », comme le cabillaud du Nord-est de l’Arctique, ces gagnants provoquent des effets négatifs majeurs sur l’écosystème, effets qui s’étendent en cascade sur l’ensemble du système.

Les questions et sujets soulevés lors du débat qui a suivi, ont englobé: les effets de la réduction de la glace de mer sur la prolifération des algues sous-marines et sur la production benthique et le changement, qui en a découlé, des systèmes dominés par les espèces pélagiques; et les justifications de la focalisation sur les pêches artisanales, y compris dans le contexte des ODD et de l’impératif de concrétiser l’ambition de « ne laisser personne derrière ».

Coopération et coordination dans le traitement des effets du changement climatique sur les océans – les actions actuelles et les possibilités d’amélioration: Mercredi matin, Hernan Garcia, NOAA, a présenté des projets et programmes fondés sur la science. Il a souligné qu’une entreprise mondiale sur les données concernant le climat océanique est nécessaire pour éclairer les prises de décision aux niveaux mondial, régional et local. Il a expliqué que bien que de nombreuses données océanographiques historiques aient été intégrées dans des bases de données accessibles au public, telles que la Base de données sur les Océans de la planète, de la NOAA, de nombreuses données précieuses, de dimension internationale, restent indisponibles pour être utilisées par la communauté scientifique. Il a souligné que les données sont un bien public et que l’accès ouvert crée un retour sur investissement en termes d’évaluations scientifiques mondiales fiables. Il a encouragé une collaboration à l’échelle de la planète permettant de partager et d’intégrer, de manière ouverte, les données disponibles, dans des bases de données mondiales pour analyse et modélisation et la création d’informations répondant à la demande des décideurs.

Vladimir Ryabinin, COI, a présenté un exposé sur le GOOS. Il a souligné la nécessité de passer de la curiosité ou des systèmes orientés vers la météorologie à une focalisation particulière sur les besoins sociétaux, tels que la pêche, les priorités régionales, les événements en temps réel et l’évaluation des écosystèmes. Il a noté que chaque dollar investi produit dix dollars en valeur, en plus des vies sauvées. En ce qui concerne l’état des Variables Océaniques Essentielles, il a indiqué que la plupart des paramètres d’ordre physique et biochimique ont été entièrement élaborés, tandis que ceux d’ordre biologique et éco systémique sont soit dans leur phase pilote, soit dans leur phase conceptuelle. Il a décrit les trois éléments constituant le processus GOOS: la surveillance scientifique par des groupes d’experts; la coordination des observatoires, utilisant des réseaux et des plates-formes d’observation à l’échelle mondiale, par des institutions régionales et nationales; et l’élaboration de projets. Il a mis en exergue les nombreuses contributions des partenaires, y compris celles des alliances régionales, a souligné la nécessité d’accroître les données sur les régions océaniques profondes et les régions polaires, et a déclaré que la COI propose la proclamation d’une décennie de la science océanique au service du développement durable, de 2021 à 2030, pour le soutien du « Futur que nous voulons ». 

Sindre Langaas, Institut norvégien pour la recherche sur l’eau, a parlé du rôle des « forêts bleues » dans la capture et le stockage du carbone atmosphérique et de leur capacité à fournir une variété d’autres services éco systémiques bénéfiques. Il a mis en relief le travail accompli par le Réseau national des forêts bleues de Norvège en matière de mobilisation de l’expertise nécessaire à la gestion durable des forêts bleues. Il a décrit les types de forêts bleues et leur capacité de séquestration et stockage du carbone et leurs services éco systémiques pertinents. Il a défini les services bleus comme étant des services marins et côtiers, qui fournissent de multiples services éco systémiques englobant la séquestration et le stockage de carbone. Le carbone bleu, a-t-il expliqué, est le carbone stocké, séquestré ou émis par des écosystèmes côtiers, tels que les marécages, les palétuviers, les prairies marécageuses et les forêts de varech. Comparant les capacités de séquestration de carbone des forêts bleues, il a indiqué que les prairies d’herbier marin ont le plus faible taux de stockage de carbone et que les palétuviers offrent le taux le plus élevé, qu’elles soient de l’estuaire ou de l’océan. Il a souligné la nécessité de conserver et de gérer durablement les palétuviers. Dans une analyse des CFEN, il a souligné que 28 pays ont mentionné les forêts bleues dans le cadre des mesures d’atténuation et 59 les ont mentionné dans celui des mesures d’adaptation.

Le débat qui a suivi a porté sur: les collaborations entre différents organismes de recherche; l’emplacement des forêts de varech dans les régions tempérées et polaires; le renforcement des capacités en matière de sciences océaniques; les difficultés à prédire les événements d’El Niño, qui sont de nature stochastique; et l’importance de la prise de mesures d’atténuation et d’adaptation, nonobstant la nécessité de nouveaux développements scientifiques.

Elliott Harris, secrétaire général adjoint, ONU Environnement (PNUE), a parlé des stratégies régionales visant à lutter contre le changement climatique à l’aide de mesures d’adaptation fondées sur les écosystèmes (AfE). Il a noté que, même avec des stratégies d’atténuation ambitieuses, le changement climatique continuera à avoir des effets, dont la plupart s’exerceront sur le milieu marin. Il a qualifié les approches des mesures d’AfE d’approches ayant « de faibles risques d’être regrettées », en raison de leur rentabilité et de leur caractère facilement réalisable. Expliquant que les écosystèmes maritimes et côtiers sont souvent transfrontaliers, il a indiqué que des stratégies de dimension régionale ont des chances de s’avérer plus efficaces et aptes à réduire les coûts à travers le partage des données, des outils et des bonnes pratiques. Il a parlé des programmes des Mers régionales du PNUE dans lesquels des pays voisins travaillent ensemble pour la protection des milieux marins communs. Il a cité trois exemples: le cadre d’adaptation méditerranéen qui vise à accroître la résilience des systèmes naturels et socio-économiques marins et côtiers; le soutien à la planification de mesures d’adaptation par le PEIDP, qui combinent stratégies conventionnelles et stratégies AfE; et l’utilisation de stratégies fondée sur le carbone bleu, y compris le protocole sur les palétuviers examiné à la COP12 de la Convention d’Abidjan. Il a souligné le caractère collaboratif des stratégies d’AfE qui soutient l’expansion des projets pilotes réussis.

