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Summary report, 9 December 2013

La sixième session du Groupe de travail à composition non limitée (GTCNL) de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) sur les objectifs de développement durable (ODD) s’est déroulée du 9 au 13 décembre 2013, au siège de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à New York. La réunion a rassemblé les États membres du GTCNL, d’autres États membres, des observateurs et des représentants des institutions des Nations Unies et des Grands groupes pour aborder les questions thématiques suivantes: les moyens de mise en œuvre (science et technologie, partage des connaissances et renforcement des capacités); le partenariat mondial pour le développement durable; les besoins des pays en situation particulière, des pays africains, des pays les moins avancés (PMA), des pays en développement enclavés (PDE), et des petits États insulaires en développement (PEID), ainsi que les défis spécifiques que doivent affronter les pays à revenu intermédiaire; et les droits de l’homme, le droit au développement et la gouvernance mondiale.

Macharia Kamau, Représentant permanent du Kenya, et Csaba Körösi, Représentant permanent de la Hongrie, ont co-présidé la séance. Dans leurs conclusions prononcées vendredi après-midi, qui comportaient quelques réflexions sur les domaines de convergence entre les délégations, ils ont souligné qu’il est impossible d’établir des objectifs ambitieux sans préciser la façon dont ils seront atteints et les besoins correspondants en matière de volonté politique, de financement, de technologie, de renforcement des capacités, de politiques et d’institutions. Parmi les autres domaines mis en exergue, il y avait: le besoin d’un partenariat renforcé pour la mise en œuvre équitable et inclusive des ODD, avec une reddition de comptes mutuelle et un juste partage des responsabilités; le besoin de partenariats public-privé; la reconnaissance du rôle joué par les grandes corporations dans l’élaboration de nouveaux modèles d’affaires durables; l’importance de la science, de la technologie et de l’innovation; et le renforcement des capacités statistiques et de récolte de données dans les pays en développement. Concernant les pays en situation particulière, ils ont indiqué que: l’Afrique souhaite se concentrer sur l’éradication de la pauvreté et de la faim, et sur l’achèvement des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD); les PEID souhaitent une action plus significative sur le changement climatique, et l’exploitation et la gestion durables des océans; les PDE souhaitent atténuer les coûts élevés de l’accès aux marchés à travers un accord commercial; et les pays à revenu intermédiaire se préoccupent des inégalités.

À la clôture de la session, le Co-Président Kamau a annoncé les futures dates du GTCNL après la huitième session qui aura lieu en février 2014: 3-7 mars, 31 mars-4 avril, 5-9 mai, 2-6 juin et 14-18 juillet. Le GTCNL se réunira de nouveau le 6 janvier 2014 pour aborder: les villes durables et les peuplements humains en lien avec transports durables; la consommation et la production durables (y compris celles des produits chimiques et des déchets); et le changement climatique et la réduction des risques de catastrophe.

BREF HISTORIQUE DU GTCNL

À la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (CNUDD ou Rio+20), qui s ’est tenue à Rio de Janeiro, au Brésil, en juin 2012, les gouvernements ont convenu de lancer un processus visant à élaborer un ensemble d ’ODD. Ils ont appelé à l ’établissement d ’un GTCNL comprenant 30 représentants des cinq groupes régionaux de l ’ONU, désignés par les États membres de l ’ONU, pour élaborer une proposition sur les ODD, qui sera soumise à l ’Assemblée générale à sa 68e session pour examen et action appropriée.

Le document final souligne, entre autres:

  • l’importance de rester fermement attaché à la réalisation complète et rapide des OMD et au respect de tous les principes de Rio, en tenant compte des différentes situations, capacités et priorités nationales;
  • que les ODD doivent être orientés vers l’action, concis et faciles à communiquer, peu nombreux, ambitieux, de caractère mondial et universellement applicable à tous les pays, et axés sur les domaines prioritaires pour la réalisation du développement durable;
  • la nécessité d’assurer la coordination et la cohérence avec les processus examinant le programme de développement pour l’après-2015, et de recevoir de premières contributions aux travaux du GTCNL de la part du Secrétaire général des Nations Unies, en consultation avec les gouvernements nationaux;
  • la nécessité d’évaluer les progrès accomplis vers la réalisation des objectifs, avec des cibles et des indicateurs, tout en tenant compte des différentes circonstances, des capacités et des niveaux de développement nationaux; et
  • l’importance d’une information mondiale, intégrée et scientifiquement fondée sur le développement durable, et de l’appui aux commissions économiques régionales dans la collecte et la compilation des contributions nationales destinées à éclairer cet effort mondial.
  • L’Assemblée générale a approuvé le document final, intitulé L’Avenir que nous voulons, dans sa résolution 66/288 du 30 novembre 2012.

    MANIFESTATION SPÉCIALE DE L’AGNU SUR LA « CONCEPTUALISATION D’UN ENSEMBLE D’OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DURABLE »: Le 16 octobre 2012, le deuxième Comité de l’AGNU a organisé, au siège de l’ONU à New York, une manifestation spéciale consacrée au thème de la « Conceptualisation d ’un ensemble d ’objectifs de développement durable ». L ’événement a fourni aux participants une première occasion de discuter de la façon dont les ODD pourraient s ’appuyer sur les OMD , ainsi que des éléments éventuels des caractéristiques et de l’architecture des ODD.

    PREMIÈRES CONTRIBUTIONS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL AU GROUPE DE TRAVAIL: Le 17 décembre 2012, le Secrétaire général a publié ses premières contributions au GTCNL (A/67/634). Le rapport propose une synthèse des observations reçues en réponse à un questionnaire envoyé aux États membres en septembre 2012. Il comprend les points de vue des États membres sur: les domaines prioritaires des ODD; l’établissement d’un équilibre entre les dimensions économiques, sociales et environnementales du développement durable; la principale utilisation des ODD au niveau des pays; la détermination des objectifs nationaux devant figurer comme objectifs mondiaux, applicables à l’échelle universelle; l’intégration des buts et objectifs existants; la cohérence avec le programme de développement pour l’après-2015; l’évaluation des progrès accomplis; l’engagement de toutes les parties prenantes; les principes régissant les ODD; et un nouveau partenariat mondial pour le développement.

    RÉSOLUTION 67/203 DE L’AGNU: Le 21 décembre 2012, l’AGNU a adopté la Résolution 67/203 qui appelle le GTCNL sur les ODD à présenter un rapport à l’Assemblée dans la première partie de sa 68e session et, de préférence, avant la première réunion du Forum politique de haut niveau pour le développement durable (FPHN). La résolution appelle également le GTCNL à faire régulièrement rapport sur l’état d’avancement de ses travaux, en tenant compte de la tenue du premier FPHN et de la Réunion spéciale de l’AGNU consacrée au suivi des efforts déployés en vue d’atteindre les OMD.

    DÉCISION DE L’AGNU ÉTABLISSANT LE GTCNL (67/555): Le 22 janvier 2013, l’AGNU a adopté une décision établissant la composition du GTCNL et l’adhésion allouée aux cinq groupes régionaux de l’ONU. Conformément à l’annexe à la décision, six sièges sont occupés par des pays, à titre individuel: le Bénin, le Congo, le Ghana, la Hongrie, le Kenya et la Tanzanie. Neuf sièges sont occupés par des paires de pays comme suit: Bahamas / Barbade; Belarus / Serbie; Brésil / Nicaragua; Bulgarie / Croatie; Colombie / Guatemala; Mexique / Pérou; Monténégro / Slovénie; Pologne / Roumanie; et Zambie / Zimbabwe. Quatorze sièges sont occupés par des trios de pays, comme suit: Argentine / Bolivie / Équateur; Australie / Pays-Bas / Royaume-Uni; Bangladesh / République de Corée / Arabie saoudite; Bhoutan / Thaïlande / Vietnam; Canada / Israël / États-Unis; Danemark / Irlande / Norvège; France / Allemagne / Suisse; Italie / Espagne / Turquie; Chine / Indonésie / Kazakhstan; Chypre / Singapour / Émirats arabes unis; Guyana / Haïti / Trinité-et-Tobago; Inde / Pakistan / Sri Lanka; Iran / Japon / Népal; et Nauru / Palaos / Papouasie-Nouvelle-Guinée. Un siège est partagé par quatre pays: Algérie / Égypte / Maroc / Tunisie.

    PREMIÈRE SESSION DU GTCNL: La GTCNL-1 a eu lieu les 14 et 15 mars 2013 au siège de l’ONU à New York. Lors de la réunion, qui a englobé des déclarations des États membres et un débat interactif sur le thème de la « Conceptualisation des ODD », les participants ont échangé leurs premières vues sur le processus et la substance du cadre des ODD.

    DEUXIÈME SESSION DU GTCNL: La GTCNL-2 a eu lieu du 17 au 19 avril 2013 au siège de l’ONU à New York. Les discussions y ont porté sur la conceptualisation des ODD et du processus des ODD, ainsi que sur l’éradication de la pauvreté. Les délégués se sont concentrés sur le cadre mondial de l’éradication de la pauvreté et du développement durable et sur des questions intersectorielles, notamment la gouvernance; l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes; les droits humains et les approches fondées sur les droits; et les moyens de mise en œuvre. Les délégués y ont également discuté du programme de travail pour la période 2013-2014 et pour la GTCNL-3 et la GTCNL-4.

    TROISIÈME SESSION DU GTCNL: La GTCNL-3 a eu lieu du 22 au 24 mai 2013 au siège de l’ONU à New York. La réunion a été consacrée à l’examen des questions thématiques suivantes: (a) la sécurité alimentaire et la nutrition, l’agriculture durable, la désertification, la dégradation des sols et la sécheresse, et (b) l’eau et l’assainissement.

    QUATRIÈME SESSION DU GTCNL: La GTCNL-4 s’est déroulée du 17 au 19 juin 2013, au siège de l’ONU à New York. La réunion a été consacrée à l’examen des questions thématiques suivantes: (a) l’emploi et le travail décent pour tous, la protection sociale, les jeunes, l’éducation et la culture et (b) la santé et la dynamique démographique. La session a également comporté un exposé du principal auteur du Groupe de haut niveau chargé du programme de développement pour l’après-2015.

    PREMIÈRE RÉUNION DU FORUM POLITIQUE DE HAUT NIVEAU SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE: La réunion inaugurale du FPHN s’est ouverte sous les auspices de l’AGNU, mardi 24 Septembre 2013. La session a été divisée en plusieurs segments portant sur les thèmes suivants: « De la vision à l’action  » , « Des partenariats mondiaux au service du développement pour créer des emplois et améliorer la durabilité des modes de vie  » et « Cartographie de la voie à suivre pour éradiquer la pauvreté et réaliser le développement durable  » . Les chefs d’État et de gouvernement, les ministres et d’autres dirigeants ont énoncé une série de propositions concrètes concernant le rôle du FPHN: il devrait inclure les parties prenantes; il devrait mettre l’accent sur la responsabilité; il devrait examiner le programme de développement pour l’après-2015 et la mise en œuvre des ODD; et il devrait examiner les thèmes dans des perspectives scientifiques et locales.

    MANIFESTATIONS SPÉCIALE DE L’AGNU SUR LE SUIVI DES EFFORTS DÉPLOYÉS POUR ATTEINDRE LES OMD: Cet événement spécial de haut niveau s’est déroulé le 25 septembre 2013 au siège des Nations Unies à New York. Le Document final de cet événement a établi que les travaux du GTCNL alimenteront les négociations internationales concernant le programme de développement pour l’après-2015, qui débuteront en septembre 2014, et qu’un Sommet mondial aura lieu en septembre 2015 pour conclure un nouveau programme de développement des Nations Unies.

    CINQUIÈME SESSION DU GTCNL SUR LES ODD: La GTCNL-5 s’est déroulée du 25 au 27 novembre 2013 au siège des Nations Unies à New York. La réunion a été consacrée à l’examen des questions thématiques suivantes: (a) la croissance économique durable et inclusive, les questions de politique macroéconomique (y compris le commerce international, le système financier international et la viabilité de la dette extérieure), le développement des infrastructures et l’industrialisation; et (b) l’énergie.

    COMPTE-RENDU DE LA GTCNL-6

    Lundi 9 décembre au matin, le Co-Président du GTCNL Macharia Kamau a ouvert la sixième session du GTCNL en saluant le résultat de la récente réunion de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Bali, en Indonésie. Le Co-Président Csaba Kőrösi a évoqué les travaux conduits en parallèle par le Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable (ICSDF). Concernant le partenariat mondial, Kőrösi a souligné le besoin de tirer les leçons des OMD et d’identifier des domaines possibles pour de nouveaux partenariats. Kamau a passé rapidement en revue le « long pipeline de travail  » qu’il reste à accomplir d’ici 2015 concernant le programme de développement pour l’après-2015. Il a indiqué que le rapport sur les ODD sera inclus dans une synthèse avec d’autres rapports pertinents, pour être présenté par le Secrétaire général à l’Assemblée générale des Nations Unies en 2014, dans le but d’éclairer les négociations sur le programme pour l’après-2015. Les travaux du GTCNL continueront de porter sur les ODD, a-t-il souligné, et seront centrés sur des questions et des objectifs susceptibles de mobiliser les moyens permettant de les atteindre.

    MOYENS DE MISE EN ŒUVRE (SCIENCE ET TECHNOLOGIE, PARTAGE DES CONNAISSANCES ET RENFORCEMENT DES CAPACITÉS)

    La discussion sur les moyens de mise en œuvre (science et technologie, partage des connaissances et renforcement des capacités) s’est ouverte lundi et s’est poursuivie jusque dans la matinée de mardi. Trois exposés introductifs ont été présentés lundi matin, et deux intervenants se sont engagés dans un dialogue interactif avec le GTCNL dans l’après-midi de lundi. Le GTCNL a également été informé des progrès accomplis dans le cadre de l’ICSDF par son Co-Président Pertti Majanen (Finlande).

    EXPOSÉS INTRODUCTIFS: Erik Solheim, Président du Comité d’aide au développement de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), a indiqué que l’aide publique au développement (APD) doit être réformée pour tenir compte du rôle des pays à revenu intermédiaire (PRI) et pour orienter plus rationnellement une « abondance d’argent ». À cette fin, il a indiqué que l’OCDE envisage: de réformer le concept d’APD qui, sous sa forme actuelle, « ne pousse pas au succès »; d’élargir le concept de flux financiers pour le développement; et de mesurer l’impact, et non plus seulement les efforts. Solheim a appelé à augmenter les dépenses pour le développement en faveur des PMA et à soutenir le processus de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

    Rolf-Dieter Heuer, Directeur général de l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), a estimé que le partage des connaissances scientifiques crée des liens entre les cultures et promeut la paix. Il a décrit un cercle vertueux « qui ne doit jamais être brisé », dans lequel s’articulent l’éducation de base en science, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM), et la recherche et le développement (R&D) appliqués. Heuer a proposé des cibles pour les ODD concernant l’investissement national et mondial dans la science, la R&D, et l’éducation en STEM, afin de garantir le financement public de ces domaines.

