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Daily report for 10 November 2015

Lors de la deuxième journée de la RdP6 de l’AEWA, les délégués ont abordé plusieurs points de l’ordre du jour, y compris: la mise en œuvre du Plan stratégique et du Plan d’action pour l’Afrique; les examens nationaux; les rapports internationaux; le Procédure d’évaluation de la mise en œuvre; les Tâches internationales de mise en œuvre; et le suivi des oiseaux d’eau. Ils ont également discuté des amendements proposés à l’Accord et de plusieurs Plans d’action et de gestion internationaux par espèce et multi-espèces, nouveaux et révisés.

RÉSULTATS D’AUTRES CONVENTIONS IMPORTANTS POUR L’AEWA

RAMSAR: Tobias Salathé, Secrétariat de Ramsar, a présenté les résultats de la CdP12 à la Convention de Ramsar sur les zones humides qui sont importants pour l’AEWA, en mettant l’accent sur la Nouvelle stratégie mondiale pour les zones humides 2016-2024. Il a souligné l’importance et le travail du Groupe d’examen technique et scientifique de Ramsar et a souligné qu’il y a matière à davantage de coopération sur les initiatives régionales Ramsar et la conservation des voies de migration. Il a également souligné la nécessité de lier la conservation de l’habitat des oiseaux migrateurs avec la remise en eau et la restauration des tourbières, en particulier les tourbières tropicales.

MISE EN ŒUVRE DU PLAN D’ACTION DE L’AEWA POUR L’AFRIQUE 2012-2017

Evelyn Moloko, Secrétariat de l’AEWA, a présenté le rapport sur la mise en œuvre de l’Initiative africaine et du Plan d’action pour l’Afrique 2012-2017 (AEWA/MOP 6.11). Elle a souligné que, malgré un manque de financement viable, l’initiative avait été couronnée de succès entre autres dans les aspects suivants: la fourniture d’un soutien technique au niveau infra-régional à travers l’Unité de soutien technique; la création de plans d’action par espèce couvrant cinq espèces prioritaires; le recrutement de neuf nouvelles Parties et de trois Parties potentielles (Botswana, Angola et République centrafricaine); et le soutien des projets à travers le Fonds de petites subventions de l’AEWA. Elle a souligné que l’initiative doit se centrer sur: la mise en œuvre; la garantie des moyens de subsistance; l’amélioration des capacités pour la conservation des voies de migration; et l’amélioration des données relatives aux oiseaux d’eau.

Un MdE a été signé par l’AEWA et trois instituts de formation en Afrique de l’Est pour augmenter les efforts de sensibilisation concernant la conservation des oiseaux d’eau.

Au cours de la discussion qui a suivi, le SÉNÉGAL, MADAGASCAR, la CÔTE D’IVOIRE et la MAURITANIE ont mis en exergue des initiatives nationales. Le KENYA et le SWAZILAND ont instamment prié les Parties de continuer à soutenir financièrement l’initiative, le GHANA demandant aux Parties d’étudier les mécanismes de financement innovants. La TANZANIE a appelé à une collaboration accrue avec la Convention de Ramsar et le MAROC à la coopération renforcée au sein de l’initiative.

MISE EN ŒUVRE DU PLAN STRATÉGIQUE DE L’AEWA 2009-2017

Sergey Dereliev, Secrétariat de l’AEWA, a présenté le rapport sur les progrès de la mise en œuvre du Plan stratégique de l’AEWA 2009-2017 (AEWA/MOP 6.12), en notant que les progrès vers le But du Plan stratégique (« de maintenir ou rétablir les espèces d’oiseaux d’eau migrateurs et leurs populations dans un état de conservation favorable le long de leurs voies de migration ») ont été décrits à la RdP5 comme étant « très insuffisants » et qu'ils ont diminué depuis. Il a indiqué que deux cibles ont été atteintes, sur le renforcement des capacités nationales (Cible 4.3) et la sensibilisation (Cible 5.6), et a appelé à une plus grande attention aux cibles pouvant générer des résultats tangibles en matière de conservation, en particulier les quatre cibles qui n’ont pas été évaluées pour la RdP6 en raison de données insuffisantes. Notant que seulement 55 % des Parties ont présenté des rapports nationaux, il a exhorté les Parties à « être plus méticuleuses ».