Bethan O’Leary, Université de York, Royaume-Uni, a présenté un exposé sur le renforcement de la résilience dans la gestion des océans: les réserves marines dans un climat changeant. Elle a comparé les avantages des AMP et ceux des réserves maritimes et a signalé que les réserves offraient plus d’avantages en raison du fait qu’elles sont « fortement » protégées par des mesures appliquées, comme l’interdiction des activités commerciales et extractives. Elle a énuméré divers avantages des réserves, notamment: l’amplification de la biodiversité, de la biomasse, de l’abondance et de la taille corporelle des espèces exploitées et de celles qui sont indirectement touchées par la pêche; la protection des habitats contre les dommages ou destructions et la promotion de leur rétablissement; la croissance de la complexité écologique; et la promotion de la résilience des écosystèmes et des services éco systémiques. Elle a souligné l’importance d’avoir des écosystèmes sains et résilients pour soutenir et promouvoir les « précieux » services qu’ils offrent, mettant l’accent sur la nécessité d’une application efficace des AMP et affirmant qu’elles sont essentielles à la reconstruction et à la restauration de la vie dans le milieu marin.

Au cours du débat qui a suivi, les conférenciers et les délégués ont souligné, entre autres: la question de la coopération entre les organismes internationaux tels que le CIO, les organismes régionaux de gestion des pêches de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme des mers régionales du PNUE; les possibilités de partage des bonnes pratiques et des leçons apprises dans le cadre du programme des mers régionales; l’importance du renforcement des capacités en matière de recherche et d’observation marines au niveau régional; la nécessité de l’intégration d’une gamme d’approches pour les espèces migrantes à cause du changement climatique, outre les AMP dynamiques; et les préoccupations de sécurité nationale et de développement des ressources liées aux flotteurs-profileurs Argo.

Mercredi après-midi, Cyrille Frederic Marie Barnerias, Fonds pour l’environnement mondial (FEM), a présenté un exposé sur le FEM et le financement de la lutte contre le changement climatique, les leçons apprises et la voie à suivre. Il a donné un aperçu du travail du FEM à l’échelle mondiale et de la façon dont il se rapporte à d’autres mécanismes de financement du climat dans le cadre de la CCNUCC de pertinence pour l’adaptation et l’atténuation. Il a souligné les différences entre des fonds, tels que le Fonds pour les pays les moins avancés, le Fonds d’adaptation et le Fonds spécial pour la lutte contre le changement climatique. Il a précisé que le FEM soutient à la fois des projets de petite et de grande échelles dans les domaines de la biodiversité, des changements climatiques, des produits chimiques, des ressources en eau, de la dégradation des sols, des eaux internationales et d’autres domaines encore. Pour ce qui est des programmes promus au niveau national, il a mentionné le Programme des petites subventions, qui aide à financer des projets allant jusqu’à 50 000 dollars dans les communautés locales, qui sont en cours dans nombre de pays, dont le Vanuatu, le Mozambique et le Myanmar.

Hassan Moustahfid, FAO, a présenté un exposé sur les opportunités et les solutions permettant de traiter les effets du changement climatique sur les pêches et l’aquaculture. Il a cité plusieurs projets et programmes de la FAO établis à cette fin, y compris des ateliers régionaux axés sur les mesures d’adaptation, un atelier d’experts sur les méthodes d’évaluation de la vulnérabilité et un atelier, qui se tiendra en 2018, pour la fourniture d’une mise à jour des connaissances concernant les conséquences du changement climatique pour la pêche et l’aquaculture. Il a précisé que l’adaptation doit être menée de manière coordonnée sur trois niveaux: l’adaptation au niveau institutionnelle, l’adaptation au niveau des moyens de subsistance et l’adaptation au niveau de la résilience et de la réduction des risques. Il a parlé des opportunités offertes pour l’adaptation de la pêche et de l’aquaculture, à travers, notamment: le renforcement des mécanismes de coordination et de communication transversales ; la création et le renforcement des partenariats; l’aide aux États membres à mobiliser des fonds pour la mise en application des PAN; et la sensibilisation à l’importance de l’intégration des pêches et de l’aquaculture dans les CFEN et les PAN.

Muhammad Lukman, Coral Triangle Initiative, a présenté un exposé sur les mesures ITC-RCPSA et sur les étapes à suivre dans le traitement des problèmes posés aux récifs coralliens, liés au changement climatique, dans la région. Il a qualifié la région du Triangle corallien de « point chaud » de la biodiversité et a parlé des menaces posées par le réchauffement de l’océan et par l’AO. Il a déclaré que les mesures ITC-RCPSA sont un investissement dans la gestion de la conservation, citant l’exemple d’États membres comme l’Indonésie, la Malaisie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les Philippines, les Îles Salomon et le Timor-Leste. Lukman a expliqué la structure et le processus décisionnel relatifs à l’ITC-RCPSA et a partagé ses principes directeurs, soulignant l’importance des données scientifiques solides. Il a décrit l’utilisation de plans d’action régionaux et nationaux pour la réalisation des cinq principaux objectifs: la gestion efficace des paysages marins prioritaires; la promotion de l’approche éco systémique de la gestion des pêches; l’amélioration de la gestion des AMP; l’amélioration des mesures d’adaptation aux effets du changement climatique; et la gestion des espèces menacées d’extinction. Il a décrit les progrès réalisés par différents États membres, y compris, entre autres, nombre d’accords, cadres, stratégies et plans régionaux adoptés. Affirmant que les défis du changement climatique dépassent de loin la capacité de la région à y remédier, il a indiqué que l’investissement dans la gestion de la conservation nécessite un soutien international pour optimiser l’effort collectif de l’ITC-RCPSA.

