Publié
par L'Institut
International du Développement Durable (IIDD)
Vol. 24 No. 26
Mardi 4 Novembre 2003
LES FAITS MARQUANTS DE LA CIBT-35:
LUNDI 3 NOVEMBRE 2003
Lundi, les délégués près de la 35ème
session du Conseil international des bois tropicaux et des
réunions des commissions en rapport, (CIBT-35) se sont réunis
dans des sessions du Conseil et des sessions des Commissions.
Le matin, le Conseil a entendu les déclarations d'ouverture, a
examiné des questions d'organisation puis s'est penché sur le
rapport de la 13ème réunion du Groupe consultatif
informel (GCI). L'après-midi, une session de commission mixte
s'est tenue pour entendre lecture du rapport du Groupe
d'experts, chargé de l'évaluation technique des propositions
des projets. Les commissions chargées de l'information
économique et des données du marché (CEM) et de l'industrie
forestière (CFI) se sont réunis conjointement, pour procéder à
la revue des projets et pré-projets complétés et à l'examen
des leçons apprises dans le domaines des évaluations ex-post.
La Commission chargée de la reforestation et de la gestion
forestière (CRF) s'est réunie pour la revue des projets
complétés.
SESSION DU CONSEIL
LES DECLARATIONS D'OUVERTURE: Le Président
de la CIBT-35, Bin Che Freezailah, Malaisie (à droite) a
ouvert la session, notant le haut niveau d'attention politique
accordé aux problèmes posés à l'Organisation internationale
des bois tropicaux (OIBT). Il a souligné que la surface totale
des forêts tropicales mondiales est petite, comparée à celle
des forêts tempérées et des forêts boréales, et que
l'exploitation illicite continue à menacer le patrimoine
forestier de la planète. Le Président Freezailah a également
déclaré que la coopération de la société civile, des
gouvernements et d'autres encore aiderait l'OIBT à 'se
réinventer' et faciliterait la gestion des forêts tropicales.
Le Président Freezailah a ensuite annoncé, et les délégués ont
applaudi, la récente accession du Nigeria à l'OIBT.
Manoel Sobral Filho, Directeur exécutif de
l'OIBT, a déclaré que le rapport de l'état d'avancement de la
mise en uvre de l'Accord international des bois tropicaux,
1994 (AIBT, 1994) pourrait être utile aux gouvernements,
durant le processus de renégociation. Il a indiqué, que dans
la renégociation de l'AIBT, 1994, les Etats membres doivent
prendre en considération, le caractère évolutif du débat
forestier, qui aura, dans les quelques décennies à venir,
intégrer une nouvelle vision et un nouveau processus pour le
traitement des questions ayant trait aux forêts tropicales.
Sobral a mis en relief l'importance de certaines questions ne
figurant pas à l'ordre du jour de la CIBT-35, notamment,
celles des approches en phases en matière de certification,
des partenariats entre le secteur public et le secteur privé,
et de la coopération avec les diverses organisations
internationales. Il a également souligné l'importance de
l'accession des Etats membres à l'AIBT, 1994 et à l'accord qui
lui succédera, et la nécessité, pour les membres actuels,
d'honorer leurs obligations financières si l'on veut que
l'accord successeur réussisse.
Keiji Ide, représentant du Ministère nippon
des affaires étrangères, a parlé de la contribution de son
pays à la question des bois tropicaux, notamment dans les
domaines: de l'échange d'information, des lignes directrices
politiques, de la mise en application des projets et de leur
financement. Il a évoqué l'initiative conjointe lancée par le
Japon et l'Indonésie dans le domaine de la lutte contre
l'exploitation forestière illégale et la contribution du Japon
au Partenariat forestier asiatique, qui vise à promouvoir le
développement durable en Asie. Affirmant que l'AIBT, 1994 est
équilibré et qu'il reflète bien les priorités de l'OIBT, il a
indiqué que les thèmes immergeant et le souci de la
participation de la société civile doivent être reflétés dans
l'accord qui lui succédera.
Mamoru Ishihara, Directeur général de l'Agence
nippone des forêts, a noté que les deux-tiers de la surface
terrestre, sont occupés par la forêt, dont une bonne partie a
été touchée par des catastrophes naturelles. Il a précisé
l'engagement du Japon en faveur de la gestion forestière
durable (GFD). Il a mis en exergue l'effort fourni par le
Japon pour introduire l'étiquetage et la certification et pour
faire face à l'exploitation forestière et aux récoltes
illégales, à l'échelle mondiale.