    Martin Khor, Directeur exécutif du Centre du Sud, a recommandé que les moyens de mise en œuvre (MMŒ) soient inclus pour chaque ODD, et séparément comme objectif à part entière. Concernant le transfert de technologies, il a indiqué qu’une croissance économique élevée avec un minimum d’émissions de dioxyde de carbone requiert un accès au financement et à la technologie. Il a noté que les brevets technologiques créent des barrières à la santé, à la production alimentaire et à l’atténuation du changement climatique. Il a suggéré: un renforcement des capacités pour l’utilisation des instruments de flexibilité dans le cadre de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) de l’OMC; la création d’un « vivier  » mondial de technologies écologiquement rationnelles; l’examen des technologies avant leur développement et leur transfert (« il vaut mieux s’abstenir de transférer des technologies que d’en transférer de mauvaises »); et une recommandation du GTCNL en faveur de l’établissement d’un mécanisme pour faciliter l’accès aux technologies.

    EXPOSÉ DE L’ICSDF: Le Co-Président de l’ICSDF Pertti Majanen a passé en revue les travaux du Comité à ce jour, en estimant que le GTCNL et le Comité sont des « processus-frères ». Il a énuméré les domaines suivants, qui font l’objet d’un consensus croissant parmi les experts du Comité: le souhait de constituer une stratégie de financement intégrale et intégrée; l’engagement à garantir le financement nécessaire à la réussite des OMD; le besoin de trouver des moyens innovants pour financer les ODD; et le besoin de se pencher sur le financement des questions environnementales majeures, telles que le changement climatique, la biodiversité et la désertification. Il a par ailleurs mis l’accent sur l’éradication de la pauvreté, le secteur environnemental et le besoin de réponses politiques qualitatives.

    INTERVENTIONS EN PANEL ET DISCUSSION INTERACTIVE: Keith Maskus, de l’Université du Colorado, a indiqué que les principaux facteurs à prendre en compte dans le transfert de technologies sont le climat économique, la gouvernance économique et l’ouverture aux migrations de travailleurs qualifiés. Les incitations pour la R&D et leur diffusion demeurent inappropriés et, bien que les nouveaux réseaux mondiaux pour l’innovation et la recherche soient prometteurs en matière de R&D et de formation, la participation des pays pauvres à ces réseaux reste très faible. Il a signalé que les pays ayant de meilleures capacités scientifiques et de R&D sont les mieux placés pour bénéficier du transfert de technologies. Concernant le mécanisme pour faciliter l’accès aux technologies, Maskus a indiqué que certaines mesures peuvent être mises en œuvre dans le court terme: une banque d’information et de technologie; une collecte de données plus harmonisée sur la science, la technologie et l’innovation (STI); l’accès public mondial à toutes les informations concernant les brevets; et un fonds public-privé pour répondre aux besoins en matière d’adaptation.

    Ambuj Sagar, de l’Institut indien de technologie, a indiqué que la STI sous-tend tous les objectifs centraux du développement durable. Afin de la mettre au service des ODD et de leur réussite, il a instamment prié les gouvernements de garantir que, lorsque les technologies sont disponibles, celles-ci soient déployées à grande échelle et suivant les besoins réels de chaque pays. Il a signalé le besoin de renforcer les capacités nationales vis-à-vis des nombreuses composantes d’un tel déploiement. Sagar a ajouté que le financement est la contrepartie de toute question liée aux technologies lorsqu’il s’agit de les déployer à grande échelle pour des populations très pauvres.

    Maskus a répondu à la question concernant les barrières que posent les brevets dans les pays pauvres, en disant que le renforcement des capacités est censé aider les États à comprendre comment appliquer l’accord sur les ADPIC à leurs circonstances, mais que les obstacles posés par les brevets sont également exagérés. Sur une autre question concernant les politiques publiques, il a signalé qu’il est impossible pour les gouvernements de forcer les corporations à transférer des technologies, mais qu’il est possible de coordonner la formation de terrain et le partage des connaissances.

    Sagar a répondu à une question concernant le parti à tirer de la STI en proposant une approche en deux temps: renforcer les aptitudes pour un déploiement rapide sur le court terme, puis renforcer les capacités technologiques à long terme. Il a signalé que les gouvernements et les Nations Unies peuvent aider à résoudre les déficiences du marché concernant le déploiement des technologies en les considérant comme des biens publics .

    Sagar a déclaré, en réponse à l’Inde, que les nouvelles technologies permettent d’atteindre des objectifs de façon plus rapide et moins coûteuse; la question qui se pose est comment utiliser stratégiquement les financements pour concrétiser ces objectifs. En réponse à une question de l’Égypte, il a expliqué que l’accord sur les ADPIC s’applique aux technologies existantes et qui doivent être mieux mises à disposition, être plus abordables, et être déployées dans les pays en développement. Concernant les technologies qui n’existent pas parce les forces de marché nécessaires à les créer n ’existent pas, la question est de savoir comment les rendre réelles. En réponse à une question de la communauté scientifique et technologique, Sagar a estimé qu’un objectif à part entière dédié à la STI, s’il n’est pas défini de façon appropriée, pourrait mettre l’accent sur certains objectifs au détriment d’autres.

    Maskus, en réponse au Pakistan, a indiqué qu’augmenter le flux de travailleurs qualifiés pourrait être bénéfique, mais que cela suppose un engagement de l’OMC, en suggérant que les discussions interinstitutionnelles seront importantes au sein du GTCNL. Sur une question concernant le financement et la technologie, Maskus a expliqué que le financement privé pourrait être encouragé par un partage des coûts fixes ou forfaitaires sur les investissements, par les garanties de risques et par un mécanisme d’examen par des pairs des retours sur investissement. En réponse à la question de la communauté scientifique et technologique, Maskus a évoqué le besoin d’interconnexions, et a plaidé pour des objectifs tels que la réduction de la pauvreté, le renforcement du capital humain, et l’amélioration de l’efficacité de l’innovation mondiale.

    ÉCHANGE DE POINTS DE VUE: Le GTCNL a également entendu des déclarations sur les moyens de mise en œuvre. Les Fidji, au nom du Groupe des 77 et de la Chine (G-77/Chine), ont estimé que la discussion sur le rapport que le GTCNL doit transmettre à l’AGNU devrait être entamée pendant cette session. Le délégué a rappelé que Rio+20 appelle à étudier les options pour un mécanisme de transfert de technologies et a proposé des étapes pour l’établissement de ce mécanisme.

    Le Bénin, s’exprimant au nom des PMA, a déclaré: que les débours de l’APD devraient être fondés sur le besoin; qu’il faut reconnaître comme centrale la question de la cohérence des politiques de développement; qu’il faut accroître la voix et la représentation des PMA dans les institutions internationales; et que la banque de transfert de technologies à travers le Programme d’action d’Istanbul doit être rendue opérationnelle d’ici 2015. Le délégué a remercié la Turquie pour son offre d’accueillir la banque des technologies.

    L’Union européenne (UE) a estimé qu’un véritable partenariat suppose que toutes les parties s’approprient le programme et s’engagent à agir. Le délégué a reconnu que les partenariats pour le développement durable devront être intégraux et dépendront de plusieurs sources de financements et de divers instruments de mise en œuvre. Il a souligné qu’il devra être fait « bon usage, orienté vers des résultats,  » du financement, avec transparence, responsabilités mutuelles et suivi.

    La Gambie, s’exprimant au nom de l’Union africaine, a indiqué que l’élaboration des ODD demandera des formes diverses de MMŒ, et que les partenariats devraient être bâtis sur les accords existants. Le délégué a estimé que le programme pour l’après-2015 devrait assurer des partenariats, inclure le transfert de technologies et de compétences, et être fondé sur les caractéristiques spécifiques de chaque pays. Le développement, a-t-il souligné, dépend de l’optimisation des secteurs productifs dans les pays en développement.

    La Papouasie-Nouvelle-Guinée, s’exprimant également au nom de Nauru, des Palaos et des petits États insulaires en développement du Pacifique (PEIDP), a indiqué que les MMŒ exigent « des partenariats renforcés et transformateurs  » et des engagements à long terme. Le délégué a souligné le souhait de ses États de travailler en partenariat avec toutes les parties prenantes à tous les niveaux, et d’améliorer l’OMD-8 en assurant la confiance mutuelle, la responsabilité et la durabilité.

    L’Arabie Saoudite, s’exprimant au nom du Groupe arabe, a indiqué que la technologie est le facteur le plus important du développement durable. Le délégué a encouragé l’évaluation des besoins en technologie, a souligné que l’APD reste une source importante de financement pour les pays en développement, et a affirmé que tenir l’engagement des 0,7% d’APD permettrait notamment aux PMA de relever leurs défis en matière de développement.

    La Slovénie, s’exprimant aussi au nom du Monténégro, a affirmé que tout le monde a la responsabilité de contribuer à créer un environnement propice au développement durable, et que les diverses sources de soutien devraient être vues comme complémentaires et non comme substituables les unes aux autres. Le délégué a plaidé pour une approche du transfert de technologies fondé sur les droits de l’homme.

    La Zambie, s’exprimant au nom des pays d’Afrique australe, a plaidé pour un objectif sur le partenariat mondial qui « parle à tout le spectre du développement durable ». La déléguée a estimé que l’ICSDF devrait guider les discussions sur le financement en tant que MMŒ, et a instamment demandé une « rapide convergence » de l’ICSDF avec les processus des ODD et du programme de développement pour l’après-2015. La Turquie a indiqué que la coopération, la coordination, les partenariats et la prise collective de décisions sont nécessaires pour atteindre les objectifs mondiaux. Le délégué a souligné les déséquilibres entre les pays concernant: le manque de main d’œuvre hautement qualifiée; les faibles niveaux d’investissement; le manque d’accès à des ensembles fiables de données; et le transfert de technologies. La Tanzanie a estimé qu’il n’existe aucun substitut à l’investissement dans la science, et que ceci requiert un effort et une coopération au niveau mondial. Se disant préoccupé par le fait que la STI soit si inégalement répartie, le délégué a déclaré qu’il reste encore beaucoup à faire dans le cadre des OMD. La Colombie, s’exprimant aussi pour le Guatemala, a souligné que les MMŒ varieront d’un objectif à l’autre, et que les divers objectifs demanderont différents investissements. En outre, la déléguée a encouragé une discussion sur les cibles et indicateurs, a affirmé que « les partenariats représentent une partie de l’équation mais pas toute l’équation », et, mettant en exergue l’inter-connectivité que demande le programme universel, a souligné le besoin de mettre l’accent sur les interconnexions entre chaque question et sa mise en œuvre.

    La Norvège, s’exprimant également au nom du Danemark et de l’Irlande, a affirmé qu’une croissance économique forte jettera des bases solides pour le financement national des objectifs de développement. La déléguée a estimé que l’APD est indispensable aux PMA et devrait être utilisée de façon plus consciencieuse pour mobiliser les ressources nationales et privées. Elle a également souligné que la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme sont des prérequis pour prétendre atteindre un développement durable.

    Le Co-Président Kőrösi a mis en avant les prochaines réunions, à savoir la réunion d’un Groupe d’experts sur « la science et la technologie pour les Objectifs de développement durable » le 16 décembre 2013, et une « Réunion informelle sur la mesure des progrès accomplis » le 17 décembre 2013, qui permettront, a-t-il précisé, aux États membres des Nations Unies et aux parties prenantes d’aborder les points de l’ordre du jour des ODD du point de vue de la conception des objectifs et des cibles.

    Nauru, au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a affirmé que le cadre des ODD doit intégrer les priorités des PEID de façon à ce qu’ « aucun pays ne soit laissé pour compte ». Concernant les MMŒ, la déléguée a demandé un mécanisme spécial pour financer les pays en développement, assorti d’un financement concessionnaire, et la fourniture de technologies écologiquement rationnelles dans des conditions favorables pour les PEID. Concernant le partenariat mondial, elle a affirmé que la mise en œuvre de l’OMD-8 a été « globalement inappropriée et insuffisante », notamment pour ce qui concerne les besoins spécifiques des PEID. Lors de l’imminente troisième Conférence internationale sur les PEID, l’AOSIS espère renforcer les partenariats existants et en créer de nouveaux, plus innovants.

    Le Guyana, s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a indiqué que le nouveau programme dépend de la détermination de MMŒ proportionnés dès le départ. Le délégué a demandé des arrangements définitifs pour mobiliser des ressources financières et autres, pour améliorer le commerce et l’accès aux marchés , pour augmenter le renforcement des capacités, et pour soutenir le suivi et l’analyse statistique, entre autres, ainsi que la mise en place d’un mécanisme de reddition de comptes et de responsabilité pour promouvoir et surveiller la mise en œuvre des engagements. Il a affirmé que pour tenir suffisamment compte des vulnérabilités des PEID, les arrangements devraient inclure: l’accès aux financements concessionnaires et l’allègement de la dette; des mesures plus larges pour évaluer les progrès du développement; des arrangements commerciaux plus équitables; et l’accès à des services énergétiques modernes.

    Les Émirats arabes unis, s’exprimant aussi pour Chypre et Singapour, ont signalé que l’objectif d’APD n’est en grande partie toujours pas atteint, et se sont dits impatients de prendre connaissance des travaux de l’ICSDF sur le financement à long terme. Concernant le renforcement des capacités, la déléguée a mis l’accent sur le renforcement des capacités administratives et techniques au niveau national. Elle a appelé à la cohérence entre les processus intergouvernementaux relatifs au développement durable, au programme de développement pour l’après-2015 et au financement pour le développement (FpD), et a estimé que le FPHN devrait être l’espace central où examiner les progrès accomplis concernant les objectifs de développement durable. L’Allemagne, s’exprimant également pour la France et la Suisse, a encouragé une approche élargie des MMŒ, comprenant des ressources financières diversifiées et un environnement favorable en matière de gouvernance, de commerce et de STI. Le délégué a affirmé que le GTCNL ne pourra mener une discussion plus substantielle sur cette question qu’une fois que l’ICSDF aura publié son rapport final. Les droits de l’homme et le développement durable sont interdépendants et se renforcent mutuellement, a-t-il affirmé, et les droits de l’homme doivent être au cœur du programme pour l’après-2015.

    Le Brésil, s’exprimant aussi pour le Nicaragua, a appuyé la tenue d’une conférence de suivi sur le FpD, la mise en place d’un mécanisme pour faciliter le transfert de technologies, et l’option pour une approche plus systémique dans l’examen des MMŒ. Le délégué a souligné le besoin d’adhérer au principe de responsabilités communes mais différenciées (RCMD).