Au cours du débat qui a suivi, les délégués ont échangé leurs points de vue sur le processus et sur la complexité de l’accès au financement destiné à la lutte contre le changement climatique et de l’efficacité des fonds climatiques au niveau national. Le FEM a expliqué le processus de la présentation des demandes et a encouragé les délégués à communiquer avec les correspondants nationaux du FEM pour améliorer leurs connaissances sur le processus. La FAO a souligné la nécessité de financements à la fois privés et publics pour le soutien des propositions des pays qui ne sont pas couverts par le mandat de l’institution. Les délégués ont également discuté de l’intégration de la « sagesse locale » dans les plans de gestion éco systémique des pêches.

Andi Eka Sakya, Agence météorologique, climatique et géophysique, Indonésie, a parlé des stratégies locales d’adaptation pour la gestion des pêcheries en Indonésie. Il a expliqué que l’Indonésie est encline à des catastrophes hydrométéorologiques qui sont devenues plus fréquentes au cours des 15 dernières années, et a décrit des systèmes d’alerte précoce créés entre 2008 et 2013. Il a parlé de la Climate Work School, un programme visant à aider les gens ordinaires à comprendre les informations techniques relatives au climat et aux conditions météorologiques. Il a expliqué que ce programme a débuté dans le secteur de l’agriculture, mais que depuis, il a été déployé dans le secteur de la pêche, entre autres secteurs, et a entraîné une augmentation significative des rendements.

Christina Hioureas, Foley Hoag, a parlé des effets de l’élévation du niveau de la mer sur les limites maritimes et de la déterritorialisation qui en découle. Elle a souligné les implications juridiques des effets du changement climatique sur les statuts territoriaux des pays et sur la manière dont ils peuvent être traités dans le cadre des conventions pertinentes. Elle a expliqué comment les droits maritimes, les limites territoriales et les zones économiques exclusives (ZEE) sont compromis par des lignes de base changeantes en raison de l’élévation du niveau de la mer et de la perte de terrain. Elle a souligné le besoin pour la CNUDM et les conventions pertinentes de traiter le cas particulier des îles et PEID de faible altitude, qui sont affectés par les définitions disponibles dans ces conventions, y compris les îles, l’État et les caractéristiques géographiques. Elle a mentionné plusieurs études universitaires qui proposaient des solutions aux lignes de base changeantes, y compris l’établissement de limites extérieures des frontières territoriales, et la déclaration ou le maintien des lignes de base inchangées, indépendamment des pertes de terres futures. Au sujet de la marche à suivre, elle a encouragé les pays à conclure des accords de délimitation maritime avec leurs voisins pour éviter les différends. Elle a en outre recommandé aux États Membres d’examiner ces questions dans le cadre de la sixième Commission de l’AGNU, en utilisant les recherches juridiques existantes, et de les renvoyer à la CDI pour éventuellement l’élaboration d’une nouvelle convention axée sur le traitement des conséquences de l’élévation du niveau des mers, telles que les caractéristiques maritimes et le statut. Elle a également suggéré d’envisager une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies sur ces questions ainsi que des amendements aux interprétations des dispositions relatives aux caractéristiques insulaires, étatiques et maritimes établis dans le cadre de la CNUDM.

Au cours du débat qui a suivi, les questions abordées ont inclus: la nécessité d’améliorer les systèmes d’alerte précoce pour les atolls et d’apporter des améliorations à la technologie devancière pertinente;  la transmission aux utilisateurs les données concernant les stratégies d’adaptation à long terme; des suggestions pour un nouveau point de l’ordre du jour de la Sixième Commission de l’AGNU, portant sur les implications juridiques de l’élévation du niveau des mers pour les PEID; la nécessité de traiter les lacunes sur les questions liées aux populations déplacées à cause du changement climatique; l’accès au financement pour faire face à l’évolution des lignes de base, y compris auprès de sources potentielles du secteur privé et des fondations; l’opportunité et le moment de rouvrir les accords de développement communs existants, pour y confirmer le respect des droits nonobstant la modification des circonstances, ainsi que les préoccupations concernant la présupposition de la légitimité des réclamations; et le point de savoir si le cas de l’arbitrage prononcé en faveur de la mer de Chine méridionale au sujet de l’Article 121 de la CNUDM devait être considéré comme la norme pour la reconnaissance internationale du statut d’une île.

COOPÉRATION ET COORDINATION INTERINSTITUTIONNELLES

Jeudi matin, Miguel de Serpa Soares, Secrétaire général adjoint aux affaires juridiques et Conseiller juridique de l’ONU, en sa qualité de Point focal des Nations-Océans, a rendu compte du PIC-18 sur le travail d’ONU-Océans tel que prévu par ma Résolution 68/70 de l’AGNU. Il a discuté des événements parallèles organisés par ONU-Océans et ses membres lors de la COP22 de la CCNUCC et lors de la prochaine conférence sur l’océan. Il a également rendu compte des résultats de la réunion ONU-Océans tenue les 10 et 11 avril 2017 au siège de l’Autorité internationale des fonds marins. Il a déclaré que les États membres de l’ONU-Océans ont reconnu la nécessité d’une coopération et d’une coordination renforcées pour s’attaquer efficacement aux impacts du changement climatique sur les océans et décrire les activités entreprises par les membres à cet égard. Il a souligné que les États Membres souhaitaient étendre leurs activités, en particulier par le développement de produits et de projets communs, mais ont expliqué que cela dépendrait d’un mandat clair dans les termes de référence ONU-Océans et sur le soutien financier.

