Daily report for 22 September 2005

LES FAITS MARQUANTS DU GROUPE DE TRAVAIL III DU GIEC

JEUDI 22 SEPTEMBRE 2005

La huitime session du Groupe de Travail III (GTIII-8) du Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution Climatique (GIEC) a commenc jeudi 22 septembre, Montral, au Canada, les dlgus examinant le Rapport Spcial sur le Pigeage et le stockage du Dioxyde de Carbone (Rapport Spcial). Le matin, les dlgus ont entendu les dclarations liminaires, un expos sur le projet de Rsum l'intention des Dcideurs Politiques (RDP) et ont entam les dlibrations autour du texte du projet de RDP. L'aprs-midi, les dlgus ont poursuivi l'examen, ligne par ligne, du texte. Les dlgus se sont galement runis dans un groupe de contact pour examiner les deux premiers paragraphes du RDP, qui dfinissent le pigeage et du Stockage du dioxyde de carbone (PSC) et ont dbattu de la manire dont il pourrait contribuer l'attnuation des changements climatiques.

OUVERTURE DE LA SESSION

Le Prsident du GIEC, Rajendra Pachauri (Inde) a souhait la bienvenue aux dlgus et a fait tat des grandes attentes entourant le Rapport Spcial parce que c'est la premire fois qu'une valuation exhaustive des PSC est mene. Il a indiqu que le processus englobait la participation de l'industrie et de la socit civile, et a mis en relief la ncessit de s'assurer des efforts de communication la lueur des lacunes au sujet des PSC dans les donnes et connaissances.

EXPOSE DU PROJET DE RESUME A L'INTENTION DES DECIDEURS POLITIQUES

Le Coprsident du GTIII, Bert Metz (Pays-Bas) a introduit le projet de RDP. Il a expliqu que les lments saillants du RDP seraient prsents, car il ne serait pas pratique d'introduire chacun des chapitres du Rapport Spcial comme envisag au dpart, dans l'ordre du jour. Le Coprsident du GTIII, Ogunlade Davidson (Sierra Leone) a expliqu que le RDP est organis sur la base de nombre de questions importantes concernant les PSC. Il a indiqu que la rfrence la diffusion et le transfert des technologies ne figure pas dans le RDP en raison de l'absence de littrature, et que les donnes concernant les lacunes dans les connaissances relatives aux PSC ne sont pas incluses en raison des limites de l'espace disponible. Il a rappel aux dlgus que le RDP vise couvrir les principales questions pertinentes aux dcideurs mais qu'il ne contient pas de recommandations politiques.

Faisant tat de la difficult rencontre dans la catgorisation de la maturit des diffrentes composantes des systmes de PSC, le Coprsident Davidson a dclar que les technologies de PSC ont t groupes dans l'une des quatre phases de maturit: celles en phase de recherche; celles en phase de dmonstration; celles qui sont conomiquement faisables sous certaines conditions; et celles disposant d'un march mature.

Poursuivant la prsentation, le Coprsident Metz a soulign que, s'agissant des cots de l'lectricit, les hypothses fixant le prix du ptrole entre 15 et 20 dollars le baril ne pourraient pas changer, compte tenu de l'absence de littrature. Au sujet du stockage potentiel, il a soulign: que le jugement d'experts tabli a dgag le chiffre de 2000Gt de dioxyde de carbone pour le stockage gologique; que des utilisations industrielles du dioxyde de carbone sont techniquement possibles mais que leur potentiel est relativement faible; et que des estimations techniques de l'absorption de carbone par les ocans et les minraux ne peuvent pas encore tre tablies. S'agissant du potentiel conomique des PSC, il a prcis que compte tenu du fait que l'exprience avec les PSC est limite, des tudes scnario sont utilises.

Considrant les risques locaux associs aux PSC, le Coprsident Metz a soulign: que les risques dcoulant d'un pipeline de dioxyde carbone serait comparables ceux des pipelines d'hydrocarbone, tandis que les risques dcoulant du stockage de dioxyde de carbone pourraient tre comparables ceux lis au stockage de substances telles que les gaz acides; que le stockage ocanique pourrait avoir des risques importants, mais que les donnes concernant les effets sur les cosystmes sont insuffisantes; et que les risques dcoulant de la carbonatation minrale seraient ceux ayant trait aux effets environnementaux des oprations minires. Au sujet des implications des fuites des stockages, il a dclar que les chiffres figurant dans le projet du RDP sont uniquement titre indicatif. Au sujet de l'estimation et de la comptabilisation des missions, il a indiqu que l'dition 2006 des Lignes Directrices du GIEC rgissant les Inventaires Nationaux des Gaz Effet de Serre englobera des directives concernant l'intgration des PSC dans les inventaires.

