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Après la réunion ministérielle, Cherif Rahmani, a ouvert la session finale consacrée aux implications et perspectives des INDCs en Afrique.
Roger Nkodo Dang, président, Parlement panafricain (PPA), a déclaré que les membres des parlements africains devraient coopérer avec le processus de la CCNUCC, car tout accord doit être traduit en législation nationale. Il a précisé que l’objectif du PPA est de présenter une voix africaine unifiée, exprimant une position commune, et d’appeler la communauté internationale à respecter les engagements pris à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio + 20). "Nous avons entendu de nombreuses promesses qui n’ont jamais été honorées," a-t-il déclaré, "si nous partons d’ici avec aucune déclaration, alors ce sera un échec".
Peter Coveliers, directeur adjoint, Division du changement climatique et de l’énergie, Banque européenne d’investissement (BEI) a déclaré que la BEI fournit environ 19 milliards de dollars d’investissements climatiques chaque année et qu’elle est très active en Afrique. Il a indiqué que les INDCs sont un outil utile parce qu’elles créent un environnement politique dans lequel les investissements peuvent se faire. Il a souligné que les institutions financières internationales sont importantes, mais que les banques commerciales locales doivent être incitées à participer ainsi. Il a parlé de la plate-forme de performance énergétique renouvelable élaborée dans le cadre d’un partenariat entre la BEI et le Programme des Nations Unies pour l’environnement, qui rassemble les différents acteurs issus des instruments d’atténuation des risques, ainsi que les arènes du financement et des donateurs.
John Ward, directeur général, Vivid Economics, a déclaré que les INDCs offrent une formidable opportunité à l’Afrique. Les INDCs, doivent être considérées comme étant un véhicule pour l’intégration des questions climatiques dans les politiques macroéconomiques et les grandes stratégies des pays africains, afin qu’elles puissent aider à la réalisation de la transformation économique. Il a signalé que les INDCs africaines englobaient une quantité importante d’activités impressionnantes et ambitieuses, mais que dans certains cas, des obstacles réglementaires et politiques pourraient les entraver. Il a fait état du besoin d’un soutien de la part des pays industrialisés, en termes de transfert de financement et de technologie.
Augustin Njamnshi, président du Comité chargé des affaires politiques et techniques, Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA), a déclaré que les Africains ont contribué à la lutte contre le changement climatique sur une base quotidienne pendant des années. Il a indiqué que les Africains "ne se sont pas simplement croisés les bras et regarder la maison brûler", mais qu’ils sont en train de tenter activement d’éteindre le feu, et que les INDCs montrent les sacrifices qu’ils sont en train de consentir. Il a souligné qu’il est temps maintenant de passer à la mise en œuvre et qu’il doit y avoir un dialogue avec les citoyens ordinaires et les petits agriculteurs. Que Paris produise ou non, un accord contraignant, a-t-il affirmé, les Africains poursuivront l’adaptation au changement climatique comme ils l’ont fait pendant des années.
Hela Cheikhrouhou, directrice exécutive du Fonds vert pour le climat (FVC), a fait le point des activités du GCF, signalant que le FVC dispose d’un réseau émergent d’institutions capables d’accéder au Fonds et qu’il déploie ses ressources dans les pays en développement. Elle a indiqué que 29 institutions ont, jusqu’à présent, été recommandées pour examen par le Conseil du FVC, que 20 institutions ont déjà été accréditées, et qu’au moins 60 autres ont téléchargé des demandes d’accréditation. Elle a présenté huit projets que le FVC a approuvés pour investissement, plus tôt cette année, précisant qu’ils marquent la dernière étape qui fait que le Fonds est devenu pleinement opérationnel.
Chebet Maikut, correspondant de la CCNUCC, ministère de l’eau et de l’environnement, Ouganda, a déclaré que les INDCs offrent une immense opportunité d’exploiter le développement durable. Il a précisé qu’il est nécessaire de regarder au-delà des mécanismes de financement multilatéraux et de trouver des instruments innovants qui peuvent être entrepris au niveau bilatéral ou de concert avec plusieurs partenaires de développement, pour permettre une mise en œuvre rapide des INDCs. Il a fait état d’une érosion de la productivité en raison du manque d’électrification et a souligné l’importance d’élargir l’accès à l’énergie.
Guy Ryder, directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), a déclaré que la crise climatique et la crise mondiale de l’emploi sont interdépendantes et qu’elles doivent être traitées par des réponses coordonnées, comme dans l’INDC de l’Afrique du Sud, qui traite des changements climatiques dans le cadre de l’éradication de la pauvreté et de l’élimination des inégalités. Il a encouragé la mise en place de politiques de mise en œuvre pour l’éducation, la formation et le renforcement des compétences.
Henry René Diouf, conseiller technique régional, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a déclaré que les INDCs doivent être liées aux plans nationaux d’adaptation ainsi qu’aux plans d’investissement climatique. Il a indiqué que les secteurs bancaires nationaux doivent être en mesure de fournir des financements pour la lutte contre le changement climatique, afin que les agriculteurs locaux puissent accéder à l’investissement dont ils ont besoin pour mettre en œuvre leurs initiatives. Il a exhorté les pays à mettre en place des cadres réglementaires permettant aux banques de lever les obstacles institutionnels et d’améliorer la coordination au niveau national.
Tumusiime Rhoda Peace a présenté des observations finales et a réitéré l’appel à ce que les INDCs soient assorties de moyens concrets de mise en œuvre en termes de financement, de technologie et de renforcement des capacités. Elham Mahmoud Ibrahim Ahmed, Commissaire aux infrastructures et à l’énergie, CUA, a remercié tous les participants et a clôturé la session. |
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