Daily report for 15 March 2007

La cinquime session du Comit charg de l'examen de la mise en uvre de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la dsertification (CRIC 5) s'est poursuivie jeudi 15 mars 2007. Le matin, les participants ont achev le dbat de la veille autour de la question des ressources financires. Ils devaient ensuite passer le reste de la journe changer les donnes et dbattre des mesures prendre pour la mise en valeur des terres dgrades, notamment la promotion des sources d'nergie nouvelles et renouvelables et la gestion durable des terres (GDT) en particulier des eaux, des sols et de la vgtation dans les rgions touches.

MOBILISATION DES RESSOURCES FINANCIERES

Le prsident Moore a ouvert la sance pour parachever le dbat de la journe prcdente autour de la question de la mobilisation et de la coordination des ressources. La Belgique a dclar que le Mcanisme mondial (MM) est dsormais en bonne voie, a fait observer que le processus de rforme du FEM est trs important et a suggr que les correspondants nationaux assistent aux runions du FEM tenue dans leurs pays dans le cadre des prparatifs des runions du Conseil d'administration du FEM.

La COLOMBIE a demand une rpartition quitable des ressources du FEM et a appel l'augmentation des fonds de l'OP 15. Le FEM a dclar que son financement consacr la dgradation des terres est accord sur la base du premier venu, premier servi, mais que des efforts sont fournis pour l'tablissement d'un quilibre quitable. Le reprsentant a prcis que seuls les projets de lutte contre la dgradation des terres, en phase avec les activits menes dans le cadre des PAN sont financs au titre de l'OP 15.

Le dlgu d'ANTIGUA ET BARBUDA a pos la question de savoir si le MM est en train d'outrepasser son mandat, et BELIZE a fait part de ses rserves quant au nouveau rle du MM, notamment dans le domaine de la cration des capacits. La COLOMBIE a soulign l'utilit du soutien apport par le MM, mais avec SAINTE LUCIE, a dplor le faible niveau des aides apportes par le MM la rgion du GRULAC. Le dlgu d'ANTIGUA ET BARBUDA a souhait savoir davantage sur la manire dont le MM s'y prendra pour mobiliser les fonds au niveau national.

Le reprsentant du MM a rpondu que leur nouvelle stratgie et leur rle amlior avaient t entrins la CdP 7 et qu'un travail est en cours pour dterminer les modalits devant encadrer leur mise en application. Il a prcis que leur mandat consiste mobiliser plutt des ressources importantes que de trs petits montants, ajoutant que le MM n'est pas un simple organe de collecte de fonds mais qu'il travaille galement pour le soutien du renforcement des capacits des pays parties. Il a galement indiqu que les ressources humaines disponibles pour la rgion du GRULAC ont plus que doubl, rcemment.

BELIZE a annonc l'intention de la sous-rgion d'Amrique centrale d'laborer un programme d'action sous-rgional et un mcanisme de coordination rgional. Le LESOTHO a encourag les partenaires du dveloppement accrotre les ressources affectes la lutte contre la dsertification. ACICAFOC, reprsentant un rseau d'organisations locales et autochtones d'Amrique centrale, a plaid pour une meilleure utilisation des fonds disponibles, ainsi que pour, plutt, un investissement dans les communauts que de simples donations qui risquent de crer une dpendance.

MISE EN VALEUR DES TERRES DEGRADEES

Le prsident Moore a introduit le thme du groupe de discussion sur les mesures pour la mise en valeur des terres dgrades. Le Secrtariat a rappel que dans le cadre de la Dclaration de Bonn, sept domaines d'action ont t dtermins, dont trois ont t examins dans des runions prcdentes du CRIC et les quatre autres seront examins cette session. Il a rapport que la plupart des pays parties se sont battus pour rattacher la promotion des sources d'nergie nouvelles et renouvelable la prvention de la dgradation des terres.

