Summary report, 12 October 2016

World Summit of Local and Regional Leaders - Local Voices for a Better World and 5th United Cities and Local Governments (UCLG) World Congress

L’édition 2016 du Sommet mondial des dirigeants locaux et régionaux s’est tenue du 12 au 15 octobre 2016 à Bogotá, en Colombie, sous le thème « Voix locales pour un monde meilleur ». Organisée par ‘Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU), le Sommet mondial a accueilli plus de 5000 maires, conseillers, représentants de gouvernements locaux et autres décideurs, praticiens et citoyens intéressés.

L’événement, qui a englobé des séances plénières, deux plates-formes de travail permanentes, des ateliers, des dialogues politiques, des forums communautaires, des forums d’apprentissage et d’autres sessions interactives, s’est déroulé juste avant la troisième Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III), qui se tient du 17 au 20 octobre 2016 à Quito, en Equateur.

Le 14 octobre, le Groupe spécial des gouvernements locaux et régionaux (GTF), facilité par CGLU, a tenu la deuxième session de la deuxième Assemblée mondiale des gouvernements locaux et régionaux. La deuxième Assemblée mondiale a adopté une déclaration contenant les principales recommandations des gouvernements locaux et régionaux pour le principal résultat d’Habitat III, à savoir, le Nouvel Agenda Urbain, qui est destiné à guider la politique de développement urbain à travers le monde au cours des deux prochaines décennies.

CGLU devait, en outre, lancer le 4ème Rapport Mondial sur la Démocratie Locale et la Décentralisation (GOLD IV), qui fournit analyses, exemples novateurs et études de cas du monde entier à l’appui des recommandations de l’Agenda Mondial des Gouvernements locaux et régionaux pour le 21e siècle.

Le 5ème Congrès Mondial de CGLU était en réunion tout au long du Sommet mondial et, le 15 octobre, le Conseil Mondial de CGLU a élu le nouveau Président de CGLU pour la période quadriennale 2016 - 2019, Mpho Parcs Tau, Conseiller de Johannesburg, Afrique du Sud, et président de l’Association sud-africaine des Gouvernements locaux. Le Conseil mondial a également adopté le document final du Sommet intitulé « Engagement et Programme d’action de Bogotá ».

BREF HISTORIQUE DE CGLU, D’HABITAT ET DES PROCESSUS CONNEXES

Prévoyant que six personnes sur dix, dans le monde, allaient résider dans des zones urbaines, d’ici 2030, ONU-Habitat note que les villes sont face à des défis sans précédent, d’ordre à la fois démographique, environnemental, économique, social et spatial. Selon ONU-Habitat, plus de 90% de cette croissance urbaine aura lieu en Afrique, en Asie, en Amérique latine et dans les Caraïbes. Cela explique le fait que les zones urbaines sont au cœur des efforts de développement durable. Habitat III s’appuiera sur le travail accompli par Habitat I et Habitat II, ainsi que sur les cadres mondiaux récemment approuvés, y compris: le Programme de développement durable pour la période d’ici 2030; le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes (RRC) pour la période 2015-2030; l’Accord de Paris sur les changements climatiques; et le Plan d’Action d’Addis-Abeba (PAAA) de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement (FdD3).

L’organisation CGLU a été fondée en 2004 pour assurer aux gouvernements infranationaux et régionaux et autres autorités locales une voix dans les processus internationaux chargés de la détermination du programme de développement durable et du traitement d’autres domaines intéressant le niveau local. Depuis sa création, CGLU réunit les représentants des villes et des gouvernements locaux autour des questions communes touchant les juridictions infranationales et défend leurs intérêts sur la scène mondiale.

HABITAT I: La Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat I) a eu lieu à Vancouver, au Canada, du 31 mai au 11 juin 1976. La Déclaration de Vancouver sur les établissements humains adoptée par la Conférence a établi officiellement le Centre des Nations Unies pour les établissements humains en tant que principal organisme des Nations Unies mandaté par l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) de promouvoir des villes durables aux plans social et environnemental dans le but de fournir un foyer convenable pour tous.

PREMIÈRE ASSEMBLÉE MONDIALE DES VILLES ET COLLECTIVITÉS LOCALES: La Première Assemblée mondiale des Villes et Collectivités Locales s’est déroulée à Istanbul, en Turquie, les 30 et 31 mai 1996, avant la Conférence Habitat II. La déclaration finale sur Habitat II, délivrée par l’Assemblée mondiale, a représenté la contribution officielle des membres à la dite Conférence.

HABITAT II: Habitat II s’est tenue à Istanbul, en Turquie, du 3 au 14 juin 1996, au 20e anniversaire d’Habitat I. Le Programme d’Habitat et la Déclaration d’Istanbul sur les établissements humains, adoptés par la Conférence, exposent plus de 100 engagements et stratégies pour le traitement des questions de logement et d’établissements humains durables. Avec l’adoption du Programme d’Habitat, la communauté internationale a fixé le double objectif consistant en la réalisation d’un logement convenable pour tous et la garantie d’un développement durable des établissements humains. La Déclaration d’Istanbul présente les autorités locales comme étant les « partenaires les plus proches » d’ONU-Habitat et « essentiels » dans la mise en œuvre du Programme d’Habitat. L’Article 102 du Programme d’Habitat reconnaît que les autorités municipales « peuvent être des partenaires efficaces dans l’édification d’établissements humains viables, équitables et durables », étant donné que ce niveau administratif est le niveau le « plus près des populations ».

LE CONGRES FONDATEUR DE CGLU: En mai 2004, les maires, conseillers et élus des villes et autres représentants locaux et régionaux se sont réunis à Paris, en France, pour établir l’organisation CGLU. La Déclaration finale du Congrès fondateur porte sur le développement durable et la mondialisation, la décentralisation et la démocratie locale, la coopération et la diplomatie, et la santé mondiale.

2ÈME CONGRES MONDIAL DE CGLU: Au 2ème Congrès Mondial de CGLU, tenu en octobre 2007 à Jeju, République de Corée, l’Organisation et d’autres parties prenantes ont discuté des conséquences de l’urbanisation, de la coopération avec les régions et des défis posés à la ville de demain. La Déclaration finale expose des engagements sur le réchauffement climatique et la protection environnementale, sur les droits humains, sur la paix et le développement et sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). L’événement a vu, en outre, l’approbation du Document d’Orientation de CGLU relatif aux Finances Locales.

1ER SOMMET MONDIAL DES DIRIGEANTS LOCAUX ET RÉGIONAUX et 3ÈME CONGRÈS MONDIAL DE CGLU: En Novembre 2010, à Mexico, au Mexique, le premier Sommet mondial s’est tenu conjointement avec le Congrès de CGLU, adoptant un document intitulé La ville de 2030 - Notre Manifeste ». Le Manifeste énonce les objectifs communs des dirigeants locaux et leur détermination à rendre le milieu urbain un milieu meilleur.

2ÈME SOMMET MONDIAL DES DIRIGEANTS LOCAUX ET RÉGIONAUX et 4ÈME CONGRÈS MONDIAL DE CGLU: Tenu du 1er au 4 octobre 2013 à Rabat, au Maroc, le 2ème Sommet mondial a célébré le centenaire du mouvement municipal international et a permis aux participants de débattre et d’échanger leurs vues sur les questions les plus vitales pour les autorités infranationales et les partenaires au 21e siècle. Le document final du Sommet, la Déclaration de Rabat, reconnaît la nécessité d’aborder les questions de changement, d’innovation et d’édification de sociétés justes, à travers une gouvernance ascendante conduite par des gouvernements locaux et régionaux inclusifs.

LE GSGLR: Établi en 2013, à l’initiative du Président de CGLU et Maire d’Istanbul, Kadir Topbas, le GSGLR est un mécanisme de coordination des efforts de défense des droits des principaux réseaux internationaux de gouvernements locaux dans les processus internationaux chargés de l’élaboration des politiques relatives à la lutte contre le changement climatique et à la réalisation du développement durable et de l’urbanisme durable. Le GSGLR a organisé la deuxième Assemblée Mondiale des Gouvernements Locaux et Régionaux sous forme de processus en trois parties pour l’apport d’une contribution officielle à Habitat III.

FdD3: Tenue du 13 au 16 juillet 2015, à Addis-Abeba, en Éthiopie, la 3ème Conférence sur le Financement du Développement a adopté le PAAA qui comprend un cadre global pour le financement du développement post-2015, ainsi que des précisions sur les domaines d’action, la collecte et le traitement des données, la surveillance et le suivi. Le PAAA met l’accent sur les villes et s’engage à soutenir l’édification d’une infrastructure résiliente et écologiquement rationnelle dans les pays en développement.

SOMMET DE L’ONU SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE: Le Sommet des Nations Unies sur le développement durable a eu lieu au siège de l’ONU à New York, États-Unis, du 25 au 27 septembre 2015. Le Sommet a adopté le Programme de développement durable d’ici 2030, qui comprend 17 ODD et 169 cibles connexes. L’ODD 11 traite des zones urbaines et vise à « rendre les villes et les établissements humains inclusifs, sûrs, résilients et durables ». Il englobe sept objectifs intermédiaires portant, entre autres, sur le logement, le transport, l’urbanisation et la gestion des déchets, ainsi que trois cibles à atteindre portant sur les moyens d’exécution.

L’ACCORD DE PARIS SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE: La Conférence des Nations Unies sur le changement climatique s’est tenue à Paris, en France, en novembre - décembre 2015, et a abouti à l’Accord de Paris. L’Accord fixe les objectifs suivants: maintenir l’élévation de température moyenne mondiale en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et poursuivre les efforts visant à limiter l’augmentation de température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels ; et renforcer la capacité d’adaptation globale, la résilience et la réduction de la vulnérabilité aux changements climatiques. L’Accord de Paris entrera en vigueur le 4 novembre 2016. Dans le cadre des préparatifs de la Conférence de Paris, les gouvernements locaux et régionaux ont exposé la façon dont ils sont en train de mener, de manière ascendante, la lutte contre le changement climatique et d’augmenter l’ambition pour l’avant-2020.

2ÈME ASSEMBLEE MONDIALE DES GOUVERNEMENTS LOCAUX ET RÉGIONAUX: La première session de la deuxième Assemblée Mondiale a eu lieu à New York, États-Unis, le 15 mai 2016, juste avant les audiences non officielles d’Habitat III avec les Associations d’autorités locales, session au cours de laquelle les représentants des collectivités locales et régionales ont échangé, avec les États membres et les observateurs, les vues sur l’avant-projet du document final d’Habitat III. Après la deuxième session qui se tient à Bogotá le 14 octobre, la troisième et dernière session aura lieu à Quito, en Équateur, le 16 octobre 2016, juste avant Habitat III.

COMPTE-RENDU DE LA RÉUNION

LA CÉRÉMONIE D’OUVERTURE

Souhaitant aux participants la bienvenue à Bogotá, Enrique Peñalosa, maire de Bogotá, a souligné qu’une bonne ville rend la vie plus heureuse à tout citoyen, quel que soit le revenu par habitant du pays. Peñalosa a déclaré qu’au fur et à mesure que la société devient plus riche, le logement, la santé et l’éducation s’améliorent, mais que la mobilité peut empirer, et a parlé des initiatives entreprises par la ville de Bogotá pour étendre le système de transit rapide par bus (Transmilenio), les pistes cyclables et le réseau des parcs publics.