Adou Assoa, Ministre ivoirien des eaux et des
forêts, a parlé des progrès réalisés par son pays dans la mise
en application de l'Objectif 2000, et a expliqué la nouvelle
politique forestière de la Côte d'Ivoire et les partenariats
conclus avec les ONG et avec le secteur privé. Notant que les
forêts primaires sont en train de disparaître et que les
forêts secondaires ont besoin de nouveaux mécanismes de
financement, il a fait part de son espoir de voir l'OIBT être
en mesure de relever les défis posés.
Muhammad Prakosa, Ministre indonésien des
forêts, a souligné l'importance de la GFD, notant la nécessité
d'établir une coopération entre les pays producteurs et les
pays consommateurs, dans le traitement du problème de
l'exploitation forestière illégale et du commerce illicite qui
lui est associé. Donnant un aperçu sur les importations
malaises de bois d'uvre illégal en provenance d'Indonésie et
la nécessité pour les Etats consommateurs d'interdire le
commerce illicite des bois tropicaux, Prakosa a appelé à la
mise en place de normes cohérentes et à l'instauration d'une
coopération internationale.
Patrick Praitch, Ministre des forêts,
Papouasie Nouvelles Guinée, a mis en exergue la participation
active de son pays au processus de l'OIBT et a plaidé pour un
élargissement de la portée de l'AIBT, 1994, à travers: la
promotion d'une approche holiste et l'évolution du statut
actuel de l'organisation, en sa qualité d'organisation
appartenant au secteur des matières premières. Praitch a
également décrit la position de la Papouasie Nouvelle Guinée
concernant la renégociation de l'AIBT, 1994, notant la
nécessité d'améliorer l'échange d'information, l'accès aux
nouvelles ressources, et l'accès des bois tropicaux au marché
international. Se félicitant du soutien de l'OIBT en faveur de
la GFD en Papouasie Nouvelle Guinée, il a décrit les deux
propositions de projets soumises récemment par son pays et a
présenté son offre d'accueillir la CIBT-40.
Elisea G. Gozun, Secrétaire d'Etat à
l'environnement et aux ressources naturelles, Philippines, a
réaffirmé l'engagement de son pays en faveur de l'Objectif
2000, et a identifié les priorités politiques nationales, dont,
entre autres: la mise en place d'un nouveau code politique
forestier, l'adoption d'un système de Critères et Indicateurs
(C&I), le renforcement de la gestion forestière communautaire
locale, l'expansion des plantations forestières,
l'instauration d'un environnement plus favorable à
l'investissement, l'accroissement de la durabilité de
l'investissement destiné au secteur forestier, et la
dissémination des connaissances ressources.
Hosny al-Lakany, de la FAO, a fait l'éloge des
accomplissements politiques de l'OIBTet a mis en exergue
l'importance de poursuivre la collaboration entre la FAO et
l'OIBT. Il a également souligné les efforts constants fournis
par la FAO dans l'élaboration des lignes directrices devant
encadrer l'application des lois forestières, dans la mise à
disposition de données crédibles et opportunes concernant la
gestion forestière, la coopération avec l'OIBT dans
l'élaboration des C&I pour la GFD, et dans le renforcement de
l'interface entre les considérations économiques et et celles
écologiques.
Après les déclarations d'ouverture, la
MALAISIE a souligné que la question de l'exploitation
forestière illicite doit être traitée, à l'échelon intérieur,
par les pays producteurs, et a plaidé pour l'adoption
d'approches axées sur le milieu rural et pour une coopération
à tous les niveaux, illustrant son propos par des exemples
d'actions menées dans le cadre de la lutte contre
l'exploitation forestière illégale.
LES QUESTIONS D'ORGANISATION: Le Directeur
exécutif de l'OIBT, Sobral, a indiqué que le quorum pour la
CIBT– 35, est atteint. Les délégués ont adopté l'ordre du jour
provisoire et le calendrier des travaux, sans outre
commentaire. Sobral a mis en exergue l'accession du Nigeria,
notant que le nombre actuel des adhérents de l'OIBT est de 48,
composé de 26 pays producteurs et 32 pays consommateurs. Les
délégués ont approuvé la répartition des voix, proposée, telle
que figurant dans l'ordre du jour (ITTC(XXXV)/1), et ont admis
toutes les organisations candidates au statu d'observateur.