    Le Co-Président Kamau a souligné le besoin pour les délégués d’émettre des propositions spécifiques pour l’incorporation des principes dans les objectifs et les cibles.

    Le Sri Lanka, s’exprimant également pour l’Inde et le Pakistan, a affirmé que le partenariat mondial doit tirer les leçons des défis qui ont surgi dans la réalisation de l’OMD-8, se fonder sur les principes existants, et être mieux institutionnalisé. Le délégué a indiqué que le rôle du secteur privé est important, mais que ses limites doivent être reconnues.

    La Bulgarie, s’exprimant également pour la Croatie, a souligné le besoin d’une responsabilité mutuelle de tous les acteurs à tous les niveaux, et d’approches Sud-Sud et triangulaires, et s’est réjoui de la réunion de niveau ministériel qui se tiendra en 2014 au Mexique concernant le Partenariat mondial pour l’efficacité de la coopération pour le développement. La déléguée a estimé que les initiatives nationales et internationales visant à renforcer les partenariats public-privé devraient être promues dans le cadre des commissions économiques régionales des Nations Unies, et que les partenariats portés par le Secrétaire général devraient également être promus.

    Les Pays-Bas, s’exprimant également pour l’Australie et le Royaume-Uni, ont affirmé que le concept « donateur-receveur » est dépassé et qu’il devrait y avoir un nouveau partenariat mondial fondé sur la responsabilité partagée, la transparence et la cohérence des politiques. Le délégué a estimé que l’APD est encore nécessaire pour les pays les plus pauvres, qu’elle devrait être ciblée sur les impacts les plus significatifs, et qu’elle devrait être utilisée pour soutenir les capacités de recouvrement fiscal et la mobilisation des ressources nationales. Il a ajouté que l’ensemble de mesures commerciales récemment approuvé à Bali garantit une baisse future des coûts du commerce, et que certains pays ont besoin de soutien pour pouvoir participer à un système d’échanges libéral.

    Le Co-Président Kamau a suggéré que le GTCNL s’occupe de fournir des options de cibles concrètes qui « nous pousseront sur la voie des idéaux » en discussion. Il a indiqué que le GTCNL ne s’emploie pas à créer une autre version du document L’Avenir que nous voulons, mais se concentre sur des cibles qui nous aideront à avancer sur la voie vers ce futur que nous souhaitons. Il a suggéré de se concentrer sur « les écrous et les boulons des cibles », et sur le message collectif que celles-ci devraient transmettre concernant les objectifs mondiaux.

    Le délégué d’Afrique du Sud a rappelé que le monde entier a focalisé son regard sur son pays, alors que les leaders s’y réunissaient mardi pour rendre hommage au remarquable homme d’État sud-africain qu’a été Nelson Mandela. Le délégué a soutenu l’appel à un ODD spécifique sur la capitalisation de la STI.

    La Roumanie a estimé qu’un partenariat mondial renouvelé et renforcé doit s’appuyer sur l’OMD-8, avec un rapport de responsabilité mutuelle et de transparence entre tous les acteurs, ainsi qu’un suivi intégral du financement au niveau national.

    Le Japon a mis en exergue la coopération Sud-Sud et l’accentuation du rôle joué par la société civile, les entités philanthropiques, le secteur privé et les nouveaux partenariats. Concernant le financement, le délégué a signalé l’importance toute particulière des flux privés dans les pays en développement, et a indiqué que l’APD peut jouer un rôle de catalyseur à cet égard. Il a ajouté que le renforcement des capacités est une question transversale, notamment dans les pays en développement.

    Le Koweït a souligné les changements à venir avec l’accord de l’OMC conclu à Bali après 12 années de négociations. Le délégué a signalé une responsabilité spéciale envers les pays insulaires et enclavés pour les aider par un allègement de la dette et des financements abordables. Il a affirmé que le développement de technologies est important mais que la technologie doit également être transférée, et que « nous avons besoin de savoir nous en servir ».

    Le Kazakhstan, s’exprimant aussi pour la Chine et l’Indonésie, a affirmé que l’information et le savoir sont essentiels pour s’adapter et avancer dans un monde en rapide évolution, et notamment pour les pays en développement et les économies en transition, qui dépendent de la technologie pour emprunter un chemin plus durable. Le délégué s’est dit dans  l’attente d’un processus pour mettre en place le mécanisme qui facilitera le transfert de technologies. Il a estimé que la coopération Nord-Sud devrait servir de canal principal pour le financement du développement et être au cœur du partenariat, avec la coopération Sud-Sud en complément utile.

    La République de Corée a souligné que la STI constitue un « véritable moteur de transformation économique et sociale ». Elle a suggéré que le nouveau partenariat mondial devrait être conciliant, inclusif, renforcé et le reflet des nouvelles réalités du développement, et qu’il faudrait peut-être mettre en place une plateforme pour le suivi et l’établissement de rapports concernant les engagements pris dans le cadre du FPHN.

    La Suède a indiqué que les partenariats entre parties prenantes doivent s’inscrire dans des cadres de suivi solides et transparents, et que les technologies de l’information et de la communication devraient être perçues comme d’importants outils d’autonomisation des hommes et des femmes. La déléguée a souligné le besoin de combattre le clivage entre les sexes dans la technologie, car il y a 200 millions d’hommes en plus que de femmes sur le réseau Internet dans les pays en développement.

    Le Bangladesh a affirmé que les pays développés doivent remplir leurs engagements pris dans le cadre de plusieurs institutions internationales. Le délégué a indiqué que son pays est prêt à envisager des ressources autres que celles provenant de l’APD, mais que les diverses sources de financement devraient se compléter et non se substituer les unes aux autres. Il a estimé que le développement technologique pourrait combiner les partenariats entre parties prenantes non-gouvernementales intéressées, mais que cela ne saurait remplacer les efforts publics.

    Israël, s’exprimant aussi pour les États-Unis et le Canada, a affirmé que les propositions visant à inclure des MMŒ spécifiques à chaque objectif devraient être attentivement examinées. Le délégué a estimé que les meilleurs instruments politiques émergent du processus « essai, erreur et apprentissage ». Il a appelé à maintenir dans le programme des MMŒ flexibles, qui puissent s’adapter dans le temps, et à éviter des prescriptions trop strictes.

    L’Iran a estimé que des MMŒ devraient être identifiés pour chaque objectif, car le partenariat mondial et les MMŒ ne devraient pas être des éléments isolés. Le délégué a également estimé que des MMŒ devraient être équitablement répartis entre les trois piliers du développement durable.

    L’Argentine, s’exprimant également au nom de l’Équateur et de la Bolivie, a souligné la validité des principes directeurs, tels que le besoin de réorienter l’OMD-8 et d’inverser les distorsions commerciales. La déléguée a estimé que les pays en développement ne devraient pas être perçus comme de nouveaux marchés où vendre des technologies écologiques, mais comme des partenaires dans le cadre du transfert de technologies. Elle a proposé d’inclure des MMŒ spécifiques à chaque ODD et un lien de cohérence entre les ambitions des ODD et leurs MMŒ correspondants.

    Le Co-Président Kamau a demandé aux délégués de faire la différence entre le processus des ODD et les prochaines négociations intergouvernementales du programme de développement pour l’après-2015, de façon à ne pas surcharger les ODD de travaux qui correspondent à l’autre processus.

    Le Népal a affirmé que les pays les plus pauvres et les plus vulnérables sont les plus en retard concernant les trois dimensions du développement durable, et a instamment appelé à la mise en œuvre prioritaire du Programme d’action d’Istanbul (IPOA), qui est à son avis un instrument clé pour les PMA. Le délégué a indiqué que l’APD est extrêmement importante pour les PMA, et que son déclin rend plus difficile d’affronter les défis du développement. Concernant la STI, il a appelé à la mise en place d’une banque des technologies et d’un mécanisme de soutien pour aider les PMA à mettre en œuvre l’IPOA. Les pays les plus pauvres, a-t-il dit, devraient être prioritaires pour un traitement commercial spécial et différencié. Il a également mis en exergue l’allègement de la dette comme un moyen de mise en œuvre, et a instamment prié les partenaires du développement de promouvoir l’investissement direct à l’étranger (IDE) dans les PMA.

    L’Éthiopie a estimé que le développement durable ne peut être atteint sans mobiliser les ressources nationales comprenant l’épargne, la levée des recettes publiques et les flux de capitaux privés. La déléguée a également appelé à inverser le déclin de l ’APD et à réduire les coûts des transferts de fonds. Elle a demandé à la communauté internationale d’œuvrer davantage à la lutte contre les flux financiers illicites, notamment en renforçant les cadres réglementaires internationaux. Enfin, elle a recommandé un objectif séparé sur les MMŒ et des cibles spécifiques sur la STI.

    La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a signalé que deux questions liées à la STI doivent être abordées simultanément: la croissance poussée par l’innovation ne devrait plus être uniquement la priorité des pays développés; et les politiques relatives à la STI ne doivent pas être conduites indépendamment des politiques globales de développement.

    Le groupe des Entreprises et de l’industrie a signalé que les entreprises de tous les pays du monde contribueront au développement durable et au programme de développement pour l’après-2015. La déléguée a affirmé que la priorité des entreprises sera la création d’environnements propices aux investissements et à la croissance.

    Le groupe des Femmes a proposé des cibles sur la mobilisation accrue de ressources nationales, notamment à travers des réformes fiscales et des politiques de transparence fiscale. La déléguée a également souligné le besoin de donner aux femmes l’accès à l’information et à la technologie, de façon à ce qu’elles puissent demander des comptes à leurs gouvernements.

    Le groupe Enfance et jeunesse a estimé que la recherche financée par le secteur public devrait être disponible pour tous, et qu’un accès équitable à la technologie devrait être mis en avant. La déléguée a plaidé pour des « partenariats stratégiques et significatifs » qui envisagent la responsabilité de toutes les parties prenantes.

    Le Pérou a indiqué que, si les pays doivent adopter des politiques fiscales aptes à promouvoir la croissance financière, la promotion de la gouvernance et de la transparence est indispensable. Le délégué a également souligné que la coopération Sud-Sud doit jouer un rôle central aux côtés de l’APD.

    L’Ouganda a affirmé que le programme de développement pour l’après-2015 a besoin d’un accent renouvelé sur l’éradication de la pauvreté, avec des MMŒ spécifiques permettant d’atteindre cet objectif. Le délégué a déclaré que l’OMD-8 sur le partenariat mondial manquait de responsabilisation des parties prenantes et de limites dans le temps, et que la communauté mondiale va devoir élargir le partenariat pour mettre en œuvre le développement durable.

    La Tunisie a proposé un objectif spécifique sur la STI, tout en comprenant que ce serait un objectif transversal à toutes les questions de développement, avec une cible sur l’accès et le partage universel et abordable des technologies essentielles. Le délégué a salué l’idée de rendre disponibles les résultats de la R&D financée par le secteur public.

    PARTENARIAT MONDIAL POUR RÉALISER LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

    À l ’ouverture, mardi après-midi, de la session sur cet élément de l’ordre du jour, le Co-Président Kőrösi a signalé que plusieurs intervenants de la discussion sur les MMŒ considèrent inapproprié de remplacer une partie de l’APD par d’autres types de coopérations ou partenariats, et a demandé s’il existe un lien entre l’APD et les investissements corporatifs ou philanthropiques. Concernant les nombreuses références faites au transfert de technologies, Kőrösi a demandé aux intervenants du groupe sur le partenariat mondial si un tel transfert est réalisé par une entreprise internationale et si oui, quelle est sa motivation.

    INTERVENTIONS EN PANEL ET DISCUSSION INTERACTIVE: Paul Polman, PDG d’Unilever, a indiqué que de nombreuses entreprises privées reconnaissent les coûts économiques de la dégradation environnementale, et que les entreprises sont conscientes du prix du carbone et savent que le changement climatique pourrait emporter les profits d’industries entières. Il a rappelé deux concepts de partenariat énoncés par le Groupe de haut niveau chargé du programme de développement pour l’après-2015 du Secrétaire général: un partenariat mondial pour le développement, réalisé à travers un pacte d’engagement; et des partenariats entre les multiples parties prenantes, dans lesquels divers acteurs, y compris les entreprises, travaillent pour atteindre des objectifs spécifiques. Polman a recommandé que chaque ODD soit soutenu par un tel partenariat. Enfin, il a estimé que les gouvernements doivent être les moteurs de la création d’environnements propices à l’investissement, régis par la transparence et l’absence de corruption, et d’un cadre réglementaire et juridique. Les entreprises, de leur côté, doivent générer un climat de confiance par la transparence.

    Gargee Ghosh, de la Fondation Bill et Melinda Gates, a souligné la réussite des OMD concernant la création d’environnements propices aux partenariats bien coordonnés. Elle a indiqué que les OMD ont pu aligner les initiatives de diverses parties prenantes dans les pays en développement parce qu’ils étaient délimités dans le temps et limités aux priorités les plus essentielles. Elle a suggéré que les priorités pour le programme de développement pour l’après-2015 soient: une pleine approbation par tous les États membres; un accent sur les plus grandes lacunes dans les domaines sociaux; des cibles ambitieuses, réalistes et mesurables; et des délais clairs. Ghosh a également estimé que le programme devrait s’efforcer de mieux traiter les poches de pauvreté persistante et reconnaître l’importance de la durabilité environnementale pour les autres priorités du développement.

    Parmi les questions posées aux intervenants, il y en avait sur la façon d’inclure des cibles intermédiaires, de renforcer l’apprentissage et de générer des opportunités pour ajuster la participation aux partenariats, et d’engager le secteur privé dans les ODD. Un délégué a souligné que l’« on ne peut pas apporter de la valeur si on n’a pas de valeurs », et a demandé comment faire des schémas de consommation et de production durables des éléments clés d’un nouveau partenariat mondial, et quel rôle pourraient jouer les fondations pour faire fonctionner ces partenariats.

    Polman a fait remarquer que les citoyens demandent de la transparence de la part des entreprises et que les entreprises responsables se rendent compte qu’elles ne peuvent pas se tenir en marge du système qui les fait vivre. Il a également indiqué que les entreprises préfèrent des objectifs concrets et des projets spécifiques, et que les négociations du type de celles de Rio+20 et de la CCNUCC ne sont pas faciles à suivre ou à rallier pour les entreprises. Il a suggéré d’identifier un thème sur lequel quelques grands acteurs pourraient s’engager pour en faire le fer de lance de leur action. Polman a pris note de l’opportunité offerte par les Nations Unies de poser un cadre moral à travers le programme de développement pour l’après-2015, et a souligné les nombreux avantages de l’investissement en faveur des femmes. Il a estimé que les entreprises « doivent s’acquitter de leur juste part dans les lieux où elles opèrent  », et a noté que la somme d ’argent « injectée  » dans l ’économie mondiale depuis 2008 a généré une très faible croissance, tout en concentrant la richesse et en empirant les inégalités . Il a affirmé que les bonnes entreprises saluent les règlementations, et que les entreprises doivent retirer quelque confiance de leur bon comportement. Il a souligné l ’importance des statistiques, sans lesquelles personne ne peut être tenu de rendre des comptes.

