Daily report for 14 November 2014
Dans la matinée, les participants ont assisté à trois séances plénières introductives sur les domaines thématiques du Congrès: les parcs, les populations et la planète. Par la suite, les huit sessions de courant ont débuté, les panélistes introduisant les sous-thèmes respectifs et annonçant les attentes pour les prochains jours. Un Dialogue d’une soirée avec les leaders du monde axé sur « l’argent ça compte » et la valeur des parcs. PLÉNIÈRES PARALLÈLES PARCS: Jonathan Baillie, de la Société zoologique de Londres, a modéré la session, et donné une présentation sur les priorités futures concernant les AP, en insistant sur l’importance de comprendre les besoins des personnes en relation avec les AP. Il a indiqué que les priorités les plus urgentes sont de décider quelles sont aires dont l’accès devrait être « interdit », d’améliorer la gestion grâce à des innovations technologiques modernes, et de trouver des financements adéquats pour permettre la gestion des AP. Dans une allocution liminaire, James Watson, de la Society for Conservation Biology, a partagé sa « vision » de la façon dont les AP peuvent contribuer à la conservation de la biodiversité, incluant: que les AP mondiales devraient être « aux bons endroits »; qu’elles devraient faire partie d’un plan plus vaste de conservation; et que le soutien des communautés et des gouvernements devrait augmenter. Il a déploré que les gouvernements soient à la « croisée des chemins » en ce qui concerne la protection des ressources, la plupart étant confinés à des domaines économiques qui ne tiennent pas compte de la valeur de l’environnement naturel. Dans une discussion en panel sur les expériences personnelles concernant l’impact des PAP sur leur vie, Greg Carr, du Gorongosa National Park, du Mozambique, a partagé son expérience avec la restauration du parc, en insistant sur l’importance de l’engagement avec les communautés adjacentes aux AP, tout en protégeant la l’intégrité des frontières du parc. Il a décrit le processus naturel de rétablissement après 30 ans de guerre et d’épuisement des ressources, en déclarant que « nous ne devons pas renoncer à l’espoir », car la nature a une capacité phénoménale à se « guérir elle-même ». Jorge Viana, Vice-Président du Sénat fédéral du Brésil, a parlé de l’état de la restauration de l’Acre après des décennies d’exploitation forestière illégale et de crimes contre les communautés traditionnelles. Il a souligné le rôle de la participation des mouvements sociaux et de la société civile dans la restauration de 12 millions d’hectares de terres forestières dégradées par la création de « réserves extractives », qui permettent une exploitation durable par les populations pratiquant l’extraction traditionnelle. Russell Mittermeier, de Conservation International, a encouragé les participants à intégrer le programme de conservation avec le développement durable, et a averti que parmi les plus grandes menaces actuelles pour la conservation figurent le déclassement et la réduction des AP. Zuleika Pinzón, du Service des parcs du Panama, a partagé les priorités de conservation de son pays, y compris: la mobilisation des ressources financières par le biais des fonds de dotation; la participation des organisations de la société civile et des médias dans les efforts pour mettre un terme au déclassement des AP; et de faire progresser les techniques de suivi des écosystèmes et de la biodiversité. Gregory Andrews, Commissaire australien aux espèces menacées, a partagé les stratégies de son pays pour aborder la conservation des espèces menacées, y compris par un soutien accru de la communauté; l’accès et la mobilisation de nouveaux modes de financement; et l’élaboration de politiques. Comme priorités pour les futures PA, Beate Jessel, Président de l’Agence fédérale allemande pour la conservation de la nature, a souligné les initiatives de renforcement des capacités des individus et des institutions, et l’amélioration de l’efficacité de la gestion des AP. L’écologiste renommé Harvey Locke a rappelé aux participants que les humains ne devraient pas désespérer au sujet de l’avenir de la conservation, puisque le siècle dernier a vu une augmentation spectaculaire des AP et la reconnaissance de la valeur de la biodiversité. POPULATIONS: Dans une conversation multi-générationnelle, Alan Latourelle, de Parcs Canada, et Daniela Benavides, de conCIENCIA, du Pérou, ont partagé leurs expériences concernant la connexion des gens avec la nature. Latourelle a discuté du recours à une approche de la gestion des AP qui combine la conservation avec des efforts pour inspirer les jeunes à devenir des défenseurs de la nature, en