Summary report, 18 September 2020
SDG Moment 2020
Résumé du Moment des Objectifs de Développement Durable
18 septembre 2020
Les intervenants au Moment des Objectifs de développent durable (ODD) 2020 ont décrit les efforts de rétablissement suite à la pandémie COVID-19 comme « une occasion unique dans une génération de remettre les choses en ordre », et ont souligné que les ODD constituent potentiellement une « planche pour rebondir plus loin et plus rapidement ».
La « COVID-19 est une menace pour des décennies de progrès. Mais elle offre aussi une occasion de faire les choses autrement, d’imaginer un avenir meilleur, d’exploiter la capacité de l’humanité à changer et à progresser. ”L’heure est venue de faire des choix audacieux », a déclaré la Vice-secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed lors de la séance de clôture. De nombreux intervenants ont également souligné à nouveau la nécessité d’une solidarité mondiale et l’importance du multilatéralisme.
Le Moment des ODD a été convoqué virtuellement par le Secrétaire Général des Nations Unies, António Guterres pour identifier les changements nécessaires pour mieux se remettre de la COVID-19 et réaliser les ODD au cours de la prochaine décennie. Un « examen de la réalité » des progrès sur les ODD a été suivi par une session sur les lacunes et les plans concernant les ODD, avec les interventions de 21 chefs d’État et de gouvernement désignés. Les contributions des parties prenantes ont ensuite porté sur le financement de la décennie, les solutions climatiques et les inégalités.
Le Moment des ODD 2020 s’est tenu virtuellement le vendredi 18 septembre 2020, de 8h à 12h HAE (GMT-4).
Bref historique du Moment des ODD
En septembre 2015, le Sommet des Nations Unies sur le développement durable a adopté « Transformer notre monde: Programme de développement durable à l’horizon 2030” (Programme 2030) - un ensemble qui comprend les 17 ODD, 169 objectifs et un cadre pour le suivi et l’examen de la mise en œuvre.
Le Programme 2030 a demandé au Forum politique de haut niveau sur le développement durable (FPHN), créé en juillet 2013 par la résolution 67/290 de l’Assemblée Générale des Nations Unies (AGNU), entre autres, de suivre et d’examiner les progrès accomplis dans la mise en œuvre des engagements relatifs au développement durable . La résolution de l’AGNU invite le FPHN à se réunir sous les auspices du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) chaque année, et sous les auspices de l’AGNU tous les quatre ans. Cinq sessions du FPHN ont eu lieu sous les auspices de l’ECOSOC depuis l’adoption du Programme 2030, la dernière en date étant celle de juillet 2020.
La première session du FPHN tenue sous les auspices de l’AGNU depuis l’adoption des ODD, également appelée Sommet des ODD, a eu lieu les 24 et 25 septembre 2019. Les États membres de l’ONU avaient alors reconnu que le monde n’était pas sur la bonne voie pour atteindre les ODD, et avaient demandé à tous les acteurs de relever leurs ambitions et de mieux traduire l’urgence dans leurs efforts de mise en œuvre au cours de la « Décennie de l’action ». La Déclaration politique du Sommet sur les ODD avait exprimé des préoccupations concernant les domaines suivants:
- le ralentissement des progrès dans de nombreux domaines, notamment l’éradication de la pauvreté, la faim, l’égalité des sexes et l’inégalité des richesses;
- la perte de biodiversité, la dégradation de l’environnement, les déchets plastiques dans les océans, le changement climatique et les risques de catastrophe qui se poursuivent à des rythmes entraînant des conséquences potentiellement désastreuses pour l’humanité;
- l’extrémisme violent, le terrorisme, le crime organisé, la corruption, les flux financiers illicites, les menaces pour la santé mondiale, les crises humanitaires et les déplacements forcés de populations qui menacent d’inverser des décennies de progrès accomplis en matière de développement; et
- les conflits et l’instabilité qui ont perduré, ou se sont intensifiés, et les catastrophes naturelles devenues plus fréquentes et plus intenses dans de nombreuses régions du monde, causant des souffrances humaines indescriptibles.
