Summary report, 14 March 2015

La troisième Conférence mondiale des Nations Unies sur la prévention des risques de catastrophes (CMPRC) a eu lieu du 14 au 18 mars 2015 à Sendai, au Japon. Les participants y ont examiné et adopté le cadre d’action devant succéder à celui de Hyogo qui portait sur la période 2005-2015, un plan convenu au niveau international visant à rendre le monde plus sûr face aux dangers naturels. Outre des négociations intergouvernementales sur les détails de l’accord successeur, la conférence a englobé des tables rondes ministérielles, des dialogues de partenariat multipartite de haut niveau, des séances de travail thématiques et nombre d’autres manifestations organisées à l’intérieur et à l’extérieur de la salle de conférence au Centre international de Sendai.

Les négociations en vue du cadre d’action pour l’après-2015 axé sur la réduction des risques de catastrophe (PRC), qui ont débuté en juillet 2014, ont progressé à la CMPRC et se sont déroulées, en grande partie, dans des consultations informelles menées en marge de la Grande Commission de la conférence. Les discussions intenses ont abouti à l’adoption du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes au titre de la période 2015-2030, au cours de la séance plénière de clôture de la conférence, qui a eu lieu le dernier jour, à minuit.

Près de 6500 délégués ont pris part à la conférence, y compris des représentants d’organisations intergouvernementales, des organismes des Nations Unies, d’ONG et du secteur privé, conduisant Margareta Wahlström, représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en charge de la PRC, à appeler cette conférence « une conférence réellement multipartite ». Les participants ont inclus 187 Etats, 25 chefs d’Etat et de gouvernement et 100 délégués de rang ministériel, outre nombre d’autres hauts dirigeants. Le nombre de personnes ayant participé à la série de manifestations organisées en marge de la conférence, est estimé à 40 000.

Durant une cérémonie de remises de prix, la CMPRC devait également reconnaitre des accomplissements dans les domaines de PRC, des films documentaires et des travaux de recherche. Le Prix 2015 Sasakawa du meilleur film consacré au thème de la PRC, est allé à Allan Lavell, du Costa Rica et quatre autres films sur la PRC ont remporté des prix dans diverses catégories. Le ‘All India Institute de l’autonomie locale’ a reçu le « Prix du risqué », pour son approche innovante impliquant les communautés locales dans la planification des mesures de prévention des risques.

BREF HISTORIQUE DE LA CMPRC

Les dangers naturels tels que les inondations et les sécheresses, et les impacts des événements extrêmes, tels que les séismes et les tsunamis, sont de plus en plus fréquents et intenses, avec des conséquences dévastatrices pour les personnes et les communautés. Aggravant la situation, la mauvaise planification, la pauvreté et une série d’autres facteurs sous-jacents, créent des conditions de vulnérabilité qui se traduisent par une capacité insuffisante à faire face aux risques et catastrophes d’ordre naturel. La nécessité d’une action visant à prévenir les risques a gagné en importance dans le programme d’action international et beaucoup perçoivent cela comme étant essentiel à la sauvegarde des efforts de développement durable et à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement, et comme étant un élément clé du programme de développement pour l’après-2015.

La prévention des risques de catastrophes (PRC) comprend toutes les politiques, stratégies et mesures aptes à rendre les populations, les villes et les pays, plus résilients face aux aléas et à prévenir les risques et à réduire la vulnérabilité aux catastrophes. Reconnaissant que les catastrophes naturelles peuvent menacer quiconque, de façon inattendue, le système de la stratégie internationale pour la prévention des catastrophes (SIPC) s’appuie sur des partenariats et adopte une approche globale de la prévention des catastrophes, qui cherche à impliquer tout un chacun et l’ensemble de la communauté dans la marche vers la concrétisation des objectifs de la prévention de la perte de vies, des échecs socio-économiques et des dommages environnementaux causés par les catastrophes naturelles.

DÉCENNIE INTERNATIONALE DE LA PRÉVENTION DES CATASTROPHES NATURELLES: L’augmentation des pertes de vie humaines et des dégâts matériels, causés par les catastrophes dans les années 1980 a motivé l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU), en 1989, à proclamer les années 1990 « Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles » (DIPCN) (résolution 44/236). L’objectif de la Décennie était d’aborder la prévention des catastrophes dans le contexte d’une gamme de risques, comme les tremblements de terre, les tempêtes, les tsunamis, les inondations, les glissements de terrain, les éruptions volcaniques, les incendies de forêt, les sauterelles et les infestations de criquets et la sécheresse et la désertification.

PREMIÈRE CONFÉRENCE MONDIALE SUR LA PRÉVENTION DES CATASTROPHES: L’un des principaux résultats de la Décennie fut la Stratégie de Yokohama pour un monde plus sûr, et son Plan d’action, adoptés en 1994 à la première Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles, tenue à Yokohama, au Japon. La Stratégie de Yokohama établit des directives régissant la prise de mesures de prévention, de préparation aux, et d’atténuation des, risques de catastrophe. Ces directives se fondent sur un ensemble de principes qui soulignent l’importance de l’évaluation des risques, de la prévention et la préparation aux catastrophes, de la capacité de prévenir, réduire et atténuer les catastrophes, et de l’alerte précoce. Les principes stipulent également que la communauté internationale doit partager les technologies de prévention, de réduction et d’atténuation des catastrophes, tout en faisant montre d’une forte volonté politique en faveur de la prévention des catastrophes.

STRATEGIE INTERNATIONALE POUR LA PRÉVENTION DES CATASTROPHES: A sa 54e session, en 1999, l’Assemblée générale a décidé de poursuivre les activités relatives à la prévention des catastrophes et à la réduction de la vulnérabilité, menées durant la Décennie, à travers la création de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (SIPC). Un Secrétariat Inter-agences et un Groupe de travail interinstitutionnel pour la prévention des catastrophes (IATF/DR) et la mise en œuvre de la SIPC, ont également été établis (résolutions 54/219 et 56/195, respectivement). Parmi ses tâches prescrites, l’IATF/DR devait tenir des réunions spéciales d’experts sur les questions liées à la prévention des catastrophes.

DEUXIEME CONFERENCE MONDIALE SUR LA PRÉVENTION DES CATASTROPHES: La deuxième Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes s’est déroulée du 18 au 22 janvier 2005 à Kobe, au Japon. Le but de la conférence consistait à accroître le profil international de la PRC, à promouvoir son intégration dans la planification et la pratique du développement, et à renforcer les capacités locales et nationales dans le traitement des causes des catastrophes qui entravent le développement. Les 168 Etats participant à la conférence ont adopté « Le Cadre d’action de Hyogo pour 2005-2015 (CAH): Renforcer la résilience des pays et des collectivités face aux catastrophes, et la Déclaration de Hyogo ». Le CAH a été approuvé par l ’Assemblée générale dans sa résolution 60/195, et les gouvernements s ’y sont engagés en faveur de cinq priorités d ’action: veiller à ce que la PRC soit une priorité nationale et locale, assortie d’une base institutionnelle solide pour la mise en œuvre; déterminer, évaluer et surveiller les risques de catastrophe, et renforcer l’alerte précoce; utiliser les connaissances, l’innovation et la sensibilisation pour l’instauration d’une culture de sécurité et de résilience, à tous les niveaux; réduire les facteurs de risque sous-jacents; et renforcer la préparation aux catastrophes en vue d’une riposte efficace, à tous les niveaux.

LA PLATE-FORME MONDIALE POUR LA PRC: En 2006, le Sous-secrétaire général aux affaires humanitaires a lancé un processus de consultation pour examiner des voies et moyens pratiques de renforcer le système de la SIPC, en vue d’aider les gouvernements à respecter leurs engagements à mettre en application le Cadre de Hyogo. Comme indiqué dans les rapports du Secrétaire général des Nations Unies relatifs à la mise en œuvre de la SIPC, les principaux objectifs étaient d’étendre la participation des gouvernements et des organisations, de rehausser le profil de la prévention des catastrophes, et de bâtir un effort international plus cohérent dans le soutien des activités nationales de prévention des catastrophes. Un résultat de ces consultations fut la proposition de convoquer une Plate-forme mondiale pour la PRC en tant que successeur élargi et réformé de l’IATF/DR. La Plate-forme mondiale a été envisagée pour servir de première instance multipartite pour toutes les parties impliquées dans la PRC, dans l’objectif d’une conscientisation en faveur de la PRC, pour l’échange d’expériences et pour l’orientation du système de la SIPC.

PREMIERE SESSION DE LA PLATEFORME MONDIALE POUR LA PRC: La première session de la Plate-forme mondiale a eu lieu du 5 au 7 juin 2007 à Genève, en Suisse. Elle comprenait un Dialogue de haut niveau sur les défis et les opportunités de la PRC, une série d’ateliers sur la PRC en tant que priorité nationale et l’intégration de la PRC dans les programmes du secteur, et des séances plénières sur l’évaluation et la mise en œuvre du CAH. Les discussions ont abouti à un résumé du président, qui a été inclus dans le rapport du Secrétaire général de l’ONU à l’Assemblée générale, sur la mise en œuvre de la SIPC.

DEUXIEME SESSION DE LA PLATEFORME MONDIALE POUR LA PRC: La deuxième session de la Plate-forme mondiale a eu lieu du 16 au 19 Juin 2009 à Genève, Suisse. Les participants ont évalué les progrès accomplis sur la PRC depuis la première session de la Plate-forme mondiale, et ont discuté l’augmentation des investissements dans la PRC, la réduction des risques de catastrophes dans un climat changeant, et permettant la résilience des communautés par une action préventive. Le Résumé du Président de la réunion a aidé à établir le programme des préparatifs de la communauté de la PRC mondiale pour les négociations sur le changement climatique de l’ONU, à Copenhague, en décembre 2009, ainsi que pour l’examen à mi-parcours du CAH.

DÉBAT THÉMATIQUE INFORMEL DE LA 65E SESSION DE L’AGNU SUR LA PRC: Ce débat a eu lieu au siège de l’ONU à New York, aux Etats-Unis, le 9 février 2011. Organisé sous les auspices du bureau du président de l’AGNU, avec l’appui de la SIPC, le débat était composé de deux tables rondes: la première était axée sur la promotion des investissements dans la PRC, et la seconde a porté sur les défis de la PRC dans les milieux urbains et les voies et moyens de renforcer la résilience dans les villes. Les résultats du débat ont contribué à l’établissement de l’ordre du jour de la troisième session de la Plate-forme mondiale pour la PRC.

EVALUATION À MI-PARCOURS DE LA CAH 2005-2015: Le résultat de l’évaluation à mi-parcours, publié en mars 2011, souligne les progrès réalisés dans la PRC, l’analyse critique de la mesure dans laquelle la mise en œuvre du CAH a progressé, ainsi que la détermination des voies et moyens d’aider les pays et leurs partenaires institutionnels à accroître l’engagement, les ressources et les efforts dans sa mise en œuvre . Selon l’évaluation, des progrès se sont produits dans le domaine de la PRC, en particulier sur le plan institutionnel, dans la promulgation de législations nationales, dans la mise en place de systèmes d’alerte précoce, et dans le renforcement de la préparation et de la riposte aux catastrophes. L’évaluation a soulevé des questions au sujet de: l’absence d’évaluations multirisques systématiques et des systèmes d’alerte précoce, de la prise en compte des vulnérabilités sociales et économiques; de la mauvaise intégration de la PRC dans les planifications et politiques de développement durable aux niveaux national et international; et du niveau insuffisant de la mise en œuvre du Cadre de Hyogo, à l’échelon local.

TROISIÈME SESSION DE LA PLATEFORME MONDIALE POUR LA PRC: La troisième session de la Plate-forme mondiale a eu lieu du 8 au 13 mai 2011 à Genève, en Suisse, sous le thème « Investir aujourd’hui pour des lendemains plus sûrs, accroître l’investissement dans l’action locale ». La réunion s’est adossée sur les conclusions et recommandations de la deuxième session de la Plateforme mondiale, tenue en 2009, ainsi que sur les résultats de l’évaluation à mi-parcours du Cadre de Hyogo et sur le Rapport d’évaluation mondial de 2011 sur la PRC. Les discussions y ont porté principalement sur la reconstruction et la reprise, sur l’économie de la PRC, et sur les synergies avec les programmes internationaux de lutte contre le changement climatique et de développement.

QUATRIÈME SESSION DE LA PLATEFORME MONDIALE POUR LA PRC: La quatrième session de la Plateforme mondiale s’est tenue du 19 au 23 mai 2013 à Genève, en Suisse. La réunion a fourni l’occasion d’examiner l’état du CAH et d’encourager le partage des données entre les décideurs, les partenaires au développement, les experts et les praticiens. Elle a également fourni des outils et des méthodologies, en particulier concernant les analyses économiques et l’investissement dans la PRC. Les résultats de la réunion ont englobé un résumé du président et un communiqué du Dialogue de haut niveau.

LES PLATES-FORMES REGIONALES: Les organisations intergouvernementales régionales ont de plus en plus pris en charge le suivi des activités de prévention des risques et la mise en œuvre du CAH, l’organisation d’une série de plates-formes multipartites pour la PRC en Afrique, en Asie et dans le Pacifique, dans les Etats arabes, en Europe et aux Amériques. Les plates-formes régionales fournissent un forum pour l’institutionnalisation de l’échange de données et de connaissances entre les parties prenantes nationales.