Kadir Topbas, Président de CGLU et Maire d’Istanbul, Turquie, a souligné la pertinence des villes en matière de consolidation de la paix, de résolution des défis mondiaux et de la réalisation des ODD. Soulignant la nécessité, pour les gouvernements locaux, de multiplier les échanges sur les expériences réussies, dans des domaines tels que celui des transports, il a salué le travail de CGLU en tant que plaque tournante pour le partage des connaissances et la diplomatie des villes.

Dans un message vidéo, Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU, a reconnu le défi consistant à élaborer un plan inclusif universel pour la paix et la prospérité, attirant l’attention sur le « rôle vital » des villes dans la réalisation de l’Agenda 2030. Il a appelé les dirigeants locaux et régionaux à fonder l’Agenda mondial par des actions locales. Joan Clos, Directeur exécutif d’ONU-Habitat, a expliqué que l’urbanisation est un projet de coexistence, un défi consistant à réunir des gens issus de divers horizons et portant des idées différentes, pour instaurer la paix et le bonheur. Il a reconnu le soutien apporté à la Colombie, par le Président colombien, Juan Manuel Santos, pour l’atteinte de son objectif final dans le processus de la paix.

Juan Manuel Santos, Président de la Colombie, a déclaré que la création de villes durables et équitables exige une traduction de l’investissement social en inclusion et connectivité des pauvres. Il a fait état des étapes importantes franchies par la Colombie vers la solidification de son économie, mais a appelé à traduire les bonnes performances en une augmentation du bien-être et du bon-vivre des citoyens urbains et ruraux.

LA PLÉNIÈRE D’OUVERTURE: L’ÈRE DE GOUVERNEMENTS LOCAUX FORTS – SE RAPPELER L’ESPRIT D’HABITAT II

Claire Short, Conseil d’administration de l’Alliance des villes, a reconnu les réalisations récentes en matière d’intégration du rôle des villes dans les ODD et dans l’Accord de Paris, et a souligné que la relation entre les gouvernements nationaux, locaux et régionaux doit passer des rapports de hiérarchie à des rapports de partenariats. Elle a appelé à des partenariats permettant de « sortir des salles de réunion et d’aller sur le terrain » pour mettre en application les déclarations et livrer des avantages à tous, y compris aux pauvres des milieux urbains.

Joan Clos, Directeur exécutif d’ONU-Habitat, a souligné que le nouvel agenda urbain doit lutter contre la ségrégation sociale. Il a évoqué le Printemps arabe qui s’est produit, dans une large mesure, en raison de conditions sociales inadéquates des citoyens à Tunis, en Tunisie, pour illustrer le fait que la dignité humaine et les moyens de subsistance sont des éléments essentiels pour la durabilité des villes. Kadir Topbas, Président de CGLU et Maire d’Istanbul, a souligné que la migration crée de nouveaux défis pour les villes, et a souligné la nécessité de se préparer adéquatement à l’arrivée de réfugiés. Il a souligné que les citoyens doivent participer à l’élaboration d’un monde pacifique et ne pas attendre leurs gouvernements pour cela.

Enrique Peñalosa, maire de Bogotá, a parlé de la façon dont les infrastructures et les éléments de la démocratie peuvent influencer le bonheur. Il a expliqué que « les villes sont l’expression d’un mode de vie », et que nous pouvons concevoir la manière dont nous voulons vivre par la promotion d’une démocratie participative fondée sur l’équité.

DÉBAT PLÉNIER: LES LIENS ENTRE L’AGENDA 2030 ET LE NOUVEL AGENDA URBAIN

Modérant cette séance plénière le jeudi 13 octobre, Aromar Revi, Institut indien pour les établissements humains (IIHS), a souligné qu’aucune personne et qu’aucun endroit ne sauraient être laissés pour compte dans le processus de réalisation des ODD. Angel Gurría, Secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a déclaré qu’il est nécessaire de veiller à ce que le 21ème siècle soit un siècle d’un plus grand bien-être et d’une prospérité axés sur l’être humain.

Denis Coderre, maire de Montréal, Canada, Président de CGLU pour l’Amérique du Nord et Président de ‘Métropolis’, a déclaré que Habitat III ne sera un succès que si les villes y sont incluses, rappelant le principe ‘Penser Global, Agir Local’. 

S’exprimant sur la gouvernance mondiale, Manuela Carmena, maire de Madrid, Espagne, et Co-présidente de l’Union des Capitales des États ibéro-américains (UCCI), a déclaré que les villes sont régies à la fois par les maires et les droits établis au sein des sociétés, ajoutant que l’un des défis majeurs à relever consiste à surmonter les conflits sociaux et les intérêts privés.

Edgar Pieterse, Directeur du Centre africain pour les villes, a décrit les cadres émergents pour la révolution culturelle actuelle, dans lesquelles tout un chacun est un participant actif et où la pleine transparence et la responsabilité sont essentielles. Thomas Gass, Secrétaire général adjoint, Département des affaires économiques et sociales de l’ONU (ONU-DAES), a parlé du processus participatif qui a amené le nouveau contrat social au niveau mondial dans les ODD, et a souligné que « nous devons comprendre qui sont les plus vulnérables et les risques auxquels ils sont confrontés afin d’intégrer la résilience dans la programmation stratégique ». Mónica Fein, Maire de Rosario, Argentine, a déclaré que c’est le travail des maires de veiller à ce que les citoyens soient habilités à édifier ensemble leurs villes et à réaliser l’Agenda 2030 et le Nouvel Agenda Urbains. Elle a déclaré que les villes devraient être des acteurs centraux pour une « économie plus humaine » qui exige que les gouvernements locaux et régionaux agissent en partenariat, y compris sur un financement commun.

Mpho Parks Tau, conseiller, Johannesburg, Afrique du Sud, a souligné la nécessité d’aller au-delà des vases-clos dans le processus de réalisation des ODD, car une intervention municipale élémentaire, telle que la gestion des déchets solides, peut devenir une intervention globale touchant aux secteurs, tout à la fois, de l’utilisation des terres, de l’énergie, de l’environnement, de l’eau et de la sécurité alimentaire.

Les conférenciers ont parlé également: de la réalisation d’un consensus autour des programmes internationaux au niveau local; de l’impact de la décentralisation sur la reddition de comptes; de la dévolution de pouvoirs et fonctions aux collectivités locales; et de la façon d’atteindre les 169 cibles des ODD. Les conférenciers étaient d’avis que la durabilité est un programme transversal et que, pour les autorités locales, le défi à relever consiste en la création de nouvelles formes de gouvernance dans lesquelles les citoyens y figurent en tant que protagonistes.

DEUXIÈME ASSEMBLÉE MONDIALE DES GOUVERNEMENTS LOCAUX ET RÉGIONAUX

Soulignant le lien entre le Nouvel Agenda Urbain, les ODD et l’Accord de Paris, Kadir Topbas, Président de CGLU et Maire d’Istanbul, a introduit la session vendredi 14 octobre. Au cours de la session, les délégués ont examiné un projet de déclaration contenant les contributions de la deuxième Assemblée mondiale à Habitat III. Maryse Gautier, coprésidente d’Habitat III, a déclaré que le Nouvel Agenda Urbain encouragera, à Quito, la conduite d’un travail collectif pour l’élaboration de nouveaux mécanismes de coopération novateurs permettant la mise en application de ce nouvel agenda.

Mauricio Rodas, Maire de Quito, a souligné que les autorités et gouvernements locaux ont largement contribué à l’élaboration du Nouvel Agenda Urbain, expliquant que la déclaration commune représente une proposition concrète pour l’action devant être entreprise par les villes et les gouvernements locaux par delà Habitat III. Denis Coderre, Maire de Montréal, Canada, a prédit que les résultats d’Habitat III seront historiques, assurant le rôle des gouvernements locaux et régionaux, pas simplement comme administrateurs, mais comme des partenaires dans la création de solutions.

Les délégués à l’Assemblée ont examiné la déclaration commune et y ont mis en exergue les questions d’importance particulière pour leurs régions et leurs villes. Un délégué de VNG, Pays-Bas, s’est félicité de l’étroite coopération établie avec les gouvernements locaux et régionaux et de l’entente sur un programme urbain mondial, ajoutant qu’il attend avec intérêt la poursuite des avancées à Quito.

Un délégué de Terrassa, Espagne, a partagé le fait qu’une culture collaborative et participative a permis d’affronter avec succès les expulsions résultant de la crise financière. Un autre, de Liverpool, Royaume-Uni, a soutenu que la communication est essentielle pour garantir que le demi-million de maires que compte la planète, se considèrent comme faisant partie de la solution. Les délégués africains ont souligné que l’Agenda 2030 est le « programme des femmes et de l’Afrique », et a invité les maires à joindre leurs forces à la Conférence sur le changement climatique qui se tient à Marrakech en novembre 2016, pour en faire un événement axé sur les solutions. Les délégués ont également appelé: à la prise en considération des pressions exercées sur les villes créées par l’immigration; à une clarté concernant le rôle des gouvernements locaux dans la réalisation des ODD; et à la prise en compte des villes intermédiaires.

Clôturant la deuxième session de la deuxième Assemblée mondiale des gouvernements locaux et régionaux, Rodas a annoncé l’approbation de la Déclaration conjointe sur le Nouvel Agenda Urbain, à transmettre à Habitat III.

LA DÉCLARATION DE L’ASSEMBLÉE MONDIALE DES GOUVERNEMENTS LOCAUX ET REGIONAUX A L’ADRESSE D’HABITAT III: Dans leurs principales recommandations à l’adresse d’Habitat III, les gouvernements locaux et régionaux se félicitent, entre autres, de l’adoption de la « Déclaration de Quito sur des villes et des établissements humains durables pour tous » par les États membres des Nations Unies Unis, ainsi que des engagements des États membres qui y sont contenues.

En outre, ils s’engagent, entre autres, à:

  • diriger l’action locale pour la durabilité mondiale en localisant les agendas politiques internationaux;
  • adopter une approche territoriale intégrée du développement durable;
  • favoriser un développement économique inclusif et des emplois décents;
  • évoluer vers des modes de production et de consommation durables;
  • autonomiser les citoyens, en particulier les femmes;
  • travailler à travers une planification urbaine et territoriale intégrée;
  • intégrer la culture en tant que quatrième pilier du développement durable;
  • accroître la transparence et la responsabilité des institutions locales et régionales;
  • renforcer la solidarité entre les villes et les territoires;
  • collaborer avec l’échelle internationale à travers une coopération décentralisée pour le développement et l’apprentissage mutuel entre les pairs; et
  • travailler pour un engagement efficace dans la mise en œuvre et le suivi du Nouvel Agenda Urbain.

Ils appellent, enfin, la communauté internationale à: se lancer dans une nouvelle ère de partenariat en matière de gouvernance mondiale; relier la mise en œuvre et le suivi de tous les programmes mondiaux de développement durable; améliorer les infrastructures municipales; créer un partenariat mondial pour la localisation des finances; et reconnaître la nécessité, pour l’Assemblée mondiale des gouvernements locaux et régionaux, de devenir un mécanisme important et représentatif à travers lequel les gouvernements locaux et régionaux peuvent fournir une orientation politique et technique pour le suivi de l’Agenda mondial du développement durable.