Gabriele Goettsche-Wanli, directrice, Division des Nations Unies pour les affaires océaniques et le droit de la mer (UNDOALOS), a fourni une mise à jour sur la situation du Fonds d’affectation spéciale volontaire épuisé du PCNO. Elle a reconnu la contribution généreuse récente de la Nouvelle-Zélande et les contributions passées des États membres et a exhorté les États Membres, les ONG, les partenaires et d’autres entités à apporter des contributions permettant d’assurer la participation des pays en développement aux travaux du PCNO.

PROCESSUS DE SÉLECTION DES THÈMES ET CONFÉRENCIERS POUR LA FACILITATION DU TRAVAIL DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Le coprésident Meza-Cuadra a introduit, jeudi, le point de l’ordre du jour concernant la considération d’un processus transparent, objectif et inclusif. Sans observations de la part des délégués, le coprésident a clôturé ce point de l’ordre du jour.

QUESTIONS POUVANT BÉNÉFICIER D’UNE ATTENTION AU COURS DES FUTURS TRAVAUX DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SUR LES OCÉANS ET LE DROIT DE LA MER

Jeudi, le coprésident Meza-Cuadra a demandé aux délégués de présenter leurs déclarations concernant ce point de l’ordre du jour, référant les délégués à la « liste rationalisée des questions diverses qui pourraient susciter l’attention dans les travaux à venir de l’AGNU sur les océans et le droit de la mer », élaborée par les coprésidents.

L’Algérie, pour le groupe africain, soutenue par l’Argentine et la Fédération de Russie, a déclaré que les idées proposées ne doivent pas saper les projets de résolution sur les océans.

Le Pérou, soutenu par la République dominicaine et les Philippines, a proposé d’y ajouter, en tant que point à examiner, la question de modes durables de production et de consommation et sa relation avec celle des pêcheries durables, suggérant qu’il pourrait être inclus dans la section consacrée à la conservation et gestion des ressources marines vivantes.

L’Argentine a souligné la valeur du PCNO en tant que plate-forme pour l’examen des questions liées au développement durable et a proposé de retenir la réalisation de l’ODD 14 comme sujet à examiner dans le futur. La Fédération de Russie s’est opposée à la proposition, précisant que l’examen de l’ordre du jour, dans son ensemble, est confié au FPHN et qu’une telle approche y ferait double emploi. Le délégué a indiqué que le PCNO offre un format unique qui permet d’examiner un large éventail de questions ayant trait au milieu marin.

La France a déclaré que le PCNO constituerait un forum important pour la lutte contre la pollution sonore sous-marine. Malte s’est déclarée du même avis, précisant qu’il reste des lacunes importantes à combler dans les connaissances sur cette question.

La réunion a ensuite été ajournée pour donner aux coprésidents et au Secrétariat le temps d’élaborer un résumé des coprésidents, à examiner par les délégués, vendredi.

EXAMEN DES RÉSULTATS DE LA RÉUNION

RÉSUMÉ DES DISCUSSIONS DES CO-PRÉSIDENTS: Vendredi matin, les coprésidents ont présenté un document récapitulatif qui donne un aperçu des discussions de la PCNO-18 sur chacun des points de l’ordre du jour. Le résumé a mis en exergue l’échange général de vues et les tables rondes, y compris le texte sur l’importance de la mise en application de l’Accord de Paris et du respect des engagements pris dans le cadre de la CCNUCC concernant le traitement des questions océaniques. Le principe de RCMD a été souligné et un accent a été mis sur la mise en œuvre du Protocole de Kyoto et sur l’entrée en vigueur de l’Amendement de Doha. Le résumé comprenait également des libellés sur la lutte contre le changement climatique et la protection du milieu marin dans le cadre du programme 2030 et sur l’ODD 14, la voie à suivre de SAMOA, les objectifs d’Aichi et le Programme d’action d’Addis-Abeba.

Le résumé englobait aussi les avis des délégués sur le travail du Comité préparatoire créé par la résolution 69/292 de l’Assemblée générale qui appelait à l’élaboration d’un instrument international juridiquement contraignant applicable à la BADJN dans le cadre de la CNUDM.

Le résumé a également mis en relief les mises à jour effectuées par les pays dans leur CPEN et leurs PAN dans le cadre de la CCNUCC, soulignant la vulnérabilité continue des PEID, des pays en développement sans littoral, des PMA, des pays côtiers de faible altitude et des États africains côtiers. Des références y sont également faites à un examen éventuel par la Sixième Commission, ou un renvoi à la CDI, de la question des effets du changement climatique sur les PEID. Les liens existants entre les deux questions de science et de politique y sont notés ainsi que le rôle des institutions scientifiques dans la recherche et autres travaux sur les changements climatiques et les océans.

En ce qui concerne la coopération et la coordination interinstitutionnelles, le texte a englobé des références et établi des liens entre les travaux de la CCNUCC, de la CNUDM, d’ONU-Océans, les ODD et les mécanismes pertinents disponibles. Au sujet des questions susceptibles de bénéficier d’une attention dans les travaux futurs de l’AGNU sur les océans et le droit de la mer, lors de l’examen de la résolution 71/257 sur le thème de la dix-neuvième réunion du PCNO, le texte rend compte des discussions qui ont eu lieu sur les voies à suivre pour le traitement des liens entre le changement climatique et les océans dont, notamment, le FPHN et le processus des ODD.

Le texte souligne également les points de vue des délégués sur le caractère unique du PCNO en tant que forum non officiel pour l’échange de vues entre experts scientifiques et techniques et représentants gouvernementaux.

LES RÉTROACTIONS SUR LE RÉSUME DES CO-PRÉSIDENTS: Le coprésident Korneliou a invité les participants à examiner le résumé des coprésidents et à faire part de leurs commentaires.

