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Daily report for 15 February 2016

2nd Meeting of the UNEP OECPR

La deuxième réunion du Comité à composition non limitée des représentants permanents (CCNLRP-2) au Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) s'est ouverte lundi à Nairobi, au Kenya. Les délégués ont reçu des messages du Président de l’Assemblée générale des Nations Unies Mogens Lykketoft et du Directeur exécutif du PNUE Achim Steiner, ainsi que plusieurs déclarations des États membres et des groupes régionaux. Les délégués ont adopté l’ordre du jour et l’organisation des travaux, examiné des questions de politique, et abordé: le programme d’examen de la performance; la Stratégie à moyen terme pour la période 2018-2021 (SMT), et le programme biannuel de travail (PT) et le budget pour la période 2018-2019; et les modifications à apporter au cycle de l’Assemblée des Nations Unies sur l’environnement (ANUE) du PNUE.

Une réception a eu lieu dans la soirée, offerte par les Pays-Bas et la Roumanie.

PLÉNIÈRE D’OUVERTURE

Souhaitant la bienvenue aux délégués, la Présidente du CRP Julia Pataki a estimé que la CCNLRP-2 sera réussie si elle définit des messages clairs pour diffusion par l’ANUE-2. Les délégués ont approuvé la nomination du Pakistan comme nouveau Vice-Président du CRP pour la région Asie-Pacifique, et ont adopté l’ordre du jour provisoire de la CCNLRP-2  (UNEP/OECPR.2/1/Rev.1) sans amendement.

Lors d’une allocution vidéo, le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies Mogens Lykketoft a évoqué l’ANUE-2 comme un important poste de contrôle intergouvernemental sur la route vers 2030, et a souligné son rôle dans l’intégration de la dimension environnementale tout au long des Objectifs de développement durable (ODD).

Steiner a estimé que la participation à la CCNLRP-2 est « impressionnante », en mettant en exergue l’intérêt, l’expectative et la confiance démontrés par les États membres vis-à-vis du rôle de l’ANUE dans l’architecture mondiale du développement durable. Il a instamment prié les délégués à ne pas considérer le PNUE comme une institution devant être davantage « découpée et réduite », en signalant qu’il a démontré sont efficacité et son effectivité. 

Le G-77/CHINE, l’UE et ses États membres, et le GROUPE AFRICAIN, ont tous souligné les accords majeurs en matière de développement durable conclu en 2015 et ont noté qu’en 2016 l’accent sera mis sur le lancement de la mise en œuvre. Ils ont souligné le rôle crucial du PNUE dans la bonne marche de la mise en œuvre des aspects environnementaux de ces accords, et l’UE a souligné le besoin de s’attaquer au traitement morcelé de l’environnement. Le G-77/CHINE a souligné l’importance de la CCNLRP-2 pour traiter les impacts environnementaux des conflits, et le GROUPE AFRICAIN a signalé les avancées des pays africains en réponse à la résolution ANUE-1 sur le commerce illégal d’espèces sauvages.

Le Groupe des pays d’Amérique Latine et des Caraïbes (GRULAC) a estimé que les ODD doivent être le « phare » des travaux du PNUE et ont dit préférer un petit ensemble de résolutions qui permette leur examen de façon globale. La LIGUE ARABE a souligné le besoin d’approfondir les efforts régionaux et internationaux pour lutter contre le terrorisme.

Concernant la promotion de la dimension environnementale du Programme de développement à l’horizon 2030, le SRI LANKA a souligné le rôle du Forum des Ministres et autorités en charge de l’environnement en Asie Pacifique, la FINLANDE a mis en exergue les stratégies à l’échelle du système, et la SUÈDE, avec la SUISSE, a soutenu la recherche d’un document politique négocié à l’issue de l’ANUE-2.

La Chine a attiré l’attention sur sa contribution de 6 millions USD sur quatre années à la coopération Sud-Sud, et ses lois solides en matière de gouvernance environnementale.