soulignant que la promotion d’une attache personnelle est essentielle pour la viabilité à long terme des AP et de la santé de la société. Benavides a décrit sa génération comme visionnaire, collective, branchée sur le monde, et « entrepreneure ». Elle a instamment demandé au mouvement des AP « de ne pas laisser passer cette énergie collective ». Simon Balderstone, du Comité international olympique, a déclaré que « le sport est un véhicule de changement transformateur ». Il a souligné ses avantages pour améliorer la santé et que l’intégration du sport dans les AP peut favoriser une plus grande participation du public dans les activités relatives aux parcs. Luvuyo Mandela, Défenseur du CMP 2014, a parlé de reconnecter les populations urbaines croissantes avec les endroits naturels. Leyla Aliyeva, de la Fondation Heydar Alyiev et de la International Dialogue for Environmental Action, de l’Azerbaïdjan, a décrit un éventail de projets, y compris: l’engagement de 8 000 enfants dans 20 villes dans des projets environnementaux; la réintroduction de la faune; l’élaboration d’un manuel pour aider à intégrer l’environnement dans le programme scolaire du pays; et des partenariats avec des artistes pour faire participer le public dans une campagne de conservation du léopard du Caucase. Sean Willmore, de la International Ranger Federation, s’est penché sur le rôle de ceux qui travaillent sur la ligne de front de la gestion des parcs dans l’éducation des jeunes, l’inspiration du public, et, parfois au péril de leur vie, la protection du patrimoine naturel. Alison Fox, de la American Prairie Foundation, a décrit les efforts pour établir une réserve de 3 millions d’hectares abritant un écosystème naturel de prairies tempérées, représentant l’un des projets de conservation les plus ambitieux de l’histoire des États-Unis. Elle a examiné les moyens de construire un soutien solide de la population et de la communauté à travers: des partenariats d’affaires avec les éleveurs qui pratique un élevage de bétail sensible aux espèces sauvages; l’engagement des athlètes d’aventure dans la science citoyenne; et l’élaboration de programmes pour les jeunes naturalistes. Frank Hugelmeyer, de la Outdoor Industry Association, des États-Unis, a noté deux tendances qui fournissent à la fois des défis et des opportunités pour les AP: l’urbanisation rapide de la population; et un monde de plus en plus numérisé. Il a souligné que ceci implique un changement fondamental dans la façon de penser les AP et les approches concernant les AP, y compris: d’élaborer une stratégie pour relier les AP aux marchés urbains; de développer des expériences expérimentales; et d’adopter la technologie numérique dans le marketing des AP. Gil Penalosa, de 8-80 Cities, du Canada, ont fait valoir que, avec le vieillissement et l’urbanisation des populations, il est important de penser la façon d’inclure les parcs dans la planification urbaine, et la façon dont les systèmes d’AP peuvent être renforcés pour fournir des services liés à la santé. Lucky Sherpa, de Green Forum, du Népal, s’est penchée sur les parcs favorables à la population, discutant des succès rencontrés dans les cas d’AP établies par et co-gérées avec les peuples autochtones, et soulignant l’intégration de l’accès et du partage des avantages dans la gestion des parcs. Elle a souligné que la consultation et la participation des communautés sont les outils de conservation les plus efficaces, et partagé des expériences avec la promotion de la communication entre les communautés et les parlementaires au Népal. Cristiana Pasca Palmer, de la Commission européenne, a résumé les principaux messages de la session, et a discuté du soutien financier octroyé par l’UE aux pays en développement à travers l’initiative Biodiversité pour la vie, qui fournit une approche transversale pour aborder la perte de biodiversité et la pauvreté. PLANÈTE: Christopher Briggs, Secrétaire général de la Convention sur les zones humides d’importance internationale (Convention de Ramsar), a décrit le défi de répondre aux besoins fondamentaux en eau dans un contexte de croissance démographique, d’urbanisation et de répartition inéquitable des ressources en eau douce. Il a plaidé pour l’activation de modèles de financement du secteur privé, la promotion de la coopération internationale sur les questions relatives aux bassins versants et d’utilisation des terres, et la restauration des zones humides dégradées. Briggs a annoncé un partenariat mondial avec la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULC) sur la restauration des zones humides, qui sera lancé en 2015. Edna Molewa, Ministre de l’environnement de l’Afrique du Sud, a déclaré