La Déclaration demandait au Secrétaire général « d ’organiser annuellement un moment dans le cadre du débat général de l’Assemblée générale pour mettre en relief l ’Action inspirante des ODD ». Le Moment des ODD devra se tenir chaque année pendant la semaine de haut niveau de l’AGNU en septembre, jusqu’en 2030, pour souligner les réussites et identifier les domaines nécessitant des actions supplémentaires.
Compte-rendu du Moment des ODD
Ouvrant la session virtuelle, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a déclaré que le Programme 2030 constitue le « fil conducteur » pour mettre fin à la pandémie et répondre à ses impacts socio-économiques, mais qu’il y manque un ingrédient: la volonté politique. Il a souligné trois priorités: un meilleur financement, des plans inclusifs de rétablissement suite à la COVID-19 et une ambition politique renforcée.
Noa Biran, du Centre médical de l’Université de Hackensack, a appelé les dirigeants politiques à faire preuve de la même empathie et du même esprit de collaboration que ses collègues et les patients ont démontrés pendant la pandémie de COVID-19.
Malala Yousafzai, Messager de la paix des Nations Unies, a averti que bien que la pandémie soit un revers, elle ne peut pas être une excuse pour davantage d’inaction politique qui a caractérisé les cinq années écoulées depuis l’adoption des ODD.
Erna Solberg, Premier Ministre de la Norvège et Co-présidente du groupe des défenseurs des ODD du Secrétaire général, a déclaré que la pandémie doit être abordée en tant qu’un défi mondial, avec un engagement renouvelé en faveur du multilatéralisme, et qu’un vaccin doit être élaboré conjointement, afin de favoriser un retour à des progrès sur les ODD.
Examen de la réalité des ODD
Ola Rosling de la Fondation Gapminder, a décrit la lenteur des progrès dans la réalisation des ODD, due à plusieurs raisons, notamment l’incapacité à comprendre les interconnections des objectifs des ODD, et le manque de données.
Rola Dashti, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale, a parlé d’une recrudescence de la violence sexiste dans la Région des pays arabes.
Armida Salsiah Alisjahbana, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique, a déclaré que 60 % de la population de cette région ne bénéficie pas d’une protection sociale et que 40 % n’ont pas accès aux soins de santé.
Olga Algayerova, Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe, a souligné que l’Europe est sur la bonne voie pour atteindre seulement 40 % des objectifs des ODD.
Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, a déclaré que l’Afrique est confrontée à sa première récession économique depuis 25 ans, en raison de la COVID-19.
Alicia Bárcena, Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Amérique latine et les Caraïbes, a indiqué que le produit intérieur brut de la région s’est contracté de 9 % et que la pauvreté est en hausse.
Achim Steiner, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement, a décrit les efforts de rétablissement suite à la COVID-19 comme une « chance unique pour cette génération de remettre les choses en ordre » par des investissements dans la protection sociale et l’amélioration de l’accès à des services de base de qualité, y compris les soins de santé universels. Il a exhorté les dirigeants à: aller au-delà des revenus comme critère pour déterminer qui peut bénéficier de la protection sociale; créer un espace fiscal pour investir dans la protection sociale, notamment en supprimant progressivement les subventions aux combustibles fossiles; et exploiter la puissance des solutions numériques pour intensifier les efforts.
Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive de l’ONU Femmes, a fait état de l’aggravation des écarts de la pauvreté entre les hommes et les femmes, de la recrudescence de la violence sexiste et des menaces qui pèsent sur l’éducation et la santé des filles. Elle a appelé à des politiques audacieuses pour stimuler l’autonomisation économique des femmes, notamment à travers: le soutien au développement des compétences; l’égalité des sexes dans les sciences, les technologies et l’innovation; et les services de soutien aux soins pour réduire la charge de travail des femmes et répondre à la violence sexiste.
Inger Andersen, Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement, a exhorté les pays à prendre en compte les objectifs mondiaux et nationaux de lutte contre le changement climatique dans leurs efforts de rétablissement, à éliminer progressivement les combustibles fossiles et à investir dans les énergies renouvelables. Elle a parlé des efforts en cours, notamment l’investissement de 20 milliards USD dans les énergies renouvelables par l’Afrique du Sud et des efforts de plusieurs pays africains pour construire la Grande Muraille Verte bordant le Désert du Sahara.