GROUPE DE DISCUSSION SUR LES SOURCES D'ENERGIE NOUVELLES ET RENOUVELABLES: Anneke Trux, GTZ, a prsent des tudes de cas tirs des expriences du GTZ dans le rattachement de la promotion des sources d'nergie renouvelables la lutte contre la dsertification, se concentrant en particulier sur les avantages et les inconvnients des biocombustibles . Elle a prsent la CLD comme tant l'autorit internationale charge de la gestion durable des terres et l'a encourage intervenir dans le dbat autour des sources d'nergie renouvelable et a plaid en faveur de l'valuation des risques et des avantages des sources d'nergie renouvelables au service de la gestion durable des terres. Elle a suggr que le GTII fournisse des orientations concernant le lien stratgique entre la lutte contre la dsertification et l'utilisation des sources d'nergie renouvelables, et a encourag l'exploration de cadres politiques appropris pour les partenariats entre les secteurs public et priv, consacrs la promotion des nergies renouvelables.

Dbat: L'INDE a demand Trux d'laborer sur les aspects cologiques des biocombustibles et sur les espces les plus adaptes aux zones arides, et l'ALGERIE a souhait en savoir davantage sur la manire d'intgrer les besoins des communauts et des petits agriculteurs dans les politiques de promotion des biocombustibles. Trux a rpondu que tant les aspects positifs que les aspects ngatifs de l'introduction d'une espce, doivent tre examins avant son introduction, et a soulign le besoin d'une approche participative pour s'assurer que les intrts des producteurs agricoles sont pris en ligne de compte.

Le dlgu de DOMINIQUE a dcrit l'exprimentation mene par son pays dans le domaine de l'nergie gothermique, et le LESOTHO a fait tat des difficults rencontres dans la slection des espces appropries dans les zones disposant d'une gestion communale des terres. Le BRESIL a soulign l'importance de l'amlioration de la complmentarit entre les diffrentes conventions, et a plaid pour le dveloppement de la production des biocombustibles, d'une manire socialement inclusive. Le BURKINA FASO a souhait en savoir davantage sur la manire de s'assurer de la durabilit de l'utilisation de l'nergie renouvelable, et l'INDONESIE a soulign la ncessit de mettre au point des varits culturales uniformes pour la production des biocombustibles en vue de rduire les cots des rcoltes et de concurrencer les autres combustibles. Trux a ajout que la coopration peut apporter un soutien l'innovation et la divulgation des technologies, mais en fin de compte, la viabilit de la production grande chelle des biocombustibles dpendra des prix sur le march et des rgulations. La reprsentante du BURUNDI a indiqu que son pays est en train d'essayer de promouvoir les sources d'nergie renouvelables, y compris par l'abolition de la taxe sur l'nergie solaire. La Barbade a parl des efforts fournis pour l'utilisation de l'nergie solaire et de la bagasse de canne sucre comme sources d'nergie dans son pays. L'ERYTHREE a demand une assistance dans le domaine des cultures ncessaires la production du biodiesel, dans les zones arides.

Le Pakistan, au nom du G77/CHINE, a appel des mesures sur le terrain pour amliorer la mise en uvre de la CLD, englobant: des initiatives visant promouvoir des moyens de vivre srs dans les zones rurales; des systmes d'information nationaux sur la gestion des ressources daphiques, intgrant les savoirs locaux et autochtones; et un accent sur les sources d'nergie nouvelles et renouvelables, notamment les biocombustibles, pour rduire la pression exerce sur les forts en tant que sources d'nergie.

L'EQUATEUR a demand une assistance dans le domaine de la conversion l'nergie solaire en tant que substitut du bois de chauffe et de cuisson dans les zones rurales des rgions arides. Le dlgu a mis en garde que le dfrichement de forts pour y planter les cultures ncessaires la production des biocombustibles provoque aussi le dboisement et la dgradation des terres. Le dlgu du SALVADOR a approuv, et a fait part de l'exprience de son pays dans les domaines du dveloppement des sources d'nergie hydrolectrique et gothermique et de la recherche en matire d'nergie olienne, d'nergie solaire et d'nergie marmotrice.