Les ÉTATS-UNIS ont estimé prioritaire de discuter sur: les résultats en termes de qualité de l’air; ses propositions de résolution relatives au gaspillage alimentaire et –avec l’UE– aux mers et océans; le cycle de l’ANUE; le format du résultat de haut niveau; et la politique d’engagement des parties prenantes.

Le KENYA a souligné les efforts des pays africains pour lutter contre le commerce illégal d’espèces de faune et de flore sauvages, en signalant la Stratégie africaine commune adoptée à Brazzaville en avril 2015, et en appelant à la poursuite du partenariat avec le PNUE dans ce domaine.

Le MEXIQUE a appelé à améliorer l’harmonisation des programmes de travail de la Convention sur la diversité biologique et l’ANUE, et le NIGERIA a appelé le PNUE a aligner sa planification stratégique sur l’Accord de Paris sur le climat.

La COLOMBIE a exprimé son inquiétude concernant le nombre élevé de projets de résolutions, qui pourrait empêcher la participation effective des États membres à la CCNLRP-2.

Concernant l’engagement des parties prenantes, l’UE, les ÉTATS-UNIS et le G-77/CHINE ont exhorté le CCNLRP à avancer dans la recherche d’un accord consensuel avant l’ANUE-2. La CHINE a souligné l’importance de la règle de « non objection ». Le MEXIQUE et CUBA ont souligné l’importance des dispositions relatives à l’engagement de parties prenantes. L’ARGENTINE a souligné que l’ANUE doit rester un forum incluant, ouvert et participatif, et a appelé à fournir des ressources adéquates aux pays en développement conformément au principe de responsabilités communes mais différenciées.

La FÉDÉRATION DE RUSSIE a mis en garde contre une politisation du PNUE.

L’AUSTRALIE et la NORVÈGE ont salué la résolution sur les débris et déchets de matière micro-plastique en milieu marin.

La JORDANIE a appelé les délégués à discuter des impacts environnementaux de la crise syrienne sur les pays voisins dans un esprit de coopération.

Les GRANDS GROUPES ET PARTIES PRENANTES ont appelé l’ANUE à fournir une « contribution politique » à la mise en œuvre des aspects environnementaux du Programme 2030, et ont souligné l’importance d’une approche « non-régressive » de la politique d’engagement des parties prenantes.

Adoption des minutes des réunions précédentes du CRP: Pataki a proposé et les délégués ont accepté de renvoyer ce point à la prochaine réunion du CRP.

Organisation des travaux: Les délégués ont adopté l’organisation des travaux (UNEP/CPR/133/8), y compris la constitution de Groupes de travail et l’approbation des Présidents des secteurs: Marcela Nicodemos, Brésil, pour le Secteur 1; John Moreti, Botswana, pour le Secteur 2; Corinna Enders, Allemagne, pour le Secteur 3; John Moreti, Botswana, également pour le Secteur 4; et Raza Bashir Tarar, Pakistan, pour le Secteur 5.

EXAMEN DES QUESTIONS DE POLITIQUE

Le Directeur exécutif Steiner a présenté 12 rapports sur les travaux que le PNUE a entrepris en réponse à diverses décisions et résolutions issues de sessions antérieures du Conseil d’administration et l’ANUE, portant sur: le commerce illégal d’espèces sauvages; l’interface science-politique; les produits chimiques et les déchets; les débris et déchets de matière micro-plastique en milieu marin; le renforcement du rôle du PNUE dans la promotion de la qualité de l’air; l’adaptation fondée sur les écosystèmes; le Système mondial de suivi de l’environnement / Programme de l’eau; les différentes approches, visions, modèles et outils pour réussir la durabilité environnementale dans le conteste du développement durable et de l’éradication de la pauvreté (UNEP/EA.2/6/Add.1-8); la coordination au sein du système des Nations Unies dans le domaine de l’environnement, y compris le Groupe de gestion environnementale; l’examen à mi-parcours du Quatrième programme pour le développement et Examen périodique du droit environnemental; la relation entre le PNUE et les Accords multilatéraux sur l’environnement; et le renforcement des synergies entre les divers accords multilatéraux environnementaux relatifs à la biodiversité (UNEP/EA.2/7/Add.1-4).

