Daily report for 15 February 2020

13th Meeting of the Conference of the Parties to the Convention on Migratory Species of Wild Animals (CMS COP13)

Un Dialogue des parties prenantes concernant le Cadre mondial de la biodiversité pour l’après 2020 a marqué ce samedi les prémisses de la 13e réunion de la Conférence des parties (CdP13) à la Convention sur les espèces migratrices d’animaux sauvages (CMS) qui débutera lundi. C’était le premier de trois événements programmés ce week-end, et sera suivi d’une réunion du Comité permanent et du Segment de haut niveau, qui se dérouleront tous deux dimanche 16 février.

Dialogue des parties prenantes: Discussion au sujet du Cadre mondial de la biodiversité pour l’après 2020

Soumitra Dasgupta, du Ministère indien de l’environnement, des forêts et des changements climatiques, a accueilli les participants à cet événement en leur souhaitant la bienvenue. Il a réaffirmé que l’engagement de l’Inde dans la protection de la vie sauvage est inscrit dans sa constitution. Il a noté l’importance des partenariats communautaires pour la conservation de la vie sauvage, ainsi que pour les millions de personnes qui vivent alentour des zones protégées de l’Inde. Il a affirmé que les populations dépendantes des forêts peuvent être les meilleures promotrices de la conservation, en ajoutant qu’il a déjà vu des anciens braconniers devenir les plus « ardents protecteurs » de la faune sauvage.

Jochen Flasbarth, du Ministère fédéral allemand de l’environnement, de la conservation de la nature et de la sûreté nucléaire, a remercié l’Inde d’accueillir la CdP13 à la CMA et a noté qu’il est important pour la CMS d’établir des dispositions concrètes en matière de conservation. Il a souligné l’importance de la société civile pour assurer la mise en œuvre de la Convention. Il a indiqué par ailleurs que toutes les Parties ne sont pas en conformité avec toutes les dispositions de la CMS, et les a instamment exhortées à travailler de concert pour améliorer la mise en œuvre. Il a estimé que la CMS peut jouer un rôle d’ambassadrice du multilatéralisme, car il est particulièrement aisé de comprendre pourquoi la collaboration entre États est si essentielle dans la protection des espèces migratrices.

Sue Lieberman, de l’organisation Wildlife Conservation Society, a souligné l’importance de la CdP13 à la CMS pour donner plus de visibilité aux questions qui entourent les espèces migratrices lors de la 15e réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (CdP15 à la CDB), qui aura lieu fin 2020 à Kunming, en Chine, et qui est censée adopter le Cadre mondial de la biodiversité pour l’après 2020. Soulignant que la réussite des Objectifs de développement durable (ODD) dépend de l’état de la biosphère, elle a appelé à élever le niveau d’ambition et à abandonner les modèles obsolètes dans le combat contre la crise de la biodiversité.

Amy Fraenkel, Secrétaire exécutive de la CMS, a passé en revue l’engagement de la CMS dans l’élaboration du Cadre mondial de la biodiversité pour l’après 2020, en soulignant « l’opportunité unique » que constitue la toute prochaine CdP15 à la CDB pour combler les lacunes de la politique mondiale relative à la biodiversité. Pointant du doigt l’importance de la connectivité écologique pour les espèces sauvages migratrices, elle a mis en exergue le besoin d’intégrer ce concept dans le  Cadre mondial de la biodiversité pour l’après 2020, avec un engagement en matière de coopération internationale et une référence aux autres conventions compétentes en matière de biodiversité, le cas échéant, dans les Stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité (SPANB).

Nicola Crockford, de la Royal Society for the Protection of Birds (RSPB), a mis en lumière le rôle central que jouent les ONG et la société civile aux niveaux national et international. Elle a également souligné leur compétence pour établir des liens entre les perspectives locale et globale, en citant des exemples de collaborations réussies où les connaissances et les politiques se sont enracinées dans le travail avec des partenaires locaux. Concernant le Cadre mondial de la biodiversité pour l’après 2020, elle a souligné la nécessité d’établir un indicateur relatif aux espèces migratrices sous la supervision de la CMS. Elle a plaidé pour une convergence des capacités des diverses conventions de la biodiversité dans le Cadre mondial de la biodiversité pour l’après 2020.

Ward Hagemeijer, de Wetlands International, s’est dit inquiet du faible intérêt du public vis-à-vis de la biodiversité, et a dit craindre que les gens prennent cette richesse pour un acquis et demeurent aveugles à la façon dont nous sommes tous impactés par la perte de biodiversité. À mode de solution, il a estimé que les autorités publiques devraient abandonner leur « cloisonnement » et travailler de concert avec des groupes et communautés locales.