PLATEFORME DE TRAVAIL PERMANENTE - CO-CRÉER LA VILLE

La plate-forme de travail permanente sur la co-création de la ville qui s’est réunie tout au long du Sommet Mondial, est dédiée au droit à la ville et vise à élaborer un guide de mise en application des stratégies, fondé sur les pratiques et expériences de la société civile. Le travail de la plate-forme est saisi dans les documents de collaboration en ligne.

LE DROIT À UNE VILLE DURABLE: Cette session de la plate-forme de travail permanente a mis en exergue des exemples de la façon dont la société civile est en train de co-créer des villes durables. Pablo Benson-Silva, Occupey-NY, a souligné le rôle du Mouvement Occupy dans le rétablissement après le passage de l’ouragan Sandy, le mouvement ayant été la première organisation sur le terrain après la catastrophe. Pedro Bravo, écrivain, a décrit comment les organisations de mobilité durable, à Madrid, sont en train d’augmenter la participation aux élections. Héctor Huerga, activiste, a déclaré que les citoyens sont en train de se réapproprier Barcelone, en Espagne, à travers la conversion de ses rues de zones de circulation de véhicules en zones piétonnes. Se référant à la menace d’expulsion à laquelle les Roms sont confrontés à Belgrade, en Serbie, Bahram Ghazi, Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme (HCDH) des Nations Unies, a parlé d’un projet qui a contribué à faire respecter les droits des populations roms à travers l’augmentation de leur participation directe.

LE DROIT À UNE VILLE VIVANTE: Cette session a poursuivi le travail de la plate-forme de travail permanente, intégrant des participants par le biais de Google Hangout. Pierre Arnold, activiste, a souligné que l’occupation de la place de la République à Paris, France, a créé un espace de créativité, de dialogue et de débat. Ana Estela Haddad, São Paolo, Brésil, a déclaré que le schéma directeur de la ville vise à rendre la ville à ses habitants à travers une augmentation des investissements dans le logement social, dans les transports publics et dans l’agriculture biologique, entre autres initiatives. Lorena Zárate, Coalition internationale d’Habitat, a déclaré que les politiques actuelles génèrent des « villes mortes » avec l’argent des secteurs à la fois public et privé. Zárate a souligné la nécessité de protéger les espaces de vie autogérés ou auto-construits, souvent dénoncés comme « marginaux », « irréguliers » ou « illégaux ». Mike Bird, Femmes dans l’emploi informel: Mondialisation et Organisation, a souligné que « Dans les villes, l’économie « réelle » est en réalité dans le secteur informel - partie intégrante d’une ville vivante.

LE DROIT À UNE VILLE D’APPRENTISSAGE: Aurore Brachet, Seine Saint Denis, France, a parlé de l’insertion sociale, se référant à la récente création d’un centre de ressources pédagogiques en matière de solidarité internationale. Nelson Saule, Instituto Pólis, a partagé une vidéo qui sert d’outil pour aider à sensibiliser les gouvernements et les citoyens aux défis de la discrimination et de la diversité culturelle.

A travers Google Hangouts, nombre d’activistes du monde entier ont présenté leur expérience dans les domaines, entre autres: de l’organisation des communautés et des collectifs autour de projets communs originaux; de l’étude comparative de stratégies et des impacts de la mixité sociale dans différentes villes; de la création d’opportunités d’apprentissage ouvertes utilisant l’Internet; et de l’occupation des écoles pour influencer la politique. Au cours du débat qui a suivi, Susana Villarán de la Puente, ancienne maire de Lima, Pérou, a ajouté des vues tirées de « ville pour tous » partageant la façon dont la diversité culturelle et les parcs zonés ont contribué à des salles de classe ouvertes, reliant la justice à l’éducation. Les participants ont présenté des expériences personnelles, proposant un accès libre aux logiciels, à des mécanismes permettant d’influencer la politique sociale et des échanges continus pour faire progresser la collaboration.

LE DROIT À UNE VILLE DÉMOCRATIQUE: Rappelant aux participants le Printemps arabe et les Mouvements Occupy, Bernardo Gutiérrez, Medialab-Prado Madrid, a précisé que les outils technologiques habilitant l’application de méthodologies participatives dans les villes seront le thème de la session.Des vidéos présentées par les organisateurs avec les Mouvements Sunflower et Occupy Wall Street, ont expliqué la façon dont ces mouvements ont servi de laboratoires pour l’apprentissage et l’élaboration d’outils, tels que ‘Livestreams’, pour la construction d’un pouvoir collectif.

Réexaminant le document de collaboration de cette session, Gutiérrez a mis en exergue sa prémisse qui stipule que la participation, facilitée par la technologie donne lieu, dans le cadre de la crise mondiale de la représentation politique, à la nécessité de radicaliser la démocratie. Susana Villarán de la Puente, ancienne maire de Lima, a rappelé aux participants que, dans de nombreux endroits, les femmes ont un accès inégal à la technologie, et cette réalité compromet la démocratie. Fernando Pintado, Barcelone, Espagne, a mis en garde de ne pas confondre participation et démocratie, précisant que la première n’est qu’une composante de cette dernière.

Au cours du débat qui a suivi, les participants ont parlé: de la façon dont les plans relatifs à l’utilisation des terres ne sont pas toujours pris en compte dans la croissance future des villes ou dans les valeurs démocratiques; de l’utilité des sites électroniques institutionnels et du point de savoir si les « gardiens » de ces plates-formes supprimaient le sentiment d’être face à un espace ouvert; et de la façon d’établir un lien entre les récits sur l’absence de représentation politique et ce qui se passe sur le terrain, de manière permanente et pas seulement durant les années d’élection.

DROIT À UNE VILLE PLURIELLE: Bernardo Gutiérrez, Medialab-Prado de Madrid, a présenté la diversité comme étant un processus, et non un produit, et a souligné la nécessité d’une gestion collective et responsable des biens culturels communs.

Igor Stokfiszewski, Critique politique, a mis en garde contre la commercialisation de la culture, affirmant que les droits d’auteur violent le droit à la culture et signalant que l’auto-expression est souvent critiquée comme étant un vandalisme. Il a souligné que les communautés doivent s’organiser elles-mêmes, plutôt que les architectes et les urbanistes. Lucina Jiménez, Conarte, a rappelé aux participants que les questions autochtones ont rapport avec les questions urbaines, sachant que les peuples autochtones vivent aussi dans les villes. Elle a affirmé que c’est en les utilisant qu’on défend le mieux ses droits. Kelly Anderson, cinéaste, a présenté son documentaire, « Mon Brooklyn », qui raconte comment une zone commerciale importante pour les Afro-Américains a été déplacée par les lois de zonage et des subventions qui favorisent les promoteurs de bâtiments urbains à usage de bureaux.

Les participants ont discuté de la tension autour du rôle des gouvernements locaux dans la planification urbaine et le soutien de la culture, certains soulignant que « la planification urbaine » est souvent équivalente à une facilitation des souhaits et besoins des promoteurs, alors que les plans communautaires sont rejetés par les autorités municipales. Un participant, employé municipal, a rappelé que les gens qui travaillent dans les administrations locales sont eux-mêmes des militants et des citoyens.

L’AVENIR DES VILLES – DES VILLES EXPÉRIMENTALES: Fabro Steibel, Institut pour la technologie et la société (ITS-Rio), a présenté l’utilisation de ‘blockchain’, un outil établissant, au Brésil, un registre public numérique pour aider à la facilitation de la communication entre les gouvernements et les citoyens, y compris leur participation dans le processus législatif.

Boyd Cohen, Universitat de Vic, a présenté un exposé sur les différents outils technologiques émergents dans les villes partout dans le monde, y compris Airbnb (plateforme de location de logements de particuliers) et Uber (covoiturage forfaitaire). Il a souligné qu’alors que l’économie collaborative peut faciliter l’optimisation des ressources sous-utilisées, sa réglementation a beaucoup de zones grises, comme lorsque des propriétaires mettent des appartements à louer sur Airbnb, diminuant la disponibilité de logements. Gabriella Gómez-Mont, Laboratorio para la Ciudad, a parlé d’émeutes liées à Uber survenus à Mexico, au Mexique, et des efforts fournis pour élever la conversation et trouver une solution viable. Elle a décrit la création d’un fonds de mobilité financé par une taxe de 1,5% sur Uber, qui, à la fois, aidera les taxis à devenir compétitifs et profitera aux moyens de transports non motorisés.

Au cours du débat qui a suivi, les participants ont évoqué, entre autre, les implications négatives de la vie dans les zones périphériques et la possibilité de créer plusieurs centres villes interconnectés.

ACADÉMIE DU JOURNALISME URBAIN

Hélène Papper, Centre d’information des Nations Unies pour la Colombie, l’Équateur et le Venezuela, a parlé de discussions visant à faire progresser vers un débat plus démocratique, plus transparent et plus participatif sur les villes. Josep Roig, Secrétaire général de CGLU, a souligné l’importance de la communication pour aider à mettre en œuvre des idées fournies par le niveau mondial et le niveau local. Fatimetou Mint Abdel Malick, maire de Tevrah-Zeina, Mauritanie, a souligné les efforts locaux visant à améliorer les politiques intéressant les citoyens locaux, affirmant que « sans communication et journalistes professionnels, le développement est impossible à réaliser ».

Jeanneth Cervantes, Radio communautaire de Radialistas, Équateur, a montré comment les médias créent des messages constructifs visant à promouvoir le changement en aidant les citoyens à réaliser leur pouvoir. Joan Clos, Directeur exécutif d’ONU-Habitat, a soulevé des questions sur la façon de faire participer les citoyens à travers les médias, expliquant que la « bonne urbanisation n’est pas atteinte par hasard » et qu’elle exige la négociation d’agendas variés.

Fernando Casado, Seres Urbanos, El País, a présenté son initiative ‘Vers la Ville Humaine’ consistant à mener plus de 500 interviews dans plus de 27 villes, collectant des histoires positives, qui a fait aboutir à la conclusion que pour engager les citoyens, les histoires doivent être centrées sur les êtres humains et montrer l’impact exercé sur leur vie, tout en étant divertissantes. Jennifer Lenhart, blogueuse urbaine avec Guardian Cities, a partagé des vues tirées de la communication informelle de son blog ‘The Urban Observer’, qui vise à partager des exemples de durabilité urbaine à partir d’un point de vue personnel.

Neal Peirce, Citiscope, a invité les participants à rester engagés avec Citiscope post-Habitat III pour voir comment les villes du monde réagissent et s’adaptent aux recommandations et résultats. 

Au cours du débat qui a suivi, les participants ont demandé aux conférenciers des éclaircissements sur les stratégies concernant, entre autres: la représentation d’une voix à tous; la lutte contre la corruption; le soutien et le renforcement des politiques en faveur des droits de l’homme; et la création d’une alliance mondiale des journalistes.

LES ATELIERS

CONTRIBUTION DES TRANSPORTS PUBLICS A LA COMPÉTITIVITÉ DES VILLES: Mircea Steriu, Union Internationale des Transports Publics (UITP), a présenté une recherche sur trois aspects permettant de parvenir à une ville compétitive: la force économique, le capital humain et le capital physique. Soulignant que le transport en commun est un investissement et non un coût, il a indiqué que ce secteur induit une densité d’emplois plus élevée et qu’il crée des pôles à fort potentiel de croissance. Steriu a également souligné que le transport en commun facilite l’accès à l’éducation et à des emplois divers et mieux rémunérés, quadruple le taux de régénération urbaine et stimule l’activité physique et la santé.