LES RAPPORTS: Le Président Freezailah a
présenté le rapport du GCI (ITTC(XXXV)/2), mettant en relief:
le procès-verbal du Groupe de travail intersessions sur les
préparatifs de la négociation de l'accord succédant; les
propositions d'amendement introduites pour le processus
décisionnel du Conseil; et les projets de décisions reçus des
Etats membres et du Secrétariat de l'OIBT. Il a indiqué que le
GCI a identifié les difficultés potentielles susceptibles de
se poser dans les négociations, notamment, l'utilisation du
terme 'services environnementaux', la répartition des voix des
membres africains, et l'emploi d'une nouvelle terminologie non
définie.
Le GUATEMALA a mis en garde contre l'exclusion
des forêts conifères tropicales, des discussions de l'OIBT. La
PAPOUASIE NOUVELLE GUINEE a noté que les conifères
représentent une partie importante des ressources de base d'un
certain nombre de pays. La SUISSE a mis en relief sa
proposition d'inclure dans le programme de travail biennal,
une discussion de groupe sur l'amélioration de la
collaboration entre le TAG et le CSAG. Le Président Freezailah
a indiqué que les possibilités offertes aux nouvelles
initiatives, sont limitées, en raison des contraintes
budgétaires. Commentant le paragraphe consacré, dans le
rapport du GCI, aux services environnementaux, la SUISSE a
affirmé qu'en faisant part de son point de vue sur la portée
que devrait avoir l'accord succédant, le GCI a outrepassé ses
prérogatives. Le délégué a suggéré la suppression du
paragraphe entier, du rapport. L'EQUATEUR a rappelé que le GCI
est un organe consultatif, et a recommandé que le rapport du
GCI indique bien que tout élargissement de la portée de l'AIBT,
1994, doit être soigneusement étudié. Le délégué des
Etats-Unis a affirmé que le paragraphe ne reflète pas la
discussion du GCI, et a suggéré d'en reformuler le contenu.
Plusieurs membres du GCI ont répondu que n'est pas encore le
moment de négocier le fond du rapport du GCI. Le Président
Freezailah a indiqué que la question sera traitée au cours de
la deuxième session du Comité préparatoire, et a expliqué que
le rapport est un document d'orientation uniquement, qui doit
être approuvé ou rejeter, tel quel.
SESSION DE LA COMMISSION MIXTE
Le Président de la commission mixte, Henri-Félix
Maître (France) a introduit Patrick Hardcastle, qui a présenté
le rapport du Groupe d'experts, chargé de l'évaluation
technique des propositions de projets (CEM,CRF,CFI(XXXIII)/1).
Il a précisé que nombre de projets et de pré-projets examinés
dans le rapport, sont caractérisés par des indicateurs
faiblement cadrés et une mauvaise analyse des problèmes posés,
et que le contexte général y fait défaut. Il a noté que le
cycle de l'OIBT relatif à l'approbation des projets, a besoin
d'être amélioré.
Le délégué des ETATS-UNIS a déclaré que les
recommandations du groupe de discussion ne sont pas prises en
considération dans la mise en uvre des projets. La PAPOUASIE
NOUVELLE GUINEE a noté que nombre de bonnes propositions sont
en train d'être rejetées parce qu'elles ne répondent pas aux
conditions requises par les gouvernements. La SUISSE a mis en
relief la nécessité d'évaluations à mi-parcours des projets
comportant plusieurs phases. Le BRESIL a parlé de son nouveau
cadre impliquant les diverses parties prenantes, mis en place
pour l'amélioration de la formulation des projets.
Le Secrétariat a décrit les mesures
éventuelles susceptibles d'améliorer les mécanismes de
dissémination et d'échange des données entre les projets (CEM,CRF,CFI(XXXIII)/2).
Le Secré
tariat a également présenté une proposition appelant à établir
un groupe de travail sur les leçons apprises des évaluations
ex-post, aux fins d'améliorer la conception et la mise en
uvre des projets. Le BRESIL, la SUISSE, le GABON, les
PHILIPPINES, les PAYS-BAS et les ETATS-UNIS se sont portés
volontaires pour l'élaboration des attribution du groupe de
travail en question.