    En réponse à une question sur l’APD en faveur des PMA, Ghosh a signalé que celle-ci ne devrait pas devenir un substitut aux ressources nationales, qui devraient jouer un rôle plus important. Elle a signalé la possibilité d’une convergence sanitaire d’ici 2035, récemment établie par la Commission Lancet, comme un exemple d’objectif qui intègre à la fois l’accent mis sur la pauvreté et une vision mondiale. Ghosh a estimé que le nouveau programme doit inclure que « personne ne soit laissé pour compte » et reconnaitre en particulier les groupes vulnérables . Pour ce faire, elle a expliqué que les pays doivent investir dans des systèmes qui permettent de créer des données et de suivre les progrès accomplis. En réponse à une question sur le financement innovant, Ghosh a donné des exemples de conversion de crédits en bourse à la condition d’atteindre certaines cibles, de création de garanties de marché pour développer de nouveaux produits, et d’utilisation des garanties pour accroître la stabilité dans le marché de l’APD. En réponse à une question sur le nombre d’objectifs qui « ne laisserait aucune marge de manœuvre  », elle a estimé que le pouvoir des ODD sera la mobilisation et la portée, et que si la liste est trop longue, elle cessera d’intéresser les gens.

    LES BESOINS DES PAYS EN SITUATION PARTICULIÈRE, DES PAYS AFRICAINS, DES PAYS LES MOINS AVANCÉS, DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT ENCLAVÉS, ET DES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT, AINSI QUE LES DÉFIS SPÉCIFIQUES QU’AFFRONTENT LES PAYS À REVENU INTERMÉDIAIRE

    À l ’ouverture de cette session mercredi matin, le Co-Président Kamau a indiqué que la discussion de deux jours sur « les besoins des pays en situation particulière, des pays africains, des PMA, des PDE, et des PEID, ainsi que les défis spécifiques qu’affrontent les PRI » est arrivée « à son moment de vérité ». Deux exposés ont été présentés mercredi matin. Le GTCNL s’est également engagé dans une discussion avec un intervenant mercredi après-midi, et avec deux autres intervenants jeudi matin.

    EXPOSÉS INTRODUCTIFS ET DISCUSSION INTERACTIVE: Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), a déclaré que le principe d’universalité est fondé sur les points de convergence ainsi que sur la différenciation des cibles et des priorités. Il a appelé à éviter une approche hiérarchique du développement durable, dans laquelle le développement économique serait perçu comme la première priorité, suivi des questions sociales et, en dernier lieu, par les préoccupations environnementales. Au lieu de ceci, il a appelé à une « économie humanisée et écologique ». Il a ajouté qu’il est nécessaire d’actualiser le concept de RCMD, qui se traduit actuellement par une vision limitée des accords internationaux, comme cela a été le cas lors de la récente CdP 19 à la CCNUCC. Il a ajouté que le produit intérieur brut (PIB) est un instrument trop pauvre pour mesurer le développement économique, sans parler du progrès social et de la régénération environnementale. 

    Mahmoud Mohieldin, Envoyé spécial du Président du Groupe de la Banque mondiale en charge des OMD et du financement du développement, a souligné que les PRI hébergent 75% de la pauvreté mondiale, et qu’un nombre très limité de PRI sont en passe de devenir des pays à revenu élevé, à cause du « piège des PRI » qui se traduit par une croissance ralentie et une stagnation de l’innovation et de la productivité. Il a décrit une approche pyramidale de la bonne politique de développement, consistant en un ensemble fait de macro fondations, de politiques spécifiques aux défis à relever, et du suivi d’un ordre de priorités. Mohieldin a passé en revue les quatre piliers du financement du programme de développement pour l’après-2015: l’APD, les financements privés, les sources novatrices et la mobilisation des ressources domestiques. Il a expliqué que l’importance relative de chaque pilier variera selon les pays. Par exemple, l’APD est beaucoup plus significative dans les pays fragiles (40%) que dans la moyenne des pays en développement (7%), où l’IDE occupe la première place dans le financement du développement.

    Suite à une série de questions, Mohieldin a apporté des réponses concernant les mesures mondiales autres que le PIB en précisant que la Banque mondiale s’apprête à introduire une nouvelle approche de type tableau de bord de mesures et d’indicateurs. Il a indiqué que les pays doivent tenir l’engagement d’inclure la comptabilisation du capital humain. Lopes a répondu aux questions concernant le caractère multidimensionnel de la pauvreté en soulignant que les pratiques des comptes nationaux devraient être mises à jour, notamment en Afrique. Il a répondu aux questions concernant les RCMD en soulignant le besoin pour la communauté internationale de revoir son interprétation de ce concept.

    INTERVENTIONS EN PANEL ET DISCUSSION INTERACTIVE: Au cours d’une présentation en panel mercredi après-midi, Patrick Guillaumont, Président de FERDI, a indiqué que le programme de développement pour l’après-2015 va combiner les OMD modifiés et les ODD. Au sujet des préoccupations concernant le fait que l’accent sur la pauvreté pourrait pâtir de cette combinaison, il a recommandé de mettre un accent particulier sur les PMA et les autres pays vulnérables. Il a déclaré que l’universalité s’accorde avec l’idée d’un traitement spécial sur la base d’une catégorisation des pays et d’une identification de la vulnérabilité en lien avec l’exposition aux calamités et la résilience. Concernant l’élargissement des objectifs pour inclure les ODD, un accent sur la vulnérabilité est plus que jamais nécessaire, a-t-il estimé, la vulnérabilité est plus facile à mesurer que la durabilité, et la vulnérabilité économique menace la durabilité de la croissance économique et son ouverture à tous. Si les banques multilatérales de développement appliquaient des critères uniformes, comme les indicateurs des PMA, le revenu national brut (RNB) par habitant, l’indice du capital humain (ICH) et l’indice de vulnérabilité économique (IVE), cela constituerait un progrès significatif. Il a indiqué que la légitimité de la catégorie PMA vient en partie du fait qu’elle repose sur des critères d’identification, et que ces critères pourraient être redéfinis à travers un index composite.

    Guillaumont a répondu aux questions sur le développement des indicateurs en indiquant qu’ils doivent être flexibles au niveau micro-économique. Il a établit une distinction entre la vulnérabilité issue d’événements externes et les vulnérabilités qui demandent des changements dans les politiques des pays.

    Mohieldin a souligné qu’il est bon d’avoir des indicateurs ambitieux, mais que ceux-ci doivent tenir compte de la capacité des pays à faire des progrès et à les mesurer avec des données. Il a souligné l’écart entre les réussites des zones urbaines et rurales, ainsi qu’entre les sexes. Investir dans les structures et donner un accès libre aux données ont été signalés comme des points importants pour la transparence et l’évaluation.

    Au cours de la présentation en panel jeudi matin, Selwin Hart, de la Banque de développement des Caraïbes, a passé en revue les défis actuels des PEID, y compris leurs situations uniques face aux vulnérabilités liées à l’énergie, au changement climatique, aux océans et aux financements. Il a précisé que la petite taille des îles, leur éloignement et leur insularité posent des défis spécifiques. Il a indiqué qu’il est urgent de se pencher de façon prioritaire sur la grande dépendance des PEID vis-à-vis des combustibles fossiles importés, et sur leur grande vulnérabilité au changement climatique. Concernant les ODD, Hart a souligné que les objectifs doivent soutenir les priorités nationales et régionales des PEID, et rendre très clairs les moyens de mise en œuvre.

    En réponse à une question relative à l’option d’aborder la dette publique dans le cadre des ODD, Hart a estimé que la question doit être intégrée à l’ordre du jour, soit comme un objectif à part entière, soit comme une question transversale. Concernant l’énergie, il a expliqué que les priorités de l’initiative Énergie durable pour tous constituent un bon début, mais que les objectifs et les cibles doivent être encore plus ambitieux .

    Debapriya Bhattacharya, Membre émérite du Centre de dialogue sur les mesures à prendre, a estimé que prendre le statut de PMA comme « principal motif de préoccupation » du programme engloberait largement les PDE, les PEID, les pays en conflit, les pays fragiles, les pays vulnérables du point de vue environnemental et les pays africains. Il a signalé le besoin de définir un équilibre entre les trois dimensions du développement durable, a évoqué la possibilité d’une quatrième dimension sur la gouvernance, et a indiqué la « primauté  » traditionnelle de la pensée économique. Il a également affirmé qu ’un mécanisme de reddition de comptes doit s ’appuyer sur des données, et que la disponibilité des données dans de nombreux pays n ’est pas simplement une question technique, mais  également une question politique. Il a estimé que les besoins en données permettant de suivre la mise en œuvre devraient être examinés en même temps que les cibles.

    En réponse à un commentaire suggérant que les discussions sur les ODD sont en train de remettre l’accent sur les modèles habituels de développement économique, Bhattacharya a expliqué qu’il y a toujours des compromis à faire lorsqu’on aborde plus d’un seul objectif, et que ces compromis sont des « choix nationaux » qui devraient nonobstant être incorporés dans un cadre universel. Sur une question concernant la conciliation de l’universalité et des besoins de pays en situation particulière, il a estimé que l’efficacité de l’aide devrait être renforcée et que les banques régionales de développement devraient fournir des financements à long terme. Il a indiqué que le choix de l’année de référence pour les objectifs permettra une discussion « plus directe » sur les données.

    Le Co-Président Kőrösi a rappelé que les MMŒ comprennent des parties financières et des parties non financières, et que les premières sont abordées dans le cadre de l’ICSDF alors que les secondes relèvent du GTCNL. Il a estimé que les deux aspects sont étroitement liés et doivent « dialoguer entre eux ».

    ÉCHANGE DE POINTS DE VUE: Les Fidji, au nom du G-77 et de la Chine, ont déclaré qu’il est important d’éviter l’approche de développement « prêt-à-porter » et ont décrit les besoins spécifiques et les situations particulières des cinq groupes au programme. Le délégué a souligné, entre autres: qu’aucun PMA n’a été en mesure d’atteindre tous les OMD; que le chômage des jeunes et un large mécontentement en Afrique pourraient conduire à une situation d’instabilité; l’examen de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty prévu en 2014; la troisième Conférence internationale sur les PEID qui aura lieu en 2014; la nécessité pour le Sommet climatique du Secrétaire général prévu pour 2014 d’atteindre des résultats concrets sur l’atténuation; et que la croissance économique et le PIB ne sont pas des mesures appropriées du bien-être dans les PRI, où il peut y avoir une croissance économique alors que les inégalités de revenu s’aggravent.

    L’UE a également attiré l’attention sur les événements qui se dérouleront en 2014, y compris le quatrième Sommet Afrique-Europe en avril, l’examen du Programme d’action d’Almaty, la Conférence internationale sur les PEID, et la première Réunion de haut niveau du Partenariat mondial pour l’efficacité de la coopération pour le développement. Le délégué a estimé que le programme de développement pour l ’après -2015 devrait reconnaitre que le monde a évolué depuis les OMD .

    L’Allemagne, s’exprimant également au nom de la Suisse et de la France, a souligné que les ODD devraient respecter les politiques et les priorités nationales, la propriété et le leadership, et se fonder sur les cadres et objectifs existants, comme l’IPOA, le Programme d’action d’Almaty et la Stratégie de Maurice pour la mise en œuvre. Le délégué a estimé que les ODD devraient être sensibles aux conflits. Il a également souligné l’importance de la capacité institutionnelle, y compris la primauté du droit, la maturité du secteur financier, et la résilience, et non pas seulement de la richesse du pays.

    La Gambie, s’exprimant au nom du Groupe africain, a appelé à considérer l’Afrique comme prioritaire dans le cadre des ODD. Parmi les besoins les plus pressants de l’Afrique, le délégué a signalé l’éradication de la pauvreté à travers une approche de développement centrée sur les personnes au moyen d’une transformation économique, et a indiqué que l’industrialisation est un outil puissant pour générer une croissance inclusive et soutenue, des emplois productifs et des conditions de travail décentes. Il a précisé qu’à la différence des OMD, les ODD devraient chercher à établir un système de commerce générateur de développement. Enfin, il a souligné la paix et la sécurité, les droits de l’homme, la démocratie et la primauté du droit comme étant des éléments facilitateurs du développement.

    Le Bénin, s’exprimant au nom des PMA, a affirmé que les ODD resteront incomplets et manqueront de légitimité s’ils ne portent pas une attention particulière aux PMA, et a appelé à un « Traitement préférentiel et différentié pour les PMA ». Il a rappelé que l’IPOA comporte une liste de priorités avec huit domaines d’importance capitale pour les PMA, et a dit que cette liste devrait occuper le « premier plan » des ODD.

    Nauru, s’exprimant au nom de l’AOSIS, a estimé que le cas particulier des PEID doit être examiné, à savoir leurs défis structurels, leur petite taille, leur éloignement, leur isolement par rapport aux marchés , et leurs limitations en matière de capacités . La déléguée a affirmé que le changement climatique doit être considéré comme une question transversale pour les ODD, et a soutenu l’idée d’objectifs thématiques sur les énergies renouvelables et les océans. Insistant sur le fait que le soutien politique, technique et financier est une nécessité, elle a instamment prié les gouvernements de fournir des avantages effectifs et mesurables aux communautés des PEID.

    Le Laos, s’exprimant au nom des PDE, a signalé que les lacunes en matière d’infrastructures constituent les principales barrières à la croissance des PDE. Les contraintes d’approvisionnement, l’accès limité aux marchés et la forte vulnérabilité aux catastrophes ont été signalés comme des questions devant être abordées par la communauté internationale. Le délégué a proposé un objectif séparé sur « les infrastructures efficaces et fiables  ».

    La Papouasie-Nouvelle-Guinée, s’exprimant au nom des PEID du Pacifique, a affirmé que les ODD doivent être adaptés aux circonstances nationales et aborder la pauvreté grandissante dans la région. Le délégué a plaidé pour un objectif séparé sur les océans et le changement climatique, et pour l’inclusion d’indicateurs et de cibles significatifs et mesurables.

    L’Arabie Saoudite, s’exprimant pour le Groupe arabe, a souligné les défis affrontés par l’Afrique, a soutenu l’établissement d’une banque des sciences et technologies pour les PMA, et a signalé l’importance d’une étude extensive et authentique des besoins et les options afin de les aborder pour chacun des cinq groupes en discussion.