que les services écosystémiques et la biodiversité sont semblables aux services municipaux, et sont indispensables. Elle a souligné que les solutions aux problèmes environnementaux sont réalisables, et a appelé à l’autonomisation des communautés afin qu’elles soient au centre de toutes les initiatives de développement. Jon Jarvis, Directeur du Service des parcs nationaux des États-Unis, a affirmé que les parcs sont « la solution naturelle ultime » à de nombreuses questions, y compris aux problèmes de santé, comme le diabète, les maladies cardiaques et la dépression. Il a exhorté les participants à promouvoir la pertinence des parcs face au public. Kazuhiko Takeuchi, de l’Université des Nations Unies, a examiné le rôle des AP dans l’atténuation des catastrophes. Il a souligné le développement du Parc national de Sanriku Fukko au Japon après le tremblement de terre de mars 2011, dans le cadre des efforts de « reconstruction verte » pour renforcer les interconnexions entre les forêts, les rivières, la mer et le « satoyama », définis comme des paysages de production socio-écologiques. Laurent Friedl, de la National Aeronautics and Space Administration (NASA), a déclaré la possibilité de voir la terre depuis l’espace fournit l’intelligence environnementale nécessaire à la résolution de problèmes. Il a noté que la NASA dispose d’ensembles de données disponibles au public de ses 17 satellites qui surveillent la température, le niveau de la mer, les précipitations, les incendies et autres conditions environnementales. Enric Sala, de la National Geographic, a souligné l’importance de raconter des histoires pour inciter les gens à l’action. Il a présenté l’initiative « Pristine Seas » de la National Geographic, expliquant le rôle des AMP dans la restauration des récifs coralliens, des stocks de poissons et des écosystèmes marins, notant que seulement 2 % des océans sont actuellement protégés. Kevin Iro, du Cook Islands Marine Park, a présenté ce parc de grande envergure, connu sous le nom Marae Moana. Il a insisté sur la participation et l’éducation des jeunes comme un moyen d’« intégrer dans nos futurs dirigeants le savoir-faire transmis par nos ancêtres », et a décrit des mesures traditionnelles pour établir des zones où la pêche est « interdite » de façon saisonnière. Eduardo Mansur, de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), a expliqué l’intérêt de l’organisation dans le rôle des AP comme soutien à la gestion durable des ressources naturelles pour l’alimentation et l’agriculture. Concernant ces ressources, il a mentionné les contributions des ressources génétiques et des plantes sauvages apparentées aux plantes cultivées; des approches participatives, et des droits fonciers et d’accès; des montagnes et des bassins versants; et des paiements pour les services écosystémiques, fondés sur une approche du paysage. Résumant le débat, Monique Barbut, Secrétaire exécutive de la CNULD, a déclaré que la conservation doit être « une partie essentielle et fonctionnelle du développement » pour les communautés locales, ajoutant que, « il n’y a pas de cadre de développement de l’après 2015 sans la nature ». Briggs a fait la lecture des principaux points de la déclaration conjointe de Ramsar et de la CNULD, qui stipulait que les terres agricoles et les zones humides sont « deux faces d’une même médaille », et a souligné l’engagement des deux organisations à stopper et à inverser la dégradation des terres, y compris la restauration des 500 millions d’hectares des terres agricoles abandonnées. INTRODUCTION AUX COURANTS ET AUX THÈMES TRANSVERSAUX COURANT UN: Atteindre les objectifs de conservation: Compte tenu de la baisse et de la perte continues des espèces, les intervenants se sont demandé si les AP constituent des aires d’importance pour la biodiversité et les écosystèmes, et si elles sont gérées efficacement et équitablement. Ils ont observé que les AP sont peut-être trop petites, isolées, et sensibles aux menaces de maladies, aux espèces envahissantes et au braconnage. Les intervenants ont rapporté un succès mondial de 15,4 % dans l’atteinte de l’objectif d’Aichi de 17 % concernant les AP terrestres, et de 8,4 % dans l’atteinte de l’objectif de 10 % concernant les AMP. Toutefois, ils ont noté que ces dernières couvrent principalement les eaux côtières, avec seulement 2,6 % des AMP situées en haute mer, et ont suggéré que les objectifs actuels sont insuffisants pour inverser les tendances en termes de perte de la biodiversité. COURANT DEUX: Réagir au changement climatique: Se centrant sur les liens entre les changements climatiques, la biodiversité et les forêts, les panélistes ont discuté, entre autres: des effets