Dans le débat qui a suivi, les participants ont félicité les coprésidents et le Secrétariat pour l’exhaustivité du résumé. Les participants devaient ensuite suggérer plusieurs amendements et éclaircissements sur le texte. Les points abordés ont porté sur: la répartition équitable des protéines de poisson; la réglementation de l’UE régissant les prairies d’herbiers; le forum approprié pour l’examen de la question du changement climatique au sein de l’ONU; et les données scientifiques des observatoires océaniques.

La Grèce a mis en exergue le libellé appelant à la création de zones communes de développement, en guise d’alternative aux accords de délimitation. Le GIEC a clarifié son rôle consistant à publier des articles scientifiques pertinents qui porteront sur les aspects des liens existant entre le changement climatique et les océans, dans le cadre du sixième rapport d’évaluation du GIEC et des rapports spéciaux pertinents.

PLÉNIÈRE DE CLÔTURE

Le coprésident Meza-Cuadra a fait observer que la PCNO-18 a été très utile pour une meilleure compréhension de la relation entre le changement climatique et les océans, et a souligné les « grands défis » à venir. Avec le coprésident Korneliou, il a remercié les délégués et les membres des groupes de discussion pour leur participation. Il a déclaré que la communauté internationale s’engageait à « redoubler d’efforts » en matière de coordination et de coopération pour le traitement des effets néfastes du changement climatique sur les océans. Il a mis en exergue la valeur spéciale du PCNO dans les discussions non officielles, et les liens établis entre les scientifiques, les délégations, les OIG et autres entités.

Le coprésident Meza-Cuadra a annoncé que la PCNO-18 serait la dernière de ses trois ans en tant que coprésident, et a clos la réunion à 15 h 35.

BRÈVE ANALYSE DE LA PCNO-18

OCÉANS: A LA RENCONTRE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE. CHANGEMENT CLIMATIQUE: A LA RENCONTRE DES OCÉANS.

La CNUDM a moins de 35 ans, cette année, tandis que la CCNUCC en a 25. Alors que la question du changement climatique bénéficie de beaucoup d’attention au sein du système des Nations Unies, dans les cadres de la CCNUCC, du GIEC et des ODD, celle des océans vient en 2017 lui partager la vedette à travers, notamment, la Conférence océanique qui se tiendra juin prochain, la focalisation sur l’ODD 14 au FPHN, en juillet, et les négociations en cours sur le thème de la BADJN, entre autres. La PCNO-18 était la première occasion où les questions du changement climatique et des océans ont été examinées ensemble dans le cadre d’un processus de l’Assemblée générale. Le thème ‘Océans et changement climatique’ avait été proposé pour le PCNO voila quelques années, mais certains avaient alors estimé qu’il était prématuré d’aborder le sujet alors que les négociations qui devaient aboutir à l’Accord de Paris étaient en cours. Après l’adoption et l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris, le moment était donc venu pour l’introduction de la question des liens entre les océans et le changement climatique, dans le cadre convivial d’un processus consultatif non officiel.

Au cours de la semaine, les exposés présentés ont souligné la nécessité de hâter la reconnaissance de ces liens. Les délégués y ont appris que les océans ont absorbé 93% de la chaleur générée par les émissions de CO2 depuis les années 1970, mais que cela ne s’est pas fait sans coûts: le réchauffement accru est en train d’accélérer leur désoxygénation; l’acidification des océans est en train de dévaster les récifs coralliens partout dans le monde; et l’expansion thermique contribue davantage à l’élévation du niveau des mers qu’à la fonte des glaciers marins. Les communautés côtières, les pêcheries, l’aquaculture et les moyens de subsistance sont en train de ressentir les effets socio-économiques, les pays en développement, les PMA et les PEID subissant de manière disproportionnée le poids de ce changement. Dans certains cas, c’est la survie même de toute une nation qui est en jeu.

Cette brève analyse rend compte de quelques-unes des questions soulevées à la PCNO-18 et de la gamme complexe des interconnexions avec d’autres questions et processus, et examine la question de savoir comment les États membres et le PCNO pourront soutenir le travail futur sur ces questions interconnectées.

M’AIMERAS-TU TOUJOURS? LE CAS PARTICULIER DES PEID

Le Kiribati possède 33 atolls de corail et des îles de récifs dispersées sur une vaste zone de l’océan Pacifique; Aucune d’entre elles ne dépasse six pieds au-dessus du niveau de la mer. Makurita Baaro a retenu ses larmes en parlant des effets du changement climatique sur son pays et d’autres États insulaires similaires. « Mon île est en train de se perdre à cause du changement climatique », a-t-elle déclaré.

Quatre-vingt dix pour cent des PEID sont dans les régions tropicales et la plupart y sont soumis à des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les tempêtes, cyclones et ouragans tropicaux. Extrême variabilité climatique, sécheresses et inondations sont désormais les caractéristiques normales des événements météorologiques que connaissent ces régions. La déviation vers le pôle des aires de répartition des espèces de poissons en réaction au réchauffement océanique continuera de nuire aux économies et communautés des PEID.

Sans doute plus que tout autre groupe d’États, les PEID comprennent l’interconnexion entre le changement climatique et les océans. Selon l’UN-OHRLLS, tous les PEID qui peuvent conclure des traités ont soit ratifié la CNUDM soit y ont adhéré. Quarante et un États insulaires en développement sont actuellement parties à la CCNUCC et 29 d’entre eux comptent parmi les signataires du Protocole de Kyoto. L’appel de Nauru, lancé au nom des PEIDP et de l’AOSIS, pour la reconnaissance des situations particulières des îles, a été entendu à maintes reprises à la CCNUCC et dans d’autres instances. Il a d’abord été reconnu par la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, en 1992, dans Action 21; il a été reconnu également dans le produit final de Rio + 20, « L’Avenir que nous voulons » ; et il est inclus dans l’ODD 13 (action contre le changement climatique).