    La Barbade, s’exprimant au nom de la CARICOM, a affirmé que les processus de l’après-2015 et des ODD doivent créer un environnement propice pour permettre aux PEID de renforcer leur résilience. Le résultat de la Réunion inter-régionale préparatoire des PEID en vue de la troisième Conférence internationale sur les PEID devrait influencer les cibles et les indicateurs des ODD, a affirmé la délégué en soulignant: les énergies renouvelables; les maladies non contagieuses; les MMŒ; les produits chimiques et les déchets dangereux et générés par les navires; et la collecte et l’analyse de données. Elle a indiqué que la Conférence d’Apia devrait permettre l’intégration des aspirations des PEID en matière de développement durable dans le cadre plus large du programme de développement mondial. Les questions des PRI ont la plus grande importance aux yeux de la CARICOM, a-t-elle ajouté.

    Le Mexique, s’exprimant aussi au nom du Pérou, a suggéré que le GTCNL recommande la modification des critères utilisés pour classifier les pays, qu’il a qualifiés d’injustes et d’arbitraires. Il a estimé que le système actuel de classification pose de sérieux problèmes car il impose qu’un pays doit assumer seul la responsabilité de son développement à partir du moment où il atteint un certain niveau de revenu. Le délégué a indiqué que le PIB par habitant ne reflète pas les défis majeurs, et que la classification des pays comme PRI ne tient pas compte de leur hétérogénéité.

    L’Italie, s’exprimant également au nom de la Turquie et de l’Espagne, a déclaré, entre autres: que toutes sortes de partenariats devraient être lancés en faveur des PMA les plus vulnérables; que l’Italie, la Turquie et l’Espagne se sont engagées à travailler avec l’Afrique, principalement sur l’éradication de la pauvreté; que le thème des « partenariats » pour la réunion 2014 des PEID devrait être applaudi; et que l’interdépendance des zones urbaines, péri-urbaines, suburbaines et rurales devrait être reconnue dans les PRI.

    Le Nicaragua, s’exprimant également pour le Brésil, a indiqué que le nouveau partenariat mondial pour le développement devra s’aligner sur les priorités des pays en développement et promouvoir un programme mondial partagé par tous pour la mise en œuvre, le financement et le commerce international. Le délégué a ajouté que le programme de développement pour l’après-2015 doit être fondé sur les principes de Rio, et a souligné le besoin d’une transition pour les pays qui ont récemment changé de catégorie, notamment du fait que bon nombre de ces pays ont de lourdes dettes.

    Le Kazakhstan, s’exprimant également pour la Chine et l’Indonésie, a estimé que la mise en œuvre accélérée de l’IPOA devrait être une priorité. Il a salué l’accord de l’OMC à Bali, a suggéré la promotion de l’intégration régionale entre les pays en développement, et a proposé de travailler sur l’accélération du développement industriel et le renforcement de la gouvernance, entre autres actions possibles.

    L’Irlande, s’exprimant également au nom de la Norvège et du Danemark, a souligné que l ’acidification des océans, et la pêche illicite, non déclarée et non règlementée (INDNR), affectent les conditions de vie des PEID, et que l’emploi et les conditions de travail décentes devraient être abordées dans ce processus, y compris parce que ces sujets touchent à la problématique de genre.

    La Zambie a affirmé que les pays en situation particulière ont deux préoccupations majeures: l’éradication de la pauvreté en tant qu’objectif global; et les besoins et cibles spécifiques par pays, de façon à ce que « personne ne soit laissé pour compte ». La déléguée a estimé que les ODD devraient prioriser une croissance économique soutenue et inclusive, les partenariats authentiques, le transfert de technologies et les infrastructures connexes, et que les investissements dans les programmes du niveau national doivent être améliorés.

    Le Japon a affirmé que l’accent doit être mis sur une croissance solide, durable et inclusive pour créer des emplois, notamment pour les jeunes et les femmes. Le délégué a déclaré que la transformation des structures industrielles peut être une solution pour les pays en situation particulière, et s’est demandé comment traduire les défis de ces pays en cibles des ODD.

    L’Australie, s’exprimant également au nom des Pays-Bas et du Royaume-Uni, a affirmé que les objectifs et les cibles doivent être universels par nature mais suffisamment flexibles pour être significatifs et utiles dans le cadre des plans nationaux de développement. Le délégué a indiqué que les thèmes d’aujourd’hui sont des questions universelles qui affectent toutes les personnes et représentent les concepts de base d’un contrat social entre les citoyens et les États.

    L’Équateur, s’exprimant également pour l’Argentine et la Bolivie, a suggéré que la faible gouvernance des institutions financières privées rend les RCMD plus applicables que jamais. Le délégué a appelé à réguler l’IDE pour s’assurer qu’il améliore les standards de vie. Il a également souligné le besoin de revoir les subventions agricoles, qui, à son avis, entraînent une consommation non durable.

    La Bulgarie, s’exprimant également pour la Croatie, a estimé qu’un ensemble d’ODD centrés sur l’être humain devraient s’efforcer d’éliminer certaines violations des droits de l’homme, et a appelé au soutien des groupes de pays en situation particulière pour leur permettre de renforcer leur bonne gouvernance, l’intégration sociale et les droits de l’homme. Le délégué a estimé que le programme de développement pour l’après-2015 devrait traiter en priorité les mesures d’adaptation et de résilience face au changement climatique, et que la vulnérabilité devrait être considérée comme une question transversale.

    Le Bangladesh a affirmé que le défi primordial des PMA est de renforcer les capacités productives. Alors que les PMA ont publiquement pris leurs responsabilités nationales vis-à-vis de leur propre développement, c’est à la communauté internationale de créer un environnement propice, a affirmé le délégué. Il a ajouté que la qualité de l’APD compte: elle doit être fondée sur les besoins et orientée suivant la situation de chaque pays. Enfin, il a noté que les « avancées [de son pays] en matière de développement sont de plus en plus en péril du fait du changement climatique ».

    Le Congo a signalé le déclin de l’aide traditionnelle, a estimé qu’il faut prendre des mesures fortes pour soutenir l’intégration des pays à l’économie mondiale, et a affirmé que l’OMC devrait proposer des indicateurs valables pour les pays en situation particulière.

    Le Zimbabwe a identifié les défis de développement qu’affrontent les PDE et qui devraient être abordés dans le programme de développement pour l’après-2015, notamment: des systèmes de transit inappropriés; l’isolement vis-à-vis des marchés mondiaux; et la résilience du secteur privé des PDE pour répondre aux nouveau défis . Il a suggéré que l’OMC élabore des mesures pour augmenter la part du commerce des PDE.

    Le Togo a indiqué qu’il a besoin de développer une infrastructure pour le développement durable de l’agriculture et pour le renforcement de la bonne gouvernance. La déléguée a évoqué son intention de continuer à améliorer la gouvernance économique et l’accès aux services publics. Les technologies de l’information et de la communication devraient être utilisée, a-t-elle estimé, pour améliorer la formation et accroitre le niveau d’éducation pour tous.

    L’Ouganda a affirmé qu’il reste « beaucoup de choses en suspens » concernant l’OMD-8, et que la distribution sectorielle a orienté les fonds vers des secteurs improductifs. Le délégué a signalé que les domaines prioritaires incluent: le renforcement des capacités des pays à produire des biens et des services de meilleure qualité; le développement des infrastructures; l’accès à une énergie abordable; l’agriculture et la sécurité alimentaire; et l’adaptation au changement climatique.

    Le groupe des Femmes a estimé que la primauté du droit devrait être utilisée comme instrument pour faire progresser les droits et le respect des femmes, et que les droits des femmes au sein de la famille et de la vie politique devraient être renforcés.

    Le groupe Enfance et jeunesse a souligné l’importance du droit au développement. La déléguée a estimé que les donateurs devraient octroyer aux bénéficiaires une certaine flexibilité et un soutien, et a souligné le potentiel inexploité du partage d’informations et de technologies.

    Le Belarus, s’exprimant aussi pour la Serbie, a estimé que la gouvernance mondiale doit être fondée sur des règles, équitables et transparentes, avec les Nations Unies en son centre pour faire le lien avec toutes les autres parties prenantes. Le délégué a indiqué qu’il ne croyait pas qu’il puisse y avoir un objectif séparé dédié aux droits de l’homme, mais que ceux-ci devraient être signalés dans le programme en tant que questions transversales. Il a également plaidé pour un objectif sur la science et la technologie, avec un indicateur sur l’accès universel pour tous.

    La Slovénie, s’exprimant également pour le Monténégro, a indiqué qu’ils soutiennent tous deux un programme reposant sur des données factuelles, avec des indicateurs quantitatifs et qualitatifs mesurables. Le délégué a plaidé pour la poursuite des efforts internationaux pour soutenir les pays en situation particulière, avec une certaine flexibilité dans les approches de mise en œuvre aux niveaux nationaux.

    La Pologne, s’exprimant également au nom de la Roumanie, a estimé que les ODD devraient envisager l’éradication de l’extrême pauvreté comme un objectif de principe, assorti de la transformation économique structurelle, du renforcement des capacités et du développement d’infrastructures. Le délégué a souligné de besoin de réduire les inégalités et les déséquilibres sociaux.

    Les Émirats arabes unis, s’exprimant également au nom de Chypre et de Singapour, ont affirmé que la pauvreté persistante et les écarts grandissants avec le reste du monde sont des défis spécifiques des pays en situation particulière. Avec un soutien et un transfert de technologies, la déléguée a affirmé que les pays ont le potentiel d’opérer une transition vers le chemin de la croissance économique verte.

    Le Népal a indiqué que les PMA sont les plus en retard concernant les OMD, et a appelé à intégrer les priorités de l’IPOA dans les ODD. La déléguée a déclaré que la dimension économique des ODD devrait être centrée sur, entre autres, les capacités productives, le transfert de technologies, les énergies renouvelables et la facilitation du transit, alors que la dimension sociale devrait assurer des services de santé et d’éducation abordables et de haute qualité, et que la dimension environnementale doit inclure un objectif définitif de réduction des émissions mondiales.

    Le Paraguay a appelé à établir des priorités sur: la diversification productive, l’accès aux marchés , la libéralisation des transports pour le commerce, des systèmes de transport durables, et un traitement spécial , différentiel, pour les PMA. Le délégué a également plaidé, entre autres, pour l’élimination de la bureaucratie lors des passages de frontières.

    La Nouvelle-Zélande a demandé des objectifs séparés sur les énergies renouvelables et sur les océans, et des objectifs, des cibles et des indicateurs spécifiquement dédiés aux pays en situation particulière. La déléguée a indiqué que la façon dont les ODD incluront les pays les plus vulnérables marquera leur échec ou leur réussite, et a souligné que, si de nombreux PMA ont de multiples vulnérabilités, ils sont peu à avoir exactement le même ensemble de vulnérabilités. Ceci démontre le besoin de se fonder sur les expériences communes tout en tenant compte des circonstances locales, a-t-elle conclu.

    L’Afrique du Sud a estimé que, si les pays s’attaquent en priorité à l’éradication de la pauvreté alors qu’ils manquent de capacités humaines et financières, les efforts de développement peuvent se voir freinés par des « demandes indues ». Le délégué a affirmé que les processus de l’après-2015 et des ODD doivent inclure des MMŒ, et a indiqué que la capacité des pays à atteindre les OMD dépend de l’accès aux marchés des pays industrialisés . De plus, il a ajouté que les RCMD doivent se traduire spécifiquement dans les faits.

    Cabo Verde a appelé à soutenir les pays radiés de la liste des PMA, et a suggéré de créer un cadre spécifique pour affronter les défis des PRI. La déléguée s’est dite impatiente que la prochaine conférence sur le FpD fasse des progrès sur les résultats de Doha et de Monterrey.

    Le groupe des Peuples autochtones s’est interrogé sur le type de développement durable vers lequel s’oriente le monde. La déléguée a plaidé pour une protection des terres et des ressources naturelles pour « défendre les droits de l’humanité ». Elle a déclaré que les peuples autochtones demandent l’opportunité de participer aux prises de décisions et de partager leur savoir.

    Le groupe des Travailleurs et des syndicats a affirmé qu’un plein emploi productif et des conditions de travail décentes sont nécessaires au développement, en particulier dans les PMA. La déléguée a souligné l’importance de fournir une protection sociale adéquate comme moyen de combattre l’inégalité.

    Le groupe des Autorités locales a proposé un objectif séparé sur l’urbanisation pour « ouvrir des possibilités de partenariats » dans les PMA et dans les pays en situation particulière.

    DROITS DE L’HOMME, DROIT AU DÉVELOPPEMENT ET GOUVERNANCE MONDIALE

    La GTCNL-6 a discuté vendredi des droits de l’homme, du droit au développement et de la gouvernance mondiale. La discussion a débuté par les exposés de deux intervenants, qui ont été suivis d’un échange de points de vue. Les délégués ont également été informés des activités du Conseil économique et social (ECOSOC).

    INTERVENTIONS EN PANEL ET DISCUSSION INTERACTIVE: Le Sous-Secrétaire général aux droits de l’homme Ivan Šimonović, s’exprimant au nom de Navi Pillay, Haut Commissaire des Nations Unies chargé des droits de l’homme, a indiqué que le mode actuel de développement est inégal, instable et non durable. Il a estimé que nous avons besoin d’un nouveau paradigme de développement qui soit équitable, durable et fondé sur les droits de l’homme, y compris le droit au développement. Il a souligné que les droits de l’homme devraient être intégrés globalement et non mis en quarantaine, en particulier parce qu’ils offrent un cadre aux objectifs universels pour des pays ayant différents niveaux de développement et de ressources. Les droits de l’homme nécessitent que l’on porte une attention particulière sur l’égalité et la non-discrimination, de façon à ce que personne ne soit laissé pour compte, a-t-il conclu.

    Bjorn Lomborg, Directeur du Copenhagen Consensus Center, a expliqué comment l’économie pouvait aider à établir une meilleure gouvernance mondiale. Il a comparé les solutions proposées dans le programme de développement pour l’après-2015 à un grand supermarché offrant une « formidable quantité d ’options  », dont certaines plus porteuses que d ’autres. Un économiste comparerait les prix et les tailles pour déterminer la meilleure valeur, a-t-il expliqué . Il a décrit un projet sur lequel il travaille avec des économistes qui cherche à estimer les coûts et les avantages de toutes les cibles proposées, dans le but de « souffler des vents contraires sur les cibles faibles et des vents favorables sur les bonnes cibles ». En utilisant l’éducation comme cas d’étude, Lomborg a décrit comment fonctionnerait ce processus de prise de décisions et la façon dont il peut contribuer à trier par ordre de priorité les cibles et les objectifs de développement.

    En réponse à une question sur l’utilisation de cette méthodologie lorsque le coût n’est pas le problème principal, Lomborg a expliqué que le prix n’est qu’une partie de l’information, et qu’on peut toujours décider d’acheter l’article le plus cher; les choix dépendent des priorités.