David Lucas, Fédération espagnole et Maire de Móstoles, Espagne, a décrit la façon dont les trois systèmes de transport sont interconnectés et coordonnés dans la commune de Madrid, permettant une meilleure circulation des travailleurs et des biens et amenant davantage d’entreprises à la région.

David Lucas, maire de Móstoles, Espagne, et la Fédération espagnole des municipalités et provinces (FEMP), décrit comment trois systèmes de transport sont interconnectés et coordonnés dans la communauté de Madrid, permettant une meilleure circulation des travailleurs et des biens et d’amener plus d’entreprises dans la région. Peter Kurz, maire de Mannheim, en Allemagne, a souligné que l’automobile est inscrite dans l’ADN de cette ville depuis ses origines, mais que Mannheim est en train de remédier à cet état de fait, par exemple, par le biais de plans d’introduction de bus électriques à charge inductive pour réduire le bruit, les particules et la pollution climatique.

LES VILLES - L’AVENIR DES POLITIQUES HUMAINES, FACTUELLES ET EFFICACES EN MATIERE DE LUTTE CONTRE LA DROGUE: César Gaviria, Commission mondiale sur les politiques antidrogues et ancien Président de la Colombie, a souligné l’importance de l’élaboration de politiques fondées sur les faits avérés, mettant l’accent sur la diminution de la violence, la protection des droits de l’homme, la décriminalisation de la consommation et l’amélioration de la sécurité. Mohamed Sefiani, Maire de Chefchaouen, a déploré le fait que la production de cannabis soit en train de contribuer à la perte de savoirs agricoles traditionnels dans le nord du Maroc. Notant qu’une partie infime des revenus du trafic de drogue se retrouve entre les mains des cultivateurs, il a appelé à un soutien international en faveur de projets pilotes visant à augmenter la valeur des produits locaux traditionnels.

Raymond Louie, Maire par intérim de Vancouver, Canada, a décrit la politique antidrogue de la ville de Vancouver exhaustive, fondée sur quatre piliers: la prévention, le traitement, la réduction des risques et l’application des lois. Fabiana Goyeneche, Montevideo, Uruguay, a décrit des programmes de sensibilisation qui ciblent les jeunes citoyens, pour les décourager de la consommation de drogue et pour leur fournir des informations sur les risques et les soins de santé. Elle a indiqué que la ville a réduit le coût des services d’urgence, en fournissant sur place des tentes prodiguant des services d’offre de fruits, d’hydratation, d’assistance psychologique et de soins médicaux durant les manifestations de masse.

Émile Nakombo, Maire de Bangui, République centrafricaine, a plaidé pour un traitement de l’abus de drogues au niveau des plus petites cellules de la société, de sorte que les membres de la famille, les amis et les quartiers puissent prendre soin des usagers de drogues. Pavel Bém, Commission mondiale des politiques antidrogues et ancien Maire de Prague, République tchèque, a signalé que Prague a mis en œuvre des programmes visant à fournir des seringues et des aiguilles, un dépistage du VIH et de l’hépatite, et des services de soins sociaux, programmes qui ont abouti au fait que 80% des usagers de drogues sont aujourd’hui en contact avec ces prestations.

LA MIGRATION ET LA MOBILITÉ: Josep Sagarra, Fonds catalan pour la coopération et le développement et Présidence du Groupe de travail de CGLU sur les migrations et le co-développement, a présenté la session comme étant une session qui se voudrait axée, en particulier, sur les effets positifs de la migration.

Fatma Şahin, maire de Gaziantep, Turquie, a souligné l’approche de sa ville face à la crise des réfugiés syriens, mettant l’accent sur l’éducation et la paix pour les enfants et sur la garantie d’une égalité d’accès aux services municipaux pour tous les réfugiés et tous les citoyens de la ville.

Parlant des villes qui sont attractives pour les migrants, en tant que moteurs de croissance économique, Marcelo Pisani, Organisation internationale pour les migrations (OIM), a présenté des instruments, tels que le Cadre de la gouvernance des migrations (MiGOF) et l’Initiative en faveur des migrants dans les pays en crise (CMCI), qui soutiennent les autorités locales dans la gestion de la migration, l’adhésion à la réglementation internationale et l’observation du respect des droits de l’homme.

Dolors Sabater Puig, Maire de Badalona, ​​Espagne, a parlé en faveur de l’intégration et de la coexistence pacifique, suggérant la mise en place de politiques encourageant le contact et les relations aux fins d’amoindrir la tendance à blâmer l’immigration pour tous les maux auxquels un citoyen peut être confronté. Guillermo Herrera, Carchi, Équateur, a démontré comment les gouvernements locaux de l’Équateur et de la Colombie sont parvenus à créer une fraternité permettant l’intégration infranationale, en vue de tirer avantage des effets positifs de la mobilité humaine.

FAÇONNER LES PROGRAMMES DE DÉVELOPPEMENT NATIONAUX – RÔLE DES GOUVERNEMENTS LOCAUX DANS LE DÉVELOPPEMENT EFFICACE: Ton Rombouts, Maire de Den Bosch, Pays-Bas, a présenté un document de politique intitulé ‘L’Efficacité du développement et les gouvernements locaux’. Berry Vrbanovic, Maire de Kitchener, Canada, a présenté son travail en tant que spécialiste de CGLU en matière de coopération au développement et a indiqué que les villes et les gouvernements locaux sont capables de transformer les grands paramètres des ODD en objectifs plus efficaces et plus adaptés au niveau local.

Ciro Pérez Silva, Ambassade du Mexique en Colombie, a souligné les efforts fournis par le Mexique pour l’impulsion d’une coopération au développement efficace. Boubacar Bah-Bill, Maire de la Commune V, à Bamako, Mali, a décrit les efforts fournis par les municipalités au Mali et les défis qui leur sont posés dans la localisation des ODD, et a signalé que la décentralisation a permis aux municipalités de négocier et de gérer des programmes financés par les partenaires internationaux.

Karina Cáceres, Alianza de las Organizaciones de la Sociedad Civil para la Eficacia del Desarrollo en América Latina y el Caribe, a déclaré que les organisations de la société civile (OSC) sont en mesure de fournir des services que les États ne peuvent pas fournir, tout en augmentant l’imputabilité et la transparence.

UN SIÈGE À LA TABLE MONDIALE – LES GOUVERNEMENTS LOCAUX EN TANT QUE DÉCIDEURS DANS LES AFFAIRES MONDIALES: Présentant le projet « Un siège à la table mondiale: Les gouvernements locaux en tant que décideurs dans les affaires mondiales, » financé par l’Union européenne (UE), les conférenciers ont débattu du processus d’élaboration d’un plan d’action pour l’élévation de la voix des autorités locales dans les négociations du Nouvel Agenda Urbain. Certains participants ont fait état de petites avancées, telles que l’amélioration des pratiques en matière des titres de créance des gouvernements locaux à l’ONU, pour illustrer les évolutions survenues dans les processus décisionnels à la « table mondiale ». Les organisateurs ont expliqué qu’un Plan d’action produit par ce projet sera présenté à l’occasion de la troisième session de la deuxième Assemblée mondiale des gouvernements locaux et régionaux, qui se tiendra le 16 octobre 2016. Un participant a mis en garde que l’égalité des sexes et la participation des jeunes font défaut dans le cadre de ce plan.

Emilia Saiz, CGLU, a appelé au renforcement du pouvoir politique des autorités locales, ajoutant que les autorités locales devraient être les premières à reconnaître le Nouvel Agenda Urbain. La session a conclu en soulignant l’objectif ultime du groupe consistant à s’assurer de la reconnaissance de ‘l’internationalisation irréversible des gouvernements locaux » dans le Nouvel Agenda Urbain.

OUVRIR LA VOIE A DES VILLES INCLUSIVES - LOGEMENT ABORDABLE, MIXITÉ SOCIALE, ACCESSIBILITÉ ET DÉVELOPPEMENT URBAIN: Josep Roig, Secrétaire Général de CGLU, a souligné la nécessité pour les villes d’établir un équilibre permettant de réduire les inégalités, notamment dans les domaines: de l’utilisation des terres, de la gouvernance, de l’investissement et du capital, de la main d’œuvre, de la technologie et de l’environnement.

Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE, a déclaré que les villes ont une quantité phénoménale d’inégalités et a lancé le rapport « Rendre les villes fonctionnelles pour tous: Données et actions pour une croissance inclusive ».

Federico Gutiérrez, Maire de Medellín, Colombie, a souligné que pour réduire les inégalités il est impératif de mettre en place une éducation de qualité, d’intégrer les systèmes de transport de la ville et de garantir la sécurité urbaine. Il a affirmé que Medellín est passée du statut de la ville la plus violente du monde à celui d’une ville pacifique, non par « magie » mais par le fort sentiment d’appartenance de sa population. Manuela Carmena, Maire de Madrid, Espagne, a soutenu qu’il est nécessaire de savoir ce qui se passe dans les quartiers et les maisons pour mettre fin à l’inégalité, citant un programme de réhabilitation des habitations de mauvaise qualité dans les quartiers défavorisés.

Dans le contexte de la migration, Denis Coderre, Maire de Montréal, Canada, a mis l’accent sur l’importance du vivre ensemble dans la ville, en particulier pour ce qui concerne la migration, assurant que les émigrés contribuent aux solutions économiques et sociales. Il a souligné la nécessité d’établir un équilibre entre l’ouverture et la vigilance dans les villes de façon à permettre une prévention de la criminalité, sans trop de police.

GOUVERNANCE TERRITORIALE AU SERVICE DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE: Benoît Faucheux, Association des Régions françaises, a déclaré que la sécurité alimentaire fait partie de notre « responsabilité collective » et a souligné que l’un des défis majeurs à relever consiste à nourrir une croissance démographique mondiale galopante quantitativement et qualitativement. Gabriella Jaramillo, Association des membres des gouvernements provinciaux autonomes (CONGOPE), a fait valoir qu’il est nécessaire d’élaborer de nouvelles stratégies pour la conduite de l’interaction entre les zones rurales et les zones urbaines pour s’assurer de la sécurité alimentaire, et a souligné l’importance de démocratiser l’accès à la terre et de motiver les jeunes à rester dans les régions rurales.

Maria Alejandra Saleme Daza, Agence de coopération internationale de Medellín, a souligné que les approches de sécurité alimentaire axées sur l’aide (fourniture de subventions) ne sont pas durables. Marie-Eve Buist, Université de Laval, a soutenu qu’il existe un vide juridique au niveau international qui ne prend pas en ligne de compte la sécurité alimentaire, affirmant que l’approche économique reste hégémonique.

Joaquim Oliveira Martins, OCDE, a appelé à un changement dans les instruments politiques des transferts monétaires et à un passage à des investissements plus intégrés, et a souligné que les approches multilatérales de la sécurité alimentaire négligent les communautés locales. Rafael Zavala, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a souligné le manque de solidarité entre les zones rurales et urbaines, mettant en garde contre l’absence d’une prise en compte des collectivités locales.