des changements environnementaux sur les moyens de subsistance dans les milieux ruraux et la sécurité de la ressource en eau en milieu urbain; du rôle des jeunes dans les activités de réhabilitation en Afrique; d’un partenariat multipartite pour la gestion d’un bassin versant en Amérique du Sud; de l’utilité des efforts de recherches de fonds pour la conservation de la biodiversité qui sont axés sur les bénéfices; et de l’utilisation des parcs dans la sensibilisation sur les impacts des changements climatiques. Un intervenant a expliqué que la restauration des écosystèmes à l’échelle mondiale pourrait aider à éviter 0,5 °C de réchauffement, et d’autres ont souligné l’importance de communiquer les succès en matière de changements climatiques et de biodiversité dans un langage intelligible aux gens. COURANT TROIS: Améliorer la santé et le bien-être: Mettant l’accent sur les liens entre la nature et la santé humaine et le bien-être humain, les intervenants ont souligné: le rôle essentiel des partenariats dans l’intégration des AP dans la vie des gens, le travail avec les communautés et les entreprises, et la gestion des AP; que les gestionnaires des AP ont besoin de meilleurs outils pour devenir des partenaires viables de la santé et de la communauté médicale; et l’importance des AP dans le maintien de la vie. Les autres questions soulevées au cours de la séance ont inclus: les défis associés aux maladies liées au mode de vie et la déconnexion de la nature; les liens entre la santé des écosystèmes et la prévalence des maladies chroniques; et le besoin de se connecter et de communiquer avec les jeunes. COURANT QUATRE: Soutenir la vie humaine: Les panélistes ont examiné l’importance de protéger les systèmes naturels afin de maintenir les fonctions de la société. Ils ont présenté les sous-thèmes de la réduction des risques de catastrophe, la ressource en eau et la sécurité alimentaire, et ont fait des présentations sur: la fonction des zones humides comme systèmes de purification et de filtration des déchets; le rôle des AP dans la réduction des risques à la sécurité alimentaire et l’éradication de la faim; et la façon dont les solutions basées sur la nature servent à atténuer les catastrophes et les chocs naturels. Les rôles des petits exploitants agricoles, de la conservation communautaire, et des avancées de la technologie et de l’ingénierie ont été déclarés cruciaux pour l’avenir des AP. Les panélistes ont également souligné la nécessité d’intégrer la biodiversité dans le débat sur la sécurité de la ressource en eau, et d’éviter l’expansion des zones agricoles aux dépens des écosystèmes naturels. COURANT CINQ: Réconcilier les problématiques du développement: Cette session a porté sur une présentation des objectifs et des principaux messages attendus de ce courant, qui ont trait à: la reconnaissance, la prise en compte et l’évaluation de la contribution des AP au développement social et économique; fournir des solutions axées sur les occasions et qui soient transformationnelles pour la communauté de la conservation et le programme relatif aux PA; et encourager l’intégration des AP dans les politiques nationales de développement. Les leaders des courants ont identifié cinq messages clés qui devraient constituer les résultats du courant, et qui visent à garantir que les AP sont considérées comme partie prenante de l’économie. Ils portent notamment sur la nécessité: de l’intégration des valeurs des AP dans les cadres de prise de décisions économiques; d’un financement suffisant pour les AP; et d’investissements responsables et de chaînes de valeur durables. COURANT SIX: Renforcer la diversité et la qualité de la gouvernance: Le courant sur la gouvernance s’est tenu pour se centrer sur les progrès en matière de consolidation et de partage des engagements pris au CMP à Durban et par la CDB, et a noté la reconnaissance croissante par la CDB et d’autres AEM de la nécessité de tenir compte de la qualité et de la diversité de la gouvernance. Plusieurs intervenants ont décrit les caractéristiques distinctives de la gestion et de la gouvernance, soulignant que la gestion concerne « ce qui est fait avec les ressources naturelles », alors que la gouvernance concerne « qui prend les décisions », et la façon dont ces décisions sont prises à différents niveaux. Les participants ont entendu des exemples de gouvernance communautaire, y compris l’expérience de l’Association des pêcheurs Kawawana, au Sénégal, avec la mise en place de la pêche durable. COURANT SEPT: Respecter le savoir et la culture autochtones et traditionnelles: Les panélistes ont exploré les questions relatives aux droits des autochtones et des connaissances