Reconnaissant la nécessité d’une action urgente en faveur des PEID, les exposés sur les systèmes d’alerte précoce et les partenariats régionaux ont permis d’espérer des solutions possibles, mais d’autres ont mis en lumière les énormes défis et lacunes aux niveaux des connaissances, du renforcement des capacités et du financement.

QUESTIONS IDENTITAIRES: LES ZADJN ET LA SOUVERAINETÉ DES ÉTATS

La haute mer et les eaux océaniques profondes dans les ZADJN sont très vulnérables au stress induit par le CO2, bien que la plupart des émissions de GES soient dues aux activités terrestres. La nécessité d’aborder à la fois les questions d’ordre environnemental et celles d’ordre socio-économique, liées aux ZADJN est restée une préoccupation majeure tout le long de la PCNO-18, les pays focalisant sur les implications du changement climatique pour les ressources marines et les limites territoriales, en particulier, des PEID et autres États côtiers.

En dépit de l’avancement des travaux du Comité préparatoire des ZADJN sur les éléments devant figurer dans le projet de texte d’un instrument international juridiquement contraignant relevant de la CNUDM, qui pourrait traiter certains impacts environnementaux du changement climatique, les délégués sont encore nombreux à penser que d’autres voies devraient être également exploitées à cette fin, telles que les PAN, les CfEN et la collaboration régionale.

Après un exposé présenté sur les implications juridiques, la définition des caractéristiques des îles, de l’État insulaire et de l’espace maritime dans le cadre de la CNUDM, les délégués ont débattu de la nécessité d’ajouter de nouvelles dispositions à la CNUDM pour la prise en considération des impacts du changement climatique. Certaines de ces questions sont en cours d’examen au sein du Comité exécutif du Mécanisme international de Varsovie pour le dédommagement des pertes et préjudices, dans le cadre de la CCNUCC, mais le processus est complexe et reste l’objet de grands débats dans ce forum. Ainsi, à l’heure actuelle, les pays confrontés à des délocalisations imminentes de leurs populations disposent d’options juridiques limitées, en vertu de l’une ou l’autre des conventions.

En ce qui concerne les impacts du changement climatique sur la souveraineté des États, le Venezuela a mis l’accent sur le cas particulier des PEID, dont les limites territoriales peuvent être compromises par l’élévation du niveau des mers. Le délégué a suggéré l’examen de l’opportunité d’un renvoi à la CDI ou de l’ajout d’un point de l’ordre du jour de la Sixième Commission de l’AGNU sur la question. Les PEIDP et d’autres y ont convenu, soulignant que toute discussion sur l’identité et le statut des États devra aborder les impacts environnementaux et socio-économiques à l’intérieur des lignes de juridiction nationale de ces pays.

Beaucoup de pays ont souhaité s’assurer que leurs points de vue sur ces questions soient rendus fidèlement dans les résultats de la réunion, d’autant plus qu’il s’agissait là de la première réunion du PCNO sur le thème du changement climatique et des océans.

ALLER AU-DELÀ DE LA PREMIÈRE DATE: TROUVER DES SYNERGIES ET AUTRES PARTENAIRES

Des références répétées au PCNO, à la CCNUCC, ont mis en évidence l’existence de chevauchements entre la problématique du changement climatique et celle des océans, dans le cadre des deux conventions qui s’y rapportent. La Journée de l’action en faveur des océans, proclamée à la COP22 de la CCNUCC, tenue à Marrakech en 2016, a mis l’accent sur les activités, initiatives et feuilles de route devant être réalisées par les entités des Nations Unies, les ONG et d’autres sur les liens entre le changement climatique et les océans, mais cet événement était de caractère non officiel. Quelles sont les possibilités d’une relation plus étroite entre les accords et organismes internationaux axés sur les océans et ceux axés sur le climat? Les exposés présentés et les discussions menées au cours du segment consacré à la coopération et coordination ont permis d’identifier les domaines dans lesquels différentes conventions peuvent aider à résoudre des questions transversales.

Un avantage évident du traitement de la question des océans dans le cadre de la CCNUCC réside dans les possibilités d’accès qu’il offrirait aux ressources des divers instruments de financement du climat qui s’élèvent à un milliard de dollars par an, chiffre qui contraste nettement avec celui mis à disposition par le Fonds d’affectation spéciale de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mort (CNUDM), perpétuellement « épuisé ». Plusieurs conférenciers présentant le financement de la lutte contre le changement climatique ont suggéré aux délégués d’explorer la question de savoir si leurs pays respectifs pouvaient être éligibles au financement du climat pour le traitement des impacts exercés sur les océans.

La CNUDM, en revanche, dispose, elle, d’un mécanisme de règlement des différends, à savoir, le Tribunal international du droit de la mer, entre autres voies juridiques pour le règlement des différends et le traitement des questions connexes. Bien que la CCNUCC ne dispose pas de telles options, ses exigences obligatoires en matière de communication des données par le biais des PAN et des CfEN peuvent aider à garantir la responsabilité concernant les actions devant être menées au niveau national pour le traitement des problématiques du changement climatique et des océans et couvrant, par exemple, les efforts fournis dans les domaines de l’adaptation et de l’atténuation. Par ailleurs, le GIEC est en train d’élaborer un rapport spécial sur les changements climatiques, les océans et la cryosphère, qui fournira une plate-forme scientifique officielle pour les deux questions et peut-être donner lieu à une action éclairée rapide dans le cadre de la CCNUCC, comme l’ont fait les rapports précédents.

Une autre différence entre le PCNO et la CCNUCC est que le fait que le PCNO offre une plate-forme permettant aux PEIDP de partager, de manière directe, leurs préoccupations, expériences et points de vue sur la question des impacts du changement climatique, alors qu’a la CCNUCC, les PEIDP sont représentés par l’AOSIS et n’y figurent pas en tant que groupe officiel dans le cadre de cette Convention.