Sonali Ghosh, du Ministère indien de l’environnement, des forêts et des changements climatiques, a ouvert la discussion en résumant les contributions envoyées par les organisations communautaires (OC) d’Inde. Elle a mis en exergue le « formidable travail de conservation » que mènent les communautés locales, avec plus de 30 représentants d’OC présents dans la salle. Elle a replace leurs efforts dans le contexte indien, celui du deuxième pays le plus peuplé au monde. Elle a souligné que le « lien nature-culture », ainsi que la connectivité entre les habitats, les pays et les politiques, doivent être renforcés. À mode d’exemple, Ghosh a évoqué le succès avec lequel le folklore local relatif à Vhali –fille des pêcheurs– a été utilisé pour sensibiliser et soutenir la protection du requin baleine. Elle a cité d’autres exemples positifs de conservation d’initiative locale, notamment concernant le Faucon de l’Amour, les cinq espèces de tortues marines présentes en Inde, le Marabout argala et la Grue antigone.

La discussions a également porté, entre autres, sur la façon dont le travail de conservation des tortues marines entrepris par les communautés peut être élargi dans le cadre de la CMS, notamment à travers le Protocole d’accord sur la conservation et la gestion des tortues marines et de leurs habitats de l’océan Indien et d’Asie du Sud-Est.

Dans un échange de suivi sur le rôle de l’écotourisme, Fraenkel a souligné que, même s’il est important d’exprimer la valeur économique de la conservation, il ne faut pas oublier son importance du point de vue des écosystèmes. En réponse à une suggestion pour l’établissement d’un rapport sur l’état des espèces migratrices, elle est convenue que cela pourrait permettre d’identifier à la fois les menaces qui pèsent sur elles et des exemples de conservations réussies.

Dasgupta a noté l’importance des zones humides pour les oiseaux migrateurs et a décrit les principaux aspects du Plan d’action sur la voie de migration d’Asie centrale. Au sujet de la conservation des mangroves dans le Maharastra, il a souligné le besoin de partenariats avec le communautés.

Hagemeijer a signalé que la normalisation des données facilite la gestion des espèces migratrices et a mis en exergue le lancement d’un nouvel outil conçu pour identifier des principaux sites de zones humides le long de la voie de migration d’Afrique- Eurasie. Il a indiqué que cela suppose également une modélisation climatique pour prévoir les impacts des prochaines décennies, et a souligné que cela pourrait s’appliquer à d’autres parties du monde.

Un fonctionnaire indien présent dans le public a mis en exergue le rôle des autorités régionales en Inde, qui contribuent à la conservation des oiseaux migrateurs. L’organisation Ocean Care s’est demandée comment la CMS pourrait se saisir et tirer profit des bons résultats du travail de conservation mené par ses organisations partenaires aux quatre coins du monde. Le Fonds indien pour la conservation de la Panthère des neiges a mis en exergue la menace que constituent les chiens errants pour les oiseaux migrateurs tels que la Grue à cou noir. Le représentant a également voulu savoir s’il avait été possible de faire avancer la proposition visant à ce que la Fédération de Russie –pays central pour la plupart des voies de migration centrasiatiques– rejoigne la CMS. La Secrétaire exécutive Fraenkel a souligné combien il est important d’accroître la participation à la CMS. Lieberman a signalé que la reconnaissance du rôle de la CMS dans le Cadre mondial de la biodiversité pour l’après 2020 contribuera sans doute à promouvoir une participation plus large à la CMS.

Sue Lieberman a souligné, en conclusion du Dialogue des parties prenantes, à quel point la conservation des espèces migratrices est une question de connectivité, de lien entre les peuples et la vie sauvage, et d’engagement entre les communautés locales et les autorités publiques.

Dans les couloirs

Alors que les délégués à la CdP13 se rassemblaient à Gandhinagar, ville baptisée en honneur de l’avocat et militant des droits civils qui a inspiré et conduit le mouvement d’indépendance de l’Inde, il semblait que l’esprit du Mahatma Gandhi était présent dans la salle. « L’avenir dépend de ce que nous faisons au présent », a cité une intervenante du Dialogue des parties prenantes, discussion en panel organisée en amont de la CdP pour examiner le rôle de la CMS dans l’élaboration du Cadre mondial de la biodiversité pour l’après 2020. Elle a invoqué l’héritage de Gandhi pour guider les gouvernements dans leurs délibérations de la CMS, dans l’espoir que « les actions et décisions prises ici cette semaine garantissent un avenir pour la nature ».

De fait, la réunion constitue une chance unique de s’assurer que les questions relatives aux espèces migratrices auront leur place parmi les cibles et stratégies que la CDB réunie à Kunming, en Chine, adoptera plus tard dans l’année. Vu que le Cadre mondial de la biodiversité pour l’après 2020 dictera la démarche de conservation mondiale pour la prochaine décennie, y intégrer le concept de connectivité écologique –le thème de la CdP13– est une priorité absolue pour le succès de la CMS. « Chaque enfant –peut-être pas chaque homme politique, mais du moins chaque enfant– comprend à quel point la connectivité est cruciale pour la conservation de la biodiversité », a affirmé un intervenant. Nul doute que Gandhi approuverait, lui qui a placé l’interconnectivité au centre de ses enseignements.

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Participants

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European Union
Non-state coalitions
NGOs