PRÉPARATION DE LA WCDRR: La 68ème session de l’AGNU, en 2013, a créé un Comité préparatoire intergouvernemental à composition non limitée chargé d’examiner les préparatifs organisationnels et de fond de la troisième Conférence mondiale sur la prévention des risques de catastrophe (résolution 68/211). Le Comité préparatoire est dirigé par un Bureau de 10 membres, co-présidé par la Finlande et la Thaïlande. Le Bureau comprend deux représentants de chaque région, et le pays hôte de la conférence, le Japon, y siège en tant que membre d’office. Le Comité préparatoire s’est réuni à deux reprises, les 14 et 15 juillet 2014 puis les 17 et 18 novembre 2014, pour s’entendre sur l’ordre du jour et le règlement intérieur proposés, ainsi que pour l’élaboration du programme de la conférence de travail et d’un projet du cadre post-2015 relatif à la PRC. Un avant-projet du cadre post-2015 relatif à la PRC a été publié pour les observations du public, le 21 octobre 2014, après la deuxième réunion du Comité . Le Comité préparatoire s ’est réuni une troisième fois, le 13 mars 2015, pour examiner un projet révisé du cadre post-2015 relatif à la PRC.

COMPTE RENDU DE LA CMPRC

Samedi matin, 14 Mars, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a souhaité aux délégués la bienvenue, à Sendai, soulignant leur rôle important pour l’adoption d’un cadre d’action pour l’après-2015, sur la prévention des risques de catastrophe.

Les délégués ont élu par acclamation, Eriko Yamatani, ministre d’État à la gestion des catastrophes, Japon, en tant que président de la conférence. Yamatani devait ensuite accueillir l’empereur Akihito et l’impératrice Michiko du Japon, sur le podium, où ils ont écouté plusieurs allocutions d’ouverture.

Yamatani a salué les progrès accomplis durant la décennie qui a suivi la deuxième Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes qui a adopté le Cadre d’action de Hyogo pour la période 2005-2015 (CAH), soulignant sa valeur en tant que guide pour l’action mondiale dans le domaine de la PRC, et ajoutant qu’un cadre post-2015 renforcé est nécessaire pour combler les lacunes.

Ban a déclaré qu’un résultat ambitieux à la CMPRC mettra le monde sur la voie d’un nouveau programme de développement durable en 2015, avec les objectifs attendus de développement durable (ODD) et un accord important sur le changement climatique. Il a exprimé la solidarité de la conférence avec les habitants de Vanuatu face au cyclone Pam et a appelé les délégués à construire une vraie résilience en établissant des liens solides entre les pays et entre les communautés.

Shinzō Abe, Premier ministre du Japon, a exprimé son appréciation pour l’assistance apportée par la communauté internationale en réaction au tremblement de terre qui avait frappé en 2011 le Grand Est du Japon, a mis en exergue la notion de « reconstruire en mieux », et a appelé les participants à partager leurs expériences et les leçons apprises, afin de s’accorder sur un cadre post-2015 solide pour la PRC.

Soulignant la nécessité de nouvelles mesures visant à traiter, en même temps, la PRC et le changement climatique, Laurent Fabius, nouveau président de la 21e session de la Conférence des Parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC COP 21), a lancé un appel pour aider les plus vulnérables à travers un mécanisme « d’alerte pour les catastrophes climatiques ». Il a exprimé l’espoir de voir la CdP 21 se traduire par une « Alliance de Paris pour le climat » comprenant un accord universel et différencié, des contributions nationales, des moyens financiers et un « programme de solutions ».

D’autres orateurs ont appelé à l’intensification de la coopération et des partenariats internationaux pour renforcer la résilience, en gardant à l’esprit « l’ensemble du tableau » des besoins au niveau local, et en utilisant la CMPRC et d’autres processus internationaux tenu en 2015, comme autant d’occasions pour livrer « des résultats concrets ».

LES QUESTIONS D’ORGANISATION: Les délégués ont adopté, par acclamation, l’ordre du jour de la Conférence (A/CONF.224/1/Rev.1), le programme de travail (A/CONF.224/2) et son additif (A/CONF.224/2/Add.1), et le règlement intérieur (A/CONF.224/3).

Ils ont élu, par acclamation, les vice-présidents de la Conférence, dont un vice-président d’office issu du pays hôte, le Japon, et deux vice-présidents issus de chaque groupe régional: le Bangladesh et la Thaïlande pour l’Asie-Pacifique; la République tchèque et la Fédération de Russie pour l’Europe de l’Est; l’Équateur et la Jamaïque pour l’Amérique latine et des Caraïbes (GRULAC); La Finlande et la Suisse pour l’Europe occidentale et autres Etats (GEOA); et l’Egypte et le Soudan du Sud pour l’Afrique. Ils ont élu Toni Frisch (Suisse) comme rapporteur général.

Les délégués ont convenu de former une grande commission pour faire avancer les négociations du projet de cadre post-2015 pour la PRC. Ils ont demandé aux co-présidents du Comité préparatoire, Päivi Kairamo (Finlande) et Thongphakdi Thani (Thaïlande), de continuer à servir dans les mêmes rôles, au sein de la Grande Commission.

Les délégués ont élu le Bangladesh, le Brésil, la Chine, le Danemark, la Jamaïque, la Namibie, le Sénégal, la Fédération de Russie et les États-Unis pour siéger au comité de vérification des pouvoirs .

ECHANGE DE VUES GENERAL

Les délégués ont, tout au long de la conférence, donner des déclarations mettant l’accent, pour bon nombre, sur les mesures nationales entreprises dans leur pays dans le domaine de la RRC, et citant leurs expériences de relèvement après les catastrophes et soulignant l’importance de 2015 en tant qu’année critique pour la finalisation de plusieurs cadres multilatéraux.

Shinzō Abe, Premier ministre, Japon, a annoncé un financement de 4 milliards de dollars en faveur de l’Initiative de coopération de Sendai pour la PRC, mettant l’accent sur le renforcement des institutions, l’assistance matérielle et la promotion de la coopération régionale. Il a précisé que la PRC « doit évoluer » avec le programme de développement pour l’après-2015.

Dans le sillage de la dévastation causée par le Cyclone Pam, le président du Vanuatu, Baldwin Lonsdale, a informé les délégués que, dans son pays, près de 260 000 personnes pourraient être affectées et a lancé un appel à l’aide.

Han Seung-soo, envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la PRC et l’Eau, a reconnu les progrès accomplis dans les systèmes d’alerte précoce et dans la préparation aux catastrophes, mais a averti que le manque de capacités, dans les pays en développement, limite encore leur aptitude à faire face aux catastrophes. Il a noté que, dans les 30 dernières années, les coûts estimés découlant des catastrophes se sont élevés à 3,5 billions de dollars, et a conclu en déclarant que « le développement durable doit commencer à Sendai ».

Au cours de la CMPRC, environ 144 gouvernements, 40 organisations intergouvernementales et non gouvernementales et 9 grands groupes sociaux ont fait des déclarations officielles dans le cadre de l’échange de vues général.

Les déclarations et webcasts sont disponibles à l’adresse: http://www.wcdrr.org/conference/programme/statements

LES TABLES RONDES MINISTERIELLES

Reconstruire après les catastrophes - reconstruire en mieux: Cette table ronde, tenue dimanche 15 mars, sous la présidence de Numan Kutrulmuş, vice-premier ministre, Turquie, a examiné les expériences nationales de reconstruction post-catastrophes, de nombreux pays soulignant l’importance de lier cette reconstruction à la planification du développement à long terme. De nombreux participants ont reconnu la valeur d’une approche inclusive et « axée sur l ’être humain ». La coopération internationale, d’un financement prévisible et de partenariats avec le secteur des assurances, y ont figuré en tant que thèmes clés de la discussion.

Coopération internationale pour le soutien d’un cadre d’action de l’après-2015 pour la PRC: Rajnath Singh, ministre de l’intérieur, Inde, a modéré cette session qui s’est déroulée dimanche 15 mars. De nombreux pays ont parlé de leurs besoins en matière d’assistance financière et technique pour la mise en œuvre de la PRC. La session a également comporté une discussion sur les motifs à la base de la PRC, en particulier le changement climatique. Plusieurs pays ont appelé à l’amélioration des liens entre la PRC et les conférences devant se tenir plus tard en 2015, sur le financement du développement, sur le programme de développement pour l’après-2015 et sur le changement climatique. 

Un résumé des tables rondes ministérielles de dimanche est disponible à l’adresse:0 http://enb.iisd.org/vol26/enb2612f.html

Gouvernance des risques de catastrophes - Surmonter les défis: Présidée par María del Pilar Cornejo, secrétaire d’état, ministère de la gestion des risques, Equateur, cette table ronde a procédé à un partage des expériences nationales dans le domaine de la promotion de mesures législatives et politiques pour soutenir tant la préparation que la riposte aux catastrophes, aux niveaux national et local. Les pays y ont abordé des questions telles que: la nécessité de renforcer les capacités à tous les niveaux, l’importance des traditions religieuses et culturelles pour la résilience, et l’importance d’une approche multisectorielle au sein des gouvernements.

Prévention des risques de catastrophes en milieu urbain: Pravin Jamnadas Gordhan, ministre de la gouvernance coopérative et des affaires traditionnelles, Afrique du Sud, a présidé la session qui a eu lieu lundi 16 mars, et qui s’est concentrée sur l’évolution de l’urbanisation et des défis qu’elle pose à la PRC. Beaucoup ont parlé des risques posés aux zones urbaines par des catastrophes liées au climat. Parmi d’autres questions soulevées, il y a lieu de citer les besoins particuliers des citadins vulnérables et la nécessité de partenariats public-privé dans le cadre de solutions pour les secteurs de l’énergie et de l’infrastructure.

Un résumé des tables rondes ministérielles de lundi, est disponible à l’adresse http://enb.iisd.org/vol26/enb2613f.html

Stratégies de l’investissement public pour la RRC: Raed Arafat, Secrétaire d’Etat au ministère des Situations d’urgence, Roumanie, a présidé, mardi 17 Mars, cette session qui a porté essentiellement sur les mécanismes nationaux de financement pour la PRC. Les exemples cités par les pays, ont englobé: l’utilisation de recettes fiscales et d’incitations; l’harmonisation des fonds destinés à la lutte contre les changements climatiques et à la PRC; la promotion d’investissements dans les infrastructures; la garantie de la participation des ministères des finances dans la planification des projets; et la lutte contre la corruption dans l’industrie de la construction. Plusieurs pays ont également souligné l’importance de la coopération internationale.

Un résumé de la table ronde ministérielle de mardi est disponible à l’adresse: http://enb.iisd.org/vol26/enb2614f.html

LE DIALOGUE DE PARTENARIAT DE HAUT NIVEAU

Réunion de haut niveau de l’ONU: Achim Steiner, directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a modéré la discussion tenue avec plusieurs chefs d’institutions des Nations Unies, samedi 14 mars. Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a souligné les engagements de l’ONU à mettre en œuvre les résultats de la conférence de Sendai. Les débats ont abordé la façon dont la PRC peut être guidée dans une perspective axée sur l’être humain; la promotion d’une culture de la prévention; et habiliter les institutions de l’ONU à « livrer comme si elle étaient une seule et même institution ». Un résumé de cette discussion est disponible à l’adresse: http://enb.iisd.org/vol26/enb2611f.html

Mobilisation du leadership des femmes dans la PRC: Riz Khan, journaliste, a modéré cette session tenue samedi 14 mars. Shinzō Abe, Premier ministre, Japon, a souligné la façon dont les femmes sont souvent en première ligne, dans la riposte aux catastrophes, illustrant leurs rôles en tant que pompiers, opératrices de centres d’évacuation et premières pourvoyeuses de mesures de riposte en cas de catastrophe à la maison. La session a souligné que la participation des femmes dans la prise de décision, avant, pendant et après une urgence, assurait de meilleurs résultats sociaux pour les femmes, les enfants et les hommes; et a appelé à l’utilisation de données ventilées par genre pour éclairer les objectifs de la PRC. Un résumé de cette discussion est disponible à l’adresse: http://enb.iisd.org/vol26/enb2611f.html

Investissements sensibles aux risques - Partenariats public-privé: Cette session a eu lieu lundi 16 mars. Fuat Oktay, Autorité relevant du premier ministère, chargée de la gestion des urgences et des catastrophe, Turquie, a présidé la session. Le conférencier principal, Gaëlle Olivier, AXA Asia, a souligné que le nombre annuel des catastrophes est, aujourd’hui, cinq fois plus important qu’il ya 50 ans, et que les coûts en ont décuplé . Les discussions ont souligné l ’importance des partenariats public-privé , la prévention, l ’engagement du secteur de l’assurance ainsi que le renforcement de la confiance avec les multiples parties prenantes, en vue de « reconstruire en mieux ». Un résumé de cette discussion est disponible à l’adresse: http://enb.iisd.org/vol26/enb2613f.html

Gestion des risques de catastrophe inclusive (GRC) - Gouvernements, communautés et grands groupes sociaux agissant ensemble: Mardi 17 mars, Noel Arscott, ministre des collectivités locales et du développement communautaire, Jamaïque, a présidé la session, et Veronica Pedrosa, correspondante de médias , l’ont modéré. Anote Tong, Président de Kiribati, a prononcé un discours soulignant l’importance de la législation de la PRC, et la nécessité d’améliorer l’accès au financement pour répondre aux besoins de la PRC et aux défis du changement climatique. Les conférenciers ont abordé, entre autres, le rôle des collectivités locales et des jeunes dans la promotion de la PRC, et la nécessité d’élaborer des solutions de PRC et de promouvoir l’engagement médiatique et éducationnel. Un résumé de cette discussion est disponible à l’adresse: http://enb.iisd.org/vol26/enb2614f.html

LES SESSIONS DE TRAVAIL

Dans le cadre de la réunion multipartites, des séances de travail ont eu lieu tout au long de la conférence, articulées sur quatre principaux thèmes: l’état d’avancement sur les priorités actuelles du CAH, les risques émergents, les engagements relatifs à la mise en œuvre, et l’accélération de la mise en œuvre.