traditionnelles, et de leur intégration dans des partenariats à long terme qui sous-tendent la gestion des AP et contribuent à la réalisation des objectifs de conservation. Ils ont discuté des questions de justice, y compris la nécessité de continuer à lutter contre le déplacement des peuples traditionnels et à aborder la criminalisation des activités de subsistance dans les AP. Concernant les droits des peuples autochtones, les panélistes ont souligné l’accès et le partage des avantages, et le consentement préalable libre et en connaissance de cause. Concernant la Promesse de Sydney, les panélistes ont instamment demandé un accent sur la mise en œuvre. Ils ont souligné le rôle des populations autochtones dans les programmes relatifs aux changements climatiques et au développement de l’après 2015, encourageant les États à mettre en œuvre le Document final de la Conférence mondiale 2014 sur les peuples autochtones. COURANT HUIT: Inspirer une nouvelle génération: Les participants ont examiné les moyens de communiquer avec les jeunes et d’atteindre les enfants, et: ont souligné la nécessité que les jeunes découvrent la nature, que les enfants puissent aller librement en nature, et que les jeunes agissent comme une passerelle entre la jeunesse déconnectée et la communauté de la conservation. Parmi les recommandations issues de cette session figuraient: de soutenir une évolution dans la quantité et la qualité des points d’entrée aux emplois et moyens de subsistance liés à la nature et au monde de la conservation afin d’éviter l’insécurité et le désengagement; de rapprocher les populations des expériences de la nature et des parcs; et de pratiquer le « mentorat inversé » par l’écoute des jeunes. SESSIONS DE COURANT Une norme mondiale pour identifier les Zones clés de la biodiversité (KBA): Résultats d’une consultation mondiale: Le Courant un a examiné les KBA développés en réponse à l’appel de la CDB à conserver « des sites d’importance pour la biodiversité », à l’Objectif 11 d’Aichi, et à la demande de l’UICN et de ses membres de développer de normes mondiales. Les intervenants ont présenté les résultats d’une consultation mondiale pour élaborer ces normes et critères. Les participants se sont répartis en petits groupes pour fournir des commentaires sur: les critères et les seuils; la mise en œuvre de la méthode KBA; l’utilisation et la finalité des données KBA; les moyens de s’appuyer sur les Sites importants pour les oiseaux et d’autres critères; la façon dont les KBA sont liés à des sites désignés par d’autres conventions; et la relation entre les KBA et la planification systématique de la conservation. Lors de la séance de présentation des commentaires, les facilitateurs des groupes ont présenté les vues et les préoccupations des participants. Concernant les aspects spatiaux et temporels des KBA, les participants: ont exprimé des préoccupations sur la question de savoir si les « KBA mobiles » seront appliqués pour les espèces migratrices; mis en évidence le risque de délimiter de grandes zones qui seraient difficiles à gérer; remis en question la pertinence des KBA dans les sites dynamiques; et ont noté que la taille des KBA peut influencer le niveau de planification de la conservation. Ils ont ajouté que les questions de compétence et de gouvernance des AP sont sensibles, en citant des exemples de terres autochtones. Les participants ont noté les limites des KBA dans les milieux marins et d’eau douce et pour les espèces dont on ne dispose pas de données suffisantes et dont l’aire de distribution est limitée, et ont noté la complémentarité des KBA et de la liste rouge des écosystèmes de l’UICN. DIALOGUES AVEC LES LEADER MONDIAUX L’argent, ça compte ! La valeur des parcs: La séance a débuté par une vidéo du Conseil mondial des entreprises sur le développement durable expliquant que les ressources naturelles doivent être prises en compte dans les bilans des entreprises. Le Modérateur Jo Confino, Directeur exécutif du journal The Guardian, a invité les panélistes à présenter leurs commentaires. Inge Andersen, Directeur général délégué de l’UICN, a déclaré qu’en dépit des progrès du mouvement de la conservation dans le monde entier, les investissements financiers sont encore insuffisants pour stopper la dégradation de l’environnement. Achim Steiner, Directeur exécutif du PNUE, a déclaré qu’il était en désaccord avec l’opinion prévalant dans la communauté de la conservation que l’évaluation financière diminue la valeur spirituelle de la nature. Naoko Ishii, Directrice générale du FEM et Présidente, a noté qu’aborder les défis environnementaux par une approche projet par projet est coûteux, et a appelé à une approche