Lacunes et plans concernant les ODD
Le Président de l’AGNU, Volkan Bozkır, a déclaré qu’au moins 71 millions de personnes sont actuellement poussées dans l’extrême pauvreté en raison de la pandémie, que 270 millions de personnes sont confrontées à l’insécurité alimentaire et que l’éducation de 1,6 milliard d’enfants et de jeunes est compromise. Il a décrit les ODD comme une « planche qui nous permettrait de rebondir plus loin et plus rapidement » pour la construction d’un monde plus égalitaire, plus vert et plus résilient.
Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine, a parlé du revers causé par la COVID-19 aux efforts visant la réalisation des ODD en Afrique et a appelé à la solidarité mondiale, à l’équité, à la justice et au sens de l’humanisme.
Les interventions des chefs d’État et de gouvernement désignés par les Nations Unies ont suivi.
États africains: João Manuel Gonçalves Lourenço, Président de l’Angola, a déclaré que le fait d’accorder la priorité aux infrastructures, aux services sociaux, à la santé et à l’éducation peut contribuer à atténuer l’impact socio-économique de la pandémie.
Mokgweetsi Eric Keabetswe Masisi, Président du Botswana, a décrit les efforts nationaux visant à transformer la crise de la COVID-19 en un « catalyseur » pour la mise en œuvre des ODD.
Muhammadu Buhari, Président du Nigeria, a souligné que le Nigeria a présenté son deuxième Examen national volontaire au FPHN de 2020, et a fait savoir que le système statistique national a été remanié pour faciliter le suivi des progrès accomplis dans les ODD.
Danny Faure, Président des Seychelles, a demandé l’inclusion de la vulnérabilité dans les critères de mesure du développement, et que le changement climatique bénéficie de la même attention et du même sentiment d’urgence que la pandémie.
Matamela Cyril Ramaphosa, Président de l’Afrique du Sud et Président de l’Union africaine, a déploré le fait que certains pays fassent marche arrière par rapport aux accords multilatéraux existants, et souligné que les ODD constituent le seul modèle de programme mondial de transformation.
Saad-Eddine El Othmani, Premier Ministre du Maroc, a déclaré que 12 milliards USD ont été investis dans des plans nationaux de relance économique, et a demandé aux Nations Unies de créer un fonds spécial pour soutenir la mise en œuvre des ODD en Afrique.
États d’Asie et du Pacifique: Michel Aoun, Président du Liban, a souligné la nécessité d’une coopération entre les organes des Nations Unies et les gouvernements nationaux pour renforcer la riposte concernant le développement de l’humanitaire.
Tommy Esang Remengesau, Jr., Président des Palaos, a appelé à l’intégration des efforts de protection des océans et de lutte contre le changement climatique dans les efforts de rétablissement suite à la COVID-19, en vue d’une « reconstruction plus bleue ». Il a également appelé à un cadre mondial post-2020 ambitieux de la biodiversité, qui protège 20 % des océans du monde.
K.P. Sharma Oli, Premier Ministre du Népal, a déclaré que le Népal a intégré les ODD dans ses plans et programmes nationaux. Il a souligné des « progrès significatifs » dans la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, l’égalité des sexes, l’accès à l’énergie, à l’eau et à l’assainissement.
Tuilaepa Sailele Malielegaoi, Premier Ministre de Samoa, a déclaré que Samoa a intégré les ODD dans ses plans de budgétisation, de partenariat et plans comptables à moyen et à long terme. Il a souligné la nécessité de l’allègement de la dette et des investissements pour accroître la résistance aux chocs.
États d’Europe orientale: Salomé Zourabichvili, Présidente de la Géorgie, a souligné le rôle des systèmes complets de protection sociale qui permettent de s’assurer que personne n’est laissé pour compte dans les plans nationaux de relance en cas de pandémie. Elle a plaidé pour que le partenariat mondial pour le développement soit maintenu au centre de la coopération internationale.
Stevo Pendarovski, Président de la Macédoine du Nord, a appelé à des « réformes coordonnées » pour la refonte des sociétés après la pandémie. Il a ajouté que le changement climatique demeure le principal défi de la Macédoine du Nord.