SAMEDI 14 MARS: Les risques technologiques – Passer de la prévention des risques à la reprise: Elhadj As Sy, Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, en tant que modérateur de la séance, a examiné le rôle et l’importance de l’engagement au niveau local, dans la gestion des catastrophes technologiques et nucléaires ainsi que les enseignements tirés de l’audition de diverses études de cas.

Transfert et assurance des risques de catastrophe: Arup Chatterjee, Banque asiatique de développement, a modéré cette séance de travail, dans laquelle les délégués ont entendu dire par une tribune de hauts représentants de gouvernements et de l’industrie que l’assurance est un élément essentiel du programme de la PRC, et qu’elle doit bénéficier d’une importance accrue dans le cadre d’action pour l’après-2015.

L’engagement à la sécurité dans les écoles: Kim Sung-joo, chef de la Croix-Rouge coréenne, a modéré cette session qui portait sur les initiatives des pays dans le domaine de la sécurité scolaire, mettant l’accent sur: la récupération et la réhabilitation; préparation; réponse; la prévention; et l’atténuation. L’événement a invité les participants à se joindre à l’Initiative pour la sécurité dans les écoles, dans le monde entier, et a souligné l’importance des mesures d’alerte rapide.

Un résumé des séances de travail de samedi, est disponible à l’adresse: http://enb.iisd.org/vol26/enb2611f.html

DIMANCHE 15 MARS: la gouvernance et la planification du développement aux niveaux national et local: Rolf Alter, Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a modéré la session qui a examiné la nature changeante de la gouvernance des risques de catastrophe et des opportunités d’investissement dans la gouvernance. Parmi les mesures abordées figuraient l’intégration de la PRC dans les normes de construction et à titre d ’incitation, en investissant dans le « logiciel » de la capacité humaine, et le renforcement des mécanismes juridiques et normatifs en vue de renforcer la PRC en tant que pratique.

L’évolution des risques dans le monde: Michelle Gyles-McDonnough, Coordonnatrice résidente des Nations Unies en Malaisie, a présidé la session, qui a porté sur la présentation de l’édition 2015 du Rapport d’évaluation mondiale sur la prévention des catastrophes (REM 2015). Le rapport concluait que certains progrès ont été réalisés dans le domaine de la PRC, au cours de la dernière décennie, mais que de nombreux risques sous-jacents, y compris le changement climatique sont, à dire vrai, en hausse. Le rapport recommande également l’établissement d’un lien plus fort entre la PRC et la planification du développement à long terme.

Application des science et technologie à la prise de décision concernant la PRC: Carlos Nobre, Centro Nacional de Monitoramento e Alertas de Desastres Naturais, Brésil, a présidé, samedi après-midi, cette séance qui a souligné avec approbation, le besoin d’un rôle clairement articulé de la science et de la technologie dans le cadre d’action de l’après-2015 pour la PRC, et le rôle critique que les conclusions scientifiques pourraient, par conséquent, jouer dans l’analyse des coûts-avantages, nécessaire à la prise de mesures efficaces de PRC.

Réduire les risques d’épidémies et de pandémies: Bruce Aylward, Organisation mondiale de la Santé, a animé la session qui s’est concentrée sur les épidémies et les pandémies et sur les risques liés aux catastrophes. Des expériences dans ce domaine ont été présentées par la Thaïlande, la Suède, le Libéria et la région « Amérique latine et Caraïbes ». Faisant allusion à la récente épidémie d’Ebola, plusieurs participants ont reconnu que la préparation internationale reste limitée et que les risques liés à la santé doivent être traités dans le cadre d’action de l’après-2015 pour la PRC.

Un résumé des séances de travail de dimanche est disponible à l’adresse: http://enb.iisd.org/vol26/enb2612f.html

LUNDI 16 MARS: Vers un secteur touristique résilient: Veronica Pedrosa, correspondante de médias, a modéré cette session qui a examiné l’intégration du secteur du tourisme dans le cadre d’action de l’après-2015 pour la PRC, sur le rôle de l’industrie hôtelière lors de catastrophes, et l’Initiative hôtels résilients qui vise à développer un système vérifiable d’assurer la préparation. Les participants ont soulevé des questions portant, entre autres, sur le renforcement de la résilience de l’industrie du tourisme face au terrorisme, et l’engagement du secteur de l’assurance dans la promotion de la résilience.

Préparation à la réinstallation induite par des catastrophes: Nadeem Ahmed, lieutenant-général et ancien président de l’Autorité nationale de gestion des catastrophes, Pakistan, a présidé cette session qui a débattu: du besoin de placer un accent sur les questions de la mobilité et de la réinstallation, dans le cadre de l’après-2015 pour la PRC; l’importance de fournir des moyens de subsistance et de ne pas créer de nouvelles vulnérabilités socio-économiques dans le lieu de relocalisation; la nécessité de directives internationales encadrant la planification de la réinstallation; et les expériences de relocalisation vécues au Pakistan, dans la région « Amérique latine et Caraïbes », en Syrie et dans d’autres endroits encore.

Un résumé des sessions de travail de lundi est disponible à l’adresse: http://enb.iisd.org/vol26/enb2613f.html

MARDI 17 MARS: la sécurité alimentaire, l’agriculture et la nutrition résiliente face aux catastrophes: Amir Abdulla, directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial, a modéré la session, qui a souligné la nécessité de renforcer la planification de la PRC dans l’agriculture, et présenté les expériences nationales en matière de renforcement de la résilience, pour améliorer les récoltes, la diversité, la résistance aux ravageurs et les systèmes de stockage, ainsi que les efforts régionaux visant à partager et à fournir des services d’information climatologique.

Les Enfants et les Jeunes - Ne décidez pas de mon avenir sans moi: Ahmad Alhendawi, Envoyé spécial des Nations Unies pour la jeunesse, a modéré cette session. Anthony Lake, directeur général de l’UNICEF, a parlé de la vulnérabilité croissante des enfants et des jeunes et, avec plusieurs autres membres de la tribune, a souligné l’importance d’inclure les enfants et les jeunes dans la prise de décision concernant la PRC.

Participation active des personnes handicapées dans une PRC inclusive: Monthian Buntan, Comité des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées, était le modérateur de la session, qui a porté sur l’état d’avancement des politiques et mesures susceptibles de promouvoir l’intégration des personnes handicapées dans la PRC. Les principaux thèmes abordés ont englobé: le jeu de rôles, comme moyen de promotion de messages d’alerte précoce, avec les personnes handicapées; la nécessité de communiquer avec les sourds-aveugles; et l’importance de veiller à une planification « avec », et non « pour », les communautés.

Un résumé des séances de travail de mardi, est disponible à l ’adresse : http://enb.iisd.org/vol26/enb2614f.html

LA GRANDE COMMISSION

La Grande Commission s’est réunie à titre officiel l’après-midi du samedi 14 mars. Les délégués y ont convenu de se réunir, à titre non officiel, le reste de la semaine, dans l’espoir d’avancer rapidement sur le projet de texte du cadre d’action de l’aprèst-2015 pour la PRC, émis le 28 janvier. La Commission ne s’est réunie de nouveau, à titre officiel, que dans la soirée du mercredi 18 mars, pour recommander l’adoption des documents approuvés.

Les délégués ont commencé l’examen du projet de texte, en se concentrant sur le préambule. Dans un paragraphe dressant le bilan des catastrophes survenues durant la décennie 2005-2015, les délégués ont décidé de remplacer “les groupes vulnérables” par “les personnes en situation de vulnérabilité”. Dans le libellé consacré aux causes profondes à la base des risques de catastrophe, ils ont convenu de se référer plutôt à « des arrangements institutionnels faibles », qu’à « une mauvaise gouvernance », et de mentionner séparément, la nécessité de « renforcer la gouvernance » à différents niveaux. Au sujet de l’accès limité à la technologie, en tant que cause de risque, un pays a fait part de sa crainte de voir ce libellé venir déstabiliser les régimes de propriété intellectuelle, tandis que d’autres ont affirmé que ces craintes n’étaient pas justifiées, vu que le texte n’est que descriptif. Ils ont également discuté d’une référence aux « situations de conflit et d’occupation étrangère » en tant que moteur de risques, certains pays arguant que la question des situations de conflit, est une question politique qui n’a pas lieu d’être abordée dans d’autres instances, et d’autres ont craint de voir l’absence de cette référence rendre la réalisation des objectifs du cadre de l’après-2015 pour la PRC, plus difficile.

Pour plus de détails sur les discussions de samedi, voir http://enb.iisd.org/vol26/enb2611f.html

Dimanche matin, les délégués ont discuté de la coopération internationale. Les points de vue des délégués ont divergé quant à la nécessité d’un financement « prévisible et additionnel », de nombreux pays en développement soulignant que le texte est descriptif et qu’il ne se réfère pas à la source de ce financement. Plusieurs pays industrialisés n’étaient pas de cet avis, soulignant que les sources de financement doivent être mentionnées. Plusieurs pays industrialisés ont soutenu la prestation de transfert de technologies à des conditions mutuellement convenues (CMC), tandis qu’un certain nombre de pays en développement s’y est opposé, arguant que que des CMC risquent d’imposer d’autres conditions sur le transfert de technologie. Les discussions sur les aspects des transferts financiers et technologiques de la coopération internationale devaient, par la suite, être transférées à des « concertations informelles ».

Les délégués ont également abordé le principe des responsabilités communes mais différenciées (RCMD). Le principal point de discorde a concerné la mesure dans laquelle le changement climatique pouvait être perçu comme contribuant à la nécessité de renforcer l’action de PRC. Plusieurs pays industrialisés ont souligné que le principe de responsabilités communes mais différenciées ne devrait pas être évoqué dans le cadre de la PRC. Les pays en développement ont indiqué que le principe des RCMD est un pilier central du développement durable et du droit international. Aucun accord n’a pu être atteint et des discussions sur ce sujet ont également été transférées à des « concertations informelles ».

Les délégués ont ensuite examiné, entre autres, les préoccupations concernant les références à la « responsabilité » et aux « situations d’occupation étrangère », ainsi que le libellé consacré aux mécanismes internationaux. Ils ont convenu de supprimer les crochets autour des « petits États insulaires en développement (PEID) », reconnaissant leur situation particulière.

Dimanche après-midi, la Commission a poursuivi ses discussions sur les sept propositions d’objectifs de PRC mondiaux, modérées par l’ambassadeur Wayne McCook (Jamaïque). Au sujet de la réduction de la mortalité due à des catastrophes, d’ici 2030, certains délégués ont réitéré l’importance de se concentrer sur des objectifs mesurables et concrets, tandis que d’autres ont préféré un libellé portant sur l ’aspect qualitatif des interventions. Le terme « par habitant » est devenu sujet de préoccupation, certains mentionnant le risque de voir un fardeau supplémentaire être imposé sur les citoyens de pays en développement, tandis que d’autres ont fait état d’éventuelles contradictions dans le texte, entre les objectifs nationaux et les objectifs mondiaux. Après concertation, les délégués ont convenu de « prévenir substantiellement la mortalité mondiale due à des catastrophes, d’ici 2030, dans l’objectif de réduire la mortalité moyenne de 100 000, durant la décennie 2020-2030, par rapport à la décennie 2005-2015 ».

Au sujet d’un objectif éventuel de coopération internationale visant à aider les pays en développement à mettre en application la PRC, aucun accord n’a été atteint et les discussions non officielles se sont poursuivies jusqu’à une heure tardive de la soirée.

Pour plus de détails sur les discussions de dimanche, voir http://enb.iisd.org/vol26/enb2612f.html

Lundi, les discussions se sont poursuivies jusqu’à la fin de l’après-midi, moment où, réunie au complet, la Commission a commencé à nettoyer, autant que possible, le texte de manière à laisser du temps, mardi, à l’examen de la déclaration politique proposée. Plusieurs modifications apportées au texte ont été adoptées, mais les questions de coopération internationale, de transfert de technologie, de la référence aux droits de l’homme et droit au développement, ainsi que celle des territoires occupés et des responsabilités communes mais différenciées, étaient encore en suspens en début de soirée. Les discussions textuelles détaillées se sont poursuivies dans la nuit, les délégués concluant leurs travaux mardi à 03h du matin.