Au cours de la PCNO-18, les discussions ont souligné que des questions telles que celles des réfugiés climatiques, des déplacements de populations et des caractéristiques et limites maritimes, ont également rapport avec d’autres conventions et entités des Nations Unies. Par exemple, l’Organisation internationale du travail, l’Organisation maritime internationale et les conventions pertinentes relatives aux droits humains peuvent offrir des voies et moyens de traiter des questions liés au changement climatique. Bien que ces interconnexions soient référencées dans les données scientifiques et dans les travaux de nombre d’entités des Nations Unies, telles que la FAO et la COI, les lacunes dans les politiques et les pratiques au niveau national et la capacité limitée de certains États membres d’aborder efficacement la question des liens entre le changement climatique et les océans, à travers les Conventions, continueront à être de mise si ces liens ne sont pas traités.

Les partenariats, le renforcement des capacités, le transfert de technologie et la recherche sont essentiels pour que ces lacunes soient comblées. Un refrain constant pendant la PCNO-18 était un appel à plus de recherches sur les océans, y compris l’observation et le suivi, mais bien sûr, comme l’a fait remarquer le délégué d’un pays en développement, pas au détriment de mesures immédiates contre le changement climatique. 

LES ÉTAPES A VENIR: RÉUNIR LE RESTE DE LA FAMILLE?

Le chevauchement et la proximité d’autres réunions importantes sur le changement climatique et sur les océans semblent restreindre la participation de nombres d’États membres, en particulier ceux qui ne disposent pas de beaucoup de ressources, et le fait d’avoir un Fonds d’affectation spéciale épuisé n’est probablement pas pour arranger les choses. La représentation des OIG et des ONG était limitée principalement aux organisations ayant pris part aux groupes de discussions. La pratique du PCNO d’aborder à chaque réunion un « thème unique » signifie que les parties prenantes et experts qui prennent part à chacune d’entre ne sont souvent pas les mêmes, ce qui entraîne peu de continuité au fil des ans. Compte tenu de cet état des choses, les discussions à la PCNO-18 ont-elles contribué à faire passer la problématique des liens entre les océans et le changement climatique au niveau suivant?

Les délégués ont convenu que le processus ouvert et informel consacré à ce thème est à la fois précieux et approprié. Les décideurs y ont entendu parler de la profondeur des problèmes posés et des solutions possibles; les scientifiques y ont eu l’opportunité d’échanger des données et de partager des idées. Bien que le PCNO ne soit pas censé alimenter la Conférence océanique, de bien nombreux délégués y ont fait référence au rapport détaillé du Secrétaire général, aux résumés techniques pour la 1ère évaluation marine mondiale et au résumé de la PCNO-18 élaboré par les coprésidents, en tant que sources d’information importantes qui pourrait aider à relever le profil de ces problématiques à la conférence de juin. L’opportunité de proposer et de procéder à un examen minutieux des questions liées aux océans et au changement climatique pourrait bien bénéficier d’un intérêt dans d’autres forums. En ce qui concerne les forums les plus appropriés, un membre du Secrétariat a déclaré: « Plus il y en aura, meilleur ce sera, pourvu qu’il n’y ait pas de double emploi! »

RÉUNIONS A VENIR

52e Réunion du Conseil du FEM: A sa première réunion en 2017, le Conseil du FEM approuvera de nouveaux projets pour la réalisation d’avantages environnementaux mondiaux dans les domaines prioritaires du FEM, fournira des orientations au Secrétariat et aux organismes d’exécution du FEM et discutera de ses relations avec les Conventions pour lequelles il sert de mécanisme financier, dont, les conventions de Stockholm et de Minamata.  dates: 23-25 mai 2017  lieu: Washington D.C., US  contact: GEF Secretariat  téléphone: +1-202-473-0508  fax: +1-202-522-3240/3245  courriel: Secretariat@thegef.org www: https://www.thegef.org/events/52nd-gef-council-meeting

Conférence de haut niveau des Nations Unies pour l’appui de la réalisation de l’ODD 14: La Conférence océanique, organisée conjointement par les gouvernements des Fidji et de la Suède, coïncidera avec la Journée mondiale des océans et vise à soutenir la réalisation de l’objectif 14 du développement durable (Conserver et utiliser durablement les océans, les mers et les ressources marines pour le développement durable).  dates: 5-9 juin 2017  lieu: Siège de l’ONU, New York  contact: Permanent Missions des Fiji et de la Suède  téléphone: +1-212-687-4130 (Fiji); +1-212-583-2500 (Suède)  www: https://sustainabledevelopment.un.org/topics/oceans/SDG14Conference

27e Réunion des États parties à la Convention des Nations Unies de 1982 sur le droit de la mer: Cette réunion élira les membres du Tribunal international pour le droit de la mer (l’élection d’un tiers des membres a lieu tous les trois ans) et les Membres de la Commission sur les limites du plateau continental (l’élection des 21 membres a lieu tous les cinq ans). Elle examinera le rapport du Tribunal, ainsi que les questions budgétaires et administratives. Elle examinera également les informations fournies par le Secrétaire général de l’Autorité internationale des fonds marins et par le Président de la Commission sur les limites du plateau continental, sur les activités de ces organismes, entre autres questions.  dates: 12-17 juin 2017  lieu: Siège de l’ONU, New York  contact: UNDOALOS  téléphone: +1-212-963-3962  courriel: doalos@un.org www: http://www.un.org/Depts/los/meeting_states_parties/twentyseventhmeetingstatesparties.htm