    EXPOSÉ DE L’ECOSOC: Le Président de l’ECOSOC, Nestor Osorio, a exposé les résultats du symposium d’octobre 2013 à Montreux, qui s ’est tenu en préparation du Forum de coopération au développement de l’ECOSOC qui se tiendra en juillet 2014 sur l’avenir de la coopération au développement dans l’ère post-2015. Il a indiqué: que les fondamentaux du discours sur le développement mondial ont changé; que la durabilité est désormais la clé de voute du programme de développement pour l’après-2015; et qu’un nouveau partenariat mondial, qui rassemble les pistes de Monterrey et de Rio, est nécessaire. Les partenariats multipartites deviendront une part de plus en plus importante du développement mais ne remplaceront pas les actions intergouvernementales, a-t-il ajouté. La « pratique quotidienne » de la coopération au développement a changé et le débat au sein des Nations Unies doit rattraper le retard qu’il a pris, a-t-il conclu.

    ÉCHANGE DE POINTS DE VUE: Le Mexique a estimé que le nouveau programme devrait assurer l’inclusion de tous ceux qui ont été exclus du développement, et que l’exclusion affecte les pays développés également. Le délégué a affirmé que le développement pour quelques-uns n’est pas compatible avec la paix, la sécurité et la consolidation de l’état de droit, et que les nouveaux objectifs doivent être liés à des droits de l’homme pleinement respectés, au renforcement de l’état de droit, et à la promotion de la gouvernance mondiale fondée sur des partenariats mondiaux inclusifs et efficaces.

    Les Fidji, s’exprimant au nom du G-77 et de la Chine, ont affirmé que le nouveau programme doit mettre les personnes au centre du processus de développement, avec l’éradication de la pauvreté pour priorité centrale. Les politiques transfrontières ou extraterritoriales ne doivent pas « nuire » aux droits de l’homme, mais les respecter. Le délégué a mis en garde contre, par exemple, une dérégulation du commerce spéculatif dans l’avenir alimentaire. Concernant le rôle croissant du secteur privé, il a souligné le besoin d’assurer la reddition de comptes et la responsabilité. Concernant la gouvernance mondiale, les Fidji ont indiqué que les pays en développement demeurent largement sous-représentés dans les institutions internationales, notamment à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international.

    L’UE a estimé que ne laisser personne pour compte suppose d’assurer qu’aucun droit ne soit laissé de côté. Le délégué a souligné le droit à l’eau et les droits des femmes et des filles, et a signalé que l’expérience a montré que les avantages n’atteignent pas nécessairement les plus désavantagés. Il a souligné l’engagement de l’UE envers la justice, l’égalité et l’équité dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015. Soulignant les solutions multilatérales, il a affirmé que l’établissement du FPNH, un contact plus étroit entre le G20 et le système des Nations Unies, et d’autres développements récents, montrent que la gouvernance mondiale peut être efficace et inclusive .

    Trinité-et-Tobago, s’exprimant au nom de la CARICOM, a souligné: que le droit au développement devrait inclure non seulement les aspirations sociales et économiques des individus, mais également les besoins environnementaux des générations futures; le rôle d’un environnement international propice pour une approche centrée sur les personnes, comprenant l’inclusion sociale, l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes; le besoin d’intégrer le plein respect des droits de l’homme, y compris le droit au développement, de façon transversale dans les futurs objectifs; et l’importance des mécanismes efficaces de reddition de comptes et de responsabilité pour le suivi de la mise en œuvre de tous les engagements par tous les acteurs.

    L’Arabie Saoudite, s’exprimant au nom du Groupe arabe, a affirmé: que le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales devrait être relié au droit au développement; l’importance du droit à l’auto-détermination, y compris pour les peuples sous occupation; le droit à un environnement sain; et le besoin d’aborder les obstacles et les défis qui empêchent le développement durable et l’atténuation de la pauvreté.

    Le Bénin, s’exprimant au nom des PMA, a souligné l’importance d’une autonomisation juridique des pauvres, ce qui implique de « voir le développement du point de vue de l’utilisateur final ». Le délégué a indiqué: que l’intégration économique mondiale a pris de vitesse le développement d’institutions de gouvernance appropriées; que la crise financière mondiale a démontré que le monde souffre d’un manque de cadre institutionnel pour gérer le développement; et que l’efficacité des institutions financières internationales s’est vue marquée par ses déficiences en matière de gouvernance et par la perte de crédibilité. Il a également demandé une protection des droits des migrants, et une certaine flexibilité et un espace politique pour permettre aux PMA de déterminer leurs propres politiques de développement.

    La Gambie, s’exprimant au nom du Groupe africain, a affirmé que l’éradication de la pauvreté demandera un cadre qui valorise les moteurs du développement tels que les droits de l’homme, la bonne gouvernance et la primauté du droit aux niveaux national et international. Cependant, le cadre des ODD ne devrait pas « entretenir la tendance croissante à créer de nouveaux droits, concepts, catégories et autres standards  ». Le délégué a estimé que les droits de l ’homme ne devraient pas entraver la souveraineté nationale et les croyances culturelles, et que l ’architecture financière et économique ne devrait pas marginaliser les Nations Unies .

    L’Allemagne, s’exprimant au nom de la France et de la Suisse, a indiqué que le droit au développement repose sur la pleine réalisation des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Le délégué a déclaré qu’une gouvernance mondiale renforcée peut créer un environnement favorable au développement durable, par exemple en réduisant la volatilité des prix agricoles, en promouvant la gestion partagée des ressources en eau, et en régulant l’évasion fiscale et les flux illicites. Concernant le cadre institutionnel pour le développement durable, il a plaidé pour des examens réguliers de la mise en œuvre.

    Le Monténégro, s’exprimant aussi pour la Slovénie, a déclaré que les ODD doivent intégrer et être soutenus par le spectre complet des droits de l’homme, et que le programme de développement pour l’après-2015 devrait être centré sur ceux qui sont laissés pour compte, y compris les personnes handicapées. Il a également souligné l’accès à la justice des groupes autochtones, la protection des droits des enfants, et l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, qui demandent un objectif séparé, a-t-il estimé. L’Espagne, s’exprimant également pour l’Italie et la Turquie, a déclaré que le droit au développement ne porte pas uniquement sur la croissance économique, mais qu’il s’agit d’une réorientation du développement à travers le prisme des droits de l’homme de façon à ce que personne ne soit laissé pour compte. Le délégué a souligné l’importance de la responsabilité sociale des entreprises, de l’autonomisation de la société civile, d’une gouvernance économique mondiale efficace et de données de haute qualité. Il a appelé à la révision de la classification des pays, de façon à tenir compte du développement humain.

    Le Royaume-Uni, s’exprimant également au nom de l’Australie et des Pays-Bas, a énuméré trois dimensions primordiales: les ODD doivent être conçus de façon à ce que personne ne soit laissé pour compte, et une révolution des données peut rendre cela possible; des institutions sont nécessaires pour permettre aux personnes d’exercer leurs droits humains et leurs libertés; et les femmes et les filles doivent être en mesure d’exercer leurs droits, y compris leurs droits liées à la procréation. Le délégué a appelé à la responsabilisation des gouvernements, des entreprises et de la société civile.

    Le Danemark, s’exprimant également au nom de l’Irlande et de la Norvège, a affirmé que les OMD ont généré des inégalités croissantes entre les pays et au sein même des pays. Les droits de l’homme sont essentiels pour identifier et aborder les inégalités, de façon à ce que personne ne soit laissé pour compte. Le délégué a demandé un nombre limité d’objectifs mondiaux, de cibles et d’indicateurs, qui soient alignés avec les obligations relatives aux droits de l’homme en vertu des traités. Il a ajouté que le système des Nations Unies doit être réformé de façon à être équipé pour soutenir les efforts déployés pour affronter les défis mondiaux, et que les partenariats peuvent jouer un rôle important à cet égard.

    Les États-Unis, s’exprimant également au nom du Canada et d’Israël, ont indiqué que l’éradication de la pauvreté et la croissance durable trouvent leur racine dans l’engagement sur les droits de l’homme et les libertés fondamentales, et que nous devons prêter une attention particulière aux plus vulnérables, y compris les filles et les femmes, les enfants, et les personnes handicapées. Les droits fondamentaux sont mieux protégés dans le cadre d’un état de droit, d’institutions crédibles et de gouvernements responsables, la déléguée a-t-elle affirmé, en qualifiant ce panorama de meilleur environnement pour promouvoir le développement. Elle a suggéré que les discussions du GTCNL soient centrées sur des solutions spécifiques, et que la gouvernance mondiale n’en soit pas un sujet central à ce stade.

    La Croatie, s’exprimant également au nom de la Bulgarie, a exprimé son engagement en faveur d’une approche du développement fondée sur les droits de l’homme, et a indiqué que l’accent devrait être mis sur l’éradication de la pauvreté, l’égalité dess sexes, la santé et l’éducation. Sans droit, il ne peut y avoir de développement, et vice-versa, a affirmé le délégué. Il demandé un objectif séparé sur l’autonomisation des femmes, s’est dit favorable à l’inclusion des droits des personnes handicapées en tant que question transversale, et a plaidé pour des indicateurs liés aux droits de l’homme pour mesurer le succès des ODD.

    L’Équateur, s’exprimant également au nom de l’Argentine et de la Bolivie, a instamment demandé de dépasser les « objectifs de subsistance humaine » pour aller vers un droit des individus à une vie juste et digne. Le programme de développement pour l’après-2015 devrait couvrir les droits économiques, sociaux et culturels tels que le travail décent, l’éducation gratuite, les soins de santé universels, et le plein respect des droits des peuples autochtones. La croissance n’est pas durable si elle n’est pas inclusive, a indiqué le délégué. Il a demandé des objectifs mesurables, y compris sur les personnes handicapées, ainsi que sur les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres.

    Singapour, s’exprimant également au nom de Chypre et des Émirats arabes unis, a affirmé qu’il n’y a pas besoin d’un objectif spécifique aux droits de l’homme puisqu’il s’agit d’une question transversale, et que les ODD devraient être holistiques et adopter une approche fondée sur les droits. Le délégué a déclaré que le GTCNL doit parvenir à un équilibre entre l’idéal et le pratique.

    Le Sri Lanka, s’exprimant également au nom de l ’Inde et du Pakistan, a estimé qu ’une approche fondée sur les droits pour le programme de développement pour l ’après -2015 doit se traduire par un engagement sur le droit au développement comme base fondamentale des ODD. Le délégué a expliqué que le droit au développement droit être intégré à tous les niveaux et dans toutes les institutions. Il a souligné l’importance de résoudre les inégalités dans la gouvernance économique mondiale pour améliorer la participation des pays en développement.

    Le Japon a affirmé qu’il relève de la responsabilité des États de respecter et de promouvoir les droits humains de leurs populations, et que nous n’avons nul besoin d’un objectif spécifique aux droits de l’homme car ils constituent un principe directeur. En réponse à Lomborg, le délégué a estimé que la discussion est politique et fondée sur des jugements de valeur. L’approche des économistes peut être utile, mais elle ne peut constituer un facteur décisif.

    Le Bangladesh a plaidé contre une référence explicite aux droits de l’homme dans les objectifs. Dans la pratique, les objectifs de développement correspondent à toute une gamme de droits humains; par exemple, il a expliqué que la fourniture d’eau potable et de services sanitaires appuient le droit à l’eau. Ainsi, les droits de l’homme sont intégrés dans le cadre de développement, a estimé le délégué. « Nous ne connaissons aucune histoire de succès  » concernant les droits de l ’homme comme moyens de développement, a-t-il ajouté . Il a conclu en disant que la gouvernance mondiale serait mieux placée dans la partie narrative du cadre des ODD qu ’en tant qu ’objectif ou cible .

    Les intervenants ont ensuite été invités à répondre aux déclarations exprimées dans la matinée. Craig Mokhiber, du Haut Commissariat aux droits de l’homme (HCDH), a évoqué un « niveau de consensus impressionnant » entre les États membres sur l’idée que vivre à l ’abri de la peur et du besoin, sans discrimination, doit être le cadre du nouveau programme. Il a fait observer que les droits économiques, sociaux, civils et politiques ainsi que le droit au développement doivent être intégrés de façon transversale dans les objectifs, et non exprimés dans un objectif spécifique. Il a expliqué que le partenariat mondial pour le développement devrait être cohérent avec les standards internationaux des droits de l’homme, et que le secteur privé devrait s’engager conformément aux principes directeurs des Nations Unies sur les entreprises et les droits de l’homme.

    Lomborg a affirmé le besoin de prioriser et de faire ce qui est pratique, et non pas simplement idéal. Concernant le commentaire du Japon affirmant que ceci est un exercice politique, Lomborg a suggéré que le processus de sélection pourrait être bien plus simple avec des étiquettes de prix sur les diverses options.

    Dans l’après-midi, la Roumanie, s’exprimant également au nom de la Pologne, a estimé que l ’égalité des sexes devrait être un thème transversal des ODD et libérer le potentiel des femmes pour le bien-être de la société. La déléguée a affirmé que les femmes doivent être des acteurs centraux du cadre de l’après-2015 à tous les niveaux.

    Le Népal a indiqué que toutes les institutions devraient augmenter la participation des PMA. La déléguée a estimé que le système des Nations Unies et les commissions régionales devraient jouer un rôle prépondérant dans le suivi des ODD. Elle a ajouté que les efforts de développement fondé sur les droits et une gouvernance efficace constituent déjà un tâche immense pour des pays comme le Népal, et que la conduite habituelle des affaires ne fonctionne pas en ce qui concerne les PMA et les PDE .

    Le Zimbabwe a souligné qu’il ne faut pas ébranler des valeurs et des croyances sociétales fermement enracinées, et que la culture de chaque pays, y compris sa culture politique, devrait être respectée. Le délégué a estimé qu’il y a un besoin de mécanismes pour faciliter une plus grande participation des citoyens à la gouvernance mondiale, et qu’il est inapproprié d’intégrer des questions sur lesquelles il n’y pas de consensus ou de créer des catégories de normes et de droits.

    La Thaïlande a signalé les interconnexions entre le développement durable, les droits de l’homme et le droit international. La déléguée a estimé que la couverture de santé universelle est essentielle pour offrir à tous des soins de santé de base, et a exprimé l’espoir qu’un indicateur clair sur la couverture maladie universelle sera inclus dans le programme de développement. Elle a enfin ajouté que la réalisation des droits de l’homme ne devrait pas être une condition à la coopération.

    L’Iran a signalé que la durabilité devrait être un critère de qualification du développement, et non un déterminant définitif, et que, pour créer des synergies, l’accent devrait être mis sur les dénominateurs concordants et non sur les discordances. Le délégué a déclaré que les droits de l’homme devraient être alignés sur le cadre existant des droits de l’homme et qu’un cadre de reddition de comptes et de responsabilité avec des engagements contraignants devrait être établi au niveau mondial. Concernant la gouvernance mondiale, il a estimé qu’il faut établir une structure plus participative, transparente et responsable.