Mardi matin, le pays hôte a appelé les délégués à faire montre d’un « esprit de compromis » aux fins de permettre un accord sur le cadre d’action de l’après-2015 pour la PRC, à temps pour son adoption à la session plénière de clôture prévue mercredi matin. Les discussions de la matinée ont porté également : sur la probable nécessité, pour la SIPC, d’être significativement « plus active » dans la mise en œuvre d’un cadre d’action pour l’après-2015 dans le domaine de la PRC, en particulier pour ce qui est de l’interaction avec d’autres processus de développement durable; sur les ressources limitées de la SIPC par rapport à nombre d’autres organismes des Nations Unies; sur un éventuel processus d’évaluation du cadre d’action pour l’après-2015 dans le domaine de la PRC, y compris le processus de suivi intégré et coordonné de l’Assemblée générale des Nations Unies; sur le calendrier des processus d’examen de l’état d’avancement; et sur l’établissement d’un groupe de travail intergouvernemental d’experts à composition non limitée chargé d’élaborer des indicateurs pour mesurer les progrès accomplis dans le domaine de la PRC.

Mardi, à la mi-journée, les coprésidents ont distribué deux documents de discussion, retraçant les échanges sur les principales questions non résolues: le premier portait sur celles figurant dans les textes du préambule, de la coopération internationale, du descriptif des résultats attendus et de l’objectif du cadre, et des principes directeurs; et le second portait sur le texte consacré à celle du transfert de technologie.

L’après-midi, la Commission s’est réunie de nouveau et a décidé de poursuivre encore les négociations « informelles informelles », mais avec deux groupes de travail restreints formés de douze pays, chacun, pour se concentrer sur les principales questions encore en suspens: un groupe sur le changement climatique et la coopération internationale, et l’autre sur le transfert de technologie et les « questions diverses ». Les deux groupes de travail ont poursuivi les discussions tout au long de la nuit.

Quelques pays ont indiqué qu’ils ne se sentaient pas représentés par les groupes de rédaction nouvellement formés, mais la majorité semblait prête à s’aligner sur les appels de certaines délégations à un niveau plus élevé de confiance et de bonne volonté.

Pour plus de détails sur les discussions de mardi, voir http://enb.iisd.org/vol26/enb2614f.html

Mercredi matin, la Grande Commission a poursuivi ses travaux tout le long de la journée. La séance plénière finale et la cérémonie de clôture de la CMPRC, prévues, au départ, pour la mi-journée, ont été reportées à plusieurs reprises, dans l’attente d’un document final.

Le texte issu des discussions des groupes restreints, a été transmis à l’ensemble du groupe de délégués pour accord, mais les délégués y ont continué à avoir des difficultés sur les formulations faisant référence au transfert de technologie, aux CMC et aux « situations de conflit et d’occupation étrangère ».

Dans le préambule, les délégués ont débattu du point de savoir si, oui ou non, la référence aux « situations de conflit et d’occupation étrangère » devait être maintenue dans le contexte des facteurs de risque. Beaucoup de pays en développement ont souhaité le maintien de la référence aux situations d’occupation étrangère, acceptant la suppression de la référence aux situations de conflit, tandis qu’un grand nombre de pays industrialisés a préféré l’acceptation de la proposition de la co-présidente, de supprimer les références à la fois aux situations de conflit et aux situations d’occupation étrangère, comme solution de compromis. Certains pays ont fait valoir que les deux situations de conflit et d’occupation étrangère sont des « questions politiques », qui ne relèvent pas du mandat de la SIPC, et qui devraient être abordées dans d’autres instances de l’ONU. Au cours des négociations finales, les références aux situations de conflit et d’occupation étrangère, ont été supprimées.

Dans le préambule encore, les délégués ont convenu d’accepter une référence à la nécessité, à tous les niveaux, d’une « imputabilité de la création de risques de catastrophe ». Ils ont accepté les libellés sur « la lutte contre le changement climatique comme étant l’un des moteurs des risques de catastrophe, tout en respectant le mandat de la CCNUCC », et sur « le renforcement de la gouvernance des risques de catastrophe ».

Dans le contexte de « Principes directeurs » à retenir pour le cadre d’action de l’après-2015 pour la PRC, ils ont convenu de mentionner « le droit au développement ».

Dans le chapitre des « Résultats attendus et but à atteindre », les délégués ont adopté les sept objectifs mondiaux proposés pour la PRC, après l’acceptation d’un compromis élaboré dans les groupes de rédaction des « informelles informelles » sur un objectif consistant à « améliorer sensiblement la coopération internationale en faveur des pays en développement, à travers un soutien adéquat et durable pour l’achèvement de leurs mesures nationales pour la mise en œuvre de ce cadre, d’ici 2030 ».

Toujours au sujet du texte sur les « Principes directeurs », deux pays industrialisés ont continué de s’opposer à une référence au transfert de technologie, à moins qu’une mention expresse de CMC y soit incluse. Les pays en développement ont souligné que le texte sur le transfert de technologie en décrivait le besoin de manière générale, et qu’il ne serait pas approprié d’y inclure une mention à des CMC, qui, à leurs yeux, relevaient du cadre particulier des transactions commerciales. S’opposant à ce point de vue, un grand pays industrialisé a souligné que « les droits des détenteurs privés de propriété intellectuelle ne doivent pas être compromis » et a insisté sur l’inclusion d’une référence à des CMC.

Au sujet des « Priorités d’action, « un pays industrialisé qui s’était dit préoccupé par la question du transfert de technologie, a accepté une formulation prônant le partage et l’utilisation de données non sensibles, à travers « la coopération internationale, y compris le transfert de technologie », dans le cadre de la Priorité 1 portant sur « la compréhension des risques de catastrophe ». Dans le texte consacré à la coopération internationale, les délégués ont convenu de souligner que le transfert de technologies appropriées » à des conditions concessionnelles et préférentielles mutuellement convenues » est un moyen essentiel de prévenir les risques de catastrophe. Ils ont également convenu d’un texte soulignant la nécessité, pour les Etats, d’avoir un meilleur accès au financement et à la technologie, à travers les mécanismes internationaux disponibles.

La discussion de plusieurs autres références au transfert de technologie, a été reportée en attendant la conclusion de l’examen mené par les groupes restreints, de la nécessité et de la façon de traiter les CMC dans le cadre du transfert de technologie. Présentant un rapport de l’ensemble du groupe, après les consultations, les pays en développement ont proposé de supprimer les références à des CMC et à des « conditions concessionnelles et préférentielles mutuellement convenues » aux fins de répondre aux préoccupations, à la fois, de ceux qui sont pour des CMC et de ceux en faveur d’une référence plus large à la formulation retenue dans le document final de Rio+20, « L’avenir que nous voulons ». Un pays industrialisé a exprimé une forte préférence pour « comme convenu mutuellement », et le paragraphe a été déféré pour discussion à un stade ultérieur des négociations.

Encore à propos de la Priorité 1 qui porte sur la « compréhension des risques de catastrophes », quelques délégués se sont opposés à l’inclusion de références à des zones géographiques spécifiques, telles que les côtes et les bassins fluviaux, tandis que d’autres ont défendu la nécessité d’être précis. Les délégués ont finalement convenu de se référer à la nécessité de protéger « les écosystèmes ».

Au sujet de la Priorité 3, « Investir dans la PRC pour la résilience », les délégués ont décidé d’y faire référence à « services de soins santé », par opposition à « services de santé », et d’inclure « l’alimentation et la nutrition » dans le texte consacré à la prestation de services dans les situations post-catastrophe. Ils ont également convenu d’encourager l’adoption de politiques et de programmes couvrant la mobilité humaine causée par une catastrophe « conformément aux législations et circonstances nationales ».

Les délégués ont également examiné puis approuvé un libellé sur le renforcement des politiques d’intégration et des mécanismes de filet de sécurité, y compris par rapport à la participation communautaire, aux services de santé de base, et à la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Au sujet de la coopération internationale, concernant le soutien accordé par le système des Nations Unies, à la PRC, les délégués ont discuté longuement du point de savoir si, oui ou non, le texte devait appeler à des contributions financières volontaires supplémentaires, « prévisibles et suffisantes », au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour la prévention des catastrophes. Les délégués des pays en développement ont suggéré d’utiliser la formulation « accrues, opportunes, stables et prévisibles », retenue dans le paragraphe 25 de la Résolution 68/211 des Nations Unies. Les pays industrialisés ont rejeté cette suggestion, arguant que la formulation retenue dans la résolution 68/211 est plutôt la description d’un besoin de fonds qu’un plaidoyer pour la mobilisation de fonds.

Les délégués ont ensuite examiné le rôle des parties prenantes, en particulier les migrants et les personnes déplacées par des catastrophes. Un pays en développement a souligné la nécessité de traiter tous les groupes vulnérables, y compris les populations vivant sous occupation étrangère, et, dans le contexte de la migration, a préféré se référer plutôt à personnes « réinstallées » suite à des catastrophes, qu’à des personnes « déplacées » par des catastrophes. Après de longues discussions, le texte final reconnaît la contribution des migrants, entre autres, groupes de parties prenantes, à la PRC, mais exclut les références personnes « déplacées par » ou « réinstallées suite à » des catastrophes.

Le co-président Kairamo a ensuite invité les délégués à trouver un nom pour le cadre d’action post-2015 pour la PRC. Un grand pays en développement, après concertation préalable avec le pays hôte, a proposé: « Cadre d’action de Sendai: Intégration de la prévention des risques de catastrophe vers la création d’une résilience pour tous ». De nombreux délégués ont appuyé cette proposition, certains suggérant l’ajout d’un calendrier 2015-2030 et d’autres suggérant de supprimer la référence à l’intégration. Le co-président Kairamo a remercié les délégués pour leurs suggestions et a indiqué qu’une décision finale sur le nom s’appuiera sur leur discussion.

A 16h30, les coprésidents ont annoncé la nomination du pays d’accueil comme facilitateur, pour proposer un « texte de la présidence » à la Grande commission, dans une tentative de résoudre les questions en suspens et de permettre à la plénière, déjà retardée, de commencer à 19h. Le pays hôte a plaidé auprès des délégués la nécessité de parvenir à un consensus sur les questions en suspens. Certains pays ont exhorté le pays hôte à s’assurer que les libellés déjà acceptés seraient maintenus dans le nouveau projet de texte. D’autres ont demandé des éclaircissements sur les paragraphes restés en suspens, notamment celui sur transfert de technologie, dans lequel la divergence portait sur le point de savoir si, oui ou non, un accord avait été conclu sur son contenu. Les délégués ont ajourné la séance à 17h10, planifiant de se réunir à nouveau à 17h55 pour la discussion d’une nouvelle proposition de cadre, avancée par la présidence et un projet de déclaration politique.

Après de longs reports, le facilitateur du pays hôte, l’ambassadeur Kenichi Suganuma, Japon, a présenté le projet du président d’un cadre d’action pour l’après-2015 applicable à la PRC, à la session non officielle aux environs de 21h00, invitant les délégués à approuver le texte de manière consensuelle et à s’abstenir de la poursuite de la rédaction.

Un pays a souligné l’importance de mentionner les situations d’occupation étrangère, compte tenu de la vulnérabilité des personnes vivant dans cet état et de l’existence de références à l’occupation étrangère dans le document final de Rio + 20, précisant qu’il soutenait le texte proposé par la présidence, dans un esprit de compromis. Les délégués ont convenu de permettre au Secrétariat d’en arranger la grammaire et le style, et le projet de texte a été approuvé par consensus et soumis à l’examen de la Grande Commission.

Les délégués ont ensuite mené des délibérations sur le deuxième produit attendu de la conférence, la déclaration politique, l’ambassadeur Takeshi Osuga, Japon, y agissant comme facilitateur. Osuga a donné un aperçu du document et a expliqué le contexte des quatre paragraphes qui s’appuient, a-t-il indiqué, sur la Déclaration de Hyogo de 2005 et sur les Stratégie et Plan d’action de Yokohama pour un monde plus sûr, de 1994. La Déclaration politique de Sendai a été acceptée par consensus et présentée à la Grande Commission.

Les délégués ont également examiné puis transmis pour adoption un projet de résolution se félicitant de l’engagement volontaire des parties prenantes en faveur de la prévention des risques de catastrophe, et invitant à la formation de partenariats pour la mise en œuvre du cadre post-2015 pour la PRC.

La Grande Commission a repris à 22h08, après la remise du texte de la présidence approuvé de manière consensuelle, par l’ambassadeur du Japon aux coprésidents, à la fin de la session non officielle.

La Grande Commission a adopté, par consensus, le cadre de Sendai pour la prévention des catastrophes au titre de la période 2015-2030 (A/CONF/224/CRP.1) à 22h16, et l’a soumis officiellement à la session plénière de la conférence.

La déclaration politique et une résolution reconnaissant les engagements volontaires des parties prenantes, ont été adoptées également.

Les coprésidents ont remercié tous les impliqués, et Margareta Wahlström, représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la PRC, a remercié, en particulier, l’ambassadeur du Japon pour sa facilitation.