Makiko Taguchi, FAO, a indiqué que la durabilité environnementale doit faire partie des initiatives de sécurité alimentaire. Henri Rouillé d’Orfeuil, Projet ‘100 Initiatives alimentaires durables et responsables’, a souligné la nécessité de mobiliser les consommateurs en tant que déclencheurs de modes de production et de consommation alimentaires plus durables.

ADAPTATION DES ODD AUX CONTEXTES LOCAUX: Johannes Krassnitzer, PNUD, a signalé qu’à son sens « personne ne comprend encore les ODD », chose qui peut favoriser pensée critique et coopération. Paula Lucci, Overseas Development Institute (ODI), s’est interrogée sur la façon d’établir des priorités parmi les objectifs et les indicateurs et parmi les divers accords et programmes internationaux. Mpho Moruakgomo, Président de l’Association des autorités locales du Botswana (BALA), a appelé à une mise en œuvre ciblée et à une adaptation des programmes internationaux aux contextes locaux.

Christine Musisi, ONU-Habitat, a expliqué que le Nouvel Agenda Urbain fournira un mécanisme doté de vecteurs spécifiques, pour la réalisation de l’Agenda 2030. Ute Böttcher, Réseau des partenaires du développement pour la décentralisation et la gouvernance locale (DeLoG-GIZ), a présenté les processus de planification participative pour l’intégration des ODD dans les plans de développement locaux.

Sylvie Goneau, FCM, a partagé des expériences en matière d’engagement des citoyens à travers un système d’évaluation et une campagne de médias sociaux. Santiago Gallo, Federación Latinoamericana de Ciudades, Municipios y Asociaciones Municipalistas (FLACMA), a présenté un manuel à l’usage des maires, pour aider à l’adaptation des ODD aux indicateurs de développement du niveau local. Mohamed Saadieh, Président, Union des municipalités de Dannieh, Liban, a parlé de la mise en place, en dépit des ressources limitées en raison de la crise des réfugiés syriens, d’une application mobile pour la promotion de la transparence dans le partage du budget, des recettes et des dépenses du gouvernement.

Gemma Aguado de la Fuente, PNUD, a partagé l’enveloppe d’outils récemment lancés pour l’adaptation des ODD aux contextes locaux, mettant en relief la façon d’utiliser la plate-forme en ligne pour accéder à des outils concrets de mise en œuvre.

GOUVERNER AVEC LE CITOYEN - GOUVERNEMENTS LOCAUX TRANSPARENTS ET RESPONSABLES DANS UN MONDE DE PLUS EN PLUS URBANISÉ: Carlos Martínez, Fédération espagnole des municipalités et provinces (FEMP) et Maire de Soria, Espagne, a déclaré que les institutions politiques ont perdu la confiance des citoyens et que FEMP est engagée dans des efforts visant à accroître la transparence, la participation et l’éducation en vue de rétablir cette confiance.

Daniel Martínez, Maire de Montevideo, Uruguay, et Murat Aydin, Maire de Zeytinburnu, Turquie, ont décrit les efforts fournis respectivement pour améliorer le partage de l’information et la transparence à travers des plates-formes en ligne, dont une est consacrée à permettre aux citoyens de voter sur les propositions de développement.

Alonso Cerdán, Open Government Partnership, a décrit le travail mené avec 70 pays pour la fourniture d’engagements et de plans spécifiques visant à accroître la responsabilisation, et a parlé de la conduite de projets pilotes portant sur ce même objectif, dans 15 villes à travers le monde. Marcela Restrepo, Transparency International Colombia, a déclaré que la lutte contre la corruption est une décision politique et que la participation des citoyens peut réduire la corruption si « d’autres yeux » regardent le système.

Au cours du débat qui a suivi, les participants ont souligné l’importance de l’éducation pour assurer une participation significative et ont fait remarquer qu’il ne faut pas confondre information et transparence. Ce qui est nécessaire, a-t-il dit, c’est l’explication des décisions.

INNOVATION URBAINE – RÉALISATION DES ODD ET DU NOUVEL AGENDA URBAIN: Nicholas You, conseiller auprès du Prix Guangzhou, a parlé de l’objectif de ce Prix comme consistant à encourager le partage de connaissances, de compétences et d’expériences entre les villes pour la relève des défis actuels et futurs. Chanson Jingwu, Association du peuple chinois pour l’amitié avec les pays étrangers, a parlé de la priorité accordée au développement urbain par le gouvernement chinois, et a invité les participants à un prochain forum international sur l’innovation urbaine qui se tiendra à Guangzhou, en Chine, en décembre 2016.

Denis Coderre, Maire de Montréal et président de Metropolis, a célébré l’importance croissante du Prix qui a attiré 60% de candidats supplémentaires cette année. Wen Guohui, Maire de Guangzhou, a annoncé les 15 finalistes en lice pour 2016: Addis Abeba, Ethiopie; Asunción, Paraguay; Boston, États-Unis; Bruxelles, Belgique; Copenhague, Danemark; Jakarta, Indonésie; La Paz, Bolivie; Gouvernorat de Qalyubeya, Egypte; Luleburgaz, Turquie; Manashe, Israël; Ramallah, Palestine; Songpa-gu, République de Corée; Tempere, Finlande; Tiajomulco de Zuniga, Mexique; et Malang, Indonésie.

Les membres du Comité technique du 3ème Prix de Guangzhou ont mis en exergue les projets axés sur la gestion des déchets, les énergies renouvelables, la résilience au changement climatique, la consolidation de la paix, la sensibilisation du public et la sécurité, l’égalité des sexes, les systèmes de transport et l’engagement des jeunes.

Au cours des discussions de groupe, Monika Zimmerman, ICLEI, a parlé des caractéristiques communes des finalistes choisis, telles que: l’innovation, l’efficacité, l’envergure, la reproductibilité et la portée intersectorielle. Parlant du partenariat avec Guangzhou, Sunil Dubey, Metropolis, a présenté les éléments constitutifs d’un cadre de renforcement des capacités, qui peut aider les villes à concrétiser les ODD. Arab Hoballah, PNUE, a parlé de la transformation de simples données et informations en connaissances utiles.

LES INTERVENTIONS

DÉVELOPPEMENT INCLUSIF ET TRANSPARENT DE LA VILLE - PARTAGER LES POLITIQUES ET BONNES PRATIQUES DE SÉOUL: Ji-Eun Kin, Seoul Metropolitan Government, a souligné la vitalité d’une approche de planification ascendante permettant la participation des citoyens à la prise des décisions. Il a rappelé le défi du déclin démographique auquel Séoul est confronté et a décrit ses nouveaux plans visant à fournir davantage de logements abordables et impliquant moins d’argent public, comme le projet de logements pour les jeunes citoyens d’ici 2030: « Logements sociaux à proximité de nodules de transport public ».

Joonho Ko, Séoul Institute, a focalisé sur la réforme des bus et la réduction du temps de transport pour les citoyens à Séoul, là où cela est possible, à travers, par exemple, des changements dans les arrêts de bus et les méthodes de collecte des tarifs. Il a souligné l’importance de l’élimination des obstacles entravant les transports en commun, comme la prévision de meilleurs ascenseurs et escaliers mécaniques aptes à améliorer l’accessibilité.

Blanca Cardona, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) Centre de la politique de Séoul et Siège de l’infrastructure métropolitaine de Séoul, a souligné l’importance de la transparence des politiques et de lutte contre la corruption pour la reconstruction de Séoul après la guerre civile. Elle a mis en exergue certains éléments clés de ces politiques, telles que la mise en place: d’un système de gestion de projet; d’un système de paiement automatisé des sous-traitants; et d’une gestion électronique des ressources humaines.

LAB. CULTURE 21 - CONCRÉTISATION DE LA CULTURE DANS LES VILLES DURABLES: Jordi Baltà, Action 21, et Lucina Jiménez, El Consorcio Internacional Arte y Escuela C.A. (Conarte), Mexique, ont modéré la session, soulignant le rôle stratégique de la culture dans la durabilité urbaine. Plusieurs conférenciers représentant des villes d’Amérique latine, d’Asie, du Canada et d’Europe ont débattu des raisons pour lesquelles la culture doit être une priorité dans les villes, en tant qu’outil favorisant la durabilité.

Des participants ont soutenu que la culture est une manière d’articuler plusieurs priorités stratégiques et, notamment, le développement économique. Au sujet des défis posés, ils ont mentionné les difficultés à coordonner et à convaincre tous les secteurs de l’administration publique de la pertinence de la culture pour le développement durable, et ont ajouté que les politiques culturelles ont évolué principalement en vases clos. Cependant, les conférenciers ont montré comment le programme Culture 21 a été une manière concrète de partager des enseignements tirés de ces synergies et d’ouvrir de nouvelles voies de coopération aux plans local et mondial. La session a également décrit des projets portant sur l’inclusion qui peut améliorer la sécurité publique, par exemple, à travers l’expansion des espaces consacrés à l’Art, et a souligné l’importance de l’engagement des citoyens dans les politiques culturelles pour s’assurer de l’appropriation.

LA SÉRIE DE LA PUBLICATION LANCET SUR L’URBANISME, LE TRANSPORT ET LA SANTÉ PUBLIQUE: Thiago Hérick de Sá, Université de São Paulo, a axé son intervention sur les effets du transport et de l’utilisation des terres sur la santé dans les villes. Il a souligné l’importance d’une gouvernance permettant de faire face à ces défis et à l’exposition aux risques identifiés, tels que la circulation automobile, la pollution atmosphérique, l’isolement social et les maladies mentales.

James Sallis, Université de Californie, a parlé d’un certain nombre de maladies qui se développent à cause des systèmes de transport non durables. Il a décrit des études menées sur les conséquences sanitaires des modes de transport et de l’utilisation des terres, à Boston, Londres, Melbourne, Delhi, São Paulo et Copenhague, et a signalé que des niveaux élevés d’émissions de carbone font encourir d’énormes risques à la santé. Il a conclu en appelant à un changement radical et un passage à des systèmes de transport public.

Mark Stevenson, Université de Melbourne, a identifié deux audiences pour Les documents de Lancet: les décideurs politiques et les scientifiques. Il a focalisé son intervention sur la façon d’améliorer la recherche et de faire en sorte que les résultats atteignent les décideurs politiques. Il a suggéré: la conduite d’une recherche sur les politiques pertinentes; l’amélioration de la communication avec les décideurs; un meilleur plaidoyer des scientifiques; une plus grande mobilisation de l’opinion publique; et la clarification des rapports coût/rentabilité aux autorités.

LES DIALOGUES DE POLITIQUE

DES GOUVERNEMENTS LOCAUX ET REGIONAUX PLUS FORTS ET PLUS RESPONSABLES: Gültan Kisanak, maire de Diyarbakır, Turquie, a déclaré que chacune des 102 municipalités membres de l’Union de la région du sud-est anatolien a deux maires, un homme et une femme, et vise à faire en sorte que 50% des membres du Conseil, soient des femmes. Maureen Friar, Commission Huairou, a présenté le travail de la Commission pour la fourniture de points de vues sexo-spécifiques sur Habitat II, et maintenant sur Habitat III, et ses accomplissements dans les domaines du plaidoyer, des droits fonciers, de la gouvernance et de résilience aux catastrophes et au changement climatique.