La NORVÈGE  a appelé au renforcement des synergies pour combattre les crimes environnementaux et a signalé une grande expectative vis-à-vis du rapport GEO-6 à paraître et du rapport d’expert sur les débris et déchets de matière micro-plastique en milieu marin. Le JAPON a salué le soutien apporté par le PNUE en matière de qualité de l’air dans la région Asie-Pacifique et a souligné le besoin d’assurer la cohérence budgétaire et programmatique de l’ensemble du système des Nations Unies. L’UE a souligné, entre autres, le besoin: d’élargir la sélection des auteurs du GEO-6 et s’assurer de l’achèvement du rapport pour 2018; d’élaborer un plan à long terme pour garantir le succès de PNUE-Live comme outil destiné aux décideurs politiques; et de garantir que l’ANUE-2 adopte une décision substantielle sur la relation entre le PNUE et les Accords multilatéraux sur l’environnement (AME). Le NÉPAL a demandé une augmentation du renforcement des capacités et du financement pour les pays en développement. Le grand groupe ENTREPRISES ET INDUSTRIES a appelé à des « approches économiques d’ensemble » et à mettre l’accent sur les partenariats dans les domaines qui profiteraient le plus du pouvoir de rassemblement de l’ANUE. Le grand groupe des AUTORITÉS LOCALES a encouragé à établir des liens plus étroits entre l’ANUE et la prochaine conférence Habitat III. Steiner a suggéré que l’utilisation d’évaluations régionales pour articuler des messages politiques s’est avérée une approche utile. Il s’est dit confiant que le GEO-6 est en bonne voie de respecter la date limite de 2018.

EXAMEN DE LA PERFORMANCE DU PROGRAMME

Le Secrétariat a présenté ce point de l’ordre du jour, en résumant la performance du PNUE dans chacun de ses sept sous-programmes en 2014-2015, et en signalant que le PNUE a atteint 70% des résultats escomptés. Concernant le projet de Rapport synthétique d’évaluation pour 2014-2015, il a recommandé de rester attentifs, entre autres, à la préparation de la mise en œuvre et au suivi des projets.

Les ÉTATS-UNIS ont demandé des informations sur la façon dont le PNUE pourrait élever son faible score sur l’indicateur « vraisemblance de l’impact ». L’UE a appelé: à traiter les différences entre les résultats de performance des divers sous-programmes; à approfondir l’examen de la réduction des contributions au Fonds environnemental; à adopter une vision à plus long terme dans la SMT pour 2018-2021; à réduire le temps nécessaire pour pourvoir aux postes vacants; et à assurer un équilibre de genre dans les postes de direction. Le JAPON a souligné l’importance de prendre des mesures pour harmoniser l’état de la mise en œuvre des divers sous-programmes. La NORVÈGE a souligné qu’un financement prévisible et stable est crucial au renforcement du PNUE.

STRATÉGIE DE MOYEN TERME POUR 2018-2021, PROGRAMME DE TRAVAIL ET BUDGET POUR 2018-2019, ET QUESTIONS DIVERSES

La Présidente a présenté ce point de l’ordre du jour, en signalant que quatre projets de rapports ont été distribués aux États membres, portant sur: la proposition de PT et budget biennaux pour 2018-2019; l’élaboration de la SMT pour 2018-2021; et la gestion des fonds d’affectation spéciale et des contributions pré-attribuées. Elle a noté que ces rapports seraient transmis à l’ANUE-2, avec les commentaires des États membres.