La reprsentante du PNUD a mis l'accent sur quatre dbats mens dans l'arne internationale concernant les biocombustibles et portant sur: la question de savoir si la production des biocombustibles est mene une chelle commerciale ou communautaire; la tension entre l'utilisation des terres pour la production alimentaire et leur utilisation pour la production des biocombustibles; les effets de la production des biocombustibles sur la proprit foncire; et la perte de pelouses saines au profit de la production des biocombustibles. Elle a rapport que le Partenariat mondial pour la bionergie est en train d'laborer les lignes directrices devant encadrer la durabilit des bionergies, qui seront mis disposition la quinzime session de la Commission du dveloppement durable en mai 2007.

Le dlgu du PEROU a dcrit l'exprience de son pays dans le domaine des nergies solaire, olienne, gothermique et marmotrice. Il a soulign que son pays est en train d'essayer d'utiliser les terres dboises pour la production des biocombustibles et qu'il a choisi d'impliquer le secteur priv dans la production des biocombustibles. Le SAINT SIEGE a mis en garde que la production des biocombustibles devrait tre destine l'usage local et non l'export. Le dlgu du KAZAKHSTAN a dclar que bien que son pays dispose de grandes ressources d'hydrocarbures, le gouvernement est en train de dvelopper une stratgie pour l'nergie renouvelable, englobant la production du biothanol destin tre export en Sude.

La FAO a donn un aperu de la Plate-forme internationale pour la bionergie, et a fait part de sa volont d'aider les parties en savoir davantage sur la bionergie. Le reprsentant a mis en garde que la comptition entre les diffrentes utilisations des terres va s'accrotre avec le temps et a suggr que la CLD pourrait tre utile au traitement de la rforme des rglementations rgissant les biens et services tirs des terres.

GROUPE DE DISCUSSION SUR LA GESTION DURABLE DES TERRES: Le secrtariat a introduit le thme de la gestion durable de l'utilisation des terres, en particulier des eaux des sols et de la vgtation, dans les rgions touches.

Mevlut Duzgun, Turquie, a prsent un expos sur les causes et effets de la dgradation des terres, sur les expriences vcues par la Turquie dans le traitement du problme, et sur les critres rgissant l'utilisation durable des terres et la mise en valeur des sols dgrads dans la rgion Nord Mditerrane. Il a dcrit les principales causes de la dgradation dans la rgion, notamment: la fragilit de la vgtation naturelle; les modes non durables d'utilisation des terres; les pratiques inappropries de gestion des eaux et des sols; et le dboisement et les feux forestiers. Il a parl aussi de la relation entre la mise en valeur des terres et la gestion des bassins versants et a dcrit des principaux outils et mcanismes utiliss dans la GDT dans son pays: les rglementations; l'implication des ONG et autres parties prenantes; la mise en valeur des forts et la cration de forts; les mesures de contrle de l'rosion des sols; et l'amlioration des pturages.

Ramn Cardoza, Mexique, a signal que 40% des 200 millions d'hectares de terres de son pays sont dgrads. Il a prsent les efforts fournis dans le cadre de la GDT du Mexique, notamment: l'laboration de 11 programmes fdraux; l'organisation de cours de formation pour les communauts rurales; l'adoption d'une gestion intgre des bassins versants; la promotion du captage des eaux de pluie; le transfert des bonnes pratiques; l'utilisation des savoirs traditionnels; la production et la distribution d'un manuel de la GDT; et l'intgration de la GDT dans le programme universitaire. Il a galement indiqu que son pays a intgr la GDT avec les programmes d'radication de la pauvret et de dveloppement.