Greg Munro, Commonwealth Local Government Forum, a cité des exemples de participation, tels que la tournée d’écoute d’un maire et un programme d’éducation visant à accroître la compréhension des budgets locaux. Dirk Schwenzfeier, Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement, a présenté la démocratie locale décentralisée à deux niveaux de l’Allemagne et a cité l’exemple de la ville de Cologne, en Allemagne, qui intègre les citoyens dans la planification du budget de la ville.

Maria Fare, Campagne d’action de l’ONU pour les ODD, a présenté un sondage effectué en 2014, appelé « Mon Monde », qui a obtenu 10 millions de réponses et qui a permis d’influencer le Programme de développement d’ici 2030. Elle a annoncé des plans prévoyant la conduite d’une enquête similaire, appelée « Ma Ville », vu qu’il est maintenant temps d’entamer la concrétisation des ODD.

LA CULTURE EN TANT QUE DIMENSION DE LA TRANSFORMATION URBAINE: Eduardo Vázquez Martín, Mexico, Mexique, a déclaré, par l’intermédiaire d’un message vidéo, que la culture joue un rôle essentiel dans le développement des sociétés. María Claudia López, Bogotá, Colombie, a souligné la façon dont les valeurs culturelles peuvent aider les victimes des conflits armés à éprouver des sentiments d’appartenance et de communauté.

Won Hee-ryong, gouverneur de Jeju, République de Corée, a parlé des efforts fournis pour le maintien de leur patrimoine culturel à survivre au monde moderne, à travers, en particulier, un travail visant à revitaliser durablement leur vieux centre-ville. Karim Hendili, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a déclaré que les villes sont des patrimoines vivants, et que la culture ne doit pas être absente de la planification et du développement urbains. Sun Kanglin, Comité permanent de Pékin, Chine, a parlé de la culture comme étant « l’âme de la ville » et a décrit les politiques de la ville de Pékin en faveur de la promotion de la culture dans le développement.

Lucina Jiménez, Consejo para la Cultura y las Artes de Nuevo León (Conarte), Mexique, a déclaré que la culture est souvent la dernière à être incluse dans les programmes de développement et son budget et la première à être coupée en cas de contraintes financières. Guy Pilon, Maire de Vaudreuil-Dorion, Canada, et Michel Vallée, Vaudreuil-Dorion, ont présenté des exemples de participation et inclusion accrues par le biais de la culture, chose qui a valu à leur ville la deuxième édition du Prix international des villes de CGLU de Mexico-Culture 21.

MENER UN DÉVELOPPEMENT NATIONAL ASCENDANT: Jean-Pierre Elong Mbassi, secrétaire général de CGLU-Afrique, a engagé les conférenciers dans un débat sur la collaboration entre les gouvernements nationaux et les collectivités infranationales pour renforcer les approches de développement intégrées ascendantes.

Hugo Siles, Ministre bolivien de l’autonomie, a décrit le passage d’un système de gouvernement centralisé à un système décentralisé qui s’est produit au cours de la révolution sociale et culturelle en Bolivie. Simón Gaviria, Directeur colombien de la planification nationale, a partagé des expériences utilisant des études approfondies permettant de simplifier la décentralisation.

Emil Elestianto Dardak, Maire Régent de kabupaten de trenggalek, Indonésie, a donné une illustration des stratégies utilisées pour engager les communautés de la « ligne de front » en vue d’exploiter les synergies avec les programmes nationaux de développement. Rose Christiane Ossouka Raponda, Maire de Libreville, Gabon, a parlé de la réussite de l’alignement des plans de développement locaux et nationaux, soutenu par un mandat confié par le Premier Ministre.

Clark Somerville, Fédération canadienne des municipalités (FCM), a partagé les progrès accomplis au Canada en matière de représentation locale dans les élections fédérales. Josep Lluís Alay, Province de Barcelone, a parlé des complexités de l’autonomisation et de la gouvernance, mettant en exergue le Plan Xarxa appliqué dans la province. Rosario Bento Pais, Commission européenne, a partagé le travail en cours pour le soutien de la décentralisation dans l’UE, sur la base d’approches territoriales de développement.

Dans le débat qui a suivi, les participants ont soulevé des questions concernant, entre autres: l’élaboration de plans qui dépassent le mandat des fonctionnaires gouvernementaux; la façon de surmonter les divergences politiques et autres préjugés dans la planification des politiques publiques; et la maîtrise de l’équilibre et de la neutralité dans le domaine de l’accès aux ressources naturelles.

TERRITOIRES POUR LA PROMOTION DE POLITIQUES ÉCONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES LOCALES DURABLES: Tom Dallessio, Next City, a encadré la session indiquant que les territoires doivent déterminer l’intersection entre l’économie et la durabilité dans les processus de réalisation de l’Agenda 2030 et du Nouvel Agenda Urbain.

Nonobstant les difficultés causées par les politiques économiques nationales et internationales, Gerardo Pisarello Prados, Barcelone, a affirmé qu’ils ont généré des politiques locales donnant lieu à des avantages sociaux et environnementaux. Juan Mari Aburto, Maire de Bilbao, Espagne, a décrit la transformation de Bilbao qui est passée d’une ville industrielle « sale » à une ville verte, citant des exemples d’intervention, tels que le nettoyage de la rivière qui traverse la ville, la conversion de zones industrielles en jardins publics et une concentration sur le tourisme culturel.

Dina Oyun, Maire de Kyzyl, Russie, a parlé des efforts fournis pour surmonter l’isolement géographique et les pénuries d’électricité de la République de Tuva et pour générer un développement durable à travers l’investissant dans le tourisme et dans l’évolution en une porte de transit pour le transport entre l’Europe et l’Asie.

Monika Zimmermann, ICLEI - Gouvernements locaux pour la durabilité, a déclaré que même si toutes les villes de la planète consommaient les ressources au taux promu par les dirigeants actuels en matière de durabilité urbaine, les limites planétaires seront dépassées. Elle a souligné que « Approche territoriale » est une expression utilisée souvent sans être vraiment comprise, et a appelé à un nouveau terme pour mieux illustrer les avantages qu’offrirait l’engagement de tous les niveaux de gouvernement à travailler ensemble.

En ce qui concerne la réduction des gaz à effet de serre (GES), Ronan Dantec, Sénateur, Loire-Atlantique, France, a engagé les villes à s’interroger sur la question de savoir si leurs actions sont réellement en train de contribuer au « sauvetage de la planète ». Ana Giros Calpe, Suez Environnement, a présenté des exemples de partenariats public-privé et a conclu que la coopération intelligente fonctionne et qu’elle continuera à fonctionner.

CRÉER UN ESPRIT DE SOLIDARITÉ: Luc Martens, Association des villes et communes flamandes, a présenté ses réflexions sur la manière de trouver le bonheur dans la relation avec autrui, décrivant la solidarité comme étant à la fois une attitude et une pratique. Carlos Martínez, FEMP et Maire de Soria, a qualifié les agents publics de « protagonistes vedettes » dans le processus de création d’une société tolérante, juste et libre. Fatimetou Bint Abdel Malick, Maire de Tevragh-Zeina, Mauritanie, a révélé comment elle a dû lancer un « appel au secours » au nom de ses électeurs, qualifiant la solidarité de vocation que nous devons porter dans nos cœurs.

Plusieurs conférenciers ont partagé des exemples concrets de solidarité agissante, Isaac Ashai Odamtten, Maire de Tema, Ghana, soulignant que la concurrence ne doit pas faire dérailler la nécessité de se tenir ensemble. José Cruz-Osorio, PNUD, a parlé des éléments de solidarité figurant dans l’Agenda 2030, alors que Paulson Pierre-Philippe, Port-au-Prince, en Haïti, a présenté les dures réalités sur le terrain, dues à des catastrophes naturelles et à une distribution déséquilibrée des richesses et des ressources, soulignant que la solidarité est indispensable à la justice sociale.

Au cours des discussions qui ont suivi, les participants ont évoqué, entre autres, les défis entravant les mesures de solidarité dans les villes détruites par le conflit et la nécessité d’une éducation permettant de développer les valeurs de solidarité.

LE DROIT A LA VILLE AU CŒUR DU NOUVEL AGENDA URBAIN: Patrick Braouezec, Président de Plaine Commune, France, a encouragé l’édification de villes fondées sur la solidarité et non sur l’exclusion. Soo Kim, Gwangju, République de Corée, a affirmé que leur ville est une ville des droits humains et a décrit les efforts consentis pour la pérennité de ce statut. Jan van Zanen, Maire d’Utrecht, Pays-Bas, a souligné leur rôle en tant que ville des droits de l’homme, mettant l’accent sur une vie saine. 

Cuauhtémoc Cárdenas, Mexico, a parlé des efforts fournis pour l’élaboration d’une nouvelle constitution de la ville de Mexico portant les droits de l’homme en son cœur. Ada Colau, Maire de Barcelone, Espagne, a déclaré qu’à Barcelone, « ville néolibérale » accablée de privatisation et de spéculation, a échoué, en particulier, pour ce qui est de la garantie des droits humains. Bahram Ghazi, HCDH, a déclaré que des mécanismes urbains institutionnalisés sont nécessaires pour la réalisation des droits humains.

Alison Brown, WIEGO, a évoqué la nécessité de ne pas marginaliser la force de travail informelle. Pablo Benson-Silva, Occupy Wall Street, a déclaré que les Jeunes se livrent à la politique de façon différente et que les politiciens traitent souvent avec condescendance leurs efforts. Abdoulaye Thimbo, Maire de Pikine, Sénégal, a souligné les défis auxquels sa ville se trouve confrontée dans le processus de réalisation du Droit à la ville, en raison à la fois de la migration et des intérêts privés.

FINANCEMENT DU NOUVEL AGENDA URBAIN: Luiz de Mello, OCDE, a présenté les résultats de l’étude intitulée « Gouvernements infranationaux à travers le monde - Structure et Finance: Première contribution à l’Observatoire mondial sur les finances locales ». Il a souligné que, même lorsqu’il est d’envergure particulière, un gouvernement infranational n’implique pas forcément une autonomie dans l’élaboration des politiques.

Luis Revilla Herrero, Maire de La Paz, a signalé que la Bolivie s’illustre par l’affectation budgétaire la plus faible accordée aux collectivités locales (11% du budget national), ajoutant que le défi ne porte pas uniquement sur la répartition, mais également sur l’efficacité de l’utilisation des ressources financières. Daria Cibrario, Public Services International, a alerté les conférenciers sur: la grande évasion fiscale des grandes entreprises; un transfert sans précédent des risques du secteur privé au secteur public; et l’impact des accords commerciaux internationaux sur le budget et l’autonomie des collectivités locales.

George McCarthy, Institut Lincoln pour la politique foncière, a parlé de l’ambition du Nouvel Agenda Urbain, qui nécessitera un investissement annuel de 4 à 5 trillions d’euros dans l’infrastructure, à elle seule, durant les 20 prochaines années. Rémi Rioux, Agence Française de Développement (AFD), a mis en exergue l’objectif de l’Agence consistant à soutenir la durabilité urbaine, et a indiqué que l’AFD y consacre actuellement 8 milliards € par an, mais qu’elle prévoit d’atteindre 12 milliards d’euros par an, d’ici 2020.