HLPF 5: La cinquième session du Forum politique de haut niveau sur le développement durable, organisé sous l’égide du Conseil économique et social des Nations Unies, se tiendra sous le thème « Éradiquer la pauvreté et promouvoir la prospérité dans un monde en mutation ». Comme décidé dans la résolution A/70/299 de l’Assemblée générale des Nations Unies, la HLPF 5 effectuera des examens approfondis de la mise en œuvre de cinq ODD, y compris l’ODD 14.  dates: 10-19 juillet 2017  lieu: Siège de l’ONU, New York  contact:   UN Division for Sustainable Development, Department of Economic and Social Affairs   courriel: https://sustainabledevelopment.un.org/contact/ www: https://sustainabledevelopment.un.org/hlpf

BBNJ PrepCom 4: La quatrième réunion du Comité préparatoire créé par la résolution 69/292 de l’Assemblée générale (Élaboration d’un instrument international juridiquement contraignant en vertu de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer pour la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine des zones au-delà de la juridiction nationale) traitera des ressources génétiques marines, des outils de gestion régionaux, des évaluations de l’impact environnemental, du renforcement des capacités, du transfert de technologies marines et des thèmes transversaux. La session devrait élaborer des recommandations à l’Assemblée générale des Nations Unies en vue d’une décision à sa 72e session, concernant l’opportunité de la convocation d’une conférence intergouvernementale pour élaborer le texte de l’accord.  dates: 10-21 juillet 2017  lieu: Siège de l’ONU, New York  contact: UNDOALOS  téléphone: +1-212-963-3962  courriel: doalos@un.org www: http://www.un.org/depts/los/biodiversity/prepcom.htm

23e Réunion annuelle de l’Autorité internationale des fonds marins: A la 23ème réunion annuelle de l’Autorité internationale des fonds marins, des représentants des États membres de l’Autorité examineront les travaux de l’Autorité et de son Secrétariat.  dates: 7-18 août 2017  lieu: Kingston, Jamaïque  contact: ISA Secretariat  téléphone: +1-876-922-9105  télécopie: +1-876-922-0195  courriel: https://www.isa.org.jm/contact-us www: https://www.isa.org.jm/sessions/23rd-session-2017

4e Congrès international sur les aires marines protégées: L’IMPAC4 se réunira sous le thème “MPAs: Bringing the ocean and people together”. L’IMPAC4 sera l’un des derniers jalons sur la route des conférences sur la conservation marine avant d’atteindre la date butoir de 2020 retenue pour les objectifs d’Aichi.  dates: 4-8 septembre 2017  lieu: La Serena, Chili  courriel: impac4@mma.gob.cl www: http://www.impac4.org/

46e Session du GIEC: Le GIEC se réunira pour examiner, entre autres, les résultats de la réunion sur le Sixième rapport d’évaluation (RE6), y compris les grandes lignes des rapports des groupes de travail sur le RE6 et du programme et budget. La 54e session du Bureau du GIEC se réunira avant la GIEC-46.  dates: 6-10 septembre 2017  lieu:  Montréal, Canada  contact: IPCC Secretariat   téléphone: +41-22-730-8208/54/84  télécopie: +41-22-730-8025/13  courriel: IPCC-Sec@wmo.int www: http://www.ipcc.ch

9e Réunion du Processus régulier pour l’évaluation mondiale des océans: La neuvième réunion du Groupe de travail spécial plénier sur le processus régulier de communication et d’évaluation mondiales de l’état du milieu marin, y compris les aspects socio-économiques (évaluation mondiale du milieu marin), vise à améliorer la compréhension des océans et à mettre en place un mécanisme mondial pour fournir des informations scientifiques aux décideurs et au public. dates: 6-8 septembre 2017 lieu: Siège de l’ONU, New York  contact: UNDOALOS  téléphone: +1-212-963-3962  courriel: doalos@un.org www: http:// http://www.un.org/depts/los/global_reporting/global_reporting.htm

30e réunion du Conseil du Fonds pour l’Adaptation: Le Fonds d’adaptation finance des projets et des programmes qui aident les communautés vulnérables des pays en développement à s’adapter aux effets du changement climatique. Il a été créé en vertu du Protocole de Kyoto relevant de la CCNUCC.  dates: 10-13 octobre 2017  lieu: Bonn, Allemagne  contact: Adaptation Fund Board Secretariat  téléphone: +1-202-458-7347  télécopie: +1-202-522-3240  www: https://www.adaptation-fund.org/events/30th-adaptation-fund-board-meeting/?instance_id=4

COP 23 de la CCNUCC: La COP 23 de la CCNUCC sera organisée par Fidji et accueillie au siège du Secrétariat de la CCNUCC à Bonn, Allemagne. Le SBI, le SBSTA et l’APA s’y réuniront également.  dates: 6-17 novembre 2017  lieu: Bonn, Allemagne  contact: UNFCCC Secretariat  téléphone: +49-228-815-1000  télécopie: +49-228-815-1999  courriel: secretariat@unfccc.int www: http://unfccc.int/meetings/unfccc_calendar/items/2655.php?year=2017

IMCC5: Le 5ème Congrès international sur la conservation marine, de la Society for Conservation Biology, réunira des professionnels de la conservation ainsi que des étudiants pour l’élaboration de nouveaux outils puissants pour la promotion des sciences et politique de conservation marine.  dates: 24-29 juin 2018  lieu: Kuching, Sarawak, Malaisie  www: http://conbio.org/mini-sites/imcc5/

ICP-19: Les dates et le thème de la prochaine réunion du PCNO seront déterminés par la 72ème session de l’Assemblée générale de l’ONU dans son débat annuel sur « Les océans et le droit de la mer ».  dates: à fixer  lieu: Siège de l’ONU, New York  contact: UNDOALOS  téléphone: +1-212-963-3962  courriel: doalos@un.org www: http://www.un.org/depts/los/consultative_process/consultative_process.htm  

Pour d’autres réunions, consulter: http://sdg.iisd.org/

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