Le délégué des Etats-Unis a souhaité avoir l’opportunité de consigner son interprétation des éléments particuliers du Cadre de Sendai pour la PRC, dont, notamment, le droit au développement, le transfert de technologie et le financement. Plusieurs pays ont exprimé leur gratitude aux coprésidents, au pays hôte et à tous les délégués et acteurs impliqués. Le délégué de l’Egypte a exprimé son appui au nouveau cadre, signalant toutefois qu’il n’était pas d’accord avec la décision de supprimer la référence aux « situations d’occupation étrangère », dans le contexte des facteurs de risque sous-jacents. La séance a été levée à 22h30 afin de permettre à la séance plénière de clôture d’avoir lieu.

LA PLÉNIÈRE DE CLÔTURE

La plénière de clôture a débuté à 23h44, avec une allocution d’ouverture par la présidente de la CMPRC, Yamatani. Elle a invité María del Pilar Cornejo, ministre du secrétariat de la gestion des risques, Equateur, de présenter un rapport sur les tables rondes ministérielles, au titre de l’article 12 de l’ordre du jour. S’inspirant des conclusions des tables rondes, elle a souhaité voir la PRC être un pilier du développement durable dans tous les pays, et a souligné la nécessité d’indicateurs opérationnels pour traduire le cadre de Sendai en action concrètes. Par la suite, l’ambassadeur Shameem Ahsan (Bangladesh) a présenté un rapport sur le travail du Comité de vérification des pouvoirs. La plénière a adopté le rapport (A.CONF.224/4).

La plénière devait ensuite passer à l’adoption des documents finaux de la conférence. Le coprésident de la Grande Commission, Thongphakdi, a présenté le travail de la commission, qui, sur recommandation de la Grande Commission, la plénière a adopté, par consensus, le Cadre de Sendai pour la PRC au titre de 2015-2030 (A/CONF.224/L.1), la Déclaration de Sendai (A/CONF.224/L.2), et la résolution sur les engagements volontaires des parties prenantes (A/CONF.224/L.3). La plénière a également adopté la résolution A/CONF.224/L.4, proposée par le Groupe des 77 et de la Chine, exprimant la gratitude des pays au gouvernement du Japon en tant qu’hôte de la conférence.

Le rapporteur général, l’ambassadeur Toni Frisch (Suisse), a présenté le rapport provisoire de la Conférence (A/CONF.224/L.5), étant entendu que certains articles y seraient ajoutés après la clôture de la conférence. Le rapport a été adopté.

Margareta Wahlström, représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la PRC, a prononcé un discours de clôture, remerciant tous les délégués pour leur travail acharné, le gouvernement et le peuple japonais pour leur hospitalité, et le personnel et d’autres qui ont contribué à l’organisation de la conférence. Elle a mis en exergue quatre principaux résultats de la troisième CMPRC: l’accent placé sur les acteurs locaux; la reconnaissance de l’importance du rôle des différents groupes de parties prenantes dans la mise en œuvre de la PRC; l’accent placé sur les risques liés à la santé, qui étaient absents dans le CAH; et l’importance des femmes et du secteur privé en tant qu’acteurs de la PRC, comme en témoigne le cadre de Sendai adopté. Wahlström a signalé que 6500 participants, dont 25 chefs d’État et de gouvernement et plus de 100 ministres, ont assisté à la conférence, et que la conférence a établi, pour les réunions de l’ONU, une nouvelle norme permettant l’accès des personnes handicapées. Elle a fait état des défis qui attendent les gouvernements et les parties prenantes dans la mise en œuvre du Cadre de Sendai, et a souligné celui consistant à intégrer la PRC et les résultats de Sendai dans les prochaines conférences des Nations Unies sur le développement et sur la lutte contre le changement climatique qui auront lieu plus tard en 2015. Elle a clos la conférence à 12h25.

LES DOCUMENTS FINAUX

LE CADRE DE SENDAI POUR LA PREVENTION DES RISQUES DE CATASTROPHE AU TITRE DE LA PERIODE 2015-2030: Le Cadre de Sendai souligne l’engagement des Etats à répondre à la PRC et l’édification de la résilience, avec un sens renouvelé de l’urgence, dans le contexte du développement durable et de l’éradication de la pauvreté. Le préambule réaffirme les principes de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement, et reconnaît, tout en respectant le mandat de la CCNUCC, que la lutte contre le changement climatique qui compte parmi les facteurs de risque de catastrophe, représente une opportunité de réduire les risques de catastrophe de manière pertinente et cohérente.

Le résultat et le but attendus: Le Cadre de Sendai établit, pour l’évaluation des progrès accomplis à l’échelle mondiale, sept objectifs visant à:

  • réduire sensiblement la mortalité mondiale due à des catastrophes, d’ici 2030, et baisser la moyenne de la mortalité mondiale de 100 000 décès, entre 2020 et 2030 par rapport à celle de la période 2005-2015;

  • réduire sensiblement le nombre de personnes affectées à l’échelle mondiale, d’ici 2030, et réduire le chiffre global moyen, de 100 000 cas, entre 2020 et 2030 par rapport à 2005-2015;

  • réduire les pertes économiques directes dues à des catastrophes, par rapport au PIB mondial, d’ici 2030;

  • réduire sensiblement les dommages découlant de catastrophes causés à l’infrastructure critique, et l’interruption des services de base, et parmi eux les établissements de santé et d’éducation, notamment en développant leur capacité de résilience, d’ici 2030;

  • Augmenter sensiblement le nombre de pays dotés de stratégies nationales et locales de PRC, d’ici 2020;

  • Améliorer sensiblement la coopération internationale avec les pays en développement, à travers un soutien adéquat et durable, pour l’achèvement de leurs actions nationales pour la mise en œuvre de ce cadre, d’ici 2030; et

  • Augmenter sensiblement la disponibilité des, et l’accès aux, systèmes multirisques d’alerte précoce, d’information sur les risques de catastrophe et d’études des risques, pour les personnes, d’ici 2030.

Les principes directeurs: Le cadre s’est inspiré des principes contenus dans la Stratégie de Yokohama pour un monde plus sûr: Directives pour la prévention, la préparation aux, et l’atténuation des, catastrophes naturelles, dans son Plan d’action, et dans le Cadre d’action de Hyogo, dans la formulation des principes devant guider sa mise en œuvre, en tenant compte des circonstances particulières et de la cohérence avec les législations nationales, ainsi que des obligations internationales et engagements nationaux.

Les 13 principes soulignent que:

  • chaque État a la responsabilité première d’assurer la prévention et la réduction des risques de catastrophe, y compris à travers la coopération internationale, régionale, sous-régionale, transfrontalière et à travers la coopération bilatérale;

  • la PRC exige que les responsabilités soient partagées entre les gouvernements centraux et les autorités nationales compétentes, les secteurs et les parties prenantes;

  • la gestion des risques de catastrophes a, pour visée, la protection des personnes et de leurs biens, santé, moyens de subsistance et actifs productifs, ainsi que les biens culturels et environnementaux, tout en favorisant et en protégeant tous les droits humains, y compris le droit au développement;

  • la PRC exige un engagement, une autonomisation et une participation inclusive, accessibles et non discriminatoires de toute la société, en accordant une attention particulière aux personnes touchées de manière disproportionnée par les catastrophes, en particulier les plus pauvres; et par le sexe, l’âge, le handicap et la perspective culturelle;

  • la PRC et la gestion dépendent de la mise en place de mécanismes de coordination au sein et entre les secteurs et avec les parties prenantes à tous les niveaux, y compris une définition claire des responsabilités des parties prenantes publiques et privées;

  • il est nécessaire d’autonomiser les collectivités locales et les communautés locales pour la prévention les risques de catastrophe;

  • la PRC nécessite une approche multirisques et une prise de décision éclairée , inclusive, fondée sur l’échange ouvert et la diffusion de données ventilées, notamment, par genre, âge et handicap, et complétées par le savoir traditionnel;

  • la PRC est essentielle à la réalisation d ’un développement durable;

  • alors que les moteurs des risques de catastrophe peuvent avoir une portée locale, nationale, régionale ou mondiale, les risques de catastrophes, eux, ont des caractéristiques locales particulières qui doivent être comprises pour la détermination de mesures de prévention adaptées;

  • agir en amont sur les facteurs sous-jacents de risque de catastrophe est plus rentable qu’une dépendance primaire sur des mesures de riposte et de relèvement en aval des catastrophes;

  • dans la phase post-catastrophe, il est essentiel de prévenir des risques de catastrophe à travers le concept « reconstruire en mieux » et l’augmentation de la sensibilisation du public sur les risques de catastrophe;

  • le renforcement de la coopération internationale, y compris le respect des engagements respectifs de l’aide publique au développement par les pays industrialisés , est essentiel pour une GRC efficace;

  • les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, les PEID, les pays en développement sans littoral et les pays africains, ainsi que des pays à revenu intermédiaire et d’autres pays confrontés à des défis posés par des risques de catastrophes particuliers, doivent bénéficier d’un soutien suffisant, durable et fourni en temps opportun, y compris à travers un financement, un transfert de technologie et un renforcement des capacités, de la part des pays industrialisés.

Les priorités d’action: Le Cadre de Sendai comprend quatre « priorités d’action », comportant, chacune, un ensemble d’activités importantes aux niveaux national et local, ainsi qu’aux niveaux mondial et régional.

Au sujet de la première priorité, Comprendre les risques de catastrophe, le cadre stipule que les politiques et pratiques de gestion des risques de catastrophe doivent être fondées sur une compréhension des risques de catastrophe, dans toutes leurs dimensions, et notamment, pour ce qui est de la vulnérabilité, capacité, exposition des personnes et des biens, caractéristiques et impact environnemental.

Au sujet des niveaux national et local, le cadre souligne qu’il est important, entre autres: de promouvoir un accès en temps réel à des données fiables; d’évaluer périodiquement les risques de catastrophe, y compris les risques existants, émergents et les nouvelles sources de risques de catastrophe et de promouvoir des stratégies nationales pour le renforcement de la sensibilisation du public sur la PRC.

Au sujet des niveaux mondial et régional, le cadre souligne l’importance de promouvoir et de renforcer, à travers la coopération internationale, le transfert de technologie, l’accès au, et le partage et l’utilisation des données non sensibles et, le cas échéant, des technologies et services connexes d’information et de communication terrestres ou géo-spatiales.

Au sujet de la deuxième priorité, Renforcer la gouvernance des risques de catastrophe pour une meilleure gestion de ces risques, le cadre souligne que le renforcement de la gouvernance des risques de catastrophe dans les domaines de la prévention, atténuation, préparation, intervention, rétablissement et réadaptation, est nécessaire.

Le cadre précise qu’aux niveaux national et local, il est important, entre autres: d’intégrer la prévention des risques de catastrophe dans tous les secteurs; d’adopter et mettre en application des stratégies et plans nationaux et locaux de prévention des risques de catastrophes, de différentes échelles temporelles et assortis d’objectifs, d’indicateurs et d’échéanciers; et d’établir et de renforcer des instances gouvernementales de coordination, impliquant l’ensemble des parties prenantes aux niveaux national et local, et de désigner un correspondant national pour la mise en œuvre du cadre d’action pour l’après-2015.

Au sujet des niveaux mondial et régional, le cadre souligne aussi, entre autres choses, qu’il est important de favoriser la collaboration entre les institutions et mécanismes mondiaux et régionaux pour la mise en œuvre et la cohérence des instruments et outils pertinents pour la PRC, et de promouvoir l’apprentissage mutuel et l’échange des données, informations et bonnes pratiques, par le biais, entre autres, d’évaluations volontaires auto-initiées, par des pairs, entre les Etats intéressés.

Au sujet de la troisième priorité, Investir dans la prévention des risques pour promouvoir la résilience, le cadre stipule que l’investissement public et privé dans la prévention des catastrophes et la réduction des risques à travers des mesures structurelles et non structurelles, sont essentielles pour le renforcement de la résilience économique, sociale, sanitaire et culturelle des personnes, des communautés, des pays et de leurs biens, ainsi que celle de l’environnement.

Au sujet des niveaux national et local, le cadre reconnaît, entre autres, l’importance des mesures de prévention et de réduction des risques de catastrophe dans les installations critiques, en particulier, les écoles et les hôpitaux et dans les infrastructures physiques, et la nécessité de mettre en œuvre des approches de gestion des ressources environnementales et naturelles, intégrant la PRC.

Au sujet des niveaux mondial et régional, le cadre stipule qu’il est important de promouvoir le développement et le renforcement du transfert et du partage des mécanismes et instruments des risques de catastrophe, en collaboration avec les acteurs concernés et, de promouvoir et de soutenir la mise en place de filets de sécurité sociale, comme mesures de PRC liées aux, et intégrées dans les, programmes d’amélioration des moyens de subsistance pour s’assurer de la résilience aux chocs, au niveau des ménages et des communautés.

Au sujet de la quatrième priorité, Renforcer la préparation aux catastrophes pour une riposte efficace et pour « reconstruire en mieux » dans les phases de récupération, réhabilitation et reconstruction, le cadre stipule que les catastrophes ont démontré que les phases de récupération, réhabilitation et reconstruction, qui doivent être élaborées avant la catastrophe, sont une occasion cruciale pour reconstruire en mieux, à travers , notamment, l’intégration de la prévention des risques dans les mesures de développement, et de rendre les nations et les communautés résilientes face aux catastrophes.