systémique de la gestion des parcs et des AP au niveau national. Jochen Zeitz, de la Fondation Zeitz et de B Team, a souligné l’importance d’inclure les entreprises dans le dialogue, estimant que les 3 000 entreprises qui occupent les premiers rangs dans le monde sont responsables d’un tiers de tous les impacts négatifs sur l’environnement. Il a appelé à des outils et des incitatives qui permettront aux entreprises d’adopter des voies plus durables, y compris l’inclusion des externalités environnementales relatives aux matières premières, comme le caoutchouc, le cuir et le coton auxquels, a-t-il indiqué, un prix bien moindre est attribué par rapport à leurs alternatives synthétiques. Mark Burrows, Vice-Président du Crédit Suisse, a déclaré qu’une recherche entreprise conjointement par son entreprise et le WWF a indiqué il y a une demande pour des instruments financiers pour investir dans l’environnement. Il a recommandé la mobilisation des fonds de pension et d’autres fonds avec une vision à long terme de l’investissement, en comparant le potentiel actuel des investissements verts avec la croissance initiale de la Silicon Valley, indiquant que cette dernière a commencé à prospérer lorsque les règles régissant les fonds de pension ont permis l’investissement dans les technologies de l’information. Simon Birmingham, Secrétaire parlementaire du Ministre de l’environnement de l’Australie, a exprimé sa fierté concernant l’approche de gestion des ressources en eau de son pays, par laquelle « un modèle durable d’abstraction favorise les utilisateurs les plus efficaces ». Il a appelé à une plus grande implication du secteur privé dans la gestion des parcs, et à une tarification appropriée des produits bruts à la source. Guillermo Zúñiga, ancien Ministre des finances du Costa Rica, a mis en garde contre le fait de considérer l’environnement comme « une boîte noire séparée du développement ». Il a souligné l’Initiative sur le financement de la biodiversité du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), et a déclaré que la recherche montre que de nombreuses entreprises sont prêtes à investir dans les objectifs environnementaux, tels que la gestion des déchets, une meilleure utilisation des ressources en eau et la gestion des AP. Dans la perspective du prochain Congrès mondial des parcs dans 10 ans, les panélistes ont dit espérer un monde qui fait un plus grand usage de la technologie, dépense moins à des fins militaires, et dans lequel le capital naturel est la clé de la croissance verte. Steiner a conclu que les commentaires des panélistes ont indiqué qu’une telle vision est « parfaitement réalisable, et parfaitement finançable », et a noté que la même logique de donner un prix à la matière première pour tenir compte des externalités environnementales requerrait la monétisation de carbone.
Le Bulletin du Congrès mondial des parcs de l’UICN 2014 est une publication de l’Institut international du développement durable (IIDD) <info@iisd.ca>, éditeurs du Bulletin des négociations de la Terre © <enb@iisd.org>. Ce numéro a été rédigé et édité par Camellia Ibrahim, Mari Luomi, Ph.D., Suzi Malan, Dorothy Wanja Nyingi, Ph.D., et Delia Paul. Édition numérique: Brad Vincelette. Traduction française par Sandra Gagnon, Ph.D. L’éditeur est Brett Wertz <brett@iisd.org>. Le Directeur du Service de l’information de l’IIDD est Langston James « Kimo » Goree VI <kimo@iisd.org>. Ce bulletin est publié avec le soutien de l’UICN, Union internationale pour la conservation de la nature, ainsi que celui de ses partenaires français: les ministères des affaires étrangères et du dévéloppement international; de l’écologie, du dévéloppement durable et de l’énergie; des outre-mer; l’AFD et le FFEM. L’IIDD peut être contactée au 161 Portage Avenue East, 6th Floor, Winnipeg, Manitoba R3B 0Y4, Canada; tel: +1-204-958-7700; fax: +1-204-958-7710. Les opinions exprimées dans le Bulletin appartiennent à leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement les vues de l’IIDD. Des extraits du Bulletin peuvent être utilisés dans d’autres publications moyennant une citation appropriée. Les versions électroniques du Bulletin sont transmises aux listes de distribution courriel (en format HTML et PDF) et peuvent être consultées sur le serveur internet Linkages à l’adresse </>. Pour plus de renseignements sur le Bulletin, y compris pour toute demande de couverture d’évènements par nos services, contacter le Directeur du Service de l’information à l’adresse <kimo@iisd.org>, +1-646-536-7556 ou 300 East 56th St., 11D, New York, New York 10022, USA. L’équipe de l’IIDD au Congrès mondial des parcs 2014 peut être contactée par courriel à <suzi@iisd.org>.