Dereliev a présenté le projet de résolution sur l’extension et la révision du Plan stratégique de l’AEWA et du Plan d’action pour l’Afrique (AEWA/MOP6 DR14), et David Stroud (Royaume-Uni), Président du Comité technique de l’AEWA, a présenté le projet de résolution prévoyant une mise à jour sur la contribution de l’AEWA dans l’atteinte des Objectifs d’Aichi pour la biodiversité de 2020 et la mise en œuvre de l’AEWA dans le contexte des Objectifs de développement durable (ODD) (AEWA/MOP DR15).

ANALYSE DES RAPPORTS NATIONAUX DE L’AEWA

Kelly Malsch, PNUE-Centre mondial de surveillance pour la conservation, a présenté les conclusions de l’analyse des rapports nationaux pour la période 2012-2014 (AEWA/MOP 6.13). Elle a noté quatre cibles nécessitant plus de travaux: l’élaboration et la mise en œuvre des Plans d’action par espèce; l’élimination progressive de l’utilisation de la grenaille de plomb; et la garantie d’un soutien à, et de la mise en œuvre de, la Stratégie de communication de l’AEWA (Objectifs 1.4, 2.1, 4.1 et 4.2 respectivement). Parmi les recommandations prioritaires, elle a souligné qu'il est nécessaire que les Parties se centrent sur des objectifs qui permettront d’atteindre le But du Plan stratégique, et  améliorent les taux de soumission des rapports par le biais du renforcement des capacités.

L’AFRIQUE DU SUD et le KENYA ont souligné les obstacles auxquels sont confrontés les Partis dans la soumission des rapports nationaux.

ÉTUDES INTERNATIONALES

ÉTAT DE CONSERVATION: Szabolcs Nagy, Wetlands International, a présenté le rapport de l’AEWA sur l’état de conservation (AEWA/MOP 6.14), en notant le rôle crucial des systèmes nationaux de surveillance et des réseaux d’experts. Il a indiqué que: les estimations fiables de tendance n'existent que pour 36 % des populations d’oiseaux d’eau; la qualité des données concernant les voies de migration d’Asie centrale et de l’Asie occidentale-Afrique de l’Ouest est plus pauvre; dans l’ensemble, 30 % des populations sont en déclin et 25 % sont en augmentation; et l’indice de la Liste rouge de l’UICN révèle une plus ample détérioration. Passant aux « bonnes nouvelles », Nagy a déclaré que la proportion des populations d’oiseaux d’eau en déclin n’a pas augmenté au cours des 20 dernières années, en notant que l’AEWA a « réussi à retenir la marée ». Il a indiqué qu’en fait, « les plans d’action fonctionnent » et que leur mise en œuvre devrait être intensifiée.

OISEAUX D’EAU NON INDIGÈNES: Malsch a présenté le rapport sur l’état des espèces d’oiseaux d’eau non indigènes introduites et de leurs hybrides (AEWA/MOP 6.15), en notant que la disponibilité des données et leur fiabilité demeurent un problème. Elle a déclaré que certaines populations d’oiseaux d’eau non indigènes ont considérablement augmenté, ce qui justifie une action coordonnée. Parmi les recommandations, Malsh a souligné: d’entreprendre des actions coordonnées pour les espèces prioritaires; d’élaborer des normes d’évaluation des risques; d’accroître la coopération entre l’AEWA et l’UE sur la réglementation; et d’aligner les obligations de déclaration en vertu de l’AEWA et d’autres instances.

PLANS D’ACTION ET DE GESTION INTERNATIONAUX PAR ESPÈCE ET MULTI-ESPÈCES: Nina Mikander, Secrétariat de l’AEWA, a présenté le rapport sur l’état de préparation et de mise en œuvre de ces plans d’action et de gestion (AEWA/MOP 6.16), en notant que le manque de financement a eu pour conséquence un examen limité. Elle a souligné que le taux de mise en œuvre était de 38 % et que le rapport recommande de: renforcer la mise en œuvre; d’obtenir plus de financement et de capacités et humaines et techniques; d’intensifier le travail et la coordination des groupes de travail et d’experts internationaux existants sur les espèces et; de redoubler d’efforts pour inclure plus de pays de l’aire de répartition.