Le Directeur exécutif adjoint du PNUE Ibrahim Thiaw a indiqué que la SMT et le PT visent à remplir le rôle approfondi du PNUE en soutien au programme de mise en œuvre des ODD. Il a noté que les décisions de l’AGNU ont renforcer le budget principal, mais que des défis subsistent, notamment l’exigence de préparer les budgets trois ans à l’avance. Le Secrétariat a également présenté en détail la SMT, le PT et le budget, en signalant qu’ils visent un financement total de 793,2 millions USD pour 2018-2019, ce qui demande des efforts considérables en 2016 pour mobiliser des ressources suffisantes.

Les ÉTATS-UNIS ont salué les efforts pour répondre aux inquiétudes soulevées par les États membres sur le budget et la SMT, et a qualifié le budget du Fonds environnemental d’« ambitieux ». CUBA a demandé plus de temps de discussion sur la SMT pendant la CCNLRP-2. Le GROUPE AFRICAIN a mis en garde contre un traitement individuel de la qualité de l’air. La NORVÈGE a exprimé son soutien au Fonds environnemental et, avec la NOUVELLE-ZÉLANDE et d’autres, a salué l’idée d’une SMT plus orientée vers le Programme 2030. Le JAPON et SINGAPOUR ont salué l’approche budgétaire axée sur les résultats et ont encouragé les efforts soutenus pour combler les lacunes de financement, et SINGAPOUR a salué le caractère prioritaire accordé à la question de la qualité de l’air. Signalant que la SMT est « presque prête », l’UE a appelé aux fournisseurs de fonds pré-affectés à contribuer au Fonds environnemental, et s’est dite favorable à une croissance nominale nulle du budget général. Le MEXIQUE et d’autres ont demandé au PNUE de fournir des estimations budgétaires pour chacune des résolutions soumises à examen pendant la CCNLRP-2. Le grand groupe COMMUNAUTÉ SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE a appelé à un soutien renforcé pour les fonctions centrales du PNUE, en établissant notamment un lien entre la science institutionnelle et les savoirs locaux.

En réponse, Thiaw a indiqué que le PNUE poursuivrait les discussions sur cette question à travers la Présidente et les Présidents des secteurs, et qu’il serait en mesure de fournir au CRP des estimations des coûts après la CCNLRP-2. Pataki a invité les délégués à envoyer des suggestions concrètes de formulation au Secrétariat.

CYCLE DE L’ANUE

Pataki a souligné l’accord général concernant le déplacement du cycle de l’ANUE des années paires aux années impaires. Le Président du Secteur 5 Tarar a présenté un compte-rendu historique des discussions sur la question, en signalant que les États membres ont demandé des éclaircissements concernant les implications budgétaires et politiques de ce changement pour un cycle sur les années impaires. Pataki a proposé, et les délégués ont accepté, de conduire des discussions plus poussées à ce sujet lors de la réunion du Secteur 5 mardi soir.

DANS LES COULOIRS

Une salle de conférence bondée, avec des difficultés dans la connexion internet, a marqué le début de la semaine, alors que les délégués prenaient à bras-le-corps le travail qui leur était confié. « Le texte de la résolution était déjà long de 56 pages avant le weekend, maintenant il est encore plus long », a dit un participant, en notant que plusieurs pays et groupes régionaux ont été actifs dans la proposition de textes écrits, alors que d’autres se lamentaient de la qualité inégale des projets de résolutions.

Cependant, nombre de participants ont eu l’impression que la précipitation était la preuve de l’intérêt et de l’engagement des États membres à faire évoluer l’ANUE en tant qu’organe politique de haut niveau. Alors que les trois jours dédiés cette semaine à la négociation des textes de résolution seront certainement insuffisants, la question que tout le monde se pose est « qu’est ce qui doit être prioritaire cette semaine » ? Des initiés suggèrent que ce seront les questions politiques substantielles: les océans, avec les débris et déchets de matière micro-plastique en milieu marin; l’impact du conflit sur l’environnement; et les moyens de relier le PNUE au programme des ODD et au Forum politique de haut niveau.

Participants

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