    En réponse à l’Iran, le Président Kamau a demandé aux délégués d’envisager s’il est important pour le GTCNL ou pour le programme de développement pour l’après-2015 d’établir un cadre de reddition de comptes et de responsabilité.

    Le Pakistan a admis le besoin d’intégrer les droits de l’homme dans les ODD. Le délégué a demandé au HCDH de donner des détails sur les lacunes du cadre des OMD qui aurait besoin d’être comblées.

    Le HCDH a répondu que les OMD ont apporté une contribution importante mais qu’ils ne s’occupent pas des inégalités, et que ceci affaiblit le programme de développement. Le délégué a ajouté que les OMD sont un ensemble restreint d’indicateurs socio-économiques qui ne s’intéresse pas au fait de vivre à l ’abri de la peur ni à des questions comme la qualité de l’éducation.

    Le Co-Président Kamau a répondu que les failles des OMD et le fait de vivre à l ’abri de la peur ne se situent pas uniquement à l’intérieur des pays, mais également entre les pays.

    La Zambie, s’exprimant au nom des pays d’Afrique australe, a admis que les droits de l’homme ne devraient pas constituer un objectif séparé, mais une question transversale. La déléguée a souligné: l’importance des droits des femmes et des enfants; le besoin d’examiner les capacités des pays pour mesurer les progrès; l’importance cruciale de la bonne gouvernance; et le besoin d’assurer le respect et la promotion du droit au développement.

    Le Brésil, s’exprimant également au nom du Nicaragua, a affirmé que le programme de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur le travail décent offre un modèle pour l’intégration des droits de l’homme dans le programme de développement pour l’après-2015. Le délégué a aussi déclaré que l’accès à l’information, à la formation et à l’éducation de façon abordable est important, a souligné le rôle du FPHN et d’un ECOSOC renforcé dans le renforcement du développement durable, et a appelé au renforcement du Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud.

    Le Liechtenstein a estimé que les ODD devraient être centrés sur l’inclusion et, donc, sur les groupes vulnérables. Le délégué a affirmé que les droits de l’homme ne devraient pas être considérés comme un choix politique mais comme un impératif.

    Le Liban a reconnu l’importance de l’expression et de la participation, a affirmé qu’un objectif spécifique sur la gouvernance mondiale et une rénovation de l’OMD-8 sont essentiels, et a souligné l’importance d’une interface science-politique et d’une canalisation appropriée des fonds.

    Malte a admis que l’éradication de la pauvreté ne peut être réalisée que si les droits de l’homme sont respectés. Le délégué a souligné l’importance de l’autonomisation des femmes et des filles, mais a également noté que le document final de la Conférence internationale de 1994 sur la population et le développement devrait être un point de repère et ne pas être modifié, en ce sens que les discussions sur les droits liés à la procréation et à l’avortement ne devraient pas contrevenir aux législations nationales.

    Le Botswana a mis en garde contre une accélération trop rapide sur les ODD, car il existe encore un milliard de personnes qui ne jouissent pas des droits de l’homme les plus basiques: l’accès à la nourriture, au logement et à l’eau. Le délégué a demandé un programme dédié à combler les lacunes existantes, car de nombreux pays sont encore très en retard.

    La Palestine a affirmé être un exemple qui démontre que le développement ne peut être réalisé sans le respect des droits de l’homme, y compris le droit au développement et le droit des peuples à l’auto-détermination. Le délégué a souligné l’importance des mécanismes de responsabilisation fondés sur les droits de l’homme et le droit pour les pays de vivre à l’abri de la peur les uns des autres.

    Le Co-Président Kamau a indiqué que le Groupe cherche à exécuter un programme transformateur en l’espace d’une génération: « nous ne pouvons pas aller suffisamment vite » pour éradiquer la pauvreté et les autres conditions deshumanisantes. Il est raisonnable de faire pression pour que ce changement ait lieu dans les 15 prochaines années, en particulier vu les progrès accomplis en une génération ou une génération et demie par de nombreux pays en développement : « nous cherchons à faire de ceci un standard commun de changement  ». Kamau a également souligné la distinction entre croissance soutenue et croissance durable , « soutenue  » faisant référence à une croissance économique continue, et « durable  » signifiant une croissance économique conforme aux limites de la planète .

    L’Organisation internationale pour les migrations a demandé des partenariats mondiaux sur la migration afin de renforcer la façon dont la migration est régie et d’améliorer les conditions des migrants, ainsi qu’une cible décrivant les avantages potentiels des migrations, qui sont actuellement gaspillés.

    Le groupe des ONG a affirmé que le développement économique seul n’est pas un développement durable, mais un indicateur important, si tant est que toutes les parties prenantes soient inclues. Le délégué a suggéré de porter une attention particulière à la discrimination des jeunes, à la violence à l ’encontre les femmes, et à la violence entre castes.

    Le groupe des Peuples autochtones a exprimé l’espoir d’une opportunité pour exercer leurs droits dans le cadre du nouveau programme, mais s’est dit actuellement « éloigné du dialogue  ». La déléguée a souligné le rôle des connaissances autochtones sur la biodiversité pour l’alimentation et la santé, et a demandé la reconnaissance de la propriété intellectuelle à cet égard.

    Le groupe des Entreprises et de l’industrie a estimé qu’un programme efficace sur les droits de l’homme et des peuples autochtones signifie une durabilité à long terme pour toutes les parties. Le délégué a mis en exergue le cadre « Protéger, Respecter et Réparer  » du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, qui comprend: le devoir des États de prévenir les abus vis-à-vis des droits de l’homme par des tierces parties; le devoir des entreprises de respecter les droits de l’homme; et l’accès des victimes à la réparation. Ceci pourrait servir de base pour des cibles concrètes dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015, a suggéré le délégué.

    Le groupe des ONG a souligné que les communautés ne peuvent s’engager lorsqu’elles ne peuvent obtenir des informations de leur gouvernement, ou lorsque l’information est collectée d’une manière qui ne respecte pas les normes. Le délégué a instamment prié le GTCNL d’examiner les standards existants pour mesurer le droit à l’information, le droit à la participation du public et l ’accès à la justice.

    Le groupe des Femmes a déclaré que le programme de développement pour l’après-2015 et le développement durable sont impossibles si les droits de l’homme ne sont pas placés au centre. La déléguée a souligné l’importance de respecter les droits des filles et des femmes.

    Le groupe Enfance et jeunesse a demandé un accent sur le droit à une éducation de qualité. La déléguée a soutenu l’approche globale de type tableau de bord proposée par la Colombie, qui laisse aux pays la latitude nécessaire pour mettre en œuvre les ODD, et a affirmé que les pays doivent chercher à atteindre ces objectifs de façon transparente et inclusive.

    RAPPORT DES CO-PRÉSIDENTS ET PROPOS DE CLÔTURE

    Le Co-Président Kőrösi a présenté le rapport des co-présidents de la session de vendredi après-midi. Il a souligné que nous ne pouvons établir des objectifs ambitieux sans préciser comment ils seront atteints, ainsi que le besoin de volonté politique, de financement, de technologie, de renforcement des capacités, de politiques et d’institutions. Il a indiqué que le document final de Rio+20 a identifié des moyens de mise en œuvre en créant l’ICSDF et en laissant le reste à l’attention du GTCNL, et a indiqué que les deux pistes demeurent interconnectées, et qu’il peut s’avérer difficile de tracer une ligne entre elles et d’éviter les chevauchements. Il a également signalé le besoin d’aborder les sources de financement potentielles pour mettre en œuvre les ODD et a souligné le besoin de dépasser la coopération entre gouvernements, car les ressources disponibles sont limitées dans le cadre de l’APD.

    Parmi les autres questions qu’il a soulignées, figuraient: le besoin d’un partenariat renforcé pour la mise en œuvre des ODD de façon équitable et inclusive, avec une reddition de comptes mutuelle et un partage juste des responsabilités; le besoin de partenariats public-privé; la reconnaissance du rôle que jouent les grandes entreprises dans l’élaboration de modèles d’affaires durables; l’importance de la science, de la technologie et de l’innovation; et le renforcement des données et des capacités statistiques dans les pays en développement.

    Concernant les pays en situation particulière, il a signalé le besoin: de renforcer la résilience; d’aborder les vulnérabilités; et d’investir dans l’éducation et dans les compétences. Il a affirmé: que l’Afrique souhaite mettre l’accent sur l’éradication de la pauvreté et de la faim, et sur l’achèvement des OMD; que les PEID souhaitent une action plus forte sur le changement climatique et la gestion et l’utilisation durables des océans; que les PDE souhaitent atténuer les coûts élevés de l’accès au marché à travers des accords de facilitation des échanges; et que les PRI sont préoccupés par les inégalités.

    Concernant les droits de l’homme, le développement et la gouvernance mondiale, il a mis l’accent sur: l’importance des droits de l’homme et des libertés fondamentales; le droit au développement; et une institution efficace dans le cadre des Nations Unies comme pierre angulaire de la gouvernance du développement durable.

    Les délégations ont ensuite suggéré d’apporter des modifications à la synthèse des co-présidents, pour inclure, entre autres: des appels à accompagner chaque objectifs de MMŒ; des appels à la réforme de l’APD, de l’architecture financière internationale et de l’IDE; la vulnérabilité des pays autres que ceux des cinq groupes cités; les divers points de vue relatifs à l’accord de l’OMC de Bali; l’existence d’autres processus sur les migrations et le financement; les différentes interprétations des partenariats multipartites et du partenariat mondial; et le besoin d’une meilleure compréhension des pratiques de rapport sur la durabilité.

    Le Co-Président Kamau a ensuite décrit les idées préliminaires concernant les prochaines étapes du processus, qui sera revisité en février. Il a suggéré que le rapport du GTCNL soit conforme au document L’Avenir que nous voulons et qu’il inclue un texte descriptif reprenant les débats, une analyse comprenant une réflexion sur les débats, puis les objectifs et les cibles. Après les sessions de janvier et de février, il a précisé que les méthodes de travail continueront à être transparentes, inclusives, conduites par les États membres, participatives et consensuelles. Il a annoncé les dates des prochaines réunions du GTCNL: du 3 au 7 mars, du 31 mars au 4 avril, du 5 au 9 mai, du 2 au 6 juin et du 14 au 18 juillet. Il a signalé qu’il y aura également des réunions informelles du GTCNL pour aider à « faire avancer les choses ». Par ailleurs, il y aura d’autres réunions relatives au programme de développement pour l’après-2015 sous l’égide de l’ECOSOC et du Président de l’AGNU, ainsi que des groupes d’experts et des consultations.

    Le Pérou, s’exprimant au nom de la Colombie, du Guatemala et du Mexique, a souhaité pouvoir arriver à un nombre limité d’objectifs et de cibles concrets d’ici septembre prochain, pour pouvoir les recommander à l’AGNU. Le délégué a souligné que le GTCNL est en train de faire quelque chose de révolutionnaire: définir les objectifs et non un texte de résolution, et se concentrer sur notre humanité commune et non sur la division Nord-Sud. Il a instamment souhaité que personne n’envisage ceci comme une négociation traditionnelle, et a affirmé que c’est notre responsabilité « de faire ceci correctement ».

    L’Afrique du Sud a demandé si la participation serait limitée. Le Co-Président Kamau a répondu que le GTCNL continuera à suivre les méthodes de travail adoptées, et que toute modification ne sera adoptée qu’en février.

    Le Pakistan a indiqué que le mandat du groupe est de rédiger des ODD et qu’il ne voyait pas la nécessité de négocier un texte descriptif puisqu’il en existe déjà un dans le document final de Rio+20. Le délégué a instamment demandé au Groupe de se concentrer sur les cibles et les objectifs. Le Nicaragua, l’Argentine, l’Inde, l’Arabie Saoudite et le Kazakhstan ont soutenu le Pakistan sur le fait que le temps imparti ne devrait pas être dévié vers l’élaboration d’un texte descriptif. L’Allemagne a soutenu les propositions des co-présidents. Le Sri Lanka a estimé que la longueur des réunions devra peut-être être révisée.

    Le Co-Président Kamau a rappelé le caractère significatif de la salle dans laquelle s’est déroulée la GTCNL-6, la Salle du Conseil de tutelle. Il a noté que le Groupe s’est vu confier quelque chose de très important, et a estimé que la façon dont il travaille reflète l’importance de ce travail. Il a souhaité de joyeuses fêtes à tous et a clos la réunion à 18h10.

    BRÈVE ANALYSE DE LA GTCNL-6

    « Tout semble impossible jusqu’à ce que ce soit fait ».*

    Les discussions de cette sixième réunion du Groupe de travail à composition non limitée sur les Objectifs de développement durable a rappelé aux observateurs la barre élevée que la communauté internationale s’est imposée à Rio+20 il y a dix-huit mois. C’est alors que les États membres des Nations Unies ont décidé de bâtir un ensemble d’objectifs « de nature globale et universellement applicables à tous les pays, tout en tenant compte des diverses réalités nationales, des différentes capacités et des niveaux de développement des pays, et en respectant les politiques et les priorités nationales ». Lors des propos de clôture des co-présidents du GTCNL vendredi, il a été rappelé au Groupe que, pour parvenir à ce résultat ambitieux et d’un type différent, il devra tracer une nouvelle voie et ne pas se perdre dans les impasses où stagnent de plus en plus les négociations des accords environnementaux multilatéraux. Alors que s’achève la première année de travaux de la communauté internationale pour tracer une nouvelle voie en posant des objectifs larges mais atteignables, cette analyse explore quelques-unes des façons dont la GTCNL-6 a marqué une évolution du processus et de l’approche que la communauté internationale est en train d’adopter pour élaborer les ODD, et passe en revue certains défis qui devront être relevés pendant une année 2014 qui s’annonce mouvementée.

    « Après avoir gravi une haute colline, on se rend compte qu’il reste encore beaucoup d’autres collines à gravir ».*

    Le GTCNL a été établi comme un organe de trente membres, et son ordre du jour a été fixé pour les huit premières sessions comme une étape de contributions transparente et inclusive, afin d ’alimenter le rapport que le Groupe doit remettre à l ’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2014. Bien que certains participants se disent frustrés du fait de rester assis pendant des heures à écouter des déclarations préparées, d ’autres ont indiqué que ce processus est essentiel car il permet à la communauté intergouvernementale d’être « entendue » et d’apprendre quelle est l’approche des autres acteurs vis-à-vis de chaque question. Certains ont même fait remarquer que l’exigence de compter trente membres dans le GTCNL, âprement discutée à cette époque l ’année dernière, a eu une conséquence positive quoiqu’inattendue: les pays n’ont pas été en mesure de se « cacher » derrière les coalitions traditionnelles et une gamme plus large d’idées à pu être exprimée. Le format de partage des sièges du GTCNL a introduit un vecteur supplémentaire de coopération entre les gouvernements. Cependant, certains ont fait observer que les coalitions traditionnelles ont tout de même prononcé des déclarations comme à leur habitude, et se sont demandé quelle structure de coalition permettra les dialogues les plus constructifs au terme des huit premières sessions du GTCNL.