CONSIDERATION DU PROJET DE RESUME A L'INTENTION DES DECIDEURS POLITIQUES

Soulignant que prs de 800 observations ont t reues au sujet du projet de RDP, le Coprsident Metz a mis en exergue quelques-unes d'ordre gnral, portant notamment sur la restructuration de l'ordre du RDP et sur la distinction entre le stockage ocanique et le stockage gologique. Il a prcis qu'un glossaire serait inclus dans la version crite et a indiqu que l'insertion de davantage de donnes techniques et d'options politiques devrait tre vite, compte tenu de la vise et de la nature du RDP.

Au sujet de la proposition avance par le Canada, d'inclure un avant-propos prcisant la porte du RDP, le Coprsident Metz a indiqu que les Coprsidents laboreraient l'avant-propos qui ne sera pas prsent comme partie intgrante du projet de RDP, pour approbation. La SUISSE, avec la CHINE et le DANEMARK, a demand que les Coprsidents donnent aux dlgus l'occasion de prsenter leurs observations concernant l'avant-propos.

L'AUSTRALIE a propos la tenue d'un dbat officieux sur ce sujet. Le Coprsident Metz a dclar qu'un dbat officieux serait bienvenu si le temps le permet et, avec le KENYA, a soulign l'importance de se concentrer sur l'approbation du RDP. La FRANCE a soulign le besoin d'claircir le cot des hypothses et la dure de stockage. Les dlgus ont ensuite entam une lecture ligne par ligne du projet de RDP, dans l'ordre des principales questions autour desquelles le RDP est structur.

Qu'est-ce que le pigeage et le stockage du dioxyde de carbone et de quelle manire contribue-t-il l'attnuation des changements climatiques ? Le Coprsident Metz a introduit le texte rvis intgrant quelques unes des observations prsentes par les gouvernements et les organisations. Le dbat s'est focalis, entre autres, sur: la rfrence particulire aux missions des combustibles fossiles, la nature long terme des PSC et la stabilisation des gaz effet de serre; la distinction entre le stockage ocanique et le stockage gologique; et le point de savoir si les PSC sont ou pourraient tre une option d'attnuation. Plusieurs dlgus ont fait part de leurs rserves concernant le fait que certains passages pourraient tre normatifs.

Au sujet de la rfrence aux sources d'mission, la SUISSE, appuye par le PAKISTAN, le CHILI, la NORVEGE et d'autres, a signal que le terme sources anthropiques est trop vague car il englobe l'utilisation des terres, les modifications survenues dans l'utilisation des terres, et la foresterie. Les dlgus se sont accords sur une proposition avance par l'AUSTRALIE et la NORVEGE de remplacer sources anthropiques par sources lies l'industrie et l'nergie.

Le dbat s'est galement focalis sur la question de savoir si les PSC sont ou pourraient tre une option d'attnuation, la FRANCE, la SUISSE, l'ALLEMAGNE, la ZAMBIE, l'Autriche et d'autres, indiquant qu'il pourrait tre, tandis que l'ARABIE SAOUDITE, l'AUSTRALIE et les ETATS-UNIS ont apport leur appui est avec un libell restrictif. La FRANCE a dclar qu'elle ne pouvait accepter les PSC sont une option d'attnuation tant que les PSC englobent le stockage ocanique. Aucun accord n'a t atteint et un groupe de contact a t convoqu.

La CHINE a remis en question le paragraphe tir du TRE. Le Coprsident Metz a expliqu que le paragraphe a t intgr dans une tentative de rpondre la question de savoir si les PSC sont ncessaires, et que la formulation convenue dans le TRE a t utilise pour viter le risque d'avoir un long dbat. La CHINE a dclar que le paragraphe n'apportait aucune information supplmentaire et qu'il devrait tre, soit rvis, soit supprim. Cette question a t galement transmise au groupe de contact.

Les dlgus ont examin d'autres rvisions des libells figurant dans ce chapitre. La SUISSE, appuye par la COREE, la BELGIQUE et d'autres, a soulign que faire rfrence uniquement la stabilisation et non la rduction des concentrations de gaz effet de serre, est normatif. La SLOVENIE, appuye par l'ALLEMAGNE, a propos l'insertion d'une rfrence l'Article 2 de l'UNFCCC (objectif ultime). Le dlgu des ETATS-UNIS a propos l'utilisation d'une terminologie d'ordre plus gnral, comme objectifs de la lutte contre les changements climatiques, plutt que de spcifier stabilisation et rduction des missions des gaz effet de serre. La SUEDE a propos l'insertion d'une rfrence la gestion au lieu de l'amlioration des puits biologiques. L'ARABIE SAOUDITE, contre par la SLOVENIE et la RUSSIE, a dclar ne pas tre en faveur de la rfrence l'nergie nuclaire en tant qu'option d'attnuation, figurant dans le texte. Le dlgu des ETATS-UNIS a dclar que le potentiel des PSC de rduire de manire importante les cots de l'attnuation, devrait tre inclus dans le texte. Le BANGLADESH a propos l'insertion d'une rfrence plus forte l'efficacit nergtique. Aucun accord n'a t atteint sur l'intgration de ces propositions.