WETLANDS INTERNATIONAL a souligné que l’absence de mise en œuvre montre que « la conservation sans argent n’est que de la conversation ». La NORVÈGE a proposé un groupe de travail technique pour intensifier l’accent sur la mise en œuvre du plan d’action.

PROCÉDURE D’ÉVALUATION DE LA MISE EN ŒUVRE

Sergey Dereliev, Secrétariat de l’AEWA, a présenté le rapport du Comité permanent sur la Procédure d’évaluation de la mise en œuvre (IRP) pour la période 2012-2015 (AEWA/MOP 6.17), qui résume quatre cas d’IRP et un « cas sous surveillance » démontrant des effets négatifs ou potentiellement négatifs sur les oiseaux d’eau migrateurs découlant des activités humaines dans la République arabe syrienne, le Monténégro, la Bulgarie, l’Islande et la France. Il a souligné que la procédure d’IRP est « extrêmement restreinte » par un manque de financement.

TÂCHES INTERNATIONALES DE MISE EN ŒUVRE DE L’AEWA

Dereliev a présenté le rapport sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre des Tâches internationales de mise en œuvre (IIT) de l’AEWA 2012-2015 (AEWA/MOP 6.18), notant que des 30 IIT répertoriées, 10 ont été partiellement ou totalement mises en œuvre et deux autres seront mises en œuvre dans un avenir proche. Il a expliqué que le financement de la mise en œuvre a été limité en raison des mesures d’austérité dans les pays donateurs. Il a également présenté un projet de résolution contenant la liste proposée d’IIT pour 2016-2018 (AEWA/MOP6 DR13) et appelant à l’alignement plus étroit des IIT avec le Plan stratégique.

MISE EN ŒUVRE ET RÉVISION DE LA STRATÉGIE DE COMMUNICATION DE L’AEWA

Florian Keil, Secrétariat de l’AEWA, a fait rapport sur la mise en œuvre de la Stratégie de communication de l’AEWA et a présenté le nouveau projet de Stratégie de communication (AEWA/MOP 6.21), qui dispose d’une perspective plus globale et confirme la pertinence de l’AEWA pour les ODD et les Objectifs d’Aichi. Il a également présenté un projet de résolution (AEWA/DR10 Rev.1 MOP6) qui, entre autres, adopte la nouvelle Stratégie de communication de l’AEWA.

AMENDEMENTS À L’ACCORD

Dereliev a présenté le document et le projet de résolution relatifs à ce point (AEWA/MOP 6.22 et DR1), en notant que les changements portaient essentiellement sur la taxonomie et la nomenclature.

SUIVI DES OISEAUX D’EAU

Nagy a présenté le document relatif à ce point (AEWA/MOP 6.24). Il a commémoré le début du recensement international des oiseaux d’eau en 1967, en notant qu’il s’est étendu à un programme mondial de science citoyenne faisant la promotion de la conservation et de la gestion des oiseaux d’eau. Parmi ses réalisations, il a cité l’augmentation de la disponibilité des données et des capacités de suivi à travers les voies de migration. Nagy a déclaré: que le nombre de populations disposant d’évaluations de l’état des populations fondées sur des données de suivi a augmenté de 50 %, mais ne concerne encore que 36 % des populations de l’AEWA; dans la plupart des pays d’Afrique, d’Asie occidentale et d’Europe de l’Est, les capacités et le financement pour le suivi des oiseaux d’eau sont toujours insuffisants; et le financement de la coordination internationale du suivi des oiseaux d’eau n’est ni prévisible ni suffisant.

Dereliev a présenté le projet de résolution sur le renforcement du suivi des oiseaux d’eau (AEWA/MOP6 DR3), qui, entre autres, implique la création d’un Fonds de suivi des oiseaux d’eau. L’AFRIQUE DU SUD a suggéré l’intégration des stratégies de suivi des oiseaux d’eau dans les Stratégies nationales et plans d’action des Parties sur la biodiversité, entrepris dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique. La SUISSE a soutenu le projet de résolution, mais l’UE a préféré allouer de l’argent à des fonds existants et des activités existantes.