    Fin 2013, les six premières réunions du GTCNL se sont achevées, et certains ont souligné que le Groupe est en passe d’accéder à une phase critique. En fin de compte, une série de cibles centrées, cohérentes et limitées devra être identifiée pour soutenir un nombre d’objectifs plus limité encore. Gardant en tête le besoin de tracer une nouvelle voie, les co-présidents ont encouragé sans cesse les délégués de la GTCNL-6 à éviter de succomber à leur besoin pressant de faire des déclarations politiques très larges, et de se concentrer plutôt sur l’identification de cibles qui permettraient de déceler une préférence collective pour tels ou tels objectifs. Mais la route entre cet échange de points de vues inclusif et transparent et l’établissement d’un ensemble d’ODD approuvés demeure un territoire inconnu pour un processus intergouvernemental. L’esquisse des prochaines étapes sur le trajet du GTCNL a été évoquée dans plusieurs déclarations des co-présidents au cours de la GTCNL-6, y compris les dates des cinq réunions officielles du Groupe une fois terminées les réunions de « contribution » en février. En outre, pendant la dernière session de la GTCNL-6, des délégués ont indiqué qu’ils préféraient faire référence au document L’Avenir que nous voulons comme contexte descriptif de leur travail, de façon à se concentrer sur l’établissement de la liste des cibles et objectifs. Mais de très nombreuses collines escarpées restent à gravir en 2014, notamment de nombreuses questions de coordination et de procédure, si tant est que le Groupe veuille vraiment atteindre son objectif de mettre la communauté internationale sur un nouveau chemin vers le développement durable.

    « Parce qu’être libre ce n’est pas simplement rompre ses propres chaînes, mais aussi vivre de façon à respecter et à renforcer la liberté des autres ».*

    Alors que le travail du GTCNL a introduit une nouvelle façon de concevoir la diplomatie du développement durable, aussi bien en matière de résultat que d’organisation des parties, certains ont signalé qu’il a également révélé une reconnaissance du système international en pleine évolution au sein duquel les discussions se déroulent. Alors que certaines déclarations ont pu sonner comme appropriées pour le suivi de la première conférence de Rio et le Sommet de la Terre en 1992, d’autres ont signalé que des voix de changements provenant de l’extérieur commencent à se faire entendre à l’intérieur des murs des Nations Unies. Dans certains cas, l’évolution des questions a été plus rapide que pour d’autres. Par exemple, alors que de nombreux intervenants à la GTCNL-5 se faisaient l’écho de l’appel claironné à un résultat réussi dans les négociations commerciales du cycle de Doha, les intervenants à la GTCNL-6, deux semaines plus tard, ont apporté des suggestions plus concrètes sur la façon dont on pourrait s’appuyer sur le résultat de Bali, conclu le vendredi précédant l’ouverture de la GTCNL-6.

    L’évolution de la pensée sur d’autres questions a été plus lente, mais a fini par apparaître au cours de la GTCNL-6. De nombreux intervenants ont souligné le besoin de développer de nouveaux partenariats et de reconnaitre que la relation traditionnelle donateur-receveur n’existe plus. Les délégués ont également soutenu très largement une approche fondée sur les droits, qui pourrait bien être le fil conducteur de tous les ODD. Les discussions les plus engagées et imprévues avec les experts intervenant à la GTCNL-6 ont été celles avec le PDG d’Unilever, Paul Polman, qui a appelé les gouvernements à reconnaître qu’ils ne peuvent pas tout faire eux mêmes, et avec le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, Carlos Lopes, qui a souligné le besoin de « mettre à jour » le concept de responsabilités communes mais différenciées (RCMD). Dans un contexte où les applaudissements après les interventions ne sont pas habituels, certains ont noté comme significatif le fait que la société civile ait lancé des acclamations sur plusieurs points soulevés durant l’échange entre Polman et le GTCNL. Celui-ci a affirmé que les entreprises « doivent s’acquitter de leur juste part dans les lieux où elles opèrent », et a déclaré que les bonnes entreprises saluent les règlementations car celles-ci « éliminent les resquilleurs et permettent aux plateformes d’enclencher la vitesse supérieure ». Lopes a souligné que, les RCMD ayant beau être un principe fondamental qui doit être inclus dans la discussion universelle, leur application a changé lorsque les circonstances ont changé. Il a suggéré que l’évolution de l’interprétation serait palpable dans des exemples tels que l’identification des besoins de l’Afrique en matière d’aide pour accéder au commerce international et des besoins d’assistance pour affronter le changement climatique au sein de l’Afrique.

    Par ailleurs, des distinctions ont été faites sur la définition du partenariat mondial, l’expression « partenariat mondial pour le développement » incarnant l’OMD-8 et faisant souvent référence à l’APD et aux relations de donateurs Nord-Sud, alors qu’une nouvelle idée fait référence à des partenariats plus thématiques, rassemblant de multiples parties prenantes pour des objectifs spécifiques, tels que l’initiative Toutes les femmes, tous les enfants. Certains participants ont souligné le besoin de se concentrer sur cette dernière idée qui constitue un modèle important pour assurer de nouveaux financements pour mettre en œuvre les objectifs.

    «  … Cela tombe parfois sur une génération, d’être exceptionnelle ».*

    Avec tous les regards portés sur 2015 et le nouveau programme de développement, les intervenants à la GTCNL-6 se sont rappelé les uns les autres les discussions clés qui auront lieu en 2014 et qui vont alimenter le débat. Ces événements incluent l’examen de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, la troisième Conférence internationale sur les PEID, le Sommet climatique du Secrétaire général et la Conférence de Lima sur le changement climatique, le quatrième Sommet Afrique-Europe, la première Réunion de haut niveau du Partenariat mondial pour l’efficacité de la coopération pour le développement, une réunion ministérielle de l ’OCDE sur la réforme du processus de financement du développement, et la Conférence mondiale 2014 sur les peuples autochtones, sans parler des travaux simultanés du Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable, une série de débats thématiques organisés par le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, les cinq réunions d’une semaine du GTCNL annoncées à la fin de la GTCNL-6 et le processus intergouvernemental qui débutera en septembre 2014 pour négocier le programme de développement pour l’après-2015.

    Les possibilités offertes par ce processus post-Rio+20 ont été perçues par beaucoup comme la chance unique d’une génération entière pour changer l’approche de la coopération intergouvernementale et parvenir à des résultats d’un autre type. Les constants petits coups de coude des Co-Présidents du GTCNL au cours de cette sixième session reflétaient le besoin d’ajuster l’approche, et ils encourageaient les intervenants à préciser comment leurs idées pourraient être rendues opérationnelles et quelles cibles spécifiques ils recommanderaient. Les ajustements du processus et la reconnaissance de l’évolution des relations au cours de l’année 2013 suggèrent qu’une nouvelle forme de partenariat pour le développement peut être façonnée, et le haut-niveau des représentants que les gouvernements ont envoyés au GTCNL jusqu’à présent indique bien le sérieux accordé à leur travail dans l’historique Salle du Conseil de tutelle des Nations Unies. Quoi qu’il en soit, les tendances à retomber dans les bonnes vieilles habitudes des accords au plus petit dénominateur commun ainsi qu’à s’appuyer sur des formulations antérieures et à négocier par prise de positions devront à tout prix être évitées sur le chemin vers 2015 .*Note de l’éditeur: De nombreux intervenants à la GTCNL-6 ont rendu hommage à Nelson Mandela, dont les obsèques se sont déroulées en même temps que la réunion. Nous avons choisi, pour les inclure ici en guise de titre pour certains des thèmes de la GTCNL-6, plusieurs citations de Mandela tirées de son livre Un Long chemin vers la liberté (1995) et de son discours prononcé à Londres, au Royaume-Uni en 2005, lors de la campagne Abolissons la pauvreté.

    RÉUNIONS À VENIR

    Science et technologie pour les Objectifs de développement durable: Le Réseau des solutions pour le développement durable (SDSN) et le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies convoquent cet atelier où les participants discuteront du besoin de transformations fondées sur la science et la technologie, et des opportunités pour promouvoir ces transformations à travers les ODD. date: 16 décembre 2013 lieu: Université de Columbia, New York contact: Lauren Barredo, SDSN email: lbarredo@ei.columbia.edu www: http://unsdsn.org/calendar-of-events/science-and-technology-for-sustainable-development-goals/

    Réunion informelle du GTCNL pour mesurer les progrès accomplis: Cette réunion abordera les expériences acquises dans le suivi et la mise en œuvre des OMD, dans le contexte du programme de développement pour l’après-2015. La réunion examinera également les implications pour le suivi et la mesure des propositions sur les objectifs et les cibles des ODD. date: 17 décembre 2013 lieu: Siège des Nations Unies, New York contact: Division du développement durable de l’ONU téléphone: +1-212-963-8102 fax: +1-212-963-4260 email: dsd@un.org www: http://sustainabledevelopment.un.org/index.php?page=view&type=13&nr=558&menu=1476

    Septième session du GTCNL sur les ODD: La GTCNL-7 se penchera sur les villes durables et les établissements humains, le transport durable, les modes de consommation et de production durables (y compris les produits chimiques et les déchets), et le changement climatique et la prévention des risques de catastrophe. dates: 6-10 janvier 2014 lieu: Siège des Nations Unies, New York contact: Division du développement durable de l’ONU téléphone: +1-212-963-8102 fax: +1-212-963-4260 email: dsd@un.org www: http://sustainabledevelopment.un.org/index.php?menu=1679

    Huitième session du GTCNL sur les ODD: La GTCNL-8 mettra l’accent sur les océans et les mers, les forêts, la biodiversité; la promotion de l’égalité, y compris l’équité sociale, l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes; et la prévention des conflits, la consolidation de la paix après les conflits et la promotion d’une paix durable, la primauté du droit et la bonne gouvernance. dates: 3-7 février 2014 lieu: Siège des Nations Unies, New York contact: Division du développement durable de l’ONU téléphone: +1-212-963-8102 fax: +1-212-963-4260 email: dsd@un.org www: http://sustainabledevelopment.un.org/index.php?menu=1680

    Première réunion de haut niveau du Partenariat mondial pour l’efficacité de la coopération pour le développement: Le Partenariat mondial travaille avec des partenaires pour compléter les efforts existants qui ont un impact sur l’efficacité de la coopération au développement. Ceux-ci incluent le Forum des Nations Unies pour la coopération en matière de développement, le Groupe de travail sur le développement du G20 et le processus conduit par les Nations Unies pour créer un programme mondial de développement pour l’après-2015. Le Partenariat mondial s’appuie sur une gamme d’efforts internationaux, y compris ceux qui ont été lancés dans le cadre du Consensus du Monterrey (2002), de la Déclaration de Rome sur l’harmonisation (2003), de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide (2005) et du Programme d’action d’Accra (2008). dates: 15-16 avril 2014 lieu: Mexique contact: Derek Kilner, PNUD téléphone: +1-212-906-5742 email: derek.kilner@undp.org www: http://effectivecooperation.org/

    Deuxième série de réunions du GTCNL: À la clôture de la GTCNL-6, les co-présidents ont annoncé que le Groupe se réunira officiellement aux dates suivantes en 2014: 3-7 mars, 31 mars-4 avril, 5-9 mai, 2-6 juin et 14-18 juillet. lieu: Siège des Nations Unies, New York contact: Division du développement durable de l’ONU téléphone: +1-212-963-8102 fax: +1-212-963-4260 email: dsd@un.org www: http://sustainabledevelopment.un.org/index.php?menu=1549

    ADPIC AGNU AOSIS APD CARICOM CCNUCC ECOSOC FpD FPHN GTCNL HCDH ICSDF IDE IPOA MMŒ OCDE ODD OMC OMD PDE PEID PIB PMA PRI R&D RCMD Rio+20 STI Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce de l’OMC Assemblée générale des Nations Unies Alliance des petits États insulaires Aide publique au développement Communauté des Caraïbes Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques Conseil économique et social des Nations Unies Financement pour le développement Forum politique de haut niveau pour le développement durable Groupe de travail à composition non limitée Haut Commissariat aux droits de l’homme Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable Investissement direct à l’étranger Programme d’action d’Istanbul Moyens de mise en œuvre Organisation pour la coopération et le développement économiques Objectifs de développement durable Organisation mondiale du commerce Objectifs du Millénaire pour le développement Pays en développement enclavés Petits États insulaires en développement Produit intérieur brut Pays les moins avancés Pays à revenu intermédiaire Recherche et développement Responsabilités communes mais différenciées Conférence des Nations Unies sur le développement durable (CNUDD) Science, technologie et innovation

    Ce numéro du Bulletin des Négociations de la Terre © <enb@iisd.org> a été rédigé par Faye Leone, Kate Offerdahl, et Lynn Wagner, Ph.D. Version française: Alexandra Lefevre - Correctrice: Louison Dumaine-Laulusa. Editrice en chef: Pamela S. Chasek, Ph.D. <pam@iisd.org>. Directeur du Service des informations de l’IIDD: Langston James “Kimo” Goree VI <kimo@iisd.org>. Le bailleur de fonds du Bulletin est la Commission européenne (DG-ENV). Un soutien général est accordé au Bulletin, au titre de l’exercice 2013, par: le ministère fédéral allemand de l’environnement, de la préservation de la nature et de la sécurité nucléaire (BMU), le ministère suédois de l’environnement, le ministère néo-zélandais des affaires étrangères et du commerce extérieur, SWAN International, l’Office fédéral suisse de l’environnement (OFEV), le ministère finlandais des affaires étrangères, le ministère nippon de l’environnement (à travers l’IGES), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), et le Centre de Recherche pour le développement international (CRDI). Un financement spécifique pour la couverture de cette réunion a été fourni par l’Agence suisse pour le développement et la coopération (SDC). Le financement pour la traduction du Bulletin en français a été fourni par les gouvernements de la France, de la Wallonie, du Québec et de l’Organisation internationale de la francophonie/Institut de la francophonie pour le développement durable (OIF/IFDD). Les opinions exprimées dans le Bulletin appartiennent à leurs auteurs et ne reflètent pas forcément les vues de l’IIDD et des bailleurs de fonds. Des extraits du Bulletin peuvent être utilisés dans des publications non commerciales moyennant une citation appropriée. Pour tout renseignement, y compris les demandes de couverture d’événements par nos services, contacter le Directeur du Service des informations de l’IIDD, <kimo@iisd.org>, au +1-646-536-7556 ou par courrier au 320 E 46TH ST., APT 32A, New York, NY 10017-3037, USA.

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