 Quelles sont les caractristiques du pigeage et stockage du dioxyde carbone ? L'aprs-midi, le Coprsident Davidson a prsent pour ce chapitre, un texte rvis, bas sur les observations prcdentes soumises par les gouvernements et les organisations. Plusieurs dlgus ont suggr de modifier l'intitul du chapitre. La SLOVENIE, contre par le Royaume-Uni, a propos de prciser sources anthropiques de dioxyde de carbone. Le ROYAUME-UNI a suggr de mentionner les sources convenables de dioxyde de carbone. Au terme d'un certain dbat, les dlgus ont dcid de reprendre l'intitul d'origine du chapitre.

La discussion devait passer ensuite aux parties substantives de ce chapitre, qui dtermine les grandes sources de dioxyde de carbone et dcrit les mthodes potentielles de stockage. Les dlgus ont accept que la proposition des Coprsidents englobe un tableau profilant les grandes sources fixes mondiales de dioxyde de carbone, dont les missions dpassent 0.1 MtCO2 par an. L'AUSTRALIE a soulign la ncessit que le texte montre que la gamme des options techniques peut tre plus large que celle qui pouvait tre utilise de manire licite. La FRANCE et le DANEMARK ont soulign l'importance de ne pas exclure la possibilit que les formations aquifres et gothermiques puissent tre utilises pour le stockage du dioxyde de carbone, mme si elles ont d'autres utilisations. Le Principal auteur du Rsume Technique du Rapport Spcial, Sally Benson, a soulign qu'tant donn que l'intention n'est pas de stocker le dioxyde de carbone dans les sources agricoles ou d'eau potables, le terme salines est utilis pour dfinir les formations qui n'ont pas d'usage convenant. Elle a galement soulign que les zones gothermiques ne sont pas retenues comme tant le premier choix du stockage du dioxyde de carbone dans des poches souterraines profondes. Les dlgus ont dcid ensuite d'insrer une note de bas de page qui dfinit les formations salines et qui stipule que parce que l'utilisation de l'nergie gothermique est susceptible d'augmenter, le potentiel des zones gothermiques pourrait ne pas convenir aux PSC.

Le dlgu des ETATS-UNIS, contr par l'ALLEMAGNE et l'AUTRICHE, a appel la suppression de la rfrence aux fuites manant du transport de dioxyde de carbone, comme facteur de rduction du volume net des missions, travers les PSC, compte tenu de l'impact mineur des fuites. Le ROYAUME-UNI a propos et les dlgus ont accept d'inclure une rfrence toute fuite manant du transport. Le DANEMARK et l'AUTRICHE ont demand davantage de dtails sur les diffrences entre la consommation d'nergie associes au PSC des centrales lectriques fonctionnant au charbon et au gaz. L'AUTRICHE, appuye par la BELGIQUE, a suggr de souligner que les pourcentages figurant dans ce chapitre, ont t calculs dans l'hypothse qu'il n'y a pas de fuite, tandis que le ROYAUME-UNI, avec l'AUTRICHE, a propos de mentionner stockage sr au lieu de fuite. Le DANEMARK, contr par l'AUSTRALIE, et appuye par le CHILI et l'AUTRICHE, a appel l'insertion d'une rfrence la biomasse dans ce chapitre. La BELGIQUE a demand l'insertion d'une rfrence l'chelle temporelle du stockage dont il est fait tat ailleurs dans le RDP. Les dlgus se sont accords sur une note de bas de page consacre au stockage des carbonates minraux, telle qu'amende par la FRANCE et le Royaume-Uni, pour en exclure le stockage gologique profond des carbonates.

DANS LES COULOIRS

Les couloirs de l'immeuble de l'ICAO taient silencieux tout le long de la journe de la premire journe de la GTIII-8, la plupart des dlgus se trouvant dans la salle plnire, prenant part une lecture ligne par ligne exhaustive et probablement extnuante du projet de texte du RDP. Plusieurs participants en taient s'interroger sur le rythme de la progression des travaux, signalant que seuls quatre des 32 paragraphes ont t traits. Un observateur a prcis que la discussion a abord une gamme de sujets allant du fond du RDP, jusqu' l'emplacement des virgules, et que tous les aspects abords sont importants, compte tenu de la ncessit de fournir aux dcideurs politiques un rsum complet et intelligible du RDP. Un autre dlgu a parl du niveau d'implication d'un large ventail de dlgus dans les dlibrations, indiquant que cela devrait aider s'assurer que le texte produit rende compte du consensus des membres du GIEC, sur le maintien de l'esprit de l'organisation.
 

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