Au sujet des niveaux national et local, le cadre identifie 16 activités clés, dont, notamment: la préparation, la révision et l’actualisation périodiques des mesures de préparation aux catastrophes et des politiques, plans et programmes d’urgence; un développement multirisques centré sur l’être humain et des systèmes de prévision multisectorielle et d’alerte précoce; et la promotion de la résilience des infrastructures importantes disponibles et de celles en cours de réalisation.

Au sujet des niveaux mondial et régional, le cadre détermine huit principales activités, y compris: l’élaboration et le renforcement d’approches régionales coordonnées et de mécanismes opérationnels pour garantir des mesures de riposte rapides et efficaces aux catastrophes et dans les situations qui dépassent les capacités nationales d’adaptation; la promotion de la mise au point et de la diffusion d’instruments, tels que des normes et autres instruments d’orientation, aux fins de soutenir une action coordonnée dans la préparation aux catastrophes et les interventions; et la promotion de l’élaboration et de l’investissement dans des mécanismes multirisques d’alerte précoce, efficaces, compatibles avec les échelles nationale et régionale, et la facilitation du partage et échange d’informations, entre tous les pays.

Rôle des parties prenantes: Le Cadre note que les Etats ont la responsabilité globale de la réduction des risques de catastrophe, mais que cette responsabilité est partagée entre les gouvernements et les parties prenantes concernées. Le Cadre exhorte les Etats à encourager les initiatives, notamment: de la société civile, des organisations communautaires de base volontaire, des secteurs universitaires, entrepreneurial et financier, des institutions philanthropiques et des médias. Il encourage également les parties prenantes à déterminer et à publier leurs engagements en faveur de la PRC sur le site Web de la SIPC.

La coopération internationale et le Partenariat mondial: Le Cadre reconnaît que les pays en développement ont besoin de ressources adéquates, viables, et fournies en temps opportun, à travers l’aide internationale pour leur permettre de poursuivre et de renforcer leurs efforts visant à prévenir les risques de catastrophe. En particulier, il appelle à renforcer d’urgence la coopération internationale en vue de venir en aide aux pays en développement susceptibles d’être confrontés à des catastrophes, soulignant la nécessité de fournir une aide particulière aux PEID à travers la mise en œuvre des Modalités d’action accélérées pour les PEID (MAAP).

Au sujet des moyens de mise en œuvre, le cadre stipule que les pays en développement ont besoin de prestations améliorées, coordonnées et soutenues et d’une aide internationale suffisante pour la PRC, à travers les voies bilatérales et multilatérales, y compris une meilleure assistance technique et financière et le transfert de technologies à des conditions concessionnelles et préférentielles mutuellement convenues. Il indique également que les mesures de PRC doivent être intégrées dans les programmes d ’aide au développement dans tous les secteurs liés à la réduction de la pauvreté, au développement durable, à la gestion des ressources naturelles, à la préservation de l’environnement, au développement urbain et à l’adaptation au changement climatique.

Au sujet de l’aide fournie par les institutions internationales, le Cadre appelle les agences des Nations Unies, notamment la SIPC et d’autres organisations et institutions internationales et régionales engagées dans la RRC, à renforcer la coordination stratégique de la PRC. Il appelle également à renforcer la capacité globale du système des Nations Unies pour aider les pays en développement à mettre en œuvre la PRC à travers divers mécanismes de financement, y compris des contributions accrues, opportunes, stables et prévisibles, au Fonds des Nations Unies pour la prévention des catastrophes, et à renforcer le rôle du Fonds dans la mise en application du cadre. Il spécifie les tâches de la SIPC dans le soutien de la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation du cadre, à travers une série de mesures et, notamment, l’élaboration d’indicateurs pour l’évaluation des progrès réalisés dans la mise en application du Cadre.

Au sujet des actions de suivi, le Cadre invite l’Assemblée générale des Nations unies à envisager la possibilité d’inclure l’évaluation des progrès mondiaux accomplis dans la mise en œuvre du Cadre, dans ses processus de suivi intégré et coordonné des conférences et sommets des Nations Unies, dans l’alignement du Conseil économique et social, du Forum politique de haut niveau pour le développement durable et des cycles exhaustifs quadriennaux d’évaluation des politiques. Il recommande également la création d’un groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée pour l’élaboration d’un ensemble d’indicateurs éventuels pour la mesure des progrès réalisés, en conjonction avec le travail du groupe d’experts interinstitutionnels sur les indicateurs de développement durable. Enfin, le cadre recommande que ce groupe de travail prenne en considération les recommandations du Groupe consultatif scientifique et technique concernant la mise à jour de l’édition 2009 de la Terminologie de la SIPC pour la prévention des catastrophes, d’ici décembre 2016, et que le résultat de ses travaux sera soumis à l ’Assemblée générale des Nations Unies pour  examen et adoption.

LA DÉCLARATION POLITIQUE: La « Déclaration de Sendai » exprime l’engagement des chefs d’Etat et de gouvernement à mettre en œuvre le Cadre de Sendai pour la prévention des risques de catastrophes au titre de la période 2015-2030, pour les guider dans l’amélioration des efforts futurs qui seront fournis dans le domaine de la PRC, et demande à toutes les parties prenantes de consentir des « efforts collectifs incessants et infatigables » visant à rendre le monde plus sûr contre le risque de catastrophes pour les générations présentes et futures. La Déclaration remercie le Gouvernement du Japon pour l’accueil de la conférence.

RÉSOLUTION DES ENGAGEMENTS VOLONTAIRES DES PARTIES PRENANTES: La résolution (A/CONF.224/L.3) se félicite de l’expression des parties prenantes d’engagements volontaires en faveur de la prévention des risques de catastrophe. La résolution invite, en outre, à la poursuite de l’expression de tels engagements et à la création de partenariats pour la mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la PRC au titre 2015-2030.

BREVE ANALYSE DE LA CMPRC

UNE NOUVELLE SENDAI, UN NOUVEAU CADRE

En 2011, le tremblement de terre survenu dans le Grand-Est du Japon, d’une magnitude de 9,0 sur l’échelle de Richter, a provoqué un tsunami puissant qui a ravagé la région de Sendai, tuant des milliers de personnes et détruisant les infrastructures sur un rayon de plusieurs centaines de kilomètres de l ’épicentre du  tremblement de terre, et a déclenché l’effondrement de trois réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima, qui, à son tour, a forcé l’évacuation de centaines de milliers de personnes de la région. Quatre ans plus tard, la ville de Sendai, reconstruite, restaurée et presque entièrement récupérée, a ouvert ses portes pour accueillir la troisième Conférence des Nations Unies sur la prévention des risques de catastrophes, mettant en vedette la résilience de la ville face à la tragédie.

A l’ouverture de la conférence, de nombreuses délégations se sont félicitées des mesures de riposte à la catastrophe prises par la ville et par l’ensemble du pays. Lors de la cérémonie d’ouverture, le Premier ministre japonais, Shinzō Abe, a décrit les mesure de riposte de Sendai au tremblement de terre de 2011, son référencement au concept « reconstruire en mieux », concept de renommée internationale qui s’appuie sur les enseignements tirés, au cours de la dernière décennie, de la gestion des risques de catastrophe, devenue slogan officieux de la conférence. Globalement, la CMPRC a fourni aux praticiens, une plate-forme pour le partage de leurs expériences et leçons apprises dans la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo durant la période 2005-2015 (HFA). Il a également présenté l’opportunité offerte pour conclure les discussions et adopter le cadre de l’après-2015 pour la PRC. Cette tâche importante a été accomplie, mais cela n’a pas été facile. Après de longues négociations, les délégués ont adopté le Cadre de Sendai pour la PRC, au titre de la période 2015-2030, et la Déclaration de Sendai, qui appelle les chefs d’Etat et de gouvernement à mettre en œuvre le Cadre.

Après des travaux nocturnes tardifs pour l’achèvement du cadre, certains délégués ont exprimé leur surprise face à l’impasse, tandis que d’autres ont tout simplement reconnu « que cette situation était prévue ». La dualité a suscité des craintes concernant la politisation excessive de l’ordre du jour de la PRC. Cette analyse fait le point sur les négociations, aborde les entraves que les délégués ont rencontrées dans l’adoption du nouveau cadre, examine ce que signifie le nouveau cadre pour les praticiens de la PRC, en comparaison avec le CAH, et situe la place qu’occupe le régime de la PRC dans le programme de développement durable pour l’après 2015.

UN CONTE DE DEUX CONFÉRENCES

Tout au long de la conférence, deux séries de réunions ont été tenues en parallèle: une « Conférence des praticiens » et une « Conférence des négociateurs » selon un observateur aguerri. La SIPC et ses partenaires ont organisé la conférence pour s’assurer du partage des expériences vécues et des bonnes pratiques dans la mise en œuvre de la PRC au cours de la décennie écoulée, et de prendre appui sur les enseignements tirés du cadre d’action de l’après-2015 pour la PRC. Pour atteindre cet objectif, une grande partie de la conférence a été consacrée à des tables rondes ministérielles, à des dialogues de partenariat de haut niveau et à des séances de travail. Certaines de ces sessions ont été dédiées à la parité des genres, aux personnes vivant avec un handicap et aux Enfants et aux Jeunes, qui ont conféré à la réunion une étincelle d’espoir qu’une progression vers une plus grande insertion dans la PRC était effectivement en cours.

Pendant ce temps, dans la Grande Commission, de chaudes négociations ont eu lieu sur la formulation et le champ d’application du cadre d’action de l’après-2015 pour la PRC. L’intensité et la politisation de ces négociations ont surpris plus d’un délégué chevronné du domaine de la PRC, nombre d’entre eux ayant déclaré qu’ils avaient davantage l’impression d’être dans une CdP sur le changement climatique que dans une réunion sur la PRC. Dans les sessions des praticiens, de nombreux participants ont dénoncé ce que l’un d’eux a appelé « des querelles textuelles » à l’intérieur des salles de négociation, avertissant que la PRC était plus que des mots écrits sur papier, en particulier, compte tenu du fait qu’à ce moment même le Cyclone Pam faisait d’importants dégâts à Vanuatu, à Tuvalu et aux îles Salomon, et que les engagements importants en faveur de la mise en œuvre étaient cruciaux.

Par ailleurs, les négociateurs qui sont venus à Sendai après avoir participé à deux réunions du Comité préparatoire, tenues à Genève, qui n’étaient pas parvenu à s’entendre sur le texte d’un cadre pour l’après-2015 applicable à la PRC, n’ont pas été surpris, eux, expliquant que « c’est l’année, » en référence au programme politique chargé de l’ONU en 2015, en raison de la tenue des trois processus consécutifs interdépendants du financement du développement (FdD), du programme de développement pour l’après-2015 (y compris les ODD), et de la lutte contre le changement climatique.

Dans ce scénario, les négociations à Sendai ne peuvent être bien comprises isolément. Cela explique pourquoi certaines questions des plus polarisantes dans les négociations, étaient, sinon les mêmes, du moins étroitement liées à celles qui sont examinées dans les processus de la CCNUCC et du Programme de développement pour l’après-2015, à savoir le financement, le transfert de technologie, le texte faisant référence aux conflits et territoires occupés, les mécanismes de migration, le principe de RCMD, les objectifs et le suivi.

Au sujet du principe des responsabilités communes mais différenciées, un texte de compromis s’est avéré l’un des plus grands défis à relever. D’un côté, de nombreux pays industrialisés soutenaient que le principe des RCMD ne doit pas être évoqué dans le texte du cadre pour la PRC, que le changement climatique ne peut pas être considéré comme étant l’unique responsable de la nécessité de renforcer les mesures de PRC. De l’autre, plusieurs pays en développement tenaient à inclure le principe des responsabilités communes mais différenciées, soulignant le nombre croissant de catastrophes liées au changement climatique. En fin de compte, les pays industrialisés ont prévalu, le Cadre de Sendai ne contenant aucune référence au principe des responsabilités communes mais différenciées, hormis une référence indirecte à la Déclaration de Rio.

Au sujet du financement, certains délégués de pays industrialisés ont confié qu’il n’y avait « pas assez d’argent dans le pot » pour répondre à tous les besoins importants du vaste programme de développement durable pour l’après-2015, et qu’ils s’en tenaient à l ’expression désormais familière qui appelle à « toutes les sources de financement, y compris les sources publiques et privées nationales ». A l’opposé, les pays en développement ont insisté sur le besoin de « ressources supplémentaires « et » prévisibles » pour la PRC, précisant qu’elles devraient provenir de la coopération internationale en plus de l’aide publique au développement (APD). Néanmoins, au cours des sessions ouvertes, le délégué du Japon a souligné le fait que, pendant les catastrophes que son pays a connues, il a reçu une aide de la part, à la fois, de pays industrialisés et de pays en développement, illustrant l’argument que les catastrophes affectent tous les pays et que les apports financiers ne doivent pas forcément être limités à ceux qui vont du nord au sud. Cependant, l’impasse s’est avéré impossible à percer dans les discussions non officielles, et les délégués ont fini par accepter la formulation présentée dans le texte de la présidence: des ressources « adéquates, viables et opportunes ».

