|
Cette session était axée sur le financement de l’atténuation, en utilisant les enseignements tirés du FIC et de son FTP, et modérée par Smita Nakhooda, chef d’équipe, Overseas Development Institute.
Zaheer Fakir, directeur principal et conseiller en politiques, ministère des Affaires environnementales et du tourisme, Afrique du Sud, a parlé des points forts du FTP, de son caractère programmatique, de ses liens avec les banques multilatérales de développement (BMD) et de sa capacité à entraîner les multiples parties prenantes qui ne sont pas impliquées dans les investissements climatiques. Il a indiqué que le FTP a permis à l’Afrique du Sud de transformer son secteur de l’énergie en utilisant principalement des financements privés mobilisés au niveau national. Il a souligné ce point en signalant que des 14 milliards de dollars que les États-Unis ont investis dans le secteur, seulement 2 à 3 milliards de dollars provenaient de sources étrangères, et que, en conséquence de quoi, le FTP a activé les financements nationaux. S’agissant de l’utilisation des fonds, il a souligné l’importance, pour les décideurs politiques, de déterminer leur appétit pour le risque, tôt dans le processus, et d’avoir une vision stratégique claire, de sorte qu’un seul grand donateur ne vienne pas dominer le programme.
Mafalda Duarte, directrice, FIC, a déclaré que le FIC a été lancé en 2009 pour fournir un financement climatique à l’échelle, en utilisant un modèle unique. Elle a parlé du Programme d’accroissement de l’énergie renouvelable (SREP) qui a déjà soutenu l’installation de 2,7 gigawatts de puissance et qui va accompagner l’évolution jusqu’à 15 gigawatts. Elle a signalé que le FIC est la première source de soutien de l’énergie solaire et géothermique concentrée dans les pays en développement, et a souligné le plan du FIC consistant d’ajouter un quart à la capacité mondiale actuelle en matière d’énergie solaire. "Ce sont là de très gros chiffres", a-t-elle déclaré, "et qu’à un niveau global, ce type d’investissement conduira les marchés et l’apprentissage". Elle a précisé que le CIF mesure l’impact en examinant les différentes dimensions des résultats, notamment : le déploiement de nouvelles technologies à l’échelle ; la création de marchés ; les améliorations des environnements politique et institutionnel ; et l’évolution des comportements.
Kurt Lonsway, directeur, environnement et changement climatique, BAD, a déclaré que le FTP concerne l’atténuation et non l’adaptation. Il a affirmé qu’il y a, pour les pays africains, une opportunité de faire un bond en avant et de fournir une énergie renouvelable généralisée. Il a fait état de l’existence de vastes ressources renouvelables en Afrique et de leur potentiel à stimuler la faible teneur en carbone. Il a précisé qu’en 2011, près de 86% des investissements de la BAD destinés à l’énergie, étaient liés aux technologies basées sur les combustibles fossiles, mais qu’aujourd’hui, avec le soutien du FIC, 71% des investissements vont aux sources d’énergie renouvelables ou à l’énergie propre. Il a souligné le New Deal énergétique en Afrique, un programme de la BAD qui dispose d’un portefeuille utilisant les fonds du FIC pour la mobilisation de financements extérieurs.
Aaron Leopold, représentant de Global energy, Practical action, a parlé de l’importance de l’engagement du FIC avec les parties prenantes, à travers ses relations avec les BMD. Il a signalé qu’il serait bon d’institutionnaliser et de rationaliser l’engagement de la société civile à travers les banques multilatérales de développement. Qualifiant les années 1990 de "décennie perdue" en raison des politiques normatives de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, liées au financement des infrastructures, il a salué le passage contemporain à une approche axée sur la demande du niveau national, qui soutient l’autodétermination. Toutefois, a-t-elle souligné, la technologie a progressé à un rythme si rapide qu’il est besoin de sensibiliser les décideurs qui ont tendance à se concentrer sur de grandes centrales électriques ayant une lourde composante de combustibles fossiles lourde, malgré le fait que les énergies éolienne et solaire puissent souvent offrir une parité du réseau.
Zoe Norgate, chef de l’équipe internationale du Fonds pour le climat, département de l’énergie et du changement climatique, Royaume-Uni, a déclaré il y a une demande énorme pour le financement climatique et une nécessité de soutenir les pays qui intensifient leurs ambitions. Elle a signalé que les meilleures estimations indiquent, selon l’OCDE, que depuis 2014, 62 milliards par an sont mis à disposition pour le financement climatique, et elle a exprimé son optimisme que cela va évoluer jusqu’à l’objectif de 100 milliards de dollars, d’ici 2020. Elle a souligné qu’il sera important de regarder ce que qui se passe avec le FVC. Elle a parlé de l’importance du déverrouillage des apports du secteur privé, par la création d’environnements favorables au niveau national. Elle a cité l’exemple de l’Uruguay qui est passé à une production d’énergie électrique renouvelable à hauteur de 95%, en créant un environnement politique stable à long terme, assorti de bonnes règles et d’un processus d’approvisionnement concurrentiel.
Au cours du débat qui a suivi, Anders Wallberg, chef de la section du changement climatique, ministère des Affaires étrangères, Suède, a annoncé le plan de la Suède d’ajouter 2,5 millions de dollars à la SREP, en 2016. Henrik Harboe, directeur de la politique de développement, ministère des affaires étrangères, Norvège, a annoncé une contribution de 1,1 million de dollars, qui porte la contribution totale du pays au FIC à plus de 100 millions de dollars. Claudio Alatorre, spécialiste principal des changements climatiques, Banque interaméricaine de développement, a déclaré que dans de nombreux cas, les possibilités d’atténuation sont viables sur le long terme, et que par conséquent la question n’est pas une question de prix, mais plutôt de traitement des risques spécifiques qui empêchent les banques commerciales à offrir des financements. |
|