Borut Pahor, Président de la Slovénie, a noté que la Slovénie a accompli des progrès sur presque tous les ODD, notamment en ce qui concerne l’éradication de la pauvreté. Il a mentionné que les priorités nationales actuelles comprennent l’économie circulaire et la neutralité climatique.
Boyko Borissov, Premier Ministre de la Bulgarie, a déclaré que la crise de la COVID-19 montre que la coopération internationale et le Programme 2030 sont « plus pertinents que jamais ».
États d’Amérique latine et des Caraïbes: Iván Duque Márquez, Président de la Colombie, a mis en exergue les efforts nationaux visant à fournir une aide financière à plus de 10 millions de familles et à investir dans la connectivité numérique pour fournir une assistance médicale et assurer l’accès garanti à l ’éducation numérique pour tous les étudiants.
Lenín Moreno Garcés, Président de l’Équateur, a décrit les progrès accomplis dans la mise en œuvre du plan national de développement 2017-2021, notamment en ce qui concerne la réduction de l’écart salarial entre les sexes et la mortalité maternelle, la fourniture de logements et l’intégration des personnes handicapées dans le marché du travail. Il a déclaré que 950 000 familles ont reçu une protection sociale dans le cadre des mesures de riposte à la pandémie.
Martín Vizcarra Cornejo, Président du Pérou, a déclaré qu’un pacte entre l’État et la société péruvienne a guidé les mesures visant à lutter contre les inégalités et à atténuer les effets de la pandémie, notamment par le biais d’un système de santé unifié, d’une éducation de qualité, d’une croissance économique et d’une réforme du système d’administration de la justice et de la lutte contre la pauvreté.
Nicolás Maduro Moros, Président du Venezuela, a parlé des efforts nationaux entrepris pendant la pandémie pour assurer la sécurité alimentaire de six millions de personnes, des logements à trois millions de personnes, une éducation financée par l’État et des soins médicaux gratuits.
Mia Amor Mottley, Premier Ministre de la Barbade, a souligné l’importance de traiter le financement du développement et de revoir les critères d’accès aux financements internationaux pour les pays, en particulier les pays à revenu intermédiaire.
États d ’Europe occidentale et autres États : Alexander van der Bellen, Président fédéral d’Autriche, a déclaré que l’Union européenne est en train de revoir à la hausse ses ambitions en matière d’action climatique par le biais du « Pacte vert de l’Europe », afin de permettre au continent de parvenir à la neutralité climatique avant 2050.
Sauli Niinistö, Président de la Finlande, a souligné que l’égalité des sexes est un élément central du développement durable et a présenté son travail en tant que Co-président de la Coalition des ministres des finances pour l’Action climatique.
Possibilités concernant les ODD - Contributions des parties prenantes
Les défenseurs des ODD, Eddie Ndopu et Hindou Ibrahim, ont parlé des difficultés rencontrées par les communautés vulnérables pendant la pandémie. Ibrahim a déclaré que les communautés indigènes vivant dans des zones reculées sont touchées de manière disproportionnée par la pandémie en raison du manque d’information et de l’absence d’accès à l’eau potable pour le lavage des mains. M. Ndopu a appelé à plus d ’intersectorialité lors de l’élaboration des politiques et pour faire avancer le discours sur la justice sociale par le biais des ODD.
Financement pour la décennie: Axel van Trotsenburg du Groupe de la Banque mondiale, a parlé de l’augmentation des prêts accordés aux pays les moins avancés et aux pays à revenu intermédiaire, incluant sept milliards USD supplémentaires destinés à la mise en œuvre des stratégies d’apprentissage à distance pour enfants dans 65 pays.
Busi Sibeko de l’Institut pour la justice économique, a appelé à des politiques macroéconomiques centrées sur l’homme, notamment un accroissement des politiques interventionnistes, la remise de la dette, l’impôt sur la fortune et les revenus élevés, la lutte contre les flux financiers illicites et la réforme des institutions financières internationales.
Leila Fourie de l’Alliance mondiale des investisseurs pour le développement durable, a déclaré que les économies de marché émergentes ont un besoin urgent de financement abordable pour mettre fin au cycle de l’endettement.