LA COMMISSION SUR L'INFORMATION ECONOMIQUE ET
LES DONNEES DU MARCHE ET LA COMMISSION SUR L'INDUSTRIE
FORESTIERE
Le Président Gilbert Kaya a ouvert l'ordre du
jour des CEM/ CFI par la lecture du rapport concernant les
projets et les pré-projets complétés. Des exposés ont été
présentés sur les projets complétés suivants: Elaboration et
établissement d'un programme éducationnel au Ghana, pour
informer la chaîne de distribution des produits ligneux, de
l'importance d'utiliser les bois tropicaux provenant de tous
les pays membres de l'OIBT; Mise au point et extension des
techniques de préservation des bois issus des plantations
forestières tropicales, en Chine; Etude de l'OIBT visant à
déterminer les mesures permettant d'accroître la transparence
du commerce du contre-plaqué tropical et d'analyser les causes
de la fluctuation des marchés et de l'instabilité des prix;
et, projet international pour l'évaluation des marchés du
mobilier de bois, à l'échelle mondiale. Le Secrétariat a parlé
des enseignements tirés des évaluations ex-post
précédentes, et a indiqué que parmi ces derniers, figure la
nécessité: d'un comité d'organisation efficace, d'un soutien
gouvernemental fort, et d'une coopération entre toutes les
parties prenantes. Les problèmes évoqués comprennent: les
retards enregistrés dans les projets, et le changement
fréquent des personnels. Le Secrétariat a noté enfin la
limitation des financements destinés aux travaux de suivi et
d'évaluation.
LA COMMISSION SUR LA REFORESTATION ET LA
GESTION DES FORETS
La CRGF a entendu des exposés sur un certain
nombre de projets complétés axés, entre autres, sur: la
gestion durable de la forêt de Missahoe, au Togo;
l'utilisation optimale des données fournies par RADARSAT-SAR,
pour le suivi des changements survenant dans les ressources
forestières; le renforcement de l'industrie du balsa de l'East
New Britain, en Papouasie Nouvelle Guinée; et la recherche
forestière sur le 'Bulungan', en Indonésie.
Le Secrétariat et les représentants d'un
certain nombre de pays ont présenté des commentaires sur
l'état actuel de l'audit financier des projets complétés,
notant que l'audit financier final est encore en suspens, pour
la majeure partie des projets.
DANS LES COULOIRS
En début de journée, plusieurs délégués ont
craint de voir les travaux de la CIBT-35 handicapé par
l'absence du Président et du Vice-président du Groupe des pays
producteurs. Ces craintes ont toutefois été dissipées, lorsque
le Groupe en question a désigné de nouveaux représentants.
S'agissant du budget, quelques participants ont fait part de
leurs réserves concernant le fait que l'OIBT dépend lourdement
des financements volontaires, et ont noté que les pays
industrialisés doivent apporter des contributions plus
importantes au budget régulier.
A SUIVRE AUJOURD'HUI
REUNIONS DES BLOCS: Les groupes des pays
producteurs et des pays consommateurs se réuniront de 9h à
10h, respectivement, dans la Salle des Plénières et la Salle
des Commissions.
SESSION DU CONSEIL: Le conseil se réunira
dans la Salle des Plénières, de 10h à 14h, pour l'examen: du
rapport du Groupe d'experts sur la gestion de la mise en uvre
des projets; des lignes directrices de l'OIBT concernant la
restauration, la gestion et la mise en valeur des forêts
tropicales dégradées et secondaires; de la promotion de la GFD
dans le bassin du Congo; et du Programme de travail de l'OIBT,
pour l'exercice 2003 et du projet de programme de travail de
la biennale 2004-2005.
EVENEMENT SPECIAL: Une réunion en marge de
la conférence est prévue sur le thème " les techniques
novatrices de séchage du bois", présenté par l'Organisation
des Nations Unies pour le Développement Industriel – Tokyo, de
12h à 12h30.
SESSIONS DES COMMISSIONS: La CRGF se
réunira de 14h à 17h. Les CEM/CFI se réuniront conjointement,
de 14h à 18h30; et la Commission sur les questions
administratives et financières, se réunira de 17h à 19h. |