Au sujet du transfert de technologie, une grande partie de la discussion a porté sur le point de savoir comment et quand la technologie devrait être transférée. Beaucoup de pays industrialisés ont fait valoir que le transfert de technologie est habituellement contrôlé par des personnes détenant des droits de propriété intellectuelle, et qu’en conséquence de quoi, tout transfert doit être basé sur des conditions mutuellement convenues (CMC). Ce point de vue a été contesté par les pays en développement, dont beaucoup considèrent que le transfert de technologie « sans conditions attachées », est une responsabilité morale de leurs partenaires des pays industrialisés. Dans les discussions de longue haleine menées dans des sessions non officielles de la Grande Commission, les positions opposées étaient claires - des pays industrialisés n’étaient pas disposés à accepter une référence au transfert de technologie, à moins que la mention de « à des conditions mutuellement convenues » y soit ajouté, et les pays en développement n’étaient pas disposés à envisager l’insertion d’une référence à des CMC que dans des cas particuliers limités figurant dans le texte, mais pas comme principe général. Après plus de 18 heures consécutives de discussions dans un groupe restreint, qui se sont poursuivies toute la nuit, mercredi matin, deux pays industrialisés ont souligné avec force qu’ils ne pouvaient pas accepter le texte proposé par le groupe restreint, car la phrase objet du litige n’y figurait pas, une situation qu’un certain nombre de pays en développement a qualifiée de « révoltante », et qui est venue s’ajouter aux tensions qui marquaient les négociations sur le Cadre de Sendai. En fin de compte, les CMC ont été mentionnées seulement dans quelques chapitres du cadre, notamment ceux portant sur la fourniture de technologie aux pays en développement, et non dans celui des principes directeurs. Au cours de la séance de clôture, la délégation américaine était si préoccupée par la question qu’elle s’est sentie obligée, avant d’accepter l’adoption du Cadre de Sendai, de faire une déclaration précisant qu’elle ne considérait pas le traitement de la technologie, ni celui du financement, dans le Cadre, comme constituant un précédent pour d’autres négociations ayant lieu en 2015.

La discussion sur l’inclusion des « situations de conflit et d’occupation étrangère », comme moteurs de risque, a été, sans surprise, polarisée, les pays industrialisés soutenant généralement l’inclusion de « situations de conflits » et nombre de pays en développement appuyant l’inclusion de « situations d’occupation étrangère ». Les coprésidents ont proposé la suppression de deux références, en guise de compromis. Plusieurs délégués étaient également réticents à l’insertion des deux libellés, jugeant les questions « trop politiques », certains d’entre eux affirmant qu’elles ne relevaient pas du mandat de la SIPC. Comme beaucoup s’y attendaient, les deux références ont été supprimées du Cadre de Sendai, certains pays avertissant que la suppression de « situations de conflits », allait rendre plus difficile la réalisation des objectifs de Sendai dans le domaine de la PRC, et d’autres soulignant que les groupes vulnérables allaient manquer de protection, en raison de la suppression de la référence aux « situations d’occupation étrangère ».

SENDAI: BÂTIR SUR HYOGO

Nonobstant les divergences marquées sur certaines questions restées en suspens, la Conférence est parvenue à atteindre un succès notable dans la création d’un cadre plus global, intégrant directement les personnes handicapées et d’autres communautés vulnérables, telles que les migrants, comme ayant un rôle à jouer dans la PRC en tant que participants actifs et pas seulement en tant que groupes vulnérables et passifs.

De manière significative, l’ambition du Cadre d’action de Sendai va au-delà de celle du Cadre d’action de Hyogo sur un certain nombre de questions clés, sachant, notamment: 1), qu’il souligne l’importance des femmes en tant que participantes et de dirigeantes dans l’élaboration de stratégies de PRC, et non comme victimes de catastrophes; 2) qu’il met en exergue la nécessité d’assurer l’accès aux services de santé dans les situations de post-catastrophe et qu’il aborde les risques liés à la santé dans ses liens avec la résilience, d’une manière plus complète; et 3), qu’il place un accent explicite fort sur l’action au niveau local.

Le Cadre d’action de Sendai réaffirme également une évolution croissante dans la PRC, consistant à mettre davantage l’accent sur le renforcement de la résilience et de focaliser moins sur la gestion de l’après-catastrophe et sur le lien entre la PRC, la planification du développement à long terme et le traitement des risques. L’absence de progrès dans le traitement des risques a été reconnue comme l’une des principales faiblesses de la mise en œuvre du Cadre de Hyogo, comme le reconnaît également le plus récent Rapport d’évaluation mondial sur la PRC, de 2015, qui a été présenté à la conférence. Le Cadre de Sendai contribue à positionner davantage le concept de résilience sur la scène mondiale, et à la reconnaissance de la nécessité de s’attaquer aux risques, mais certains ont soulevé la question de savoir si le Cadre et la SIPC étaient en position de s’attaquer à ces risques de manière significative, sans plus de précisions sur les objectifs, mandat, modalités de mise en œuvre et ressources financières.

Contrairement au CAH qui manquait d’objectifs précis, le Cadre de Sendai a convenu de sept objectifs mondiaux fondamentaux, (bien que non contraignants et peu ambitieux), pour guider l’action dans le domaine de la prévention des risques de catastrophes et de la gestion des risques de catastrophes, au cours des 15 prochaines années, y compris, pour ce qui est: de la réduction du taux de mortalité mondial et du nombre de personnes touchées par des catastrophes durant la période 2020-2030; de la réduction des dommages causés aux infrastructures et de l’interruption des services de base, notamment, de santé et d’éducation, à travers le développement de la résilience, d’ici 2030; de l’augmentation du nombre de pays dotés de stratégies nationales et locales de PRC; et du renforcement de la coopération internationale en faveur des pays en développement. Ces questions ont fait l’objet de négociations intenses, de nombreux pays exigeant des objectifs quantitatifs précis et comportant des pourcentages, et d’autres, principalement des pays industrialisés, préférant une formulation à caractère qualitatif et général. Bien que certains praticiens et les ONG aient exprimé leur déception quant à l’absence d’un niveau de détail plus important dans le texte de compromis convenu, les objectifs représentent néanmoins, un pas en avant, par rapport au CAH, et, après leur approbation par l’Assemblée générale des Nations Unies, ils seront de surcroit soutenus par des indicateurs élaborés par le groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée proposé par la CMPRC. Le cadre a également fait des progrès sur la question de l’adoption d’un processus d’évaluation, même si l’incapacité de la Conférence de décider de l’organisme qui sera chargé de cet examen est jugée, par certains, comme étant un point faible.

Parmi d’autres points faibles identifiés par les praticiens, figurent l’absence d’accord sur un régime de financement plus solide pour la mise en œuvre de la PRC, et le fait que la question du transfert de technologie n’ait pas été traitée de manière plus concrète. Beaucoup de pays en développement et les ONG ont exprimé leur déception, notant que le cadre couvre 15 ans seulement et ce sont « les acteurs au niveau local, dans les pays vulnérables, qui souffriront le plus », sans financement et technologie garantis pour le renforcement de la résilience au sein de leurs communautés. Cependant, vu que ces deux questions sont des points névralgiques dans les négociations sur le financement du programme de développement pour l’après-2015 et sur le changement climatique, on ne doit peut-être pas être surpris qu’elles aient été difficiles ici.

LE DÉVELOPPEMENT DURABLE COMMENCE A SENDAI: LA PRC DANS LE PROGRAMME DE L’APRES-2015

A cette première « grande » conférence de l’année (précédant celles sur le financement pour le développement en juillet, le Sommet sur le développement pour l’après-2015, en septembre, et la CdP 21 de la CCNUCC, en décembre), les premiers appels lancés par des représentants de haut niveau des Nations Unies, dont le secrétaire-  Général, Ban Ki-moon, y ont rendu compte du besoin d’un résultat ambitieux à Sendai pour « mettre le monde sur la voie d’un nouveau programme de développement durable ». Certains négociateurs avaient, au départ, espoir de voir une entente sur le financement, le transfert de technologie et le principe de responsabilités communes mais différenciées, à Sendai, être de bon augure pour les autres grandes conférences de cette année.

Il est clair, cependant, qu’alors que les délégués espéraient axer leur travail sur les possibilités d’établir des liens positifs à travers le programme de développement durable, les complexités des politiques sur les questions du changement climatique et du développement pour l’après-2015 ont rendu la réalisation d’un accord à Sendai plus difficile que prévu. Quelques « praticiens caractérisés de la PRC » ont été pris au dépourvu par cette politisation excessive, sans doute en raison du fait que les négociations du CAH avaient pu mieux se dérouler. En janvier 2005, au moment où le CAH était adopté, le monde était sous le choc du tsunami le plus meurtrier de l’histoire, qui avait eu lieu dans l’océan indien en décembre 2004 – un tsunami qui a laissé dans son sillage près de 300 000 victimes dans 15 pays, qui a provoqué le déplacement de millions de personnes et qui a détruit les infrastructures dans plus de cinq pays. Beaucoup ont souligné que cette catastrophe avait suscité une forte volonté politique au sein de la communauté internationale de s’unir pour atténuer les pertes futures d’une telle échelle, et avait permis une adoption relativement facile du Cadre d’action de Hyogo.

Les négociateurs plus expérimentés issus d’autres processus n’attendaient pas « grand chose » des négociations sur ces questions, l’un d’eux suggérant même que Sendai « aurait eu un résultat plus fort », si sa tenue avait eu lieu après la conférence sur le climat, en décembre 2015 . En effet, au cours de la dernière session de la Grande Commission, les Etats-Unis ont souligné que le financement, le transfert de technologie et d’autres dispositions dans le cadre de Sendai ne doivent pas être considérés comme « un précédent pour d’autres processus de négociation », et qu’ils ne doivent « pas préjuger de l’issue des négociations menées dans le cadre de la CCNUCC ».

Dans certaines sessions non officielles de la Grande Commission, une déconnexion entre le besoin d’un traitement urgent du problème des risques de catastrophes, dans l’ensemble des plans de développement internationaux, nationaux et locaux, et les efforts fournis par la SIPC en faveur de l’engagement avec les processus mondiaux de développement durable, a été effectuée. L’élévation du rang de la prévention des catastrophes et de la gestion des risques, était dans l’esprit de tout le monde, et il y avait un certain degré de frustration que la SIPC n’ait pas été plus active dans le processus de négociation du programme de développement pour l’après-2015. Avec le Sommet sur le développement post-2015, prévue pour septembre, le délégué d ’un pays à revenu intermédiaire qui est en train de s’urbaniser rapidement, a confié que nonobstant le fait que nombre de références à la résilience figurent dans les propositions d’objectifs de développement durable, la communauté de la PRC venait, sans doute, là, de « rater l’occasion » de mettre un pied ferme dans le programme de développement pour l’après-2015.  Cela dit, certains délégués ont appelé à l ’élévation de la SIPC en la faisant passer d’une stratégie à un programme, aux fins de lui conférer ainsi plus de visibilité sur le terrain, à travers la création d’un nombre plus important de bureaux régionaux. Un initié a laissé entendre que cette proposition pourrait bien être à l’étude au sein du système des Nations Unies, précisant, toutefois, que l’application pourrait être réalisée par d’autres organismes déjà impliqués directement avec des activités menées aux niveaux national et local, telles que celles du PNUD.

LE PRINTEMPS DE L’ESPOIR

Les délégués ont quitté Sendai en début de matinée d’un jeudi pluvieux avec, plus que juste un nouveau cadre pour la mise en œuvre de la PRC. Ils ont également quitté avec la compréhension que la PRC n’est pas un concept autonome et qu’elle doit être mise en œuvre dans le cadre des efforts de développement internationaux, nationaux et locaux, d’autant que les choses sont désormais inextricablement liées en cette ère de changement climatique potentiellement dangereuse, qui pourrait compromettre, à long terme, la réduction de la pauvreté mondiale et le développement durable.

Les délégués ont également reconnu le rôle d’un large éventail de parties prenantes, y compris le secteur privé, les collectivités locales, les parlementaires, la société civile et la communauté universitaire. Leur importance en tant que partenaires dans la mise en œuvre de la PRC a été rendue, en fait, comme étant l ’un des principaux messages dans le cadre de Sendai. Plus de 110 engagements volontaires en faveur de mesures pour la PRC, la GPC et le renforcement de la résilience des parties prenantes, ont été incorporés dans une résolution adoptée par la Conférence, beaucoup prédisant de nouvelles augmentations multiformes au cours des années à venir. Les contributions de ces secteurs, à travers notamment, le financement, les connaissances, l’expertise, la communication et la volonté politique, constituent une bonne part du résultat de Sendai, en tant que document-cadre, signalant une véritable approche holistique du renforcement de la résilience pour tous.