Khalila Kellz Mbowe, de l’Unleashed Africa Social Ventures Youth Disruption, a déclaré qu’il est possible de créer de la valeur tout en faisant progresser le développement durable, en établissant des programmes qui mettent en relation les jeunes et les entreprises sociales.
Solutions climatiques: Nisreen Al Sayeem, défenseure du climat, Soudan, a averti que la crise climatique a des effets de cascade sur la biodiversité. Elle a souligné que les gouvernements ne s’attaquent pas à la crise climatique en dépit des manifestations des jeunes contre le changement climatique.
Brad Smith, Président de Microsoft, a déclaré que la COVID-19 offre l’occasion de ré-imaginer la manière de mettre en œuvre les ODD. Il a ajouté que Microsoft prévoit d’étendre sa taxe interne sur le carbone, faire passer ses centres de données et ses bureaux aux énergies renouvelables; et devenir négatif en carbone et positif en eau avant 2030.
Yvonne Aki-Sawyerr, Maire de Freetown, Sierra Leone, a présenté les plans visant à planter un million d’arbres pour atténuer les inondations et pour promouvoir l’eau propre et l’assainissement, et a déclaré que la crise de COVID-19 a poussé les autorités locales à accélérer l’action sur le climat, notamment par le biais de l’agriculture urbaine dans des établissements informels.
Christiana Figueres, Championne de l’Action climatique et Responsable de la Mission 2020, a déclaré que les crises de la biodiversité, du climat et des inégalités convergent, et que les solutions devraient par conséquent converger aussi. Elle a souligné la nécessité de déployer soigneusement les ressources prévues pour le rétablissement post-pandémie au bénéfice, et non pas au détriment, des générations futures.
Facteurs de changement des inégalités: Natasha Mwansa, journaliste et défenseure de la santé, Zambie, a déclaré que le leadership est l’un des plus grands catalyseurs de la durabilité, et que le leadership doit être cultivé au sein de la jeune génération. Tout en soulignant l’importance des dialogues intergénérationnels, elle a ajouté que nous devons aller plus loin vers un mentorat intergénérationnel.
Danny Sriskandarajah, de l’Oxfam, a appelé à une “suralimentation” des efforts visant à atteindre les ODD à travers des mesures audacieuses, telles que de niveaux sociaux de base pour tous les citoyens, les pays plus riches contribuant à un fonds mondial de protection sociale pour soutenir ceux qui manquent de ressources adéquates. Il a fait observer que la COVID-19 représente une opportunité de surmonter le capitalisme actionnarial et de partager les avantages économiques à une plus grande échelle.
Hakima Abbas, de l’Association pour les droits des femmes dans le développement (AWID), a appelé à des engagements concertés à long terme en faveur des droits des femmes et de l’égalité des sexes.
Segment de clôture
En conclusion, le Président de l’ECOSOC, Munir Akram, a présenté les plans visant à promouvoir des engagements de financement plus importants par le biais du Forum de l’ECOSOC sur le financement du développement au cours de l’année à venir, et a proposé la mise en place d’un mécanisme de financement des infrastructures durables dans les pays en développement.
La Vice-secrétaire générale des Nations Unies, Amina J. Mohammed, a déclaré que le premier Moment annuel des ODD a « véritablement préparé le terrain pour la Décennie de l’action ». Elle a souligné cinq changements nécessaires pour la reprise des progrès sur les ODD: des investissements à grande échelle; l’amélioration de l’accès au financement; une meilleure et plus grande utilisation des données; le renforcement des approches intersectionnelles à différents niveaux de la gouvernance; et une prise de décision inclusive pour exploiter « les grandes idées et avancer de manière solidaire ».
La réunion a pris fin à 11h 56.
Brève analyse du Moment des ODD
Un moment
peut remodeler l’avenir
ou l’effacer doucement.
Le « moment » haïku est décrit comme la fraction de seconde pendant laquelle nous faisons l’expérience de quelque chose pour la première fois, avant de commencer à y penser. Il s’agit d’un instantané Zen, qui met de côté la logique et la pensée pour un éclair d’intuition.