PLANS D’ACTION ET DE GESTION INTERNATIONAUX PAR ESPÈCES ET MULTI-ESPÈCES

Les délégués ont présenté des projets des Plans d’action internationaux par espèce (ISSAP) pour la grue couronnée grise, l’oie des moissons de la taïga, le harelde kakawi, le courlis cendré et le baléniceps roi (AEWA/MOP 6.25-29), ainsi qu’un projet révisé d’ISSAP pour l’ibis chauve (AEWA/MOP 6.32) et un projet de Plan d’action international multi-espèces pour la conservation des oiseaux marins côtiers du système de courants ascendants de Benguela (AEWA/MOP 6.30). Ils ont décrit les principales menaces qui pèsent sur les espèces et le cadre d’action proposé.

Mikander, Secrétariat de l’AEWA, a présenté les critères de sélection des populations de l’AEWA prioritaires pour l’élaboration de plans d’action et de gestion et pour leur retrait des ISSAP, ainsi que des conseils sur la définition des principaux États de l’aire de répartition dans les plans d’action (AEWA/MOP 6.33). Elle a également présenté un projet de résolution sur l’adoption et la mise en œuvre des plans d’action et de gestion (AEWA/MOP6 DR8).

LIGNES DIRECTRICES DE CONSERVATION, CONSEILS ET DÉFINITIONS

Les délégués et le Secrétariat ont présenté quatre documents pour examen à la RdP6: conseils sur les mesures de la législation nationale pour différentes populations de la même espèce, notamment en ce qui concerne la chasse et le commerce (AEWA/MOP 6.34); projet de lignes directrices relatives à la législation nationale pour la protection des espèces d’oiseaux d’eau migrateurs et de leurs habitats (AEWA/MOP 6.35); projet révisé de lignes directrices sur le prélèvement durable des oiseaux d’eau migrateurs (AEWA/MOP 6.36); et lignes directrices pour le déploiement durable des technologies liées aux énergies renouvelables (AEWA/MOP 6.37).

Le Secrétariat a également présenté des projets de résolutions sur la révision et l’adoption de lignes directrices relatives à la conservation (AEWA/MOP6 DR5) et sur l’adoption de conseils et définitions dans le contexte de la mise en œuvre du Plan d’action de l’AEWA (AEWA/MOP6 DR7).

DANS LES COULOIRS

L’atmosphère dans la séance plénière de la RdP6 mardi était caractérisée par un mélange d’avancées et de reculs: toute nouvelle positive sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs a été contrée par la dure réalité. Alors que les délégués plongeaient dans des articles plus lourds de l’ordre du jour, ils ont entendu ce qu’un participant a décrit comme des « mises à jour encourageantes » d’une variété de Parties africaines au sujet de la mise en œuvre de l’Initiative africaine de l’AEWA et du Plan d’action pour l’Afrique.

Ces signes encourageants d’un engagement profond avec l’AEWA, toutefois, ont été atténués par le fait que dans l'ensemble, les progrès vers la protection des oiseaux d’eau migrateurs tout au long de leurs voies de migration – l’espoir central du Plan stratégique de l’AEWA – ont été qualifiés de « très insuffisants ». Après tout, un tiers des espèces d’oiseaux d’eau sont toujours en déclin. Puisque les estimations fiables sur les tendances demeurent rares, et que seulement la moitié des Parties contractantes de l’AEWA ont soumis des rapports nationaux avant la RdP6, une absence encore plus importante de progrès pourrait échapper au radar.

Ceci a amené un délégué à s’interroger d’un ton morose sur le sens de la vie, ainsi que de l’AEWA. Encore une fois, l’état de conservation des oiseaux d’eau s'améliore là où des mesures de conservation concertées sont prises, où leurs principaux sites sont protégés et où leur exploitation est bien gérée. Donc, sans l’Accord, qui sait dans quelle mesure l’état des oiseaux d’eau migrateurs pourrait être pire? « Nous ne disposons pas d’une planète contrôle », a noté un autre délégué, « tout ce que nous pouvons faire c'est de travailler plus fort pour protéger la vie aviaire sur celle-ci ».

Participants

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