Uladzimir Sauchanka, Bilorussie, a prsent le programme de six ans mis en place dans son pays pour la restauration et le dveloppement des zones rurales, soulignant la ncessit de la planification et de l'amnagement du territoire et gardant l'esprit les intrts de la population, en particulier lorsqu'un changement  fondamental est requis dans la pratique agricole. Il a indiqu que 21% du territoire bilorusse restent inutilisables cause de l'accident nuclaire de Tchernobyl, avec 1, 3 million d'tres humains vivant sur des terres partiellement contamines. Il a qualifi le programme des petits crdits du FEM d'outil valide pour aider les communauts ter les barrires poses la GDT.

Jack Wilkinson, Fdration internationale des producteurs agricoles (FIPA), a lanc aux dlgus un appel mouvant pour la prise en considration de la marge de profit des agriculteurs en tant que principal moteur de la GDL, et pour l'engagement des agriculteurs dans le processus de ralisation des changements fondamentaux ncessaires introduire dans les pratiques agricoles pour faire face la dsertification et aux effets des changements climatiques. Appelant davantage de rendement pour chaque goutte d'eau dans l'agriculture des zones arides, il a accueilli avec satisfaction les nouvelles opportunits en perspective, comme les techniques douces et la production des biocombustibles.

Dbat: Le BOTSWANA a soulign que ce sont plutt les moyens que la volont qui font dfaut dans les communauts africaines pauvres pour entreprendre la mise en valeur des terres, et a demand des conseils sur la mise en place d'initiatives raliste court terme capables de faire dmarrer la rhabilitation des terres dans chaque rgion pauvre. Le PAKISTAN a prsent un rapport sur le projet conjoint PNUD/FEM pour la lutte contre la dsertification dans son pays travers l'utilisation de cultures rsistant la scheresse, la gestion du cheptel, la conservation des eaux et des sols et le reboisement. Le GUATEMALA a soulign la ncessit de politiques harmonises entre les institutions environnementales, agricoles et forestires. Le BRSIL a dclar que l'accroissement des cultures destines la production des biocombustibles aide au maintien de la stabilit des prix des produits alimentaires et offre l'occasion d'amliorer le revenu dans les zones rurales.

Le CHILI a suggr l'existence d'un lien ventuel entre la mise en valeur des terres et l'inversement du dclin des taux de prcipitation, et a propos que le FIPA intgre la lutte contre la dsertification et la scheresse dans ses stratgies et objectifs travers, par exemple,  un accord avec la CLD. Rpondant une question pose par la Communaut europenne sur la proportion mondiale d'agriculteurs parvenant placer leurs produits sur le march international, Wilkinson a dclar que l'introduction de rformes dans le commerce international ne saurait, elle seule, accrotre l'accs au march, mais que les problmes tels que ceux poss dans les domaines du transport et de l'infrastructure doivent galement tre traits.

La SUISSE a fait observer que les agriculteurs sont les gestionnaires de premire ligne des ressources naturelles et a soulign les liens entre la gnration de revenus de la production agricole, la capacit des agriculteurs investir dans les ressources naturelles et la dsertification.

DANS LES COULOIRS

Dans les alles de La Rural, plusieurs dlgus ont t entendus voquant l'appel lanc le jour d'ouverture de la runion, par le secrtaire excutif pour faire passer la CLD de la phase de dtermination de la situation l'action, et faisant remarquer que 10 annes de conscientisation, l'laboration de PAN et l'tablissement d'OCB ont eu lieu et qu'il est dsormais temps d'entreprendre un travail de fond pour faire face la dgradation des terres sur le terrain. Quelques dlgus en taient se demander si la CRIC 5 n'tait pas, cet gard, en train de faire la moiti du travail seulement. La plnire a pass la journe traiter deux domaines d'action stratgiques, que de nombreux dlgus ont trouvs trs intressants. Certains ont pos la question de savoir o on en tait dans l'examen de la mise en uvre et si les groupes de discussion n'taient pas en train de dvier l'attention loin de la principale tche du CRIC qui consiste en l'valuation de la mise en uvre de la CLD par les parties.

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