Le « Moment » des ODD a duré bien plus d’une fraction de seconde, et même plus que son temps imparti de trois heures. Dans un instantané, il raconte la croyance inébranlable de l’humanité en notre propre capacité à surmonter les crises et l’adversité.
« Nous sommes dans une crise mondiale », a déclaré Ola Rosling, Président de la Gapminder Foundation, un groupe d’experts, devant son auditoire virtuel. « Mais nous, les humains, avons la capacité exceptionnelle d’imaginer un monde meilleur, même en temps de crise, et nous sommes capables de collaborer à l’échelle mondiale pour transformer cette imagination en réalité. Je ne dis pas cela uniquement pour vous réconforter dans les moments difficiles. Non, c’est vrai, et la preuve la plus solide que je connaisse est le fait que l’Organisation des Nations Unies existe ».
L’espoir face à l’adversité
Rosling et d’autres intervenants au Moment des ODD ont expliqué la nature exacte de la crise mondiale dans un « examen de la réalité » basé sur des données limitées disponibles à ce jour (pour 35 des 169 objectifs des ODD). Pour la première fois depuis 30 ans, les progrès accomplis dans le développement humain devraient s ’inverser en raison de la COVID-19. Cette pandémie a entraîné le premier accroissement des taux d’extrême pauvreté et de faim depuis des décennies, avec 12 000 décès par jour prévus avant la fin de 2020 dus à la faim liée au COVID-19 - potentiellement plus que le nombre de décès causés par la maladie elle-même. Les enfants souffrent du manque de scolarisation et l’éducation de 1,6 milliard d’enfants et de jeunes est compromise. La dette monte en flèche alors que les ressources fiscales s’effondrent. Les inégalités s’accentuent. Les progrès réalisés sur les objectifs liés à la biodiversité et aux habitants des bidonvilles ont régressé. Les progrès en matière de croissance économique inclusive, de représentation des femmes dans les parlements et de lutte contre la surpêche sont trop lents.
Il y a cependant une petite bonne nouvelle - des progrès ont été réalisés sur les objectifs liés à la survie des enfants, aux naissances en présence d’un travailleur de la santé qualifié, à l’accès à l’électrification, à l’internet et aux téléphones portables.
S’il y a eu un éclair d’intuition pendant le Moment des ODD, ce fut bien celui-ci: la crise est peut-être extrême mais, selon les mots de l’Administrateur du PNUD Achim Steiner, elle constitue « une occasion unique pour une génération de remettre les choses en ordre ». Et, comme Rosling l’a fait remarquer, nous avons déjà fait le travail d’imaginer un monde meilleur à travers les ODD et le Programme 2030.
« Le Programme pour le développement durable à l ’horizon 2030 est conçu pour répondre aux fragilités et aux lacunes mêmes que la pandémie a révélées », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres. « Il fournit la lumière dont nous avons besoin pour mettre fin à la pandémie, pour répondre à ses impacts socio-économiques et pour tracer la voie d’une reprise transformatrice ».
Toutefois, il manque encore un ingrédient essentiel.
L’ingrédient manquant
La volonté politique. En deux mots, le Secrétaire général des Nations Unies a décrit la pierre d’achoppement.
Alors que les 21 chefs d’État et de gouvernement qui se sont exprimés lors du Moment des ODD ont mis l’accent sur leur engagement en faveur des ODD, ils avaient été désignés par l’ONU pour prendre la parole lors de l’événement parce qu’ils ont travaillé sur le Programme 2030 et qu’ils pouvaient avoir des informations à jour. Ils sont venus avec des récits d’espoir et de changement, d’actions pour faire avancer le Programme 2030 tout en faisant face à la pandémie. Sans exception, ils ont appelé à la solidarité mondiale. Cependant, entre les lignes, leurs exhortations trahissaient une profonde préoccupation pour l’état, actuellement affaibli, du multilatéralisme.
Nous pouvons tout de même continuer à espérer, a laissé entendre Guterres. Il a souligné que l’appétit du public pour un changement transformateur est croissant, comme nous pouvons le constater dans le leadership des jeunes militants du climat, les mouvements mondiaux pour la justice raciale et en matière de genre et dans les appels à la fin des inégalités. “Les gens sont clairs. Il n’y a pas de temps pour tergiverser”.