Marco Kamiya, ONU-Habitat, a parlé des « atlas de l’expansion urbaine », un outil servant à l’analyse du développement urbain, qui peut être utilisé par les divers partenaires, et a mis en relief le manuel « Finance pour les dirigeants des Villes », qui aide à responsabiliser les dirigeants locaux et qui sera lancé à Habitat III.

LES FORUMS COMMUNAUTAIRES

LES VILLES INTERMÉDIAIRES: Brian Roberts, Urban Frontiers, a parlé du rôle des villes intermédiaires, qui sont souvent négligées, la focalisation ayant passé aux villes métropolitaines.

Mohamed Sefiani, Maire de Chefchaouen, Maroc, et Edgardo Pamintuan, Ligue des villes des Philippines, ont soulevé un certain nombre de points quant à la valeur de la participation et du partage d’exemples de processus nationaux visant à calibrer les préoccupations de tous les habitants. Marcelo Cabrera, Maire de Cuenca, Equateur, a souligné l’importance d’engager les universités dans la promotion du bien-être public.

Jantine Kriens, Association des municipalités néerlandaises (VNG), a cité des exemples de la façon dont les villes intermédiaires néerlandaises travaillent ensemble pour améliorer l’économie et le traitement des défis, tels que celui de la fourniture d’abris aux réfugiés.

Ahmad Kamareddine, Maire de Tripoli, Liban, a révélé les défis posés à la récupération après les affrontements internes, identifiant les méthodes utilisées pour surmonter les besoins en matière de financement.

Vladimir Azevedo, Maire de Divinópolis, Brésil, a attiré l’attention sur la valeur du regroupement des maires pour relever ensemble les défis en matière de gouvernance. Nassénéba Touré, Maire de Oudienné, Côte-d’Ivoire, a parlé des efforts fournis par sa région pour remettre en état les infrastructures, promouvoir les partenariats public-privé, attirer les investissements et établir des partenariats Sud-Sud et triangulaires.

Dans le débat qui a suivi, les conférenciers ont abordé: l’intégration culturelle; les dimensions économiques, sociales et environnementales des villes intermédiaires; la concurrence entre les populations locales déplacées et les réfugiés; et les liens avec les programmes internationaux, tels que les ODD.

LES VILLES METROPOLITAINES ET VILLES PERIPHERIQUES: Octavi de la Varga, Association mondiale des grandes métropoles, a modéré cette session qui a porté sur trois séries de questions portant sur la gouvernance, le développement économique et la durabilité.

Aromar Revi, UN Sustainable Development Solutions Network (SDSN), a mis l’accent sur la création d’emplois, notamment pour les jeunes, comme étant l’un des défis majeurs posés aux grandes villes. Il a illustré la façon dont les villes peuvent être en même temps un centre d’opportunités économiques et un lieu où sont concentrés des risques, tels que la survenue de catastrophes naturelles.

Les conférenciers ont parlé des contraintes financières et des tensions aux multi-niveaux de la gouvernance comme étant des défis communs. La mondialisation, ont-ils-affirmé, accélère la concurrence internationale et peut perturber les politiques sociales et aggraver les inégalités. Revi a rappelé que les empreintes climatiques des villes doivent être réduites et qu’un plan faible en émission de carbone devrait être adopté dans toutes les villes. Varga a conclu la séance en soulignant quelques-unes des principales recommandations du rapport GOLD IV, qui appellent: à de nouveaux modes de gouvernance, fondés sur la transparence et la collaboration; à une meilleure planification stratégique; à l’amélioration des infrastructures; à une expansion plus écologique des zones métropolitaines; et à l’intégration du droit à la ville dans le développement urbain.

LES GOUVERNEMENTS RÉGIONAUX: Maria Julia Reyna, Santa Fe, Argentine, a déclaré que les régions méritent un espace d’échange et de réflexion sur les expériences vécues en matière de politiques publiques. Sarath Ethnayake, Central Province, Sri Lanka, a décrit les efforts nationaux et régionaux fournis pour la localisation des ODD.

Benoît Faucheux, Centre-Val de Loire, France, a souligné la nécessité d’une solidarité entre les milieux urbains et ruraux, et le rôle que les gouvernements régionaux peuvent jouer pour réduire cette fracture. Rashid Seedat, Gauteng, Afrique du Sud, a décrit le travail mené à l’initiative du gouvernement régional pour faire en sorte que les trois villes de la région aient une approche commune pour atteindre des ODD.

Stefano Bonaccini, Président d’Emilia Romagna, Italie, a présenté des plans pour la réalisation d’un développement durable à travers: une moindre consommation des sols; l’initiation d’une approche économique circulaire; et l’investissement dans les énergies renouvelables.

Didier Alberto Tavera Amado, Gouverneur de Santander, Colombie, a déclaré que les problèmes posés dans sa région sont souvent en rapport avec l’exode rural et a décrit les efforts fournis pour faire face à cette réalité. José Manuel Salazar-Xirinachs, Organisation internationale du Travail (OIT), a souligné la nécessité d’améliorer la collaboration à tous les niveaux pour créer de meilleures conditions de travail pour tous.

LES ÉLUES DU NIVEAU LOCAL: Anne Hidalgo, Maire de Paris, France, s’est félicitée de la promotion de la Femme à l’ONU, expliquant que l’accès accru des femmes aux postes de responsabilité diminue le risque de corruption. Fatimetou Abdel Malick, Maire de Tevragh Zeina, a encouragé la parité au bénéfice pour l’ensemble de la société.

Plusieurs conférenciers ont mis à contribution leurs expériences personnelles pour surmonter les inégalités et les décalages en matière des capacités permettant d’être en mesure de diriger et de satisfaire l’équité entre les sexes. Manuela Carmena, Maire de Madrid, Espagne, a mis en garde contre le « piège de l’accès au pouvoir avec un esprit masculin », et a fait part d’approches politiques visant à soutenir le leadership féminin. Fatma Şahin, Maire de Gaziantep, Turquie, a déclaré que l’intégration des femmes « n’est pas une option, mais un impératif ».

Ibon Uribe, Maire de Galdakao, Espagne, a présenté les engagements politiques permettant de s’assurer d’une participation équitable des femmes et de leur représentation. Célestine Ketcha Courtès, Maire de Bangangté, Cameroun, a appelé à une enveloppe d’outils permettant d’habiliter les femmes à surmonter les obstacles financiers et capacitaires et à prendre part à la vie politique. D’autres conférenciers ont évoqué des initiatives telles que l’utilisation des caravanes pour atteindre les femmes rurales.

LES FORUMS D’APPRENTISSAGE

SÉANCES DE TRAVAUX PRATIQUES - L’ART DE LA FACILITATION STRATÉGIQUE: Sogen Moodley, Municipal Institute of Learning (MILE), eThekwini, Afrique du Sud, a conduit ce forum portant sur la façon de faciliter les sessions d’apprentissage, soulignant que toute bonne facilitation doit obéir à des règles de base. Les participants ont partagé leurs attentes de la session, telles que la compréhension des façons de traiter les conflits et de documenter les apprentissages réalisés.

Jeannette Vélez Ramírez, Global Actions and Solutions, a souligné la nécessité de définir clairement la structure et la portée d’une session. Parlant de la facilitation en ligne sur de longues périodes, Harold Jarche, Jarche Consulting, a suggéré que le rôle du facilitateur consiste, en partie, à encourager la volonté d’essayer quelque chose de nouveau, affirmant que l’apprentissage n’est jamais fini. Kubeshni Govender, Black Earth Consulting, a indiqué que l’apprentissage est finalement une expérience humaine et que, pour que ce soit une expérience durable, il doit être suivi d’actions qui intègrent l’apprentissage.

Au sujet des qualités qui caractérisent un bon facilitateur, Moodley a souligné l’importance de la « neutralité de contenu », de la planification, du maintien de la confiance et de la gestion de la dynamique de groupe. Il a comparé les différents rôles que jouent les facilitateurs à ceux des architectes, des pilotes et des guides. Au sujet du point de savoir si les facilitateurs naissent en tant que tels ou le deviennent, il a suggéré que nos capacités de facilitation naturelles sont formées à partir de ce que nous sommes, nous dotant de tendances: à être surtout prudents; à utiliser une communication fermée; et à parler, à dire et prouver au lieu d’écouter, de demander et d’aider.

SÉANCES DE TRAVAUX PRATIQUES – LA MOBILITÉ: Manfred Poppe, Connective Cities, a expliqué que le but de la séance est de partager les enseignements concernant la mobilité urbaine dans le contexte de l’ODD 11 (Rendre les villes inclusives, sûres, résilientes et durables). La session a été divisée en quatre groupes sur des études de cas de Buenos Aires, Barcelone, Bogotá, Séoul, Belo Horizonte, Séoul et Guatemala City. Les participants ont examiné: les défis de la mobilité dans le contexte de l’inégalité sociale et de l’étalement urbain; les partenariats public-privé dans les transports publics; la violence sexiste et la mobilité urbaine; et la durabilité et l’ inter-mobilité.

Les participants ont plaidé pour une meilleure mobilité urbaine, impliquant la sécurité physique et psychologique de tous les citoyens, indépendamment de la classe, de l’âge, de l’origine et de l’identité sexuelle. Ils ont également souligné que le transport public durable améliore la santé publique et améliore la sécurité des femmes dans les villes, tout en renforçant la protection de l’environnement.

Pour clore la séance, les rapporteurs ont présenté les principaux facteurs de réussite et les recommandations formulées au cours des discussions des groupes restreints, soulignant, entre autres, la nécessité: d’un soutien politique fort; d’une augmentation des données scientifiques probantes; de réseaux élargis des villes pour la promulgation des bonnes pratiques; d’une amélioration des incitations fiscales; d’un renforcement de l’organisation de la société civile; d’une meilleure communication sur les avantages des transports en commun pour la santé et pour la sécurité publique; et d’une plus grande promotion des modes de transport alternatifs, tels que les pistes cyclables.

LES CONCEPTS ET LES TENDANCES: Kubeshni Govender, Black Earth Consulting, a indiqué que cette session portait sur la « praxis » – l’intersection entre l’application pratique et la théorie.

Harold Jarche, Jarche Consulting, a présenté deux modèles d’apprentissage, incarnés dans le processus de recherche d’un réseau, donnant un sens à la connaissance à travers une communauté de pratique, et dans le partage à travers son réseau. À cette fin, Sara Hoeflich, CGLU, a parlé des changements introduits dans leur réseau par CGLU, comme l’augmentation de la communauté utilisant Twitter et autres réseaux sociaux, la création de communautés de réflexion sur les politiques et la réalisation d’action d’apprentissage entre des pairs.

Cézar Busatto, Porto Alegre, Brésil, a déclaré que la démocratie participative est née à la fin des années 1980 à Porto Alegre, à travers l’utilisation de réseaux. Mettant en garde contre des réseaux qui finissent par devenir trop dépendants du financement public, il a décrit la façon dont Porto Alegre a créé le nouveau concept de « gouvernance de la solidarité locale » en 2000, en vue d’une consécration de la responsabilité collective.

Erik Vergel, Université de Rosario, a présenté des cartes qui facilitent la compréhension de la dynamique ségrégationniste dans les problématiques urbaines et les espaces publics. Il a appelé à un apprentissage de la manière de gérer une ville, pas seulement de la manière d’en planifier une. Josep Roig, Secrétaire Générale de CGLU, a indiqué que nous risquons de ne pas être en mesure de bien faire fonctionner les villes si nous n’adoptons pas les outils que les Jeunes créent et utilisent pour l’apprentissage.