Reste que le temps dira si le nouveau poids politique de la PRC sera rendu dans la création d’institutions fortes et la fourniture de ressources financières suffisantes. Sur ces points, la progression n’a pas été à la vitesse du train bolide de Shinkansen qui a amené de nombreux participants au site de la conférence, mais il y a un tant soit peu peu d’espoir de voir les conférences sur le financement du développement, sur le développement durable et sur le changement climatique accroître, la visibilité de la PRC dans l’architecture institutionnelle et financière internationale, dans les années à venir.

REUNIONS A VENIR 

Négociations intergouvernementales sur le programme de développement pour l’après-2015: Les négociations intergouvernementales sur le programme de développement pour l’après-2015, qui prépareront au Sommet des Nations Unies, tiendront des séances comme suit: du 23 au 27 mars (les ODD et les cibles à atteindre); du 20 au 24 avril (les moyens de mise en œuvre et le partenariat mondial pour le développement durable); du 18 au 22 mai (le suivi et l’évaluation ); et, du 22 au 25 juin, du 20 au 24 juillet et du 27 au 31 juillet (Les négociations intergouvernementales sur le document final).  lieu: Siège de l’ONU, New York, US  contact: UN Division du développement durable   téléphone: +1-212-963-8102  fax: +1-212-963-4260  courriel: dsd@un.org www: https://sustainabledevelopment.un.org/post2015

Congrès mondial de l’ICLEI: L’édition 2015 du Congrès mondial de l’ICLEI contribuera au débat international et à l ’avancement des propositions des collectivités locales sur les principaux thèmes du programme climatique mondial. Le Congrès réaffirme que les collectivités locales sont les principaux acteurs de la réalisation des objectifs mondiaux de développement durable.  dates: 8-12 avril 2015 lieu: Séoul, République de Corée contact: ICLEI World Secretariat téléphone: +49-228-97-62-99-93 courriel: world.congress@iclei.org www: http://worldcongress2015.iclei.org/

Sommet africain sur l’infrastructure résiliente au climat (ACRIS): L’ACRIS sera un forum pour catalyser des mesures permettant de relever les défis posés dans les secteurs des TIC, de l’énergie, de l’eau, de l’industrie, de l’agriculture, de la sécurité alimentaire et des infrastructures de transport, à travers le continent africain qui sera le plus touché par le changement climatique et qui a besoin d’infrastructures résilientes aux changements.  dates: 27-29 avril 2015 lieu: Addis Ababa, Ethiopie contact: Commission de l’Union africaine téléphone: +251-115 18 24 06 courriel: ma@grvevents.com www: http://ie.au.int/en/content/africa-climate-resilient-infrastructure-summit-acris-addis-ababa-ethiopia

Oceania 21, Troisième Sommet annuel de la région du Pacifique sur le développement durable: En tant que partie intégrante du processus continu « Oceania 21 » qui commencé en 2012, le gouvernement de la Nouvelle Calédonie accueillera le Troisième Sommet annuel de la région du Pacifique sur le développement durable, qui regroupera des chefs d’Etat et d’autres représentants de 22 pays. dates: 28-30 avril 2015 lieu: Nouméa, Nouvelle Calédonie contact: Soumynie Kartadiwirja, Government of New Caledonia courriel: soumynie.kartadiwirja@gouv.nc www: http://www.gouv.nc/

Edition 2015 du Forum de l’UE sur la protection civile: Le Forum européen de protection civile est la plus grande manifestation publique récurrente sur la coopération européenne dans le domaine de la protection civile. Il est organisé tous les deux ans par l’Aide humanitaire de la Commission européenne et de protection civile. L’événement rassemble la communauté européenne de protection civile pour faire le point des réalisations communes dans le domaine de la gestion des risques de catastrophe, pour partager les bonnes pratiques et idées et pour discuter des voies et moyens permettant de relever ensemble, les nouveaux défis.  dates: 6 et 7 mai 2015 lieu: Bruxelles, Belgique contact: Commission européenne, DG ECHO courriel: ECHO-CIVIL-PROTECTION-FORUM@ec.europa.eu www: http://ec.europa.eu/echo/partnerships/civil-protection-partners/civil-protection-forum-2015_en

Deuxième Conférence européenne sur l ’adaptation au changement climatique: La deuxième Conférence européenne sur l’adaptation aux changement climatique (ECCA 2015) est organisée par plusieurs projets de recherche européens et d’autres parties prenantes, sur le thème « Intégration de mesures d’adaptation au changement climatique dans la science, la politique, la pratique et l’entreprise », et comprendra une discussion de sujets touchant à l’évaluation des risques, à l’étanchéité climatique de l’infrastructure et à l ’édification de villes intelligentes. La première ECCA avait eu lieu à Hambourg, en Allemagne, en 2013 . dates: 12-14 mai 2015 lieu: Copenhague, Danemark contact: Søren Simonsen, Congress Office téléphone: +45-4492-4492  courriel: sls@discongress.com www: http://www.ecca2015.eu/         

17e session du Congrès de l’Organisation météorologique mondiale (OMM): La 17e session du Congrès de l’OMM comprendra la discussion de son plan stratégique au titre de 2016-2019, le programme de développement pour l’après-2015, la météorologie aéronautique, la réduction des risques et la parité des genres.   dates: 25 mai - 12 juin 2015  lieu: Genève, Suisse contact: WMO Secretariat   téléphone: +41-22-7308111   fax : +41-22-7308181   courriel: wmo@wmo.int www: http://cg-17.wmo.int/

Conférence internationale ONU/Allemagne sur l’observation de la Terre - des solutions globales pour les défis du développement durable dans les sociétés à risque: Organisée par le Bureau des Nations Unies chargé des affaires spatiales (UNOOSA), cette conférence vise à combler le fossé entre les experts en observation de la Terre et les décideurs politiques, à travers la démonstration de solutions disponibles et l’identification du potentiel futur pour relever ensemble les défis. La conférence servira de plate-forme pour la facilitation de la coordination entre les pays, dans leurs efforts visant à institutionnaliser l’utilisation des données spatiales pour la PRC.  dates: 26-28 mai 2015 lieu: Bonn, Allemagne contact: Antje Hecheltjen, UNOOSA téléphone: +49-228-815-0677 télécopie: +49-228-815-0699 courriel: antje.hecheltjen@unoosa.org www: http://www.un-spider.org/post2015

Forum des urgences environnementales: Les urgences environnementales dans un climat en changement: La réduction de la vulnérabilité et la gestion des risques:  Le Forum des urgences environnementales (EEF) est un forum pour la mise en valeur des expériences et innovations introduites dans l’amélioration de la prévention, la préparation et la riposte aux urgences environnementales, et pour la promotion de l’intégration des préoccupations environnementales dans l’action humanitaire. Le ministère des Affaires étrangères de la Norvège, de concert avec la Direction norvégienne de la protection civile, sera l’hôte du Forum 2015. dates: 1-3 juin 2015 lieu: Oslo, Norvège contact: Joint UNEP/OCHA Environment Unit courriel: ochaunep@un.org www: https://2015eef.eventbrite.com

42e sessions des organes subsidiaires de la CCNUCC: Les 42e sessions des organes subsidiaires de la CCNUCC et la neuvième partie de la deuxième session de l’ADP (ADP 2-9) auront lieu en juin 2015. dates: 1er-11 juin 2015 lieu: Bonn, Allemagne contact: UNFCCC Secretariat téléphone: +49-228-815-1000 fax: +49-228-815-1999 courriel: secretariat@unfccc.int www: http://www.unfccc.int

Troisième réunion du Forum politique de haut niveau: La FPHN 3 se concentrera sur le thème « Renforcement de l’intégration, de la mise en œuvre et de la révision – Le FPHN après 2015 ». Le FPHN a pour mandat de se réunir tous les ans, sous les auspices de l’ECOSOC, et, tous les quatre ans, au niveau des Chefs d’Etat et de gouvernement, sous les auspices de l’Assemblée générale des Nations Unies. dates: 26 juin - 8 juillet 2015  lieu: Siège de l’ONU, New York  contact: UN Division for Sustainable Development   télécopie: +1-212-963-4260  courriel: dsd@un.org  www: http://sustainabledevelopment.un.org/index.php?menu=1838

Réunion de haut niveau sur les changements climatiques: Le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies convoquera cette réunion de haut niveau, dans l’objectif de créer une dynamique et de booster les efforts visant à parvenir à un accord mondial en 2015, dans la CCNUCC.   date: 29 juin 2015  lieu: Siège de l’ONU, New York contact: Office of the President of the UN General Assembly   www: http://www.un.org/pga/290615_hle-climate-change/

Notre avenir sous les changements climatiques: Organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le Conseil international pour la science (CIUS) et l’Avenir de la Terre, en collaboration avec un partenariat d’organisations françaises, cette conférence axée sur la science examinera les dernières  nouvelles de la recherche sur le changement climatique. L’événement abordera: le bilan des connaissances sur le changement climatique;  les mesures de riposte aux défis du changement climatique; et l’action collective et les solutions transformationnelles.   dates: 7-10 juillet 2015  lieu: Paris, France  contact: Secrétariat de la Conférence courriel: science@commonfuture-paris2015.org www: http://www.commonfuture-paris2015.org/

Troisième Conférence internationale sur le financement du développement: La troisième Conférence internationale sur le financement du développement regroupera des chefs d’État ou de gouvernement, des ministres des finances, des affaires étrangères et de la coopération au développement, ainsi que d’autres représentants spéciaux. La conférence devrait produire un résultat négocié et agréé au niveau intergouvernemental et des résumés des séances plénières et autres délibérations de la Conférence.  dates: 13-16 juillet 2015  lieu: Addis Ababa, Ethiopie   contact: UN Financing for Development Office  téléphone: +1-212-963-4598   courriel: ffdoffice@un.org   www : http://www.un.org/esa/ffd/ 

Sommet et Expo de la région Asie-Pacifique sur l’innovation en matière de résilience: Les Sommet et Expo de la région Asie-Pacifique sur l’innovation en matière de résilience (APRISE2015) mettront en présence le leadership des affaires, de la technologie et de la politique et les piliers mondiaux de la résilience dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture, de l’eau et de la sécurité. Ces événements conjoints cherchent une collaboration autour de nouvelles solutions avant-gardistes pour les communautés confrontées à l’impact du changement climatique.  dates: 24-26 août 2015 lieu: Honolulu, Hawaï contact: Sarah Wenning, Vice President, Operations téléphone: +1-512-697-8849 courriel: wenning@techconnect.org www: http://resiliencesummit.com/about/

ADP 3: La troisième session de l’ADP devrait se réunir fin août. dates: 31 août - 4 septembre 2015 lieu: Bonn, Allemagne contact: Secrétariat de la CCNUCC téléphone: +49-228-815-1000 télécopie: +49-228- 815-1999 courriel: secretariat@unfccc.int www: http://www.unfccc.int

Sommet spécial sur le développement durable/Sommet des Nations Unies pour l’adoption du programme de développement pour l’après-2015: Le sommet, qui aura lieu lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, devrait adopter le programme de développement pour l’après-2015, y compris: une déclaration; un ensemble d’objectifs, de cibles et d’indicateurs de développement durable; leurs moyens de mise en œuvre et un nouveau partenariat mondial pour le développement; et un cadre pour le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre.   dates: 25-27 septembre 2015  lieu: Siège de l’ONU, New York  contact: UN Division for Sustainable Development   télécopie: +1-212-963-4260  courriel: dsd@un.org www: https://sustainabledevelopment.un.org/post2015/summit

GIEC-42: La GIEC-42 est appelée à élire un nouveau Président et un nouveau Bureau. dates: 5-8 octobre 2015 lieu: Dubrovnik, Croatie contact: Secrétariat du GIEC téléphone: +41-22-730-8208/54/84 télécopie: +41-22-730-8025/13 courriel: IPCC-Sec@wmo.int www: http://www.ipcc.ch

Edition 2015 du Sommet Œil sur la Terre: Le Sommet 2015 est organisé sur le thème « Prise de décisions éclairées pour le développement durable » et vise à permettre de meilleurs accès et partage des données environnementales, économiques et sociales. Le premier sommet inaugural avait eu lieu en 2011, aboutissant à un Œil sur la Terre de niveau ministériel qui a produit une Déclaration de la Terre sur les données et informations environnementales.  dates: 6-8 octobre 2015 lieu: Abu Dhabi, Emirats arabes unis contact: Larissa Owen, Environment Agency, Abu Dhabi téléphone: +971-2-693-4436 www: http://www.eoesummit.org/summit-2015/

ADP 4: La quatrième session de l’ADP est prévue en octobre 2015. dates: 19-23 octobre 2015 lieu: Bonn, Allemagne contact: Secrétariat de la CCNUCC téléphone: +49-228-815-1000 télécopie: +49-228-815-1999 courriel: secretariat@unfccc.int www: http://www.unfccc.int

CdP 21 DE LA CCNUCC: La 21e session de la Conférence des Parties à la CCNUCC et les réunions connexes auront lieu à Paris.   dates: 30 novembre - 11 décembre 2015  lieu: Paris, France  contact: Secrétariat de la CCNUCC téléphone: +49-228-815-1000   télécopie: +49-228-815-1999  courriel: secretariat@unfccc.int www: http://www.unfccc.int

Pour d’autres réunions, voir http://post2015.iisd.org/ et http://climate-l.iisd.org/

Participants

Tags