Grandes idées et action audacieuse
Pendant le Moment des ODD, les parties prenantes, en tant que représentants du peuple, ont appelé à des idées audacieuses et à un changement transformationnel. Elles ont appelé à l’établissement d’un niveau social de base pour tous les citoyens, les pays plus riches contribuant à un fonds mondial de protection sociale pour soutenir ceux qui manquent de ressources adéquates. Elles ont appelé à des politiques macroéconomiques centrées sur l’humain, à l’annulation de la dette et à la réforme des institutions financières internationales. Elles ont appelé à un sommet international sur la reconstruction économique et la réforme systémique pour convenir des réponses ambitieuses à la pandémie et éliminer les obstacles à la transformation sociale et économique. Les parties prenantes ont également averti que nous ne pouvons plus laisser les arbres nous cacher la forêt et que nous devons trouver des solutions conjointes à des problèmes conjoints, tels que la perte de biodiversité, le changement climatique et les inégalités. Elles ont en outre trouvé des opportunités dans la crise, telles que la refonte du capitalisme actionnarial et un partage des avantages économiques à une plus grande échelle.
« Il est temps de faire des choix audacieux, de prendre des mesures décisives et de ne laisser absolument personne derrière », a déclaré la Vice-secrétaire générale Amina Mohammed en conclusion .
La question est de savoir si l’esprit de solidarité humaine qui a conduit à la création des Nations Unies il y a 75 ans, triomphera une fois de plus.
Réunions à venir
75e session de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU): L’ONU marquera son 75e anniversaire avec un événement de haut niveau d’une journée le 21 septembre 2020 sous le thème « L’avenir que nous voulons, l’ONU dont nous avons besoin: Réaffirmer notre engagement collectif au Multilatéralisme. » date: 21 septembre 2020 lieu: virtuel www: https://www.un.org/en/ga/
Sommet des Nations unies sur la biodiversité: L’AGNU 75 convoquera le Sommet des Nations unies sur la biodiversité sous le thème « Action urgente sur la biodiversité pour un développement durable ». Son objectif est de fournir une direction politique et un élan à l’élaboration du cadre mondial de la biodiversité pour l’après 2020. date: 30 septembre 2020 lieu: virtuel www: https://www.un.org/pga/74/united-nations-summit-on-biodiversity/
Beijing+25: L’AGNU 75 convoquera la Réunion de haut niveau de l’AGNU pour célébrer le 25e anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes qui a eu lieu à Beijing, Chine, en septembre 1995. Le thème de la réunion est « Accélérer la réalisation de l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et filles. » date: 1er octobre 2020 lieu: virtuel www: https://www.un.org/pga/74/event/high-level-meeting-on-the-twenty-fifth-anniversary-of-the-fourth-world-conference-on-women/
Cinquième Session de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (ANUE): L’ANUE-5 se tiendra sous le thème « Renforcer les actions en faveur de la nature afin d’atteindre les Objectifs de développement durable ». Son objectif sera de connecter et de consolider les actions environnementales dans le cadre du développement durable, et de motiver le partage et la mise en œuvre d’approches réussies. dates: 22-26 février 2021 lieu: Nairobi, Kenya (à confirmer) www: https://environmentassembly.unenvironment.org/unea5
FPHN 2021: La 9e session du Forum politique de haut niveau sur le développement durable se tiendra sur huit jours en juillet 2021 sous le thème « Rétablissement durable et résilient suite à la pandémie COVID-19, qui promeut les dimensions économique, sociale et environnementale du développement durable: Construire une voie inclusive et efficace pour la réalisation du Programme 2030 dans le cadre de la décennie d’action et de réalisation pour le développement durable » . dates: à confirmer lieu: Siège des Nations Unies, New York (à confirmer) www: https://sustainabledevelopment.un.org/hlpf
Pour d’autres réunions, voir au: http://sdg.iisd.org
GLOSSAIRE
Programme 2030 Programme de développement durable à l’horizon 2030
ECOSOC Conseil économique et social des Nations Unies
FPHN Forum politique de haut niveau sur le développement durable
ODD Objectifs de développement durable
AGNU Assemblée générale des Nations Unies