LANCEMENT DU RAPPORT GOLD IV

Samedi matin 15 octobre, Josep Roig, Secrétaire Général de CGLU, a lancé le rapport GOLD IV, intitulé « Co-créer l’avenir urbain ». Denis Coderre, Maire de Montréal et président de Metropolis, a souligné le besoin d’outils fiscaux et de ressources fiscales pour aider à l’amélioration des villes.

Patrick Jarry, Maire de Nanterre, France, a exprimé sa satisfaction concernant le travail accompli dans le rapport sur le droit à la ville et le rôle des villes périphériques. Josep Lluís Alay, gouvernement de la province de Barcelone, a résumé le chapitre consacré aux territoires qui jouent un rôle clé en tant qu’intermédiaires entre les gouvernements nationaux et locaux, mais qui ont des difficultés à réaliser leur plein potentiel.

Brian Roberts, Urban Frontiers, a présenté les conclusions du rapport sur les villes intermédiaires, faisant valoir que leur rôle doit être rehaussé à la Conférence d’Habitat III pour leur permettre de débloquer leur potentiel en matière de développement. Mohamed Sefiani, Maire de Chefchaouen, a mis en exergue le potentiel de villes intermédiaires en matière de génération d’économies d’échelle et de réduction des émissions de GES.

Edgar Pieterse, Centre africain pour les villes, a expliqué que le rapport tente de saisir la dissonance que le monde connaît par rapport au fait qu’on y assiste à une compréhension globale de plus en plus grande en même temps qu’à une montée du populisme, de l’extrémisme et de l’intolérance, auxquels les institutions existantes sont incapables de faire face. En conséquence de quoi, Il a plaidé en faveur d’un nouveau modèle institutionnel et de formes radicales de décentralisation et de localisation.

LE CONSEIL MONDIAL DES CGLU

Samedi 15 octobre, le Conseil Mondial des CGLU, qui est l’organe principal chargé de l’élaboration des politiques de CGLU, a élu comme nouveau Président de CGLU pour la période quadriennale 2016-2019, Mpho Parks Tau, Conseiller de Johannesburg, Afrique du Sud, et Président de l’Union sud-africaine des Gouvernements locaux. Le Conseil Mondial a également adopté le document final du Sommet intitulé ‘Engagement et Programme d’action de Bogotá’.

L’ENGAGEMENT ET PROGRAMME D’ACTION DE BOGOTÁ: Dans l’engagement de Bogotá, qui se fonde sur le ‘Manifeste de la Ville de 2030’, les gouvernements locaux et régionaux soulignent que la majorité de la population mondiale est urbaine et présentent le contexte actuel comme étant un contexte d’opportunités sans précédent.

Soulignant que les gouvernements locaux et régionaux doivent traduire les idéaux normatifs en politiques concrètes et que les réponses générées dans les agglomérations urbaines ouvriront la voie à des solutions globales, ils appellent, entre autres: à des actions aux niveaux local, national et international; à la reconnaissance des efforts déployés par les gouvernements locaux et régionaux; et à l’engagement de leurs pairs à prendre part à une action internationale à travers une participation active dans les réseaux des collectivités locales et les mécanismes de coordination et de consultation.

Le Programme d’action, qui vise à guider les actions des gouvernements locaux et régionaux dans l’après-Habitat III, contient des recommandations pour: l’action locale (comment les gouvernements infranationaux peuvent contribuer à la réalisation des ODD, de l’Accord de Paris, du Cadre de Sendai et du Nouvel Agenda Urbain); l’action nationale (comment réformer les cadres juridiques, institutionnels et politiques nationaux); et l’action internationale (comment garantir aux gouvernements locaux et régionaux la place qu’ils méritent à la table mondiale, en particulier en termes de gouvernance mondiale, de financement international et de coopération décentralisée).

LES REMARQUES DE CLÔTURE

Après la réunion du Conseil Mondial de CGLU, Enrique Peñalosa, maire de Bogotá et hôte du Sommet mondial des dirigeants locaux et régionaux, a remercié le président sortant de CGLU, Kadir Topbas, pour son leadership, et a souhaité la bienvenue au Président nouvellement élu de CGLU, Mpho Parks Tau. Tau a remercié la ville de Bogotá pour son hospitalité, et a déclaré que la « route maintenant mène à Quito », soulignant la nécessité de veiller à ce que la voix des gouvernements locaux et régionaux soit entendue et contribue à la création de villes durables pour les populations humaines.

RÉUNIONS A VENIR

Habitat III: Habitat III vise à obtenir un engagement politique renouvelé en faveur du développement urbain durable, à évaluer les réalisations et les progrès accomplis à ce jour, à lutter contre la pauvreté et à identifier et relever les nouveaux défis. La conférence devrait aboutir à un document final orienté vers l’action et la mise en place d’un ‘Nouvel Agenda Urbain’.  dates: 17-20 octobre 2016  lieu: Quito, Equateur  contact: UN-Habitat  téléphone: +1-917-367-4355  courriel: Habitat3Secretariat@un.org www: http://www.unhabitat.org/habitat-iii

Edition 2016 de la Table ronde mondiale et Assemblée générale annuelle de l’Initiative financière du PNUE (IF-PNUE): L’édition 2016 de la Table ronde mondiale et Assemblée générale annuelle de l’IF-PNUE réunira les acteurs de la finance de divers secteurs, y compris le gouvernement, la société civile et l’ONU, pour discuter du rôle du secteur financier mondial dans les programmes du développement durable et de lutte contre le changement climatique. Parmi les sujets à traiter il y a l’ODD 11.  dates: 25-27 octobre 2016  lieu: Dubaï, Emirats arabes unis contact: UNEP-FI  courriel: info@unepfi.org www: http://www.unepfi.org/events/2016/roundtable/

Edition 2016 de la Journée mondiale des Villes: Proclamée par l’ONU pour avoir lieu tous les 31 octobre, la Journée mondiale des villes favorise l’intérêt de la communauté internationale dans l’urbanisation mondiale, encourage la coopération en capitalisant sur les opportunités et en relevant les défis de l’urbanisation, et contribue au développement urbain durable dans le monde entier.   date: 31 octobre 2016  lieu: le monde entier  contact: UN Habitat  courriel: advocacy@unhabitat.org www: www.urbanoctober.org

Conférence de Marrakech sur le changement climatique: La 22e session de la Conférence des Parties (COP 22), la 12e session de la Conférence des Parties siégeant en tant que Réunion des Parties au Protocole de Kyoto (CMP 12), les 45e sessions de l’Organe subsidiaire de technologiques (SBSTA 45) et de l’Organe subsidiaire de mise en œuvre (SBI 45) et la première session de la Conférence des Parties siégeant en tant que Réunion des Parties à l’Accord de Paris (CMA 1) se tiendront à Marrakech pour poursuivre le travail mené dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).  dates: 7-18 novembre 2016  lieu: Marrakech, Maroc  contact: UNFCCC Secretariat  téléphone: +49-228-815-1000  télécopie: +49-228-815-1999  courriel:secretariat@unfccc.int  www: http://unfccc.int/

Deuxième Réunion de haut niveau du Partenariat mondial pour une coopération efficace: Tenue sous le thème « Vers une mise en œuvre inclusive et accélérée de l’Agenda 2030 », la réunion offrira à des chefs d’État et de gouvernement, ministres, responsables d’organisations internationales , au secteur de l’entreprise et la société civile une plate-forme pour mettre en valeur les réussites et pour identifier et intensifier les approches novatrices en matière de développement durable.  dates: 28 novembre – 1er décembre 2016  lieu: Nairobi, Kenya  contact: Rahim Kanani  téléphone:+1-212-906-5367  courriel: rahim.b.kanani@undp.org www: http://effectivecooperation.org/events/2016-high-level-meeting/

Sommet des Maires de C40: La sixième biennale du Sommet des Maires de C40, réunira des Maires des quatre coins de la planète,  des centaines de dirigeants urbains et de chargés de développement durable dans l’objectif de sortir avec des solutions urbaines contre le changement climatique et de mettre en exergue le rôle de chef de file que jouent les villes dans la lutte contre le changement climatique.  dates: 30 novembre - 2 décembre 2016  lieu: Mexico, Mexique  contact: C40  courriel: media@c40.org www: http://www.c40.org/events/c40-mayors-summit-2016

Edition 2016 de la Conférence internationale de Guangzhou sur l’innovation urbaine: Organisée par l’Association du Peuple chinois pour l’Amitié avec les pays étrangers, CGLU, l’Association mondiale des grandes métropoles et la ville de Guangzhou, la Conférence se réunira sous le thème « L’innovation urbaine - Construire une Communauté de destinée commune ».  dates: 6-8 décembre 2016 lieu: Guangzhou, China  contact: Guangzhou International Urban Innovation Conference Secretariat  téléphone: +86-206-628-9392  courriel: info@guangzhouaward.org www: https://www.uclg.org/en/media/events/2016-guangzhou-international-urban-innovation-conference

2e Conférence internationale sur la gestion urbaine et 1ère Conférence internationale sur les femmes et la vie urbaine: Organisée par le Bureau des affaires féminines et le Centre de Téhéran pour la planification et la recherche urbanistique, cette conférence examinera la nature de l’évolution de la participation des femmes dans les différents domaines culturels, économiques et sociaux, en vue d’améliorer les conditions de vie des femmes partout dans le monde.  dates: 11-12 décembre 2016  lieu: Téhéran, Iran  contact: Deputy Office of Women’s Affairs  courriel: info@wulfconf.com www: http://wulconf.com/ContentManager/Content/View/17/Conference

Sommet de la Culture de CGLU: Organisé sous le thème ‘100 Actions culturelles dans des villes durables’, le Sommet de la Culture de CGLU, se basant sur les résultat du premier Sommet de la culture de CGLU, tenue en mars 2015, traitera de l’importance croissante de la culture dans le développement local. Il servira de point de rencontre des villes et collectivités locales engagées dans la mise en œuvre des politiques et programmes touchant à la culture et à la durabilité .  dates: 5-7 avril 2017  lieu: Jeju, Republique de Corée  contact: Ville de Jeju  www: http://www.agenda21culture.net/index.php/summit/2nd-culture-summit

46e Sessions des organes subsidiaires de la CCNUCC: Les 46e sessions du SBI et du SBSTA de la CCNUCC auront lieu au cours de la première période de session de 2017.  dates: 8-18 mai 2017  lieu: Bonn, Allemagne  contact: Secrétariat de la CCNUCC  téléphone: +49-228-815-1000  télécopie: +49-228-815-1999  courriel: secretariat@unfccc.int www: http://newsroom.unfccc.int

XII Congrès mondial de Metropolis: Sous le thème « Face aux défis mondiaux: les grandes villes en action », le 12e Congrès mondial de Metropolis aidera à promouvoir des messages et déclarations politiques de maires du monde entier, à mettre en valeur les bonnes pratiques des quatre coins de la planète et à enrichir le débat entre les différents niveaux de la gestion urbaine.  dates: 19-23 juin 2017  lieu: Montréal, Canada  contact: Congress Secretariat  téléphone: +1-855-77-TRIBU  courriel: mlessard@tribupco.com www: www.montreal2017.metropolis.org

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